Le Vent de la Chine Numéro 18
Surprise au pinacle financier chinois, le 15/5. La Banque populaire de Chine regonflait le RMB de 1%, lui faisant crever vers le bas le seuil symbolique des 8¥/1US$.
C’était un signal, le même que fin avril, quand le taux du prêt sur 12 mois avait été haussé de 0,27% à 5,85% : la Banque centrale marquait sa volonté d’assécher le crédit et réduire la surchauffe, après la croissance affolée de 10,2% au 1er trimestre. D’autres chiffres venaient confirmer l’emballement de la machine: tel le volume de mauvaises suspectes de 900MM$ dit Ernst & Young, contre 168MM$ selon l’Etat -Ernst &Young se rétractait poliment 3 jours après. Tels les +18,9% de monnaie en circulation, équivalent de 3920MM$.
Symptomatiquement, c’est juste après que les US aient blanchi la Chine (VdlC n°17) de leur soupçon qu’elle « manipule sa monnaie », qu’elle réévalue – la tête haute. Ce n’est qu’un premier pas : suivront d’autres hausses de taux d’intérêt et réappréciations homéopathiques, l’interdiction aux provinces de garantir les prêts d’infrastructures, les restrictions à l’export par quotas ou taxation (acier!), une remontée des réserves obligatoires des banques… D’ici décembre, tous ces facteurs mènent à un Yuan ¥ réévalué de 2 à 5%, selon les analystes.
Le problème n°1, est l’excès de planche à billet, et des prêts «politiques» aux poulains du régime, tandis que l’épargne dort en banque, bas de laine pour les vieux jours, faute de retraite pour tous. Excès donc de recettes d’export. Mais pour cette raison, Pékin ne peut réévaluer trop vite, faute de tuer des millions d’emplois. Et une hausse du ¥ ne peut non plus se faire à l’aveugle, en ignorant le géant partenaire du billet vert : à l’avenir, le ¥ doit être poussé par la faiblesse mondiale du $, et non l’inverse !
Conséquence de ce RMB à +1% : l’acier chinois sera plus cher. Le pétrole lui, pourrait baisser : les spéculateurs misent sur une Chine moins gourmande. A l’export, l’automobile chinoise perdra un peu de marge, mais gardera son souffle et ses immenses ambitions: au 1er trimestre, la Chine livrait 62.628 voitures, +139% sur 2 ans…
Globalement, l’économiste Jim Walker (CSLA) prédit pour 2006, une croissance chinoise de 5 à 7%, et en 2007, de 3 à 5% !
NB: La valse monétaire cache une lutte politique, en préparatif du XVII. Congrès de 2007. Conflit dans Pékin entre les factions (immense bagarre pour les postes, pour le contrôle de Shanghai-le bastion de Jiang, pour le départ du vice Président Zeng Qinghong), et entre Pékin et les provinces : difficile voire impossible, dans ces conditions, d’imposer aux barons une discipline de crédit, tout en réclamant leur soutien !
Le 16/05 marque une date sur lequel le régime a préféré passer : le 40ième anniversaire de la «Révolution Culturelle», 10 ans de violence commandés par Mao Zedong, qui firent jusqu’à 0,8M de morts, diminuèrent de moitié le PNB, fermèrent les écoles durant 10 ans et bannirent toutes études, surtout celles des arts («bourgeois») et tout lien avec l’Ouest.
Elle avait été le moyen du Timonier et son épouse Jiang Qing, pour sortir du ban où l’avait plongé en 1961 la catastrophe du «Grand bond en avant» (30 à 80M de morts). L’histoire retient 3 dates fondatrices : l’examen d’Etat où un étudiant dénonça le sujet «révisionniste – impérialiste», l’offensive gauchiste (sept.1965) contre la pièce « la destitution de Hairui», et la circulaire du 16/5 dénonçant les «infiltrations contre-révolutionnaires ».
Si en 2006, le pouvoir décide de garder le blanc sur cette page de son histoire, c’est en raison des dangers liés à la réouverture de cette tranche d’histoire, aussi chargée que le massacre de Tian An Men. Attitude constante, depuis le jugement, par Deng Xiaoping en 1979, sur les «erreurs, mais le bilan globalement bon» du Timonier. Affaire classée après les procès de la bande des Quatre.
