Le Vent de la Chine Numéro 21 (2023)

du 11 au 17 juin 2023

Editorial : Visites en série
Visites en série

Quatre mois après l’affaire du « ballon-espion », la visite à Pékin du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a enfin été reprogrammée (18 juin). Il emboîtera ainsi le pas à une vingtaine de patrons de multinationales américaines (Apple, Intel, General Motors, Goldman Sachs, JPMorgan, Starbucks…) qui se sont succédés les uns après les autres en Chine ces derniers mois et pour lesquels, il faut le dire, les dirigeants chinois ont montré nettement plus d’enthousiasme.

Dernière visite en date : celle d’Elon Musk, le charismatique et controversé fondateur de Tesla et de SpaceX. Comme pour tous les autres PDG, ce déplacement était son premier voyage dans l’Empire du Milieu (ou plutôt de la voiture électrique) depuis plus de trois ans. Il s’agissait de retrouver sa « giga-factory » shanghaienne, mais aussi de prendre contact avec la nouvelle équipe dirigeante. M. Musk a ainsi été reçu par le vice-premier ministre exécutif, Ding Xuexiang, un proche du président Xi Jinping, et une flopée de ministres (de l’industrie, du commerce…). Le milliardaire a également rencontré le nouveau secrétaire général du Parti de Shanghai, Chen Jining, qui l’a encouragé à poursuivre ses investissements dans la ville. Justement, Mr Musk avait annoncé en avril la construction d’une usine de batteries destinées à ses Tesla. Il a également été un temps question d’une seconde ligne de production, mais le constructeur aurait renoncé pour le moment, faute d’avoir obtenu les autorisations nécessaires de la part des autorités ou de perspectives de ventes suffisantes sur le segment premium, selon les différentes rumeurs.

Lors d’un entretien (cf photo), Qin Gang, ministre des affaires étrangères et ex-ambassadeur aux Etats-Unis, aurait assuré à Elon Musk que la Chine va continuer d’améliorer l’environnement d’affaires pour les investisseurs étrangers, ce à quoi le milliardaire lui aurait répondu que « les intérêts de la Chine et des Etats-Unis sont liés, indissociables, comme des frères siamois » et qu’il s’opposait à tout découplage entre les deux pays. Connu pour son sens de la métaphore, le ministre aurait alors comparé les relations Chine-US à la conduite d’une Tesla, « qui exige de tenir le volant correctement, de freiner à temps pour éviter toute conduite dangereuse et d’appuyer sur l’accélérateur au bon moment ».

Mis à part cet échange rapporté par un communiqué du ministère, Elon Musk n’a fait aucune autre déclaration publique durant sa visite. Le nouveau propriétaire de Twitterplateforme censurée en Chine mais sur laquelle les médias d’Etat et les diplomates chinois sont très actifs – s’est également retenu de publier quoique ce soit durant tout son séjour de 72h, ce qui n’est pas exactement dans ses habitudes. Même silence assourdissant sur Weibo.

L’excentrique milliardaire n’est pas le seul patron à avoir choisi de faire profil bas, de peur de dire quelque chose qui puisse déplaire à Pékin ou de se faire mal voir à Washington. Ses confrères ont adopté la même stratégie : exit les prises de parole en public, les évènements médiatiques ou encore les interviews accordées à la presse. Uniquement des réunions à huis clos avec les dirigeants chinois ou des partenaires d’affaires. D’ailleurs, pour la plupart d’entre eux, la priorité du moment n’est pas de se lancer dans de nouveaux projets, mais de mener à bien ceux qui sont déjà en cours.

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi ces patrons d’entreprises marchent ainsi sur des œufs. La relation sino-américaine est au plus bas tandis que la situation autour de Taïwan reste extrêmement tendue. Le passage d’une nouvelle loi de contre-espionnage accompagnée d’une campagne visant des cabinets d’audits et de conseils étrangers au nom de l’impératif de « sécurité nationale » n’a rien arrangé.

