Le Vent de la Chine Numéro 13-14 (2022)

du 10 au 17 avril 2022

Editorial : L’échec de « l’expérience » shanghaienne
L’échec de « l’expérience » shanghaienne

Hier encore considérée comme ville modèle en matière de lutte épidémique, Shanghai fait face à une recrudescence du virus inédite depuis son apparition à Wuhan fin 2019. En une seule journée, la mégalopole de 25 millions d’habitants a enregistré près de 25 000 cas de Covid-19 – un record. Au total, plus de 180 000 cas ont été détectés depuis le 1er mars, la plupart « asymptomatiques » et donc non recensés dans le décompte officiel.

Selon toute vraisemblance, les autorités locales ont tardé à réagir, inquiètes pour l’activité économique et surtout embarrassées d’avoir à déclarer de tels chiffres… Après avoir tenté une mise en quarantaine de certaines résidences seulement, elles ont vite été contraintes de décréter un confinement de la ville en deux temps (ouest, est), finalement prolongé pour une durée indéterminée avec multiples dépistages à la clé. Les résidents prédisent un retour à la normale au mois de mai.

La situation sanitaire a été jugée suffisamment préoccupante pour que Pékin dépêche sur place l’infatigable vice-première ministre Sun Chunlan, en charge de la coordination de la lutte contre l’épidémie depuis plus de deux ans. Cette intervention signifie que les autorités locales n’ont plus le dernier mot en la matière.

Shanghai ne s’est pas uniquement mis Pékin à dos. En tentant – sans succès – de trouver sa propre voie sanitaire, la ville s’est attirée les foudres des internautes nationalistes, l’accusant de faire preuve d’arrogance et de manquer de patriotisme. En comparaison, Shenzhen fait figure de bonne élève, ayant réussi à endiguer le virus rapidement en optant pour un confinement total de la ville pour une semaine.

A Shanghai, au contraire, le recours à la manière forte s’est retourné contre les autorités. De manière générale, l’opinion publique chinoise est globalement favorable à la stratégie « Covid dynamique », instiguée par le Président Xi Jinping en personne, qui en a fait l’une de ses principales réalisations politiques (au même titre que l’éradication de la grande pauvreté, de la campagne anti-corruption et dans une moindre mesure, de l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver 2022).

Cependant, les Shanghaiens se sont massivement indignés sur les réseaux sociaux des problèmes d’approvisionnement alimentaire, des difficultés d’accès aux soins pour les urgences non liées à la Covid-19, de la séparation d’enfants (en bas âge) testés positifs de leurs parents, de l’insalubrité des centres de confinement, qui rassemblent des dizaines de milliers de lits de camp dans des parcs d’exposition, voire de la mise à mort de leurs animaux de compagnie…

Aux yeux du leadership, c’est le second échec de Shanghai : n’avoir pas su contenir le mécontentement des habitants (parmi les plus riches et les mieux éduqués du pays) et injecter suffisamment « d’énergie positive » sur la toile.

Face à ce tollé, les autorités locales ont reconnu ne pas avoir pleinement saisi la nature extrêmement contagieuse d’Omicron et être insuffisamment préparées à une hausse significative des infections.

Cette gestion calamiteuse coûtera-t-elle à Li Qiang, secrétaire du Parti de Shanghai et ancien bras droit de Xi Jinping au Zhejiang (2004-2007), son siège au Comité Permanent, voire le poste de Premier ministre, en remplacement de Li Keqiang ? Difficile à dire à ce stade…

En tout cas, cet aveu de faiblesse pourrait servir de leçon aux autres grandes villes : disposer d’abondantes ressources médicales ne suffit pas pour faire face au virus.

Si Shanghai a raté son confinement, va-t-elle réussir son déconfinement ? Cela reste à voir. En effet, il est fortement probable qu’Omicron perce à nouveau les défenses chinoises, à Shanghai ou ailleurs. Les foyers seront plus importants ; les confinements toujours aussi stricts ; les perturbations économiques plus sévères ; et le mécontentement de la population plus prononcé.

Malgré tout, Pékin n’est pas près de renoncer à son approche sanitaire, persuadé qu’une réouverture prématurée conduirait à une crise encore plus grande.

Cela ne devrait pas empêcher les autorités de s’y préparer activement, en améliorant leur stratégie vaccinale par exemple.


Hong Kong : L’ancien chef de la police John Lee, probable successeur de Carrie Lam
L’ancien chef de la police John Lee, probable successeur de Carrie Lam

C’est officiel : l’impopulaire cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam, ne se représentera pas pour un second mandat. Si Mme Lam invoque « des raisons familiales », il semblerait plutôt qu’elle ait perdu les faveurs de Pékin, après un mandat miné par des manifestations historiques et par une 5ème vague de Covid-19 ayant causé plus d’un million d’infections et 8000 décès.

