Le Vent de la Chine Numéro 33 (2021)

du 10 au 16 octobre 2021

Editorial : La Chine persiste et signe dans sa stratégie «zéro Covid»
La Chine persiste et signe dans sa stratégie «zéro Covid»

Si bon nombre de voyageurs ont un temps espéré que la Chine rouvre ses frontières à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin du 4 au 20 février 2022, et Paralympiques du 4 au 13 mars, leurs espoirs ont été définitivement douchés par les premières mesures annoncées par les organisateurs le 29 septembre.

Plus inquiétante est la construction de « centres de quarantaine » dans toutes les villes accueillant des voyageurs venant de l’étranger, signalant que la Chine n’est pas prête d’abandonner sa stratégie « zéro Covid », à l’inverse d’autres pays ayant adopté une approche similaire (Singapour, Nouvelle-Zélande, Australie…) qui assouplissent aujourd’hui leurs restrictions.

« Ensemble pour un avenir commun » (« Together for a shared future », 一起向未来), c’est le slogan des Jeux d’hiver 2022. La réalité elle, sera toute autre : pendant toute la durée de la compétition, les milliers d’athlètes, juges, arbitres, officiels, journalistes, travailleurs locaux, ne seront pas autorisés à circuler en dehors du cordon sanitaire, conçu pour être encore plus étanche que celui de Tokyo. Les différents sites olympiques, de Pékin à Zhangjiakou (à 200 km de là) en passant par Yanqing, seront placés sous « bulle » pour éviter tout contact avec la population. Il faut néanmoins s’attendre à un contrôle strict des entrées et des sorties dans toute la capitale chinoise de mi-janvier à fin mars, englobant toute la période des olympiades.

Sans surprise non plus, les Jeux de Pékin, comme ceux de Tokyo, n’accueilleront pas de spectateurs venant de l’étranger. Seuls les résidents en Chine (étrangers y compris) pleinement vaccinés, seront en mesure d’assister aux 109 évènements de la compétition, pied de nez aux JO de Tokyo et ses gradins presque vides…

Premier pas vers la reconnaissance des vaccins étrangers, les athlètes ayant reçu l’un de ceux reconnus par l’OMS et toute autre organisation internationale, ou autorisés nationalement (comme le Sputnik russe) n’auront pas à s’isoler à leur arrivée. Les autres devront observer 21 jours de confinement, sauf « justificatif d’exemption médicale ».

À l’issue des Jeux, le personnel local et les sportifs chinois devront se confiner avant de réintégrer le « monde extérieur ». À Tokyo, les participants autorisés à quitter les sites olympiques durant la compétition, avaient été à l’origine des deux tiers des cas d’infections durant les JO.

Du propre aveu des organisateurs chinois, la pression est grande. Déjà menacés de boycott en réplique à la répression des minorités musulmanes au Xinjiang et à la mise au pas de Hong Kong, le succès de ces Jeux d’hiver – aux yeux des autorités chinoises – sera évalué au nombre de médailles bien sûr, mais surtout au nombre de cas de transmission, particulièrement en dehors du « circuit fermé ».

Alors que certaines épreuves tests (patinage de vitesse, luge, bobsleigh, hockey sur glace, ski et snowboard) ont débuté le 8 octobre, avec des participants coréens et néerlandais notamment, le gouvernement appréhende un éventuel mécontentement de la population face à une arrivée « massive » d’étrangers sur son territoire, même confinés dans des « bulles ». Pékin a donc tout intérêt à démontrer au public apeuré que ces JO ne représentent pas une menace sanitaire pour la nation.

Cependant, le durcissement du protocole d’isolement des voyageurs internationaux laisse penser le contraire. Alors que les cas de contamination pendant la quarantaine en Chine se multiplient, les municipalités ont reçu la consigne fin septembre de mettre à disposition au moins 20 chambres d’isolement « adaptées » pour 10 000 habitants d’ici fin octobre, notamment dans le cadre de « stations internationales de santé » (国际健康驿站) pour les mégalopoles.

Ce concept a été élaboré au mois de juin après que le variant Delta perce pour la première fois le bouclier sanitaire chinois dans la province du Guangdong. Il viendra à terme remplacer le confinement obligatoire à l’hôtel, réputé « inadapté » pour contenir les variants les plus contagieux, d’après l’expert de référence, le Dr Zhong Nanshan.

La station de Canton est la première à sortir de terre (cf photos), moins de trois mois après le début du chantier qui aura coûté 1,7 milliard de yuans (227 millions d’euros). Elle devrait entrer en opération juste avant le début de la foire internationale de Canton, le 15 octobre. Les arrivants seront transférés directement de l’aéroport au centre et y seront confinés entre 14 jours et 21 jours.