Ces « CEO » auraient pourtant tort d’omettre de mentionner en privé leurs difficultés et inquiétudes, de peur de se retrouver dans le collimateur de Pékin. En effet, ces capitaines d’industries font partie des rares étrangers qui ont non seulement un accès aux dirigeants chinois, mais peut-être aussi une certaine influence sur eux, car ils sont perçus comme des porteurs d’investissements (que Pékin cherche désespérément à attirer) mais aussi comme des voix influentes pour s’opposer à toute politique anti-chinoise dans leurs pays respectifs. Ils sont donc dans une position unique pour faire passer des messages qui auraient autrement peu de chances d’être entendus. Il serait dommage de s’en priver.


Economie : La fraude statistique dans le viseur de Xi Jinping
La fraude statistique dans le viseur de Xi Jinping

Le combat de Pékin contre la fraude statistique continue. De passage dans le Shandong fin mai, le Président Xi Jinping a déclaré que « cette pratique induit non seulement en erreur les décideurs mais aussi nuit à la crédibilité du gouvernement ». Selon toute vraisemblance, le chef de l’Etat serait à l’initiative d’une nouvelle campagne de lutte contre la manipulation et la dissimulation des données statistiques (统计, tǒngjì) qui devrait durer un an, selon le magazine économique Caixin.

Le problème ne date pas d’hier. Dès 2017, trois gouvernements locaux avaient reconnu avoir gonflé leurs chiffres, les cadres profitant d’un changement d’équipe dirigeante pour se faire bien voir en dénonçant les méfaits de leurs prédécesseurs. Il y a d’abord eu le Liaoning, une des grandes régions de l’industrie lourde chinoise, qui a avoué avoir gonflé artificiellement son PIB régional d’environ 20 % entre 2011 et 2014. Dans la foulée, la Mongolie Intérieure a, elle aussi, reconnu avoir surévalué de 40 % sa production industrielle et de 26 % ses revenus fiscaux en 2016. Quant à la zone portuaire de Binhai à Tianjin, elle a finalement réduit d’un tiers le PIB de 2016 annoncé auparavant.

Le but de ces fraudes pour les cadres ? Créer une illusion de développement économique et ainsi espérer une promotion. Le problème est si répandu que certains analystes estiment que le PIB du pays aurait été surévalué d’au moins 2 points entre 2008 et 2016, et que l’erreur de calcul aurait tendance à augmenter chaque année. Pour rappel, Pékin s’est fixé un objectif de croissance d’environ 5% en 2023.

Bien conscient du problème, l’ex-premier ministre Li Keqiang, déclarait dès 2007 préférer se fier aux chiffres de consommation électrique, du fret ferroviaire et des prêts bancaires, jugés plus fiables que les statistiques officielles. Sauf que depuis, le phénomène s’est étendu au-delà des principaux agrégats économiques pour concerner des indicateurs tels que l’intensité énergétique, les ratios de financement en R&D ou encore la production de viande porcine, sur lesquels sont également évalués les cadres et qui leur permettent d’obtenir davantage de subventions de l’état central. C’est le résultat de l’ajout sous Xi Jinping de nombreux autres critères (environnementaux, lutte anti-pauvreté, autosuffisance alimentaire…) dans le système d’évaluation des cadres, de manière à poursuivre une croissance « qualitative ».

Les gouvernements locaux ne sont pas les seuls responsables de ces problèmes statistiques. Ces dernières années, certaines agences gouvernementales dont le BNS ont arrêté de publier certains indicateurs, de peur que leurs incohérences soient pointées du doigt. Ce paradoxe expose la situation délicate dans laquelle se trouve les statisticiens nationaux : d’un côté, ils ne peuvent pas reconnaître publiquement que les données du pays ne sont pas fiables, de l’autre, ils doivent lutter contre cette fraude endémique des cadres locaux qui ont à la fois les moyens et les incitatifs de fabriquer de faux chiffres pour en tirer un gain politique.

