Le Vent de la Chine Numéro 28-29 (2017)

du 3 au 9 septembre 2017

Editorial : La Chine, météore

Depuis 10 ans, les « données massives » (big data) interprètent les comportements humains et en prédisent les évolutions probables de nos sociétés. En Chine, une double étude de 2010 et 2017, par l’équipe de Homi Kharas, vice-directeur à la prestigieuse Brookings Institution, propose un arrêt sur image saisissant sur ce pays, et son comparé au reste du monde. Ces résultats ont été compilés à  partir des données démographiques, mais aussi  des bulletins de salaires, revenus et niveau de consommation ces dernières années dans toutes les grandes villes chinoises.

Pour résumer sa thèse, la cohorte des 160 millions de Chinois aux revenus moyens (entre 16.000$ et 160.000$/an) en 2009, est en train d’exploser pour atteindre 850 millions en 2030. Ils représentaient 12% de la population, ils seront 73%. A ce stade, la pauvreté aura été éradiquée depuis belle lurette ! Les 17 ans qui nous séparent de cette phase traduisent une transition six fois plus rapide que celle constatée lors des révolutions industrielles précédentes, du Royaume-Uni au XIX. siècle, des USA des années ‘20, du Japon des années ‘50.

Comparée aux autres continents, l’avancée chinoise a de quoi décoiffer. En 2030, l’Europe, avec ses 550 millions d’habitants, n’en ajoutera que 16 millions à sa classe moyenne et les  Etats-Unis verront même fondre la leur, du même nombre. Sur ces continents matures, la paupérisation guettera, complice de l’émergence d’une poignée de milliardaires, tandis que la bourgeoisie se trouvera bloquée dans le « piège du revenu intermédiaire », écrasé d’impôts nécessaires pour soutenir les groupes sociaux vulnérables. D’ailleurs, entre 2010, 2020 et 2030, les trois « grands » pays européens, Allemagne, Royaume-Uni et France descendent ou disparaissent de l’index des 10 premières nations consommatrices. 

Pendant ce temps, le décollage chinois s’accélère : en 2010, Kharas prévoyait d’ici 2030 un marché intérieur chinois de 10.000 milliards de $, soit 18% du monde. Mais aujourd’hui, il croit pouvoir lui prédire une consommation de 14.300 milliards de $, soit 22% du monde. A cette date, la population chinoise qui représente elle aussi 22% de celle mondiale, consommera sa « juste » part du produit mondial brut.

Le regard sur les autres continents est aussi instructif. L’Inde déçoit, et fait moins bien qu’attendu. En 2010, Kharas lui attribuait pour 2030 une consommation de 12.800 milliards de $ soit 23% du monde. En 2017, il révise son chiffre pour 2030 à 10.700 milliards de $, soit 17%. Les Etats-Unis, très stables entre 2010 et 2030, consommeront 4.000 milliards de $, 7% du monde. L’Europe qui consommait 10.900 milliards de $ en 2015, verra son score s’améliorer pour 2030, à  12.500 milliards de $. Mais en proportion mondiale, ce volume signifie en réalité un déclin manifeste. Ses 31% de consommation mondiale de 2015 se seront réduits à 20% en 2030.

De toutes ces projections, la conclusion est sans appel : la Chine arrive, à vitesse de l’éclair, première puissance mondiale—économique, voire militaire, financière, commerciale, technologique et autres. Et elle s’y prépare. En dépit des apparences ou des problèmes d’égo nationaux pour les puissances « descendantes », Europe, Amérique, Australie ou Japon, la nouvelle donne est tout sauf un mal. Loin de se replier sur elle-même à l’instar des Etats-Unis de Trump, la Chine géante et solvable se tourne vers le monde pour y puiser son complément d’éducation, de santé, de loisirs, de libertés. Elle le fera toujours plus, quitte à investir dans les industries, services et agricultures, à l’étranger, à un niveau jamais connu par le passé.

C’est une manière de dire que le monde n’aura d’autre choix que de travailler avec la Chine, dans l’esprit de Spinoza, « non flere, non indignari, sed intelligere » – ne pas se plaindre, ni s’indigner, mais comprendre.


Diplomatie : Chine – Inde : épilogue ou non ?

Le 28 août, Inde et Chine ont enterré une crise militaire qui couvait depuis 70 jours, aussi brusquement qu’ils l’avaient entamée.

L’affrontement débuta le 16 juin dans la région du Doklam, plateau de neige et de rochers sculpté par des millions d’années de blizzard, à 5700 m d’altitude. Quelques douzaines de soldats chinois d’élite apparaissaient, suivis de deux bulldozers. Ils démolissaient deux vieilles casemates indiennes non gardées, et à coups de pelles, pioche et cartouches de dynamite, se mettaient à l’œuvre pour prolonger une route qui s’arrêtait quelques centaines de mètres plus loin en zone chinoise.

