Le Vent de la Chine Numéro 5-6 (2021)
Dans la nuit du 11 au 12 février, le monde chinois célébrera le passage à l’année du Buffle de Métal (牛年), succédant à celle du Rat de Métal qui marquait le début d’un cycle astrologique de douze ans. Le bovin incarne la force, la loyauté et la persévérance, mais aussi la fierté et l’énergie. Les natifs de ce signe peuvent être également suspicieux, chauvins et bornés.
Son caractère chinois, dont la graphie représente un bœuf et ses cornes, est employé dans de nombreuses expressions du langage courant, tel que « 牛人 » (niúrén, qui désigne un expert ou un dur à cuire), « 牛屄 ou 牛逼 » (niúbī, quelque chose de génial, ou quelqu’un de prétentieux), « 牛性 » (niúxìng, l’entêtement, l’obstination) ou encore « 吹牛 (皮) » (chuīniú, littéralement « souffler dans une peau de buffle », c’est-à-dire se vanter). De nombreux proverbes sont également inspirés par cet animal, tel « 对牛弹琴 » (duì niú tán qín, « jouer de la flûte à un bœuf », équivalent poétique de « donner de la confiture aux cochons »). Le Buffle est également à l’origine de l’une des quatre légendes du folklore chinois (celle du Bouvier et de la Tisserande, 牛郎织女), symbolisant la Saint-Valentin en Chine (fête de Qixi, célébrée le 7ème jour du 7 mois du calendrier lunaire).
Parmi les natifs célèbres du Buffle on peut citer Li Bai, célèbre poète de la dynastie Tang ; Xi Zhongxun (1913), le père du Président Xi Jinping, un des huit compagnons de Deng Xiaoping ; Li Xiaolin (1961), fille de l’ex-Premier ministre Li Peng, surnommée la « reine de l’énergie » ; Andy Lau (1961) l’acteur hongkongais et chanteur de cantopop ; Liu Qiangdong (1973), fondateur de JD.com ; Sun Wen (1973) l’ancienne capitaine de l’équipe féminine de football ; ou encore Wang Yibo (1997), pop-star en vogue.
Après une année du Rat mouvementée, le Buffle apporte un message d’espoir, l’année devant être propice à la reprise, à la croissance et au développement. Cependant, elle pourrait être caractérisée par un certain attachement à la tradition, voire par un retour au conservatisme. Gare aux risques de conflits (accrus par la rigidité de l’élément Métal), qui pourraient avoir des résultats désastreux s’ils ne sont pas traités avec sang-froid.
Car c’est bien en 1937 – année du Buffle – que la guerre-sino-japonaise a éclaté, et que l’armée impériale japonaise a commis le massacre de Nankin (150 000 à 300 000 morts). En 1949, autre année sous ce signe, le Kuomintang perd la guerre civile et bat en retraite à Taïwan. Les communistes prennent alors le pouvoir et Mao fonde la « Nouvelle Chine ». 1961, dernière année du Buffle de Métal, marque la fin de la Grande Famine, ayant couté la vie de 30 à 50 millions de Chinois. 1973 voit le retour en grâce de Deng Xiaoping, sauvé par Zhou Enlai. Douze ans plus tard, Xi Jinping s’envole pour son premier séjour à l’étranger, en Iowa. En 1985 également, plusieurs entreprises occidentales s’implantent en Chine, comme Peugeot, Accor, et bioMérieux… Framatome, EDF et GEC Alsthom débutent la construction de la centrale de Daya Bay. L’année 1997 est celle de la rétrocession de Hong Kong à la Chine. Enfin, en 2009, la tour de la CCTV à Pékin prend feu le jour de la fête des Lanternes, les Ouïghours se soulèvent contre les Han à Urumqi (Xinjiang), et Liu Xiaobo est arrêté pour son projet de charte démocratique…
Quelles que soient les rebondissements que le Buffle nous réserve, la Covid-19 vient à nouveau jouer les trouble-fêtes pour le Nouvel An chinois. Conséquence de la résurgence du virus dans le Hebei, le Dongbei, à Pékin et à Shanghai, le gouvernement déconseille à ses citoyens de rentrer dans leur région natale. Un test PCR négatif de moins de 7 jours est désormais exigé pour tout voyage trans-provincial, tandis que l’entrée dans la capitale est désormais conditionnée à une surveillance médicale de deux semaines jusqu’au 15 mars (à la fin de la session du Parlement).
Pour inciter la population à limiter ses déplacements, les municipalités distribuent des coupons de réductions et des tickets d’entrée aux musées, parcs, stades… iQiyi, l’équivalent chinois de Netflix, propose également une sélection de films à visionner gratuitement. A Pékin, les trois grands opérateurs téléphoniques – China Mobile, Unicom, Telecom – sont censés offrir 20 gigas de données mobiles à leurs clients. A Shenzhen, les autorités en profitent pour expérimenter le futur yuan digital, en distribuant des primes aux travailleurs migrants pour qu’ils ne quittent pas la ville. Les agences d’intérim sont elles, censées leur trouver du travail pour les vacances. A Suzhou, Ningbo et Taizhou, les migrants se privant de voyage sont récompensés par des points supplémentaires pour obtenir leur permis de résidence (hukou).