Le gouvernement central a toujours essayé de s’assurer de l’exactitude des données, mais les cadres locaux trouvent de nouvelles parades. Lorsque le BNS a déployé en 2012 un nouveau système de déclaration directe des entreprises visant à réduire l’intervention des statisticiens locaux, ces derniers se sont tout simplement assurés de dire aux entreprises quels chiffres rapporter.

La commission centrale de l’inspection de la discipline (CCDI) décrit « une supercherie collective perpétrée par les statisticiens locaux ». Un exemple donné par l’agence anti-corruption est celui d’une ville de l’est du pays, où les statisticiens ordonnaient aux compagnies de déclarer un revenu supérieur au seuil de 20 millions de yuans de façon à enjoliver la performance industrielle de la localité. Si les groupes n’obtempéraient pas, ils se voyaient privés de diverses subventions publiques et écartés de certains appels d’offres. 

Cette fois-ci, Pékin mise sur les nouvelles technologies, telles que le positionnement satellite, la consommation de données mobiles, ou encore en ayant recours à des drones pour réduire toute possibilité de trucage statistique.

Pourquoi la lutte contre la fraude statistique est-elle si importante aux yeux de Pékin ? Car cette pratique brouille la vision des décideurs. Or, adopter des mesures de relance économique efficaces nécessite d’avoir un aperçu clair et précis de l’état de l’économie. C’est d’autant plus crucial en ce moment alors que l’économie chinoise est à la peine et que les mesures de relance consenties jusqu’à présent ne semblent pas porter leurs fruits.

Cependant, en blâmant les cadres locaux, les entreprises et les statisticiens pour ces fraudes, le gouvernement central et ses dirigeants se positionnent en victimes de cette désinformation sans remettre en cause le système d’évaluation des cadres et celui qui attribue davantage de fonds, de subventions et de lignes de crédits aux collectivités qui déclarent de bonnes performances. Sans cette réforme en profondeur, la fraude statistique est vouée à perdurer. Une question demeure : même si Pékin obtient des données plus fiables et donc forcément moins reluisantes, serait-il prêt à les divulguer au public ? Rien n’est moins sûr…


Société : Les vendeurs ambulants font leur réapparition
Les vendeurs ambulants font leur réapparition

Alors que la vie reprend progressivement son cours après trois ans de restrictions sanitaires liées à la politique « zéro Covid », les marchands ambulants font leur grand retour dans les rues. Vendeurs de snacks, de livres, de gadgets électroniques, de fleurs, de jouets… Tous ont repris le jeu du chat et de la souris avec la police municipale pour espérer gagner quelques centaines de yuans par jour. Apparemment, le jeu en vaut la chandelle : les bonnes semaines, certains peuvent gagner davantage en vendant des bibelots qu’en allant travailler à l’usine. Il faut dire que le ralentissement économique est propice à ce genre de petit « business » : les Chinois sont plutôt réticents ces derniers temps à mettre la main au portefeuille (ou plutôt au « smartphone ») et font attention aux prix.

Chassés des trottoirs durant de longues années car ils « gâchaient le paysage urbain » et nuisaient à l’image de société « modérément prospère » que veut projeter le leadership, ces camelots sont à nouveau les bienvenus aujourd’hui, surtout dans les petites villes. C’est le cas de Zibo dans le Shandong, qui s’est bâti une réputation de destination touristique durant les congés du 1er mai grâce à ses vendeurs de brochettes.

Dans les grandes métropoles aussi, telles que Pékin et Shanghai, ils réapparaissent sous conditions sur les trottoirs ou aux abords des lieux touristiques. A Shenzhen, pôle technologique du pays, ils seront réautorisés dans les rues dès septembre prochain, alors qu’ils étaient bannis depuis 1999. A Lanzhou, dans le Gansu, des zones désignées vont être établies, manière selon les autorités « d’encourager l’entreprenariat ».