Le fait que le gouvernement central ne commente pas le départ de Mme Lam comme il l’avait fait lors de celui de son prédécesseur, suggère que son bilan n’a pas été à la hauteur des espérances. Même si le leadership avait souhaité qu’elle décroche un second mandat, il aurait eu beaucoup de mal à justifier ce choix alors que des cadres sont limogés chaque jour sur le continent pour seulement quelques centaines de cas de Covid…

Cette révérence devrait profiter à son chef de cabinet, John Lee (Li Jiachao, 李家超) qui a donné sa démission deux jours après l’annonce du retrait de Carrie Lam. L’homme de 64 ans a passé presque toute sa carrière dans la police, avant d’être nommé n°2 à la sécurité en 2012 sous l’ancien Chief Executive C.Y Leung, puis secrétaire à la sécurité en 2017 sous Mme Lam.

Il serait l’une des personnalités à avoir poussé pour l’adoption de la fameuse loi d’extradition qui a mis le feu aux poudres en 2019, puis aurait orchestré la violente répression policière des gigantesques manifestations prodémocratie qui s’ensuivirent. Il a pour cela été sanctionné par les États-Unis. Enhardi par l’adoption de la loi de sécurité nationale, John Lee a également mené la charge contre plusieurs personnalités politiques de l’opposition et plusieurs médias comme l’Apple Daily. En guise de « récompense », il était promu secrétaire général de l’administration de Carrie Lam en juin 2021. Une première pour un ancien représentant des forces de l’ordre. Cet avancement laissait déjà entrevoir qu’il était dans les bonnes grâces de Pékin. 

L’ancien chef de la police est ainsi le premier à avoir officialisé sa candidature depuis le début de la « campagne » le 3 avril. Sera-t-il le seul ? Si le secrétaire aux finances Paul Chen ou encore la « dame de fer » Regina Ip, ont un temps été pressentis, ils ne se sont toujours pas déclarés… Il semblerait que Pékin ne veuille pas voir d’autres candidats, de manière à éviter toute controverse inutile et rivalité au sein du camp pro-establishment.

Si ce format électoral « à la mode » de Macao se confirme, cela indiquera que Pékin ne souhaite pas s’embarrasser avec un semblant « d’élection » et désire exercer un contrôle total sur le vote. Seules la loyauté et la capacité à gérer des crises comptent aux yeux de Pékin, pas la perception du public. Des experts soulignent néanmoins que cette décision pourrait nuire à la légitimité de la future administration et à l’allégation que la ville est encore semi-autonome

Dans ces conditions, le comité électoral de 1463 membres n’aura d’autre choix que de désigner John Lee le 8 mai. Le nouveau chef de l’exécutif prendra ses fonctions le 1er juillet, jour du 25ème anniversaire de la rétrocession à la République populaire de Chine de l’ancienne colonie britannique. Pour l’occasion, le Président Xi Jinping devrait faire le déplacement, ce qui témoigne de l’importance du rendez-vous.

« Loyauté, discipline et sécurité nationale » seront les mots d’ordre d’un gouvernement dirigé par M. Lee, estime Ivan Choy, politologue à l’Université chinoise de Hong Kong. En choisissant John Lee, le gouvernement central ne fait pas mystère que la reprise en main politique de la RAS sera la priorité n°1. Cela signifie que le leadership craint encore que l’île soit utilisée par des « puissances extérieures » pour déstabiliser Pékin, même après l’impitoyable répression qui a décimé le camp prodémocratie. Cette « fuite en avant sécuritaire » est également observable sur le continent depuis dix ans. Mais à Hong Kong, elle sera difficilement conciliable avec son statut de place financière internationale.


Diplomatie : « Dialogue de sourds » entre Pékin et Bruxelles
« Dialogue de sourds » entre Pékin et Bruxelles

« Des points de vue clairement opposés », « un dialogue de sourds », voilà ce qu’il est ressorti du côté européen à l’issue du 23ème sommet Chine-UE qui s’est tenu le 1er avril entre la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen, Charles Michel, le président chinois Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang. À Pékin, les communiqués officiels ont préféré mettre l’accent sur les intérêts communs et le potentiel de coopération entre le Vieux Continent et l’Empire du Milieu. Même si la rencontre virtuelle n’a abouti à aucune avancée concrète, elle a permis à chacun d’exprimer ses positions, notamment au sujet de la guerre en Ukraine. Un sujet incontournable aux yeux de Bruxelles, mais que Pékin aurait préféré éviter...

