Le Vent de la Chine Numéro 20 (2024)
« Pourquoi Xi Jinping ne vient-il pas à la rescousse de l’économie chinoise » ? Voilà la question qui taraude bon nombre de Chinois et observateurs étrangers ces derniers temps.
De retour d’un séjour en Chine au printemps, Scott Kennedy, du Centre d’études stratégiques internationales de Washington, tente d’y répondre dans un commentaire publié dans le magazine Foreign Policy le 3 juin. Se gardant bien de généraliser, le chercheur affirme que la plupart des interlocuteurs avec lesquels il a discuté trouvent que les mesures décrétées par le leadership (lire : Xi Jinping) ont un goût de « trop peu » et/ou de « trop tard ». M. Kennedy résume ces opinions représentant les réponses les plus courantes qui lui ont été faites sous le concept des « 4 non », figure stylistique inspirée de la novlangue communiste.
La première réponse invoquée pour expliquer la (quasi-) absence de mesures est que Xi n’est pas informé du sérieux de la situation. Les partisans de cette théorie avancent que le dirigeant chinois est volontairement maintenu dans l’ignorance par ses proches conseillers, par peur d’être les porteurs de mauvaises nouvelles. C’est justement pour parer à cette éventualité que les autres chefs d’Etats (occidentaux notamment) s’efforcent de présenter leur vision des choses à Xi, tant sur des sujets de politique étrangère (guerre en Ukraine…) que sur des thèmes qui relèvent de problématiques propres à la Chine mais qui ont des répercussions dans le monde entier (surcapacités chinoises…). Pourtant, quelques déclarations récentes indiquent que le Secrétaire général du Parti est moins « isolé » que l’on pourrait le croire, comme lorsqu’il a souligné le besoin d’alléger les charges sociales qui pèsent sur les foyers (coûts de santé et d’éducation) ou encore la nécessité de créer davantage d’emplois pour les jeunes diplômés au chômage.
L’autre thèse invoquée est celle voulant que le leadership serait bien informé mais que face à la multitude de problèmes complexes à laquelle la Chine est confrontée (crise immobilière, dette locale, hausse des inégalités, baisse de la fertilité…), Xi ne saurait pas quoi faire pour rétablir le cap. Cette supposition pourrait notamment expliquer le retard de plusieurs mois du 3ème Plénum (qui se tiendra finalement en juillet) ou encore le délai avec lequel Pékin a réagi face au dévissage du marché boursier.
Cette théorie serait appuyée par le fait que l’équipe dévoilée en octobre 2022 n’a qu’une expérience limitée à l’échelle nationale et que la réorganisation de plusieurs commissions a retardé l’ébauche de nouvelles politiques. Le sinologue Alex Payette, cofondateur du cabinet Cercius, parle de « confusion bureaucratique » qui règnerait actuellement au sommet. Une période où le Premier ministre, Li Qiang, traditionnellement chargé du portfolio économique, serait volontairement mis de côté au profit de Cai Qi, chef de cabinet de Xi, ou de He Lifeng, vice-premier ministre chargé de l’économie. Or, ces derniers n’ont pas la même « carrure » que leurs prédécesseurs, Li Keqiang et Liu He, déplorent certains…
La 3ème option, peut-être la moins populaire parmi les interlocuteurs chinois de Scott Kennedy, mais la plus ardemment défendue par ses partisans, est la suivante : Xi Jinping se fiche de l’économie, sa priorité étant de renforcer l’emprise du Parti sur le pouvoir (c’est d’ailleurs pour accomplir ce mandat qu’il a été désigné pour succéder à Hu Jintao en 2012).
L’ultime possibilité est aussi celle qui met presque tout le monde d’accord, à savoir que Xi Jinping n’a pas l’intention de relancer l’économie telle que le reste du monde l’entend, c’est-à-dire en adoptant des mesures qualifiées de « libérales ». Au contraire, il estime que les maux infligés par ses politiques sont le prix à payer pour rééquilibrer l’économie. Là où les avis divergent, c’est lorsqu’il s’agit de dire si le dirigeant chinois a raison (ou non) d’opter pour une direction résolument étatiste avec une politique industrielle massive axée sur les exportations et le contrôle des technologies de pointe.