L’affaire avait été soigneusement préparée. Le Doklam, 89km² de propriété bhoutanaise (aussi revendiqué par la Chine) sépare le Sikkim (Indien) et le Tibet chinois. Contre les appétits du géant chinois, le petit royaume bhoutanais est lié à l’Inde pour sa défense. La zone chinoise est en contrebas, impossible à défendre face à celle indienne. Mais en faisant passer sa route, la Chine aurait pu acheminer tanks et canons, couper la voie vers une enclave indienne nommée « tête du poulet » – et éventuellement, la prendre.

Apparemment, le Bhoutan, qui n’a pas de relations directes avec la Chine, et qui voyait son sol envahi, appela l’Inde à l’aide. En tout état de cause, New Delhi ne pouvait pas laisser faire. Elle lança donc jusqu’à 400 hommes, sans armes (afin d’éviter d’entrer directement en guerre) sur le site des travaux, gelant ceux-ci de facto. Le clash débutait, le plus sérieux depuis la guerre-éclair de 1962, remportée par la Chine.  

70 jours plus tard, tout s’arrête, et très bizarrement, l’Inde laisse la Chine présenter l’affaire comme une victoire chinoise. Les chasseurs alpins indiens reculèrent, laissant les Chinois maîtres du terrain, tandis que Pékin promet de « poursuivre les patrouilles » à travers cette zone sur laquelle il a « souveraineté sacrée et inaliénable ». La Chine se donne le beau rôle : une fois l’intrusion indienne terminée, elle peut faire la généreuse, et envisage de réduire ses forces sur place « selon les circonstances ».

L’Inde bien sûr voit les choses différemment : elle retire ses troupes, suite à des négociations secrètes, et après avoir obtenu le retour au statu quo. En bref, Pékin a renoncé à sa route, ce qui était tout l’objet de la tentative. Après 19 jours de face-à-face en haute montagne, le 7 juillet, le Premier ministre indien Narendra Modi rencontra le Président Xi Jinping en marge du sommet G20 de Hambourg : il lui rappela l’urgence de trouver une solution. Le conflit ne promettait nul profit à une quelconque des deux nations, au coude-à-coude pour l’influence sur le continent asiatique.

Curieusement, ce n’était pas la première fois que Xi et Modi se retrouvaient ensemble, obligés de trouver la voie de sortie à un conflit dans leurs relations. En septembre 2014, en visite à New Delhi, Xi Jinping, l’hôte d’honneur, se retrouvait confronté à l’incursion inopinée de troupes chinoises au Ladakh, une autre zone dont la propriété n’est pas encore bien fixée et que tous deux revendiquent. Comme à présent au Doklam, les troupes chinoises étaient clairement entrées, avec pour mission de construire une route, à l’insu manifeste du Président chinois. Xi avait donc dû ordonner le retrait du détachement. Quelques mois plus tard, deux très hauts gradés chinois perdaient leurs postes, sous un autre prétexte (corruption). 

Au G20 de Hambourg, apostrophé par Modi, Xi n’avait pas eu besoin de beaucoup de temps pour comprendre : le conflit risquait de faire éclater l’alliance BRICS des pays émergents (incluant Russie, Brésil, Afrique du Sud, Chine et Inde), un des outils de projection du pouvoir chinois dans le monde. Pire encore, il pouvait décourager bon nombre de pays d’accepter la coopération chinoise en infrastructures suivant le plan des « nouvelles routes de la soie ». Même avant le clash du Doklam, l’Inde menaçait de boycotter. Aussi, après quelques secondes de silence, Xi Jinping proposa à Modi de confier le dossier aux diplomates. Les palabres débutèrent, relayés par les ambassadeurs et par des rencontres des Conseillers d’Etat, Yang Jiechi pour la Chine et Ajit Doval pour l’Inde.

Les négociations sur le fond échouèrent bien vite—chaque partie présentant des pièces pour défendre son supposé droit de propriété sur le  Doklam, que la partie d’en face récusait illico. Par contre, il ne fallut que quelques semaines pour aboutir à cet accord, par lequel la Chine retirait ses bulldozers, ne construisait plus la route, et l’Inde retirait ses hommes. Tout en donnant une apparence de victoire aux Chinois, indispensable au Président Xi Jinping à quelques semaines du crucial XIX. Congrès du Parti d’octobre, qui va sans doute écarter tous ses vieux adversaires et l’installer pour au moins 5 ans dans un pouvoir inégalé.

Bilan : à peine l’accord sur le Doklam entériné, le chef de gouvernement indien annonçait sa participation au sommet BRICS prévu à Xiamen (Chine) du 3 au 5 septembre – il était temps ! L’accord porte d’ailleurs sur au moins une autre zone de conflit potentiel : les pays s’engagent à retirer « incessamment » des troupes entre Yatung et Phari Zong, frontière entre Tibet et la province indienne de l’Arunachal, que Pékin revendique.

