Le Vent de la Chine Numéro 25 (2023)

du 9 juillet au 26 août 2023

Editorial : Alerte à la canicule et au chômage
Alerte à la canicule et au chômage

Depuis trois semaines, une vague de chaleur a enveloppé une bonne partie de la Chine, avec des températures excédant les 40°C de la Mongolie Intérieure, au nord, jusqu’au Fujian, tout au sud. Pékin a déjà connu son mois de juin le plus chaud depuis 2000, le thermomètre dépassant les 35°C pendant 14 jours. Cette canicule, qui s’est installée mi-juin, pourrait bien être plus sévère que celle de l’an dernier, avertissent les experts.

Pendant que les climatiseurs tournent à plein régime dans les usines, les bureaux, les appartements et les centres commerciaux, les cadres locaux font tout pour éviter d’importantes coupures d’électricité, comme celles qui avaient frappé le sud-ouest de la Chine l’été dernier. Cette fois, les autorités se sont préparées en renforçant leurs stocks de charbon, et tant pis pour les objectifs de neutralité carbone… Pour rappel, la Chine est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre, représentant environ un quart des émissions mondiales.

L’autre fléau de « l’été chinois » sont les pluies diluviennes qui s’abattent quasi-systématiquement sur le centre du pays. Sont encore dans toutes les mémoires les images des passagers d’une rame de métro de Zhengzhou, piégés par les eaux en juillet 2021… Selon le bilan officiel, ces inondations avaient coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes à travers la province du Henan. Cette année, c’est la région de Chongqing qui s’est retrouvée victime de pluies torrentielles début juillet, provoquant la mort de 15 personnes et l’évacuation de plusieurs dizaines de milliers d’autres… Et ce n’est qu’un début ! Les scientifiques ont averti qu’il faut s’attendre à de « multiples catastrophes naturelles, dont des inondations, des typhons et des fortes chaleurs » en ce mois de juillet.

Il y a également de fortes chances que dans le futur, tous les étés ressemblent plus ou moins à celui-ci, sous les effets du réchauffement climatique. Selon Yuan Jiashuang, vice-directeur du Centre national pour le climat, les températures ont augmenté plus rapidement en Chine que dans le reste du monde, d’en moyenne 0,16°C tous les dix ans, de 1901 à 2022.

Pour Xu Hongmei, expert du Bureau d’étude de l’impact du changement climatique, la Chine doit investir d’urgence dans sa capacité à s’adapter au réchauffement global, sans quoi elle s’expose à des catastrophes naturelles à répétition…

L’autre sujet de préoccupation des autorités cet été, c’est l’arrivée sur le marché du travail de 11,6 millions de jeunes diplômés (un record). De quoi faire bondir le taux de chômage des 16 – 24 ans, qui était officiellement de 20,8% au mois de mai (un autre record), soit le double d’avant la pandémie. Sont passés par là, les restrictions liées à la politique « zéro-Covid » qui ont provoqué la fermeture de plusieurs millions de PME, ainsi que la reprise en main ordonnée par Pékin des géants de la tech, du secteur immobilier et du soutien scolaire, hier gros pourvoyeurs d’emploi.

Cela n’empêche pas le gouvernement de se montrer rassurant et d’afficher un taux de chômage global (5,2%) à peine plus élevé qu’en 2019, avant le Covid-19, ajoutant que « la situation de l’emploi dans le pays est stable ». Officiellement, le gouvernement ne recenserait que 6 millions de chômeurs de 16 à 24 ans. Un chiffre qui serait bien en-deçà de la réalité. Selon Wang Minyuan, chercheur au centre de recherche sur la réforme et le développement, au moins 54 millions de jeunes Chinois seraient sans emploi.

Ce fossé entre le discours officiel et le ressenti réel de la population s’élargit de plus en plus. Sur internet, la perplexité du public à la vue des statistiques officielles, se fait clairement sentir. « S’il était scientifiquement acceptable d’afficher un taux d’emploi de 100%, aucun doute que le nôtre serait de 100% », raillait un utilisateur de Weibo. Le fait que tous ceux qui travaillent au moins une heure entrent dans la catégorie « employés », en a fait bondir plus d’un. « Comment quelqu’un qui ne gagne même pas le salaire minimum peut être considéré comme « employé » ? », s’indigne un internaute sur Zhihu.