Ces initiatives reflètent la sévérité de la situation économique actuelle, mais aussi l’absence de solution des gouvernements locaux pour assurer une augmentation des salaires. Au premier trimestre 2023, le revenu des ménages n’a augmenté que de 3,8% par rapport à l’année précédente, bien derrière la croissance économique globale.

Malgré tout, cette résurgence des vendeurs à la sauvette n’est pas exactement du goût de Xi Jinping, qui s’était déjà prononcé contre leur présence, du moins à Pékin, en 2020, contre l’avis de l’ex-premier ministre Li Keqiang, pour qui ils représentaient « la vitalité du pays ». Lors de sa dernière visite à Xiong’an, son projet de ville-modèle, le chef d’Etat a déclaré que « la capitale est avant tout le cœur politique du pays, pas un brouhaha où l’économie ambulante et les manufactures dans les hutongs sont autorisées » (首都首先是政治中心,不是’大杂烩’,不能’胡同里办工厂’、搞’地摊经济’). A Yin Li, secrétaire du Parti de la municipalité et Yin Yong, maire de Pékin – tous deux des fidèles de Xi Jinping – d’en prendre note…

Cela ne devrait pas suffire à dissuader les vendeurs à qui ces revenus permettent de boucler les fins de mois ou tout simplement de leur assurer un emploi, alors que le chômage, particulièrement chez les jeunes (20,4% selon les chiffres officiels au mois d’avril), n’a jamais été aussi élevé. C’est ce qui explique que l’on retrouve sur la rue de nombreux colporteurs d’une vingtaine d’années, et c’est bien là la nouvelle tendance.

L’autre nouveauté tient à la nature des biens et services vendus : depuis quelques temps, de jeunes diplômés se mettent à vendre leurs connaissances dans la rue, pessimistes quant à la valeur de leur diplôme et de leurs perspectives d’emploi. On voit donc des étudiants en psychologie offrir des consultations en pleine rue ou encore des aspirants avocats distribuer des conseils légaux aux passants. La plupart apprécient la flexibilité qu’offrent ces petits boulots qui leur permettent aussi d’être davantage indépendants financièrement. Cela tombe bien, la presse officielle leur serine ces derniers mois d’être ouverts à des plans de carrière « alternatifs », même si on doute que devenir marchand ambulant est ce qu’elle avait en tête !


Vocabulaire de la semaine : « Frais de scolarité, C919, Union européenne, sondage »
« Frais de scolarité, C919, Union européenne, sondage »
  1. Crise immobilière : 地产危机, dìchǎn wēijī
  2. Croissance économique : 经济增长, jīngjì zēngzhǎng
  3. Prevention épidémique : 防疫, fángyì
  4. Gouvernement local (région): 地方政府, dìfāng zhèngfǔ
  5. Faire face à, être confronté à : 面临, miànlín
  6. Austérité budgétaire : 财政紧缩, cáizhèng jǐnsuō
  7. Science et ingénieurie: 理工, lǐgōng
  8. Frais de scolarité : 学费, xuéfèi
  9. Augmenter : 提高, tígāo (HSK 3)
  10. Sciences humaines : 文科, wénkē

在经历了房地产危机经济增长低迷以及三年的防疫封控之后,中国地方政府面临财政紧缩,在这一背景下,中国大学学费上涨。上海的华东理工大学将一些主修理工科以及体育的新生学费提高了54%,达到每年7700元,文科的学费则提高了30%。

Zài jīnglìle fángdìchǎn wéijī, jīngjì zēngzhǎng dīmí yǐjí sān nián de fángyì fēng kòng zhīhòu, zhōngguó dìfāng zhèngfǔ miànlín cáizhèng jǐnsuō, zài zhè yī bèijǐng xià, zhōngguó dàxué xuéfèi shàngzhǎng. Shànghǎi de huádōng lǐgōng dàxué jiāng yīxiē zhǔ xiūlǐgōng kē yǐjí tǐyù de xīnshēng xuéfèi tígāole 54%, dádào měinián 7700 yuán, wénkē de xuéfèi zé tígāole 30%.