Pourquoi la réponse à cette question (« pourquoi Xi Jinping ne fait-il rien pour stimuler l’économie ? ») est-elle si importante ? Si l’une des deux premières options (« Xi n’a pas conscience de la situation ou il ne sait pas quoi faire) s’avère la bonne, cela signifie que la situation actuelle est le produit d’erreurs non-intentionnelles. Pour corriger le tir, il suffirait donc de fournir au leadership une information plus fiable ou des plans d’action plus efficaces.
En revanche, si la 3ème ou la 4ème réponse se vérifie (« l’état de l’économie n’est pas la priorité de Xi ou alors il n’a pas l’intention de changer de cap »), alors on peut conclure que la trajectoire actuelle ne doit rien au hasard et qu’un changement à court terme est hautement improbable. Mais il y a sans doute une différence entre ce que Xi compte faire et les attentes du public chinois, voire celles du reste du monde, secondaires à ses yeux.
Cela va finir par devenir une habitude : lors du 21ème Dialogue de sécurité dit de « Shangri-La » (SLD) – du nom de l’hôtel dans lequel où il se tient à Singapour depuis 2002 – qui s’est tenu du 31 mai au 2 juin, la Chine était une nouvelle fois au cœur de toutes les discussions. Plus encore, elle était le point focal de la plupart des débats et des frictions.
Le dialogue réunit généralement les ministres de la Défense et les chefs militaires de la plupart des États d’Asie-Pacifique. Avec le temps, ce forum de rencontre d’experts des questions de défense au niveau international est devenu un sommet informel entre les principaux pays ayant des intérêts sécuritaires, militaires et économiques vitaux dans la région Indo-Pacifique et au-delà.
Surtout, depuis plusieurs années, c’est devenu l’un des rares lieux où les responsables de la défense américaine et chinoise se rencontrent, ou du moins se retrouvent pour exposer leurs visions de plus en plus divergentes du monde, et définissent le périmètre de plus en plus large de leurs désaccords.
Cette édition 2024 fut remarquable à plusieurs égards. D’abord, par l’intervention inattendue de Volodymyr Zelensky, le Président ukrainien qui osa qualifier la Chine d’« instrument entre les mains de Poutine » pour que se perpétue la guerre dans son pays. Ensuite, par la participation de l’amiral chinois Dong Jun, la première depuis qu’il a été nommé ministre de la Défense en décembre 2023.
Ce rendez-vous a également donné lieu à la première rencontre officielle entre Dong Jun et Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense américain. Les deux hommes sont souvent présentés comme des homologues. Or, la position d’Austin est la deuxième plus élevée militairement après celle du Président des États-Unis, tandis que celle de Dong, est placée sous l’autorité des membres de la Commission Militaire Centrale (CMC), présidée par Xi Jinping. Ainsi, le rôle principal de Dong est de représenter l’APL à l’international, et plus particulièrement dans les interactions avec les armées étrangères.
Toutefois, ses paroles doivent être scrutées avec attention car elles reflètent précisément la position de ses chefs. En outre, l’expérience de Dong en tant que commandant de marine reflète l’importance accordée par Xi Jinping aux questions interarmées et navales, avec des applications potentielles croissantes relatives aux revendications de souveraineté contestées dans les mers de Chine orientale et méridionale, dont la plus importante est celle de Taïwan.
Et pour sa première prise de parole à l’international en tant que ministre, l’amiral Dong Jun n’a pas mâché ses mots. Un discours qui rappelle celui des diplomates « loups combattants », mais émanant cette fois-ci du haut commandement militaire.
S’exprimant tout juste une semaine après la démonstration de force « punitive » de l’APL autour de Taïwan après l’investiture de son nouveau président, Lai Ching-te du DPP (parti pro-souverainiste qui vise à maintenir une distance durable face à Pékin), Dong a défendu avec ferveur la position de la Chine : « Quiconque ose séparer Taïwan de la Chine sera écrasé en morceaux et subira sa propre destruction ». Visant à la fois les États-Unis et Taïwan, il a ajouté : « La perspective d’une réunification pacifique avec Taïwan est de plus en plus érodée par les séparatistes taïwanais et les forces extérieures ».