De plus, la manie de la presse officielle de tout présenter – même une grave crise de l’emploi comme celle-là – sous un jour positif et d’abreuver la toile de « success stories » de jeunes entrepreneurs, commence à agacer. « Pourquoi est-il si difficile de reconnaître que l’emploi traverse une phase de récession ? », questionne un internaute. Car cela reviendrait à dire que le leadership a sa part de responsabilité dans cette situation, aveu impensable.


Consommation : Le luxe reprend des couleurs en Chine
Le luxe reprend des couleurs en Chine

Alors que la reprise économique chinoise s’essouffle, les ventes de luxe elles, reprennent des couleurs, après une année 2022 plombée par la politique « zéro Covid ». D’après la banque britannique Barclays, le marché chinois devrait croître de 15% en 2023. Un chiffre à faire pâlir d’envie bon nombre de secteurs.

En effet, sans attendre un séjour à l’étranger, les Chinois fortunés se pressent à nouveau dans les boutiques de luxe où ils devraient dépenser 445 milliards de $ cette année, selon les calculs d’Euromonitor, bien devant les Européens et les Américains. Mais seulement 25% à 30% de leurs achats seront réalisés à l’étranger, d’après le cabinet de conseil en stratégie Bain & Co, les Chinois n’ayant pas encore repris leurs habitudes de voyage pré-pandémiques. Les analystes sont unanimes : pour les marques de luxe, la Chine est devenue plus importante qu’elle ne l’était en 2019.

François-Henri Pinault avec le nouveau secrétaire du Parti de Shanghai, Chen Jining, ex-ministre de l’Environnement

Il n’est donc pas surprenant de voir « défiler » ces derniers mois les barons du luxe en Chine. Fin janvier, les festivités du Nouvel An chinois à peine terminées, François-Henri Pinault, PDG du groupe Kering, était l’un des premiers grands patrons étrangers à s’envoler pour la Chine, seulement deux mois après l’abandon des restrictions sanitaires.

Cinq mois plus tard, fin juin, c’était au tour de Bernard Arnault, PDG du conglomérat LVMH, surnommé « le dieu de la fortune » par les internautes chinois en référence à son titre d’homme le plus riche du monde, de poser le pied en Chine, accompagné de sa fille Delphine, directrice de la maison Dior.

Ces deux visites ont été interprétées par certains comme un témoignage de confiance adressé aux clients et aux partenaires locaux quant aux perspectives de développement du marché chinois, particulièrement au moment où la reprise économique est loin d’être homogène au niveau mondial. A tout le moins, cela reflète les grands espoirs que ces groupes nourrissent pour le marché chinois.

Au programme, visites de leurs boutiques (Louis Vuitton, Dior, Celine, Givenchy, Tiffany… pour M. Arnauld ; Gucci, Saint Laurent, Balenciaga, Cartier… pour M. Pinault) et rencontres avec les propriétaires des centres commerciaux qui les hébergent (Taikoo Li, WF Central, SKP, IFS, Plaza 66…), indispensables pour sécuriser les meilleurs emplacements.

Outre les étapes incontournables que sont Pékin, Shanghai et Hong Kong, les deux hommes ont fait un saut à Chengdu, et même à Nankin pour F.H. Pinault, ce qui confirme l’importance des « nouvelles » villes de premier tiers pour ces maisons de luxe.

Il s’agissait également pour ces PDG de se rendre sur le terrain après un hiatus de trois ans, pour recueillir des informations de première main auprès de leurs équipes locales. Ces éléments seront par la suite déterminants pour leur permettre de prendre des décisions d’ordre stratégique en meilleure connaissance de cause depuis leur siège.

