Le Vent de la Chine Numéro 17-18 (2019)

du 28 avril au 11 mai 2019

Editorial : Forum BRI – Temps d’une gloire fragile

Le 25 avril à Pékin s’ouvrait le second Forum BRI (Belt & Road Initiative), destiné à renforcer le prestige de la Chine dans le monde, et à faire le point sur six années des « nouvelles routes de la soie ».

Depuis 2013, Pékin signe des accords avec des dizaines de pays pour y ouvrir jusqu’à 1800 chantiers de routes canaux, lignes de chemin de fer, ports ou zones industrielles. Ses dépenses réelles sont évaluées à 15 milliards de dollars par an, mais le total des projets envisagés requerrait jusqu’à 1000 milliards de $. En plusieurs décennies, des millions d’emplois seraient créés entre Afrique, Asie du Sud-Est ou le sous-continent indien, tirant des centaines de millions d’habitants de la pauvreté.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres : les premiers projets réalisés souffrent de défauts inhérents à leur conception. Leurs tarifs sont plus élevés qu’ailleurs et peuvent s’avérer impossibles à rentabiliser – leur immense mérite, le financement chinois, se muant alors en cauchemar pour les pays « bénéficiaires ».

C’est ce qui est arrivé au Sri Lanka, victime du piège de la dette, avec son port-aéroport d’Hambantota, qui reste désert en pleine jungle sous le soleil. Faute de payer les traites, Colombo s’est vu déposséder de cet outil à 1,3 milliard de $, pour 99 ans.

Pour l’Institut MERICS, les BRI ne profitent qu’à la Chine, exportant sa main d’œuvre et ses outils sans partager le travail avec le pays hôte. De ce fait, au moins sept pays-clients ont dénoncé ou renégocié leurs projets. Signe clair des doutes qui s’élèvent, sur 125 pays signataires, seuls 37 chefs d’Etat participaient au second Forum – la France déléguait son ministre des Affaires étrangères J.Y le Drian

Sentant le danger, le Président Xi Jinping a tenu un discours destiné à rectifier le cap. Loin d’annoncer davantage de fonds, il propose de mieux gérer les projets à l’avenir, avec la participation active des talents extérieurs –  « les profits des BRI ne sont pas que pour la Chine ». Il promet de soutenir le yuan, sans chercher à dévaluer pour sauvegarder ses parts de marché au détriment des autres. Il promet de renforcer la lutte contre la contrefaçon, de réduire encore à l’avenir les tarifs douaniers et de lever les barrières non-tarifaires. Il s’engage à mieux contrôler les chantiers, afin de préserver l’environnement, voire les droits sociaux des travailleurs.

C’est donc une image nouvelle qui est propagée, et celle-ci est corroborée par la déclaration d’intention « BRI » qui sera signée le 29 avril avec le Président de la Confédération helvétique Uli Maurer. Les deux pays s’y engagent à respecter des normes internationales dans les domaines évoqués plus haut, à introduire de la certification, de la réassurance.

Le nouveau cap est aussi visible dans l’accord renégocié avec la Malaisie, pour une ligne TGV sur sa côte-Est, dont le prix a été raboté de 5,1 milliards de $ (-30%), à 10,7 milliards de $.

Si les promesses sont tenues, on fait donc face à un changement de gouvernance, mais ce n’est pas radical : il y manque encore l’idée de chantiers BRI conjointement réalisés par plusieurs nations, celle d’une attribution de projets par appel d’offres, ou même celle d’un organe multinational BRI. Or, la Chine n’est pas prête à renoncer au monopole décisionnel sur « son enfant ».

Mais l’avenir est vaste, et le temps travaille en faveur de l’ouverture. Le succès des projets BRI n’est toujours pas assuré, et la Chine reste fondamentalement pragmatique. Il faut croire qu’elle voudra, et pourra se donner les moyens de réussir, en apprenant à partager les compétences, les investissements et les profits.


Société : Un chassé-croisé des populations

Par deux plans, la Chine cherche à enrayer le déséquilibre démographique et économique entre campagnes et conurbations. Le problème est que ces programmes semblent se contredire…

– Dès décembre 2017, Shanghai, Pékin et autres mégapoles se mettaient à démolir leurs banlieues, contraignant à l’exil plus d’un million de migrants. Or le 8 avril, la NDRC, agence de la planification économique, décrétait l’assouplissement, voire l’ouverture de l’accès au « hukou », permis de résidence datant des années 50 pour lier les Chinois à leur terre de naissance. La dérégulation concerne les villes de 1 à 5 millions d’habitants.

Cette réforme vise à relancer l’exode rural pour sauver la croissance des villes. Elle met potentiellement à portée de 100 millions de migrants, les services municipaux de santé et d’éducation, et veut stimuler les ventes immobilières de ces innombrables appartements restés vides dans les banlieues. Elle s’inscrit ainsi contre le risque d’éclatement de la bulle immobilière, mais aussi dans la lutte contre la pauvreté, un des trois chevaux de bataille du Président Xi Jinping.

– En un mouvement inverse, le 22 mars, la Ligue de la Jeunesse (共青团, gòngqīngtuán) lançait une campagne pour envoyer sous trois ans 10 millions d’étudiants aux villages pendant les vacances d’été. C’est pour pallier au manque de jeunes en monde rural, envolés vers les lumières de la ville. De façon instructive, les zones d’accueil ont été choisies dans les « bastions de la révolution », les régions d’ « extrême misère » et celles de minorités ethniques. Ces jeunes vont devoir partager avec la populace leurs compétences fraîchement acquises en sciences, finance, médecine, éducation, informatique ou e-commerce, et ainsi contribuer à la revitalisation de l’économie rurale.

