Le Vent de la Chine Numéro 7 (2021)
La veille de chaque Nouvel An lunaire, la Chine entière observe le même rituel immuable. Réunie autour d’un bon repas, chaque famille regarde et commente le gala télévisé de la CCTV. La 39ème édition, visionnée 1,14 milliard de fois, a enchainé pendant 4h30 les performances acrobatiques, danses, chansons, sketchs, à grand renfort de stars comme Jackie Chan, Andy Chau, Liu Ye, Yang Mi ou encore Wang Yibo (cf photo), devant un public portant des masques rouges à l’effigie du Buffle, second animal du zodiaque chinois.
Comme chaque année, les thèmes abordés lors du gala reflètent les priorités du gouvernement : le centenaire du Parti Communiste chinois (1er juillet), la lutte contre la pauvreté, le programme spatial, le combat contre la Covid-19… Le patrimoine a également été mis à l’honneur, avec le retour à la mère patrie d’une tête de Bouddha rendue par le Japon. Le spectacle a aussi fait la part belle à l’innovation, les organisateurs se targuant d’avoir eu recours au réseau 5G, à la réalité augmentée, à l’intelligence artificielle, à la 3D et au « cloud » ! Sponsor de cette édition, l’application de courtes vidéos Douyin (TikTok), qui vient de lancer son service de paiement en ligne Douyin Pay, a perpétué la tradition des « enveloppes rouges » virtuelles, instaurée par WeChat en 2014. Les utilisateurs se sont laissé prendre au jeu, interagissant plus de 70,3 milliards de fois durant la soirée sur l’application en espérant gagner l’un des hóng
Souvent jugé trop politique, conservateur, ennuyant ou ringard, le gala n’a pas été épargné par la critique cette année. La scène dédiée au programme « Belt & Road » (BRI) a fait parler d’elle à cause de ses danseurs (chinois) au visage noirci, censé représenter des Africains. En 2018, une mise en scène similaire avait fait scandale, considérée comme raciste par les téléspectateurs étrangers. Cette fois, le public chinois s’est lui aussi insurgé contre cette prestation. « Y-a-t-il une différence entre un Chinois se grimant en Africain et un Blanc se tirant les yeux pour se moquer des Asiatiques ? », questionnait un internaute. Au contraire, certains ont déploré l’intégration d’éléments culturels étrangers dans un gala « chinois ».
Autre prestation controversée : un défilé de mode rendant hommage aux costumes chinois, censé stimuler la « fierté culturelle » des spectateurs. « C’est entièrement l’opposé, c’est du plagiat », s’indignait un internaute, relevant des similarités avec des créations de couturiers occidentaux. Il n’a pas non plus échappé aux internautes que la plupart des tenues portées par les stars ce soir-là étaient de marques étrangères (Chanel, Gucci…).
Un autre sketch, ciblant les célibataires et les femmes « laissées pour compte » (剩女), a également divisé l’opinion : « quand le gala arrêtera-t’il de mettre en avant le mariage comme un critère de réussite ? », s’agaçait un utilisateur de Weibo.
Dissuadés par les mesures sanitaires mises en place par des fonctionnaires zélés craignant de porter la responsabilité d’un nouveau foyer d’infection, une majorité des Chinois a respecté la consigne de « célébrer sur place » (就地过年). Au total, près de 215 millions travailleurs migrants (soit 77% d’entre eux) auraient renoncé à rentrer dans leur région natale. Quoique ces mesures aient été qualifiées d’« excessives » par le gouvernement central, la présence de cette main-d’oeuvre en ville a pu permettre de maintenir une certaine activité (ouverture des restaurants, livraison de colis…), et faciliter le redémarrage économique après les congés.
Les citadins eux, habités à voir leurs villes se vider pendant la période du Nouvel An, ont dû partager parcs, temples, salles de cinéma et centres commerciaux, qui ont tous connu une forte affluence. Par rapport à 2020, les consommateurs ont dépensé 28,7% de plus pendant les vacances, soit 821 milliards de yuans. C’est toujours en-dessous du chiffre de 2019, dépassant le trillion de yuans. Dans 47 villes du nord du pays, dont Pékin, la pollution de l’air (environ 300 microparticules par m3) est venue gâcher la fête, forçant les habitants à annuler leurs sorties à l’extérieur. « C’est le Nouvel An le plus morose et déprimant de tous les temps », déplorait un internaute. « Si les industries polluantes ont cessé leur production et les feux d’artifice sont interdits en ville, pourquoi le smog est-il si épais ? », questionnait un autre. La faute aux provinces voisines, comme le Shandong et le Hebei, expliquent les autorités…
Enfin, deux sentiments minoritaires et contradictoires ont émergé durant ce Nouvel An, décidemment pas comme les autres : celui de culpabilité chez ceux qui ont choisi de ne pas suivre l’appel national à rester chez soi, « mettant ainsi en danger leurs parents ou leurs villages » selon les banderoles affichées en ville ; et celui de soulagement ressenti par certains jeunes citadins qui ont trouvé l’excuse idéale pour échapper à la pression familiale et profiter de ces congés pour se reposer ou passer du temps entre amis !