Alors que le Président Lai appelait la Chine à respecter la paix dans la région pour garantir sa prospérité et a dit vouloir le dialogue avec Pékin, Dong a condamné « des déclarations séparatistes fanatiques et traîtresses envers la nation chinoise et ses ancêtres, qui seront clouées au pilier de la honte de l’histoire ».
C’est maintenant une constante du discours chinois de dire que l’histoire est du côté de Pékin et de Xi, d’affirmer que tout ce qui est bon pour la Chine est bon pour l’Humanité et que tout ce qui s’oppose à « l’essor pacifique » de la Chine est mauvais pour l’Homme. Un tel discours semble servir de justification après coup aux récentes manœuvres militaires d’encerclement, censées démontrer la détermination de la Chine à régler seule le « problème taïwanais », qu’elle estime être une question de politique intérieure.
Ces mots durs de Dong se sont heurtés à ceux de Ferdinand « Bongbong » Romualdez Marcos Jr. en discours d’ouverture – la première prise de parole d’un président philippin à Shangri-La. Sans nommer de pays en particulier, mais alors que la Chine et les Philippines sont en conflit au sujet des récifs qui se trouvent dans la zone économique exclusive (ZEE) des Philippines, Marcos a condamné « les actions autoritaires qui visent à propager des revendications excessives et sans fondement par la force, l’intimidation et la tromperie ».
En adoptant un ton lyrique, le président philippin a souligné que « les eaux vivifiantes de la mer des Philippines occidentales coulent dans le sang de chaque Philippin, nous ne pouvons permettre à quiconque de les détacher de la totalité du domaine maritime qui fait l’unité de notre nation ». Plus encore, lorsqu’un membre de l’auditoire lui a demandé si une « ligne rouge » serait franchie si les garde-côtes chinois tuaient un Philippin, le président a répondu : « Si un citoyen philippin est tué par un acte délibéré, cela se rapprocherait d’un acte de guerre et nous réagirons donc en conséquence. Et nos partenaires du traité [les Etats-Unis], je crois, ont également la même attitude ».
Au lieu de chercher l’apaisement avec Manille, et alors même que les agissements chinois en mer de Chine du Sud inquiètent tous les riverains, l’amiral Dong Jun a affirmé que les Philippines se livraient à des « provocations préméditées » pour empiéter sur le territoire chinois en mer de Chine méridionale, ajoutant qu’il y avait des « limites » à la « retenue » dont la Chine a fait preuve envers les navires philippins lors des récentes confrontations.
Mais le plus préoccupant, et le moins relevé par les commentateurs, reste le fait que Dong a déclaré que les Etats-Unis cherchaient à établir une Alliance Atlantique (OTAN) du Pacifique. Pourquoi le plus préoccupant ? Parce que la Chine soutient le narratif russe affirmant que l’agression de l’Ukraine est une réponse à une provocation de l’élargissement de l’OTAN. Autrement dit, en définissant les alliances entre les Etats-Unis, les Philippines, le Japon et la Corée du Sud comme une tentative « d’otaniser » la région, la Chine pourrait chercher à se justifier par avance d’envahir Taïwan ou de provoquer plus encore les Philippines.
« L’examen d’entrée à l’université le plus difficile ». Telle est la façon dont l’édition 2024 du « Gāokǎo » (高考), le « baccalauréat chinois », a été présentée. Spécificité de cette année : les étudiants ont pu choisir parmi différentes « spécialités » comme l’histoire et la physique, ou encore la politique, la géographie, la chimie et la biologie, en plus du Chinois, des mathématiques et de l’anglais – les trois matières obligatoires. Adieu donc les filières comme « sciences humaines » ou « scientifique » ! Mais pas de « Parcour’Sup » pour les lycéens chinois pour autant : c’est leur score au « gaokao » qui déterminera leur entrée (ou non) dans les meilleures universités du pays. Voilà pourquoi chaque année, la pression est à son comble au mois de juin, l’examen étant considéré comme déterminant pour l’avenir professionnel des jeunes Chinois.
