Le Vent de la Chine Numéro 36-37 (2016)
L’orage s’annonce sur le marché du véhicule électrique (EV). Une feuille de route du secteur, très attendue, vient de sortir, dont Dai Lifan, un des auteurs, s’attend à voir la Chine passer au 1er rang en véhicules à économie d’énergie, à énergies nouvelles, connectés et aux matériaux légers sous 10-15 ans.
Œuvre d’un centre de recherche automobile de l’université Tsinghua à Suzhou, ce concept est aussi inspiré par le plan décennal « made in China 2025 » du ministère des Industries de l’Information. Fort ambitieux, il impose aux constructeurs dès 2018, de réaliser au moins 8% de leurs ventes en véhicules à zéro émissions (VZE), tout-électrique, puis 12% en 2020. Déjà accordées, de très généreuses subventions (4,5 milliards de $ en 2015) doivent permettre de porter les ventes d’EV à 5 millions d’ici 2020. En hybrides, les ventes doivent atteindre 8% en 2020, 20% en 2025, 25% en 2030 –un objectif jugé optimiste voire irréalisable par les experts étrangers.
Le ministère capitalise sur les récents progrès des batteries, en charge et en coût de revient, pour passer au VZE, et battre de vitesse le reste du monde. Presque tout les pays étrangers (Japon, Allemagne) a misé lourd sur l’hybride et n’est pas prêt pour le tout électrique. Selon le plan chinois, le véhicule hybride neuf recevra 2 crédits, et le VZE de 4. Mais VW, pour recevoir en 2018 les primes conformes à sa part du marché de 3 millions d’unités, le groupe devrait écouler 60.000 VZE dans l’année, ou 120.000 hybrides –techniquement impossible. Aussi, accuse la presse allemande, le plan du ministère revient à garantir en 2020, 70% du marché chinois des EV aux véhicules « made in China by Chinese ». Le ministre Sigmar Gabriel, en voyage à Pékin le 1er novembre, protestait.
Le plan roule cependant : dopées par les incitations, les ventes d’EV atteindront 450.000 en 2016 – 41% du marché global, et + 53% sur 2015. BYD (Shenzhen) mène avec 74.000 EV, suivi par BAIC (Pékin) avec 29.000 EV.
Le plan s’intéresse aussi aux voitures autonomes sans chauffeur – dont des prototypes sont testés par les grands groupes à travers le monde. Toutes marques confondues, le ministère vise « 10 à 20% » de « semi-autonomes » d’ici 2025, et 10% d’autonomes en 2030.
Le pouvoir n’oublie pas les campagnes. Attirées par les primes, des dizaines de PME à faible technologie ont produit en 2016 un million de fourgonnettes électriques roulant en dessous de 100 km/h, peu sécuritaires et polluantes au recyclage. En octobre, l’Etat est passé à la seconde phase de création de ce marché natif, en émettant des normes qui auront pour effet de rehausser la qualité, tout en rayant de la carte 80% de ces groupes. L’un d’eux se distingue : Kaiyun, du Hebei, auteur d’une camionnette de moins de 700kg capable de parcourir 120 km par recharge. A 23.800 yuans (3500$) l’unité, il en a vendu 5000, mais affiche un carnet de commandes de 100.000 et 1 million sous 5 ans.
La difficulté vient de la recharge : les normes de connectivité entre producteurs et équipementiers (batteries, démarreurs, moteurs…) sont moins performantes qu’en Union Européenne – 30KW en 2-3heures contre 350KW-, et la rareté des stations décourage l’achat. Mais le pays rattrape vite : en 2016, il a porté le nombre des stations à 81.000 (+65%), et en annonce 4,8 millions d’ici 2020 – plus que le reste de la planète.
Au demeurant, par dizaines d’initiatives, l’EV chinoise est en ébullition : depuis son usine californienne à 1 milliard de $, Faraday Future, inconnu jusqu’à hier, veut sortir dès 2017 des EV de luxe. Geely (Anhui) lance Lynk, sa gamme d’hybrides et de VZE, assortie d’une plateforme ouverte d’applications exclusives, permettant entre autre le partage d’un véhicule entre utilisateurs multiples. GM s’allie à la start-up Yi Wei Jing, de Pékin, pour créer la Feezu, EV de location sans station – elle se localise par smartphone et se laisse où l’on veut après usage. Comme on voit, dans les EV en Chine, c’est « l’imagination au pouvoir ».