Chacune des 5074 chambres dispose de sa propre ventilation et climatisation pour éviter les contaminations croisées. À la pointe de la technologie, elles sont également équipées d’un capteur de température et d’un interphone vidéo, tandis que des robots seront chargés de la livraison des repas afin de limiter tout risque d’infection du personnel. Les employés resteront 28 jours d’affilés au centre, avant de se confiner eux-mêmes pendant trois semaines…

La province du Guangdong représenterait plus de 80% des arrivées internationales sur le territoire chinois, avec environ 30,000 personnes confinées chaque jour dans 300 établissements. Cette seule station devrait donc être insuffisante face aux besoins… Un deuxième site a déjà été choisi pour accueillir un second centre fermé. Selon les nouveaux critères, Canton et ses 18,68 millions d’âmes, devra préparer 37 350 chambres.

La ville voisine Dongguan aurait déjà lancé un projet de reconversion de bâtiments existants en un complexe de 2000 lits. Shenzhen devrait suivre… Dans le Fujian, récemment touché par une recrudescence du virus, la ville de Xiamen a annoncé l’ouverture d’un centre de 6000 chambres en mars 2022. Shanghai, Chengdu, Wuhan, Qingdao, Tianjin pourraient leur emboiter le pas.

Le déploiement sur le territoire de ces « centres de quarantaine » n’est pas une mesure provisoire, mais plutôt une manière pour le gouvernement d’institutionnaliser sa stratégie « zéro cas », faisant le pari que la pandémie risque de durer encore un bon moment…

Selon la dernière interview du Dr Zhong Nanshan le 3 octobre, la Chine pourrait assouplir ses restrictions aux frontières lorsque le taux de vaccination de sa population aura atteint les 80% voire les 85% (ce qui pourrait arriver d’ici la fin de l’année), mais surtout lorsque le nombre d’infections et la mortalité auront baissé dans le reste du monde… D’ici là, la Chine devrait poursuivre sa fuite en avant dans sa stratégie « zéro Covid-19 » . Jusqu’où ira-t-elle ?


Politique : Deux « tigres » tombent de cheval
Deux « tigres » tombent de cheval

« Il faut gratter le poison jusqu’à l’os ». C’est ainsi que Chen Yixin, secrétaire général de la Commission Centrale des Affaires politiques et légales (la « zhèngfǎwěi ») et fidèle lieutenant du Président Xi Jinping, avait inauguré courant 2020 la « campagne de rectification », sorte d’extension de la « campagne anti-corruption », visant spécifiquement la police, la justice et l’appareil de sécurité d’État.

Elle vient de faire deux nouvelles victimes : Sun Lijun, et Fu Zhenghua. Avec Meng Hongwei (l’ancien président d’Interpol, tombé en 2018) et Meng Qingfeng (2020), cela fait quatre vice-ministres de la Sécurité Publique qui sont ainsi « tombés de cheval » depuis le XIXème Congrès.

Ces purges reflètent les difficultés du leadership à faire confiance à ceux qui sont chargés de la surveillance du pays, craignant que ceux-ci ne se retournent contre lui. L’approche d’une échéance politique inédite, le XXème Congrès de l’automne 2022, qui devrait, selon toute vraisemblance, accorder à Xi Jinping un troisième mandat (ou plus), en une rupture de toutes les règles pré-établies, ne fait qu’augmenter le climat de paranoïa ambiante.

L’arrestation de Sun Lijun (孙力军), 52 ans, remonte au 19 avril 2020, un mois après avoir été vu aux côtés du Président Xi Jinping à Wuhan, en tant que membre de l’équipe ad hoc envoyée sur place pour gérer l’épidémie. Un an et demi après son interpellation, la commission centrale d’inspection de la discipline (CCID) l’a officiellement expulsé du Parti le 30 septembre. Le commentaire accompagnant la nouvelle est étonnamment détaillé, rappelant celui de Sun Zhengcai, l’ex-patron de Chongqing, condamné à la prison à vie en 2018.

Il est reproché à Sun Lijun d’avoir nourri des « ambitions politiques outrecuidantes », de s’être « arbitrairement opposé aux politiques du gouvernement central » et d’avoir œuvré à la « formation de cliques et de cabales pour prendre le contrôle d’un département clé (…) causant un danger extrême à la sécurité politique et l’unité du Parti ».

Plus intrigant, Sun Lijun est accusé d’avoir « abandonné son poste sans autorisation pendant l’épidémie » et d’avoir « détourné des documents confidentiels ». A quelles fins ? Mystère… On sait seulement que Sun est diplômé d’un master en santé publique d’une université australienne, pays qui a réclamé une enquête indépendante sur les origines du Covid-19, et qu’en parallèle, un cadre de Tencent nommé Zhang Feng, a été mis sous enquête début 2020 pour avoir transmis des données WeChat à Sun Lijun.