N’y allant pas par quatre chemins, les dirigeants européens ont clairement laissé entendre qu’il y aurait des conséquences sur les investissements européens en Chine si Pékin se décidait à apporter son soutien à Moscou. Il en va de la réputation de la Chine, a averti Ursula von der Leyen. Sans menacer ouvertement Pékin à la manière de Washington, les dirigeants européens n’ont néanmoins pas manqué de rappeler que l’Union est le premier partenaire commercial de la Chine, devant les États-Unis. De fait, l’UE absorbe 15% du « made in China » contre seulement 2,4 % pour la Russie, soit un volume quotidien de 2 milliards d’euros d’échanges contre 340 millions avec Moscou.

Malgré cette tentative de rallier la Chine à la cause européenne, Pékin ne s’est engagé ni à user de son influence auprès de Moscou pour mettre un terme à la guerre, ni à ne pas aider la Russie à amortir le choc des sanctions occidentales.

Ce n’est pas surprenant. Deux jours plus tôt, le ministre des affaires étrangères Wang Yi, déclarait de concert avec son homologue russe Sergueï Lavrov, que Pékin et Moscou sont « déterminés » à développer la relation bilatérale « à un niveau supérieur », en ligne directe avec le partenariat « sans limites » conclu entre les Présidents Xi Jinping et Vladimir Poutine le 4 février.

Li Keqiang a cependant assuré que son pays contribuerait à promouvoir la paix « à sa façon » tout en estimant que plutôt que de lui demander de prendre parti, l’Union Européenne a les moyens d’agir elle-même. Mais cela nécessiterait de ne pas se laisser entraîner dans un conflit dont les États-Unis seraient la cause, d’après Pékin. « La Chine souhaite voir l’UE poursuivre une politique chinoise indépendante », a répété Xi Jinping. En d’autres termes, Pékin ne veut pas que Bruxelles aligne sa stratégie chinoise sur celle de Washington.

Seulement, en partant du principe que les Vingt-Sept ne font que suivre aveuglément les politiques américaines, Pékin se méprend : l’Union a ses propres préoccupations, parfois distinctes de celles des États-Unis.

Cependant, force est de constater que l’invasion de Poutine n’a fait que renforcer la coordination transatlantique, voire redonner un nouveau souffle à l’OTAN. Or, c’est précisément ce que la Chine voulait éviter.

Avant même la guerre en Ukraine, l’UE s’était lentement résolue à durcir sa position vis-à-vis de la Chine. En 2019, l’Union la qualifiait de « partenaire, concurrent stratégique et rival systémique » et déployait un mécanisme de filtrage des projets d’acquisition d’entreprises stratégiques par des groupes étrangers (notamment chinois). À ces thématiques commerciales, se sont ajoutés des sujets bien plus sensibles, comme le recul des libertés à Hong Kong et les violations des droits de l’Homme au Xinjiang. Les sanctions frappant plusieurs personnalités politiques, chercheurs et think-tank européens viendront enterrer début 2021 l’accord d’investissement (CAI) conclu après sept ans de négociations. Enfin, les mesures de rétorsion économiques prises par Pékin à l’encontre de la Lituanie, qui a eu « l’audace » d’accorder à Taïwan un bureau de représentation, ont rappelé à Bruxelles le besoin d’établir un instrument anti-coercition au plus vite.

Les évènements des dernières semaines en Ukraine et le refus de Pékin de condamner l’agression russe n’ont fait qu’accélérer ce durcissement. Malgré la neutralité de façade que la Chine tente de maintenir tant bien que mal, l’opinion publique du Vieux continent n’est pas dupe et pourrait contraindre les dirigeants européens à se montrer beaucoup moins complaisants vis-à-vis de la Chine.

Si Pékin semble encore nourrir l’espoir de revenir au statu quo avec ses partenaires européens, ce scénario semble de moins en moins probable avec le temps. Toute décision en lien avec la Russie, aujourd’hui considérée comme la menace n°1 pour la sécurité européenne, pourrait bien définir la relation entre Pékin et Bruxelles pour les années à venir. En somme, l’aventurisme militaire de Poutine a fini de convaincre l’Europe de la nécessité d’adopter une nouvelle stratégie chinoise.


