Le Vent de la Chine Numéro 22 (2022)

du 6 au 19 juin 2022

Editorial : Shanghai, « libérée, délivrée »
Shanghai, « libérée, délivrée »

Feux d’artifice et flûtes de Champagne ! Le 1er juin à minuit, des scènes de liesse spontanées ont bourgeonné dans les rues de Shanghai pour marquer la fin du confinement. Le lendemain, le Bund retrouvait son habituelle fréquentation tandis que des files d’attente se formaient à nouveau devant les boutiques de luxe. Après être restés enfermés chez eux pendant (plus de) huit semaines, le soulagement de plus de 20 millions d’habitants était palpable.

Bien décidée à tirer profit de cette atmosphère festive, la presse officielle s’est empressée de clamer « victoire » dans cette nouvelle bataille contre la Covid-19. Interdiction toutefois de parler de « confinement » (封城) car il n’y a pas eu de confinement à proprement parler, à en croire les consignes de propagande adressées aux médias : préférez les termes de « période de silence » ou de « management statique » et soulignez que les mesures sanitaires étaient « temporaires, conditionnelles et limitées ». Une version des faits que la population aura certainement du mal à avaler.

D’ailleurs, les remerciements de la municipalité ont été plutôt mal reçus par les habitants qui réclament des excuses et que les responsables reconnaissent leurs erreurs. Car à l’inverse de Wuhan, ce n’est pas le virus en lui-même qui a semé la terreur, mais bien les mesures arbitraires imposées par les autorités (camps de confinement aux conditions inhumaines, séparation des enfants testés positifs de leurs parents, mise à mort des animaux de compagnie…).

Même si la colère a disparu, le ressentiment envers les autorités locales reste vif et l’incertitude demeure. À quoi ressemblera le « nouveau normal » dont on parle tant ? Qu’est-ce qui nous garantit qu’une telle catastrophe n’arrivera pas à nouveau ?

Alors que la campagne de vaccination des personnes âgéestalon d’Achille de la stratégie vaccinale chinoise – progresse très lentement et que le développement d’un vaccin « made in China » efficace contre Omicron risque de prendre du temps, le gouvernement fait le pari de la systématisation des tests PCR pour stopper rapidement la propagation du virus. Une stratégie coûteuse, mais censée éviter les confinements généralisés, fortement nuisibles à l’économie.

Dans les grandes villes, les habitants devront donc se faire dépister toutes les 48h ou 72h s’ils veulent prendre le métro, entrer dans un centre commercial, aller au bureau ou à l’hôpital. En théorie, chaque résident pourra se faire tester – gratuitement pour le moment – dans un rayon de moins de 15 minutes à pied de chez lui.

À Pékin, le processus, expérimenté depuis plusieurs semaines, est déjà bien rodé. Mais à Shanghai, les 15 000 stations promises ne sont pas encore en place. Résultat : celles en fonctionnement sont prises d’assaut par les habitants, qui doivent parfois attendre plus d’une heure avant de se faire dépister, au grand bonheur des vendeurs de coupe-files et des services de dépistage à domicile. Le recours à des autotests aurait certainement été plus pratique, mais seuls les tests PCR trouvent grâce aux yeux des autorités, car ils sont effectués par un tiers.

Encore faut-il que les 13 000 laboratoires du pays, premier bénéficiaires de cette stratégie, jouent le jeu. Plusieurs d’entre eux ont déjà été épinglés pour avoir déclaré à tort des résultats « positifs » pour encourager la poursuite du dépistage ou encore pour avoir délivré de faux résultats par souci de faire des économies

Or, c’est là où le bât blesse. Pékin a affirmé le 26 mai que l’assurance nationale ne prendrait pas ces tests en charge. Ce sera donc aux gouvernements locaux de régler l’addition*. Si les grandes municipalités peuvent se le permettre, ce dépistage permanent pourrait représenter jusqu’à 10% du budget annuel des petites villes. Une somme conséquente alors que leurs finances sont déjà notoirement dans le rouge… Ces dernières pourraient alors être tentées de ralentir le rythme de dépistage ou de demander aux particuliers de payer de leur poche.