Optimiste, la Ligue souhaite voir 200.000 de ces 10 millions de stagiaires d’été prendre goût à leur nouvelle villégiature et s’y fixer comme entrepreneurs, offrant ainsi une nouvelle arme contre le chômage de la jeunesse (jusqu’à 22% selon l’économiste He Qinglian).

La Ligue veut aussi envoyer 10.000  (aspirants) membres du Parti, dans les organes ruraux en alternance avec leurs études, en une filière menant à des postes de direction.

Le recrutement doit se faire sur base volontaire, sans que la Ligue précise quels incitatifs seront offerts, autres que l’embellissement des CV.

L’idée est donc d’offrir aux jeunes la chance de chīkǔ (吃苦), « manger de l’amertume », comme l’avaient fait leurs parents durant la Révolution culturelle sous Mao entre 1966 à 1976. Alors, 17 millions de jeunes instruits (知青, zhīqīng), dénoncés comme « bourgeois libéraux », une fois leurs écoles et universités fermées, avaient été déportés en communes populaires en zones rurales. Dix ans plus tard, autorisés à retourner chez eux, ils étaient la génération perdue, privée d’études et de compétences. Aujourd’hui encore, cette page sombre de l’histoire du pays demeure tabou dans la société.

Alors pourquoi remettre au goût du jour des méthodes maoïstes ? La tentation, à vrai dire, ne date pas d’hier. Déjà dans les années 90, Jiang Zemin avait envisagé de renflouer les sections exsangues du PCC dans les villages, par envoi massif de jeunes de la ville.

En 2010, l’idée avait aussi germé dans l’esprit de Bo Xilai, secrétaire du Parti à Chongqing. Prétendant combattre le vide moral lié au recul de la pensée marxiste, Bo envoyait 750.000 étudiants pendant 1 mois en usine, en caserne militaire ou dans les champs.

L’initiative avait d’abord été vivement soutenue par une frange de nostalgiques. Mais bientôt, Bo se profilant en rival malheureux de Xi Jinping, était arrêté, précipitant l’abandon de cette initiative rouge

Qu’elle ressorte aujourd’hui interpelle, surtout à l’initiative de la Ligue de la Jeunesse, ex-fief de Hu Jintao, le prédécesseur de Xi Jinping et un autre de ses rivaux. Du fait de cette lutte d’influence, la Ligue est depuis 2012 en nette perte de vitesse. Or, que la Ligue soit chargée de ce mandat, signifie pour elle une possible sortie d’enfer et une remontée en grâce.

Reflétant un retour à une méthode maoïste de contrôle des masses, l’envoi de millions de jeunes à la campagne, a forcément eu l’aval de Xi Jinping, ex-jeune instruit qui avait passé sept ans, de 16 à 23 ans, en une commune populaire au Shaanxi. Xi a plusieurs fois décrit cette phase de sa vie comme « séminale », et en a tiré une solide « légende » révolutionnaire, au service de son image de Président et d’ardent communiste.

Le 1er Secrétaire peut voir en cette campagne un autre intérêt : celui de créer un vivier de jeunes aguerris et loyaux, capables de soutenir son régime au-delà de son second quinquennat fin 2022. De plus, lancer les potaches à la campagne les années à venir, peut apparaître un sain contrepoids à l’inévitable tentation démocratique que constitue en puissance toute université.

Signalons malgré tout quelques « bémols » à ce double plan, chassé-croisé démographique.

Dans le sens ville-campagne, les jeunes urbains diplômés, souvent enfants uniques, n’auront nulle envie de troquer leur environnement sophistiqué et confortable pour des villages plus précaires.

Dans le sens village-mégapoles, les migrants vont réfléchir à deux fois. Ils connaissent la montée en valeur de leurs lopins et celle d’emplois alternatifs au village, comme ceux du tourisme rural. Ils ont donc un patrimoine, qu’ils risqueraient de perdre en partant, au profit des gouvernement locaux . De plus, le planning familial ayant « trop bien » fonctionné, la vague migratoire touche à sa fin. Face à cette réalité démographique, aucun plan public ne pourra rien !

Avec Liu Zhifan


Défense : A Qingdao, la parade navale anniversaire

Majestueuse malgré le mauvais temps, cette revue navale le 23 avril, organisée à Qingdao par la marine chinoise, en l’honneur de son 70ème anniversaire. Pendant trois heures, défilèrent en haute mer 60 navires solitaires ou en escadres.  C’était la plus imposante parade navale chinoise de tous les temps.

Manquait au spectacle le 001A (peut-être nommé « Shandong »), 1er porte-avions made in China (cf photo), pas encore d’active. Mais figurait le Liaoning, porte-avions d’origine ukrainienne, juste radoubé quelques années après son lancement,avec ses 26 chasseurs J-15 100% chinois (sauf les réacteurs, fournis par la Russie).

Défilaient des modèles inédits, très attendus, tel le destroyer 052D alignant 150m d’étrave à poupe, avec 7000TJB, une lignée de bouches lance-missiles mer-air et portée intermédiaire, un canon de 130mm et son hélicoptère. La frégate 054A suivait, 3600TJB, 16m de tirant d’eau, en matériau composite permettant d’absorber le signal radar, sa paroi en biseau pour minimiser l’impact de projectile, et son radar à 360°.