Chiffres de la semaine : 3,1% du PIB, 7646 touristes à Sanya, 80% souffrent de phobie sociale, 29,8% de la consommation électrique
3,1% du PIB, 7646 touristes à Sanya, 80% souffrent de phobie sociale, 29,8% de la consommation électrique

3,1% du PIB (46,3 milliards de $) : c’est le coût mensuel des mesures de quarantaine en Chine, selon Zheng Michael Song, économiste à l’Université chinoise de Hong Kong (CUHK). Cette estimation « prudente » a été calculée à partir de la géolocalisation en temps réel de 2 millions de camions à travers la Chine, dont le trafic est fortement corrélé avec l’activité économique. Les chercheurs se sont également basés sur le fait que près d’une trentaine de villesdont Shanghai – générant 20% du PIB chinois, sont actuellement en confinement total ou partiel. Avant même que la « perle de l’Orient » ne soit entièrement bouclée, les analystes de Morgan Stanley prédisaient que la croissance chinoise serait nulle lors de ce premier trimestre 2022. Selon UBS, la stratégie sanitaire actuelle pourrait faire ralentir le rythme de la croissance à 4 % cette année, au lieu des 5,5% annoncés par le gouvernement lors de la dernière session du Parlement.

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– 26,2% : c’est la baisse du nombre de voyages réalisés lors de la fête de Qingming (3 au 5 avril), Toussaint chinoise, par rapport à l’an dernier. Cela représente 68% du niveau de 2019. À Sanya, seuls 7649 touristes ont fait le déplacement lors du premier jour des vacances. Une goutte d’eau par rapport aux 102 800 passagers qui se sont envolés pour cette destination balnéaire en 2021. Dans certains cas, le prix des billets d’avion au départ et à destination des grandes villes telles que Pékin, Shanghai, Canton et Chengdu ont été bradés jusqu’à 90%. Même le box-office s’est écroulé de 86% par rapport à douze mois plus tôt : seulement 120 millions de yuans ont été récoltés en trois jours, le chiffre le plus bas en 10 ans (à l’exception de 2020 où tous les cinémas étaient fermés). En cause, les restrictions sanitaires dans une vingtaine de provinces, mais surtout dans certaines mégalopoles les plus riches du pays, qui contribuent habituellement aux revenus touristiques et à la consommation de manière considérable. Pour ceux qui ne sont pas confinés, la peur de se retrouver « coincés » en vacances ou incapables de rentrer chez eux a joué un rôle non négligeable. Les professionnels du secteur s’attendent d’ailleurs aux mêmes chiffres déprimés lors du prochain long week-end à l’occasion de la fête du travail (30 avril au 4 mai), voire bien au-delà.

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80% des étudiants chinois souffriraient de symptômes légers de « phobie sociale », ou « trouble de l’anxiété sociale » (社恐 ; shè kǒng), selon une étude mentionnée par le China Youth Daily. Sur les 4800 jeunes interrogés, 7% souffriraient d’une forme grave de cette pathologie. Elle se caractérise par la peur de prendre la parole en public, de rencontrer de nouvelles personnes, d’avoir à entretenir une conversation, d’attirer l’attention sur soi, voire de croiser le regard des autres. Une gêne non ressentie lors d’échanges virtuels.

D’après les psychologues, l’omniprésence des réseaux sociaux, la politique de l’enfant unique et la priorité donnée aux études au détriment des relations sociales, seraient à l’origine d’une plus grande prévalence de cette maladie chez les jeunes Chinois. Néanmoins, le fait que ce soit l’un des sujets les plus discutés sur internet serait le signe encourageant d’une certaine sensibilisation du public aux troubles de la santé mentale.

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29,8% :  c’est la part des énergies renouvelables dans la consommation d’électricité chinoise en 2021, selon l’Administration nationale de l’énergie (NEA), soit 16,1% pour l’hydroélectrique, 7,9% pour l’éolien, 3,9% pour le solaire, et 2% pour la biomasse. En un an, l’éolien a augmenté de 40,5 %, le photovoltaïque de 25 % et la biomasse de 23,6 %. La Chine est désormais la première puissance éolienne en mer du monde.