Trois jours après l’inculpation de Sun Lijun, c’est au tour de Fu Zhenghua (傅政华), 66 ans, ex-ministre de la Justice, d’être formellement mis sous enquête le 2 octobre. Si le communiqué est laconique, l’agence officielle Xinhua rapporte que Fu avait une « ambition politique démesurée » et « très peu d’intégrité politique ». Il aurait également formulé des « critiques sans fondement des politiques du Parti » et « propagé des rumeurs ». Des accusations qui font écho à celles portées contre Sun Lijun. Coïncidence troublante, Fu Zhenghua a donné sa démission au ministère de la Justice au lendemain de l’annonce de l’interpellation de Sun en avril 2020, avant de se voir transféré à la tête de l’un des comités de l’assemblée consultative (CCPPC), un « placard » en attendant d’être fixé sur son sort…

Jusqu’en 2016, Fu Zhenghua avait connu une carrière fulgurante. Ancien chef de la police de Pékin entre 2010 et 2013 (cf photo), il était réputé pour ses méthodes musclées et pour avoir démantelé différents réseaux de prostitution qui opéraient dans des boites de nuit de la ville, avec le soutien de certains hauts placés. Ce vaste coup de filet lui avait valu une promotion en tant que vice-ministre de la Sécurité publique en 2013. Sous Xi Jinping, Fu Zhenghua a pu sauver son poste en dirigeant l’enquête contre son ex-patron, le chef de toutes les polices Zhou Yongkang (condamné à la prison à vie en juin 2015 pour avoir comploté contre Xi Jinping), sans toutefois réellement gagner la confiance du leader. En juillet 2015, il coordonnait le « 709 », l’arrestation de centaines d’activistes et d’avocats spécialisés dans la défense des droits de l’Homme…

Chose rare, l’annonce de la chute de Fu Zhenghua a été célébrée à la fois par ceux qu’il a dirigé au sein de l’appareil (policiers, gardiens de prison…), ainsi que par ceux qu’il a réprimé (journalistes, dissidents, pétitionnaires…). « Après la chute d’une telle pointure du système judiciaire, policiers comme avocats se retrouvent unis dans la célébration – un véritable tour de force pour un cadre », relate avec sarcasme un chroniqueur sur Weibo.

L’arrestation de Fu Zhenghua intervient quelques semaines après celle de l’un de ses alliés, Peng Bo, ancien patron de la censure sur internet, accusé d’avoir été « déloyal au Parti ».

Le point commun entre ces trois hommes ? Peng Bo et Sun Lijun ont travaillé ensemble au mystérieux « bureau 601 » chargé de la répression des « cultes », sous les ordres de… Fu Zhenghua.

Même si leurs méfaits sont encore flous, les accusations portées contre Sun Lijun sont l’expression la plus claire des luttes de pouvoir intenses qui agitent les corridors de Zhongnanhai. Le fait que la CCID admette si ouvertement cette tentative de déstabilisation du pouvoir, peut éventuellement signifier que la menace a été écartée et que la clique « rebelle » a été démantelée, envoyant un avertissement aux autres…

Quoiqu’il en soit, le climat politique devrait rester extrêmement tendu d’ici le XXème Congrès de 2022 et de nouveaux rebondissements sont à attendre. D’autres « tigres » (hauts dirigeants) sont particulièrement exposés : le président de la Cour Suprême Zhou Qiang (61 ans), en sursis depuis déjà quelque temps, l’indéboulonnable Guo Shengkun (67 ans), patron de la Commission Centrale des Affaires Politiques et Légales, son prédécesseur Meng Jianzhu (74 ans), retraité en 2017, voire l’ancien vice-Président Zeng Qinghong (82 ans), qui devrait assister à la faillite de Fantasia Holdings, promoteur immobilier de luxe fondée par sa nièce Zeng Jie.


Taiwan : Belligérance chinoise et résilience taïwanaise
Belligérance chinoise et résilience taïwanaise

En quatre jours entre fin septembre et début octobre, la Chine a envoyé près de 150 avions militaires (avions de chasse, bombardiers, avions de reconnaissance, etc.) traverser la « zone de défense aérienne » de Taïwan (ADIZ en anglais) qui coupe le détroit de Taïwan en deux (cf carte).

La pratique n’est pas récente et constitue même une constante de la stratégie chinoise de pression militaire sur l’archipel chaque fois qu’un événement international place Pékin sur la défensive quant à ses prétentions irrédentistes envers Formose.