Et force est de constater que durant cette période, les attentes des consommateurs chinois n’ont cessé d’évoluer. Aujourd’hui, un logo connu ne suffit plus pour vendre. Désormais, le client chinois est davantage en recherche d’originalité, d’expression de soi. Il est également plus attentif à l’histoire de la marque, aux valeurs qu’elle véhicule (comme l’inclusivité ou le développement durable), à sa communication, à l’intégration d’éléments culturels chinois dans sa publicité, aux ambassadeurs qu’elle choisit, aux collaborations avec d’autres marques…

Passée experte en la matière, la griffe Louis Vuitton a détourné trois cafés shanghaiens (Plusone, Metals Hands et Manner, cf photo) début juillet pour y installer des libraires éphémères, dédiées aux beaux livres et guides touristiques publiés par la marque (Pékin, Shanghai, Hong Kong et Chengdu, qui vient de sortir cette année). Une initiative qui a eu un franc succès auprès des « millenials », la catégorie de clients dont le pouvoir d’achat est amené à augmenter d’ici les dix prochaines années et dont l’évolution des goûts est suivie de près par les marques.

Ici, plane l’ombre de la tendance « guochao », qui favorise l’achat de produits de marques chinoises au détriment de ceux des multinationales étrangères. Pour l’instant, le luxe y résiste bien, toutefois, il serait risqué de prendre cela pour acquis.


Finance : Un « chasseur de risques » à la tête de la Banque Centrale
Un « chasseur de risques » à la tête de la Banque Centrale

Voilà une nomination que l’on n’attendait pas : celle de Pan Gongsheng, 60 ans, à la tête de la Banque Centrale, en remplacement de l’actuel secrétaire du Parti, Guo Shuqing, 66 ans, sur le point de partir à la retraite. Selon la rumeur, Pan serait également amené à endosser le rôle de gouverneur de cette même institution, tenu à ce jour par Yi Gang, 65 ans, également sur le départ. Si ce scénario se concrétise, cela placerait Pan au même niveau que l’un de ses mentors, « l’indispensable » Zhou Xiaochuan, qui a également occupé les deux postes simultanément de 2002 à 2018. Cependant, le fait que Pan ne soit pas membre du Comité Central, à l’inverse de tous ses prédécesseurs, laisse entrevoir qu’il ne jouira pas de la même influence qu’eux…

Cette nomination* a surpris les observateurs, car Pan avait perdu sa place de membre suppléant du Comité Central lors du XXème Congrès du Parti, ce qui laissait supposer qu’il n’était pas destiné à être promu. Toutefois, son profil de technocrate, sans lien problématique connu avec une faction politique, et surtout son expérience à l’international, censée rassurer les investisseurs étrangers, lui auraient permis de se démarquer des autres candidats.

En effet, Pan, titulaire d’un doctorat en économie de la prestigieuse université Renmin (Pékin), a effectué deux ans de recherches postdoctorales à Cambridge (1997-1999) et passé six mois en tant que chargé de recherche à la Harvard’s Kennedy School en 2011. Il va donc sans dire qu’il parle anglais couramment.

Le reste de son CV est tout aussi impressionnant : après presque deux décennies passées au sein de deux des quatre grandes banques chinoises (ICBC et Agricultural Bank of China) dont il a co-piloté l’entrée en bourse, Pan devient en 2012 vice-gouverneur de la Banque Centrale, puis quatre ans plus tard, directeur de l’Administration publique des échanges internationaux (SAFE), qui gère la réserve de devises étrangères la plus importante au monde (3 200 milliards de $). De tous les candidats, « Pan était celui qui connaît le mieux le milieu financier et que le milieu financier connaît le mieux », résume un analyste.

Sa réputation de « chasseur de risques » – une « quête éternelle » selon ses dires – le précède. De fait, Pan mena une guerre sans merci contre la fuite de capitaux et les crypto-monnaies. « Asseyez-vous au bord de la rivière et observez attentivement, un jour vous verrez le corps du bitcoin flotter sous vos yeux », lançait-il lors d’une conférence en 2017.

Pan est également connu pour ses positions fermes à l’encontre des spéculateurs de devises et pour avoir œuvré au durcissement réglementaire encadrant le marché immobilier et la fintech, manière de prouver sa loyauté à Xi Jinping, critère-clé pour obtenir une promotion. C’est lui qui aurait piloté la rectification d’Ant Financial, suite aux propos perçus comme arrogants de son fondateur Jack Ma. Deux mois après l’entrée en bourse avortée du bras financier d’Alibaba en novembre 2020, Pan lui sommait de redevenir une simple plateforme de paiement en ligne et d’arrêter de marcher sur les plates bandes des banques traditionnelles. D’ailleurs, le fait que la Banque Centrale annonce avoir infligé à Ant une amende record de 7,12 milliards de yuans (presque 1 milliard de $) au lendemain de la nomination de Pan laisse entrevoir son implication dans cette affaire.