Vocabulaire de la semaine : « Habitants, mécontentement, pénurie, Union Européenne, dialogue, consensus, phobie sociale, communiquer »
« Habitants, mécontentement, pénurie, Union Européenne, dialogue, consensus, phobie sociale, communiquer »
  1. Habitants, résidents : 居民 ; jūmíng
  2. Clairement, évident : 显然 ; xiǎnrán (HSK 5)
  3. Pas du tout : 并不 ; bìng bù
  4. Être d’accord, approuver : 认同 ; rèntóng
  5. Réseaux sociaux : 社交媒体 ; shèjiāo méitǐ
  6. Restrictions : 限制 ; xiànzhì (HSK 5)
  7. Liberté : 自由 ; zìyóu (HSK 5)
  8. Approvisionnement : 供应 ; gōngyìng
  9. Pénurie : 短缺 ; duǎnquē
  10. Confiner, isoler : 隔离 ; gélí (HSK 6)
  11. Hygiène, système sanitaire : 卫生 ; wèishēng
  12. Conditions : 条件 ; tiáojiàn (HSK 4)
  13. Exprimer : 表示 ; biǎoshì (HSK 4)
  14. Mécontentement, insatisfait : 不满 ; bùmǎn

很多上海居民对当局强硬的防疫措施显然并不认同社交媒体上有很多人对限制自由供应短缺以及隔离地点恶劣的卫生条件表示不满

Hěnduō shànghǎi jūmíng duì dāngjú qiángyìng de fángyì cuòshī xiǎnrán bìng bù rèntóng. Shèjiāo méitǐ shàng yǒu hěnduō rén duì xiànzhì zìyóu, gōngyìng duǎnquē yǐjí gélí dìdiǎn èliè de wèishēng tiáojiàn biǎoshì bùmǎn.

« De nombreux habitants de Shanghai sont clairement en désaccord avec les mesures strictes de prévention épidémique des autorités. De nombreuses personnes sur les réseaux sociaux ont exprimé leur mécontentement face aux restrictions aux libertés, aux pénuries d’approvisionnement et aux mauvaises conditions d’hygiène sur les sites de quarantaine ».

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  1. Union Européenne : 欧盟 ; Ōuméng
  2. Diplomatie : 外交 ; wàijiāo (HSK 5)
  3. Représentant : 代表 ; dàibiǎo (HSK 5)
  4. Sourd : 聋子 ; lóngzi
  5. Dialogue : 对话 ; duìhuà (HSK 4)
  6. Décrire, qualifier : 形容 ; xíngróng (HSK 5)
  7. Sommet (réunion) : 峰会 ; fēnghuì
  8. Souligner (dans une déclaration) : 强调 ; qiángdiào (HSK 5)
  9. Discuter : 谈 ; tán (HSK 4)
  10. Ukraine : 乌克兰 ; Wūkèlán
  11. Souhaiter, être prêt à : 愿意 ; yuànyì (HSK 3)
  12. Droits de l’Homme : 人权 ; rénquán
  13. Positif, le bon côté, devant : 正面 ; zhèngmiàn
  14. Deux parties : 双方 ; shuāngfāng (HSK 5)
  15. Arriver, parvenir : 达成 ; dáchéng
  16. Consensus : 共识 ; gòngshì

欧盟外交代表博雷利(Josep Borrell)以“聋子对话形容欧中峰会强调中国只想讲自己的话,既不想谈乌克兰,也不愿意讨论人权等议题,只想讨论正面的话题,双方没有达成共识

Ōuméng wàijiāo dàibiǎo bó léi lì (Josep Borrell) yǐ “lóngzi duìhuà” xíngróng ōu zhōng fēnghuì, qiángdiào zhōngguó zhǐ xiǎng jiǎng zìjǐ dehuà, jì bùxiǎng tán wūkèlán, yě bù yuànyì tǎolùn rénquán děng yìtí, zhǐ xiǎng tǎolùn zhèngmiàn de huàtí, shuāngfāng méiyǒu dáchéng gòngshì.

« Le représentant diplomatique de l’UE, Josep Borrell, a qualifié le sommet UE-Chine de « dialogue sourd », soulignant que la Chine ne s’est préoccupée que de ses propres déclarations, et n’a souhaité discuter ni de l’Ukraine ni des droits de l’Homme et d’autres questions, mais seulement des sujets positifs. Les deux parties ne sont pas parvenues à un consensus ».

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  1. Considérer : 认为 ; rènwéi (HSK 3)
  2. Phobie sociale : 社恐 ; shè kǒng
  3. Echanger, interagir : 交流 ; jiāoliú (HSK 4)
  4. Téléphone : 电话 ; diànhuà
  5. Communiquer : 沟通 ; gōutōng
  6. Eviter : 逃避 ; táobì (HSK 5)
  7. Face à face : 面对面 ; miànduìmiàn
  8. Contact : 交往 ; jiāowǎng (HSK 5)

认为社恐”的人士中很多人喜欢打字交流多于电话沟通,也有人逃避面对面的交往,甚至有“余光恐惧” 。

Zì rènwéi “shè kǒng” de rénshì zhōng hěnduō rén xǐhuān dǎzì jiāoliú duō yú diànhuà gōutōng, yěyǒu rén táobì miànduìmiàn de jiāowǎng.