Sauf que cette année, le « gaokao » était apparemment un peu plus difficile par rapport aux éditions précédentes. En effet, ils étaient 13,42 millions de lycéens à se présenter à l’examen – un record (cf graphique). Ce chiffre était en hausse pour la 8ème année consécutive avec 510 000 élèves de plus qu’en 2023 (+3,95%).
Parmi ces candidats, 4,13 millions ont « redoublé ». Derrière ce terme plutôt péjoratif en France, se cachent souvent en Chine des élèves déterminés à obtenir une meilleure note comparée à leur première tentative. Pour cela, certains d’entre eux n’hésitent pas à s’inscrire dans des écoles de « bachotage » réputées pour le score élevé de leurs étudiants. Une démarche que les autres candidats perçoivent d’un bien mauvais œil…
Autre facteur censé augmenter la difficulté de l’examen : l’accent mis cette année sur l’esprit critique, le « gaokao » étant souvent blâmé pour valoriser uniquement l’apprentissage « par cœur ». Cette évolution n’a pas été du goût des élèves qui ont dû cogiter sur le thème de l’intelligence artificielle. Même si les sujets de dissertation sont souvent inspirés de l’actualité, ce thème dans l’air du temps n’a pas fait l’unanimité : « je me suis converti en livreur Meituan quelques secondes après l’examen », s’apitoyait avec humour un candidat sur Internet. « Comment des élèves issus de zones reculées, n’ayant jamais été exposés à l’IA, sont-ils censés débattre d’un sujet qu’ils ne connaissent pas ? », s’indignait un parent.
Que les élèves le veuillent ou non, l’IA faisait déjà partie intégrante de leur « gaokao » puisque plusieurs provinces ont opté pour cette technologie afin de détecter la triche, le plagiat et autres comportements suspects via la vidéo-surveillance des salles d’examen.
Enfin, comme si bachoter des milliers d’heures pour préparer son « gaokao » ne suffisait pas, les étudiants devront désormais se préparer à affronter un marché de l’emploi pour le moins « hostile », où le chômage des jeunes atteignait 14,7% en avril, après révision de la méthode officielle de calcul, et était de 21,3% en 2023. Une perspective qui les pousse de plus en plus à retarder leur entrée sur le marché du travail et qui pourrait presque leur faire regretter le (bon vieux) temps du « gaokao » !
- 月球背面, yuèqiú bèimiàn : face cachée de la Lune
- 采集, cǎijí (HSK 7) : collecter
- 样本, yàngběn (HSK 7) : échantillons
- 嫦娥, Cháng’é (HSK 7) : déesse lunaire (mythologie chinoise), nom du programme spatial chinois dédié à l’exploration lunaire
- 探测器, tàncè qì : sonde
- 加深, jiāshēn (HSK 7) : approfondir
- 形成, xíngchéng (HSK 3) : formation, prendre forme
- 演化, yǎnhuà : évolution
- 历史, lìshǐ (HSK 4) : histoire
- 太阳系, tàiyáng xì : système solaire
- 起源, qǐyuán (HSK 7) : origine
从月球背面采集样本的中国嫦娥六号探测器已经开始返回地球的旅程。它带回的样本将使科学家能够加深对月球形成和演化历史的研究,并为太阳系的起源提供见解。
Cóng yuèqiú bèimiàn cǎijí yàngběn de zhōngguó cháng’é liù hào tàncè qì yǐjīng kāishǐ fǎnhuí dìqiú de lǚchéng. Tā dài huí de yàngběn jiāng shǐ kēxuéjiā nénggòu jiāshēn duì yuèqiú xíngchéng hé yǎnhuà lìshǐ de yánjiū, bìng wèi tàiyángxì de qǐyuán tígōng jiànjiě。
La sonde chinoise Chang’e 6, qui a collecté des échantillons sur la face cachée de la Lune, a déjà entamé son voyage de retour vers la Terre. Les échantillons qu’elle ramène permettront aux scientifiques d’approfondir leurs recherches sur la formation et l’évolution de la Lune, et fourniront des éclairages sur l’origine du système solaire.