Les frais de scolarité des universités chinoises ont augmenté, dans un contexte d’austérité budgétaire des gouvernements locaux, après avoir traversé une crise immobilière, une croissance économique morose et trois années de restrictions liées à la prévention épidémique. L’Université des sciences et technologies de la Chine de l’Est à Shanghai a augmenté les frais de scolarité des étudiants de première année se spécialisant en sciences et en éducation physique de 54 %, atteignant 7700 yuans par an. Les frais de scolarité des étudiants en sciences humaines ont quant à eux augmenté de 30 %.

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  1. Avion transportant des passagers: 客机, kèjī
  2. Approximativement : 大约, dàyuē (HSK 4)
  3. Transporter : 运送, yùnsòng
  4. Actuellement : 目前, mùqián (HSK 5)
  5. Commercial (vol ~): 商业 (~飞行), shāngyè (~fēixíng) (HSK 5)
  6. Pas encore : 尚未, shàngwèi
  7. Obtenir : 获得, huòdé (HSK 4)
  8. Certification : 认证, rènzhèng
  9. Répondre à, satisfaire à : 满足, mǎnzú
  10. Besoin : 需求, xūqiú (HSK 6)

据中国官方媒体报道,中国东方航空的这架C919客机于5月28日将大约130名乘客从上海运送至北京。这架飞机由中国国有航空制造商——中国商用飞机公司制造,是目前唯一一架用于商业飞行的C919飞机。C919尚未获得国际适航认证,但随着时间推移,它可以满足中国国内对单通道飞机日益增长的需求

Jù zhōngguó guānfāng méitǐ bàodào, zhōngguó dōngfāng hángkōng de zhè jià C919 kèjī yú 5 yuè 28 rì jiāng dàyuē 130 míng chéngkè cóng shànghǎi yùnsòng zhì běijīng. Zhè jià fēijī yóu zhōngguó guóyǒu hángkōng zhìzào shāng——zhōngguó shāngyòng fēijī gōngsī zhìzào, shì mùqián wéi yīyī jià yòng yú shāngyè fēixíng de C919 fēijī.C919 shàngwèi huòdé guójì shì háng rènzhèng, dàn suízhe shíjiān tuīyí, tā kěyǐ mǎnzú zhōngguó guónèi duìdān tōngdào fēijī rìyì zēngzhǎng de xūqiú.

Selon les médias officiels chinois, la compagnie aérienne China Eastern Airlines a transporté le 28 mai environ 130 passagers de Shanghai à Pékin à bord de son avion C919. Cet avion est fabriqué par le constructeur aéronautique chinois à capitaux publics, la Commercial Aircraft Corporation of China (COMAC), et est actuellement le seul C919 utilisé pour des vols commerciaux. Le C919 n’a pas encore obtenu la certification internationale de navigabilité, mais avec le temps, il pourra répondre à la demande croissante en Chine pour des avions monocouloirs.

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  1. Union européenne : 欧盟, Ōuméng
  2. Membre : 成员, chéngyuán (HSK 6)
  3. Sondage, enquête : 调查, diàochá (HSK 4)
  4. Considérer : 视为, shìwéi
  5. Partenaire de coopération : 合作伙伴, hézuòhuǒbàn
  6. Militaire : 军事, jūnshì (HSK 5)
  7. Conflit : 冲突, chōngtū (HSK 6)
  8. Soutenir, être en faveur de : 支持, zhīchí (HSK 4)
  9. Maintenir, conserver : 保持, bǎochí (HSK 5)
  10. Neutralité : 中立, zhōnglì (HSK 6)