C’est donc peut-être le premier pas vers un grand règlement frontalier sino-indien, et le début d’une nouvelle ère dans les relations. En tout état de cause, cette crise révèle des contradictions profondes du régime chinois, déchiré entre deux pouvoirs – ses politiciens, et ses militaires –, et deux rêves : celui de se projeter pacifiquement sur les pays voisins, et celui de grignoter leur territoire, chaque fois que possible.


Politique : XIX. Congrès — Xi place ses pions

A six semaines du XIX. Congrès du Parti, le 18 octobre à Pékin (2300 délégués qui approuveront l’équipe et le programme du prochain quinquennat), la tension est palpable, à lire entre les lignes de la presse officielle. Depuis octobre 2012, d’immenses forces s’activent silencieuses et inlassables, préparant le second mandat du Président Xi Jinping.

La campagne pour la « loyauté et la discipline » et celle anti-corruption ont fait dans le monde politique et des affaires, l’effet d’une mini-révolution culturelle. Faisant accroc au principe de la collégialité de la direction pour revenir à un système axé autour d’un homme fort, Xi s’est fait reconnaître « cœur » du Parti, à qui tout cadre doit allégeance. Un million d’entre eux ont été purgés, même dans l’armée.

Le dernier en date, au plus haut niveau, est Sun Zhengcai, hier encore Secrétaire du Parti à Chongqing. Accusé de mollesse dans le démantèlement du réseau de Bo Xilai —son prédécesseur, et 5 ans plus tôt le grand rival de Xi Jinping Sun est destitué. Incidemment, il passait pour le favori de l’ex-Premier ministre Wen Jiabao, lors de la succession de Xi. 

Ecartés aussi, cinq dirigeants de la Ligue de la jeunesse qui fut le fief de Hu Jintao, l’ancien n°1 jusqu’en 2012. Non invités au XIX Congrès, ils sont accusés d’élitisme, « trop loin du peuple ». Leurs carrières s’arrêtent là – peut-être même celle de la Ligue.

Ces purges massives ont permis à Xi d’écarter ses ennemis, mais aussi de ranimer un principe tombé aux oubliettes depuis des lunes : la méritocratie, plutôt que le clientélisme triomphant chez Hu et Jiang, le piston et la corruption. Dans l’armée comme dans le civil, la relève insufflée depuis deux ans par Xi est plus jeune (l’âge ne compte plus, seule la compétence), et aux mains propres.

Dans l’APL, le chef d’état-major est Li Zuocheng, vétéran de la guerre du Vietnam : un homme d’active, pas un fils du sérail. 138 généraux ont été nommés au 1er août—tous fidèles à Xi, et qui contrebalanceront ceux installés par Jiang et par Hu.

Xi a nommé 23 secrétaires, 24 gouverneurs (sur 31 provinces), 8 ministres, 4 présidents d’organes. Dans cette masse, 67 iront au Comité Central. Or quand on épluche leurs CV, on apprend que 29 d’entre eux ont travaillé avec Xi par leur passé, ou bien avec un de ses lieutenants. C’est donc leur talent, mais aussi leur loyauté qui les a fait monter.

Parmi les derniers nommés, He Lifeng, ex-secrétaire du Fujian va diriger la NDRC—le super-ministère de l’économie, et Zhong Shan devient ministre du Commerce. Shu Guozeng, autrefois auprès de Xi à Hangzhou (Zhejiang), va présider la Commission de Discipline au Bureau général du Comité central – la police du Parlement interne. Xu Lingyi, son prédécesseur, a réuni les preuves pour briser Sun Zhengcai : le voilà promu l’un des vice-leaders de la toute puissante CCID, la police nationale du Parti. Au même rang, il aura à ses côtés Li Shulei, intime de Xi et rédacteur de ses discours.

Chen Zugui passe maire de Shenzhen, ville-enclave du Guangdong. Premier fils du pays à diriger sa ville en 27 ans, il exécutera en 5 ans un plan « à couper le souffle » : pour intégrer Shenzhen à une grappe de villes du delta, il va créer 3 aéroports internationaux, 10 autoroutes, 14 lignes de métro, des zones technologiques et universités (étrangères). Le but est de porter Shenzhen au niveau de mégapoles («city-clusters») telles Los Angeles ou Tokyo.

Xi Jinping a deux favoris, hauts dans les paris pour sa succession en 2022 : Chen Min’er, devenait en juillet Secrétaire pour Chongqing à la place de Sun Zhengcai (ce qui lui assure statutairement une place au Politburo), et Cai Qi l’étoile montante, élevé en mai au rang de Secrétaire pour Pékin.

Reste la question de Hu Chunhua, secrétaire du Guangdong et dauphin déclaré de Hu Jintao. En 2012, Hu avait remis sans retard à Xi Jinping sa présidence de la Commission Militaire Centrale, quoiqu’il n’y fût pas tenu—Jiang Zemin, 10 ans plus tôt, s’était gardé de le faire. A l’époque, la « générosité » de Hu envers son successeur passait pour l’expression d’un deal avec Xi : en 2022,  Xi devait accepter Hu Chunhua comme le prochain n°1, dans le respect de la vieille règle de succession inventée par Deng Xiaoping. Aujourd’hui ce scénario est moins vraisemblable : le plus plausible, à l’horizon 2022, est que Xi reste aux affaires par Chen Min’er interposé, deus ex machina dans l’ombre.