Plus récemment, Pan aurait appelé à durcir la campagne anti-corruption à l’encontre des jeunes cadres évoluant dans la finance… Il ne fait par là que suivre les consignes de Xi Jinping, que le rumeur dirait « choqué » par certains cas de corruption dans le secteur, dont le quotidien est aujourd’hui rythmé par des inspections régulières, des séminaires idéologiques et des coupes de salaires…

Ce changement de direction à la Banque Centrale s’inscrit dans le cadre d’un remaniement du système de supervision du secteur financier, avec la création de deux nouvelles commissions sous l’autorité du Parti, dont l’une (la « commission financière centrale », sous la houlette de He Lifeng, un proche de Xi Jinping) chapeautera les activités de la Banque Centrale.

Cette réorganisation reflète la préoccupation croissante – certains diraient l’obsession – de Xi Jinping de prévenir tout risque d’instabilité financière, sapant au passage le peu d’influence dont jouissait encore la Banque Centrale. De fait, le leadership a rappelé à plusieurs reprises ces dernières années que la Banque Centrale était avant tout sous l’autorité du Parti, tuant dans l’œuf tout espoir de politique monétaire indépendante.

Dans un tel contexte, Pan Gongsheng sera davantage amené à jouer le rôle de consultant et d’exécutant que le rôle de décisionnaire… Il aura néanmoins fort à faire : la reprise économique s’essouffle, le secteur immobilier peine à retrouver sa vigueur d’antan, la dette des collectivités locales atteint des sommets (9 000 milliards de $) tandis que le yuan ne parvient pas à se stabiliser et continue sa lente dépréciation pour frôler son niveau le plus bas depuis 15 ans (7,3 yuans pour 1 $)…

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* La prochaine nomination pressentie après celle de Pan Gongsheng et de Li Yunze, nouveau directeur de la tutelle financière (NFRA – National Financial Regulatory Administration), est celle du remplaçant de Liu Kun, actuel ministre des Finances qui doit également prendre sa retraite. Une fois la nouvelle équipe financière en place, Pékin pourra convoquer la « conférence nationale sur la finance » (NFWC), attendue depuis quelque temps déjà, qui à son tour pourrait éventuellement venir avaliser un stimulus économique plus conséquent. 


Vocabulaire de la semaine : « Cyberphobie, constructeur automobile, suicide »
« Cyberphobie, constructeur automobile, suicide »
  1. Parti Communiste Chinois : 中共 (abbrev. de 中国共产党), zhōng gòng
  2. Craindre, avoir peur : 害怕, hàipà (HSK 3)
  3. Scandale : 丑闻, chǒuwén
  4. Exposer (un scandale) : 曝光, bàoguāng (HSK 6)
  5. Responsable (dans un Parti ou une organisation): 官员, guānyuán
  6. Internet : 网络, wǎngluò (HSK 5)
  7. Peur, phobie : 恐惧, kǒngjù (HSK 6)
  8. Ere, période : 时代, shídài (HSK 5)
  9. Mobile : 移动, yídòng (HSK 5)
  10. Étendue, portée : 范围, fànwéi (HSK 5)

中共党媒的一项调查显示,因害怕丑闻曝光,约七成中共官员罹患“网络恐惧症”.报导说,如今,从互联网时代进入移动互联时代,这样的恐惧有增无减,范围也在扩大。

Zhōnggòng dǎng méi de yī xiàng diàochá xiǎnshì, yīn hàipà chǒuwén pùguāng, yuē qī chéng zhōnggòng guānyuán líhuàn “wǎngluò kǒngjù zhèng”. Bàodǎo shuō, rújīn, cóng hùliánwǎng shídài jìnrù yídòng hùlián shídài, zhèyàng de kǒngjù yǒu zēng wú jiǎn, fànwéi yě zài kuòdà.

Une enquête menée par les médias du Parti communiste chinois révèle que près de 70 % des fonctionnaires du Parti communiste chinois souffrent de « cyberphobie » par peur de voir des scandales exposés. Selon le rapport, cette peur ne cesse de croître depuis l’ère d’Internet jusqu’à l’ère de l’Internet mobile, et son ampleur ne cesse de s’élargir.