Au final, le déploiement à grande échelle de ces stations de test, couplé à la construction de centres de quarantaine permanents, vient confirmer ce que tout résident en Chine savait déjà, à savoir que les dirigeants excluent – du moins pour le moment – tout abandon de la stratégie « zéro Covid ».

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* Les analystes de Soochow Securities estiment que la normalisation de ces tests dans toutes les villes de premier et de second tiers pourrait coûter 1720 milliards de yuans par an, soit 1,5% du PIB chinois en 2021.


Histoire : 33 ans plus tard
33 ans plus tard

Que reste-t-il de la mémoire du « Printemps de Pékin », 33 ans plus tard ? En Chine, plus grand-chose malheureusement… En trois décennies, le pouvoir a méthodiquement éradiqué le souvenir de ces manifestations place Tian An Men et de leur fin tragique dans la nuit du 3 au 4 juin 1989. Ses leaders ont été emprisonnés, les manuels d’histoire n’en font pas mention et les pages internet sont censurées… Les participants ayant survécu au massacre se sont souvent bien gardés de raconter ce drame à leurs enfants de peur de les mettre en danger, ce qui fait qu’une écrasante majorité de la jeunesse chinoise n’a aucune idée de ce qu’il s’est véritablement passé ce printemps-là.

Même la veillée organisée chaque année au Victoria Park à Hong Kong, rassemblant des dizaines de milliers de personnes, n’aura probablement plus lieu depuis le passage de la loi de sécurité nationale en 2020 et l’arrestation pour « subversion » des principaux organisateurs. Depuis lors, le « Pilier de la honte » (cf photo), une sculpture de 8 mètres de haut représentant un enchevêtrement de visages déformés par la douleur, installée en mémoire des victimes, et des répliques de la « Déesse de la démocratie », statue érigée par les étudiants sur la place Tian An Men, ont été retirées des campus universitaires hongkongais, par précaution… Enfin, les messes habituellement célébrées par l’église catholique de Hong Kong à la mémoire des victimes du 4 juin 1989, ont elles aussi été annulées cette année, par crainte de poursuites. L’ex-colonie britannique était le seul endroit en Chine où la commémoration du mouvement était encore tolérée.

À présent, la mémoire de Tian An Men ne tient plus qu’aux observateurs et témoins de l’époque exilés à l’étranger. A Taipei, une copie du « Pilier de la honte », ressuscité grâce à une imprimante 3D, a été dévoilée le 4 juin, tandis que des veillées ont eu lieu à Séoul, Sydney, Paris, Londres… Depuis Washington, le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a rendu hommage sur Twitter aux « courageux manifestants » qui avaient « réclamé pacifiquement la démocratie sur la place Tian An Men » il y a 33 ans. « Malgré la suppression des monuments commémoratifs et les tentatives d’effacer l’histoire, nous honorons leur mémoire en promouvant le respect des droits humains partout où ils sont menacés », a-t-il écrit.

Étrange écho du passé, de brèves manifestations – rapidement censurées sur la toile – ont eu lieu fin mai au sein de plusieurs universités à Pékin et à Tianjin, dont celle de Beida (cf photo) qui a vu naître le mouvement de 89. Quelques milliers d’étudiants se sont réunis pour dénoncer la rigidité des mesures sanitaires (interdiction de quitter leurs dortoirs, mur de séparation…) appliquées sur leurs campus respectifs.

Les autorités, bien conscientes que l’histoire à une fâcheuse tendance à se répéter, ont finalement assoupli les restrictions entravant les mouvements des étudiants, de peur que « des ennemis » (du Parti) associent ces manifestations à « l’incident du 6.4 ». 

Certes, un parallèle entre les deux évènements de 33 ans d’écart est tentant. Cependant, les manifestations de 1989, déclenchées par la mort du réformiste Hu Yaobang, réclamaient davantage de démocratie et de libertés. Celles de 2022 sont beaucoup plus modestes en taille et en revendications, se limitant aux problèmes rencontrés par les étudiants en période de rebond épidémique.

Finalement, on ne peut s’empêcher de penser que même s’ils apprenaient la vérité sur le Printemps de Pékin, les jeunes Chinois, à qui on serine que le « socialisme aux caractéristiques chinoises » est supérieur aux démocraties occidentales, se sentiraient probablement moins concernés par cette page de l’histoire qui remonte à avant leur naissance, que par le confinement draconien imposé à Shanghai (et bien d’autres villes). Pour eux, c’est l’exemple le plus concret et le plus récent de ce que le Parti est capable de faire lorsque la situation lui échappe…


Monde de l'entreprise : La glace au Maotai, l’incontournable de l’été ?
La glace au Maotai, l’incontournable de l’été ?

Indispensable des banquets et dîners d’affaires en Chine, le célèbre alcool de sorgho, Maotai (茅台酒), veut se refaire une image auprès des jeunes consommateurs en débarquant sur le marché de la crème glacée.

En partenariat avec le géant laitier Mengniu, la distillerie du Guizhou a débuté fin mai la commercialisation de glaces aromatisées au Maotai avec 14 parfums au choix (vanille, chocolat, matcha, prune verte, tiramisu etc…). Fabriquées à base de 50 ml de liqueur par litre de lait, elles sont interdites à la vente aux mineurs et leur consommation est déconseillée avant de prendre le volant.

Étant donnée la notoriété du Maotai, la nouvelle n’est pas passée inaperçue. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les avis sont partagés. Une majorité d’internautes trouve que le prixà partir de 39 yuans la boule de glace, plus cher que les Häagen-Dazs – est bien trop élevé.

Pourtant, comparée au prix d’une bouteille de spiritueux (1499 yuans en moyenne et jusqu’à 16 000 yuans pour les plus vieux millésimes), la glace fait figure de produit d’appel. « Je ne peux pas me permettre d’acheter une bouteille de Maotai… Par contre, je peux me payer une glace au Maotai », se réjouit un internaute.

Au plan gustatif aussi, la glace au Maotai ne fait pas l’unanimité. Certains doutent que son goût floral, caoutchouteux ou de lessive, selon les palais, soit un choix judicieux… « Mais il existe bien des glaces rhum – raisins ! », rétorquent les fans.

Finalement, même si ces glaces font un flop, la santé financière de son producteur, Kweichow Moutai, ne devrait pas trop en souffrir. Fondée en 1999, la distillerie est aujourd’hui valorisée à plus de 336 milliards de $, devenant ainsi la deuxième société chinoise en termes de capitalisation boursière, derrière Tencent (441 milliards de $) et devant Alibaba (256 milliards de $). Et la compagnie ne connaît pas la crise (de la Covid-19), puisqu’elle a enregistré une hausse de ses profits de 24% au 1er trimestre 2022 et des ventes à hauteur de 33 milliards de yuans – un record ! Alors, que ce soit en bouteille ou en crème glacée, le Maotai a encore de beaux jours devant lui…


Chiffres de la semaine : « 15% du prix consacré à l’emballage, 2 millions de tonnes d’uranium, 11,9 millions de candidats au Gaokao »
« 15% du prix consacré à l’emballage, 2 millions de tonnes d’uranium, 11,9 millions de candidats au Gaokao »

Pas plus de 15% : c’est la part maximum que pourra représenter l’emballage (limité à trois couches) dans le prix de vente des boitescadeaux de « zòng zi » (粽子). Ces boulettes de riz gluant, farcies et enveloppées dans des feuilles de bambou, sont traditionnellement dégustées à l’occasion de la fête des bateaux-dragons, qui est tombée le 3 juin cette année. Les mêmes règles s’appliqueront aux « gâteaux de lune », offerts lors de la fête de la mi-automne. Ce règlement est censé mettre le holà aux emballages « excessifs et extravagants » qui ont permis aux vendeurs d’accroître leurs marges sur la vente de ces gourmandises, pourtant fabriquées à base d’ingrédients très bon marché.

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2 millions de tonnes d’uranium : c’est la taille du gisement qu’auraient découvert des ingénieurs de la CNNC (Compagnie Nucléaire Nationale Chinoise) à une profondeur inédite de 3000 mètres. Ces réserves représenteraient dix fois les stocks chinois actuels et pourraient mettre la Chine sur un pied d’égalité avec son grand rival australien, l’une des nations les plus riches en combustible nucléaire. Si les méthodes et les coûts d’extraction sont encore incertains, c’est une nouvelle importante pour le pays dont l’arsenal atomique ne cesse de se développer malgré une promesse de non-prolifération, et qui ambitionne de construire 150 réacteurs nucléaires supplémentaires d’ici 2035. À ce jour, seul un tiers de la consommation chinoise en uranium provient de ses propres mines, considérées comme relativement pauvres et complexes à exploiter. Pour le reste, elle s’approvisionne dans des pays tels que l’Australie, le Kazakhstan et le Canada. À long terme, ces stocks auraient donc le potentiel de permettre à la Chine de réduire sa dépendance envers ses fournisseurs étrangers.

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11,93 millions : c’est le nombre de candidats qui passeront l’examen tant redouté du Gaokao entre le 7 et le 10 juin. Cela représente une hausse de 10,6% (1,15 million de plus) par rapport à l’an passé – un nouveau record. En cause, non pas les effets d’un baby-boom, mais l’augmentation continue du taux de scolarisation au secondaire. Notons au passage que cette promotion 2022 aura passé l’essentiel de ses trois années de lycée sous la contrainte épidémique (port du masque, tests PCR réguliers, cours en ligne…). Pas sûr que les correcteurs soient plus cléments pour autant !


Vocabulaire de la semaine : « Tests PRC, normalisation, coûts, protester, universités, Maotai, glaces »
« Tests PRC, normalisation, coûts, protester, universités, Maotai, glaces »
  1. Expert : 专家 ; zhuānjiā (HSK 5)
  2. Considérer : 认为 ; rènwéi (HSK 3)
  3. Gouvernement : 政府 ; zhèngfǔ (HSK 5)
  4. Puisque : 既然 ; jìrán (HSK 4)
  5. Normalisation : 常态化 ; chángtài huà
  6. Test d’acide nucléique (PCR) : 核酸检测 ; hésuān jiǎncè
  7. Dynamique (mouvement) : 动态 ; dòngtài (HSK 6)
  8. Eradiquer (une maladie), restaurer : 清零 ; qīng líng
  9. Voie, itinéraire : 路线 ; lùxiàn
  10. Prendre en charge : 负担 ; fùdān (HSK 6)
  11. Frais, coûts, dépenses : 费用 ; fèiyòng

专家认为,中国政府既然要走常态化核酸检测动态清零路线,就应该负担起检测费用。

Zhuānjiā rènwéi, zhōngguó zhèngfǔ jìrán yào zǒu chángtài huà hésuān jiǎncè de dòngtài qīng líng lùxiàn, jiù yīnggāi fùdān qǐ jiǎncè fèiyòng.

« Les experts estiment que puisque le gouvernement chinois veut suivre la voie d’éradication dynamique en normalisant les tests PCR, il devrait prendre en charge le coût des tests ».

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  1. Anniversaire (d’un évènement) : 周年 ; zhōunián (HSK 6)
  2. Incident, évènement : 事件 ; shìjiàn (HSK 6)
  3. Récemment : 近期 ; jìnqí
  4. Université : 大学 ; dàxué
  5. Successivement, à la suite : 相继 ; xiāngjì
  6. Avoir lieu : 发生 ; fāshēng (HSK 4)
  7. Etudiant, élève : 生学 ; xuéshēng (HSK 1)
  8. Collectif : 集体 ; jítǐ (HSK 5)
  9. Protester, manifestation : 抗议 ; kàngyì (HSK 6)
  10. Raison, motif, cause : 原因 ; yuányīn (HSK 4)
  11. Etre mécontent, insatisfait : 不满 ; bùmǎn
  12. Extrême, radical : 极端 ; jíduān (HSK 6)
  13. Lutte, prévention épidémique : 防疫 ; fángyì
  14. Mesures : 措施 ; cuòshī (HSK 5)

“六四”事件33 周年将至,近期北京几所大学相继发生学生集体抗议事件,原因不满政府极端防疫措施

“Liùsì” shìjiàn 33 zhōunián jiāng zhì, jìnqí běijīng jǐ suǒ dàxué xiāngjì fāshēng xuéshēng jítǐ kàngyì shìjiàn, yuányīn shì bùmǎn zhèngfǔ jíduān fángyì cuòshī .

« Le 33ème anniversaire de l’incident du « 4 juin » approche. Récemment, des manifestations collectives d’étudiants, mécontents des mesures extrêmes de lutte contre l’épidémie prises par le gouvernement, ont eu lieu dans plusieurs universités de Pékin ».

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  1. Maotai (alcool blanc) : 茅台酒 ; Máotái jiǔ
  2. Associer, assortir : 搭配 ; dāpèi (HSK 6)
  3. Glace, crème glacée : 冰淇淋 ; bīngqílín (HSK 4)
  4. Réseaux sociaux : 社交媒体 ; shèjiāo méitǐ
  5. Internautes : 网民 ; wǎngmíng
  6. Evaluation, appréciation : 褒贬 ; bāobiǎn
  7. Varier, fluctuer : 不一 ; bù yī
  8. Exprimer, indiquer, dire : 表示 ; biǎoshì (HSK 6)
  9. Essayer, goûter : 尝试 ; chángshì (HSK 4)
  10. Prix : 价格 ; jiàgé (HSK 4)
  11. Cher, précieux : 贵 ; guì (HSK 2)
  12. Etre considéré, classifié comme : 属于 ; shǔyú (HSK 5)

茅台酒也能搭配冰淇淋?在社交媒体上,网民对茅台冰淇淋褒贬不一。有人表示很想尝试,也有人认为价格,还有人认为茅台做冰淇淋属于自降身价。

Máotái jiǔ yě néng dāpèi bīngqílín? Zài shèjiāo méitǐ shàng, wǎngmíng duì máotái bīngqílín bāobiǎn bù yī. Yǒurén biǎoshì hěn xiǎng chángshì, yěyǒurén rènwéi jiàgé hǎo guì, hái yǒu rén rènwéi máotái zuò bīngqílín shǔyú zì jiàng shēnjià.

« Le Maotai peut-il également être associé à de la glace ? Sur les réseaux sociaux, les internautes sont mitigés dans leur évaluation de la glace au Maotai. Certaines personnes déclarent vouloir la goûter, d’autres trouvent que le prix est trop cher et qu’elle peut être considérée comme une auto-dépréciation de l’image de marque de Maotai ».


Petit Peuple : Xianyang (Shaanxi) – Pommes d’amour
Xianyang (Shaanxi) – Pommes d’amour

En ces temps difficiles où l’épidémie de Covid-19 et la politique Zéro associée charrient chaque jour son lot de restrictions et de mauvaises nouvelles, rien ne vaut une belle histoire d’amour pour nous faire rêver et garder bon moral.

Notre Blanche Neige habite Baoji, au sud-ouest de la province du Shaanxi et s’appelle Zhao Xiaoqing, cheveux noirs, teint d’albâtre, vendeuse des pommes familiales sur Douyin, la version chinoise de TikTok. Mais, à 28 ans, le Prince Charmant se fait attendre…

Pressée par sa famille, la belle se soumet à des rendez-vous, organisés pour elle par des proches qui jouent les entremetteurs. Zhao Xiaoqing et sa famille passent au peigne fin les études, le salaire, les photos des prétendants.

Celles d’un certain Zhao Fei  ne le présentent pas sous son meilleur profil mais qu’importe, Zhao Xiaoqing accepte de le rencontrer pour un premier rendez-vous. La prévenance de Zhao Fei et les cadeaux à son égard et envers ses parents la décident à accepter un deuxième rendez-vous.

Un soir de décembre 2021, la voici donc en route pour un dîner chez lui, dans la ville de Xianyang, à deux heures de route de Baoji. Sous les traits des autorités sanitaires locales ici, le destin ne peut s’empêcher de s’en mêler. Inquiets d’une flambée de cas de Covid-19 et particulièrement zélés, ils décident de mettre la ville en confinement strict, à effet immédiat !

Voici Zhao Xiaoqing bloquée chez son prétendant, situation gênante si elle en est ! En cohabitation forcée, les deux jeunes gens apprennent à se connaître et les miracles de l’amour font le reste, soufflant à Zhao Xiaoqing ce bel aveu : « Je chéris cet amour entre nous. C’est la plus belle récolte de cette année 2021 pour moi ».

Après un mois confinés ensemble, l’annonce de leurs fiançailles et un mariage en préparation captivent les internautes. Le véritable amour existe donc s’emballent certains, quand d’autres jouent les Cassandre et doutent de la longévité de cette union…

Car toutes les «Lockdown Stories » ne se terminent pas de manière aussi romantique, en témoigne celle racontée par une certaine mademoiselle Wang, confinée malgré elle à Zhengzhou, dans l’appartement du jeune homme avec lequel sa mère avait arrangé un rendez-vous. Le soupirant, peu causant, sans grand talent culinaire et quelque peu idiot (木头人 ; mùtou rén, « tête de tronc d’arbre » ) selon la belle, n’a pas réussi à transformer l’essai, au grand dam de ses parents.

Car les parents ne sont jamais très loin des histoires de cœur de leurs rejetons, œuvrant en coulisses, donnant leurs avis, hâtant l’engagement. Ceux de notre Prince Charmant de Xianyang n’habitent-ils pas avec leur fils, aux premières loges de l’idylle naissante ? Au bout d’une semaine déjà, les voici qui parlent mariage, cachant mal leur impatience à caser leur fils chéri. À force de vendre des pommes en ligne pour l’un, avec le soutien de l’autre et sa tendre veille, Blanche Neige et son prince auraient-ils fini par « croquer la pomme » plus vite que prévu ?

Reste à leur souhaiter une vie heureuse et de nombreux enfants (au moins trois pour contenter le gouvernement et l’économie nationale) et ne pas sous-estimer le rôle des pommes dans cette histoire… Dans cette belle province du Shaanxi qui accueillit Mao et ses compagnons de la Longue Marche en octobre 1935, une pomme, bleue cette fois*, avait déjà montré l’étendue de ses pouvoirs et de quoi elle était capable !

* Pomme Bleue (蓝苹) était le nom de scène de Jiang Qing, la dernière femme de Mao Zedong.

Par Marie-Astrid Prache

Retrouvez son carnet de confinement shanghaien sur Linkedin !


Rendez-vous : Semaines du 6 juin au 28 août 2022
Semaines du 6 juin au 28 août 2022

7-9 juin, Shenzhen : INDUSTRIAL AUTOMATION SHENZHEN 2022, Salon international pour l’automatisation des procédés. REPORTE.

13-17 juin, Pékin : CIMES 2022, Salon chinois international de la machine-outil et des outils. REPORTE.

21-23 juin, Shanghai : BIOPH CHINA 2022, Salon de la pharmacologie et des biotechnologies. BIOPH CHINA rassemble compagnies pharmaceutiques, institutions et organismes de recherche. REPORTE au 20 au 22 décembre.

22-24 juin, Shanghai : PROPAK CHINA 2022, Salon spécialisé dans la transformation alimentaire et l’emballage. REPORTE au 8 au 10 novembre.

23-26 juin, Jinan : CHINA (JINAN) INTERNATIONAL POWER TRANSMISSION & CONTROL TECHNOLOGY 2022, Salon chinois international de la transmission de puissance et des technologies de contrôle.

26-29 juin, Shanghai : EXPO LIGHTING 2022, Salon de l’industrie de l’éclairage. REPORTE au 25 au 28 août.

26-29 juin, Shanghai : HDE – ECOBUILD CHINA 2022, Salon de la construction et du bâtiment durable. REPORTE du 25 au 27 août à Nankin.

27-30 juin, Shenzhen : ITES EXHIBITION (SIMM) 2022, ITES China est le grand salon des technologies et d’équipements de fabrication de pointe : électronique 3C, dispositifs médicaux, batteries lithium, semi-conducteurs, textiles, impression, emballage, logistique, machines à bois…

28 juin-1er juillet, ShanghaiMARINTEC CHINA 2022, Salon international et conférence sur l’industrie maritime. REPORTE du 7 au 10 décembre.

6-9 juillet, Tianjin : BICES 2022, Salon international et séminaire sur les machines de construction et d’industrie minière en Chine.

13-15 juillet, Pékin : BEIJING INFOCOMM CHINA 2022, exposition qui présente les inventions des TIC les plus avancées et les plus demandées au monde, ainsi que des opportunités de formation. REPORTE.

13-15 juillet, Chengdu : IE EXPO CHENGDU 2022, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie.

13-15 juillet, Shanghai : PRODUCTRONICA CHINA 2022, Salon international de la production électronique.

16-18 juillet, Urumqi : IME XINJIANG 2022, Salon international de l’industrie minière en Chine.

18-22 juillet, Qingdao : QINGDAO INDUSTRIAL AUTOMATION & INSTRUMENTS EXPO 2022, Salon international de Qingdao pour l’automatisation et l’instrumentation industrielles.

19-22 juillet, Shanghai : SILE – LED SHANGHAI 2022Salon chinois international de l’éclairage et des technologies industrielles des LEDs.

21-23 juillet, Suzhou : NEPCON CHINA 2022, Salon international des matériaux et équipements pour semi-conducteurs.

27-29 juillet, Shanghai : HEATEC 2022, Salon international des technologies de génération de chaleur.

28-30 juillet, Pékin : CHINA MARITIME BEIJING 2022, Salon international des technologies et équipements offshore.

3-5 août, Pékin : CHINA LNG & GAS INTERNATIONAL EXHIBITION & CONFERENCE 2022, Salon international de l’industrie du GNL et du gaz en Chine.

3-5 août, CantonWATERTECH GUANGDONG 2022, Salon international de la gestion de l’eau.

4-7 août, Shanghai : HOTELEX – FINEFOOD 2022, Salon international de l’agro-alimentaire destiné à l’industrie hôtelière. 

9-10 août, Canton : WBE – WORLD BATTERY INDUSTRY EXPO 2022, Salon international de l’industrie des batteries.

10-12 août, Canton : POWER EXPO 2022, Salon international des équipements et technologies de l’énergie en Asie-Pacifique.

10-12 août, Canton : ALUMINIUM CHINA 2022, Salon asiatique de l’industrie de l’aluminium. Matières premières, produits finis et semi-finis. Approvisionnement, échanges, mise en réseau.

16-18 août, Pékin : TOPWINE CHINA 2022, Salon international du vin pour le nord de la Chine.

18-20 août, Chengdu : CAPAS CHENGDU 2022, Salon international des pièces automobiles et des services après-vente.

18-20 août, Shenzhen : CHINA SMART CARD AND RFID TECHNOLOGIES 2022, Salon international sur les technologies et applications de la carte à puce et à ses applications dans les produits et services.

21-24 août, Shanghai : ICMD 2022, Salon international de la conception et de la fabrication des appareils médicaux.