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- 天安门事件, Tiānānmén shìjiàn : événements de la place Tiananmen
- 派兵, pài bīng : déployer l’armée
- 镇压, zhènyā : réprimer
- 亲民主, qīn mínzhǔ (HSK 6) : pro-démocracie
- 抗议, kàngyì (HSK 6) : manifestations, protestations
- 监控体系, jiānkòng tǐxì (HSK 7) : système de surveillance
- 风平浪静, fēngpínglàngjìng (idiome) : “le vent est calme et les vagues sont tranquilles”, calme plat
- 禁止, jìnzhǐ (HSK 4) : interdire
- 纪念, jìniàn (HSK 3) : commémorations
- 情绪, qíngxù (HSK 6) : sentiments, émotions
- 悲哀, bēi’āi (HSK 7) : tristesse
今年6月4日是天安门事件35周年,中国领导人当年派兵镇压了学生领导的亲民主抗议活动。中国的国家监控体系致力于确保这一天与往常一样风平浪静, 中国大陆和香港禁止举行纪念活动. 然而平静之下,青年的情绪已发生悲哀的转变: 六四一代人抱有的希望已被当今许多中国年轻人的绝望所取代。
Jīnnián 6 yuè 4 rì shì tiān’ānmén shìjiàn 35 zhōunián, zhōngguó lǐngdǎo rén dāngnián pàibīng zhènyāle xuéshēng lǐngdǎo de qīn mínzhǔ kàngyì huódòng. Zhōngguó de guójiā jiānkòng tǐxì zhìlì yú quèbǎo zhè yītiān yǔwǎngcháng yīyàng fēngpínglàngjìng, zhōngguó dàlù hé xiānggǎng jìnzhǐ jǔxíng jìniàn huódòng. Rán’ér píngjìng zhī xià, qīngnián de qíngxù yǐ fāshēng bēi’āi dì zhuǎnbiàn: Liùsìyī dài rén bào yǒu de xīwàng yǐ bèi dāngjīn xǔduōzhōngguó niánqīng rén de juéwàng suǒ qǔdài.
Le 4 juin de cette année marque le 35e anniversaire des événements de la place Tiananmen, lorsque les dirigeants chinois ont déployé l’armée pour réprimer les manifestations pro-démocratie menées par des étudiants. Le système de surveillance de l’État chinois a veillé à ce que cette journée soit aussi paisible que d’habitude – les commémorations étant interdites en Chine continentale et à Hong Kong. Cependant, sous ce calme apparent, les sentiments de la jeunesse a tristement changé : l’espoir de la génération de Tiananmen a été remplacé par le désespoir de nombreux jeunes Chinois d’aujourd’hui.
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- 微信, Wēixìn: WeChat
- 帖子, tiězi (HSK 7) : article, post
- 网站, wǎngzhàn (HSK 2) : site Internet
- 博客, bókè (HSK 5) : blog
- 论坛, lùntán (HSK 7) : forum
- 内容, nèiróng (HSK 3) : contenu
- 消失, xiāoshī (HSK 3) : disparaître
- 互联网, hùliánwǎng : Internet
5月22日,微信上一篇被广泛转发的帖子称,1995年至2005年间在中国新闻门户网站、博客、论坛和社交媒体网站上发布的几乎所有信息都已无法获取。除了内容消失之外,还有一个更广泛的问题:中国的互联网正在萎缩。根据中国互联网监管机构的数据,2023年,中国有390万个网站,比2017年的530万个减少了三分之一以上。
5 yuè 22 rì, wēixìn shàng yī piān bèi guǎngfàn zhuǎnfā de tiězi chēng,1995 nián zhì 2005 niánjiān zài zhōngguóxīnwén ménhù wǎngzhàn, bókè, lùntán hé shèjiāo méitǐ wǎngzhàn shàng fābù de jīhū suǒyǒu xìnxī dōu yǐ wúfǎhuòqǔ. Chúle nèiróng xiāoshī zhī wài, hái yǒu yīgè gèng guǎngfàn de wèntí: Zhōngguó de hùliánwǎng zhèngzài wěisuō. Gēnjù zhōngguó hùliánwǎng jiānguǎn jīgòu de shùjù,2023 nián, zhōngguó yǒu 390 wàn gè wǎngzhàn, bǐ2017 nián de 530 wàn gè jiǎnshǎole sān fēn zhī yī yǐshàng.