Ce silence sur cette époque 1966-’76 est en fait le seul rapport possible entre les générations, celle qui en fut l’actrice et celle à qui l’on a cachée à l’école—tandis qu’à la maison, parfois, une partie du voile est levée. Qing, jeune pékinoise néo-diplômée reconnaît avoir entendu les horreurs de la période, à travers les souvenirs des parents et grands-parents, envoyés à la campagne en brigades de production.
Faute de commémoration et de deuil, un effet pervers s’instaure: mis à part la majorité que le sujet indiffère, un groupe regarde cette période dont elle ne sait rien, comme un «âge d’or» qui privilégiait l’égalité et méprisait l’argent. Zhao Zilao, peintre exposant à Dashanzi (centre de galeries d’art branchées de Pékin) y voit une époque qui «oeuvrait pour un idéal collectif».
Mais cette jeunesse admet aussi son ignorance et souhaite que les programmes d’Histoire soient complétés, pour supprimer le blanc sur ces 10 ans de passé, propriété de tous. Ce qui devra se faire un jour —une fois disparus tous ses acteurs et ses victimes !
— Carrefour avait peut-être prévu la situation qui se profile : une fin de cycle où de nombreux groupes d’Etat en sursis depuis des décennies doivent passer la main.
Surtout dans le commerce, où les marges sont faibles. Fort de1,74MM² de recettes l’an passé et de 75 implantations, en 11 ans, il doit d’investir pour garder son rang de n°1 étranger. Président du Conseil de direction en Chine, Jean Luc Chéreau annonce 20 surfaces nouvelles cette année (69 en 3 ans), notamment grâce à la reprise d’«au moins 10»chaînes locales à bout de souffle -comme peut-être Trust-mart, «gros morceau à avaler» (2MM$, 100 magasins dans 20 provinces)… Carrefour fait une annonce populaire : sous 3 ans pour ses nouveaux sites, il recrutera 3000 managers (y-compris ceux de la CEIB – China Europe International Business School) et 40.000 actifs.
Les temps héroïques sont révolus où le géant devait fonctionner sans son logo, presque dans l’ombre: le voici accepté du pouvoir comme du public, et intégré, « chinois » !
— On peut appeler ça un «long été de fiançailles» :
après des années de production à façon pour Siemens, PhotonicBridges, expert shanghaïen en équipements de télécommunication par fibre optique (300 jobs), est repris par son client. Prix secret (des 10aines de M$). Son chiffre en 2005 était de 19,5M². 90% de ses produits portent déjà le logo Siemens. Le marché de cette technologie «SDH» (Synchronous Digital Hierarchy), spécialité Siemens vaut 2,3MM²/an et en atteindra 3,1M² en 2010. Après avoir cédé au Taiwanais BenQ sa branche téléphonique déficitaire, Siemens devait revitaminer sa présence en Chine. La rumeur lui prête l’intention de racheter pour 110M$ l’équipementier Harbour Networks, issu d’une scission avec Huawei (donc son concurrent), qui vient de rater son passage en bourse de HK – une affaire à prendre !
— C’est l’année des soldes des firmes publiques. Les conditions sont réunies, telle l’acceptation par l’Etat, et un appareil de lois et de règlements sur les fusions-acquisitions…
Cette année, à en croire la presse, jusqu’à 6MM$ devraient passer à ce type d’actions, contre 3MM$ en 2005 et 1,25 en 2004. En Asie, avec 22% du capital, la Chine était l’an passé en seconde position derrière le Japon (35%) pour tels rachats étrangers, poussés par la majestueuse croissance chinoise, qui leur fait dépasser leurs hésitations face à tel rachat sur un terrain légal non balisé.