D’autant que depuis l’étranger, revues et politologues voient un Xi Jinping de l’après-Congrès, une fois assuré d’une puissante majorité, virer de bord pour casser la vieille machine stalinienne, abordant enfin la réforme politique, remise depuis 20 ans aux calendes grecques. Wang Zhengxu, de l’Université de Nottingham (Royaume-Uni) évoque, comme moyen d’y parvenir, un « changement des rouages politiques ». Depuis Hong Kong, Yazhou Zhoukan le magazine théorique précise : « si Xi sait résister aux pressions internes … il imposera une réforme aujourd’hui inimaginable aux outsiders ». Concrètement, Yazhou évoque le changement des âges de la retraite, la suppression du droit pour les leaders de désigner leurs successeurs, et surtout, la dissolution du Comité Central.

On marche ici sur des œufs : tout est à faire et rien n’est sûr. Mais l’idée exprimée est claire : Xi veut mettre fin au clientélisme corrompu et mobiliser les « jeunes » talents. A terme, l’effet recherché est la création d’un modèle socio-politique capable de relancer l’économie chinoise, et de projeter l’image, le pouvoir du pays dans le monde.


Politique : XIX. Congrès – Les sept boules de cristal

 A peine fixée la date du XIX. Congrès au 18 octobre, les observateurs regardent leurs boules de cristal pour tenter d’annoncer le septuplé gagnant des sept membres du Comité Permanent—l’organe suprême qui dirigera le pays autour de Xi Jinping.

Suivant la Constitution du Parti, cinq des sept membres actuels seront remplacés, atteints par la limite d’âge : Zhang Dejiang, Président du Parlement (ANP), Yu Zhengsheng le patron de la Conférence Consultative politique (CPPCC), Liu Yunshan, responsable de l’idéologie et Zhang Gaoli, le 1er vice-Premier. Ces 4 hommes ont deux points communs :  ils ont été imposés par Jiang Zemin, passant au-dessus de l’autorité du pusillanime Président sortant Hu Jintao ;  et ils sont conservateurs, viscéralement hostiles à tout assouplissement démocratique. Tous seront remplacés par des cadres plus jeunes, hommes de Xi Jinping.

Ce que dit l’ultime tendance : le Premier ministre Li Keqiang sauverait finalement sa place au second quinquennat. C’est « techniquement » normal : le fait d’écarter le patron du Conseil d’Etat à mi-parcours est rarissime, un vote de défiance inouï. Pourtant, depuis deux ans, la rumeur bruissait d’un désaccord entre Li et Xi pour divergence d’approche idéologique, Li étant réputé demandeur de grandes réformes financières, de la taxation et du droit du sol, tandis que Xi se bornait à poursuivre son grand nettoyage au sein de l’appareil.

S’il se confirme, ce maintien de Li serait une bonne nouvelle : réformateur dans l’âme, Li combine des qualités de loyauté, d’ouverture à l’Occident et de résilience, exceptionnelles.

Wang Qishan, 69 ans, le Président de la CCID (police du Parti) et 5ème membre du Politburo, s’en irait. Récemment victime d’un problème cardiaque, il serait obligé de passer la main. C’est peut-être vrai, mais en Chine souvent, la maladie est un habillage d’un rapport de force politique. Le fait est que comme Li Peng dans les années ‘90, Wang au fil du quinquennat, s’est fait beaucoup d’ennemis, du fait de sa main lourde dans la répression de la corruption dans et hors du Parti. En 2016 encore, les bruits du palais laissaient supputer qu’il reprenne la place de Li Keqiang, comme 1er ministre. Selon cette rumeur, il n’en sera rien.

Dernière rumeur : Chen Min’er (57 ans – cf photo), le favori de Xi, s’installerait au fauteuil de Wang, à la tête de la CCID. C’est la meilleure position pour superviser tout le Parti, décapiter toutes les oppositions, et reprendre en 2022 le flambeau de Xi.


Monde de l'entreprise : Le mystère Wang Jianlin
Le mystère Wang Jianlin

Qu’arrive-t-il à Wang Jianlin, le magnat aux 30 milliards de $ ? Boxun, le site web d’information sino-américain évoque une arrestation le 25 août à l’aéroport de Tianjin, puis sa relaxe, assortie d’une interdiction de quitter le pays. Suite à cette rumeur, et en dépit de vives dénégations dès le 28 août, le cours en bourse de son groupe Wanda chutait de 10%.