Un jour après que le G7 a déclaré qu’il fallait protéger la paix dans le détroit, la Chine envoie 28 avions ; 24h après que Taïwan demande à faire partie du CPTPP (accord de partenariat transpacifique), la Chine envoie 24 avions ; pour l’anniversaire de la fondation de la République Populaire de Chine, le 1er octobre, 10 jours avant celui de la République de Chine (Taïwan), 38 avions sont détachés par Pékin ; enfin, au moment où des sénateurs français (dont notamment Alain Richard, ancien ministre français de la Défense) ainsi que l’ancien Premier ministre australien (Tony Abbott) sont à Taipei, et qu’on apprend que des militaires américains ont entraîné pendant un an des soldats taïwanais sur place, la Chine envoie, le 4 octobre, 56 avions…

En réponse à cette escalade, le 5 octobre, la Présidente Tsai Ing-wen publie dans Foreign Affairs une tribune où elle défend la résilience démocratique de l’île et souligne son importance dans l’équilibre mondial, que ce soit au niveau économique de par son industrie de semi-conducteurs (la première au monde grâce notamment au leader TSMC) ou au niveau géopolitique de par son positionnement clef dans la région indo-pacifique. La tribune étant signée : « Tsai Ing-Wen, President of Taiwan », une formule, bien entendu, inacceptable pour Pékin et qui n’est pas non plus du goût du parti de l’opposition, le KMT, qui souhaite que l’on s’en tienne au terme de « République de Chine ».

Le lendemain, Antony Blinken, Secrétaire d’État de l’administration américaine, réaffirme l’importance de la paix dans le détroit et dénonce « des actions provocatrices et potentiellement déstabilisantes ».

Le 9 octobre, la veille du discours de Tsai Ing-wen à l’occasion de la fête nationale de la République de Chine (dans lequel elle a essentiellement repris les éléments de sa tribune dans Foreign Affairs), le leader chinois Xi Jinping, dans un discours marquant le 110ème anniversaire de la fin de la dynastie Qing, déclare, face à un portrait géant de Sun Yat-sen (cf photo), que la « réunification » avec l’archipel est « historiquement » et « ethniquement » juste et nécessaire. La référence à Sun Yat-sen, fondateur de cette République de Chine qui existe encore de fait à Taïwan, qui pensait le retour de Taïwan à la Chine dans le cadre de l’opposition à l’occupation japonaise, est quelque peu ironique : cela signifierait donc Pékin considère le gouvernement démocratique de Formose comme une force d’occupation dont il faudrait « libérer » l’île.

C’est toujours le paradoxe de la Chine par rapport à Taïwan dont les habitants sont à la fois des « compatriotes » et des « ennemis », Pékin cherchant à persuader les Chinois que les « ennemis sécessionnistes » seraient une petite minorité alors que dans les faits, il s’agit d’une majorité : non seulement celle qui a porté deux fois Tsai Ing-wen à la présidence du pays, mais aussi celle qui considère son identité nationale « exclusivement taïwanaise » (et non « chinoise ») à 66%.

Les relations entre la Chine et Taiwan sont de fait prises dans un double paradoxe.

Paradoxe côté chinois : plus Pékin menace Taipei par la force, plus l’attention internationale est portée sur l’archipel, et plus le coût économique et diplomatique qu’aurait à payer Pékin pour une telle aventure militaire grandit (sans parler du coût humain).

Paradoxe aussi côté taïwanais : plus Taïwan cherche à nouer des partenariats extérieurs pour renforcer sa visibilité et affirmer sa différence sociopolitique, plus la Chine se cabre et accentue la pression. Pression qui se relève aussi contreproductive pour Pékin qui fait face aujourd’hui à un record de perceptions négatives dans l’ensemble des pays occidentaux.

Paradoxe temporel également : d’un côté, il est évident que, dans un monde en accélération constante, dans un monde où tout change, le statu quo ne saurait être éternel et est nécessairement périssable ; d’un autre, toute altération du statu quo serait catastrophique pour l’équilibre mondial, qu’elle vienne de Taipei (ce qui est peu probable, car les États-Unis veillent) ou de Pékin, qu’elle soit directe (militaire) – ou indirecte (psychologique ou économique, notamment à travers les embargos sur différents types de produits particulièrement agricoles afin de toucher la population du Sud de Taïwan traditionnellement « verte » et DPP – le Parti démocratique progressiste de la Présidente).

Quant au maintien du statu quo, difficile de savoir à qui il profite le plus dans la durée : à Pékin, qui a le temps de s’armer pour pousser les États-Unis à penser qu’une entrée en guerre pour défendre Taïwan serait trop onéreuse (en matériel militaire et soldats américains) ? Ou bien à Taipei, qui a le temps de nouer des alliances, de renforcer le sentiment d’identité de sa population, d’attendre simplement que la Chine fasse l’erreur de trop dans la mer de Chine du Sud (face à l’Indonésie ou le Vietnam) ou dans la mer de Chine du Nord (face au Japon), ou alors que son économie cale de façon assez soudaine pour menacer l’hégémonie du Parti ? 

Entre un gouvernement qui fait pression sur les femmes pour renforcer sa natalité et sur les hommes pour « viriliser » son contingent en cas de conflit, et une société qui profite de ses trois jours de vacances pour se mettre au vert, sans se préoccuper des avions chinois ou même de sa fête nationale, c’est un peu l’opposition de Mars et de Venus. Dans la mythologie, Venus arrive à séduire Mars qui délaisse les armes de la bataille, pour le lit douillet de la déesse – et c’est cette victoire qui assure la paix à la civilisation. Et si plutôt que l’unification (par la force, si besoin est) dont Xi Jinping dit qu’elle est « historiquement nécessaire », ce n’était pas plutôt cela qui marque le vrai sens, la vraie direction de l’Histoire ?