Chose rare dans les relations euro-chinoises : à Pékin (1er novembre), la rencontre entre les ministres du commerce allemand Sigmar Gabriel et chinois Gao Hucheng se déroula dans une ambiance si électrique que la traditionnelle conférence de presse conjointe fut annulée… Gabriel venait de dénoncer un plan automobile électrique chinois, trop protectionniste à ses yeux. De plus, quelques jours auparavant, son gouvernement était revenu sur le feu vert qu’il avait octroyé quelques jours avant au rachat des semi-conducteurs Aixtron par le fonds chinois Fujian Grand Chip Investment. Autant de litiges qui font qu’entre ces partenaires, le courant ne passe plus !
Concernant Aixtron, Washington avait prévenu Berlin contre les risques liés à la vente d’un tel outil stratégique, aux potentialités militaires de premier plan. J. Lewis, du Centre d’études stratégiques et international rappelait que ces puces sophistiquées d’Aixtron pouvaient équiper « des ogives nucléaires, des missiles, des chasseurs bombardiers ».
Pékin s’est insurgé contre la reculade de Berlin, au point de tenter de prendre l’opinion allemande à partie, via une lettre de son ambassadeur Shi Mingde au quotidien d’affaires FAZ, vitupérant contre la « montée de tendances protectionnistes » en Allemagne, injustifiée selon lui : l’investissement chinois n’occupe encore que 0,3% de l’économie allemande.
Dans la foulée, la Chine accusait la Commission européenne, par le biais de China Daily d’avoir « oublié sa mission ». L’article reprochait aux Européens d’avoir cassé depuis 2015 pour 40 milliards d’euros de rachats à travers l’Union, sous prétexte de protection d’intérêts stratégiques.
Quand l’ambassadeur de l’UE à Pékin, D. Schweisgut prétendit faire jouer son droit de réponse et soumit sa lettre au China Daily pour publication, les censeurs exigèrent tant de rectifications dénaturant son message, que la délégation européenne n’eut d’autre option que celle de renoncer, pour ne publier l’article que sur son site internet et via la presse occidentale.
A ce climat déjà électrique, S. Gabriel mit de l’huile sur le feu en réclamant hautement, face à son interlocuteur à Pékin, la libération de dizaines d’avocats emprisonnés depuis un an pour « subversion », et en recevant à son ambassade 9 activistes, dont Zeng Jinyan, l’épouse du lauréat du prix Sakharov Hu Jia, toujours emprisonné.
Entre Bruxelles et Pékin il y a donc clash — dont même Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères à Pékin (30-31 octobre), ne peut que prendre acte à demi-mot, évoquant à propos des investissements croisés entre Europe et Chine, « une (absence de) réciprocité qu’il faut arriver à obtenir ».
Dès juin, redoutant une fuite de technologie, Berlin avait tenté d’éviter le rachat des robots Kuka par le groupe Midea. Et après le feu rouge à Aixtron, il en a imposé un second sur la tentative de reprise d’une filiale d’ampoules (classiques et LED) d’Osram, n°2 mondial par le chinois San’an.
C’est que depuis janvier, 11 milliards d’€ chinois ont atterri en Allemagne, record battu—le chiffre en 2014 était de 2,6 milliards d’€, empochant des bijoux industriels d’Outre-Rhin, risquant de réduire sérieusement l’écart technologique entre les deux pays.
Sur le fond, la question qui inquiète les Européens est double : quelle est l’identité réelle des acheteurs de ces centres uniques de production technologique, et dans quel but ? La structure propriétaire et décisionnelle de la Chine est floue, et les membranes sont poreuses entre privé et public, Parti et armée. D’où risque de transfert technologique, vers l’APL.
Fait significatif, l’Europe n’est pas seule à prendre conscience du problème : les patrons chinois le font aussi, et expriment depuis peu le désir d’une séparation plus nette en Chine, entre pouvoir politique et sphère des affaires. Ils ressentent le besoin d’inspirer confiance à leurs partenaires étrangers, condition sine qua non pour fonctionner avec eux sur le long terme.
Quant à l’Europe, elle apparaît toujours plus manquer de vision stratégique, de plan d’ensemble face aux investissements étrangers sur son sol. Elle tend à ignorer toute considération dépassant la simple logique commerciale. Il lui manque par exemple cette agence du gouvernement américain qui étudie et valide les acquisitions étrangères sur son sol sous l’angle sécuritaire.
Quant à la Chine, peut-être arrive-t-elle au bout de ce qu’elle peut faire en terme de rachats à l’étranger : elle aura toujours plus de mal à s’approprier les pôles technologiques (aéronautiques, nucléaires, électroniques) qui lui manquent et qu’elle ambitionne, sous son actuel cadre protectionniste inégalitaire. Au-delà du flou de son économie semi-publique, elle se voit reprocher trop d’autres comportements inéquitables : son dumping (en acier et autres produits bruts ou transformés), la fermeture de ses marchés publics, son protectionnisme économique latent. De plus, la conjoncture actuelle est également un facteur d’exacerbation des conflits.