Opération plus risquée encore, quand ces reprises sont des actifs faillis et que le vendeur est une structure de défaisance. Orient, une de ces firmes de recyclage des débiteurs des 4 grandes banques, annonce pour juin/juillet, la vente de 200M² de ces actifs situés à Qingdao et Jinan (Shandong). Ces actifs appartenaient jusqu’en 2004 à Cinda, autre SDD, qui les a cédés à Orient : ceci permet, par le jeu des règlements, de les brader à 12,3% de leur valeur faciale, et non 18,5%, taux minimum chez Cinda. Et encore, précise l’annonce, « on pourra négocier »…
On comprend l’effort fait par Pékin : la vente d’actifs faillis n’attire plus que 5 intéressés par lot en moyenne, contre 20 aux débuts du système. 230MM$ de telles dettes continuent à rouiller, dans l’attente de toujours moins de probables repreneurs !
Cet été apporte son lot de sécheresse au nord, de crues au sud.
Du 16 au 18/05, le Guangdong essuyait le typhon Chanchu. De Xiamen à Sanya, plus de 1 million de personnes furent déplacées pour les protéger de vagues géantes et blizzard à 170km/h. Des 10aines de milliers de navires furent rappelés entre Canton, Fujian et Hainan. Au moins 16 personnes périrent en Chine, et des 10aines entre Vietnam et Philippines. « Affaire de saison » – mais les effets des typhons sont aggravés par l’enfoncement des côtes (jusqu’à 1cm/an), dû au pompage excessif !
Au nord, d’Urumqi au Dongbei, en passant par la Mongolie et le Hebei, c’est l’excès inverse : la sécheresse franchit la cote d’alerte : plus une grosse pluie depuis 600 jours, et Pékin depuis janvier 2006, n’a reçu que 28% de sa moyenne— expliquant tempêtes de sable et canicules. Des trains de blé partiraient vers l’Ouest tous les jours, pour nourrir les populations. Pékin se tait, mais l’organisation des Nations Unies pour l’agriculture, la FAO bat le tocsin : 5M d’hectares de cultures d’hiver ont été grillés (60%), que l’irrigation n’a pu sauver —par excès de pompage, la table aquifère a baissé de 60cm en peu d’années.
Sur la récolte d’été, sur 940.000 ha, seuls 30% ont été semés ! Pékin lance son programme traditionnel de lutte anti-gaspillage, préparant des taxes contre golfs et saunas. Mais en même temps, dilapide ses maigres réserves pour préparer la verdure des JO de 2008… Tout en accélérant son équipement en gouttières et recyclage de l’eau usée—360Mm3 cette année, dont l’usage est obligatoire pour ses 300 carwash…
Enfin du bout des lèvres, Pékin admet que la pollution maritime/ fluviale à Canton est «sérieuse», avec 2M d’effluents rejetés en 2005 dans le seul delta des Perles. Aussi, 300 usines à roulettes, immigrées de Hong Kong, sont priées de s’équiper avant juin en systèmes de retraitement, ou de disparaître.
De même, Chen Kaige, le réalisateur, sera taxé pour avoir abimé (lors du tournage de son dernier long métrage) le lac Bigu et le site du Palais d’Eté à Pékin. Chen était déjà en perte de vitesse depuis une récente polémique (cf VdlC n°08, Petit peuple). Ainsi, en voulant frapper les fauteurs écologiques, Pékin commence par les plus anodins, et les moins capables de se défendre !
— Au 11èmePlan (2006-10), les énergies renouvelables sont prioritaires. N°1 chinois du verre auto et verre à vitre, Xinyi l’a compris et se jette dans la brèche, espérant s’imposer comme n°1 du verre à cellules photovoltaïques, qui combine dureté et bonne lucidité.
D’ici sept. 2007, à son usine de Dongguan, (au plus grand train à verre flotté du pays), il produira 100.000t/an, à 70% pour l’export. Tout en se disant capable d’assumer l’investissement sur fonds propres ou par emprunt bancaire, Xinyi cherche pourtant (9/05) à obtenir le financement en bourse de HK, par une rallonge de 5% du nombre de ses parts -provoquant la grogne des actionnaires !
Mais Xinyi a calculé le risque. La marge bénéficiaire de ce produit est de 70% contre 34% aux pare-brises. Le marché connaît une formidable chance d’expansion. Et Xinyi devait rechercher ces nouveaux débouchés : ses ventes de pare-brises aux USA étant frappées depuis 2002 de droits anti-dumping de 4 à 124% !
— Wen Jiabao veut trancher dans les profits excessifs des laboratoires.
Vieux combat: c’est la 18ème série de coupes depuis 1998. 130 antibiotiques baisseront jusqu’à 40% et 60 anti-cancer (3 à 30%). Tout écart de plus de 5% devra être notifié et justifié. Il s’agit d’éradiquer la pratique de contourner la loi en reconditionnant et réétiquetant la même molécule. En outre, le Conseil d’Etat mène une enquête sur son système de contrôle des prix -verdict pour novembre. Les 17 dernières coupes ont pourtant coûté 3MM² aux producteurs.
Mis à part l’allégement des charges paysannes, ce processus a aussi pour but d’élaguer le marché de ses milliers de PME survivant de piratage et de faux produits. Tel l’«Armillarisin A » du laboratoire Qiqihar n°2, dont la composition frauduleuse, incluant un poison pour le système rénal, sacrifia cinq patients dans un hôpital cantonais à l’autre bout du pays. Qiqihar n°2 pourrait perdre sa licence. L’enquête-éclair a permis de détecter quatre autres médicaments pollués au même poison.
NB : le grand nettoyage des prix des remèdes chinois se poursuit : prochaine gamme sous la lunette du régulateur, celle des médicaments traditionnels chinois à base d’herbe !
— Echange atypique de bons procédés entre militaires chinois et US: en Chine (12-18/05), l’amiral W. Fallon put visiter la 28ème division aérienne à Hangzhou (Zhejiang), voler à bord d’un bi-réacteur bombardier FB-7 plutôt secret.
En retour, il invita le ministre Chao Gangchuan à observer les 17-19/6, depuis un bâtiment de l’US Navy, les exercices navals à Guam. Le commandant des forces Pacifique avait apporté toute une shopping list, désirant être invité à des manoeuvres chinoises, multiplier les contacts, et que l’APL lui donne les moyens de plaider auprès du Congrès la levée de l’embargo des ventes d’armes.
La Chine semble aussi désireuse de développer ces liens, Chao évoqua son souhait de le voir retourner «tous les 12 mois!» !
NB : le réchauffement rouvre les contacts gelés depuis 2001, la collision d’un chasseur chinois et d’un appareil-espion «EP-3», suivie de la mort du pilote chinois et de l’arraisonnement de l’avion US. Washington s’inquiète du réarmement de l’APL (budget en hausse de plus de 10%/an depuis 10 ans, 35MM$ officiels en 2006, voire le triple en réalité), et des manoeuvres sino-russes d’août 2005. Autant de raisons de rapprochement formel, mais les analystes n’en attendent pas de renforcement de la coopération militaire future!
— Par an, la Chine entasse 1,11Mt de déchets électroniques polluants. C’est plus que ne peuvent supporter l’environnement et … l’exportation.
En effet, l’Union Européenne (dès juillet) comme le Japon ou les US imposent leurs normes «vertes», bannissant l’import de produits (ordianateur, électroménager) incluant de telles substances toxiques. Pékin doit se conformer, ou perdre une partie de ses marchés, d’une valeur de 260MM$ en 2006, 35% de l’export national, et 25% du marché global de l’électronique.
Le MII (le Ministère des industries de l’information), annonce (17/5), l’introduction de ses propres standards «verts». Sans doute tardivement : la SEPA, l’agence nationale de l’environnement, les réclamait depuis longtemps. Le règlement ne sera applicable qu’au 1er mars 2007.
Mais on peut supposer que les industriels n’ont pas attendu la loi pour se préparer à l’échéance européenne. Enfin, le texte épargnera des 100aines de milliers de vies humaines, celles des recycleurs qui émiettent, brûlent et récupèrent les métaux dans les ordinateurs, métier à très haut risque !
A 37 ans, Chen Jin était devenu une idole nationale, professeur titulaire à l’université Jiaotong (Shanghai), doyen d’un institut de nanoélectronique créé pour lui, financé autant qu’il voulait par la NDRC (la Commission nationale de développement et de recherche) et le Conseil d’Etat, PDG de belles start-up entre Chine et Austin (Texas), proche du centre de R&D Motorola où il avait passé son PhD…
Chen incarnait une politique
[1] De R&D d’Etat (Pékin y consacre 1,5% de son PIB), et
[2] de rappel des cerveaux formés à l’Ouest. Retourné en 2000, Chen avait inventé en 2003 Hanxin, 1er microprocesseur chinois surpuissant (200M d’opérations /sec.). Hanxin prouvait la capacité de la Chine à rattraper l’Occident sur le terrain high tech, et Chen, le patriotisme chez les jeunes -il avait abandonné un salaire de 80.000 Usd/an…
Toute cette aura dorée explosa le 12/5, après 5 mois d’enquête suite à une dénonciation sur internet : son invention était fausse. A Austin, il avait volé la puce à Motorola. Hanxin n’existait pas!
La réplique du régime fut à la hauteur de sa déception. Chen perdit ses crédits et avantages, fut banni à vie de la recherche publique. Pékin eut le courage rare de nettoyer son scandale-suivant l’exemple de Séoul qui venait de briser Hwang Woo-suk, son biogénéticien-étoile faussaire. Dans la tempête, le monde de la R&D chinois s’interroge : « Chen était un vrai génie—pourquoi avoir fait çà?»
Tous l’admettent : plagiat et piratage, dans ce microcosme, sont banals -Chen n’était pas le seul. A la pointe du système, Chen savait qu’on attendait de lui des résultats surnaturels, qu’il ne pourrait pas fournir- sauf en trichant.
Moins que Chen, c’est le système qui est en échec : en privant ses individus, même les plus brillants, de la maturité et confiance en eux; et créant une obligation de résultat, peu propice à la recherche !
Comment convoler quand on est démuni au point de ne pouvoir payer les fifres de la fête?
La Chine a bien ses solutions, mais peu fiables ! A Baihe (Guangxi) en 1993, Dafu et sa soeur Lizhu, orphelins, vivaient d’un mou desséché de riz et fèves, d’une truie et quelques canards. Quoique pas le plus bel homme, Dafu convainquit Haiping, de Mashan, de l’épouser -ou plutôt, Lizhu arrangea le double mariage, en convolant avec Chenzhe, le frère de Haiping. Deux mariages gratuits, sans dot ! Ce fut donc le tope-là!, sitôt dit, sitôt unis. Mais 3 jours après, Haiping disparut! Pour Dafu, c’était l’enfer : vu les préjugés de la campagne, il perdait toute chance d’autres épousailles!
Or voilà qu’en mars 2006, Haiping ré émergea. A peine mariée, expliqua-t-elle, elle avait été traînée au bureau des mariages par des parents hostiles à l’union. Au mépris de toute loi mais pour un gros cachet, ils avaient obtenu un divorce in absentia, puis avaient recasé Haiping avec un gars riche. Elle revenait à présent pour régulariser une rupture décidément trop dilettante avec la loi…
D’abord effondré de l’horrible révélation, Dafu à présent âgé de 40 ans, voulut porter plainte. Puis il se rendit à la raison: un procès le ruinerait sans lui rendre sa belle : mieux valait faire son deuil, transiger… Devant le juge, Dafu et son éphémère moitié s’épiaient ébahis,面面相觑 (mian mian xiang qu), incapables de se reconnaître…
A la mode de ce pays, un compromis boiteux fut dégagé: de la volage, Dafu reçut 1600¥, prix de 16 ans d’espoirs de bonheur piétinés. Fin peu morale, mais en vie réelle, le happy-end ne gagne pas toujours!
Détail intéressant, Nanguo Metro, le journal local, édita cette saga sous forme tronquée, cachant la corruption du Bureau des mariages. Puis il confia la vraie histoire à China Daily, qui la publia sans fard 3000km plus loin, à l’abri d’une administration toujours prête à punir de quiconque révèle ses turpitudes.
Par un tel artifice, la presse chinoise, à 100% propriété publique et sous contrôle, parvient à concilier sa propre sécurité, et son combat pour la vérité !
23-25/05, HK: Vinexpo
23-24/05, Pékin: International High Tech Expo
24-27/05, Pékin :China Police 2006