Par Jean-Yves Heurtebise


Chiffres de la semaine : « 3% de son chiffre d’affaires, 40% de dépenses en moins, n°1 au box-office, une population divisée par deux, scanné 40 milliards de fois»
« 3% de son chiffre d’affaires, 40% de dépenses en moins, n°1 au box-office, une population divisée par deux, scanné 40 milliards de fois»

3,44 milliards de yuans : c’est le montant de l’amende qu’a écopé l’application de livraison de repas Meituan pour abus de position dominante, soit l’équivalent de 3% de son chiffre d’affaires de 2020. C’est finalement moins que le géant de l’e-commerce Alibaba lui, qui avait été taxé de 4% de son revenu de 2019, soit 18,2 milliards de yuans.

L’Administration d’État de Régulation des Marchés (SAMR) a également ordonné à Meituan de rembourser aux restaurateurs les dépôts de garantie qu’ils lui avaient versés, soit 1,29 milliard de yuans. La plateforme était accusée d’avoir imposé des accords d’exclusivité aux restaurants (le célèbre « èrxuǎnyī », 二选一) pour qu’ils refusent de travailler avec ses concurrents, comme Ele.me. Les conditions de travail de ses 4,7 millions de livreurs ont également été dénoncées par le Président Xi Jinping en personne.

************************

40% de dépenses en moins ont été enregistrées lors de ces vacances nationales (1er au 7 octobre) par rapport à 2019, et 4,7% en moins comparé à 2020, première année sous la menace du Covid-19. Le nombre de voyages a également chuté de 30% par rapport au niveau pré-pandémique, et de 1,5% par rapport à l’an passé… Ces chiffres déprimés découlent en partie des consignes formulées par les autorités, conseillant aux vacanciers de ne pas voyager face au risque d’émergence de nouveaux foyers de contamination. D’ailleurs, 90% des vacanciers se sont contentés de rester dans un rayon de 300 km de chez eux, et près de la moitié d’entre eux n’ont pas quitté leur province…

La presse officielle a préféré mettre en avant les chiffres très encourageants du box-office durant la période, le montant des commandes passées sur l’application Meituan (+50% par rapport à 2019), ou encore l’engouement pour les parcs d’attractions (+16,7% de tickets vendus comparé à 2020), comme celui d’Universal Studios à Pékin qui a accueilli plus de 25 000 visiteurs par jour.

************************

1,89 milliard de yuans : c’est le box-office réalisé en cinq jours du film « La bataille du réservoir de Chosin » du réalisateur Chen Kaige. Cette production patriotique, glorifiant le sacrifice de soldats chinois durant la guerre de Corée (1950-1953), bat ainsi le record de « My People, My Country » en 2019, notamment grâce à une promotion massive dans les médias d’État.

Loin d’être convaincu par la version historique de la bataille telle que présentée dans le film, Luo Changping, journaliste rendu célèbre pour avoir exposé en 2012 la corruption de Liu Tienan, vice-directeur de la NDRC (tutelle de l’économie), a été arrêté pour avoir « insulté des héros de la nation », en infraction avec une loi entrée en vigueur en 2018. En juin dernier, un bloggeur a été condamné à huit mois de prison pour avoir « diffamé la mémoire de martyrs » en mettant en doute le bilan officiel présenté par l’armée chinoise lors d’un affrontement avec les troupes indiennes durant l’été 2020.

************************

Être divisée par deux : c’est ce qui pourrait arriver à la population chinoise d’ici 2065, selon une étude réalisée par l’équipe du professeur Jiang Quanbao de l’université Jiaotong à Xi’an (Shaanxi). Pour arriver à ce constat alarmiste, les démographes se sont basés sur les résultats du dernier recensement décennal (1,3 enfant par femme). Si le taux de fécondité tombe à 1, la population chinoise sera divisée de moitié dès 2050, affirment les chercheurs. L’estimation de l’ONU (1,3 milliard d’habitants en 2065) est elle, basée sur un taux de 1,7 enfant par femme.

************************

40 milliards : c’est le nombre de fois que le code QR de santé a été utilisé en Chine depuis le début de crise sanitaire en 2020.


A lire, à voir, à écouter : Les trois lauréats du festival « Écrans de Chine » 2021
Les trois lauréats du festival « Écrans de Chine » 2021

Écrans de Chine est un festival cinématographique organisé par l’association Écrans du Monde.

Les films sélectionnés se focalisent sur la vie quotidienne des citoyens chinois, quelles que soient leurs origines.