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  1. Constructeur automobile (abbrev.): 车企, chē qǐ
  2. Baisser le prix: 降价, jiàngjià
  3. Population: 民众, mínzhòng
  4. Avantageux, économique : 实惠, shíhuì (HSK 6)
  5. Règles, normes: 规矩, guīju (HSK 5)
  6. Interdire: 禁止, jìnzhǐ (HSK 4)
  7. Interférer, s’ingérer: 干涉, gānshè (HSK 6)
  8. Payer des impôts: 纳税, nàshuì
  9. Négliger: 忽视, hūshì (HSK 5)
  10. Intérêt, bénéfice: 利益, lìyì (HSK 5)

斯拉(Tesla)降价带动所有中国车企降价,为中国民众买车带来了实惠,中共官方给所有车企立规矩禁止肆意降价”,说明中共肆意干涉市场规律,只为纳税的车企谋利益而忽视百姓的利益

S ī lā jiàngjià dàidòng suǒyǒu zhòng guó chē qǐ jiàngjià, wéi zhōngguó mínzhòng mǎi chē dài láile shíhuì, zhōnggòng guānfāng gěi suǒyǒu chē qǐ lì guījǔ “jìnzhǐ sìyì jiàngjià”, shuōmíng zhōnggòng sìyì gānshè shìchǎng guīlǜ, zhǐ wèi nàshuì de chē qǐ móu lìyì ér hūshì bǎixìng de lìyì

La baisse des prix de Tesla a entraîné une baisse des prix de toutes les entreprises automobiles chinoises, ce qui a rendu l’achat de voitures plus abordable pour les citoyens chinois. Les autorités communistes chinoises ont imposé des règles strictes à toutes les entreprises automobiles pour « interdire la baisse des prix arbitraire », ce qui montre qu‘elles interfèrent délibérément avec les lois du marché et négligent les intérêts du peuple au profit des entreprises automobiles qui paient des impôts.

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  1. Recherche: 研究, yánjiū (HSK 4)
  2. Enfant : 儿童, értóng (HSK 4)
  3. Se suicider : 自杀, zìshā
  4. Augmentation (taux d’~) : 增幅, zēngfú
  5. Compétition : 竞争, jìngzhēng (HSK 4)
  6. Intense (d’une compétition ou combat) : 激烈, jīliè (HSK 5)
  7. Adolescent : 青少年, qīngshàonián
  8. Grave, sérieux : 严重, yánzhòng (HSK 4)
  9. Troubles psychologiques (litt. obstacles mentaux) : 心理障碍, xīnlǐ zhàng’ài
  10. Risque : 风险, fēngxiǎn (HSK 5)

中国疾控中心的一项最新研究说,五岁至十四岁的儿童自杀人数在2010年至2021年之间每年的增幅高达10%. 中国的研究人员称,竞争激烈的环境使中国青少年面临严重心理障碍和自杀的风险

Zhōngguó jí kòng zhōngxīn de yī xiàng zuìxīn yánjiū shuō, wǔ suì zhì shísì suì de értóng zìshā rénshù zài 2010 nián zhì 2021 nián zhī jiān měinián de zēngfú gāodá 10%. Zhōngguó de yánjiū rényuán chēng, jìngzhēng jīliè de huánjìng shǐ zhōngguó qīngshàonián miànlín yánzhòng de xīnlǐ zhàng’ài hé zìshā de fēngxiǎn.

Selon une étude récente du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, le nombre de suicides chez les enfants âgés de 5 à 14 ans a augmenté de manière significative chaque année, avec une augmentation allant jusqu’à 10 % entre 2010 et 2021. Des chercheurs chinois affirment que l’environnement de compétition intense (NDLR : à l’école) expose les adolescents chinois à des troubles psychologiques graves et à un risque de suicide élevé.


Petit Peuple : Wuhan (Hubei) : Comment ramener un mort à la vie ?
Wuhan (Hubei) : Comment ramener un mort à la vie ?