欧洲对外关系委员会在4月份对11个欧盟成员国的6000多人进行的调查显示但大多数欧洲人仍将中国主要视为“一个必要的合作伙伴”。民意调查显示,如果两个大国之间的军事冲突升级,所有11个国家的大多数人都不愿意支持美国对抗中国,而是希望保持中立

Ouzhōu duìwài guānxì wěiyuánhuì zài 4 yuèfèn duì 11 gè ōuméng chéngyuán guó de 6000 duō rén jìnxíng de diàochá xiǎnshì dàn dà duōshù ōuzhōu rén réng jiàng zhōngguó zhǔyào shì wéi “yīgè bìyào de hézuò huǒbàn”. Mínyì diàochá xiǎnshì, rúguǒ liǎng gè dàguó zhī jiān de jūnshì chōngtú shēngjí, suǒyǒu 11 gè guójiā de dà duōshù rén dōu bù yuànyì zhīchí měiguó duìkàng zhōngguó, ér shì xīwàng bǎochí zhōnglì.

Selon une enquête menée en avril par le Service européen des affaires étrangères auprès de plus de 6 000 personnes dans 11 États membres de l’Union européenne, la plupart des Européens considèrent toujours la Chine comme « un partenaire de coopération nécessaire ». Les sondages d’opinion montrent que si un conflit militaire entre les deux grandes puissances venait à s’intensifier, la majorité des personnes dans les 11 pays ne souhaiteraient pas soutenir les États-Unis dans leur confrontation avec la Chine, mais préféreraient rester neutres.


Podcast : 43ème épisode des Chroniques d’Eric : « Pékin, tant qu’il y aura des pierres « 
43ème épisode des Chroniques d’Eric : « Pékin, tant qu’il y aura des pierres « 

Venez écouter l’épisode 43 des « Chroniques d’Éric », journaliste en Chine de 1987 à 2019 et fondateur du Vent de la Chine.

Episode 43 des « Chroniques d’Éric » :  » Pékin, tant qu’il y aura des pierres… « 

34 ans c’est long… et pourtant, le printemps de Pékin en mai-juin 1989 m’apparait comme si c’était hier… A l’époque, le régime autoritaire avait radicalement fermé la porte à 10 années d’expériences démocratiques, pour se raccrocher à son vieux dogme de la dictature du prolétariat et du monopole du parti sur le pouvoir.

30 ans plus tard, ce même régime a commis ce qui paraissait inimaginable à l’époque : confisquer les libertés de Hong Kong, violant sa propre promesse de les respecter un demi-siècle. Je vous propose une petite promenade à travers l’histoire, et voir comment le souvenir du massacre de Tiananmen reste perpétué à travers la turbulente « région administrative spéciale » ! 

Tous ces épisodes, inspirés par mes souvenirs et l’actualité, n’ont que le double but de vous amuser et faire découvrir la Chine.  – Eric Meyer

Suivez dès à présent les « Chroniques d’Eric » via le flux RSS ou sur Apple Podcast !

Petit Peuple : Zhejiang – Luo Shujian, un père admirable
Zhejiang – Luo Shujian, un père admirable

Être père, Luo Shujian en rêvait depuis longtemps. Il avait tout fait plus lentement que les autres, parler, marcher, lire, compter. Ses parents se souviennent de leur petit dernier, moqué à l’école pour sa petite tête et sa sensibilité, incapable de faire du mal à quiconque, un chat errant ou un autre enfant.

