A travers Hong Kong (23/2),400000 émeutiers ont tenu sur la brèche des centaines de bobbies nerveux, pour protéger les commerces (fermés en hâte), et détourner le trafic. Il ne s’agissait pas d’une "manif" contre la vie chère, mais du dernier jour de vente de parts de Tom.com, portail de e-commerce sponsorisé par Li Kashing, le tsar financier de la RAS.
L’offre a été souscrite 2000 fois, pulvérisant le dernier record. Un boursier sur cinq devrait avoir accès au titre convoité. Tentant de s’extraire du charivari, cette vieille dame s’indignait:"Mais qu’ont-ils tous à se battre pour porter leurs sous à Li Kashing ?"– variation inconsciente de l’adage : "on ne prête qu’aux riches".
Ce à quoi ce quinquagénaire enthousiaste rétorquait : "mieux vaut se faire piétiner un jour, que s’éreinter un an au boulot"!
NB: Tom-com n’a pas encore fait un HK$ de bénéfice, et ses chances de rentabilité sont inconnues.
L’histoire suivante ne peut se passer qu’à Canton.
Par un beau lundi de février, les gars de Hongyi s’ébranlèrent pour parader, comme chaque année, leurs Dieux, statues antiques de bois et plâtre chamarrées d’or et de soie. Les pétards crépitèrent. Les cymbales tonnèrent. Fifres et mirlitons firent entendre leurs trilles nasillardes. Rien ne manquait à la fête, sauf…
Ah, si, les journalistes, en retard, qui dès leur arrivée, furent rossés d’importance, et leurs appareils photos profanés. La police elle, était absente, quoiqu’elle ait multiplié les interdictions de se livrer à ces pratiques obscurantistes. Simple oubli? "Impossible", déclare ce témoin anonyme, "mo chi bu wang ». Traduction littérale : «même quand ils n’auront plus de dents, ils se souviendront encore (du traitement qui leur fut réservé en 1999).!"
Sommaire N° 6