« Parmi ceux qui se considèrent comme souffrant de « phobie sociale », ils sont nombreux à préférer échanger par écrit plutôt que de communiquer par téléphone, certains évitent même les contacts en face à face ».


A lire, à voir, à écouter : Le documentaire « Ascension »
Le documentaire « Ascension »

Nominé pour l’Oscar du Meilleur documentaire, « Ascension » (登楼叹) de l’américaine Jessica Kingdon dresse un portrait nuancé de la Chine contemporaine, examinant ce à quoi ressemble le « Rêve Chinois ». Il n’apparaît en fait pas si éloigné de l’ « American Dream » selon lequel si une personne travaille assez dur, elle sera en mesure de bien gagner sa vie, voire de devenir riche.

Structuré en trois parties, le long métrage révèle le fossé croissant entre les classes sociales à travers des observations sur le travail, la consommation et la richesse. La caméra se pose d’abord sur les ouvriers qui travaillent à la chaîne (foire à l’emploi, mouvements répétitifs, team building aux méthodes militaires…), puis porte un regard sur les représentants de la classe moyenne (cours d’étiquette, formation de majordome…), et enfin approche les élites qui ont réussi leur vie et en profitent (cuisine gastronomique et dégustation de vins).

Tourné sur quatre ans dans une cinquantaine de lieux à travers le pays – véritable prouesse –, le documentaire ne comporte aucune voix off : les images, graphiques voire hypnotisantes, parlent d’elles-mêmes, tandis que les rares dialogues entre les différents protagonistes donnent de la profondeur au film. Ce faisant, la réalisatrice, de descendance chinoise, réussit son pari en livrant deux vérités en un seul film, celle de l’incroyable progrès économique du pays et celle de l’inégalité croissante des richesses.

Découvrez la bande annonce d’Ascension en cliquant ici !

Disponible sur les plateformes AmazonPrime et AppleTV.


Podcast : 31ème épisode des Chroniques d’Eric – «Xi et Vladi, potes de circonstance»
31ème épisode des Chroniques d’Eric – «Xi et Vladi, potes de circonstance»

Venez écouter le 31ème épisode des « Chroniques d’Eric », journaliste en Chine de 1987 à 2019 et fondateur du Vent de la Chine.

Que se passerait-il si Xi Jinping envoyait des troupes, des blindés ou des missiles à disposition de Vladimir Poutine pour parachever sa conquête de l’Ukraine ? Et si la flotte ou l’aviation russe venaient soutenir la Chine dans la conquête de Taïwan ?

Dans cet épisode, je me pose – et vous pose – la question. Détail nullement accessoire, je vous brosserai aussi, sur base de mes souvenirs personnels, l’état des relations sino-russe au plan historique, et à celui des échanges entre gens des deux nations, tant dans l’empire du Froid qu’en celui du Milieu. 

Vous y entendrez que rien n’est simple, ni comme vous l’auriez attendu. Quoi de plus normal, de la part de peuples pesant ensemble un bon 1,7 milliard d’âmes, n’ayant jamais connu la liberté, tous deux dirigés de surcroît par des autocrates adeptes de l’absolutisme et du despotisme éclairé ?

Suivez dès à présent les « Chroniques d’Eric » via le flux RSS ou sur Apple Podcast !
 


Petit Peuple : Tangshan (Hebei) : le mariage de neige (1ère partie)
Tangshan (Hebei) : le mariage de neige (1ère partie)

Liu Chang, 28 ans, organise sa vie comme un plan de carrière. Première étape : après des études raisonnablement réussies, elle décroche un poste de prof de mathématiques à Tangshan (Hebei), son nid familial – titularisation obtenue après cinq ans. Elle aime la vie, le shopping et ses amies. Seconde étape : elle rencontre Jia Shihan, courtier en charbon, élève comme elle, d’un cours du soir dédié aux marchés actuariels.

Jia lui-même, à 30 ans, doit à son amour de la bonne chère, un embonpoint manifeste. Excellent dans son métier sur les marchés à terme, il meuble son temps libre en s’adonnant à la cuisine, aux stages de tâte-vin, et joue occasionnellement de son saxophone dans les cafés de la ville. Financièrement, il est à l’aise : en deux ans, il s’est acheté un, puis deux appartements de 150m², et un sémillant cabriolet BMW qui fait l’admiration des filles et l’envie des hommes. Côté tempérament, il est ouvert et toujours optimiste, « 快活似神仙 » (kuàihuó shì shénxiān), soit « gai comme un immortel ». Avec toutes ces qualités, Jia cochait toutes les cases, et Liu n’avait pas trop attendu pour jeter son dévolu sur lui, avant que d’autres filles ne le lui chipent !