D’autant que d’autres nuages noirs, depuis l’été, s’amoncellent : le 11 juillet, Wanda, à cours d’argent, devait céder au rival Sunac 90% de ses 4 parcs à thèmes, et de ses 8 autres en chantier. Il vendait aussi à R&F Properties 76 hôtels étoilés pour 9,3 milliards de $. C’était sous la contrainte : l’Etat venait d’interdire aux banques, de prêter à Wanda. Du coup, Wanda Hotels, sa filiale, cède la propriété des murs de ses hôtels et parcs, et en devient simple exploitant. De plus, pour renforcer la pression, l’Etat au même moment, enquête sur six de ses acquisitions tels les studios Legendary (de Hollywood, acquis en 2016, pour 3,5 milliards de $) ou le  réseau de cinémas AMC aux USA (payé 2,6 milliards en 2012). Par ailleurs cet été, Pékin interdit à tout investisseur de placer hors-Chine, en immobilier, hôtellerie, loisirs, clubs sportifs, industries obsolètes…

Par ce bras de fer, l’autorité financière veut enrayer l’hémorragie de fonds hors de Chine. Il vise surtout la « bande des quatre » conglomérats HNA (Hainan Airlines), Fosun, Wanda et Anbang. La presse les surnomme les « rhinocéros gris », au nom d’une propension qu’elle leur prête, en cas d’affolement, à tout détruire sur leur passage. Depuis 2013, ces groupes ont investi 83 milliards de $ à l’étranger, déstabilisant l’économie et la monnaie du pays. Ils prêtent d’autant plus le flanc que leurs projets rencontrent à présent des difficultés, tel le parisien EuropaCity de Wanda (et Auchan), mis en cause par un rapport public défavorable, ou cette filiale de HNA sous enquête aux USA en raison d’un soupçon sur l’identité de ses propriétaires réels. Face à la critique de Pékin, Wanda a  courbé l’échine, se disant prêt à reconcentrer ses activités en Chine. Sans pour autant parvenir à apaiser l’irritation des pouvoirs publics…

Cette crise relationnelle peut faire réfléchir : en 2015-16, Wang était le bon élève de Xi Jinping, en investissant lourdement dans la « culture populaire », alors le dada du Président. Chacun des 1000 centres commerciaux Wanda prévoyait 10% d’espaces prévus à cet effet : karaoké, cinéma, ou jeux pour enfants.

Mais depuis, Wanda a commencé à trop vouloir investir ailleurs – une démarche qui devenait insupportable à l’approche du XIX. Congrès.


Chinafrique : Le projet « Lac Tchad», corne d’abondance ou miroir aux alouettes ?

Un projet vieux de 40 ans ressort cet été en Afrique, grâce aux groupes italien Bonifica Spa et chinois PowerChina, bâtisseur du barrage des Trois Gorges. Entre Tchad et Cameroun, ils veulent sauver le Lac Tchad, qui se meurt, ayant perdu les 9/10èmes de sa surface. 50 milliards de m3 du fleuve Congo suffiraient, acheminés sur 2400 km de canal et fleuves. Dès 2016, un protocole d’entente fut signé entre 9 Etats, dont la Chine, ceux de la Commission du lac et les deux Congo (Kinshasa et Brazzaville). En juin 2017, ChinaPower lançait l’étude de faisabilité, fournissant les fonds (1,8 million de $) et  les équipes techniques.

Complexe, le projet vise à changer la vie de 40 millions de riverains, grâce au débit du fleuve Congo, 41.000 m3 en moyenne rejetés chaque seconde  dans l’Atlantique. Selon les calculs de Bonifica, 3 à 4% du débit, additionné de celui des affluents en rive droite, suffiraient à capter non seulement les 50 milliards de m3 requis, mais le double, afin de pouvoir aussi distribuer la précieuse eau aux riverains. Ils convertiraient par exemple en oasis 50 à 70.000 km² de désert du Sahel, alimenteraient une série de barrages, générant 15.000 à 25.000 kWh, assez pour les villes sur le parcours. Le canal serait navigable, doublé d’une route de service, d’un chemin de fer. Des milliers de mini-projets de pêche ou d’aquaculture, d’élevage et d’artisanat vont s’y greffer.

Il reste bien sûr de lourds obstacles à dégager—ceux qui bloquent le projet depuis 40 ans. Comment payer, rembourser le coût en milliards de $ des routes, canaux, barrages ? Assurer la maintenance et prévenir la corruption, maladie n°1 de la région ? L’eau sera-t-elle payée aux Etats-propriétaires ? Comment associer les populations à la gestion pour éviter des sabotages ou guerres de l’eau ? Entre lac Tchad (Nord) et fleuve Congo (Sud), saura-t-on prévenir le mélange anarchique de faunes et flores depuis l’éternité séparées, au risque de catastrophes en terme de biodiversité ? Face à certains de ces problèmes, ChinaPower apporte son expérience amassée en Chine, en 20 ans de construction du Canal Sud-Nord (Yangtzé-Fleuve Jaune), dont la problématique et le cahier des charges sont comparables.