On devina le sousmarin d’attaque nucléaire 095, à ligne asymétrique pour  optimiser l’hydrodynamique et réduire le bruit, doté de 12 lance-missiles et torpilles…

A la suite des 32 bâtiments chinois en paradaient 16 sous pavillons étrangers. L’Inde se faisait remarquer par son destroyer lancemissiles INS Kolkata, l’Australie par sa frégate HMAS Melbourne, le Japon par son destroyer Susutzuki, suivis de navires du Vietnam, de Russie, des Philippines et de Thaïlande

Au passage, la participation du navire vietnamien n’allait pas de soi : Le Vietnam éprouve historiquement peur et ressentiment, vis-à-vis du géant chinois qui lui a pris les Paracels, et qui fait obstacle à ses explorations pétrolières, à ses pêcheries  au large de ses côtes. C’est donc sur le thème naval que s’exprime le plus la rivalité. Mais tant sous l’angle du modèle idéologique que sous celui des échanges et investissements, Hanoi ne peut concevoir sa survie hors de celle du socialisme chinois, forçant ainsi sa marine à « montrer patte blanche » à Qingdao !

Parmi les absents, figurait le Pakistan, grand allié – mais peut-être dépourvu d’un navire présentable. L’Amérique de Donald Trump avait décidé de ne pas s’y rendre, contrairement à la dernière parade internationale de 2009. En plein bras de fer commercial avec la Chine, le moment n’est pas venu de faire « ami ami »…

Enfin de loin, la plus mystérieuse absence était celle de la France, dont la frégate Le Vendémiaire (100m de long, 100 hommes à bord) figurait au programme. Le Vendémiaire avait reçu son appontement à Qingdao, préparé ses mondanités à l’arrivée. Mais 72 heures avant la fête, il faisait demi-tour : tout était annulé. Que s’était-il passé ? Rien n’était dit sur le moment, sauf, côté marine française, un sec communiqué alléguant que la renonciation n’était pas de son fait.

Ce n’était que 48 heures plus tard que la vérité émergeait, fuitée par deux militaires américains—restés d’ailleurs anonymes. Dès le 6 avril, le Vendémiaire avait franchi le détroit de Taiwan, s’attirant ainsi les foudres de l’amirauté chinoise. Ces témoins américains disaient à tort que c’était pour un bâtiment militaire français une première dans l’histoire de la République Populaire. Quinze jours plus tard, l’incident avait gonflé, en parallèle avec le sentiment d’indignation : la Chine avait fini par proprement désinviter le Vendémiaire,  pour le priver de fête !

Le fait est que ce navire avait été chargé par le gouvernement français de deux missions contradictoires, reflétant pour le coup ses propres  ambiguïtés. La frégate devait aller défendre la liberté de navigation internationale, et le statut mondial des eaux de la mer de Chine au titre de l’UNCLOS, la Convention internationale du droit de la mer. Elle devait aussi aller représenter la France dans une fête amicale, suggérant ainsi une communauté de vue et une coopération entre deux forces de défense guerrière. C’était sans compter sur l’exigence absolue de la Chine de Xi Jinping, d’une souveraineté sur la quasi-entièreté de la mer de Chine.

Immédiatement après avoir asséné sa punition, la Chine rétropédalait, prétendant s’être bornée à « suggérer à la France, vu les circonstances » de tenir son navire à l’écart. De son côté, Paris déployait son écran de mitigation, déclarant rester « en contact étroit » avec les autorités chinoises. Bien sûr, il faut supposer dans cette affaire, que nul n’est dupe, et que rien ne sera oublié. Mais vu les intérêts supérieurs de part et d’autre, la diplomatie doit primer.

Une autre zone d’ombre ici, est celle du rôle des Etats-Unis. Evoluant dans les eaux revendiquées par la Chine, Le Vendémiaire était solidaire de la US Navy. En dévoilant  l’incident, l’US Navy mettait dans l’embarras les parties chinoises et françaises. On n’en saura probablement pas plus…

Enfin donc, la parade dans son ensemble explicite une forte divergence entre la Chine et ses « partenaires » maritimes. À bord du Xining, destroyer armé jusqu’aux dents, le Président Xi Jinping chantait la paix sur toutes les mers, et l’amitié parmi les flottes militaires du monde. Mais entre les différents pavillons, cinglant autour de lui, les opinions divergeaient fort, et d’un bâtiment à l’autre, la tension était palpable…


Automobile : Salon de Shanghai – Un coup d’accélérateur électrique

Comme chaque printemps revient le Salon de l’auto (18-25 avril). Lors de cette édition à Shanghai, ils étaient 1000 exposants cette année, 40% de moins qu’à Pékin en 2018. Plus d’un million de visiteurs étaient au rendez-vous, désireux d’avoir leur part de rêve. Pourtant, le contexte est morose : les ventes ont plongé de 42% en moyenne,  37% chez Ford, 34% chez PSA l’an dernier. La casse se prolongeait au premier trimestre 2019, avec -13,7%, toutes marques confondues.

Aujourd’hui, les constructeurs font mine de reprendre espoir, sous la perspective d’une fin de la guerre commerciale Chine/USA d’ici juin. Pour arracher le marché à sa panne, la NDRC, organe de planification de l’économie, annonçait une baisse de la TVA dès avril.

Autres mesures en discussion : le retour des primes à l’achat de véhicules à énergies nouvelles (NEV), et la possibilité pour tout non-propriétaire de véhicule en grande ville, d’en faire l’acquisition sans passer par la loterie pour obtenir une plaque d’immatriculation. Les internautes s’en inquiètent, redoutant une recrudescence de la pollution et de la congestion de la circulation en ville.