A Wuhan (Hubei), Cao Xuemei (76 ans) et son mari Cui Xingli (80 ans) suivaient le long fleuve tranquille d’un repos bien mérité. Ancien contremaître, Cui avait trimé durant des décennies, dirigeant des chantiers à travers la Chine pendant que Cao tenait la maison, éduquait les enfants, puis les petits-enfants. Depuis 1961, date de leur mariage, ils partageaient cette existence tissée de complicité et d’affection.

Or, ce bonheur prit fin à partir de 2012. Cui se mit à oublier régulièrement où il mettait sa brosse à dents, ou sortit faire les courses pour retourner bredouille, ayant perdu la liste tandis que le but de sa visite lui était sorti de la tête. Il oublia même le nom de sa femme ! Un jour, il refusa même d’ouvrir la porte à sa fille, faute de la reconnaître. Affolée, Meimei l’implorait d’ouvrir, criant : « arrête de faire l’idiot, papa » !

Chaque nuit, faute de retrouver les toilettes, Cai se mit à se soulager n’importe où. À l’hôpital, le médecin apprit à la famille la dure nouvelle : Cai avait un Alzheimer, trouble évolutif et incurable, probable séquelle d’un AVC subi 20 ans plus tôt. Tout ce que son entourage pouvait faire, était de se préparer à cette sombre perspective.

Cui se mit alors à fuguer, laissant Cao et les enfants courir pour tenter de le retrouver, comme à l’automne 2015 où son gendre le retrouva au bord d’une avenue, hagard. Et quand Cao se jeta dans ses bras pour lui demander ce qu’il avait voulu faire, il répondit benoîtement : « je te cherchais » ! Entretemps, son hygiène se dégradait. Faute de mémoire, Cui arrachait les couches que Cao lui mettait : pour qu’il reste propre, elle devait le menotter…

D’où la demande pressante des enfants de le mettre en maison de repos. Là, il serait soigné par un personnel formé et compétent, libérant enfin leur mère de ce calvaire évitable… Mais Cao s’opposa toujours avec véhémence, d’abandonner son vieux compagnon. Une telle vie honorable, de courage et d’efforts, ne pouvait pas déboucher sur un enfer de honte et de souffrance, sans amour et sous la coupe d’un personnel indifférent, voire malicieux ou même méchant…

C’est alors que leur petite-fille eut l’idée de génie. Étudiante, elle avait toujours rêvé d’une carrière à la télévision. Faute d’avoir réussi  (elle s’acheminait vers une carrière de comptable), elle compensait par du live-streaming, se filmant avec son smartphone. Ainsi, la plateforme Inke permettait aux audacieux de se montrer à un public de millions de jeunes. Sous le pseudo de « Mamie joyeuse », la petite-fille ouvrit un compte à sa grand-mère, et l’initia patiemment aux arcanes de la vidéo online.

Sur Inke, une mamie en bout de course et son mari mal en point, n’était pas a priori la formule prédestinée pour conquérir les foules. Mais contre toute attente, « Mamie joyeuse » trouva la recette gagnante : en décembre 2017, le compte alignait 20 000 abonnés et s’imposait comme le rendez-vous le plus « hot » du portail !

Son premier atout fut l’effet de surprise. Sur un site d’ados et de jeunes adultes, exposer sans fard un couple de vieux, avec ses mots, son rythme à lui, ses valeurs et son univers propre, était une initiative originale,  non-conventionnelle. Et puis Cao, fine mouche, sut trouver le ton juste, la mise en scène rigolote, évitant le piège du misérabilisme. Chacune de ses apparitions est préparée, avec scénario et répétition. Cao et Cui se griment, se parent de costumes chaque fois différents, en moine de légende ou en pirate, en concubine de l’époque Tang ou en Mickey, en touriste yankee avec lunettes de soleil, chapeau texan et chemisette hawaïenne. Au début, l’émission avait lieu chaque soir. Mais vu la demande, le couple a renforcé la fréquence, passant sur les ondes trois fois par jour, jusqu’à huit à neuf heures. Femme et mari chantent et dansent. Cao interroge Cui pour challenger sa mémoire : quand il répond juste, elle lui donne une bise, une fleur en papier découpé—alors, suit sur leur compte une pluie de milliers de « like », qui se traduisent en quelques centaines ou milliers de yuans par mois !