Le forum « 17+1 », réunissant la Chine et 17 pays d’Europe Centrale et de l’Est (dont 12 membres de l’Union Européenne), n’avait plus fait parler de lui depuis 2019. Cette année-là, la Grèce annonçait rejoindre l’initiative, au grand dam de Bruxelles qui la considère comme un moyen pour Pékin de jouer sur les divisions intra-européennes. Ne s’embarrassant pas de cette désapprobation, la Chine faisait savoir dans la foulée que le Président Xi Jinping lui-même participerait désormais aux prochains sommets, au lieu du Premier ministre Li Keqiang. Retardée depuis avril 2020 pour cause de pandémie, la 9ème édition du forum, qui devait se tenir à Pékin, a finalement eu lieu virtuellement le 9 février (cf photo). Organisé à la hâte à l’initiative de la Chine, le sommet n’a été officiellement confirmé par Pékin que le jour même.
Pourquoi un tel empressement ? Enhardie par l’accord global d’investissement (AGI) conclu avec Bruxelles le 30 décembre – qui doit encore convaincre le Parlement Européen avant d’être ratifié -, la Chine était désireuse de reprendre l’initiative auprès de ces 17 pays avant que la nouvelle administration Biden ne le fasse. Le message envoyé par Pékin à Washington est clair : les relations entre la Chine et l’Europe sont sur de solides rails. La Chine vient d’ailleurs de supplanter les États-Unis en tant que premier partenaire commercial de l’UE en 2020, avec des échanges de biens s’élevant à 586 milliards d’€ (contre 555 milliards avec les États-Unis).
Parmi l’assemblée virtuelle se trouvait le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, qui a cité la prise de contrôle du port du Pirée par le géant du transport maritime chinois Cosco comme « un exemple de coopération mutuellement bénéfique », et a garanti aux futurs touristes chinois détenteurs d’un certificat de vaccination l’accès à son pays « sans d’autres restrictions ».
Le Président tchèque Milos Zeman, un supporter du forum dès ses premiers jours, a également répondu présent, après avoir menacé de boycotter le sommet l’an dernier.
Bien sûr, le Président serbe Aleksandar Vucic n’aurait en aucun cas raté ce rendez-vous. En mars 2020, il s’était fait remarquer en embrassant le drapeau chinois à l’arrivée d’un avion-cargo chargé de masques. Depuis lors, le dirigeant serbe attend avec impatience la visite officielle promise par son homologue chinois. Entretemps, la Serbie a reçu un million de doses de vaccins Sinopharm, faisant du pays slave de 7 millions d’habitants la première nation européenne à passer commande en Chine.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, a également participé au sommet, heureux d’accueillir en sa capitale Budapest un campus de l’université shanghaienne Fudan. Las d’attendre des vaccins de la part de l’UE, le gouvernement hongrois a également décidé de se fournir en Chine, sans que les vaccins chinois n’aient reçu le feu vert de l’Agence européenne du médicament qui attend toujours les résultats détaillés de leurs essais cliniques. D’autres pays se sont également montrés intéressés par les vaccins chinois : la Macédoine du Nord, le Monténégro et la République Tchèque. S’engouffrant dans la brèche, le Président chinois n’a pas manqué de réitérer lors du forum son offre d’approvisionnement à tout pays en faisant la demande – et cela même alors que le programme chinois de vaccination prend du retard, Pékin ayant envoyé plus de doses à l’étranger (46 millions) qu’il n’en a injecté à ses propres citoyens (40,52 millions au 9 février).
Malgré ces soutiens enthousiastes, le sommet enregistre sa plus faible participation de chefs d’État depuis sa création en 2012, les dirigeants estonien, lituanien, letton, roumain, slovène et bulgare – soit un tiers des participants européens – préférant snober le sommet. « Nous préférons avoir recours au format « 27+1 » et s’aligner sur les politiques communes européennes pour s’adresser à la Chine », a déclaré la porte-parole de la nouvelle Première ministre estonienne. La rumeur voudrait même que certains membres envisagent de se retirer du forum.
En effet, l’engouement des débuts a fait place à une certaine frustration chez plusieurs partenaires, déçus que les investissements promis ne se soient pas matérialisés, les firmes chinoises réalisant que la région n’est peut-être pas si attractive, ou que l’environnement réglementaire européen est plus compliqué que prévu. Les projets phares, qui auraient pu faire gagner en image à la Chine, ont été reportés ou simplement abandonnés. C’est le cas de la ligne ferroviaire Budapest-Belgrade (Hongrie-Serbie), et des centrales nucléaires de Cernavoda (Roumanie) et de Dukovany (République Tchèque).
Sous l’angle commercial, le seuil des 100 milliards de $ d’échanges – dépassé l’an dernier – a été atteint avec cinq ans de retard par rapport à ce qui avait été annoncé en 2012. Même si le commerce bilatéral entre Chine et les 17 a doublé durant les neuf dernières années, il consiste majoritairement en des exportations chinoises, le déficit commercial en faveur de la Chine ne cessant de s’accroître.
Conscient de ce mécontentement, le Président chinois s’est engagé à acheter aux 17 pour 170 milliards de $ de biens sur les cinq prochaines années. Cette promesse reviendrait à une augmentation de 12% par an. C’est près de quatre points de plus que le rythme de croissance des échanges durant l’année 2020 (8,4%), et davantage que dans le reste de la zone européenne (4,9%). Xi Jinping ajoutait que le commerce bilatéral de produits agricoles avec les 17 sera amené à augmenter de 50%, espérant ainsi réduire la dépendance de son pays vis-à-vis des États-Unis en ce domaine.
Mais ces nouveaux engagements commerciaux seront-ils suffisants aux yeux des 17 pour retrouver la bonne volonté d’antan ? Rien n’est moins sûr. Certains pays scrutent déjà tous les aspects de leurs relations avec la Chine sous un spectre plus sécuritaire. Dans ce contexte, les récentes pressions américaines pour que ces pays européens excluent de leur réseau 5G les opérateurs télécoms chinois, semblent avoir porté leurs fruits : au moins 11 pays sur 17 se sont alignés sur Washington. Sous cette lumière, le format « 17+1 » ne parait pas nécessairement gravé dans la roche…
Inquiet de voir les jeunes adolescents chinois se « féminiser », le ministère de l’Éducation a élaboré un plan censé renforcer chez eux « l’esprit Yang » (阳刚之气). Au programme : davantage d’éducation physique et sportive (EPS) à l’école, le développement de certains sports « masculins » comme le football (cher au Président Xi Jinping), et le recrutement de professeurs plus compétents, parmi les anciens athlètes par exemple…Déjà, le coefficient de l’EPS par rapport aux autres matières a été augmenté dans certaines provinces pour les examens d’entrée au lycée (中考).
Ce plan a été dévoilé en réponse à une proposition de Si Zefu (斯泽夫), délégué au Parlement (CCPPC), lors de la dernière session en mai 2020. Selon lui, les jeunes Chinois sont devenus « faibles, timides et lâches ». Pour y remédier, le Président du Harbin Electric Group préconise d’intégrer davantage de professeurs masculins dans le système éducatif, partant du principe que les femmes sont omniprésentes dans l’entourage des jeunes hommes. À l’école, les enseignantes seraient trop gentilles avec eux. À la maison, leurs mères et grands-mères étoufferaient ces garçons, souvent enfants uniques. À l’extérieur, ils seraient en proie aux caprices de leurs petites copines, comme de porter leurs sacs à main…
L’influence de célébrités au look androgyne – chanteurs de K-pop, acteurs ou influenceurs– surnommés « petite viande fraîche» (小鲜肉, xiǎoxiānròu), serait un autre facteur de « féminisation » selon Si Zefu, qui déplore qu’aujourd’hui « les garçons ne rêvent plus de devenir des héros de guerre ». D’après le délégué,« cette tendance mettra inévitablement en danger la survie et le développement de la nation ».
Sans tarder, les internautes se sont emparés du débat. Alors qu’une majorité du public s’accorde sur le fait que davantage de cours de sport à l’école serait bénéfique pour tous les enfants, la réponse du ministère a fait l’objet d’une avalanche de critiques, accusée de perpétuer les stéréotypes, d’inciter la discrimination et le harcèlement à l’école. « Le ministère devrait plutôt déployer son énergie à soutenir les garçons confrontés à des conceptions dépassées de la masculinité plutôt que d’exiger d’eux qu’ils se comportent de telle ou telle façon », suggérait un internaute. « Depuis quand le terme de ‘féminisation’ est-il devenu péjoratif ?», interrogeait un autre. « Il y a 70 millions d’hommes de plus que de femmes en Chine, aucun pays au monde n’a un ratio aussi déséquilibré que le nôtre. La nation n’est pas assez ‘masculine’ à leur goût ? », s’indignait un utilisateur de Weibo. Dans la même veine, un internaute soulignait que « de nombreux homosexuels fréquentent les salles de gym pour développer leurs muscles, cela ne change pas leur sexualité pour autant ». Dans un autre registre, certains soupçonnent un lien entre une « masculinité frustrée » et les violences domestiques ou le harcèlement au travail…
Ces réactions quelque peu confuses, mélangeant les notions de genre, de sexualité, de masculinité et de virilité, peuvent s’expliquer par le développement économique et social sans précédent qu’a connu la Chine en seulement quelques décennies, bousculant la norme et les modèles, ayant fait évoluer les canons de beauté sous l’influence de modes étrangères (notamment de Corée du Sud). « Une société où les stéréotypes traditionnels sont peu à peu remplacés par différents modes de vie, est un indicateur de progrès social », commentait Li Yinhe, pionnière en matière de sexologie en Chine.
Le Parti ne le voit pas exactement de cet œil, persuadé depuis plusieurs années que le pays traverse une « crise de masculinité », mettant à mal ses ambitions de faire de la Chine une superpuissance militaire. Dès 2017, l’armée populaire de libération (APL) blâmait le manque de sport, les jeux vidéo et une masturbation excessive, pour expliquer le faible niveau physique de ses jeunes recrues.
Ironiquement, alors que le gouvernement multiplie les initiatives pour stimuler cet esprit « Yang », distribuant des manuels scolaires supposés enseigner aux garçons comment devenir des hommes, et que les camps d’entrainement censés renforcer physiquement et mentalement les adolescents se multiplient sous la demande des parents, les ventes de maquillage et produits de beauté destinés aux hommes explosent, tandis que les autorités censurent à l’écran les tatouages et les boucles d’oreilles des stars masculines, signes « de valeurs morales douteuses »…
Pourtant, ne dit-on pas qu’en tout Yin, il y a du Yang, et qu’en tout Yang, il y a du Yin ? Un précepte à méditer.
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Une première dispute opposa les Pan et les Luo, à propos de la liste des invités. La famille Pan (celle du garçon) devant assumer les frais du banquet selon la tradition, elle prétendait pouvoir inviter plus de gens, ce que les Luo contestaient avec véhémence – et obtinrent satisfaction après d’âpres discussions. Eclata alors le souci majeur, autour de la robe de la mariée, rouge en signe de virginité, aussi à charge des Pan. Mais le 31 décembre vers 17h, une fois le paquet livré, la jeune femme et sa mère sortirent furieuses de la chambre d’essayage : la robe était trop petite, tout comme la gaine et la brassière. « Les Pan ont mégoté pour acheter n’importe quoi », conclut la mère. A l’unanimité, il fut convenu que la parure serait rapportée aux Pan, pour exiger une tenue à la bonne taille.
Mais une fois chez les Pan, robe et sous-vêtements sous le bras, Mme Luo se heurta à un mur : non, on ne reprendrait rien. Dans les bonnes maisons, lors des mariages, ça ne se faisait pas de contester les cadeaux rituels ! Mme Luo retourna donc au clan, où son rapport suscita des commentaires furieux : mais pour qui donc se prenaient ces Pan ?
Dans la nuit noire, le père Luo ressortit pour tenter de sauver la situation et faire appel à la raison : cette tenue devait être à la bonne taille, sinon tout le monde perdrait la face. Mais c’est alors que madame Pan l’assomma par cette remarque incivile : « Si Feiyuan ne peut passer la robe, c’est qu’elle est trop grosse : la tenue est à la bonne taille, celle qu’elle devrait faire ! » ! Blême, le père Luo s’en retourna.
Les Pan, c’était clair, voulaient imposer à Feiyuan une vie d’enfer. Avec cette tenue miniature, on voulait lui faire porter « des petits souliers » ( chuān xiǎo xié, 穿小鞋 ), la soumettre aux moindres caprices de la belle-mère. Et pas question de compter sur le jeune mari pour la défendre… On était dans un vrai pétrin : depuis l’avant-veille, l’union civile était déjà enregistrée à la mairie !
Durant les 36 heures précédant la noce, les Luo virent défiler moultes tempêtes sous leurs crânes. Quand ils se présentèrent au jour convenu dans la cour des Pan convertie en salle de bal, pleine de bancs et tables chargées de mets, tous les témoins purent constater que quelque chose ne tournait pas rond. Les Luo ne se présentaient qu’à trois, et encore, fagotés en gros pantalons de tous les jours, paletots molletonnés et godillots maculés de glaise… Ce fut le père Luo qui fit l’annonce : « On est juste venus pour vous le dire, y’a plus de mariage, il est annulé .
– Quoi, pour cette histoire de robe ? interjeta le père Pan, interloqué.
– Pas de mariage sans respect , fit Luo, le visage fermé. On n’a plus confiance.
– Mais… et la dot que je t’ai payée, les 88 000 yuans ?
– La voici, répliqua-t-il, je te la rends – ce faisant, il sortait du manteau kaki une enveloppe débordant de liasses de billets roses. Tu peux recompter – à condition, ajouta-t-il en retenant le document vers lequel Pan tendait la main, que ta fille se trouve demain dès l’ouverture au bureau des divorces ».
Tandis que sa femme et l’ex-futur mari restaient bouches bées, le père Luo furieux reprit son bien, mû par le sentiment d’urgence de sauver les meubles. Suite à quoi les trois tournèrent les talons, drapés de leur dignité offensée.
Mais chez les Pan, la vie devait continuer : leurs invités continuaient à arriver par petits groupes et restaient intimidés près du porche, se demandant ce qui arrivait et se chuchotant les nouvelles. Pour la famille, il fallait sauver la face. « Et bien ce banquet, s’écria le père, ce bon vin et cette bonne viande, on va pas les gâcher ! On est au second jour de l’année : on va fêter le Nouvel an…Tout le monde à table ! »
Chez les Luo aussi, en même temps, on trinquait, avec les invités du clan avertis dans la nuit– il fallait garder ses bons contacts, et ne pas les priver de la fête promise. Improvisée en catastrophe, celle-ci donna lieu à bien des réactions insolites, sarcasmes contenus et rires en coin entre deux « ganbei ». La palme de l’insolite revint sans conteste à Feiyuan, au bras des amies se pressant pour lui présenter leurs condoléances. Impassible, réprimant toute émotion, elle se contentait de remarquer qu’elle n’avait rien à regretter : ce mari, elle ne l’avait pas choisi, pas vrai ? Quelques verres plus tard, elle se lâcherait : le prochain fiancé, c’était elle qui le choisirait, et la robe aussi. Et elle serait blanche à la mode occidentale, et pas rouge, symbole d’ancien régime et d’aliénation. Et surtout, elle serait à sa taille !
27 fév-1er mars, Canton : DPES Sign & LED Expo,Salon professionnel des supports publicitaires et de la signalétique
1 – 3 mars, Shanghai : SIOF – Shanghai International Optics Fair,Salon international de l’optique – Reporté – Date à confirmer
3 – 5 mars, Shanghai : CAC Show, Salon international et conférence dédiés à l’agrochimie et aux technologies de protection des récoltes
3 -5 mars, Canton : SIAF – Industrial Automation Fair, Salon international pour l’automatisation des procédés
4 mars :début de la Session des deux Assemblées (CCPPC et ANP, Lianghui, 两会)
4 – 6 mars, Canton : SINO PACK,Salon international des machines et matériaux pour l’emballage
10-12 mars, Shanghai : CHIC/CIFF – China International Fashion Fair, Salon chinois international de la mode, de l’habillement et des accessoires
17 – 19 mars, Shanghai : Laser Photonics China, Le plus grand salon de la photonique de l’Asie
17 – 19 mars, Shanghai : Semicon China, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs
18 – 21 mars, Zhengzhou : CCEME, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine centrale
19 – 21 mars, Pékin : China MED, Salon des équipements et des instruments médicaux
21 – 23 mars, Shanghai : FIBO,Salon international du fitness, du bien-être et de la santé en Chine et en Asie