Jia et Liu ont alors décidé de s’unir. D’abord, il s’est agi pour lui de franchir la redoutable épreuve de la présentation devant le carré des parents, oncles et tantes, qui lui posaient les questions les plus dérangeantes, à commencer par son salaire, et même jusqu’à lui demander combien de femmes il avait fréquenté, et le pourquoi des ruptures . Heureusement que Liu l’avait prévenu, lui permettant de désamorcer dès le départ la bombe, par une réponse aussi fausse que banale…

Dès lors il était autorisé à lui faire la cour, au rythme d’une sortie par semaine (cinéma, restaurant), feu vert élargi, après six mois, aux surprises-parties et aux boîtes de nuit.

Au bout d’un an, quand on eût pu commencer à parler mariage, avait éclaté la pandémie, bloquant à domicile pour trois terribles mois quiconque à Tangshan comme dans toute la Chine, ne laissant sortir que pour les emplettes et encore sous moultes drastiques restrictions. Jia et Liu s’appelaient chaque soir tard, pour éviter de faire profiter le reste du clan de leurs mots amoureux, au risque de voir revenir par de tierces personnes les cancans par WeChat. Après trois mois de ce régime de fer, ils se retrouvaient remis en liberté surveillée, chacun armé de son code QR vert sur son portable, permettant à Jia l’accès à sa bourse du charbon, à Liu celui à son collège, pour un semblant de liberté sous caution entre deux alertes virales.

Cependant, dès lors, la famille de Liu Chang freinait des quatre fers la relation, de crainte d’une reprise de l’épidémie, d’une infection qui se propagerait sur toute la famille, toute la ville. En tel cas, le voisinage jaserait ferme. Le clan entier serait coupable de négligence et de mauvais esprit citoyen, ils seraient dès lors ostracisés – il fallait absolument éviter un tel risque.

Dans cet esprit conservateur, qui était en réalité une régression mentale sous prétexte de sauvegarde du clan, les anciens avaient autorisé les jeunes à se revoir, mais seulement au foyer familial, en présence d’un chaperon pour garantir le respect de la distanciation sociale. Liu avait beau protester du ridicule que nul règlement n’imposait. Mais les vieux restaient inflexibles, tenant leur revanche moraliste sous prétexte de santé publique.

De la sorte, c’est seulement aux tous derniers jours de l’année 2021 que les têtes chenues estimèrent le mariage envisageable. Par un devin renommé, la date du 19 mars fut choisie, comme propice sous l’angle du fengshui. Les deux familles se réunirent alors pour convenir du banquet – un restaurant de haut vol –, les listes des invités en nombres égaux, le menu, la répartition des tâches… Les cadeaux commencèrent à affluer, regroupés chez la fiancée dont la demoiselle d’honneur faisait le tri. Détail remarquable, la valeur de chaque colis, de chaque enveloppe rouge, supposait un investissement précis du donneur, ni trop ni trop peu, en fonction de son revenu. La relation future avec les mariés en dépendait, car en cas de déception, l’une ou l’autre partie perdait la face, et l’on risquait rien moins que de ne plus jamais se revoir.

Après tant de sorties, d’achats et d’essayages, les garde-robes des mariés étaient prêtes. Le menu était sélectionné. Le maître de cérémonie avait écrit son scénario et les copains avaient sélectionné leurs « nao », épreuves de bizutage pour punir symboliquement les mariés de faire désormais bande à part. Seule manquait encore la destination du voyage de noce : le temps était encore trop incertain, et la Chine encore sous le voile noir du virus. Tout était prêt, on était le 18 mars, le grand jour était pour demain…

Mais attention, il y a loin de la coupe aux lèvres, surtout en période de rampant Omicron… Attendez la suite, la semaine prochaine !


Rendez-vous : Semaines du 11 avril au 29 mai 2022
Semaines du 11 avril au 29 mai 2022

12-14 avril, Shanghai : ASIAN BUSINESS AVIATION CONFERENCE & EXHIBITION – ABACE 2022,  Salon international des produits et services pour l’aviation en Asie. Reporté à une date ultérieure.

13-16 avril, Shanghai : CHINA GLASS 2022, Salon chinois des techniques industrielles du verre.

14-16 avril, Nankin : PHARMCHINA 2022, Salon international de l’industrie pharmaceutique. Reporté en septembre.

16-19 avril, Qingdao : QINGDAO INTERNATIONAL METAL WORKING EXPO 2022, Salon international de l’industrie du métal. Nouvelles dates.