En proposant des films uniques réalisés pour l’essentiel par des cinéastes chinois indépendants, le festival s’est imposé comme une fenêtre incontournable pour apprécier le réel de la Chine, Chine, tout en témoignant de l’évolution du cinéma documentaire du pays. 

************************

Voici les trois lauréats de cette 11ème édition du festival qui a eu lieu du 29 septembre au 3 octobre 2021 :

Écrans de Chine d’or : « Un village en voie de disparition » (春去冬来) – de Liu Feifang (刘飞芳)

Dans le processus de transformation sociale de la Chine, l’urbanisation a profondément affecté et modifié les campagnes. Les changements sociaux en Chine influencent grandement le sort des agriculteurs et l’état du village. Les personnes âgées du village restent attachées à la terre et vivent de l’agriculture. Les jeunes s’échappent de la terre, essayant de survivre dans les villes, car le travail traditionnel ne peut plus leur assurer un salaire décent.

« Un village en voie de disparition » nous présente le village isolé de Heishuigetuo, qui a plus de 300 ans d’histoire et ne compte actuellement que 15 villageois. Ce village de montagne conserve les caractéristiques traditionnelles du nord-ouest de la province du Shanxi. Avec le changement des quatre saisons, les personnes âgées décèdent les unes après les autres. Et les vieux villageois laissés pour compte ne peuvent rien faire d’autre que d’attendre la fin de leur vie. Les maisons en ruine continuent de résister à la neige et à la pluie, mais combien de temps le village peut-il survivre si tous les liens familiaux ont été rompus ? Ce documentaire d’observation à long terme présente un regard engageant et exhaustif sur une année dans la vie de gens humbles qui aiment leur lieu de naissance malgré ses dures réalités.

Tous les membres du jury ont été d’accord pour dire que ce film sortait du lot aussi bien sur le fond que sur la forme. On excuse même sa durée de presque 3h tant il est magnifiquement filmé. Certaines images sont sublimes, sa réussite esthétique est incontestable et il y flotte un air de poésie, de désenchantement et d’abnégation qui appartient vraiment à la sensibilité chinoise. Éric Meyer – membre du jury – résume bien ce qui nous a séduit : l’auteur trouve des accents lyriques pour magnifier cette alliance éternelle entre hommes, bêtes et montagne. Dès les premières images, on est saisi par l’ambiance surpuissante de brume et de vent, et par la faiblesse de cette humanité du troisième âge, dos courbé par les années, devant ramasser son bois pour se chauffer. Sur le toit de la ferme délabrée, les cheminées glacées dans le ciel bleu renforcent l’impression de vulnérabilité et de mort annoncée…

************************

Écrans de Chine d’argent : « Le vent du Sud » (南风) de Zhang Zhiqiang (张志强)

Le camping-car flambant neuf de Xu Zhihui et Sun Yanping ne vous emmènera pas bien loin et pourtant, quelle aventure ! Bloqué dans la ville de Fangpo à cause de l’épidémie et échoué sur la plage, notre couple de retraités vous fera sourire malgré le tragique de la situation qu’il décrit. L’aventure est cocasse : stoppés net dans leur élan voyageur, Xu et Sun sont contraints de faire contre mauvaise fortune bon cœur et travaillent d’arrache pied à leur survie dans un environnement hostile qui leur est totalement étranger.

Attachants car maladroits, ils nous émeuvent et leur résilience hors du commun force le respect. Livrant un témoignage courageux sur un épisode qui aura bouleversé la planète entière, ce documentaire se veut avant tout intimiste. Le voyage auquel il nous convie est une introspection menant à un constat amer et douloureux : « Je suis devenu vieux trop vite ! », confie Xu. Aussi, le message de cette fable contemporaine est-il clair : il en faut peu pour être heureux ! Profitons du temps qui reste avant qu’il ne soit trop tard. Cette urgence est un hymne au voyage, à la découverte de l’Inconnu et de l’Altérité.

************************

Écrans de Chine de bronze : « Forêt écarlate » (绛红森林) de Jin Huaqing (金华青)

Quelque 20 000 nonnes bouddhistes vivent au monastère de Yarchen, sur les hauts plateaux du Tibet. Au cours des mois les plus froids (jusqu’à -40°C), nombre d’entre elles font une retraite dans de petits abris de bois, presque des huttes. Là-bas, là-haut, dans les bourrasques de neige, aux limites temporelles du monde vierge, ces femmes se livrent à la solitude, au recueillement. Elles interrogent, elles affrontent dans un combat inégal les forces de la spiritualité : le sens de la vie, le karma, les doutes de leurs actes, l’imprévisibilité de la mort, la réincarnation et tant d’autres vertiges. Au Tibet, la tradition veut qu’on entre au couvent jeune fille et qu’on y poursuive sa quête jusqu’à la fin de la vie.