Enfin, pour des raisons politiques, la Chine a tout intérêt à s’investir pleinement pour réussir. Elle a de son côté, l’argent, les techniques, et l’enjeu de prouver par ce projet, que son plan « nouvelles routes de la soie » est une option viable pour le développement futur de l’Afrique. Et le moment est bon—rien ne dit qu’elle puisse encore assumer un projet si colossal dans 10 ans.


Agriculture : La seconde vie chinoise du chanvre

Posséder plus de 5kg de cannabis  en Chine, fait risquer la peine capitale. Ceci n’empêche le pays d’aspirer à devenir n°1 mondial du chanvre—l’autre nom de cette plante psychotrope, sous ses applications industrielles. Les 3-4 août, se tenait à Harbin (Heilongjiang) en présence de 300 experts mondiaux, son premier congrès international.

Le fait est que la culture du cannabis sativa explose : au Heilongjiang, où le cannabis est légalisé depuis 2016 sous licence (en des variétés à faible dose de THC, l’agent psychédélique), on recense 30.000 hectares plantés (le double est prévu pour 2018), contre  1000 hectares seulement il y a quelques années. Dans le monde, la Chine revendique désormais 50% des plantations légales et 50% des brevets (309).

Le Yunnan aussi a légalisé, bien plus tôt en 2003, permettant sa culture en masse. Beaucoup d’autres provinces la tolèrent sans mot dire, soucieuses de laisser leur paysannat profiter de cet « or vert », rapportant 10.000 yuans à l’hectare.

Car les applications sont immenses, et l’avenir très ouvert. Rien qu’en Chine, le président de Hemp Invest Group (Pékin) prédit d’ici 5 ans un marché intérieur de 15 milliards de $. En textile, le chanvre donne après transformation, une fibre légère, bactéricide, qui protège des UV. Son rendement est double du coton, et il ne réclame ni pesticides, ni irrigation, préservant ainsi l’équilibre du sol. Précieux allié dans la lutte contre le réchauffement climatique, sa feuille  absorbe le double de CO2 par rapport au coton.

Le chanvre trouve aussi sa place dans le bâtiment, l’automobile et autres, en substitut du bois, du plastique et de la fibre de verre.

Dans l’alimentaire, une fois filtré l’agent psychoactif, la graine riche en oméga 3 va dans des barres nutritives. Et c’est surtout dans la pharmacie que les substances psychotropes (THC et CBD) sont utilisées. Depuis l’Antiquité, elles servent de remèdes contre les traumatismes, l’épilepsie et la sclérose en plaques. Comme l’annonce Yang Ming, chef de l’équipe de recherche « cannabis » à l’Académie nationale des sciences agronomiques, « les remèdes traditionnels chinois, une fois occidentalisés, se retrouveront dans pharmacies et hôpitaux étrangers ».

Le seul risque est celui du dérapage de ces cultures vers un marché noir de la marijuana et une explosion d’usage clandestin de la drogue. « Même à bas taux en THC, du cannabis reste du  cannabis, avec ses risques d’abus », rappelle Yun Chunming, professeur à l’Académie agronomique du Hunan… Mais ceci est une autre histoire ! La Chine donne une fois de plus la preuve de sa capacité à prendre des risques.


Petit Peuple : Xuanwei (Yunnan) – La fugue de Xiao Miao (1ère partie)

Dans un village de Xuanwei (Yunnan), ce jeudi 29 juin 2017, Xiao Miao, écolier de 10 ans, tremblait de tout son corps—et pour une bonne raison : c’était le jour de l’annonce des résultats de l’année scolaire, devant tous les parents. ça passe ou ça casse !

Petits boutiquiers, les parents de Xiao Miao travaillaient dur chaque jour pour lui offrir une éducation, une vie meilleure. L’effort en valait la peine pour permettre au clan de s’arracher à la misère. Ceci expliquait pourquoi depuis des années, ils étouffaient Xiao Miao d’ordres d’étudier jusque tard dans la nuit. Au moindre signal de relâche, ils l’assommaient de reproches. Jamais Xiao Miao n’avait droit aux sorties avec les copains, ni même acheter quelques bonbons au retour de l’école. Les vacances étaient sacrifiées en interminables séances de révisions, leçons ou devoirs. Or ce traitement féroce avait fini par aboutir à l’effet inverse de l’attendu : Xiao Miao avait commencé à perdre pied. Tétanisé par la peur de l’échec, incapable de se concentrer, il ne parvenait plus à suivre en classe.

Aussi ce jeudi, sa pire hantise se matérialisa, inéluctable : livide comme tous les autres, il entendit de la bouche de la directrice, la liste des bons éléments, dont il n’était pas, et celle des cancres, dont il faisait partie. C’était la fin du monde pour lui ! En pleurs, il rejoignit ses parents, figés. Sur le chemin du retour, son  père contenait mal sa fureur, tandis que sa maman tentait de l’amollir, invoquant maladroitement des circonstances atténuantes.

