Surprenante rétractation que celle de Norgye, novice au monastère du Jokhang, à Lhassa. En mars 2008, il était de ceux qui interrompaient une conférence de journalistes étrangers, pour crier des brûlots tels «le Tibet n’est pas libre… le gouvernement ment… ils ont tué…». Puis le 29/06, presque devant les mêmes et au même endroit, il reprenait la parole, pour dire l’inverse: «je ne savais rien à l’époque… J’ai entre-temps compris que ce que nous avons fait n’était pas bien, et contre la loi». Entre-temps, il y a eu 2 ans de rééducation. Mais il est rare que des moines tibétains se rétractent de la sorte—d’ordinaire, ils préfèrent s’en tenir à leur combat.
Au Xinjiang, un tribunal impose 15 ans de prison à Karma Samdrup, collectionneur d’art tibétain, sous une accusation de « pilleur de tombes » reprise après avoir été abandonnée plus tôt, faute de fondement. Son avocat affirme que ses aveux ont été obtenus par la torture.
Cette action intervient alors que la Chine est anxieuse de tourner la page des explosions violentes intervenues au Toit du monde et au Xinjiang, en 2008 et 2009. Face à la mission de journalistes à Lhassa, Hao Peng, vice-gouverneur a rappelé la capacité de la Chine à maintenir son autorité sur le pays des neiges « pour toujours », mais a admis le prix à payer : le maintien en permanence, de très lourdes forces policières et armées.
Sommaire N° 24