Une prière ininterrompue, une pratique quotidienne, la mise en condition de tous les instants pour se mesurer aux “examens” monastiques dans le but ultime d’atteindre ou du moins d’approcher un état supérieur et d’espérer voir s’entrouvrir la porte de la glorification. Les plus jeunes comme les plus âgés du monastère sont soumises à ces épreuves, où l’exercice consiste à dominer le stress, les angoisses, les doutes, la notion de culpabilité…

Loin de leurs familles, sans repères affectifs des choses du domaine terrestre, les nonnes ne peuvent compter que sur elles-mêmes et sur la solidarité de leurs sœurs également retirées du monde. Seules mais ensemble, elles se vouent entièrement à un guide spirituel invisible qui a pour mission de les mener au salut éternel. Une mer de robes pourpres nous invite à effleurer, à toucher un peu ce qui anime ces êtres de foi et à ressentir la violence et la beauté de leur combat spirituel. Libre à nous, simples mortels et spectateurs d’un jour, de nous inspirer de la quête de ces femmes du bout du monde et, à notre tour, nous interroger sur le modèle de l’individualité et peut-être aussi remettre en cause nos certitudes.

Les images de Jin Huaqing sont stupéfiantes de beauté, de pudeur et de réalisme. Ayant réussi à se rendre pratiquement invisible au milieu des milliers de nonnes qui fréquentent le Yarchen et en y retournant pendant sept années de suite, ce jeune réalisateur parvient à nous transmettre l’émotion qu’il a ressentie en assistant à la quête religieuse de ces êtres immergés dans leur foi. 

Ces trois documentaires seront prochainement disponibles au visionnage sur la plateforme VOD d’Ecrans de Chine, sur abonnement.


Petit Peuple : Urumqi (Xinjiang) – Zeng Duozi, ou trop tricher nuit ! (2ème partie)
Urumqi (Xinjiang) – Zeng Duozi, ou trop tricher nuit ! (2ème partie)

À Urumqi, capitale du territoire autonome du Xinjiang, Zeng Duozi a eu une enfance aussi difficile qu’exaltante, et se voit à 21 ans en grande difficulté avec la justice…

Pour sa première grosse escroquerie, en 2004, Zeng Duozi s’était fait prendre, par manque d’expérience. En détournant quelques camions de farine, elle avait grugé la principale minoterie d’Urumqi, emportant dans sa fuite la recette des ventes de la farine à une cinquantaine de boulangers. Elle avait cru pouvoir jouer les filles de l’air, en traversant tout le pays sur 5000km en bus locaux jusqu’à Suzhou (Jiangsu), où elle s’était planquée dans une chambre à louer. Elle comptait faire ainsi profil bas durant quelques mois, avant de commencer à jouir des 200.000 yuans de son bien mal acquis – en faisant attention à ses dépenses, elle pouvait espérer tenir ainsi deux ans.

Mais ce sur quoi elle n’avait pas compté, était le fait qu’au cours de l’enquête, un inspecteur l’avait retrouvée sur la vidéo d’une caméra de sécurité passant à bord d’un bus. Dès lors, le filet se resserrait. La police avait bonne idée de son itinéraire, et son mode de déplacement était connu… Il n’eut fallu que deux semaines de plus pour l’arrêter, une autre pour la reconduire par avion sur sa ville natale, puis un mois pour la condamner à une lourde peine : 10 ans de prison, vu l’aspect délibéré du délit et l’absence de circonstances atténuantes.

C’est alors qu’un coup de théâtre s’était ensuivi au tribunal, qui allait laisser ses traces dans les annales. Le simulacre de procès, la lecture de l’acte ,d’accusation et la plaidoirie s’étaient; déroulées au tribunal intermédiaire d’Urumqi, à huis clos. Puis conformément à la pratique, le verdict avait été notifié quelques jours plus tard à l’accusé dans le bureau du magistrat, la peine d’une décennie à l’ombre. Mais c’est alors qu’elle lui avait asséné la nouvelle sur sa condition : elle était enceinte ! Pendant les trois mois où elle avait volé de ses propres ailes comme négociante de farines sur la place d’Urumqi, elle avait eu un nouvel amant, qui l’avait rendue mère.

Le juge, à cette nouvelle, avait senti la sueur perler à ses tempes comme une barre de glace. En effet, d’ordinaire très dure envers tout criminel ou toute personne en délicatesse avec la loi, la justice chinoise gardait ses origines révolutionnaires et sa prétention de réformer et éduquer les coupables, surtout s’ils venaient du prolétariat, savoir faire preuve de compassion dans ces cas, savoir les réorienter vers le droit chemin. Pour cette raison, la loi chinoise exemptait toute femme enceinte de la prison – coupable et condamnée, cette dernière gardait la latitude de purger sa peine hors des murs du cachot -concrètement parlant, en liberté, et chez elle ! Zeng Duozi le savait, bien sûr, et c’était sur un sourire futé et d’une petite voix flûtée qu’elle avait fait sa déclaration : le juge n’avait plus d’autre choix que de prononcer le sursis, le non-lieu de son propre jugement. Les menottes avaient donc été ôtées, et fière comme la reine de Sabbat, la jeune femme était sortie à pied, la tête haute du tribunal pour prendre un taxi et retourner vers chez elle, laissant greffier, avocat général et juge médusés, bouche bée dans sa direction.