20-22 avril, Shanghai : IE EXPO CHINA 2022, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie.

20-22 avril, Shanghai : NEPCON CHINA 2022, Salon international des matériaux et équipements pour semi-conducteurs.

20-23 avril, Chengdu : VINITALY CHINA – CHENGDU 2022, Salon des vins et des spiritueux italiens en Chine. Nouvelles dates.

20-23 avril, Chengdu : DENTAL SHOW WEST CHINA 2022, Conférence internationale et salon sur les équipements et matériels pour la médecine dentaire.

21-24 avril, Jinan : CHINA INTERNATIONAL POWER TRANSMISSION & CONTROL TECHNOLOGY 2022, Salon chinois international de la transmission de puissance et des technologies de contrôle

21-30 avril, Pékin : AUTO CHINA 2022, Salon international de l’industrie automobile à Beijing.

23 avril, Pékin ; 30 avril, Shanghai ; 1er mai, Canton : CIEET 2022, Salon international de l’éducation. Nouvelles dates.

25-28 avril, Shanghai : CHINAPLAS 2022, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc.

27-29 avril, Pékin : TOPWINE CHINA 2022, Salon international du vin pour le nord de la Chine.

30 avril-2 mai, Wuhan : ANI EXPO 2022, Salon de l’animation et du jeu interactif.

5-7 mai, Shenzhen : LICENSING CHINA 2022, Salon international des licences et des produits sous licence de Shenzhen. Nouvelles dates.

6-8 mai, Pékin : CHINA MED 2022, Salon des équipements et des instruments médicaux.

6-8 mai, Shanghai : ELECTRONICA CHINA 2022, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production, de la photonique.

9-11 mai, Pékin : ISH CHINA & CIHE 2022, Salon chinois international de l’assainissement, du chauffage, de la ventilation et de l’air conditionné.

10-11 mai, Pékin : CHINABIO PARTNERING FORUM 2022, Forum et exposition pour l’industrie des sciences de la vie.

10-12 mai, Wuhan : API CHINA 2022, Salon chinois de l’industrie pharmaceutique: matières premières, chimie fine, ingrédients, machines de process et d’emballage.

10-12 mai, Canton : ASIA VR&AR FAIR & SUMMIT 2022, Salon et sommet asiatiques de l’industrie chauffage – réfrigération – ventilation – climatisation.

10-12 mai, Canton : STEEL BUILD 2022, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques.

10-13 mai, Yantai : YANTAI EQUIPMENT MANUFACTURING INDUSTRY EXHIBITION 2022,  Salon des équipements pour l’industrie manufacturière.

11-13 mai, Pékin : CISILE 2022, Salon chinois international des instruments scientifiques et des équipements de laboratoire.

11-14 mai, Chongqing : CWMTE 2022, Salon international des machines de production.

12-14 mai, Shanghai : BIOFACH CHINA 2022, Salon mondial des produits bio. Salon et congrès.

13-15 mai, Wenzhou : WIE – INDUSTRY EXPO WENZHOU 2022, Foire industrielle internationale de Wenzhou.

15-17 mai, Canton : INTERWINE CHINA 2022, Salon chinois international du vin, de la bière, et des procédés, technologies et équipements pour les boissons.

18-21 mai, Tianjin : CIEX 2022, Salon international de l’automation, de la robotique et de la machine-outil

20-22 mai, Canton : APBE – ASIA-PACIFIC BIOMASS ENERGY TECHNOLOGY & EQUIPMENT EXHIBITION 2022, Salon international de l’énergie biomasse en Chine .

20-22 mai, Canton : GUANGZHOU INTERNATIONAL TRAVEL FAIR 2022, Salon international du voyage.

20-23 mai, Zhengzhou : ZIF 2022, Salon international des équipements industriels en Chine.

23-25 mai, Shanghai : CCEC CHINA 2022, Salon international et conférence sur les carbures cémentés de Shanghai.

23-26 mai, Shanghai : SNEC PV POWER EXPO 2022, Conférence et exposition internationale sur la production d’électricité photovoltaïque et l’énergie intelligente.

24-26 mai, Shanghai : IT&CMA CHINA 2022, Le principal événement international de rencontres, d’incitations, de conventions et d’expositions (MICE) en Chine.

26-29 mai, Tianjin : CHINA HELICOPTER EXPOSITION 2022, Salon International et convention d’affaires des hélicoptères civils.

29-31 mai, Canton : PLCE 2022, Salon de la distribution d’aliments frais et de la chaîne du froid en Asie-Pacifique.