Un article largement partagé sur WeChat le 22 mai indiquait que presque toutes les informations publiées sur les portails d’information, blogs, forums et sites de médias sociaux chinois entre 1995 et 2005 n’étaient plus accessibles. Au-delà de la disparition de contenus, il existe un problème plus vaste : l’Internet en Chine se rétrécit. Selon le régulateur chinois de l’Internet, il y avait 3,9 millions de sites Web en Chine en 2023, soit une baisse de plus d’un tiers par rapport aux 5,3 millions de 2017.
Liang Jianxin était scandalisé, pensant à tous ses collègues restés libres quand lui devait croupir. Quelle différence y avait-il entre eux et lui ?
Ils étaient tous fils de la haute, planqués sous l’aile protectrice d’un vieux papa rouge, alors que lui s’était fait seul, à l’énergie et au talent. Liang Jianxin au moins agissait pour la nation : eux roulaient en Mercedes aux bras de leurs amantes, bouffis d’orgueil et de luxe immérité. Il avait été attrapé, parce que Pékin voulait pour chaque district, un coupable pour sa campagne anti-corruption. Et c’est lui qui tombait, non comme le plus pourri, mais comme le plus facile à épingler.
Mais en même temps, il fallait bien l’admettre, il avait de la chance dans son malheur. Les chefs, les copains ne l’avaient pas enfoncé. Au contraire, ils avaient gommé de l’accusation 90% de ses détournements, ne retenant que « 140 000 RMB ». A bien y regarder, ils lui avaient épargné ainsi la perpétuité, ou pire encore… et n’avaient donc pas trahi les devoirs de l’amitié, loin de là—c’était le système qui péchait, pas eux !
Enfin une petite voix lancinante et cruelle revenait le tourmenter.
Quelle que soit la manière dont il tournait son cas, le bilan était affreux. Il n’était qu’un tricheur, abuseur, et à ce titre, légitimement puni. Au fil des années, de sa trop facile carrière il avait sombré, noyé dans l’ivresse de la toute puissance. Il avait détourné l’argent de la société, les femmes des autres, usurpé le socialisme et foulé aux pieds la promesse de sa jeunesse de marcher droit. Or, la faute ne pouvait en être imputée qu’à lui-même : et c’est pourquoi il se retrouvait pleurant sans cesse, hier au tribunal, aujourd’hui dans sa cellule, au son des ricanements à peine étouffés des autres taulards.
Cet ultime sentiment du remords et de la conscience, l’emportait sur les deux autres. C’était le rappel bouddhiste, nécessaire pour lui faire retrouver le droit chemin, car « dans la mer des souffrances, le rivage n’est jamais loin. On le trouve rien qu’en tournant la tête » (苦海无边,回头是岸, kǔhǎiwú biān, huítóu shì’àn).Bafoué et défié dans son honneur, Liang Jianxin remettait les pendules à l’heure et voyait resurgir ses valeursd’antan.
Du temps où il gérait la santé à Fenghua, il avait noté l’explosion des troubles respiratoires parmi ses 3 millions d’administrés, première cause nationale de mortalité, due à la pollution. Il avait eu un sentiment d’impuissance face au fléau – priorité à l’industrie, à l’emploi, qui enrichissaient tout le monde, et lui en premier. Mais ce qui le frappait à présent, c’était l’enthousiasme que tous avaient déployé à gaspiller : on aurait pu faire la même chose avec 10 fois moins de pollution, rien qu’en y mettant un peu plus de jugeote.
A présent, il voulait y mettre un terme, ici, et maintenant. En incorrigible administrateur, bourreau de travail et surdoué, il voulait rendre productives ses années à l’ombre : ce serait sa manière de payer sa dette.
Ici, il avait pour chance son CV : le directeur du pénitencier le connaissait bien, et lui permit quelques dispenses – subjugué qu’il était après quelques minutes, par l’extraordinaire faconde de son ex-collègue et nouveau « pensionnaire ».