Si la Chine s’irrite, c’est du fait de l’enjeu : la levée de boucliers allemands fait obstacle à son plan d’exporter 1800 milliards d’€ d’ici 2020 (avec hausse de 10% par an), et de reprise du groupe suisse Syngenta – Bruxelles pourrait l’interdire.
L’avenir commercial euro-chinois serait mieux assuré par un traité de libre-échange et de protection des investissements, devant garantir réciprocité et équité : moins de « free trade », plus de « fair trade ». Les deux blocs y travaillent depuis 10 ans, mais sans progrès significatif, faute de transparence de l’Etat chinois et de son économie, qui ne pourra advenir sans des réformes de gouvernance toujours promises, et toujours remises aux calendes grecques.
Entre le Plenum qui l’a élu « noyau central » du Parti (27 octobre) et le scrutin présidentiel américain du 8 novembre, le Président Xi Jinping se dépense sans compter, à travers le monde et au sein du pays.
Alors que tous les regards sont tournés vers la campagne électorale américaine, Xi lance une offensive de charme pan-asiatique, et enregistré plusieurs victoires qu’il faudra peut-être qualifier comme « de rupture » ou « historiques ».
On a vu le Président philippin R. Duterte mettre en scène à Pékin la grande réconciliation, et le tonneau sans fond de crédits chinois alloués en projets dans l’archipel. Magnanime, la Chine permet aux pêcheurs philippins de retourner dans les eaux du Scarborough Shoal, occupées par l’APL depuis 2012.
C’était sans compter la subtilité du Président Duterte qui, à peine de retour de Pékin, se précipite huit jours plus tard à Tokyo, pour y doubler sa mise. De la part du gouvernement de Shinzo Abe, il empoche encore 19 milliards de $ de promesses d’aides. Au total, il a obtenu 49 milliards de $ de ces deux nations rivales, en surenchère pour l’alliance de leur petit voisin. Ce n’est pas si mal joué !
Jouant sur l’équivoque, Duterte à Tokyo, a prétexté le souci de « ne pas angoisser son ministre de la Défense » pour spécifier que l’alliance de défense avec les Etats-Unis demeurerait—et qu’il n’y en aurait pas de seconde avec la Chine…
Il n’empêche, avec ce rapprochement, Xi Jinping marque un grand point : les Philippines cessent d’être le fer de lance de la résistance contre l’avancée chinoise en mer de Chine du Sud, avec le soutien américain.
De même, la visite du 1er ministre malais Najib Razak (31 octobre—6 novembre) apparaît un autre succès pour briser le glacis américain en Asie. Najib signait 14 contrats pour 34 milliards de $ – dont quatre garde-côtes commandés à la Chine, équipés de missiles, et une ligne TGV à travers la péninsule malaise.
Et à son tour, Najib y va du couplet anti-occidental—contre la Grande-Bretagne qui fut la puissance fondatrice de la Malaisie moderne, et contre les Etats-Unis. Najib évoque le renforcement de l’alliance de défense, prend ses distances vis-à-vis du contentieux de mer de Chine du Sud.
Rappelons qu’en décembre 2015, la Chine avait fait refinancer par son consortium nucléaire CGNPC le fonds malais 1MDB, alors au cœur d’un scandale de malversation. Ainsi, Pékin dégonflait au bon moment une affaire gênante pour Najib, sur laquelle la justice américaine était en train d’enquêter. À cette lumière, le réchauffement de Najib avec Pékin, et son animosité envers Washington, apparaissent un prêté pour un rendu.
La main de Xi s’étend vers d’autres pouvoirs. Avec le Vatican, un concordat est imminent. Il sera une victoire pour le Pape, qui ne se verra plus imposer des évêques inéligibles. Mais Xi pourrait y gagner plus encore : le Pape François ne bénira plus de prélats dans l’église de l’ombre, laquelle se verra peu à peu contrainte à rentrer dans le rang de l’église officielle.
Après un an de tergiversations, le Sri Lanka accepte de céder, pour plus d’un milliard de $, 80% de la surface du port d’Hambantota, futuriste et désert : Pékin récupère sa base logistique en océan indien. L’île, elle, obtiendra une zone industrielle et urbaine de 6000 hectares.
En politique intérieure, Xi Jinping sort du Plenum, imparti de plus de liberté de manœuvre pour préparer son XIX Congrès de 2017.