Pour autant sa position n’était guère plus brillante, car les 200.000 yuans de sa carambouille confisqués lors de son arrestation l’avaient laissée sans moyen d’existence. Après ce scandale, retourner chez ses parents militaires était hors de question. D’ailleurs, à la retraite, ils étaient retournés à Shanghai, pour profiter d’un foyer pour vieux cadres auquel leur grade leur donnait droit.

Il fallait donc jouer serré. Dans l’urgence, Duozi commença par fréquenter un club de rencontres, et à chercher de riches protecteurs. Elle n’hésitait pas à jouer le compagnon de la veille contre celui du jour, sans la moindre tentation de fidélité. Non qu’elle fût diaboliquement amorale, mais à 21 ans, elle avait pleine conscience que son physique était son seul atout, et qu’il valait mieux exploiter les hommes, plutôt que de compter sur leur fidélité. Suivant une manière de pensée assez courante en Chine, elle se disait que seule elle était et resterait, et qu’il valait mieux ne compter que sur elle-même, pour s’imposer aux autres, même par des moyens déloyaux.

Un mois après sa relaxe en avril 2004, elle était passée à l’hôpital se faire avorter. Quelques petits billets de 100 yuans avaient fait s’éteindre toutes les questions…

Tout de suite après, elle recommença à mener un train de vie dissolu, profitant de la générosité de riches compagnons, pour des relations qui ne s’éternisaient jamais. Suivant le célèbre adage « 同床异梦(tóng chuáng yì mèng) », son compagnon du moment et elle, au lit, ne rêvaient jamais à l’unisson. Quand elle sentait la relation virer au tiède, elle prenait les devants et était toujours la première à partir. Paradoxalement, sa réussite face aux hommes comme face à la justice, avait décuplé son audace : elle avait désormais une confiance illimitée en sa capacité de se tirer de toute affaire…

Mais pour combien de temps pouvait durer ce jeu dangereux ? Vous le saurez la semaine prochaine !


Rendez-vous : Semaines du 11 octobre au 14 novembre
Semaines du 11 octobre au 14 novembre

15-19 octobre, Canton : 130ème foire internationale de Canton, pour la première fois en semi-présentiel depuis le début de la pandémie. Son ouverture se fera en présence du Premier ministre Li Keqiang, qui prononcera un discours à cette occasion.

16-18 octobre, Shanghai : CHINA ATTRACTIONS EXPO – SHANGHAI 2021, Salon chinois des parcs d’attractions.

19-21 octobre, Yantai : CHINA INTERNATIONAL NUCLEAR POWER INDUSTRY EXPO, Salon chinois international de l’industrie nucléaire.

19-21 octobre, Shanghai : CDS – CHINA DENTAL SHOW 2021, Salon professionnel de l’industrie dentaire.

19-21 octobre, ShenzhenC-TOUCH & DISPLAY SHENZHEN 2021, Salon international des écrans tactiles et de la chaîne de fabrication des smartphones.

20-22 octobre, ShenzhenNEPCON SOUTH CHINA 2021, Salon international des matériaux et équipements pour semi-conducteurs. 

21-24 octobre, Ningbo: NINGBO INTERNATIONAL FASHION FAIR, Salon professionnel international de la mode en Chine.

23-24 octobre, Pékin ; 27 octobre, Canton ; 30 octobre, Shanghai : CHINA EDUCATION EXPO 2021, Salon international de l’éducation et des formations supérieures.

23-25 octobre, Shenzhen: CHINA SMART CARD AND RFID TECHNOLOGIES, Salon international sur les technologies et applications de la carte à puce et à la RFID et à ses applications dans les produits et services.

27-29 octobre, Pékin : CHINA INTERNATIONAL GREEN FOOD & ORGANIC FOOD EXHIBITION – BEIJING 2021, Salon de l’alimentation biologique.

28-30 octobre, Shenzhen : INTERWINE CHINA, Salon chinois international du vin, de la bière, et des procédés, technologies et équipements pour les boissons.

28-30 octobre, Shenzhen : LEAP EXPO, LEAP Expo est une exposition industrielle axée sur la fabrication électronique, l’automatisation industrielle et l’industrie laser.

2-4 novembre, Shanghai : CEF – CHINA ELECTRONIC FAIR, Salon chinois de l’électronique. 

5-10 novembre, Shanghai : CIIE, CHINA INTERNATIONAL IMPORT EXPO, 4ème édition de la foire aux importations de Shanghai.

9-11 novembre, Shanghai : PROWINE CHINA, Salon international du vin et des spiritueux en Chine.