À peine au domicile, le père le roua de coups. Puis il fut envoyé dans sa chambre, le corps endolori, sans même avoir mangé. Une fois seul, succédant au désespoir, Xiao Miao sentit la rage l’envahir. La colère le libéra, lui permettant de refuser l’injuste punition. De plus, son père ne l’avait jamais aimé : il n’était qu’un monstre ! Soudain, la rage lui souffla l’intuition d’une solution géniale, la liberté à portée de main,  et prouver qu’il savait vivre en se passant des autres.

Sans perdre une seconde, il passa de la pensée à l’acte. Vidant son cartable à même le sol, il y flanqua sa gourde remplie d’eau, sa lampe de poche, et puis se faufila hors du foyer pour ne jamais revenir. Il voulait trouver refuge au « bout de la terre ». Dans son esprit de petit bonhomme, cela voulait dire Chongqing, à 800km. Mais comment y aller ? Elémentaire, mon cher Watson : à pied !

A la lumière crue de la lune en croissant, sous les étoiles, Xiao Miao s’enfuit, retenant son souffle, s’efforçant de marcher à pas légers pour ne pas alerter les chiens. Il espérait que ses parents ne découvriraient sa disparition qu’à l’aube, n’appelant qu’alors la police. Ce scénario lui laissait une chance de quitter la ville par le plus court chemin.

Après les dernières maisons, Xiao Miao ne vit plus que l’asphalte éclairé par la lune et les phares de quelques camions, tanguant dangereusement sur la route. Aux trois quarts endormis, les chauffeurs roulaient à tombeau ouvert – l’enfant décida alors de marcher à travers champs. Il avait faim bien sûr, et déjà soif. Gardant le souvenir cuisant de la rossée de la veille, ses petites jambes brûlaient au contact des ronces et orties. Mais il restait en état de veille, animé par un mélange de rage et d’exaltation – il était en souffrance, en effort, mais libre, et ce sentiment nouveau était fabuleux !

Au bout de quelques heures à crapahuter dans le maquis, il trouva enfin son havre de paix — un tas de feuilles mortes au bord d’une clairière. Sans demander son reste, il s’allongea et s’endormit séance tenante. Ce fut pour se réveiller à l’aube, trempé de rosée. La faim le tenaillait plus que jamais, et il avait fini son eau. Mais ici au moins, il ne risquait pas de se faire prendre.

Xiao Miao se remit en chemin, vers ce qu’il pensait être la route de Chongqing, selon la position du soleil. Il restait clair et déterminé – sans retour en arrière. Un grand jeu de piste était engagé. La famille, l’école, tout cela appartenait au passé. Et devant lui, il avait la nature, la grande aventure et la vraie vie, qui lui tendaient les bras, souriants alliés. 500m plus loin, il trouva un ruisseau d’eau claire, lui permettant remplir sa gourde. Cette découverte fut pour lui comme un discret encouragement des Dieux à poursuivre sa fugue.

De son œil d’enfant, tout en marchant, Xiao Miao scruta son environnement, en quête de tout outil de survie. Il traversa une ancienne usine aux verrières rouillées et vitres hérissés d’éclats. Le lieu était sinistre mais totalement désert, ce qui lui permit de commencer à fouiller. Il y  trouva une canne, une casserole cabossée, une lame de couteau sans manche et un briquet – trésors qu’il fourra dans sa besace.

Derrière une petite habitation, il tira d’une poubelle un petit pain vapeur rassis, une banane presque pourrie, qui constituèrent son premier repas en 24h—véritable festin selon lui !

Xiao Miao fit alors son bilan : la vie était dure, mais pour la première fois, il ne recevait d’ordre de personne. Et la nature ne cessait de lui donner des coups de pouce. Après avoir été toute son enfance le faire-valoir de ses parents, Xiao Miao se voyait projeté héros de sa propre aventure. Mais saurait-il survivre et ainsi préserver sa liberté ? Éviter l’erreur qui l’« embarque sur le navire des pirates » (wù shàng zéi chuán , 误上贼船) ?

Il n’allait pas tarder à le découvrir, comme nous-mêmes, au prochain numéro !


Portrait : Yann Layma ou « la capture de l’éphémère »
Yann Layma ou « la capture de l’éphémère »

Plusieurs fois au cours de sa carrière, les photos-reportages de Yann Layma ont fait la une des grands media d’Europe et d’Amérique.

A la fois journaliste de l’image et artiste, Yann se revendique « chasseur de l’éphémère » et passionné de « transmettre l’émerveillement éternel ». Si cet homme de 54 ans a sa place au Vent de la Chine, c’est surtout en raison de son sujet d’étude : le Céleste Empire, qu’il arpente depuis 32 ans.