Dans son village des montagnes de la province du Zhejiang, il n’a pas cédé à l’attrait des grandes villes, s’est trouvé un emploi de coursier, avalant les kilomètres à petites foulées pour livrer près de 200 colis chaque jour. En âge de se marier, le profil de Luo n’attirait pas les filles mais il s’en fichait. La perle rare, il avait fini par la trouver en livrant un paquet au village d’à côté. Une tâche de naissance sur la moitié du visage, Zhang faisait jaser, on la disait immariable et marquée du mauvais œil. Luo n’a vu que son beau sourire. Ils partageraient la même indifférence pour le qu’en dira-t-on et ils seraient heureux. Une fois mariés, l’enfant s’est fait attendre, donnant raison aux commérages. Et puis, un soir d’hiver, Zhang donna naissance à un garçon, Bo. L’accouchement fut long, trop long. Le bébé suffoquait, ne respirait plus. Quinze minutes de réanimation l’ont sauvé mais les séquelles laissées au cerveau sont irrémédiables.

Au fil des premières années de vie de Bo, ses parents découvrent l’ampleur des dégâts : paralysie cérébrale, retards moteurs qui le laissent au stade d’un enfant de 2 ans pour le restant de sa vie, épilepsie chronique, autisme… Nuits sans sommeil, consultations auprès de spécialistes pour trouver des solutions, les factures s’accumulent, les salaires de Luo et Zhang y passent et les ragots vont bon train. Ils tiennent bon. Une petite fille leur vient sans mauvaise surprise, Lulu, un rayon de soleil. Chaque matin, ils partent travailler, laissant Bo à la garde des grands-parents, dans une pièce aménagée pour lui et chauffée tout l’hiver. Un petit trampoline, des peluches, des tapis matelassés au sol, Bo passe ses journées là, un casque de moto sur la tête pour éviter qu’il ne se morde les mains ou qu’il ne se blesse la tête en cas de crise. Il ne sait pas parler, ni mâcher, marche difficilement.

Un matin de 2015, Luo découvre sur WeChat un documentaire sur l’américain Dick Hoyt et les 1 000 marathons et triathlons effectués en poussant son fils Rick, atteint de paralysie cérébrale. C’est une révélation. Luo se met à courir, une heure par jour avant ses livraisons, suivi par une heure d’exercices. Il court le week-end, trouve un fauteuil adapté pour Bo et c’est parti ! Depuis 2015, père et fils, surnommés la « team Hoyt chinoise », ont participé à plus de 50 marathons, souvent pour lever des fonds en faveur d’une meilleure prise en charge des autistes en Chine.

Des baskets aux pieds et le fauteuil de Bo au bout des bras, Luo l’introverti se confronte au monde et se découvre une ténacité cachée. Dans sa poussette spéciale, Bo agite les mains et sourit, ravi de la foule autour de lui. À ceux qui désapprouvent et accusent Luo d’exhiber son fils pour sa gloriole personnelle, Luo aimerait répondre qu’ils les envient d’avoir un enfant normal qui les appelle « Papa ». Que transmettre à un fils de 14 ans au cerveau figé dans celui d’un enfant de deux ans ? En courant, Luo a trouvé. Il lui montre ce qu’est l’endurance et le courage, le sens de l’effort et la douleur. Il lui apprend à oser, à pleurer, à tomber, à se relever, à croire en ses rêves, à penser toujours aux plus faibles, à ne jamais laisser tomber. Lulu l’a bien compris elle aussi, qui vient courir avec son père et l’encourage, ces derniers mois, à continuer l’entraînement malgré des horaires de travail de plus en plus lourds.

Le soir, exténué par sa journée, Luo trouve encore la force de jouer avec ses enfants. Si Bo ne dit pas « Papa », il se jette quand même sur lui et le serre dans ses bras.

Luo ne regrette rien, la décision de garder Bo était la bonne. Le corps malingre de son fils pressé contre le sien lui a fait découvrir, jusqu’à l’extrême, ce que veut dire être père. C’est avoir la force et le courage d’un super-héros, c’est pousser son enfant à oser, à découvrir le monde et lui prêter son corps s’il ne peut le faire seul, et c’est, au bout de la fatigue, se découvrir tendre et doux comme l’eau (柔情似水, róu qíng sì shuǐ), aussi passionnément dévoué à ses enfants qu’une mère peut l’être.