Selon la plateforme de réservation Qunar, le prix moyen d’un billet d’avion pendant la période des congés (du 28 janvier au 8 mars), est de 615 yuans – niveau le plus bas depuis plus de cinq ans, reflet d’une chute des ventes de 73,7% par rapport à 2019. Le ministère des Transports lui, anticipe seulement 1,15 milliard de déplacements, soit une baisse de 60% du trafic comparé à deux ans plus tôt.
Sur les plateformes d’e-commerce, les consommateurs refoulent leur frustration de ne pas passer les fêtes en famille en achetant des appareils électroménagers et des repas préparés pour la soirée du Nouvel an (春晚). Faisant les frais de la polémique autour de ses conditions de travail, Pinduoduo voit son contrat de sponsoring de l’incontournable gala de la CCTV rompu en dernière minute. Il sera remplacé au pied levé par TikTok (Douyin), qui fait là une bonne affaire puisqu’il ne s’est acquitté « que » d’un milliard de yuans – 40% de moins que le précédent sponsor. En sus, Douyin envisage de distribuer pour 1,2 milliard de yuans d’enveloppes rouges virtuelles lors du show, dépassant ainsi les précédents records (900 millions pour Baidu en 2019, et 1 milliard pour Kuaishou en 2020). Mais cela suffira-t-il pour que le cœur soit à la fête ?
Les origines de l’accord
Lorsque Jose Manuel Barroso, président de la Commission Européenne et Herman Van Rompuy, président du Conseil Européen, visitent Pékin en novembre 2013 (cf photo), ils espèrent conclure avec la Chine un accord d’investissement en deux ans et demi. Xi Jinping vient d’accéder au pouvoir, et son arrivée a ravivé les espoirs de réforme économique et d’ouverture du marché chinois.
Pour Pékin, signer un tel accord avec Bruxelles permettrait de contrer l’accord de partenariat transpacifique (TPP) que prépare Washington sans inclure la Chine.
Pour les Européens, il s’agit d’unifier les différents accords bilatéraux passés entre les 25 pays membres et la Chine, mais aussi de rééquilibrer des « flux d’investissement inférieurs au potentiel que recèle la relation » sino-européenne. Alors que les volumes commerciaux sont signifiants (637 milliards d’€ en 2019), ceux des investissements directs étrangers (IDE) de l’Union européenne vers la Chine (140 milliards d’€ en 20 ans) restent modestes. Actuellement, 28% des IDE européens en Chine sont réalisés dans le secteur automobile, 22% dans les matériaux et la chimie, 9% dans les services financiers, 7% dans les produits de consommation, et 5% dans l’énergie.
Les IDE chinois vers l’Europe sont eux estimés à 120 milliards d’euros sur les deux dernières décennies, avec une accélération en 2016 avant de chuter en 2019. Cette année-là, l’Europe se dote d’un mécanisme de filtrage des investissements étrangers, inquiets de voir la Chine racheter ses pépites technologiques, particulièrement allemandes, comme le spécialiste de la robotique Kuka par Midea, l’emblématique fabricant de machines-outils KraussMaffei par ChemChina, l’entrée de Geely au capital de Daimler, et la tentative de prise de contrôle d’Aixtron, fabricant d’équipements de déposition pour les semi-conducteurs, par un fonds d’investissements chinois…
7 ans et 35 sessions de négociations
Il aura finalement fallu 7 ans et 35 sessions de négociations pour que les deux parties tombent d’accord. En effet, depuis le retrait des États-Unis du TPP dès l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2017, la Chine traîne des pieds, plus préoccupée par sa relation avec la première puissance mondiale et à satisfaire les demandes de son fantasque Président, qu’à négocier avec les Européens, ce qui génère un sentiment de frustration et de lassitude à Bruxelles.
Les rôles s’inversent en juin 2020, lors du sommet virtuel Chine-UE. Désormais, Pékin démarche activement Bruxelles pour aboutir à un accord avant le 31 décembre 2020, la date butoir fixée en 2019 par l’Union, habituée à ce que la Chine fasse traîner en longueur les discussions.
Respecter cette échéance viendrait couronner la présidence allemande du Conseil de l’UE, et permettrait à la Chine d’enfoncer un coin dans la coopération transatlantique la veille de l’investiture du nouveau Président américain le 20 janvier 2021. C’est ce double « calendrier » qui aurait incité la partie chinoise à faire de « substantielles concessions » en décembre, sur des sujets bloqués depuis des lustres. Après des années de procrastination, le fait que Pékin soit capable de faire suffisamment de concessions en un temps record – même si la plupart ressemblent à celles accordées aux États-Unis de Trump en quelques mois de guerre commerciale – en dit long sur les priorités diplomatiques chinoises.