Liang put commander études et manuels techniques médicaux et de biologie. Dans sa cellule, il eut bientôt à sa disposition une planche à dessin, un ordinateur, Internet, divers outils et matières premières d’expérimentation. Et il se mit à inventer, déposant pas moins de 11 brevets en quatre ans, tous liées à la santé humaine.
En 2010, il conçut un masque respirateur nasal, à l’usage de toutes ces foules, dizaines de millions de travailleurs quotidiennement astreints à des heures de trafic pendulaire entre foyer et boulot. Il miniaturisa son respirateur à quelques millimètres, composé d’un filtre, treillis de fil d’argent, et de fibres extraites du melon, mélange produisant des ions bactéricides. L’Association Nationale des Médecins recommanda la poursuite des recherches, et préconisa un soutien public pour que cet outil soit au plus vite commercialisé : une telle technique de prévention du cancer et autres pathologies respiratoires, est d’utilité publique.
Depuis 2012 d’ailleurs, à 55 ans, à la moitié de sa peine, Liang a été remis en liberté anticipée. De cette phase de sa vie, il a tiré deux leçons qu’il n’oubliera jamais, même « quand ses dents seront tombées » (mòchǐbùwàng , 没齿不忘)- trop de liberté fait trébucher l’homme, mais une fois en enfer, talent et vertu peuvent l’aider à s’en sortir!
Par Eric Meyer
NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.
Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 30 janvier 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 4 (2015)
7-16 juin, Chongqing : Auto Chongqing, Salon international de l’industrie automobile
9-12 juin, Canton : LED China/ Guangzhou Electrical Building Technology, Salon des technologies électriques et d’éclairage pour le bâtiment
13-15 juin, Shanghai : BioFach, Salon mondial des produits bio
13-15 juin, Shanghai : China Aid, Salon professionnel des soins aux personnes âgées, de la rééducation et des soins de santé
13-15 juin, Shanghai : SNEC PV, Conférence et exposition internationales sur la production d’énergie photovoltaïque et l’énergie intelligente
14-16 juin, Canton :WAF – World Ecological Expo, Salon mondial des produits agricoles écologiques et de l’industrie alimentaire
14-16 juin, Canton : Kid’s Expo, Salon international de l’éducation des enfants
17-21 juin, Pékin : CIMES, Salon international de la machine-outil et des outils
18-20 juin, Pékin : CICV, Salon international des véhicules intelligents et connectés
19-21 juin, Shanghai : CPHI/PMEC, Salon de la pharmacologie, des biotechnologies et des ingrédients pharmaceutiques
19-21 juin, Shanghai : Healthplex Expo, Salon des produits naturels et nutraceutiques
19-21 juin, Shanghai : Hi&Fi Asia-China, Salon international des ingrédients alimentaires
19-21 juin, Shenzhen : IAMD – Integrated Automation, Motion & Drives, Salon international pour l’automatisation des procédés
19-21 juin, Shanghai : Propak China, Salon de la transformation alimentaire et l’emballage
19-22 juin, Shanghai : Design Shanghai, Salon international de la décoration et de l’architecture intérieures
18-21 juin, Canton :Ceramics China, Salon international des produits céramiques
25-27 juin, Shanghai : G-Power/E-Power, Salon chinois de la production d’énergie
25-27 juin, Shanghai : Air Cargo China, Salon et conférence sur le fret aérien et la logistique
26-28 juin, Chengdu : IE Expo, Salon international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
26-28 juin, Shanghai : MWC- Mobile World Congress, Salon international du GSM
26-28 juin, Zhengzhou : CIAAF – China International Auto Aftermarket Fair, Salon international des produits automobiles de seconde monte
27-29 juin, Chengdu : Hotelex Chengdu, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie
28-30 juin, Shanghai : ISPO Shanghai, Salon professionnel international des sports
3-4 juillet, Shanghai : Valve World Expo, Conférence et exposition pour les professionnels de la tuyauterie et des vannes
3-5 juillet, Shanghai : AL – Aluminium China , Salon international de l’industrie de l’aluminium
3-5 juillet, Shanghai : Lightweight Asia, Salon asiatique des solutions automobiles légères
8-10 juillet, Shanghai : Electronica China, Salon international des composants électroniques
8-11 juillet, Canton : CBD – China Building Decoration Fair Guangzhou, Salon international du bâtiment et de la décoration
10 – 12 juillet, Shanghai : China Diecasting, Congrès international & salon dédiés au moulage sous pression
11-13 juillet, Shanghai : Luxehome Shanghai, Salon international de l’ameublement de luxe
10-13 juillet, Qingdao : AP – RubberPlas, Salon international du plastique et du caoutchouc
17 – 19 juillet, Shanghai : CBME – Children Baby Maternity Expo, Salon international des produits pour bébés et maternité
18 – 22 juillet, Qingdao : AIE – Qingdao Industrial Automation & Instruments Expo, Salon international pour l’automatisation et l’instrumentation industrielles
29 – 31 juillet , Pékin : CIBE- China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté
31 juillet – 2 août, Pékin : China Energy Summit & Exhibition, Sommet et salon asiatique de la chaîne de valeur énergétique vers la neutralité carbone et la sécurité énergétique
1er – 3 août, Pékin : CIAME – China International Automotive Manufacturing Exhibition, Salon international de la fabrication automobile
2 – 4 août, Shanghai : Texcare Asia, Salon professionnel international du nettoyage textile, de l’entretien du cuir, des technologies et des équipements de nettoyage
3 – 5 août, Haiku : Dpes Sign Expo, Salon professionnel de la signalétique, de l’affichage, de la gravure laser, des équipements et consommable d’impression
7 – 9 août, Shanghai : Vision & Image Shanghai, Salon de la photo et de l’image numérique (photographie, production cinématographique et télévisuelle, post-production, vidéo)
8 – 9 août, Urumqi : CXIAF, Salon international chinois (Xinjiang) de l’agriculture
8 – 10 août, Canton : World Power Supply Expo, Salon international du génie électrique et électrotechnique
8 – 10 août, Tianjin : Tea Expo Tianjin, Salon de l’industrie du thé et de la culture du thé
14 – 16 août, Shanghai : Intertextile Shanghai Home Textiles, Salon international du textile d’intérieur
15 – 17 août, Pékin : Beijing Gift & Home, Salon des cadeaux et articles à usage domestique
15 – 17 août, Yantai : CINE – China International Nuclear Power Industry Expo, Salon international de l’industrie nucléaire
16 – 18 août, Shenzhen : CafeEx Shenzhen, Salon international du café, du thé et des boissons de Shenzhen
21 – 23 août, Shanghai : AllFood Expo, Salon international de la confiserie, des snacks et des glaces
21 – 25 août, Shanghai : Pet Fair Asia, Salon international de l’industrie des animaux de compagnie.
27 – 29 août, Shenzhen : Elexcon, Salon de la haute technologie concernant l’IA, la maison intelligente, l’Internet des objets, les véhicules intelligents, les systèmes intelligents de l’industrie et les nouvelles énergies
27 – 29 août, Shanghai : CHIC, Salon international de la mode, de l’habillement et des accessoires
28 – 30 août, Shanghai : Testing Expo Automotive, Salon du test, de l’évaluation et de l’ingénierie de la qualité dans les composants automobiles
28 – 30 août, Shanghai : CFIE – China Food Ingredients Exhibition, Salon international des condiments et ingrédients alimentaires
28 – 30 août, Shenzhen : PCIM Asia, Salon international et congrès sur l’électronique de puissance, le contrôle de déplacement, les énergies renouvelables et la gestion de l’énergie
28 – 30 août, Shenzhen : IOTE – Internet of Things Exhibition Shenzhen, Salon international de l’Internet des objets
28 – 30 août, Shenzhen : FormNext South China, Salon international de la métallurgie des poudres et de la céramique de pointe pour la fabrication additive
28 – 30 août, Canton: REMATEC Asia, Salon professionnel de la reconception de pièces d’automobiles et de camions pour l’Asie
1er – 3 septembre : Cafe Show, Salon international des cafés (café, thé, apéritifs, desserts, alcools, boulangerie, matières premières, équipements, design, franchises…)