Pour Lu Ting le chef économiste chez Nomura, ces mesures artificielles ne feraient que précipiter des ventes qui auraient eu lieu en tout état de cause une ou deux années plus tard !

Presque toutes les 100 premières mondiales présentées à Shanghai sont des véhicules électriques (EV), filière en plein boom en 2018 avec 1,256 million d’EV écoulés (+62%). Selon UBS, 71% de Chinois seraient prêts à acheter un EV contre 58% en 2018 (et seulement 20% en Europe). VW, n°1 mondial toutes catégories, veut surfer sur la vague électrique et écouler sous 10 ans, 12 millions d’EV sur le marché chinois. Dernier-né, son concept SUV 100% électrique ID ROOOMZZ (cf photo ci-dessous) serait sur le marché en 2021.

Nouveau venu sur le marché, Renault espère conquérir des parts grâce à son petit SUV Kwid en version électrique, la City K-ZE. « Conçue en Chine pour la Chine, avec le partenaire Dongfeng», elle y serait vendue « autour de 8.500€ », avant décembre.

BMW présentait son SUV iNEXT  qui promet de rouler 600 km, avec une autonomie de conduite de niveau 3, où le chauffeur peut sous conditions, lâcher le volant à 100%. Le groupe bavarois mise lourd sur la Chine, en y sortant dès cette année 25 nouveaux modèles de différentes motorisations. BMW subit cependant un camouflet en plein salon, forcé de rappeler 360.000 modèles en Chine pour airbags défectueux.

Audi présentait son concept AI:ME (cf photo), EV partageable, autonome de niveau 4—où la technologie peut sous certaines conditions relayer l’humain. Ici, tout est d’avenir, du volant rétractable au tableau à réalité augmentée, aux commandes tactiles, gestuelles ou visuelles (au choix),  système de filtrage d’air, en passant par des plantes grimpantes dans l’habitacle !

Les 480 groupes chinois présents n’étaient pas en reste, inondant les travées de leurs modèles. Aux entreprises publiques SAIC, Dongfeng, FAW, BAIC, Changan se joignaient les ténors privés BYD, GAC, Great Wall, Nio, et des start-ups telles Xpeng, Weltmeister, Singulato, Byton, Aiways, Bordrin, Leap), tous sur les starting blocks pour tenter de tailler des croupières à Tesla.

L’EV chinoise arrive donc comme un tsunami, propulsé par le plan gouvernemental de 2016. A l’origine, il était protectionniste du made in China par un cocktail de primes et de quotas EV aux constructeurs, assorti d’obligation d’achats de pièces auprès de fournisseurs chinois. Ce plan a favorisé l’émergence d’une armée de producteurs de batteries à lithium-ion, occupant 65% des capacités mondiales avec CATL en tête du peloton, BYD en n°3.

Fin 2017, l’Etat libérait les constructeurs étrangers d’EV de l’obligation de coentreprise (JV). D’ici 2022, cette prescription serait étendue à tous les véhicules. En 2018, BMW était la première entreprise étrangère à profiter de cette disposition en prenant 75% de sa JV avec Brilliance (effectif en 2022). VW serait en pourparlers pour la même manœuvre avec JAC, son partenaire en EV.

Tesla va encore plus loin, premier groupe d’EV à s’installer sans partenaire à Shanghai, pour y monter son modèle 3—ce sera sa première usine hors USA. Durant le salon, le groupe subissait lui aussi un incident lui faisant mauvaise presse : sans faire de victime, l’un de ses modèles S explosait le 21 avril dans un parking de la ville.

Cela relançait un vieux débat parmi les clients chinois : pour ou contre l’achat d’une voiture électrique ? Selon un récent sondage, 70% des propriétaires de NEV (incluant les véhicules hybrides et à hydrogène) regrettent leur achat, citant l’écart entre les promesses des constructeurs et les performances réelles, la qualité des batteries, la rareté des stations de recharge, et les à-coups au démarrage en modèles bas de gamme. La non-fiabilité des EV chinoises a causé en 2018 le rappel de 135.700 modèles, 10,8% des ventes ! Mais ce genre de souci, inévitable au démarrage d’une mutation du parc auto chinois, devrait se stabiliser à l’avenir, sous l’effet de la concurrence. Après avoir entamé dès l’an passé la décélération des subventions au secteur EV, une cascade de faillites est attendue, éliminant les acteurs les moins performants.

De leur côté, les voitures à hydrogène (consistant en un réservoir d’hydrogène alimentant une pile à combustible, générant l’électricité du moteur) sont de nouveau éligibles à la manne publique. Cette motorisation bien adaptée aux longues distances et aux véhicules utilitaires, se coordonne bien avec les EV, plus pratiques en ville. 5000 véhicules à hydrogène sont attendus sur les routes en 2020, 50.000 en 2025, le véritable décollage étant pour 2030 où le parc dépasserait le million. Un tel objectif semble réalisable, vu les 23,7 millions de voitures vendues en 2018.

La start-up Grove, à Wuhan revendique d’être la première au monde à se consacrer uniquement à l’hydrogène. Parmi ses trois modèles, la berline Granite (cf photo) est attendue pour 2021. Pour rattraper les japonaises tels Honda, ou Toyota (qui lançait le 21 avril son institut de recherche conjoint avec l’université Tsinghua), Pékin pourrait vouloir déployer un arsenal de subventions et de facilitations réglementaires spécifiques, calqué sur celui de la filière électrique.

L’avenir est donc aux véhicules autonomes toujours plus performants. Au Shandong, Qilu Transportation Development (齐鲁交通发展) annonce la conversion de 26km d’autoroute avec tunnels, ponts, péages et pentes, en espace de test pour véhicules autonomes de niveau 5, sans présence humaine au volant. 

Le groupe teste également près de Jinan une autre section d’autoroute de 2km, pavée de panneaux photovoltaïques sur lesquels est coulée une couche de béton transparent (cf photo). Elle permet la recharge des EV par induction, et produit 1 million kwh par an,  soit l’équivalent de la consommation de 800 foyers.

Dernière tendance au salon de Shanghai : les SUV de 7 places avaient la cote, permettant l’embarquement confortable de quatre grands-parents, de deux parents et de l’enfant unique (le fameux « 4-2-1 »). Un rappel qu’il ne faut jamais  sous-estimer le facteur sociologique en matière de design automobile !

Par Jeanne Gloanec


Agriculture : La fièvre porcine continue sa poussée

La fièvre porcine africaine (ASF, « African Swine Fever ») progresse dangereusement en Asie. Le virus, non transmissible aux humains à ce jour, a atteint la Mongolie, le Vietnam, le Laos, la Birmanie, la Thailande et le Cambodge, tandis que le Japon, la Corée du Sud et Taiwan sont encore épargnés. Depuis son arrivée par le nord de la Chine en août 2018, l’abattage de plus d’un million de têtes n’a pas empêché la propagation de l’ASF dans toutes les provinces—Tibet, Xinjiang et l’île de Hainan étant les dernières victimes.

Voulant éviter un vent de panique, les autorités chinoises déclarent que la situation est « sous-contrôle ». Pourtant, selon d’autres estimations, le nombre de bêtes perdues et condamnées à l’être d’ici la fin de l’année, s’élèverait plutôt à 130 millions (un tiers du cheptel chinois).

Petits et grands éleveurs sont frappés par ce virus foudroyant qui tue en quelques jours. Aucun vaccin n’est disponible à ce jour mais la Chine mise 15 millions de $ sur la recherche. Les mesures de quarantaine, assorties de restrictions sur le transport, ont été complétées par une autorisation donnée aux grands élevages de faire eux-mêmes leurs dépistages—jusqu’alors réservés aux services vétérinaires, mais ceux-ci ont vite été dépassés par l’accélération du fléau.

Chez les petits éleveurs, de nombreux cas sont restés non signalés, ou l’ont été beaucoup trop tard. En effet, dès qu’un cochon est malade, tout le cheptel doit être abattu pour éviter la propagation. Pour inciter à déclarer le virus, le paysan s’est vu promettre l’indemnisation de son cheptel. Or, les pouvoirs locaux n’ont pas eu les fonds…  

Pour le 1er pays producteur et consommateur de porc, il s’agit d’une catastrophe sans précédent. L’épidémie a déjà un impact sur l’économie. Peu découragée par la peur du virus, la demande en viande porcine, et la coupe sombre sur l’approvisionnement, ont fait s’envoler les prix, pesant sur le panier de la ménagère. A la bourse de Chicago, on se prépare à une explosion des exportations vers la Chine. Il est toutefois certain qu’elles ne pourront pas suffire.

Alors qu’il avait fallu deux décennies à l’Espagne pour finalement éradiquer l’ASF en 1995, l’expert Arlan Suderman évalue entre cinq et sept ans le temps nécessaire pour que s’estompent les effets de l’épizootie, et le retour au niveau d’approvisionnement d’avant la catastrophe en Chine. Sous cette hypothèse, le déficit annuel chinois en viande de porc s’élèverait à 16,2 millions de tonnes, soit 1,3 fois plus que la production des Etats-Unis en 2018. « Aucun pays n’a la capacité de combler ce manque seul, conclut l’expert, à moins que la Chine ne soit prête à payer le prix fort pour enlever cette viande des assiettes des consommateurs américains, ainsi que du reste du monde ».

Par Charles Pellegrin


Société : Contrôle urbain et humain

 Imperceptible à l’œil nu, le changement remodèle les villes chinoises : il faut plus de confort, et plus de contrôle. L’urbanisme prend sa place, pour mieux gérer l’espace. Poussé par une série de rendez-vous historiques ces mois prochains, et qu’il doit absolument gérer, le régime renforce le contrôle social, pour rectifier des mauvaises pratiques profondément ancrées.

Côté urbanisme

Dans Pékin, trois chantiers impriment cette démarche urbanistique.

À l’Ouest, Mentougou réhabilite les aciéries Shougang, site des JO d’hiver de 2022, pour le convertir en parc commémoratif et village olympique. Ici, les fours et tours de refroidissement vont se muer en musées, espaces culturels,  tremplin de ski. Plus au Nord, la ville recevra aussi sa 1ère piste exclusivement cyclable d’ici juin entre Huilonguan et Shangdi : sur 6,5 km, elle rendra sa place à la petite reine entre cités-dortoirs et tours de bureau.

Au centre, l’intérieur du 4ème périphérique est renommé « CAD », Central Administrative District, sur le modèle de Washington DC. A cet effet, la ville passe sous contrôle direct du Conseil d’Etat, privant la mairie de ses prérogatives. Pour trouver les espaces nécessaires aux nouvelles infrastructures, l’Etat se met en chasse de tout espace disponible, aux fonctions moins lucratives ou sans permis. Parcs, écoles, hôpitaux  et sites classés sont épargnés, mais tout autre espace est dans la ligne de mire. Les terrasses des cafés sont bannies, les marchés démantelés. A long terme, les ambassades sont invitées à émigrer vers Tongzhou à 20 km—sauf celles des grandes nations et celles ayant déjà construit (ou en train de construire) de nouveaux locaux.

L’armée-même est touchée : les  Etats-majors des différentes armes sont invités à quitter leurs QG « sous 10 ans », pour se réinstaller dans des villes de second ou 3ème rang. La motivation invoquée est le renforcement des capacités de défense nationale et la lutte contre les passe-droits. Mais bien sûr, entre en ligne de compte la soif d’espaces à bâtir, et le besoin d’enrayer l’expansion de la capitale.

Le dernier chantier vaut pour Pékin mais aussi pour toutes les autres mégapoles : les ceintures urbaines sont démolies, et les friches industrielles dépolluées avant d’être livrées aux promoteurs. Depuis 2015, 24 millions de logements ont été abattus, 100 millions de personnes relogées. Pour tous les bâtiments en règle, les habitants ont été indemnisés, mais pour tous ceux bâtis illégalement, c’est une perte sèche. Pour l’Etat et les collectivités, l’opération a été fructueuse  : selon le Financial Times depuis 2017, Pékin et les gouvernements locaux ont versé 5060 milliards de ¥ de compensation, empruntant pour ce faire 3000 milliards de ¥. En même temps, ils revendaient les lots libérés pour 6500 milliards de ¥. Et comme les indemnisations ont souvent pris la forme d’à-valoir sur des appartements invendus ou sur plan, son profit a doublé, l’Etat a gagné sur les deux tableaux, tout en maintenant un haut niveau de prix et écoulant les stocks.

Dernièrement, ce système se grippe : craignant l’éclatement d’une bulle immobilière, l’Etat freine les ventes qui baissaient en janvier-février de 34% en volume, tandis que les prix au m² s’effritaient de 11%. Mais, suite à la réforme de la taxation, le système a permis aux villes d’engranger des recettes, dans l’attente de nouvelles recettes.

Côté humain

Deux anniversaires imminents sont délicats pour le régime : celui du 4 mai 1919 (cf illustration) où les étudiants protestaient contre l’Empire, pour l’avènement des sciences et de la démocratie, et celui du 4 juin 1989 où la place Tian An Men fut vidée par les chars, des étudiants qui l’occupaient depuis près de deux mois.

Pour le 4 mai, l’Etat a imaginé de prolonger de trois jours la fête du travail du 1er mai : en long « pont de WE », les jeunes auront moins le cœur à commémorer la protestation de leurs arrière-grands-parents. De son côté, Xi Jinping a présidé un colloque qui réinterprète l’esprit du 4 mai : la jeunesse est appelée à soutenir la réjuvénation du pays et le rêve de Chine (中国梦). Toujours à propos de cette date-phare, la censure s’active à élaguer sur internet (sur QQ, iTunes…) toutes chansons et ballades comme celles de Li Zhi, qui risqueraient d’évoquer cet événement de manière plus téméraire.

Les cadres de leur côté, croulent sous la réunionnite, imposée sous prétexte de suivi des multiples mots d’ordre, mais servant en réalité à l’autosurveillance mutuelle, pour garantir la loyauté au cœur du Parti.

Rien qu’à Tianjin en quelques années, ont été tenues 160.000 de ces réunions internes, privant ainsi les cadres du temps pour gérer les vrais dossiers. De fait, les campagnes publiques sont à la merci de distorsions par des fonctionnaires zélés. Ainsi la campagne contre les Triades 2018-2020 a permis en quelques mois l’arrestation de 79.000 gangsters, mais au prix de bavure dans les milieux médicaux (médecins, malades mentaux, et parents en deuil de leur enfant unique, injustement arrêtés), ou dans des mines de charbon privées.

Autre signe de malaise, ces cadres de plus en plus, voient leur avancement dépendre non plus de leur travail, mais de leur style de vie, qui doit être « sobre et non extravagant ».

Enfin, jusqu’au 15 juin, lois et règlements seront appliqués en toute rigueur. Fêtes et rassemblements seront bridés. Dès lors sur Weibo, WeChat, voire Twitter, les comptes sont effacés par dizaines de milliers, les internautes punis. Tout ceci, au nom de la stabilité publique, toujours plus clairement la première priorité du régime.


Petit Peuple : Pékin – La maquilleuse aveugle (2ème Partie)

Résumé de la 1ère partie : adolescente, Xiao Jia veut devenir artiste, mais doit y renoncer, frappée de cécité. Or, en 2014 à 26 ans, passant à la TV, elle découvre que maquillée, elle est la plus belle…

La suite du cheminement de Xiao Jia fut émaillé de coïncidences troublantes – mais peut-être y avait-il là moins de hasard, qu’une inconsciente quête de soi. Peu après son passage à cette émission TV, Xiao Jia entendit sur internet un podcast qui formait les aveugles au maquillage. Depuis Londres, une mal-voyante anglaise de 25 ans recevait et embellissait le gratin de la société artistique engagée anglo-saxonne.

Pour notre héroïne, ce fut le signe du ciel : ce serait là, sa carrière, et rien d’autre ! Dès lors chaque jour, passionnément, elle se repassait l’émission jusqu’à en connaître toutes les phrases en chinois et en anglais par cœur – et à en rêver la nuit ! Puis elle entendit l’annonce d’un maquillage « portes ouvertes » : elle s’y inscrivit et prêta son visage. Ji Chunli, à son compte, donnait des formations gratuites. A peine eut-elle démaquillé Xiao Jia, que sa cliente lui déclara –en tremblant quand même un petit peu – qu’elle voulait l’avoir pour instructrice.

L’entendant, Chunli eut un geste de recul : avec une aveugle, pensez-donc, c’était ridicule ! Sans vision, comment analyser un visage, sélectionner les produits, choisir l’effet que l’on veut donner ? Comment distinguer une peau grasse d’un derme trop sec, raffermir des traits empâtés, ou au contraire recréer un flou romantique pour adoucir un visage anguleux ? 

Cependant, plus Chunli tentait de la raisonner, plus Xiao suppliait, s’accrochait, et elle le faisait de la façon la plus digne qui soit : sans un mot, par simples pressions de sa paume sur la sienne. Chunli sentit chez son modèle une détermination dure comme le diamant, lui disant : « Je n’abandonnerai jamais… ne me rejetez pas ». S’émouvant d’un tel courage, elle finit par céder. Plus tard, Xiao Jia commenterait ainsi cette épreuve du feu : « le plus difficile pour moi, n’était pas de savoir quelles étaient mes chances d’aboutir, mais de trouver le courage de faire le premier pas » ! 

Dès lors, une fois par semaine, Chunli la prit comme apprentie —à son salon, Xiao Jia se rendait avec sa canne blanche en bus à une heure de distance. Sur la boutique en ligne Taobao, elle s’était trouvé un kit de maquillage vantant sa simplicité, applicable « les yeux fermés ». Elle avait marqué chaque rouge, chaque toner d’un label en braille, et s’était exercée durant des heures à le ranger à sa place, pour maîtriser « comme sa poche » son outil de travail.

Puis l’instructrice faisait le diagnostic du visage de la cliente, entendant ses souhaits, analysant les traits, le teint, le derme, permettant à Xiao Jia de promener sa main sur son visage. Chaque fois, Chunli proposait une stratégie distincte, et avec l’accord de la cliente, se mettait à l’œuvre : elle maquillait la face gauche, passant à Xiao chaque tube ou flacon pour lui permettre de humer le cosmétique, lui en faire découvrir la texture.  Quand elle en avait fini, c’était au tour de l’apprentie de faire à l’identique la partie droite – ou d’essayer !

Ce qui permit à Xiao Jia de réussir, en plus de sa persévérance, fut  le bagage de ses années de massage : l’ expérience intuitive acquise durant ces 7 ans, des types de peau, des structures faciales,  lui revenait à présent. De même, venaient à sa rescousse les années de beaux arts de son adolescence, bien utiles, pour  associer les couleurs dominantes ou toniques, chaudes, froides ouvrant la voie au langage des émotions.

Malgré tout, les débuts furent difficiles. Plus d’une fois, Chunli dut effacer les tons trop vifs aux pommettes et au front, estomper le mascara, affiner les lignes. Inconsciemment, Xiao Jia exagérait les couleurs : c’était pour nier sa cécité et clamer au monde qu’elle avait bien saisi le galbe des paupières, la courbure douce des lèvres. « je m’étais persuadée, confesse-t-elle en souriant, que plus le maquillage serait outré, plus il ferait audacieux ».

Elle comprit son erreur un jour de printemps 2016 : dans la rue, une inconnue l’aborda pour lui suggérer avec gentillesse que son visage était moucheté de taches blanches inégales. La critique fit mouche, mais curieusement, la remplit d’aise. Car en même temps, d’autres bribes de commentaires lui revenaient dans cette rue ensoleillée :  elle était regardée, admirée. Elle avait gagné la bataille de sa vie. Son mobile sonnait toujours plus, de non-voyantes appelant de l’autre bout du pays, de l’étranger-même, qui voulaient à leur tour, apprendre à se faire belles, à s’en faire un métier.

En janvier 2017, Xiao Jia créa son profil WeChat, aujourd’hui suivi par 500 abonnés. Elle lança son podcast sur Ximalaya-FM. Passé minuit, à la fermeture des salons, elle prend les appels, aide à résoudre les problèmes techniques,  qui ne manquent pas : « il est facile de rater un mascara », répète-t-elle sans cesse à ses disciples, en guise d’encouragement, « mais vous vous en moquez : l’exercice compte plus que le résultat ».

Xiao Jia n’a pas tort. Avec toutes celles (toujours plus nombreuses) qui la suivent, elle a repris en main sa beauté, et davantage. Fières de leur art, elles revendiquent ensemble leurs droits. Plus question de tolérer l’idée que leurs aînées acceptaient, d’une cécité infligée par les dieux pour une faute commise dans une vie antérieure. Jamais plus elles n’accepteront la discrimination, mais portent leur beauté, leur dignité reconquises. Elles sortent de l’épreuve, recomposées : « au terme d’un bain de feu, le phénix renaît de ses cendres » (凤凰涅槃, 浴火重生 fèng huáng niè pán, yùhuǒ chóng shēng).


Diplomatie : Liste des leaders participants au 2nd Forum BRI

37 chefs d’Etat ou de gouvernement présents  

Légende : (+) délégation de plus haut niveau par rapport au premier forum BRI de 2017 (-) délégation de niveau moindre par rapport à 2017

Asie

Birmanie : Conseillère spéciale de l’Etat Aung San Suu Kyi

Brunei (+) : Sultan Haji Hassanal Bolkiah

Cambodge : Premier ministre Samdech Techo Hun Sen

Indonésie : Vice-Président Jusuf Kalla

Malaisie : Premier ministre Mahathir Mohamad

Mongolie (+) : Président Khaltmaa Battulga

Nepal (+) : Président Bidya Devi Bhandari

Laos : Président Bounnhang Vorachit

Papouasie Nouvelle Guinée (PNG) (+) : Premier ministre Peter O’Neill

Philippines : Président Rodrigo Duterte, Secrétaire au Commerce Ramon Lopez 

Singapour (+) : Premier ministre Lee Hsien Loong

Thaïlande (+): Premier ministre Prayut Chan-o-cha

Vietnam : Premier ministre Nguyen Xuan Phuc

Azerbaïdjan (+) : Président Ilham Aliyev 

Kazakhstan : (ex)-Président Nursultan Nazarbayev 

Kirghizistan : Président Sooronbay Jeenbekov

Ouzbékistan : Président Shavkat Mirziyoyev

Pakistan : Premier ministre Imran Khan

Tadjikistan (+) : Président Emomali Rahmon

Europe

Autriche (+) :  Chancelier Sebastian Kurz

Biélorussie : Président Alexander Lukashenko

Chypre (+) : Président Nicos Anastasiades 

Grèce : Premier ministre Alexis Tsipras, ministre des Affaires étrangères George Katrougalos

Hongrie : Premier ministre Viktor Orban

Italie : Premier ministre Giuseppe Conte

Portugal (+) : Président Marcelo Rebelo de Sousa

République Tchèque : President Milos Zeman

Russie : Président Vladimir Poutine

Serbie (+) : Président Aleksandar Vucic

Suisse : Président de la Confédération Ueli Maurer

Afrique

Djibouti (+) : Président Ismail Omar Guelleh

Egypte (+) : Président Abdel-Fattah al-Sisi 

Ethiopie : Premier ministre Abiy Ahmed Ali 

Kenya : Président Uhuru Kenyatta

Mozambique (+) : Président Filipe Nyusi

Moyen-Orient

Emirats arabes unis : Vice-Président et Premier ministre, Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum

Amérique du Sud

Chili : Président Sebastian Piner

Autres participants

FMI : Directrice générale Christine Lagarde

ONU : Secrétaire général Antonio Guterres

Commission Européenne : Vice-Président Maros Sefcovic

Allemagne : Ministre des affaires économiques et de l’énergie, Peter Altmaier

Argentine (-) : Ministre des affaires étrangères, Jorge Faurie et ministre de l’agro-industrie Luis Etchevehere

Corée du Sud (+) :  Ministre des finances, Hong Nam-ki

Cuba (+) : Gladys Bejerano, vice-présidente du Conseil d’État et Contrôleur général

Espagne (-) : Ministre des affaires étrangères, Josep Borrell 

France (+) : Ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian

Japon : Envoyé spécial du Premier ministre Shinzo Abe, Toshihiro Nikai

Nouvelle Zélande : Ministre du commerce et de la croissance des exportations, David Parker

Royaume-Uni :  Chancelier de l’Echiquier, Philip Hammond

USA : Délégation de petit niveau, lieutenant-gouverneur de Californie Eleni Kounalakis

Ils ont fait l’impasse…

Turquie, Inde, Pologne, Fidji, Sri Lanka, Maldives…

(Liste non-exhaustive, en cours de mise à jour)


Rendez-vous : Semaines du 29 avril au 12 mai 2019
Semaines du 29 avril au 12 mai 2019

2-3 mai, Shanghai : WORLD DOG SHOW, Le plus grand salon canin au monde + concours international

6-8 mai, Pékin : ISH CHINA & CIHE, Salon international des sanitaires, du chauffage, de la ventilation et de l’air conditionné

6-8 mai, Shaoxing : KEQIAO AUTUMN TEXTILE EXPO, Salon international des textiles, tissus et accessoires

6-9 mai, Shanghai : BAKERY CHINA, Salon international de la boulangerie et de la pâtisserie

8-9 mai, Shanghai : CHINABIO PARTNERING FORUM, Forum et exposition pour l’industrie des sciences de la vie. Le ChinaBio Partnering Forum attire les acteurs des industries biotechnologiques et pharmaceutiques et les développeurs de nouvelles technologies en Chine

8-10 mai, Shenzhen : MOTOR & MAGNETIC EXPO, Salon international des petits moteurs, des machines électriques et des matériaux magnétiques

8-10 mai, Hangzhou : API CHINA, Salon chinois de l’industrie pharmaceutique: matières premières, chimie fine, ingrédients, machines de process et d’emballage…

9-11 mai, Canton : ASIA POOL & SPA EXPO, Salon international dédié aux saunas, aux spas et aux piscines

9-11 mai, Hefei : CCEME – HEIFEI, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine intérieure

9-11 mai, Yantai : YANTAI EQUIPMENT MANUFACTURING INDUSTRY EXHIBITION, Salon des équipements pour l’industrie manufacturière

9-12 mai, Canton : CHINA THEATER & CINEMA, Salon professionnel de l’équipement pour théâtres et cinémas, production et réalisation de films

10-12 mai, Chongqing : BMC CHINA, Salon international du bâtiment durable et de l’énergie en Chine

10-12 mai, Wenzhou : WOF – WENZHOU OPTICS FAIR, Salon international de la lunetterie

13 mai, Shanghai : THE HEALTH INDUSTRY SUMMIT (THIS), Salon et congrès de l’industrie mondiale de la pharmaceutique et de la médecine