Passionné de grands voyages, Yann part à 18 ans pour l’île déserte de Nias (Indonésie), encore peuplée de chasseurs de têtes. A son retour, « Photo Reporter » publie son 1er reportage.
Suit une année à Langues’O où il étudie le chinois, avant de passer un an à Taiwan en apprentissage de la langue, et en reportage.
 De retour à Paris, coup du destin : à 20 ans seulement, le Président François Mitterrand lui confie la réalisation d’un album sur sa vie au quotidien. Ainsi, il le suit dans son intimité pendant une année. Cette mission permet à Yann Layma de rencontrer les plus grands photographes de son époque, tels Marc Riboud, H. Cartier-Bresson ou Raymond Depardon, et de progresser grâce à leurs conseils. Yann suit le précepte de Confucius, de « se choisir des maîtres comme des champs à cultiver ».
Ce reportage connait un succès retentissant, qui lui permet alors de s’installer en janvier 1985 à Pékin. Il en profite pour parcourir l’Asie, et se rend cette même année pour 15 jours en Corée du Nord. Il y récolte 8000 photos pour un reportage publié à travers les 5 continents – le pays, à l’époque, est totalement inconnu.

En 1986, avec les trois artistes du groupe graphique Kaltex, Yann sillonne la Chine. Ils tirent de leur périple un ensemble de peintures et photos exposées six mois au Musée d’Art moderne de la ville de Paris, quatre films de 50 minutes sur Canal+, et un livre photos de référence.

Des ennuis se profilent cependant, avec la police chinoise, du fait du livre de son épouse Niu-Niu (« Pas de larmes pour Mao ») suivi d’un film, une œuvre engagée contre le régime, lequel fait porter la responsabilité de cette dissidence sur Yann Layma. Interdit de séjour depuis 1986, il se rend pourtant en Chine, illégalement à plusieurs reprises.

En 1989, durant six mois, entre Guangxi et Guizhou, il met au point une méthode de journalisme ethnographique, partageant sa vie dans divers villages de l’ethnie Dong, peuple qui plébiscite l’architecture en bois et s’exprime en chansons. En plus de ses reportages, il en tire un beau livre, ainsi qu’une exposition au Palais de la Découverte à Paris.

En 1991, il est arrêté à deux reprises : en plein reportage sur le Grand Canal, (qui deviendra un nouveau scoop mondial), puis à la fin de son enquête sur les rizières Yuanyang (Yunnan), dont ses photos feront le tour du monde. Vingt ans plus tard, ce site sera inscrit « Patrimoine mondial de l’Unesco ».

Chaque fois, Yann Layma parvient à recouvrer sa liberté – mais en 1992, un passage à Hong Kong avec un faux passeport, lui vaut une semaine de prison dans la colonie de la Couronne. Dès lors, de retour à Paris, il prend contact avec l’ambassade de Chine, explique que les actes et œuvres de son ex-femme Niu-Niu n’engagent qu’elle. Il devient alors  « vieil ami de la Chine », son casier est effacé.

Cette péripétie permet à Yann de préciser son rapport de neutralité avec le régime : « je suis là comme ami de la Chine, pas pour critiquer, mais pour m’émerveiller ». Les 25 ans qui suivent sont partagés entre la Chine et 80 autres pays, vendant ses sujets directement dans les rédactions à Paris, New York, Madrid, Milan, Londres, et publiant notamment chez La Martinière.

Au 21ème siècle, la crise de la presse occidentale force Yann à se reporter vers un public nouveau : la Chine-même, où il est reconnu « le meilleur auteur photo des années d’avant 2000 ». Constamment en reportage à travers le pays, il y publie plusieurs livres par an (cf « La Chine d’hier » retraçant des photos depuis 1985 à 1998) et fait des conférences. Depuis 2011, avec sa nouvelle épouse chinoise et sa fille, il partage son temps entre France et Chine : réconcilié, restant dans la voie qu’il s’est choisie.


Rendez-vous : Semaine du 4 au 10 septembre 2017
Semaine du 4 au 10 septembre 2017

3-5 septembre, Xiamen (Fujian) : 9 ème Somment BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud)

5-7 septembre, Shanghai : BTW Expo / UWT China, Salon international de la gestion et du traitement de l’eau

5-7 septembre, Shanghai : SIBT – Shanghai International Building Technology, Salon des technologies de constructions intelligentes

5-7 septembre, Shanghai : Shanghai International Lightning Fair, Salon international des luminaires et technologies d’éclairage

6-9 septembre, Pékin : CIOF / CIOE, OPTICS Fair, Salon international de l’optique et de l’optoélectronique

7-9 septembre, Shanghai : FIBO China, Salon international des loisirs et du sport

7-10 septembre, Pékin : ADEX China – ASIA DIVE Expo, Salon international de la plongée sous-marine, équipements, voyages, photographie…

8-10 septembre : Canton : HOSFAIR Guangzhou, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie, alimentation et boissons

12-15 septembre, Shanghai : DESIGN of DESIGNERS, Salon international du mobilier design

12-15 septembre, Shanghai : FMC China, Salon de la fabrication et de la fourniture pour l’industrie du meuble, matériaux et accessoires