Conscients du rapport de force en leur défaveur en matière de négociation par rapport aux États-Unis, les Européens ont donc fait le choix saisir cette fenêtre d’opportunité, craignant qu’elle ne se referme plus tard… Ce faisant, la Commission Européenne décide aussi de passer outre un contexte actuel très défavorable à la Chine, dont l’image a été sensiblement dégradée par l’absence de transparence sur l’origine de la Covid-19, l’introduction d’une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, la répression massive contre la minorité ouïghoure au Xinjiang, les pressions sur les gouvernements européens entretenant des liens avec Taïwan, les menaces envers ceux qui pourraient exclure la 5G de Huawei, ou encore sa diplomatie « combattante »…
Malgré le mécontentement de plusieurs États membres – les Pays-Bas, l’Italie, l’Autriche, la Pologne et la Hongrie – autour de l’opacité qui a entouré les négociations et de la précipitation à signer cet accord, le texte est bouclé le 30 décembre 2020. Le lendemain, l’accord est officiellement finalisé lors d’un vidéosommet en présence du Président Xi Jinping, de la Présidente allemande de la Commission Européenne Ursula von der Leyen, du Président du Conseil Européen, le Belge Charles Michel, et de la chancelière allemande Angela Merkel, dont les négociateurs chinois soulignent le rôle moteur dans la signature de l’AGI. La présence du Président français Emmanuel Macron à cette réunion virtuelle interroge en Europe, renforçant le sentiment que cet accord bénéficie principalement aux deux premières économies européennes. « Le Président français était présent puisque la ratification de l’accord devrait avoir lieu en 2022 sous présidence française du Conseil d’Européen », explique-t-on. Entretemps, la présidence tournante reviendra au Portugal, puis à la Slovénie.
Une partie du texte est finalement rendue publique le 22 janvier. Les listes positives et négatives par secteur devraient elles, être publiées courant février. Au sujet du mécanisme d’arbitrage investisseur-État, les deux parties se donnent deux ans pour aboutir à un accord.
Le texte devrait être soumis au Parlement Européen à l’automne 2021, qui débattra du texte. Difficile aujourd’hui de se prononcer sur ses chances d’être approuvé. Les députés européens peuvent très bien le refuser comme l’accord avec le Mercosur, ou l’approuver comme cela a été le cas avec le Vietnam. Cependant, si la Chine ne met pas d’eau dans son vin durant l’année, l’opposition au sein du Parlement pourrait bien se renforcer. De même, l’actuel courant européen altermondialiste, hostile à tout accord de libre-échange, ne devrait pas jouer en sa faveur. Le véritable débat autour de l’AGI ne fait donc que commencer…
Que contient-il pour les Européens ?
La Commission présente l’accord comme « le plus ambitieux que la Chine n’ait jamais conclu avec un pays tiers », et ne cesse de souligner que l’UE est le premier acteur mondial qui a amené la Chine à des « concessions » sur les questions des standards sociaux.
– En matière d’accès au marché, les libéralisations promises par la Chine sont essentiellement un « réemballage » des ouvertures de marché déjà consenties aux États-Unis, y compris dans le cadre de l’accord commercial « phase 1 ». Le reste des engagements chinois est soit partiel ou soumis à conditions.
Par exemple, sous la pression de l’administration Trump, la Chine avait déjà accordé en 2018 aux banques et assurances le droit de prendre une participation majoritaire (plus de 51%) dans leur coentreprise formée avec un partenaire chinois, avec la possibilité d’en prendre le contrôle total. UBS, JP Morgan, Nomura, Crédit Suisse, Goldman Sachs, PayPal, Axa et Allianz en ont déjà profité.
Dans le secteur automobile, la Chine promet de garantir l’accès aux producteurs de véhicules à énergies nouvelles, mais uniquement au-delà d’un certain niveau d’investissement (plus d’1 milliard de $) et seulement dans provinces où les capacités de production ne sont pas excédentaires. Cette approche très encadrée sera probablement limitée en pratique aux groupes déjà installés en Chine. C’est déjà le cas de Tesla, qui a reçu le feu vert pour s’implanter sans partenaire chinois à Shanghai dès 2018.
