35 ans après l’envol de son 1er satellite l’Orient est Rouge-1, la Chine récupère ses deux taïkonautes Nie Haisheng et Fei Junlong, qui atterrissaient (17/10) à bord du vaisseau Shenzhou VI dans le désert mongol sur le site de Siziwang, après 76 révolutions et plus de 3Mkm en 115h. Durant la mission, ces colonels de l’armée de l’air ont procédé à de nombreuses expériences scientifiques, mais surtout offert à leur pays une forte promotion de l’image nationale, voire d’effusions patriotiques. Présent à leur décollage à Jiuquan (Gansu), le 1er ministre Wen Jiabao était aussi là pour les accueillir.
Toute à sa fierté pour cet exploit, la Chine annonce la suite. En 2007, Shenzhou-7 pourrait voir la participation d’une femme et une sortie dans l’espace. Comme entre Shenzhou-5 en 2003 et Shenzhou-6 à présent, deux ans sont nécessaires pour exploiter les données récoltées et préparer la mission suivante. Un alunissage inhabité est pour 2010, et pour 2020, une mission lunaire humaine.
De retour au plancher aux vaches, la mission suscite des commentaires divers. Fierté, mais aussi critiques, sur l’achat des bases du programme à la Russie, et la pertinence d’un programme remake de missions effectuées ailleurs 30 ans plus tôt. Objections surtout sur son coût global, possiblement en dizaines de MM$, qui aurait pu (pense la rue) être engagé dans les luttes contre pauvreté, pollution ou santé.
NB : la Chine de base n’a pas encore la notion de politique à long terme, pour l’indépendance technologique spatiale ou aéronautique, telle que la pratiqua avec succès la France sous de Gaulle, menant aujourd’hui à des fleurons industriels mondiaux comme ESA ou Airbus !
Sommaire N° 32