Ainsi stimulé par ce show quotidien, la mémoire de Cui se stabilise. Sous le stress du direct, se sachant sous le feu de milliers de regards, il s’efforce de soutenir son apparence, concentre son énergie vitale, et « s’arrache à la mort pour revenir à la vie » (起死回生, qǐsǐ huíshēng) – tout ceci, grâce à Cao !

À vrai dire, l’aventure médiatique hors du commun offre du mieux-être, et pas seulement à Cao et Cui. De plus en plus, cette jeunesse anonyme prend le couple pour les grands-parents qu’elle n’a pas eu, capable de la guider dans la vie du travail et surtout du cœur : comment trouver l’âme sœur, la garder, se réconcilier après l’orage, prévenir (ou pardonner) l’infidélité, toutes ces embûches imprévues qui attendent les jeunes en Chine comme ailleurs, à chaque pas de leur existence. Avec humour et bienveillance, Cao est toujours disponible, offrant sa guidance très attendue et appréciée !

Inévitablement viennent se mêler, dans ce show si insolite, quelques fausses notes. Des esprits chagrins se moquent du « légume » qu’est devenu le vieil homme, de la goutte de salive qui lui échappe durant l’émission, et autres amabilités. Mais Cao maîtresse-femme, sait trouver la réponse ferme et digne, qui incite le public à faire taire les détracteurs. « Nous sommes ce que vous serez, dit-elle, de ce combat contre le temps, sortons gagnants, ensemble ». Ce à quoi Cao, Cui, et leurs milliers de suiveurs bouclent l’émission, sur un même sourire !

Cet article a été publié pour la première fois le 12 janvier 2018 dans le Vent de la Chine – Numéro 1 (2018)


Rendez-vous : Semaines du 10 juillet au 30 septembre
Semaines du 10 juillet au 30 septembre

11-13 juillet, Shanghai : Analytica China, Salon international de l’analyse, des biotechnologies, du diagnostic et des technologies de laboratoire

11-13 juillet, Shanghai : Electronica China/ Laser World of Phototonics China, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production, de la photonique…

12 – 14 juillet, Suzhou : China Diecasting, Congrès international & exposition dédiés au moulage sous pression

12 – 14 juillet, Chengdu : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie

13-15 juillet, Shanghai : Luxehome Shanghai, Salon international des produits de la maison et de la décoration intérieure

17-19 juillet, Shenzhen : LED China, Salon international de l’industrie des LED

18-20 juillet, Canton : GMT, Salon international des machines-outils CNC

18-21 juillet, Qingdao : AP-RubberPlas,  Salon international pour l’industrie des plastiques et du caoutchouc

18-22 juillet, Qingdao : JM2023 – Jinnuo Machine Tool Exhibition, Salon international des machines-outils et des moules

18-22 juillet, Qingdao : APIE – Qingdao Industrial Automation & Instruments Expo, Salon international pour l’automatisation et l’instrumentation industrielles

19-21 juillet, Pékin: Beijing Infocomm, Sommet et exposition des inventions des TIC

19-21 juillet, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire

19-21 juillet, Shanghai : NEPCON, Salon international des matériaux et équipements pour semi-conducteurs

21-22 juillet, Shanghai : Playtime, Salon international dédié à l’univers de l’enfant et des vêtements de maternité

26-28 juillet, Canton: INMEX, Salon international de l’industrie maritime

31 juillet – 2 août, Pékin : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté

7-9 août, Shenzhen : HOMETEX – Home Furnishing Expo Shenzhen, Salon international de l’ameublement

8-10 août, Canton : Power Expo, Salon international des équipements et technologies de l’énergie

8-10 août, Canton : APBE – Asia-Pacific Biomass Energy Technology & Equipment Exhibition, Salon international de l’énergie biomasse

8-10 août, Canton : AVAI, Salon international des équipements de réfrigération, de climatisation, de ventilation et de traitement de l’air

8-10 août, Canton : EVTF – EV Supply & Technology Fair/WBE – World Battery Industry Expo, Salon international des équipements et technologies de charge électrique et de batteries

10-12 août, Shanghai: CWE – China Wedding Expo, Salon international du mariage

14-16 août, Canton : Steel Build, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques

16-18 août, Chengdu : HOTELEX, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie

16-20 août, Shanghai : Pet Fair Asia, Salon des animaux de compagnie

23-25 août, Shanghai : CTEF SHANGHAI, Salon chinois international des équipements et procédés chimiques

23-25 août, Shenzhen : ELEXCON, Salon chinois de la Hi Tech présentant technologies et applications innovantes concernant l’IA, la maison intelligente, l’internet des objets, les véhicules intelligents, les systèmes intelligents de l’industrie et les nouvelles énergies

28-30 août, Shanghai : CHIC, Salon chinois international de la mode, de l’habillement et des accessoires

28-30 août, Canton : Inter Airport China, Salon international des équipements pour aéroports, technologies et services

28-30 août, Shenzhen : SIAL China – Shenzhen, Salon international de l’alimentation, des boissons, vins et spiritueux

29-31 août, Shanghai : PCIM Asia, Salon international et congrès sur l’électronique de puissance, le contrôle de déplacement, les énergies renouvelables et la gestion de l’énergie

4-6 septembre, Shanghai: CITEXPO, Salon chinois international du pneu, des constructeurs, distributeurs et métiers associés

4-6 septembre, Canton: CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté

4-6 septembre, Shanghai: Rubbertec, Salon dédié aux machines de traitement du caoutchouc, produits chimiques, aux additifs et matières premières

4-6 septembre, Shanghai: Sign China, Salon chinois international de l’enseigne et de la publicité

5-8 septembre, Shanghai : CIFF – China International Home Furniture Fair, Salon international du meuble et de l’ameublement pour le bureau et la maison

6-8 septembre, Shenzhen: CIOE – China International Optoelectronic Expo, Salon international de l’optoélectronique

11-15 septembre, Shanghai: Furniture China, Salon de la fabrication et des fournitures pour l’industrie du meuble

11-15 septembre, Pékin: World Water Congress, Congrès international axé sur les fondations pour la sécurité et la résilience mondiales de l’eau

12-14 septembre, Pékin: Allfood Expo, Salon international de la confiserie, des snacks et des glaces

12-14 septembre, Shanghai: TCT Asia, Salon international de l’impression 3D et de la fabrication additive

14-17 septembre, Tianjin: China Helicopter Exposition, Salon International et convention d’affaires des hélicoptères civils

15-17 septembre, Canton: FISHEX, Salon international de la pêcherie et des fruits de mer

15-18 septembre, Chongqing: CIMAMotor, Salon international du deux-roue

19-21 septembre, Shanghai: BIOFACH, Salon mondial des produits bio

19-23 septembre, Shanghai : CIIF – Shanghai International Industry Fair, Salon de l’industrie en Chine sur le thème cette année de l’économie digitale et de l’industrie de la décarbonisation

19-23 septembre, Shanghai : IAS – Industrial Automation Show, Salon international de l’automatisation des usines, de l’ingénierie mécanique et électrique, de l’informatique industrielle et de l’ingénierie

20-21 septembre, Pékin : China Energy Summit & Exhibition, Sommet et exposition de la transition industrielle vers la sécurité énergétique et la neutralité carbone

20-21 septembre, Shanghai : Chinabio Partnering Forum, Forum et exposition pour l’industrie des industries biotechnologiques et pharmaceutiques

20-22 septembre, Canton : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie

20-23 septembre, Pékin : BICES, Salon international et séminaire sur les machines de construction et d’industrie minière

21-23 septembre, Tianjin (en ligne): China Mining Congress & Expo, Salon et congrès chinois de l’industrie minière

21-23 septembre, Pékin: Sustainable Design China Summit, Salon international de la décoration et de l’architecture intérieures sous la bannière du développement durable

21-23 septembre, Shenzhen : CIE Fair – China (Shenzhen) International Cross-border E-commerce Products Fair / CILF – China International Logistics And Transportation Fair, Salon et forum Internationaux de l’e-commerce, de la logistique et de la supply chain

21-23 septembre, Shanghai : Interior Lifestyle, Salon chinois international des produits et accessoires pour la maison

24-26 septembre, Haikou: DPES Expo, Salon professionnel de la signalétique, de l’affichage, de la gravure laser, des équipements et consommable d’impression

26-27 septembre, Shanghai : Interfilière, Salon international de la production textile