À tous les pères de Chine et d’ailleurs, bonne fête !

Par Marie-Astrid Prache


Rendez-vous : Semaines du 12 juin au 31 juillet
Semaines du 12 juin au 31 juillet

9-12 juin, Canton : GILE  – Guangzhou International Lighting Exhibition, salon international de l’industrie des LED, de la signalisation, éclairage, affichage

11-13 juin, Shanghai : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté de Shanghai

14-16 juin, Shanghai : E-Power/ G-Power/ S Energy/ IDC Expo, Salon chinois international de l’énergie et de l’ingénieurie électrique

14-16 juin, Shanghai : Logimat, Salon international de la distribution, du matériel de manutention et des systèmes de gestion des flux

18-21 juin, Shanghai : APPP, Salon de la publicité, de l’impression et de l’emballage

19-21 juin, Shanghai : CPHI & PMEC, Salon international des ingrédients pharmaceutiques

19-21 juin, Shanghai : FI Food Ingredients/ HI Health Ingredients, Salon international des ingrédients alimentaires

19-21 juin, Shanghai : PROPAK, Salon spécialisé dans la transformation alimentaire et l’emballage

24-26 juin, Shanghai : IWF, Salon professionnel international du la santé, du bien-être, du fitness et de la musculation

26-28 juin Zhengzhou : CIAAF – China International Auto Aftermarket Fair, Salon international des produits automobiles de seconde monte

27-29 juin, Shenzhen : IAMD – Integrated Automation, Motion & Drives, Salon international pour l’automatisation des procédés

28-30 juin, Shanghai : CBME – Children Baby Maternity Expo, Salon international de l’enfant, du bébé et de la maternité

28-30 juin, Shanghai : MWC – Mobile World Congress, Congrès mondial et salon du GSM présentant les technologies, les produits et les applications de pointe

28 juin – 1er juillet, Shanghai : SEMICON CHINA, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs

5-7 juillet, Shanghai : Aluminium China, Salon international de l’industrie de l’aluminium

5-7 juillet, Shanghai : Lightweight Asia, Salon des solutions automobiles légères,

5-7 juillet, Pékin : AIAE – Asian International Industrial Automation Exhibition, Salon international de l’automation industrielle

8-11 juillet, Canton : CBD Guangzhou, Salon international du bâtiment et de la décoration

11-13 juillet, Shanghai : Analytica China, Salon international de l’analyse, des biotechnologies, du diagnostic et des technologies de laboratoire

11-13 juillet, Shanghai : Electronica China/ Laser World of Phototonics China, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production, de la photonique…

12 – 14 juillet, Suzhou : China Diecasting, Congrès international & exposition dédiés au moulage sous pression

12 – 14 juillet, Chengdu : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie

13-15 juillet, Shanghai : Luxehome Shanghai, Salon international des produits de la maison et de la décoration intérieure

17-19 juillet, Shenzhen : LED China, Salon international de l’industrie des LED

18-20 juillet, Canton : GMT, Salon international des machines-outils CNC

18-21 juillet, Qingdao : AP-RubberPlas,  Salon international pour l’industrie des plastiques et du caoutchouc

18-22 juillet, Qingdao : JM2023 – Jinnuo Machine Tool Exhibition, Salon international des machines-outils et des moules

18-22 juillet, Qingdao : APIE – Qingdao Industrial Automation & Instruments Expo, Salon international pour l’automatisation et l’instrumentation industrielles

19-21 juillet, Pékin: Beijing Infocomm, Sommet et exposition des inventions des TIC

19-21 juillet, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire

19-21 juillet, Shanghai : NEPCON, Salon international des matériaux et équipements pour semi-conducteurs

21-22 juillet, Shanghai : Playtime, Salon international dédié à l’univers de l’enfant et des vêtements de maternité

26-28 juillet, Canton: INMEX, Salon international de l’industrie maritime

31 juillet – 2 août, Pékin : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté