Le Vent de la Chine Numéro 10-11 (2023)

du 20 mars au 1 avril 2023

Editorial : Nouvelle pièce du puzzle sur l’origine du Covid-19
Nouvelle pièce du puzzle sur l’origine du Covid-19

Quelle n’a pas été la surprise de cette biologiste française lorsqu’en parcourant le 4 mars la base de données génomiques internationale Gisaid, elle tombe sur de nouvelles séquences génétiques mises en ligne fin janvier – puis supprimées par la suite – par des chercheurs du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) chinois. Ces dernières portaient sur des échantillons prélevés début 2020 dans le marché Huanan de Wuhan, considéré comme le potentiel épicentre de la pandémie de Covid-19.

Sans tarder, la chercheuse partage sa découverte avec un groupe de virologues internationaux qui se dépêchent d’analyser ces données. Leurs travaux n’ont pas encore été rendus publics. Néanmoins, leurs conclusions préliminaires révèlent que dans les échantillons qui sont revenus positifs pour le Sars-CoV-2, du matériel génétique appartenant à différents animaux, et en grande partie au chien viverrin, un petit mammifère carnivore ressemblant à un raton laveur, vendu pour sa fourrure et sa chair, a été retrouvé.

Certes, la présence d’ADN de chien viverrin dans des étals du marché de Wuhan n’est pas une preuve formelle que ces animaux sont responsables de la transmission du virus à l’homme, mais cela devrait orienter l’enquête sur ces espèces et les élevages. D’ailleurs, un article scientifique datant de juin 2021 suggérait que la baisse du prix de leur fourrure avait pu réorienter les élevages vers l’alimentation humaine

Ces découvertes viennent renforcer la thèse d’une transmission zoonotique du virus à l’homme et écarter celle d’une fuite de laboratoire qui a gagné du terrain ces derniers temps suite aux récentes déclarations du directeur du FBI ainsi qu’une évaluation « avec un faible niveau de certitude » du ministère américain de l’Énergie.

 « Ces données auraient pu – et auraient dû – être partagées il y a trois ans », regrettait le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Alors pourquoi la partie chinoise les a-t-elle retirées de la plateforme ?

Ces informations sont particulièrement embarrassantes pour les autorités chinoises, qui ont toujours nié la présence même de ces animaux sauvages sur le marché de Huanan. En effet, après la crise du SRAS en 2003, attribuée à une transmission zoonotique de la chauve-souris à l’homme via la civette, le gouvernement chinois s’était engagé à mieux contrôler le risque sanitaire lié au trafic et au commerce de faune sauvage. Force est de constater que cela n’a pas été le cas… Contacté par le magazine Science, l’ex-directeur du CDC, Gao Fu a déclaré que les séquences génétiques ne présentent « rien de nouveau ». « On savait qu’il y avait un commerce illégal d’animaux, et c’est pourquoi le marché a été immédiatement fermé », a-t-il commenté.

Ces données viennent également contredire une publication du groupe de scientifiques chinois à l’origine même de ces échantillonnages. Selon un article non revu par les pairs publié en février 2022, le virus n’a été détecté « dans aucun des prélèvements couvrant 18 espèces animales dans le marché », ce qui laissait entendre que les humains avaient introduit le virus dans le marché. C’est ainsi que Gao Fu concluait que le marché de Wuhan n’était pas à l’origine de la pandémie, mais en aurait été un amplificateur.

Cet article est toujours en attente de publication dans une revue scientifique internationale, qui exige la mise à disposition des données brutes. C’est peut-être ce qui a motivé la mise en ligne de ces séquences dans le Gisaid.

Il n’est pas non plus impossible que ces données aient été délibérément téléchargées par l’un des employés du CDC, dans une Chine qui veut tourner la page du « zéro-Covid »…

Une chose est sûre : les scientifiques chinois se doivent d’accréditer la ligne officielle de leur gouvernement, selon laquelle le virus serait en fait venu de l’étranger. Cela explique la raison pour laquelle ils n’ont donné qu’un compte-rendu partiel des données qui pourraient fournir de précieux détails sur l’émergence du virus.