Au sujet des télécommunications et de l’informatique en nuage (le « cloud »), les opérateurs européens ne pourront contrôler que jusqu’à 50% de leur JV avec leur partenaire chinois. Dans le domaine de la santé, la Chine propose aux investisseurs européens d’opérer leurs propres cliniques et hôpitaux dans huit grandes villes seulement et sur l’île de Hainan. La Chine promet également de supprimer l’obligation de former une coentreprise dans les services environnementaux tels que la gestion des eaux usées, la réduction du bruit, l’élimination des déchets solides, le nettoyage des gaz d’échappement, l’assainissement…
– Pour la première fois, l’épineuse question des subventions des entreprises publiques est traitée : la Chine consent à publier annuellement une liste des subventions accordées à ses entreprises d’État dans le secteur des services. Cependant, la majorité des investissements européens le sont dans le domaine manufacturier – qui lui n’est pas couvert par l’AGI. Par ailleurs, le mécanisme de résolution des différends d’État à État ne s’applique pas aux subventions dans le secteur des services…
Sur les transferts de technologies, l’AGI interdit formellement la subordination d’un investissement européen à l’obligation de transfert à une entreprise chinoise, et prohibe tout transfert contraint y compris « post-investissement ». C’est une avancée. Toutefois, cela ne concerne que les transferts technologiques exigés dans le cadre d’un contrat, or la majorité d’entre eux ont lieu de manière illicite. L’AGI ne traite pas non plus des cas de discrimination des firmes européennes (étrangères) dans le cadre d’appels d’offres publics.
– En matière de développement durable, l’Union a obtenu de la Chine qu’elle réitère dans l’AGI ses engagements de mise en œuvre effective de l’accord de Paris sur le climat, ce qui n’est pas exactement un accomplissement en soi. Pékin ne s’est pas engagé à avancer son pic d’émissions, malgré le fait qu’elle en ait la capacité, ni a renoncé à la construction de nouvelles capacités en charbon. Par ailleurs, si la Chine ne respecte pas ses engagements climatiques et écologiques, cela n’aura aucun effet sur la mise en œuvre de l’AGI.
Enfin, la majorité des discussions autour de l’AGI se sont focalisées sur la faiblesse du texte en matière de travail forcé et de liberté d’association, la Chine s’étant simplement engagée « à œuvrer en faveur de la ratification des conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT) » – sans donner d’échéance. À l’évidence, Pékin s’est prémunie de toute obligation contraignante en ce domaine. « L’accord n’a pas vocation à régler la question des droits de l’Homme en Chine », se défend la Commission, qui énumère d’autres dispositifs comme le « Magnitsky Act » européen ou un texte sur le devoir de vigilance, encore à l’étude. Pourtant, inclure des clauses sur les droits de l’Homme dans ses accords commerciaux est une stratégie européenne en place depuis des décennies afin d’amener ses partenaires à de plus hauts standards.
Au sujet du suivi de la mise en œuvre de l’accord, l’UE a obtenu de la Chine la promesse de groupes de travail biannuels et d’une réunion chaque année entre le vice-premier ministre Liu He (qui avait négocié l’accord commercial « phase 1 » avec Washington) et le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis.
Le grand gagnant : l’Allemagne
À travers l’AGI, ce sont surtout les intérêts allemands qui ont parlé. Premier partenaire commercial de la Chine en Europe, trustant environ un tiers des échanges communautaires, l’Allemagne est le pays qui avait le plus grand avantage économique à conclure cet accord. En 2019, 96 milliards d’€ ont été exportés par les entreprises d’outre-Rhin vers la Chine, qui a elle-même écoulé 110 milliards d’€ de biens en Allemagne. Largement implantées en Chine, les firmes allemandes (BASF, Volkswagen, Siemens, BMW, Daimler…) sont donc devenues extrêmement dépendantes du marché chinois, qui est souvent leur premier marché. Durant ses seize ans à la tête de l’Allemagne, Angela Merkel a d’ailleurs toujours su tenir le bon discours pour leur éviter d’être la cible de sanctions chinoises… Mais les intérêts de ces firmes sont-ils ceux de l’Europe entière ?
Et pour la Chine ?
En retour, Pékin a obtenu une garantie d’ouverture du marché européen – ce qui était déjà le cas – et une petite promesse d’accès au secteur des énergies renouvelables. Cette ouverture est limitée à hauteur de 5 % des parts de marché et doit être réciproque. La Chine a également obtenu la facilitation du mouvement de ses cadres et sa main-d’œuvre spécialisée. Force est donc de constater l’asymétrie des concessions en faveur du côté européen, qui souligne surtout l’ampleur du fossé qui persiste.
Au-delà de ces maigres gains, Pékin remporte surtout une victoire diplomatique de taille. En effet, en signant avec la Chine, l’Union rompt le rang avec Washington au nom de « son autonomie stratégique ». Une douce mélodie aux oreilles du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, qui ne cesse de répéter à ses partenaires européens que « l’UE ne doit laisser personne interférer dans ses relations avec la Chine, et continuer à avancer vers une coopération ‘gagnant-gagnant’ ». En effet, en acceptant de faire quelques concessions aux « Vingt-sept », la Chine retarde la formation d’un front commun entre les deux puissances occidentales. C’est d’ailleurs cet aspect du deal, plus que son contenu, qui a été mis en avant dans les médias chinois.
Ce succès auprès des Européens vient également confirmer aux yeux de Pékin l’efficacité de sa « diplomatie commerciale » pour diviser ses différents interlocuteurs, que ce soit à l’échelle « intra-européenne » avec le Forum « 17 + 1 » (qui aura lieu virtuellement le 9 février), ou extra-européenne, avec les États-Unis.
En s’accordant sur l’AGI, l’Union se présente à la Chine comme son « partenaire » et non comme son « rival systémique ». C’est d’ailleurs ainsi que le message est interprété à Pékin, mais aussi comme un fléchissement des valeurs européennes, puisqu’au lendemain de la signature, Pékin remettait sur le tapis une éventuelle visite au Xinjiang de diplomates européens – un déplacement que la Chine ne manquerait pas de récupérer à son avantage.
Enhardie par ce succès et la signature du RCEP, la Chine pourrait redoubler d’efforts pour conclure au plus vite un accord de libre-échange avec la Corée du Sud et le Japon. La multiplication de ces traités commerciaux est un moyen pour la Chine de faire face à un environnement international plus hostile et de parer à son isolation croissante : en augmentant les échanges et les investissements croisés, elle vise à augmenter la dépendance de ses partenaires, et se munit de puissants leviers de rétorsions lorsque la relation ne va pas dans le sens voulu par Pékin. Ce n’est pas l’Australie qui dira le contraire…
L’AGI sous le feu de la critique en Europe
Indéniablement, sur le « Vieux continent », l’AGI a suscité plus de critiques que d’enthousiasme.
Il y a d’abord le fait que l’accord ne contienne que peu d’avancées par rapport à ce que Pékin avait consenti à Washington, notamment dans son accord « phase 1 », dénoncé par Bruxelles à l’époque. Et malgré ces quelques concessions chinoises en matière d’accès à ses marchés, on est encore bien loin de la réciprocité tant espérée.
Certes, si la Chine offre à l’UE quelques concessions qui lui permettent de rattraper son retard – voire marquer au moins temporairement quelques coups d’avance – sur Washington, pourtant ne pas faire preuve de pragmatisme et accepter cette offre ? Ce faisant, l’UE privilégie ses intérêts à ses valeurs, et ses gains économiques de court terme à son indépendance stratégique de long terme.
Alors que la pandémie a créé un consensus en Europe sur l’importance de relocaliser certaines industries au nom de « l’autonomie stratégique », signer un traité d’investissement avec la Chine pose question. De son côté, la Chine a bien saisi toute l’importance d’atteindre l’autosuffisance dans certains domaines critiques, et compte bien limiter sa dépendance envers l’étranger, en donnant la priorité à son marché et à ses entreprises (surtout publiques) dans le cadre sa stratégie de « circulation duale ». Il n’a donc jamais été aussi clair que la Chine n’est pas prête à s’ouvrir davantage. Au contraire, le Parti a renforcé son contrôle sur l’économie et particulièrement sur le secteur privé, entrant ainsi en contradiction avec sa volonté d’ouverture affichée à l’international et à ces accords de libre-échange qu’elle multiplie.
Face à cette stratégie chinoise bien établie, celle européenne, considérant depuis 2019 la Chine comme « un partenaire, un concurrent et un rival systémique » va sûrement nécessiter des ajustements. Même à Pékin, on a du mal à comprendre comment l’Union peut être les trois à la fois, sans perdre en cohérence et en crédibilité. Pour la Chine, il n’y a que deux voies : « soit tu es mon partenaire, soit tu es mon ennemi ». Il ne reste plus qu’à espérer que l’accord sino-européen agisse comme un révélateur de l’importance de rouvrir ce débat stratégique à Bruxelles, plutôt que de le refermer.
« Même si l’anti-corruption a marqué plusieurs victoires en 2020, la corruption reste la plus grande menace à la gouvernance du Parti ». C’est en ces termes que le Président Xi Jinping s’est adressé à 130 cadres lors de l’assemblée plénière de la Commission centrale de l’inspection de la discipline (CCID) le 22 janvier à l’hôtel Jingxi (Pékin). Signe de l’importance de l’évènement, les six autres membres du Comité permanent ont également assisté à la réunion. La veille, la CCTV lançait un programme en quatre épisodes, retraçant les parcours de 16 grands corrompus et détaillant leurs vices.
De fait, 2020 a été un bon cru pour l’anti-corruption : la CCID se targue d’avoir attrapé dans ses filets 32 cadres de niveau provincial ou ministériel, ramené 1 229 fugitifs de l’étranger, récupéré 2,4 milliards de yuans de fonds détournés, et sanctionné 197.761 cadres pour avoir violé les règles de frugalité.
Entrant dans sa neuvième année, la croisade anti-corruption de Xi Jinping n’a plus tellement comme objectif premier de purger ses rivaux pour consolider son pouvoir, mais plutôt d’éviter que des scandales de corruption ne viennent menacer la sacro-sainte « sécurité nationale ». Cette année, la CCID devra redoubler d’efforts pour s’assurer que les cadres « n’osent, ne peuvent, et n’aient pas de désir de commettre des actes de corruption » (不敢腐、不能腐、不想腐), précise le communiqué.
Pour s’en assurer, trois cibles ont été désignées pour 2021 : les services de maintien de l’ordre et la justice (la fameuse campagne de « rectification » annoncée au printemps dernier) ; les entreprises d’État et les projets d’infrastructures ; ainsi que le secteur de la finance. « Nous devons nous concentrer sur les cas de corruption où les problèmes politiques et économiques sont liés », ajoute le communiqué.
C’est donc sous cette lumière qu’il faut voir la condamnation à mort le 5 janvier de Lai Xiaomin (cf photo), ancien président de l’une des grandes sociétés de gestion d’actifs contrôlées par l’Etat, China Huarong Asset Management. Qualifié « d’ennemi au sein du système financier », il aurait accepté pour 1,8 milliard de yuans de pots-de-vin et entretenu plus de 100 maitresses. La rumeur voudrait que pour éviter la peine capitale, les enquêteurs aient exigé de Lai Xiaomin sa pleine coopération et qu’il dénonce tous ses complices. Mal lui en a pris, puisqu’il a tout de même été exécuté le 29 janvier, un peu plus de trois semaines après sa condamnation… Pour éviter de tels scandales à l’avenir, le gouvernement envisagerait d’ailleurs de créer une « holding » dirigée par un cadre au rang de vice-ministre, pour superviser les quatre structures de défaisance (China Orient Asset Management, China Cinda Asset Management, China Great Wall Asset Management et China Huarong Asset Management) créées en 1999 pour soulager les plus grandes banques d’État (« les quatre sœurs ») de leurs actifs faillis. C’est également le sort réservé à Ant Group, filiale d’Alibaba, qui devrait être transformé en « holding financière » supervisée par la Banque Centrale.
Le 7 janvier, c’est Hu Huaibang, ancien président de la China Development Bank– l’une des trois banques de développement du pays, qui finance notamment nombre de projets de l’initiative Ceinture et Route (BRI)– qui écopait de la prison à vie pour avoir « seulement » empoché 85,5 millions de yuans.
Si les punitions sont si sévères, c’est pour faire d’eux des exemples pour tous les dirigeants à la tête d’entités publiques financières. Pourtant, ce n’est pas nécessairement cette « corruption de haut vol », de certains bureaucrates mal intentionnés, qui empoisonne la vie de la population, mais plutôt la « corruption ordinaire », tel ce cadre d’un village qui détourne les fonds dédiés à la lutte contre la pauvreté, ou encore ce proviseur qui se fait corrompre par des familles influentes… Pas aussi médiatisée, elle est tout aussi nocive.
Chaque année, les Chinois s’arrachent des quantités impressionnantes de cerises avant le Nouvel An lunaire, ces fruits symbolisant la richesse et la prospérité.
Seulement, l’annonce le 21 janvier que des traces de la Covid-19 ont été retrouvées à Wuxi sur une « cargaison importée » de cerises (sans en préciser l’origine), a coupé l’appétit aux consommateurs chinois – la nouvelle s’étant répandue comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux.
Pour le Chili, 1er exportateur mondial, qui envoie 90% de ses cerises en Chine, c’est une catastrophe. Les ventes au détail sont en chute libre : -63% d’une semaine à l’autre. « D’habitude, je les vends entre 160 et 300 yuans les 5 kg. Aujourd’hui, elles ne valent plus que 80 yuans », explique un vendeur de gros. Pour la saison 2020-2021, le Chili a envoyé vers l’Empire du Milieu 300 000 tonnes, contre seulement 1 500 pour l’Australie. Les cerises chiliennes représentent 60% des importations chinoises.
Sans tarder, le gouvernement chilien a mis en place, en partenariat avec les autorités chinoises, une campagne de promotion et de publicité de ses cerises pour restaurer la confiance des consommateurs. Les experts chinois du CDC ont expliqué que des tests positifs peuvent s’expliquer par la présence de traces du virus, mais cela ne veut pas dire que ces fragments sont infectieux. Même son de cloche le 23 janvier de la part du Dr Zhang Wenhong, connu pour son franc-parler : « il suffit de regarder les chiffres, la Chine a consommé des tonnes et des tonnes de nourriture importée, et à ma connaissance, il n’y a aucun cas documenté d’infection lié à ces produits venus de l’étranger ». Selon les données officielles, seul 0,48 emballage teste positif sur 10 000. Même la CCTV a tenté de dissiper les craintes des consommateurs. Sans succès… Les peurs des clients chinois ne disparaîtront pas du jour au lendemain.
Le fait que les autorités chinoises s’inquiètent aujourd’hui du sort des cerises chiliennes, interpelle. Mis à part les cerises, les crevettes équatoriennes, ailes de poulet venues du Brésil, jarrets de porc allemands, poissons russes, ont également été accusés d’être à l’origine des récents foyers d’infection sur le territoire chinois, sans preuve à l’appui, mais alimentant la suspicion chez les consommateurs chinois envers les produits importés de manière générale. Jusqu’à présent, la Chine est probablement le seul pays au monde à affirmer qu’ils représentent un risque d’infection, testant et désinfectant systématiquement toutes les cargaisons en provenance de l’étranger, aggravant l’engorgement de ses ports.
Pourquoi changer son fusil d’épaule maintenant ? Est-ce la présence des experts étrangers de l’OMS à Wuhan, qui a provoqué ce changement de ton ? Ce revirement est plutôt lié à l’approche du Nouvel An chinois. Les autorités sont sous pression pour que les festivités soient les plus réussies possible malgré le fait que les voyages soient désormais déconseillés à cause de la résurgence de la Covid-19. Il y a aussi l’inflation des produits alimentaires locaux, conséquence des fortes inondations de l’été passé, d’un hiver très froid, et des perturbations logistiques liées au virus. Un panier de 19 légumes (pommes de terre, piments, tomates, oignons…) est en moyenne 28,2% plus cher que l’an dernier. Le prix de certains légumes, comme le chou chinois, le chou-fleur, le radis blanc, a presque doublé, sans parler de celui du porc – viande favorite des Chinois – qui approche des prix de 2019, en pleine épidémie de fièvre porcine.
Quoi qu’il en soit, le fait que les autorités chinoises viennent au secours du Chili permet d’écarter l’hypothèse que la Chine se sert de ce prétexte sanitaire pour « punir » certains pays, Pékin n’ayant aucune intention de sanctionner Santiago. Le pays vient d’ailleurs d’approuver l’utilisation d’urgence du vaccin de Sinovac et d’en recevoir deux millions de doses.
Ce qui est sûr c’est qu’à l’échelle locale, aucun cadre ne veut endosser la responsabilité d’un foyer d’infection, craignant de subir le courroux de Pékin. Dans ce cas, les produits importés deviennent une cible facile, leur permettant de se dédouaner de tout laxisme en matière de prévention épidémique, sans avoir besoin de prouver leurs dires. À l’échelle nationale, Pékin préfère sans aucun doute « prévenir que guérir », partant du principe que le risque zéro n’existe pas. Toutefois, l’affaire des cerises chiliennes devrait lui faire réaliser que cette politique pourrait potentiellement attiser le mécontentement de sa population, habituellement friande de ces produits importés, et donc affecter la stabilité sociale. En sus, Pékin prend le risque de se mettre en porte à faux avec ses partenaires étrangers… pour des queues de cerise.
Au début des années 40 à Zunyi (Guizhou), les Pan et les Luo, riches propriétaires de rizières et de vergers de cette province méridionale pauvre et enclavée, avaient eu un conflit sérieux de voisinage.
En juillet 1942, au verger des Pan, les trois manguiers ployaient sous les fruits gorgés de soleil, prêts pour la cueillette. Mais quand à l’aube, hommes et femmes étaient arrivés pour prendre les fruits, les arbres étaient nus – ils avaient été récoltés à la faveur de la nuit et personne n’avait rien entendu. Les voleurs avaient été bien renseignés, comme auraient pu l’avoir été des gens du voisinage. Aussi les soupçons s’étaient portés sur les voisins Luo, seuls au village à disposer d’un charriot sur pneus nécessaire pour embarquer silencieusement ces centaines de kilos de mangues, sans le grincement inévitable des roues cerclées de fer des charrettes sur les cailloux. Le père Pan avait donc porté plainte. Le juge avait confronté accusés et plaignants et dépêché une escouade pour fouiller la ferme des Luo. Mais aucune preuve n’étant ressortie, le juge avait clos l’affaire sans suite.
Quelques mois plus tard, l’affaire s’était envenimée, quand les Pan avait découvert que le plus beau de ses arbres fruitiers dépérissait : des trous taraudés dans le tronc avaient permis d’instiller du poison dans l’arbre, qu’il avait fallu abattre. Interrogés, les Luo juraient leurs grands dieux n’avoir rien à faire dans cette histoire. Depuis lors, au village, les clans s’ignoraient ostensiblement, et les Pan toute à l’idée de revanche, « dormaient sur des branchages et ravalaient leur bile » (卧薪尝胆, wò xīn cháng dǎn).
La révolution de 1949 avait un peu arrangé les choses : classées « propriétaires terriens », les deux familles avaient vu leurs terres confisquées, tout comme les trois quart de leurs fermes cédées à leurs ex-valets, lesquels passaient désormais leur temps à espionner leurs anciens patrons, symboles honnis de l’ancien régime. Pour survivre, les deux clans avaient dû s’épauler, dans le travail comme dans la vie privée, cultiver à la force des bras leurs champs collectivisés en « brigade de production » et partager les maigres rations que la révolution leur accordait.
Sous Deng Xiaoping, ils avaient pu récupérer leurs biens et la vie avait connu une embellie. Plus éduqués que les autres (par tradition familiale chérissant livres et études), les Pan comme les Luo avaient sélectionné des cultures de meilleur rapport, fruits et légumes qui parvenaient aux plus fines tables de Canton, Shanghai ou Pékin. Ils s’étaient mis aux orchidées élevées en pots sur leurs toits, dans des serres grillagées pour éviter les vols – le prix d’un seul plant pouvant atteindre des milliers de yuans. Ils présentaient ces fleurs rares dans des concours, gagnant parfois des prix. En 2000, leur prospérité se notait aux Santana de VW-China, aux motos nippones garées devant leurs porches.
Les deux clans vivaient toujours côte à côte, mais toujours pas en bonne entente : gardiens de la tradition, les vieillards n’oubliaient rien, et rappelaient d’année en année les griefs qui les divisaient. En 1995, un garçon était né chez les Pan, du nom de Guoyin, suivi d’une fille chez les Luo en 1998, appelée Feiyuan. Plus pragmatiques que leurs hommes, les femmes pensaient à l’avenir : début 2020, Mme Pan-mère avait rendu une visite extraordinaire à la reine-mère du clan d’en face, pour proposer de marier ces enfants. La réponse était tombée le lendemain : c’était « oui », car les deux clans étaient sur la même longueur d’onde. Il s’agissait là uniquement de renforcer leurs affaires, d’éviter le morcellement des propriétés par héritage, et au contraire de concentrer les terres et le capital pour mieux investir. Le mariage était une affaire trop sérieuse pour éviter de laisser s’en mêler l’amour !
Cependant, vu le passé compliqué des clans, cette union ne se présentait pas sous les meilleurs auspices, sous l’angle précisément des sentiments. Les deux jeunes ne s’étaient jamais parlé, et chacun gardaient du clan d’en face l’image négative ressassée par les anciens. Autant dire que les familles avaient accueilli l’idée de ces noces avec fraicheur, et les conditions imposées par les Luo avaient été drastiques. Sans même parler d’appartement ou de voiture à financer pour le couple (on était à la campagne, et les jeunes occuperaient une chambre libre dans la ferme des Pan), le clan masculin allait devoir financer le banquet, dont les invitations seraient pourtant lancées par les deux branches. La dot de Feiyuan allait se monter à 88 000 yuans, chiffre « propitiatoire » selon le père-Luo, mais ce dernier avec sa femme en seraient malgré tout les bénéficiaires exclusifs. Ainsi dans cette union, la confiance manquait entièrement, et l’événement heureux ne parvenait pas à la ressusciter : entre ces clans, le demi-siècle de suspicion continuait à régner en maître…
Comment va se passer ce mariage où dès les préparatifs, on se regarde de travers ? On y verra plus clair au prochain numéro !
1er février à 20h (heure chinoise) : Dernières places pour la visioconférence Fenêtre sur Chine : » Le Vin en Chine, de la vigne au verre » avec un panel de trois intervenants : Christelle Chêne, Nicolas Carré, et Fred Nauleau.
Inscription gratuite : Envoyez votre nom, prénom à fenetresurchine@gmail.com
10-12 février, en ligne : Playtime Shanghai, Salon international dédié à l’univers de l’enfant et des vêtements de maternité
11-12 février : Nouvel An Chinois. Dans toute la Chine, les festivités du Nouvel an lunaire célèbreront l’entrée dans l’année du Buffle (de Métal) qui commencera le 12 février 2021 pour se terminer le soir du 31 janvier 2022.
27 fév-1er mars, Canton : DPES Sign & LED Expo, Salon professionnel des supports publicitaires et de la signalétique
1 – 3 mars, Shanghai : SIOF – Shanghai International Optics Fair, Salon international de l’optique – Reporté – Date à confirmer
3 – 5 mars, Shanghai : CAC Show, Salon international et conférence dédiés à l’agrochimie et aux technologies de protection des récoltes
3 -5 mars, Canton : SIAF – Industrial Automation Fair, Salon international pour l’automatisation des procédés
4 mars : début de la Session des deux Assemblées (CCPPC et ANP, Lianghui, 两会)
4 – 6 mars, Canton : SINO PACK, Salon international des machines et matériaux pour l’emballage