Ainsi Deng Maosheng, chercheur officiel au Comité Central, lance coup sur coup deux ballons-sondes : « un titre de ‘noyau central’ au camarade Xi, n’est pas signe de dérapage vers la dictature », et la retraite à 68 ans pour les membres du Comité Central, règle respectée depuis 20 ans, « n’existe pas ». Du coup, sauf bien improbable fronde des hautes sphères du Parti, Wang Qishan, le patron de l’anti-corruption et plus fidèle allié de Xi Jinping, a toutes les chances de ne pas être débarqué en 2017, mais au contraire promu. À quel poste ? À son niveau, il ne reste plus beaucoup de possibilités – président du Parlement? 1er ministre ?
Le Comité Central publiait également le 2 novembre les 160 nouvelles « règles de conduite » des 370 membres du Comité Central, refondant la « discipline familiale » et instaurant une « déclaration obligatoire des actifs familiaux ». Le dernier discours de Xi, publié le même jour, dénonçait les cliques, conspirations et fraudes au sein de l’appareil.
Sans attendre, Xi convoquait un meeting du Bureau Politique (28 octobre) sur l’économie. Dédié à l’emprunt, à l’inflation et aux risques d’éclatement de bulle, il était précédé 10 jours auparavant, d’une nette hausse des taux d’intérêt – autant de signes que banques et provinces ne doivent plus compter sur un crédit à bas prix pour maintenir à flot leurs aciéries, usines et mines « zombies ».
Parallèlement à ces reprises en main politiques et financières, émergent de significatives mesures sociales. Le 30 octobre, le Conseil d’Etat réitèrait sa garantie au paysan de ses droits sur sa terre, en cas de départ pour la ville. C’est pour encourager le remembrement des micro-parcelles, et une nouvelle vie dans des petites villes pour 100 millions de migrants—soit 12% des campagnes. Le lendemain, ce même organe aux commandes de Li Keqiang émettait un plan de 140 milliards de $ d’ici 2020, à charge pour deux tiers du niveau central, pour reloger 10 millions de pauvres (gagnant moins de 2300¥ / an) sur des terres plus propices.
Pas de doute : la dernière année et ligne droite de l’équipe de Xi Jinping avant le Congrès de 2017, prend une tonalité résolument sociale – dans la défense du monde rural, le grand oublié de la croissance.
Du 1er au 6 novembre, s’est tenu la 11ème édition du salon aéronautique biennal de Zhuhai (Guangdong), rendez-vous incontournable en raison de la vitalité de ce pays comme concepteur-producteur, et plus encore acheteur d’avions. Signe de priorité stratégique, le secteur se classe 3ème au plan décennal Made in China 2025, derrière les technologies de l’information et la robotique.
Célébrant son 20ème anniversaire, le China Air show put voir sur écran géant les taïkonautes Jing Haipeng et Chen Dong flottant dans leur laboratoire Tiangong 2 à 400 km de la Terre. Leurs vœux spatiaux furent reçus par un parterre d’hôtes de marque, diplomates, ingénieurs et vendeurs des 42 nations et des 700 firmes exposantes.
Le jour de l’ouverture fut marqué par le vol inaugural du chasseur furtif de « 5ème génération » J-20, appareil à double série d’ailes et d’ailerons, tout aussi court que « furtif » : décollés de Foshan, deux J-20 aux allures de Raptor F-22 (le chasseur dernier cri, signé Lockheed Martin) effectuèrent quelques figures au dessus de Zhuhai avant de disparaître, se gardant d’atterrir ou de dévoiler leurs radars et canons. Même ainsi, cette présentation, résultat de 20 ans d’efforts, fut saluée par les observateurs militaires occidentaux comme une « nette avancée de la capacité offensive des forces aériennes chinoises ». Ce J-20 est le second appareil militaire présenté au public avant son entrée en service. Le premier, le J-31, avait été dévoilé lors du Salon de Zhuhai de 2014. « C’est un changement de stratégie de communication de la part de Pékin, qui démontre plus de confiance en ses capacités militaires, et beaucoup de fierté », observait l’expert australien Sam Roggeveen.
Furent aussi présentés le transporteur aérien stratégique Xi’an Y-20 (connu sous le surnom de « la joufflue ») et le drone de combat CH-5. Ce dernier revendique un rayon d’action de 3000 km, une autonomie de vol de 60 heures, et une capacité de lancement et de guidage laser de 24 missiles air-sol. De facto, le CH-5 se pose en rival des drones américains, mais moins chers et accessibles à un marché de pays (Pakistan, Iraq, Arabie Saoudite…) faisant l’objet de réticences de Washington.
Zhuhai 2016 fut aussi le baptême officiel de l’Aero Engine (AECC), ce consortium de 100.000 actifs créé en septembre, pour créer une filière nationale de réacteurs. Pour l’instant, l’aéronautique chinoise dépend à 100% de la Russie ou de l’Ukraine pour ses réacteurs militaires, d’Europe et d’Amérique pour ceux civils.
Un autre aspect attendu de ce salon, était le marché aérien civil, où la Chine s’apprête à dépasser les Etats-Unis d’ici 2024 et devenir n°1. Pour répondre à la demande croissante en transport aérien de sa classe moyenne, elle transportera d’ici 2035 1,3 milliard de voyageurs (chiffres IATA), et selon les projections de Boeing, elle aura acquis 6810 nouveaux avions de ligne pour une valeur de 1030 milliards de $, dont trois-quarts de mono couloirs.
Sans surprise, on retrouve ici le traditionnel bras de fer entre Airbus et Boeing qui se partagent à 50/50 les commandes chinoises. À long terme, la COMAC chinoise espère reconquérir une part de son propre marché. Ceci force les deux géants à réfléchir sur des stratégies nouvelles à long terme, pour à la fois freiner, mais ne pas désespérer leur plus gros client.
Airbus renforce son implantation en poursuivant à Tianjin l’installation de sa chaîne de finition des cabines du gros-porteur A330. Prévue pour septembre 2018, elle livrera 2 appareils par mois. Cet effort se superpose à sa première chaîne d’assemblage d’A320 : au rythme de 4 appareils par mois, le consortium européen a déjà monté 300 appareils, à partir de pièces et moteurs en grande partie venus d’Europe, depuis son lancement en 2008.
Boeing de son côté, a longtemps été plus que réticent à s’installer en Chine. C’est en septembre 2015, sept ans après Airbus, qu’il annonça comme à reculons (à l’occasion de la visite du Président Xi Jinping aux Etats-Unis) une installation de son « premier centre hors frontières ». Puis il lui fallut plus d’un an pour confirmer le site de la future halle. Non loin de Shanghai dans l’archipel de Zhoushan, elle se limitera à l’instar de l’ A330, à la finition (équipement, ameublement, peinture…) et à la livraison du 737.
Grand absent à Zhuhai fut le challenger chinois, le moyen-courrier (150 places) C919 de la COMAC. Comme son petit aîné l’ARJ-21, ce modèle accumule les années de retard – il sortira en 2019 ou 2020, trois à quatre ans de retard. C’est le prix à payer pour acquérir l’expérience, surtout en intégration des fonctions—moteurs, alliages et matériaux composites, câblage, voilure, avionique… Déjà 570 appareils sont commandés (parmi le marché captif des compagnies aériennes et de leasing chinois), dont les premiers reviendront à China Eastern. Le premier vol-test serait pour début 2017.
Un autre projet brille à Zhuhai par son absence sauf en maquette (cf photo) : le long-courrier bi-couloirs, encore sans nom, formellement adopté en 2015 par COMAC et le russe United Aircraft Corp. D’une capacité de 280 places et d’un rayon d’action de 12000 km (équivalent Pékin-New York), il pourrait connaître son vol inaugural en 2022, ses premières livraisons en 2025. D’ici là, les partenaires devront choisir un moteur (forcément sur le marché international), et se répartir les tâches – un casse-tête qui, autrefois, entre partenaires européens d’Airbus, coûta des années de palabres !
D’ici le XIX Congrès de 2017, on devra s’habituer aux régulières promotions à différents niveaux de l’administration – principalement des hommes du Président Xi Jinping, dont les rivaux en perte de vitesse se montrent désormais incapables de résister à sa poussée.
-Est promu Cai Qi (cf photo), 61 ans, maire de Pékin, faisant fonction. Il devra accélérer la conurbation Jing-Jin-Ji (Pékin, Tianjin, Hebei) et la « réforme structurelle de l’offre », deux dadas de Xi Dada ! Cai et Xi se sont connus au Zhejiang, où Cai officiait en tant que maire de Hangzhou de 2007 à 2010, puis que vice-gouverneur provincial. En 2015, Xi le nomme n°2 (avec rang de ministre) à la Commission Nationale de Sécurité, instance qu’il avait créée en 2013.
-Chen Quanguo connaissait Li Ke-qiang en 1998 en poste au Henan. Promu Secrétaire au Tibet, il se montre un « dur », jure de casser la « clique du Dalaï-lama ». Il s’attire ainsi la confiance de Xi – tout comme Hu Jintao, dans son premier poste, lui aussi à Lhassa, qui avait su se faire remarquer par Deng Xiaoping en faisant preuve de la même fermeté. Nommé en 2016 aux rênes du Xinjiang, Chen est cet été l’un des 20 Secrétaires ayant appelé Xi à recevoir le titre de ‘noyau central’. En récompense, une place l’attendrait au Bureau Politique en 2017.
-Jiang Chaoliang, ancien de la Banque de l’Agriculture (ABC), dernier gouverneur du Jilin, passe Secrétaire du Parti au Hubei. À 59 ans, il est assez jeune pour monter aux hautes sphères avant la date butoir de 68 ans – si elle est maintenue. Lui aussi a voté pour Xi comme ‘noyau central’.
-Ma Xingrui, 57 ans, est considéré en bonne position pour récupérer de Jiang Chaoliang les rênes du Jilin. Brillant ingénieur, cet ancien PDG de la Corporation publique aéronautique (CASTC) est passé par Shenzhen, Secrétaire du Parti. Il eut à y gérer un incident lourd en 2015: une retenue de boues toxiques ayant cédé, avait inondé 33 bâtiments, tuant 80 personnes. Cinq jours plus tard, il s’inclinait, promettait d’accepter tout châtiment. Apparemment, cette humilité lui a valu d’être innocenté.
-Informaticien de formation, ex-vice Secrétaire à Pékin, Gou Zhongwen prend à 59 ans la tête de l’Administration Nationale des Sports, remplaçant Liu Peng, 65 ans, qui se concentrera sur l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver de 2022 à Pékin (Zhang-jiakou).
Comment faire pour secourir son prochain en danger ? La ville de Shanghai propose aujourd’hui une réponse—mais le problème est lourd, la société chinoise revient de loin.
A en croire le sondage d’une ONG américaine à travers les 5 continents, seuls 24% des Chinois admettent avoir assisté récemment un inconnu dans le besoin. C’est l’indice le plus faible au monde.
Une autre enquête de la CCTV en 2014, révèle que dans la rue chinoise, seuls 11,3% des passants sont prêts à intervenir directement pour sauver leur prochain. Pour la plupart des autres, leur devoir se limite à appeler le 120 (le n° d’urgence). 14,4% vont même préciser qu’ils resteront sur place, « pour voir »… Même parmi ceux formés à l’urgence médicale (médecins, secouristes…), les réponses négatives ont de quoi choquer : seuls 36,8% se disent disposés à agir, contrairement aux 58% décidés à ne pas bouger par peur des « suites ». Or, ces derniers n’ont pas tous les torts : les rares « bon samaritains » qui osent s’arrêter pour emmener un blessé à l’hôpital, risquent de voir la victime refusée par les médecins, craignant de ne pas être payés. Et en cas de décès, ils risquent même une attaque en justice par la famille de la victime !
Trop souvent, l’internet chinois dévoile des images insoutenables d’un cycliste projeté par un chauffard, qui s’enfuit tandis que les autres témoins vaquent à leurs affaires, faisant semblant de ne rien voir.
Cependant, les sondages sont clairs : les mêmes témoins d’accident étant prêts à appeler les secours, seraient prêts à s’arracher à leur passivité, à 95%, s’ils n’avaient pas sur leur tête cette épée de Damoclès d’ennuis ultérieurs.
C’est pourquoi Shanghai a voté la première loi locale en Chine dite « du bon Samaritain », entrée en vigueur le 1er novembre : face à l’accident, le témoin « sans formation de secouriste » doit appeler le 120, puis porter secours selon les instructions. Par la suite, il sera hors d’atteinte de toute poursuite judiciaire, même si de par son action, la victime décède. Malheureusement, selon Zhu Wei, juriste local, cette loi pleine de bonnes intentions, reste ambiguë dans sa formulation et risque de ne pas changer grand chose : la plupart des gens craindront quand même de prendre la responsabilité d’appeler le numéro d’urgence. De plus, la loi ignore le fond du problème : l’absence de formation, dès le plus jeune âge, aux techniques de premier secours, et d’empathie. Une loi ne peut pas les remplacer…
-22% des CFO en Chine seraient…. des femmes, soit le plus haut pourcentage au monde selon une étude du Crédit Suisse (2016 CS Gender 3000). Néanmoins ce chiffre tombe radicalement lorsqu’il s’agit du nombre de femmes siégeant en Conseil d’Administration : 9,2% – bien en dessous de la moyenne mondiale à 14,7%.
-66 millions de foyers chinois seraient constitués d’une seule personne (soit 15% du total) ! C’est 11 fois plus qu’en 1990 (source gouvernementale). Le véritable chiffre pourrait aller jusqu’à 83 millions, et exploser à 132 millions d’ici 2050.
Plusieurs raisons à cette tendance : le vieillissement de la population, le déséquilibre du ratio hommes/femmes, le nombre de travailleurs migrants et de divorces. Conséquences : une demande boostée en logements, en énergie, et potentiellement en automobiles ! Mais aussi une solitude dans les cœurs…
-91,8% des enfants chinois de 3 à 6 ans ont déjà utilisé un téléphone portable, 83,4% une tablette, et 80,6% un ordinateur ! Leurs aînés, de 9 à 10 ans, utilisent déjà les appareils mobiles aussi souvent que leurs parents, tandis que ceux de 11 à 14 ans auraient déjà dépassé les compétences de leurs géniteurs ! Côté parents, ils sont 68% à n’avoir jamais posé de limite de temps sur leurs téléphones ou internet à leurs enfants (source : étude conduite sur 20 000 enfants début 2016 par le Guangzhou Children’s Palace).
-Fin 2015, 303 000 Chinois étudiaient en Union Européenne (+7.5% par rapport à 2014), soit 24% du total des étudiants chinois à l’étranger. En 2015, ils étaient 123 000 nouveaux à venir étudier dans l’UE. A l’inverse, un peu plus de 45 000 étudiants européens sont venus en Chine en 2015, représentant 11,3% des étudiants étrangers en Chine (source : Xinhua).
– Que pensent les Africains de l’influence chinoise sur leur continent ? Une moyenne de 63% des 54.000 participants à travers les 36 pays sondés, trouvent que la Chine a une influence positive sur leur pays. Les opinions favorables sont largement répandues au Mali (92%), Niger (84% et Liberia (81%). Beaucoup moins convaincus (moins de 50%) : le Maroc, l’Algérie, l’Egypte, Madagascar, et le Zimbabwe.
Les deux facteurs les plus cités pour justifier ces avis favorables : l’investissement dans les infrastructures et le bas coût des produits chinois. A l’inverse, la mauvaise qualité de ces derniers et la peur des locaux de perdre leurs emplois au profit des commerces chinois sont les deux facteurs d’impopularité (source: Afrobarometer) .
– Plus de 60% des plus riches Chinois prévoiraient d’investir sous 3 ans dans des propriétés à Los Angeles (17,8%), San Francisco (13,2%) et Seattle (12,8%) constituant le top 3 des destinations préférées pour leur qualité de vie, de l’éducation, des soins, politique de taxation… Singapour se classe 11ème (2,2%), la France 17ème (1%), juste après Hong Kong (16ème avec 1,1%). Les causes principales de cet exode sont la dépréciation du yuan ainsi que la crainte d’une bulle immobilière en Chine (source : Hurun).
-La classe moyenne chinoise (avec 10.000 $ de revenu disponible par an) représentera plus d’un tiers de la population chinoise (35%, en hausse de 10% par rapport à aujourd’hui) en 2030, élevant avec elle le niveau de consommation à celui observé en Corée du Sud ou aux Etats-Unis dans les années 2000. Selon ce rapport, la consommation de biens et services est prévue d’augmenter de 5,5% chaque année (source : Economist Intelligence Unit).
– Le quota de films étrangers (négocié en 2012) diffusés en Chine serait-il sur le point d’augmenter ? Légalement, l’autorité de tutelle du cinéma, la SARFT, en tolère 34 par an mais pour l’année 2016, au moins 38 films étrangers seraient prévus dans les salles – dont quelques uns en décembre, un mois traditionnellement réservé aux films chinois car particulièrement juteux au box-office. Certains observateurs considèrent que cet assouplissement a pour but de redynamiser les ventes de tickets, en chute libre ces dernières semaines.
Le 17 octobre à Dazu (à 80km de Chongqing), le commissariat de police vivait le train-train d’un lundi après-midi, avec les affaires habituelles… Trois prostituées prises dans un salon de massage, une Toyota Corolla grise en fuite après avoir renversé une moto (l’homme était à l’hôpital, dans le coma entre vie et mort). En isolation surveillée par une policière, une jeune femme l’air hagard, œil poché et bras dans un plâtre, tentait de faire croire que ces dégâts provenaient d’une chute dans l’escalier.
Dès son arrivée toutefois, un agent à qui on ne la fait pas, avait fait aux collègues des signes discrets pour leur signifier qu’il s’agissait selon toute vraisemblance d’un cas de violence conjugale. Dans un couloir, poignet menotté à un radiateur, un petit voleur à la tire attendait un interrogatoire qui ne viendrait jamais—le soir venu, on le relâcherait, sa pénitence expiée.
Soudain vers 17h, sonna l’appareil d’alerte, arrachant l’officier de garde à sa routine. Au bout du fil, un homme au timbre juvénile et à l’élocution confuse, portait contre lui-même une accusation rare. La nuit précédente, à l’en croire, il aurait braqué une femme et à présent, en pleine contrition, il prétendait se rendre. « Bien ! » répliqua le policier avec calme professionnel, « calmez-vous, et dites-moi, où êtes-vous à présent ? ». L’homme les attendait au feu du carrefour, à deux kilomètres à l’Est. Qu’il ne bouge surtout pas, lui dit-on, on arrivait de suite ! Déjà, la position du suspect s’affichait à l’écran GPS.
Quelques minutes plus tard, gyrophare allumé, le véhicule bleu et blanc de la brigade municipale jaillit au point de rendez-vous. À moulinets de bras, un jeune grand et mince héla ceux qui venaient l’appréhender, vêtu comme il l’avait décrit, en blouson et jeans, mais l’ensemble détonnait, peu au style que l’on attendait d’une petite frappe. L’anorak rouge était neuf, de marque américaine. Pour se donner le genre sportif, il cachait ses yeux derrière des fausses lunettes Ray-ban. En dépit de la tension du moment, il arborait un petit sourire curieusement satisfait. Quand les hommes l’abordèrent, il leur tendit un billet de 100 ¥ : « voilà, c’est l’argent que j’ai volé. Je le rends– je n’ai rien dépensé » ! Il n’avait nullement l’air stressé que l’on pouvait attendre chez un homme sur le point d’être arrêté. Instinctivement respectueux, les agents évitèrent de le saisir à bras le corps, et l’invitèrent à monter au panier à salade pour regagner le poste de police.
En salle de fouille, à la visite corporelle réglementaire, ils trouvèrent le couteau à cran d’arrêt, ou plutôt, ils virent le suspect le sortir de sa poche et le leur tendre replié, avec ce commentaire : « c’est avec ça que j’ai braqué la fille hier ».
Célibataire, chômeur de son état, Tan (c’était son nom) avait la veille claqué la porte du domicile parental suite à un différend avec son père qui lui reprochait amèrement son incapacité à se trouver un emploi stable. Toute la journée, il avait erré à travers les rues. Tenaillé par la faim, et privé de tout argent, il s’était planqué le soir même en pleine rue piétonne commerçante pour se fondre dans la foule.
Bientôt, une proie potentielle s’était présentée, jeune femme d’allure plutôt aisée, blonde ombrée (d’une coloration qui, en ce pays, n’avait évidemment rien de naturel) et vêtue à la dernière mode. Il l’avait suivie sans s’en faire remarquer. À l’abri des regards, il l’avait menacé avec la lame de son couteau, lui intimant de lui abandonner tout l’argent du sac à main. Il ne contenait que cette somme ridicule, qu’il avait prise de sa main libre, puis la laissa s’enfuir, en sanglots.
A peine sa victime détalée, Tan avait été effrayé par la portée de son acte. Ayant sans faire de bruit regagné sa chambre au domicile familial, il avait vainement cherché le sommeil, tourmenté par sa conscience et les remords. « Après le festin de la faute, vient le remède du remords » (吃后悔药,chī hòu huǐ yào ). Il avait passé l’essentiel de la journée en tergiversations, avant de réaliser qu’il n’avait d’alternative à se livrer à la justice – « et quand-est-ce que j’irai en prison ? », demandait-il avec insistance.
Oui mais… dans la police nationale chinoise, on ne fait pas les choses comme cela ! On a des normes, on suit les procédures. On a des fichiers aussi, à jour. Le sommier national des délinquants en fuite ne présentait aucune entrée anthropométrique au nom de Tan—il devait donc en être à son premier larcin. Fait bizarre, le poste de police à 50m du forfait, n’avait enregistré aucune agression la nuit dernière, ni le lendemain, ni aucun autre poste de Chongqing, tout autour de cette ville de 33 millions d’habitants.
Bref, conclurent les pandores, il avait peut-être fait une grosse bêtise, mais il s’était dénoncé – faute avouée était à demi-pardonnée. Et surtout, sans plainte, on ne pouvait pas le poursuivre : Tan était donc libre, la porte était là. Et qu’il ne s’avise pas de recommencer – la prochaine fois, on serait certainement moins clément !
Mais c’est alors que le jeune homme stupéfia son monde, en refusant la bonne fortune d’être remis en liberté : « Ah mais non, s’écria-t-il, vous n’allez pas vous débarrasser de moi comme cela ! Je suis un danger public, attendez-vous que j’aille récidiver, assassiner pour me mettre hors d’état de nuire ? Au service du peuple, vous n’avez pas le droit de prendre un tel risque ! J’appartiens à la prison, mettez-y-moi ! »
Mais quel était donc cet étrange cinglé qui déboulait du ciel pour revendiquer sa jetée en prison ? On le saura au prochain numéro.
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