Au final, la pression sera encore plus forte pour pousser les autorités chinoises à rendre publiques toutes les informations dont elles disposent. Pour mémoire, elles n’avaient pas non plus révélé l’identité du « patient zéro ». Or, sans cet effort de transparence, les spéculations continueront d’aller bon train et la théorie d’un accident de laboratoire continuera d’être exploitée…

Plus important encore, toutes les leçons de cette pandémie qui a officiellement fait près de 7 millions de morts à travers le monde (au moins le double selon l’OMS) au cours des trois dernières années, ne pourront être tirées.


Politique : Fin de course pour Guo Wengui, le milliardaire en exil
Fin de course pour Guo Wengui, le milliardaire en exil

Voilà une nouvelle qui devrait réjouir les autorités chinoises : Guo Wengui, le milliardaire réfugié aux Etats-Unis depuis 2015, a finalement été arrêté à New York le 15 mars, accusé d’avoir escroqué la somme astronomique d’un milliard de $ à quelques milliers d’investisseurs. L’homme d’affaires aurait profité de sa notoriété sur Internet pour leur avoir fait miroiter des placements attractifs. Une arnaque qui lui aurait surtout permis de se remplir les poches. La justice américaine a en effet saisi plus de 630 millions de $ sur ses comptes en banque, mais aussi un somptueux manoir de plus de 4 600 m2 dans le New Jersey et des voitures de luxe, Bugatti, Lamborghini et Rolls Royce.

Depuis son luxueux appartement de Manhattan, Guo Wengui, aussi appelé Miles Kwok, se présentait comme un farouche adversaire du régime chinois. L’homme qui a fait fortune dans l’immobilier, est surtout connu pour s’être payé les services de Ma Jian, ancien vice-ministre de la sécurité d’Etat. Son plus gros coup ? Avoir fait filmer un vice-maire de Pékin en pleins ébats sexuels avec sa maîtresse afin d’obtenir un terrain que le cadre refusait de lui accorder. Le vice-maire fut condamné à la perpétuité tandis que Guo fit bâtir son hôtel Pangu « 7 étoiles », sur le terrain tant convoité. L’établissement en forme de flamme olympique géante devint par la suite le repère des agents de renseignement chinois, avant que Ma Jian ne se fasse lui-même arrêter. Sentant le vent tourner, Guo avait préféré prendre le large… C’est ainsi qu’il était devenu l’une des principales cibles de l’opération « chasse aux renards », ces fugitifs que Pékin traque sans relâche à travers le monde entier.

Du genre bavard, Guo Wengui avait multiplié ces dernières années les accusations de corruption à l’encontre de hauts dirigeants du Parti. Il a ainsi dénoncé l’ex-vice-président de la RPC et ancien patron de l’anti-corruption Wang Qishan pour avoir tiré profit de fraudes financières au sein du conglomérat HNA. Guo Wengui a également affirmé que la mort soudaine du président de HNA, Wang Jian, n’était pas accidentelle. Il a également accusé de corruption Sun Lijun, le vice-ministre de la Sécurité Publique qui était venu demander son extradition à l’administration Trump en 2017 – sans succès, Guo bénéficiant à l’époque de la protection de Steve Bannon, l’ex-associé de Donald Trump. Ironie du sort, Sun Lijun a été condamné à mort avec sursis en septembre dernier pour corruption – signe qu’il y avait tout de même un peu de vrai dans les révélations de Guo.

Il ne fait donc aucun doute que l’escroc de haut vol a fourni aux agents du FBI de précieux renseignements sur les rouages du Parti en échange de leur protection. Mais aujourd’hui, Guo a certainement abattu toutes ses cartes et le gouvernement américain n’a plus de bonne raison de le protéger de ses créditeurs.

Et de Pékin ? Cela reste à voir… L’administration de Joe Biden pourrait être tentée de négocier son extradition en échange d’une concession du gouvernement chinois, s’il veut toujours de lui ! Mais l’extrader pourrait être mal perçu par l’opinion publique américaine. A ce jour, il y a donc plus de chances que le « Madoff chinois » finisse ses jours dans une prison américaine plutôt que chinoise ! Sans compter sur le fait que son procès pourrait bien durer des années…


Agriculture : La Chine va-t-elle miser sur les « fermes verticales »?
La Chine va-t-elle miser sur les « fermes verticales »?

Depuis une dizaine d’années, Japon, Singapour, Amérique du Nord, Proche- et Moyen-Orient, Europe mettent en service des « fermes verticales » en complément de leurs agricultures traditionnelles. Contrairement aux serres, ces exploitations sont des enceintes totalement closes, hermétiques aux bactéries et aux insectes, où la température est régulée en permanence et la culture assurée par une technologie combinant hydroponie[1] et éclairage LED, en lieu et place des rayons solaires. On y produit surtout des légumes-feuilles, des plantes aromatiques, des légumes racines, des fruits rouges mais aussi quelques poissons, crevettes (aquaponie) ou insectes, la panoplie de ces productions se diversifiant vite (riz, blé…).

Les motifs qui poussent ces pays à développer cette technique agricole varient considérablement d’une zone à l’autre : pollution des sols depuis la catastrophe de Fukushima au Japon ; manque absolu de terres à Singapour, production de cannabis au Canada et aux Etats-Unis ; recherche de produits frais toute l’année, réduction de l’empreinte écologique et développement de circuits courts en Europe ; manque drastique d’eau au Proche-Orient…

Et la Chine dans tout ça ? Le pays dispose de moins de 10% de terres arables pour nourrir un cinquième de la population mondiale et ces dernières sont en diminution constante, conséquence de l’urbanisation accélérée. Or, ses terres sont polluées par les rejets industriels et de fortes doses d’engrais et de phytos. Il en est de même pour l’eau d’irrigation. Ainsi la majorité des légumes et autres productions végétales produites aux champs ou en serres contient des métaux lourds ou des résidus chimiques à des taux qui seraient inacceptables dans l’Union Européenne, au point que les laboratoires de la plupart des instituts chinois ne sont pas autorisés à les communiquer au public. Quant aux productions dites « bio » (有机), elles sont loin d’être suffisamment contrôlées par les pouvoirs publics pour constituer une garantie sanitaire…

Dans un tel contexte, les fermes verticales semblent être la solution idéale à tous ces maux. D’autant que le Président Xi Jinping apparaît être agacé par la lenteur à laquelle le pays modernise son agriculture, d’après un article publié par le magazine Qiushi le 15 mars.

En effet, ces fermes 3.0 permettent une production agricole planifiée, moins dépendante des aléas climatiques, plus efficace (rendement jusqu’à 1 000 fois plus important au m2), avec une gestion pouvant être automatisée – un critère d’autant plus important au vu du déclin de la population agricole.

Autre avantage : du fait de la brièveté des cycles de culture (15 à 21 jours), la trésorerie des « agriculteurs » est améliorée en leur offrant à des revenus mensuels plutôt que traditionnellement annuels.

Ces « fermes verticales » ont également un impact foncier négligeable, souvent implantées sur des friches industrielles, ce qui permet de les rapprocher des consommateurs urbains et de réduire les coûts de transport.

En sus, les cultures hydroponiques ne nécessitent pas de pesticides ou d’engrais chimiques, ce qui devrait rassurer le consommateur. Environ 95% de l’eau utilisée comme vecteur des nutriments est recyclée. 

Enfin, les fruits et légumes issus de ces fermes sont plus goûteux que ceux des serres classiques, car il est possible de faire varier les spectres lumineux des LEDs selon les stades de croissance des plantes de manière à activer les chaînes métaboliques responsables de la fabrication des arômes.

L’argument le plus fréquent en défaveur des fermes verticales concerne la consommation électrique importante de leur éclairage et de leur système de régulation de température. La facture d’électricité représenterait un tiers des coûts opérationnels d’une exploitation verticale. Il n’est cependant pas impossible de combiner les technologies de cultures indoor avec des panneaux photovoltaïques et des batteries de longue durée, dont la Chine s’est faite la championne ces dernières années.

Conséquence de ce modèle énergivore, les prix des fruits et légumes cultivés dans ces fermes verticales sont sensiblement plus élevés que ceux issus de l’agriculture traditionnelle. Ce faisant, ces produits s’adressent pour l’instant uniquement à une clientèle chinoise aisée. Une solution avancée par les spécialistes serait de développer en parallèle un modèle d’agro-tourisme, particulièrement populaire auprès des familles chinoises vivant dans les grandes villes.

Dernier obstacle, et non des moindres : le manque de talents spécialisés en ce domaine, ainsi que de logiciels performants adaptés aux différentes cultures. Certains experts chinois estiment à 5 ou 10 ans le retard pris par la Chine dans ce secteur par rapport aux leaders européens, américains et japonais.

Tout cela explique que les investisseurs hésitent à miser sur cette filière qui nécessite plusieurs centaines de milliers de yuans pour mettre sur pied une seule ferme. Toutefois, les leaders du e-commerce comme Pinduoduo et Alibaba commencent à s’y intéresser.

En Chine, le marché des fermes verticales pesait 4,26 milliards de yuans en 2020 et devrait augmenter d’environ 25% par an d’ici 2026 pour atteindre les 12,84 milliards de yuans.

Ce rythme de croissance pourrait s’accélérer si le gouvernement affichait une volonté claire de développer cette technologie. Son principal incitatif est d’ordre géostratégique : en cas de conflit avec les Etats-Unis – à qui la Chine achète des millions de tonnes de produits agricoles chaque année – ou de retombées de la guerre russo-ukrainienne polluant durablement des sols, les fermes verticales resteraient une des rares alternatives pour nourrir sa population.

Avec Alain P. Bonjean


Podcast : 42ème épisode des Chroniques d’Eric : « La Chine au pays des orchidées »
42ème épisode des Chroniques d’Eric : « La Chine au pays des orchidées »

Venez écouter l’épisode 42 des « Chroniques d’Éric », journaliste en Chine de 1987 à 2019 et fondateur du Vent de la Chine.

Episode 42 des « Chroniques d’Éric » :  » La Chine au pays des orchidées « 

Si, comme je viens de le faire, vous vous promenez à travers la Thaïlande, vous serez bientôt frappés par l’omniprésence du géant Chinois. Et pourtant le pays des orchidées se trouve notoirement en Indochine, au carrefour entre l’Inde et l’Empire du ciel, et ce n’est pas la même chose. Et l’on sait bien que la Chine, de par sa masse et son volant d’énergie centripète, tente immémorialement d’absorber ses voisins, de s’étendre, de les teinter de sa culture à lui. Comment la Thaïlande s’y prend-elle pour résister ? 

Par mes expériences vécues et des rappels de l’histoire des derniers siècles, j’essaie de répondre à cette question, qui est tout sauf triviale. En effet aujourd’hui, le sous-continent indochinois reçoit de plein fouet une expansion chinoise, et doit trouver les moyens d’y résister. Et demain, ne nous y trompons pas, la même urgence se posera à nous-mêmes, les habitants de l’univers occidental. Nous ne sommes aujourd’hui pas particulièrement bien armés pour ce défi. Par contre, cet épisode vous apprendra, peut-être, que les pays voisins de la Chine, Thaïlande en tête, ont leur propre réponse, qu’il nous profiterait de connaître et garder en tête ! 

Tous ces épisodes, inspirés par mes souvenirs et l’actualité, n’ont que le double but de vous amuser et faire découvrir la Chine.  – Eric Meyer

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Vocabulaire de la semaine : « Frontière, voyageurs, ultimatum, Bytedance, interdiction, ferme verticale, énergie… »
« Frontière, voyageurs, ultimatum, Bytedance, interdiction, ferme verticale, énergie… »
  1. Toujours, de manière continue : 一直 ; yīzhí
  2. Progressivement, pas à pas : 逐步 ; zhúbù  (HSK 5)
  3. Autoriser, permettre : 允许 ; yǔnxǔ (HSK 4)
  4. Etranger : 外国人 ; wàiguó rén
  5. Inclure, y compris, notamment : 包括 ; bāokuò (HSK 3)
  6. Ouvrir (sur l’extérieur, au public) : 开放 ; kāifàng (HSK 5)
  7. Frontière : 边界 ; biānjiè (HSK 6)
  8. Permettre : 让 ; ràng (HSK 2)
  9. A nouveau, une nouvelle fois : 再次 ; zàicì (HSK 5)
  10. Quitter (un pays), voyager hors frontieres : 出境 ; chūjìng (HSK 5)
  11. Baisser, abaisser : 降低 ; jiàngdī
  12. Affaires, commerce : 商务 ; shāngwù
  13. Voyageur, touriste : 旅客 ; lǚkè
  14. Entrer (dans un pays) : 入境 ; rùjìng
  15. Degré de difficulté : 难度 ; nándù

近几个月来,中国一直逐步允许更多外国人入境,包括在今年1月开放边界中国人再次出境游。中国还降低商务旅客入境难度

Jìn jǐ gè yuè lái, zhōngguó yīzhí zài zhúbù yǔnxǔ gèng duō wàiguó rén rùjìng, bāokuò zài jīnnián 1 yuè kāifàng biānjiè, ràng zhōngguó rén zàicì chūjìng yóu. Zhōngguó hái jiàngdī le shāngwù lǚkè de rùjìng nándù.

« Au cours des derniers mois, la Chine a progressivement autorisé davantage d’étrangers à entrer sur son territoire, et ouvert ses frontières en janvier pour permettre aux Chinois de voyager à nouveau à l’étranger. La Chine a également facilité l’entrée des voyageurs d’affaires dans le pays ».

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  1. Wall Street : 华尔街 ; huá’ěrjiē
  2. Journal quotidien : 日报 ; rìbào
  3. Maison Blanche : 白宫 ; báigōng
  4. Ultimatum : 最后通牒 ; zuìhòu tōngdié (HSK 5)
  5. Continuer : 继续 ; jìxù (HSK 4)
  6. Propriétaire : 所有者 ; suǒyǒu zhě
  7. Conglomérat, groupe : 集团 ; jítuán (HSK 6)
  8. Bytedance : 字节跳动 ; zì jié tiàodòng
  9. Etats-Unis : 美国 ; měiguó
  10. Interdire, bannir : 禁止 ; jìnzhǐ (HSK 4)

据《华尔街日报》报道,白宫已发出最后通牒:如果TikTok继续留在其所有者中国集团字节跳动,它将在美国禁止

Jù “huá’ěrjiē rìbào” bàodào, báigōng yǐ fāchū zuìhòu tōngdié : rúguǒ TikTok jìxù liú zài qí suǒyǒu zhě zhōngguó jítuán zì jié tiàodòng, tā jiàng zài měiguó bèi jìnzhǐ.

« Selon le Wall Street Journal, la Maison Blanche a lancé un ultimatum : TikTok sera interdit aux États-Unis s’il reste aux mains de son propriétaire, le conglomérat chinois ByteDance ».

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  1. Vertical : 垂直 ; chuízhí (HSK 6)
  2. Ferme : 农场 ; nóngchǎng
  3. Kilogramme : 公斤 ; gōngjīn (HSK 3)
  4. Nourriture : 食物 ; shíwù (HSK 5)
  5. Produire, production : 产出 ; chǎn chū
  6. Nécessiter, avoir besoin de : 需要 ; xūyào (HSK 3)
  7. Consommer (énergie) : 消耗 ; xiāohào (HSK 6)
  8. Kilowatt-heure (kWh) : 千瓦时 ; qiānwǎshí (HSK 5)
  9. Energie : 能量 ; néngliàng (HSK 6)
  10. Equivalent à : 相当 ; xiāngdāng (HSK 5)
  11. Machine à laver : 洗衣机 ; xǐyījī (HSK 5)
  12. Vêtements : 衣服 ; yīfú (HSK 1)

垂直农场中,一公斤食物的产出需要消耗38.8千瓦时的能量相当于一台洗衣机中洗17件衣服所耗费的能量。

Zài chuízhí nóngchǎng zhōng, yī gōngjīn shíwù de chǎn chū xūyào xiāohào 38.8 qiānwǎ shí de néngliàng, xiāngdāng yú yī tái xǐyījī zhōng xǐ 17 jiàn yīfú suǒ hàofèi de néngliàng

« Dans une ferme verticale, la production d’un kilogramme de nourriture nécessite 38,8 kWh d’énergie, ce qui équivaut à l’énergie consommée par une machine à laver pour laver 17 vêtements ». 


Petit Peuple : Wenzhou (Zhejiang) – Un gagnant malchanceux
Wenzhou (Zhejiang) – Un gagnant malchanceux

Quelle mouche a piqué Mr Zhou pour prendre d’aussi mauvaises décisions depuis l’évènement qui aurait dû changer sa vie pour le mieux – gagner au loto ! –  une chance incroyable à l’origine d’une série de déboires culminant en ce jour du 1er février 2023. Debout face au juge, évitant de croiser le regard furibond de sa femme Lin, la sentence est tombée, donnant raison à son épouse. Il devra lui payer des millions de yuans, le voilà bientôt dépossédé d’une grande partie de sa nouvelle fortune, plus malheureux que jamais. La tête basse, refusant tout commentaire, il sait déjà qu’il ne fera pas appel. À quoi bon ? L’adage le dit bien : « Heureux au jeu, malheureux en amour. »

Tout a commencé par le départ de sa première femme, si belle mais tellement ambitieuse, un départ qui l’avait mis à terre il y a quelques années. Un an après leur mariage, elle ne supportait déjà plus cette routine sans horizon, sa manie à lui d’acheter des billets de loterie, ses amis trop collants et son bide aussi mou que ses aspirations dans la vie. Native de Wenzhou, elle partage avec sa ville natale cet esprit opportuniste et travailleur, il n’y a pas de sot métier, l’important est de gagner de l’argent. Mr Zhou y mettait du cœur pourtant, mais rien n’y faisait. Un matin, charmée depuis longtemps par les muscles et la réussite de son patron, un entrepreneur dynamique dans le secteur de l’électronique – elle a fait sa valise et est partie. Inconsolable,

Mr Zhou aurait sombré dans la dépression sans les soins attentifs d’une voisine, Lin, trentenaire au visage placide, marquée ici et là par une acné juvénile mal soignée. Dans l’impossibilité de quitter l’appartement parental sans être mariée – son salaire d’esthéticienne ne lui permettant pas la location d’un studio – Lin avait remarqué Mr Zhou depuis un moment et attendait, patiemment, l’heure où cette grue d’épouse, traversant la cour commune de l’immeuble au pas de charge sur ses talons, fardée et serrée dans des tenues toujours plus courtes et clinquantes, se lasserait de son nounours de mari.

Un matin, ce fut chose faite et Lin ne perdit pas de temps. Quelques mois après le départ de la première femme, elle avait pris sa place.  Efficace, les pieds sur terre, sans grands rêves, Lin donnait un fils à Mr Zhou et lui laissait ce qu’il fallait d’espace – la bière de fin de semaine avec ses amis, les soirées karaoké de temps en temps, les billets de loterie tant qu’il voulait – tout en maintenant un contrôle étroit sur le reste.

On ne peut pas dire que la vie de Mr Zhou manquait d’amour, mais elle manquait de piment assurément. Est-ce pour cela qu’il choisit de miser ce jour-là sur l’ambivalence du chiffre 7 ? 40 tickets de loterie achetés pour ses 40 ans, contenant tous le chiffre 7, porte-bonheur par son homonymie avec les caractères 齊 (qí ; uniforme, pair), 气 (qì ; force vitale, énergie) et 起 (qǐ ; se lever), mais le 7ème mois lunaire est aussi celui des fantômes, et 7 sonne alors comme 欺 (qī ; tromper). Le lendemain, il avait gagné 10 millions de yuans (1,5 million de dollars) – 8, 43 millions après impôt. Et tout avait alors commencé à déraper.

Pourquoi n’a-t-il rien dit à Lin ? Avait-il peur qu’elle change, accentuant cette tendance à tout dominer chez eux ? Peur qu’elle s’arrête de travailler, se vante auprès des voisins, de la famille, continue comme avant de tout critiquer mais en prenant maintenant les autres de haut ? En fait, c’est sa première femme qui a tout de suite occupé ses pensées. À lui-même, il pouvait se l’avouer, il ne l’avait jamais oublié et la façon dont elle avait été abandonnée par son patron, aussi volage qu’elle était ambitieuse, l’avait retourné. Le bougre lui avait fait des promesses sans l’épouser, elle se retrouvait chassée, sans toit, le cœur brisé. Sans rien en dire à Lin, Mr Zhou vira 700 000 yuans à sa première épouse pour lui permettre de s’acheter un appartement, faisant surgir à nouveau dans ses yeux ébahis la petite flamme du désir qu’il pensait éteinte à jamais. Il vira également 2 millions de yuans à sa sœur aînée, qui s’occupait avec dévouement de leurs parents âgés et séniles. Lin ne mit pas longtemps à découvrir le pot aux roses et sa vengeance fut impitoyable. Elle courut au bureau des divorces, demanda un partage équitable des biens du couple et réclama les 2/3 des sommes données aux deux femmes en réparation du préjudice subi. Mr Zhou s’excusa, il comptait bien la prévenir, comment pouvait-elle lui faire cela ? Lin n’en démordait pas, donner de l’argent à sa première femme c’était la preuve de l’infidélité, elle ne chercherait pas plus loin! Il était temps de penser à elle,  être une bonne épouse ne valait décidément rien.

Mr Zhou devra donc payer, en plus de perdre sa femme et sans avoir regagné l’amour de la première, qui lui trouve finalement moins de charme avec quelques millions en moins… Au loto comme partout, un geste imprudent et le jeu est perdu (一着不慎,满盘皆输, yī zhāo bù shèn , mǎn pán jiē shū) !

Par Marie-Astrid Prache


Rendez-vous : Semaines du 20 mars au 23 avril
Semaines du 20 mars au 23 avril

18 – 21 mars, Canton : CIFF – China International Furniture Fair, Salon international de l’ameublement

19 – 22 mars, Pékin : Build + Decor, Salon international de la construction et de la décoration

28-30 mars, Shanghai : CHIC/Intertextile Shanghai,, Salon chinois international de la mode, de l’habillement et des accessoires

28-31 mars, Shanghai : Hotel & Shop Plus, Salon international de l’hôtellerie et des espaces commerciaux

29 mars-1 avril, Shenzhen : ITES – Industrial Technology and Equipment Shenzhen, salon des technologies et des équipements de fabrication de pointe

1-3 avril, Shanghai : SIOF – Shanghai International Optics Fair, Salon international de l’optique

7-9 avril, Shenzhen : CEF – China Electronic Fair, Salon chinois de l’électronique

7-9 avril, Shenzhen : Toy & Edu, Salon international du jeu et du jouet en Chine

8 avril, Pékin : CIEET – China International Education Exhibition Tour, Salon chinois international de l’éducation

13-15 avril, Pékin : CIEPEC, Salon chinois international et conférence sur la protection de l’environnement

13-15 avril, Shanghai : HORTIFLOREXPO – IPM, Salon international des plantes et des fleurs

13-15 avril, Shanghai : PRODUCTRONICA, Salon international de la production électronique

15 avril – 5 mai, Canton (et Offline): China Import and Export Fair, Foire internationale d’import et d’export

17-20 avril, Shenzhen : CHINAPLAS, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc

18-27 avril, Shanghai : AUTO SHANGHAI, Salon international de l’industrie automobile

18-21 avril, Foshan : CERAMBATH, Salon chinois international de la céramique et des sanitaires

19-21 avril, Chongqing : CHINASHOP – China Retail Trade Fair, Salon dédié aux technologies et aux nouvelles solutions pour le commerce de détail

19-21 avril, Shanghai : IE EXPO, Salon international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie