Le Vent de la Chine Numéro 20

du 30 mai au 5 juin 2004

Editorial : Censure – des frissons dans le lac !

A quelques jours du 15. anniversaire des événements de Tian An Men (4/06), les nerfs publics sont tendus.

En témoignent les assignations à résidence d’activistes tels Liu Xiaobo (cyberdissidence), Hu Jia (Sida), Ding Ziling («les mères de la place TAM»).

En matière de liberté d’opinion, l’heure n’est donc pas aux concessions : le procès du webmaster Du Daobin s’est déroulé à huis clos (18/5), avec avocat imposé. Même à l’étranger, la censure chinoise s’exprime avec puissance, parvenant à faire bannir de plusieurs satellites la chaîne TV NTD (indépendante, sinophone)… Continuité donc, dans la stabilité musclée – mais l’apparence trompe! Sous la surface du lac de censure, des courants de fond apparaissent, qui bouleversent discrètement l’équilibre et préparent un univers nouveau.

Sur l’internet d’abord: face aux 100M d’internautes chinois (qui doublent tous les 18 mois), les 30.000 policiers de la toile, ne suffisent plus à la tâche! Wu Wei le webmaster, dans un reportage au New York Times, présente son forum de discussion Démocratie et Liberté. Le visiteur peut y trouver une liste de 20 internautes sous les verrous, lire de nombreux essais critiques (y-compris d’auteurs embastillés), et donner de la voix dans un débat en ligne. Depuis sa naissance en 1998, le site a été fermé 38 fois. Parfois interpellé, Wu a perdu (2003) sa place de bibliothécaire à Canton. Mais la répression n’a pas vraiment cherché à décimer l’équipe, qui s’est étoffée à travers tout le pays, dont un auteur à succès et un cadre officiel, qui publient sur le site sous pseudo. Les membres du réseau ne se connaissent pas, mais communiquent en ligne via MSN (Microsoft). Aujourd’hui, le site est hébergé  en miroir à des adresses multiples, sur des espaces payants : tout site fermé est automatiquement rouvert ailleurs. Ainsi, cette cyberdissidence a muté, devenant indéracinable.

Parallèlement, selon Wu, les fournisseurs de services perdent tout enthousiasme pour dénoncer leurs clients, avec qui ils préfèrent travailler (gagner de l’argent). Même la police perd la foi répressive, vu la nouvelle fièvre d’enrichissement et le vent qui tourne : le dernier mot d’ordre du Conseil d’Etat aux apparatchiks (23/5, Chongqing), est de «cesser de voir dans le journaliste un subordonné, un copain, ou même un ennemi, mais un défi (professionnel)» ! De ce vent nouveau, le signe le plus clair est Wu et son réseau, qui osent à présent sortir de l’ombre, afin de se démarquer de l’illégalité.

Dans l’édition, la même tendance se lit chez un auteur tel Zhou Meisen, au sommet de la gloire à 48 ans. Ses romans comme «Pouvoir absolu» ou «Intérêt supérieur» daubent la vénalité et l’amoralisme des hauts cadres. Ils tirent à 250.000 exemplaires, et les téléfilms rassemblent jusqu’à 30 M de supporters. Humblement, Zhou Meisen admet que ses audaces ne dépassent pas le niveau du chef de division -plus haut, c’est trop dangereux. Mais même ainsi, il traduit les frissons dans le lac : le tournant irrévocable en cours, duquel la grande machine s’accommode de manières contradictoires, tolérance ou exacerbation d’autorité, suivant les sensibilités!

 


A la loupe : La Chine contrainte au développement durable!

Durant 10 jours d’avril, la température à Pékin dépassa de 5°C, le score moyen d’un an avant, forçant les gens à remiser les pulls avant l’heure.

Le réchauffement global était en cause. Il entame en Chine une inquiétante courbe, suivant les émissions locales de dioxyde de carbone, gaz à effet de serre.

Au XX. siècle, la température monta de 0,5°C. D’ici 2050, elle haussera de 2,2°C voire 2,9°C ! Elle cause la désertification de 2,7M km2 de champs et l’assoiffement chronique de 400 villes. D’ici 2050, 300M de gens à l’Ouest auront 30MMm3 d’eau en moins à disposition -les deux tiers des glaciers auront disparu. L’approvisionnement alimentaire en pâtira: les récoltes devraient perdre 10%, par maturation hâtive, prolifération de parasites et dégradation du biotope.

L’Etat prend conscience du danger.

Depuis 1998, un Comité National de coordination du changement climatique tente de réagir. Sous ses directives, et malgré la dispense accordée à la Chine par le Protocole de Kyoto (programme mondial de réduction de l’effet de serre), Pékin tente de réduire sa consommation de houille, en fermant 47.000 mines/usines. Il est hélas floué par le mensonge statistique des provinces : les sites fermés rouvrent en secret, et la Chine brûle +10%/an de charbon!

D’ici fin 2005, ce Conseil des sages va déposer au Conseil d’Etat le 1er Plan à long terme (horizon 2020), anti effet de serre. Plan dont la seule chance d’efficacité, sera d’opérer un tournant à angle aigu dans son modèle de développement. Dès maintenant, Pan Yue, vice-directeur de la SEPA le crie : «basé sur une forte consommation d’énergie et mat. 1ères,  le modèle de croissance occidental est inadapté à la Chine, avec sa population dense et son déficit en terres arables et mat. 1ères»… Manière de dire que l’avenir chinois, quelqu’il soit, passe par une rupture, un investissement spectaculaire, dans le développement durable, les énergies renouvelables et le recyclage systématique !

 


Joint-venture : CNNC : nuit et nuage nucléaire

— Une série de centrales nucléaires sans précédent est sur les starting blocks.

L’Etat veut bâtir d’ici 2020 deux réacteurs de 1000Mw par an (32 unités), et porter sa capacité de 8 à 38 Gw.

CNNC, le consortium nucléaire réclame (26/5) 8 tranches à construire dès 2006 entre Yangjiang et Lin’ao (Canton), Sanmen et Qinshan (Zhejiang). 4 seront importées, 4 de conception locale. À 1MM² l’unité, cela fait beaucoup d’argent. Pour au moins 2 réacteurs, Areva (+ EDF) est bien placée.

Pour exciter la concurrence, d’autres noms, plausibles ou non, sont invités à concourir: le canadien Candu (théoriquement inéligible car d’une filière à eau lourde écartée par la Chine), et le prototype AP1000 de Westinghouse (filiale British Nuclear Fuels), dit de 3èmegénération, pas encore certifié aux US.

L’inconnue se situe là:

Pékin choisira-t-elle une filière et un partenaire uniques, dans un son souci de réduire les coûts? Ou bien continuera-t-elle à saupoudrer ses commandes, pour diversifier (souci stratégique)?

La tentation est forte de viser l’autonomie, en assemblant un manteau d’Arlequin, et en important les éléments qu’elle ne maîtrise pas. C’est la filière Qinshan, et le plan de 4 centrales locales. Mais ce cavalier seul a son prix, en argent, en performance, et surtout en temps : cette dernière perte est la plus dommageable, pour un programme futur de construction de 100aines de centrales…

— Dialogue de sourds au cinéma (muet), entre Pékin et Washington. Selon le script yankee du litige, Pékin aurait ordonné de baisser le rideau des salles obscures aux films étrangers en juillet et octobre, les meilleurs mois de vente (congés scolaires, fête nationale).

L’émissaire commerciale US J. Shiner faisait valoir que durant ces périodes, les fans chinois compensaient en achetant les CD pirates de leurs films US favoris : Washington allait donc attaquer la Chine à l’OMC pour pratique déloyale! En version mandarine, le conflit apparaît tout autre. 18 des 20 licences chinoises de film étranger par an, vont à Hollywood: c’est trop, et la Sarft (tutelle) veut en réserver 6 au reste du monde. Raisonnable, non? Et puis comme par hasard, après la rencontre avec Shiner, Pékin renonce à son dernier projet de quota hors-US, à condition (tacite) que les US se calment : donnant-donnant

Lutte contre la surchauffe = gel du crédit. Mais en attendant, rien n’empêche l’étranger de se jeter sur ce marché assoiffé d’investissements!

Zhang Zhigang, vice-ministre du commerce annonce (27 /5) que les IDE, depuis janvier, dépassent 30MM$! Aidés par le pacte CEPA, les capitaux de HK font mieux que d’autres. Après 8 ans d’éclipse, Hopewell, du magnat Gordon Wu, retourne au marché chinois de l’énergie (15/5),signant deux centrales de 600 Mw à Heyuan (Guangdong), d’un coût de 530. Pour 130M², New World négocie 40% de la centrale de Zhujiang/3ème tranche (Canton). Il prépare aussi le contrôle majoritaire des autobus de Kunming (Yunnan), Wuhan (Hubei) et Nankin (Jiangsu)… Tous ces projets rentables, dans des domaines juste ouverts à l’étranger, lui permettront de réduire son passif (722M²) de 50% à 45%. Idem, attiré par les grandes manoeuvres d’assainissement dans la pharmacie chinoise (cf “argent”), HK investit là aussi : Li Ka-shing, via son conglomérat Hutchison, s’offre, à 50M², la moitié des labos Baiyunshan (Canton) -après sa reprise en décembre de 50% du Pékinois Tongrentang (VdlC n°40/VIII). New World Development, fond US-HK (mené par NW déjà cité), va s’offrir, à 15M², 18% des parts en bourse de HK de Yunyao, n°1 de la pharma herbaliste du Yunnan.

NB: Sentant le vent du  boulet, la SAFE, à dater du 1er juillet., resserre le contrôle bancaire de tout import de montants de plus de 200.000$!

 

 

 


A la loupe : Chine et Brésil : un nouvel axe mondial

Lula, le charismatique Président brésilien traversa la Chine (23-27/5) avec une suite d’empereur : 9 ministres, 6 «rois» de provinces, 500 patrons…

Il fallait cela pour évoquer cette nation de 179M d’âmes, qui voit ses échanges avec la Chine exploser ces derniers temps. Avec 6,6MM² de trafic en 2003, Brasilia est le 1er partenaire chinois en Amérique Latine, et la Chine son 4ème partenaire. Pour 70%, c’est le Brésil qui fournit : soja (1/3 des achats), minerai de fer, acier, pâte à papier, mais aussi pièces auto, avions, locomotives…

Ebloui par les perspectives de croissance apparemment illimitées du nouveau tandem, le Brésil s’empresse d’investir en Chine, déjà 736 M² d’IDE, sept fois plus que dans l’autre sens. Aussi la visite fut-elle l’occasion d’une longue série de contrats lourds, suggérant l’émergence d’un axe économique inédit dans le monde.

VRD (géant minier) signa  

1. avec Baosteel et Yongcheng, un accord de production d’anthracite et houille au Henan,

2. avec Yankuang, une cokerie de 2Mt /an dont le quart repartira vers le Brésil.

3. avec Chalco, (24/5) un projet de fonderie d’alumine au Brésil, d’une capacité d’1,8Mt dès 2007, moyennant 827M².

En énergie, Petrobras (hydrocarbures) ouvre son bureau à Pékin, et mènera avec Sinopec, voire avec CNOOC, des campagnes de prospection à travers 3 continents. Nuclebras (énergie nucléaire) caresse le rêve d’être associé à la construction de 11 centrales atomiques chinoises, et de leur fournir son uranium… Chine et Brésil se découvrent ainsi, jeunes géants exultant dans l’exubérance de leur force juvénile.

Au plan politique, Lula et Hu Jintao accélèrent les préparatifs d’un accord de libre-échange.

NB : Entre les deux pays, on note une divergence. Lula rêve d’un axe solidaire, altermondialiste Brésil-Chine-Inde qui sonnerait le glas du règne de l’Occident et imposerait de nouvelles règles du jeu commercial. Mais Pékin se démarque: la Chine se voit déjà en puissance mondiale, dans la cour des grands, et agit comme telle!

 


Argent : argent_20_2004

L’heure sonne, pour les 5082 laboratoires du pays. Il s’agit d’éradiquer les PME (souvent rurales), source chaque année de 10aines de milliers de morts.

Sous l’angle OMC, ces charlatans sont les pirates, causant aux détenteurs de brevets des MM²/an de perte : pour la Chine, il serait bon de les fermer en douceur, pour éviter d’innombrables procès coûteux et dommageables. D’où le faisceau d’actions qui suivent, fruit d’années d’efforts de la SFDA, entre autres :

1. Au 1/7, 1000 labos n’ayant pas reçu leur certificat de bonne pratique, seront invités à disparaître.

2. Un réseau de distribution des médicaments au village, un autre de supervision, s’organisent. Sur appel d’offres, des Cies (distributeurs, labos à large catalogue) obtiendront un territoire exclusif. En compensation, ils devront y fournir partout une gamme de produits plus large et à meilleur prix. Avant décembre 2004, 40% des villages devraient être désservis.

3. Au terme de 7 raids policiers, 20 faussaires furent arrêtés en 2 mois, 1M de faux Viagra et autres remontants de la virilité saisis (pour 6,6M²). C’est une 1ère!

4. Enfin, les 4 labos chinois de remèdes génériques anti-Sida, Desano, Huahai, Mchem, et Dongbei-Pharma percent à l’export vers Inde, Brésil, Thailande, Afrique du Sud. Par dizaines de tonnes, ils livrent 7 bases de cocktails médicamenteux à un tiers du prix, et s’apprêtent à fournir (une fois validés par l’OMS) les produits finis comme la Zidovudine, cocktail trithérapeutique le plus populaire, à un dixième du prix!

 


Pol : L’Herbe de Nicot relance l’offensive

— L’effondrement de 30mètres du terminal 2F à Roissy (23/5) fut ressenti à Pékin : deux des 5 morts étaient chinois! Sans retard, la presse releva qu’ADP, propriétaire de l’aéroport, était aussi l’auteur du projet d’Opéra National à Pékin, dessiné par le même architecte, Paul Andreu.

L’affaire risquait de réveiller une vieille et stérile polémique suscitée dans des milieux conservateurs, par le design futuriste de l’ouvrage. Finalement, sous réserve d’inventaire, tout risque semble écarté : annoncée moins par peur que pour prévenir les critiques, l’«inspection» du projet n’a que peu de chance de découvrir une quelconque faille.

La véritable question est à Paris, dans les causes de l’accident de Roissy —conception, ou matériaux de construction?

— Le 31/5, Jour mondial sans tabac, la Chine participe (1ère fois), mais sans trompette : elle est 1er producteur et consommateur de cette drogue, asservissant 67% des hommes, 7% des femmes.

Le coût social est immense: 1,7M de morts /an, qui quadrupleront d’ici  2030! Le tabac gagne en Chine, malgré son ban (peu respecté) en lieux publics : depuis 1996, les fumeurs sont passés de 320 à 350M, l’âge de la 1ère sèche a reculé chez les garçons de 19 à 14 ans, et le taux des jeunes fumeuses a triplé (à 0,8%).

— Shanghai: 5000 autos neuves/mois. Pékin : 30.000! Shanghai maîtrise son dragon en mettant aux enchères un quota de plaques– 4.800 /mois, à 4300² pièce!

Sur les 2M de chauffeurs de la ville, seuls 20.000 ont fraudé à ce jour, enregistrant leur voiture hors de la ville. Shanghai, donc, “tient le bon bout”-peut-être pas pour longtemps : Pékin vient de dénoncer le procédé, qui empiète sur ses compétences de pouvoir central. Pour l’instant, un compromis bancal s’applique : les enchères shanghaiennes sont en sursis, en attendant une décision de fond!

 


Temps fort : Coke chinois – dernières heures d’Eden!

Après 15 jours de négociations forcenées, le 28/ 5 aux petites heures, frisant la limite de l’ultimatum européen, Pékin et l’Union Européenne ont résolu leur 1erconflit commercial de type ‘OMC‘ à propos du coke.

Pour 2004, la Chine rétablit ses livraisons aux 25 Etats membres, de cette matière 1ère de la fonte, au volume (4,5Mt) et au prix (200$) de l’an passé. Et d’ici décembre, la Chine s’engage à démanteler son régime de quotas. Pékin cède sur toute la ligne. Depuis 2000, abusant de sa position dominante (1/2 de l’offre mondiale), elle baissait ses exports (9Mt annoncées cette année, 25% de qu’en 2003). Ainsi, le cours avait triplé en peu d’années, à 420$/tonne!

Cette mesure pénalise les aciéries de l’UE, qui dépendent du coke chinois à 30%, contre 10% au Japon et 5% aux US. Aussi Bruxelles posa-t-elle l’ultimatum au 1er min Wen Jiabao (VdlC n°18), sous peine de plainte à l’OMC.

Mais derrière la Grande Muraille de coke, les charbonniers chinois bons et mauvais, profitent de cette manne inespérée. Tout comme les aciéries (distorsion de concurrence), qui produisent en avril 25Mt, +21% ! Aussi, dès le 21/5, Pékin durcissait le ton, supprimant ses dernières primes à l’export (5% de la taxe de17%), ce qui devait encore réduire l’offre extérieure.

La Chine prétendait retenir son produit, en prélude à l’élimination de centaines de mauvaises cokeries, pour dépolluer l’air de régions d’enfer, telles celles du Shanxi/Shaanxi. Mais paradoxalement, en dépit d’interdictions centrales, une lame de fond de nouvelles capacités arrive, avec 183 fours modernes en construction : dès 2005, la Chine produira 260Mt de coke (contre 143 l’an passé), et 60% du monde. Alors, cette pénurie artificielle serait toujours plus difficile à maintenir, et plus encore à justifier!

Quoiqu’il en soit, sur cette affairela réaction combative de Bruxelles marque un tournant : désormais, pour les 25, la Chine est bien devenue un pays partenaire adulte, contre lequel on peut—et doit- se défendre !

 

 


Petit Peuple : Le gâte-sauce anglophile

— Depuis sa (pas) tendre enfance en un rude village du Jiangxi, Zhang Liyong voyait son rêve d’études écrasé par la misère.

A 16 ans, il quitta la masure familiale pour Canton où il se fit ouvrier, potassant la nuit. A son usine, il vit bientôt son 1er miracle : devant un visiteur étranger, un interprète traduisait en anglais, langue inconnue! Ebloui, il décida d’acquérir ce don! Plus tard, il eut vent d’un job de cuistot à Tsinghua, la prestigieuse université pékinoise (à 2700km plus au nord) : il postula, et fut pris, sur des 100aines de concurrents.

Devenu Pékinois, entre sauces et fournées, il dévora la langue de Shakespeare. Debout à 5heures, brûlant son salaire en livres et son front sur les marmites, il fit à la dure son parcours du combattant lettré, remportant un 3ème prix à un concours d’éloquence, le droit (durement bataillé) d’accès en salle d’étude, l’admission au Cercle anglophone de Tsinghua, puis au “English Club”. Un jour, par le guichet où il passait les plats, il osa apostropher le client en cette langue exotique: ce fut un triomphe, et dès le lendemain, toute la fac faisait la queue pour entendre l’étrange mantoushen (馒头神,génie des pains étuvés”)…

En 2001, il obtint un score-record, 630 points au TOEFL, test linguistique US. Depuis, chaque été, il enseigne l’anglais. Plusieurs écoles lui ont offert un poste -il refuse toujours. Tout en préparant sa maîtrise,il met la dernière main à son 1er livre – manuel d’anglais autodidacte, bien sûr. A 26 ans à Tsinghua, il est devenu mascotte, symbole d’une fidélité à son idéal, 海枯石烂 hai ku shi lan, “jusqu’à ce que la mer soit tarie et le roc en poussière”!

 

 

 


Rendez-vous : visite de François Loos, ministre français du Commerce

2-6/6, Pékin: Salon international du vin

2-6/6, Qingdao: Sommet APEC des PME

5-13/6 Sh’ghai: Festival international du film

7-8/6, Sh’ghai: Sommet transport aérien (fret)