Le Vent de la Chine Numéro 5-6 (2018)

du 12 février au 4 mars 2018

Editorial : Le Chien étrangle le Coq

Le 15 février à minuit, le Coq poussera son dernier chant, étouffé par le jappement du Chien. Avant-dernier signe zodiacal chinois, le Chien signifie beaucoup pour ce pays. De tout temps, la Chine l’a pris pour compagnon de chasse, gardien de ses richesses ou de sa sécurité, et –heureusement de moins en moins– dans sa casserole !

Le Chien de 2006 était associé à l’élément du Feu. Celui de 2018 suit celui de la Terre, et porte ses couleurs – beige, marron, ocre. Les domaines les plus fastes seront donc ceux qui se rapportent au Feu (alimentaire), au Métal et au Bois (industries, ameublement, textile, agriculture). Par contre, il faudra se méfier de l’Eau, apportant crues et tempêtes.

Comme les onze autres signes, le Chien vit une dualité. Il est d’une part fidèle jusqu’à la mort, idéaliste, toujours de bonne humeur, penseur constructif et efficace, croit en la justice et a besoin d’amour. Mais c’est aussi un incorrigible bagarreur, qui refuse les compromis, et ses colères dépassent parfois les bornes.

Ne supportant pas que les choses attendent, il veut « régler les problèmes une fois pour toutes », à la D. Trump, né sous ce signe. Les autres personnes dans leur « běnmìngnián » (本命年) (tels G.W. Bush, B. Clinton, Zhou Enlai ou la championne de tennis Li Na) se démarqueront par un ascendant naturel, une énergie et une forte volonté, mais aussi une capacité à écouter les autres. 

C’est donc un signe propice, et il faudra s’attendre à une profusion de noces et de naissances dans les 12 mois à venir. Les garçons seront loyaux, attentifs, mais parfois dépressifs. Les filles seront bien dotées sous l’angle de la beauté, mais risqueront une propension à la querelle.

A travers toute l’Asie, des milliards de pétards et feux d’artifice célébreront le Nouvel an lunaire (春节, Chūnjié). En 40 jours, 2,98 milliards de déplacements sont prévus, la plus grosse migration annuelle au monde, souvent vers le village ancestral. D’autres iront à l’étranger : rien qu’en Thaïlande, 300.000 visiteurs sont attendus en une semaine (+18%).

Au Chūnjié, le Chinois doit observer les rites, avoir réglé ses affaires, payé ses dettes. Au village, il doit inonder le clan de cadeaux et « d’enveloppes rouges » (hóngbāo -红包), lesquelles sont de plus en plus virtuelles, envoyées sur smartphone, qui est relié au compte bancaire de l’usager.

Tout au long de la nuit de gala de la CCTV, Alibaba fera jouer des dizaines de millions de Chinois à des jeux de réalité augmentée, distribuant via Alipay, en direct, 600 millions de ¥. Tencent son rival, fera littéralement « marcher » ses utilisateurs, antidote aux excès du banquet nocturne : à chaque 100 pas, comptabilisés par un podomètre intégré à QQ, il leur octroiera un hongbao. De plus, il distribuera pour 4 milliards en coupons de réduction. Qui dit mieux?

Dernière tendance : certains migrants aux revenus modestes « évitent la fête » (duǒnián – 躲年) et choisissent de ne pas rentrer au village, pour échapper à la pression financière de devoir offrir des cadeaux ou de l’argent à tous les membres de la famille. 

Une variante se lit chez les jeunes, moins disposés qu’hier à se plier aux quatre volontés des parents sous prétexte de piété filiale. En 2018, au lieu de se louer un(e) faux(fausse) fiancé(e), ils débarquent au bercail, affublés d’un sweat-shirt aux formules provocatrices : « ne demandez ni mes notes, ni mon salaire, ni quand je me marie, ce ne sont pas vos affaires ». Tout est dit, et la vie va !


Diplomatie : Une année diplomatique qui s’annonce fertile

Dans sa longue marche diplomatique en 2018, la Chine voit se profiler de grands succès en filigrane, mais aussi des chausse-trappes, qu’elle devra franchir toute en prudence.

Dans l’immédiat, il y a cette indisposition avec la Suède, fâchée par la « brutale » arrestation à bord d’un train fin janvier, de son ressortissant naturalisé Gui Minhai en présence de deux de ses diplomates. Gui vivait en résidence surveillée à Ningbo, sa ville natale, dans l’attente d’un procès pour avoir édité des titres licencieux sur des leaders chinois depuis Hong Kong. Cette affaire pourrait s’avérer dommageable pour Pékin : Stockholm est membre du Conseil Arctique. Or cette région polaire est stratégiquement importante pour la Chine. Le 10 février, retournement de situation : dans une interview savamment préparée depuis son centre de détention de Ningbo, Gui Minhai, sous la contrainte, accuse le gouvernement suédois de l’avoir manipulé, et menace même de renoncer à sa nationalité suédoise.

La Chine se soucie aussi de la Corée du Nord, craignant une attaque ou un accident nucléaire sur son sol. Après avoir préparé sa population à un tel scénario en décembre par voie de presse, la Chine effectuait le 5 février un test d’interception d’un missile en vol. Mais vu la tension avec les USA (Trump envisagerait une frappe préventive sur la Corée du Nord), et malgré la fragile trêve des JO d’hiver de PyeongChang (9-25 février), cette crise peut déraper à tout moment.

Avec les Etats-Unis aussi, c’est la guerre des nerfs. Le 31 janvier, Trump imposait 30% de droits compensatoires sur les panneaux solaires chinois, puis qualifiait la Chine de « rival majeur » sur le plan commercial et militaire. Il la menace désormais d’une «très lourde amende » pour piratage de données intellectuelles, et s’apprête à procéder à la « reconstruction et modernisation » de l’arsenal nucléaire américain. À ce feu roulant, Pékin réagit en préparant des taxes sur le sorgho américain (un marché d’1,1 milliard de $ par an et de 4,76 millions de tonnes, destiné au bétail). Et si la Chine veut aller plus loin dans les rétorsions, elle pourrait également frapper le soja américain, dont elle importait 16 millions de tonnes en 2016, pour 14 milliards de $.

Toutefois, malgré les vociférations de Trump, on voit -encore- mal un conflit ouvert éclater : les deux puissances ont trop à y perdre. Pékin adjure toujours Trump de «renoncer à la mentalité de guerre froide », et ce dernier inaugure un plan de visas qui de facto favorisera les travailleurs qualifiés chinois. Qui plus est, Chine et USA commencent même à envisager d’adhérer ensemble à l’accord CPTPP, en vigueur depuis le 23 janvier suite à sa signature à Tokyo par onze nations de la région Pacifique…

La Chine s’attend donc à des difficultés sur le tapis vert en 2018, mais également à d’éclatants succès.

Le premier pourrait avoir lieu avec le Vietnam.  Avec ce voisin, elle s’apprête à ouvrir d’ici mai deux points de passage à travers 1280km de frontières communes, gérés selon le principe de « deux pays, une inspection ». Il s’agirait de zones de propriété partagée, sous procédures douanières unifiées et uniques. Ces points seraient situés à Fangchenggang et Pingxiang, entre le Guangxi et les provinces vietnamiennes de Quang Ninh et Lang Son. Lang Son n’est pas un site anodin pour la Chine : en 1981, les troupes de  Deng Xiaoping, tentant de « donner une leçon » au Vietnam, avaient en fait subi une défaite cuisante au bout de trois jours.

Le passé est donc oublié, au nom des échanges : le Vietnam est le premier importateur de Chine dans l’ASEAN, et son territoire est vital pour Pékin dans le cadre de son « Initiative Ceinture et Route » (BRI), gigantesque projet d’équipement financé par la Chine…

Un second accord diplomatique solide devrait avoir lieu avec le Vatican, sous quelques mois. Sous prétexte de régler le litige de la nomination du clergé, il permettrait d’ouvrir une nonciature apostolique à Pékin. La Chine se déclare prête, suite à ses « efforts sans relâche » et à une communication « souple et efficace ». Mais l’entente ne va pas de soi du côté de l’église de l’ombre, forte de 10 millions d’âmes. En décembre, deux évêques qui avaient été adoubés par Benoit XVI, ont été priés par le Pape François de céder leur place à des prélats fonctionnaires de l’église officielle. 

Pour la Chine, le profit est immense. La normalisation privera l’église réfractaire de son dernier soutien –désormais, le Vatican rejettera la dissidence au régime. Pékin privera aussi Taiwan du dernier « Etat » européen qui la reconnaissait, comme Chine nationaliste.

Pour autant, l’accord est loin de tout régler. Qu’adviendra-t-il des lettres pastorales, que le Saint Siège fait lire en chaire de toutes ses églises sur cinq continents ? Pékin ne pourra pas les accepter. D’autre part, la Chine rendra-t-elle au Vatican une partie des biens confisqués en 1949 ? Quitte à les reprendre à l’association catholique patriotique ? À voir…

Pour le Vatican, cet accord induit trois espoirs—qui ne sont toutefois nullement une certitude. Le premier sera de pouvoir recenser ses fidèles, par le biais d’un sondage qui n’a jamais pu se tenir avant. Le second sera d’échanger plus directement avec la Chine, par le biais d’ambassades. Le troisième relève plus du rêve : le Vatican veut rattraper l’erreur faite au XVII siècle, en laissant la chrétienté de Chine se déchirer à travers la « querelle des rites », ce qui faillit la rayer de la carte de ce continent. Aujourd’hui après 70 ans d’athéisme officiel, la société chinoise exprime une soif de spiritualité qui fait d’elle le dernier vivier apostolique de la planète. En 2014, le professeur Fenggang Yang, de l’université Purdue, estimait que la Chine passerait en 2030 au 1er rang des nations chrétiennes avec 247 millions de fidèles, surtout protestants. Le catholicisme pourrait donc surfer sur cette vague.


Société : Plus de contrôles, pour plus de sécurité

Un des efforts lourds de l’Etat porte sur le contrôle et la collecte des données en tous domaines de la vie publique. En voici un bilan, sous quelques unes de ces facettes :

– Les caméras de reconnaissance faciale voient leur nombre exploser dans le pays – elles devraient atteindre 400 millions en 2023. La forte demande a permis une baisse des coûts de recherche et de production par des centaines d’entreprises dynamiques, émergées ces dix dernières années. L’Etat encourage ce nouveau secteur d’équipement, comme un outil de sécurisation à disposition des firmes et de la police. Les progrès d’interconnexion entre caméras, logiciels et bases de données permettent de détecter les piétons traversant indûment les rues, d’identifier par leurs noms les clients des magasins et distributeurs de billets, et les personnes recherchées. L’ identification faciale aurait déjà permis l’arrestation de plus de 3 000 suspects. Pour l’instant la société accepte ce suivi renforcé de ses gestes, comme prix à payer pour sa sécurité.

 – Le 11 janvier, Xi Jinping annonçait le début d’une campagne nationale anti-triades. D’autres opérations « coup de poing » (严打 yándǎ) du même type avaient précédé : en 1983 sous Deng Xiaoping, 1996 et 2001 sous Jiang Zemin, et 2010, sous Hu Jintao. Soutenues par 30 agences et ministères, l’action de Xi Jinping prétend couper les liens entre mafieux et cadres locaux. Il s’agit aussi de faire reculer cette économie criminelle, ce que 5 ans de campagne anti-corruption n’ont pu  que très partiellement faire : démanteler prostitution, jeux d’argent, trafic de stupéfiants, trafics pyramidaux, traite des enfants et des femmes, prêts usuraires, protection des commerces et firmes de transports… En 2017, seuls 10.390 gangs étaient démantelés — le sommet de l’ iceberg. 2018 espère en attraper bien plus ! Mais la campagne risque d’être émaillée de règlements de comptes, par lesquels les coupables se protégeront en faisant arrêter les innocents…

– Un autre effort de contrôle touche à l’internet : l’Administration du cyberespace a imposé aux 376 millions de titulaires de compte Weibo (le « twitter » chinois) d’éliminer les fausses nouvelles, les contenus subversifs, pornographiques ou « socialement malsains », et de conserver toute publication 6 mois pour poursuites éventuelles. Les plateformes en ligne doivent aussi gommer tout site dévoilant les vies privées des stars. Dès décembre, ces portails ont commencé à réagir : Toutiao, 1er agrégateur national de news et vidéos, a recruté 2000 censeurs de plus pour visionner en temps réel tous les posts. Depuis le 1er janvier, Toutiao a déjà purgé ou censuré 1413 comptes… Tencent affirme avoir effacé de son réseau WeChat 500 millions de « rumeurs » en 2017.

Face à ce durcissement, la réaction du public est inattendue : d’après l’agence de communication Edelman, le degré de confiance de l’opinion chinoise en ses médias atteint 71%, le plus haut score mondial. Ils sont 77% à faire confiance aux journalistes et médias en ligne, et 68% aux réseaux sociaux et moteurs de recherche. Ainsi la population semble rassurée de voir ces géants de l’ internet responsables de la multiplication des infos mensongères ou autres scandales et campagnes polémiques. 

– Dans le même souci, la Banque Centrale rectifie le tir dans la course au crédit social. Huit groupes de l’internet ont reçu l’autorisation d’expérimenter des systèmes de notation comportementale des individus. Mais la Banque Centrale vient d’interdire à Tencent et Alibaba d’abuser de leurs bases de données individuelles (tel Sesame credit d’ Ant Financial, filiale d’Alibaba) pour vendre des biens ou services aux particuliers.

– En urbanisme aussi, le contrôle se durcit. Dès le 24 janvier, Pékin a dévoilé ses plans pour raser 40km² de bâtiments sans permis, et d’en déplacer les habitants. La campagne de décembre se poursuit, qui avait chassé des foules de migrants, qualifiés de citoyens de « bas niveau ». C’est un tournant : Pékin, à 21,7 millions d’habitants, entame sa décroissance.  

– En matière de contrôle de la pollution en 2018, le pouvoir veut augmenter le chauffage au gaz naturel à 270 milliards de m3, soit +12,5%, dont 40% importés. D’ici décembre, la ville de Pékin aura raccordé au gaz ses 450 derniers villages, fermé 500 usines et 176 marchés et centres logistiques, tout en délocalisant quelques universités et hôpitaux.

Trois années d’efforts de dépollution commencent à porter leurs fruits dans la capitale. La qualité de l’air dans la capitale s’améliore avec un taux de dioxyde de soufre réduit de 70% depuis 2012, à 8 grammes/m3 en 2017, et celui des microparticules (PM 2,5µ ) de 90 à 58 grammes/m3. De 2018 à 2020, la prochaine cible sera la pollution des transports. Parmi les mesures visées, figurent un meilleur raffinage du carburant et une amélioration de l’offre de transports en commun. De plus, l’Etat s’apprête à élargir cet effort, jusqu’alors concentré sur Pékin et Shanghai, aux provinces du Sha’anxi et Shanxi.

– Depuis 2013, la Chine consacre des montants astronomiques pour amender 3,3 millions d’hectares devenus stériles par pollution : 90% devraient être sauvés d’ici 2020. De même, les volumes d’eau de classe « V » impropres même à l’industrie et à l’irrigation, devraient redescendre à 5% du total – contre 8,8% en 2017. Quant aux eaux de classes « III ou supérieure », elles devront dépasser 80% du total. Annoncés le 5 février par Li Ganjie, ministre de l’Environnement, ces mesures explicitent ainsi l’effort tardif mais puissant de la nation pour remonter la pente.


Sport : Football – Pour allumer la flamme

Un grand froid s’est posé sur le mercato d’hiver des clubs de football chinois. La folie acheteuse de 2016 ou 2017 a laissé place à une insolite léthargie. La cause n’est pas la chute des thermomètres, mais la dernière taxe de la CFA (Association nationale de Football), prélevée désormais sur les transferts de joueurs étrangers. Tout montant déboursé au club d’origine doit être accompagné du même pactole pour la CFA !

Outre cette taxe, d’autres règles ont été mises en place pour forcer les clubs (principalement ceux fortunés, des grandes villes) à privilégier la formation de leurs juniors sur l’importation de stars, et alimenter un fonds de soutien à la formation de la  jeunesse.

Ainsi, sur intervention du Président Xi Jinping, le football a été rendu « obligatoire » au programme des écoles depuis 2014, reconfirmé en août 2016. Actuellement, seuls 3.7% des Chinois de 15 à 54 ans ont fait du foot durant les 12 derniers mois.

Car dans les faits, les écoles font face à une pénurie d’instructeurs et surtout de terrains (l’Etat veut en disposer de « 50.000 en 2025 »). C’est d’ailleurs pour cette raison que les promoteurs immobiliers rachètent les clubs de foot (reprises du Guo’an par Sinobo à Pékin en 2017, du Hebei par China Fortune en 2015, du Shanghai Shenhua par Greenland en 2014, des deux clubs de Guangzhou par Evergrande et R&F en 2010…), attirés par un accès au sol privilégié et à bas prix.

Le risque de rendre obligatoire ce sport à l’école est de voir les élèves prendre des cours privés de foot, uniquement pour obtenir de bonnes notes, mais sans l’avoir réellement choisi, sans motivation ou plaisir du sport.

Pour la minorité rêvant de faire carrière, les parents devront mettre la main au portefeuille. « La décision de rendre le football accessible à tous à l’école est inédite. Cependant, on constate l’essor d’une offre payante que nous ne connaissons pas en France. A l’instar des Etats-Unis, le ‘Pay to Play’ est assez répandu en Chine », explique Romuald Nguyen, représentant en Chine de la FFF (Fédération Française de Football). Les « pros » de demain, risquent d’être sélectionnés, non parmi les plus doués, mais parmi ceux aux parents les plus riches. Le centre de formation du Guangzhou Evergrande, à Qingyuan (Guangdong) coûte 7.500€ par enfant et par an.

Par ailleurs, ces enfants se trouvent en internat, coupés de leur famille qu’ils ne peuvent retourner voir le week-end, séparés par des centaines voire milliers de kilomètres. Selon Christian Damiano, depuis septembre 2017 directeur technique national à la CFA, auprès de l’actuel sélectionneur Marcelo Lippi, « cette situation est dommageable, le lien avec les parents étant essentiel à ce stade de l’adolescence, pour permettre au jeune de trouver son équilibre sans lequel enthousiasme et passion pour le foot ne peuvent grandir ».

Pour y remédier, le groupe chinois Shankai Sports Travel, spécialisé dans le tourisme sportif, en accord avec la FFF, a déjà envoyé  20 jeunes Chinois en stage au Centre de Clairefontaine en août dernier. Durant les deux semaines où ces jeunes se sont entrainés, les parents n’étaient pas loin, en tourisme dans la capitale. Un programme qui sera proposé jusqu’en 2020—au moins.

La France assure aussi sa part dans la formation des entraîneurs chinois. Ils étaient 240 en septembre 2017, pour trois mois dans 6 universités françaises – c’était la troisième promotion annuelle. Les formateurs français tentent de remédier  aux méthodes chinoises, qui ont tendance à brûler les étapes, avec des charges physiques trop importantes. « La priorité doit être donnée sur le jeu collectif, à l’agressivité positive sur le ballon, afin d’améliorer la qualité technique des joueurs et développer la passion de jouer », commente C. Damiano.

Ce retard du football chinois se lit aussi dans l’opinion, constate Pierre Justo, de l’Institut de sondage CSM Media Research : il n’arrive qu’en 5ème position derrière ping-pong, badminton, basket et volley. En Europe, il est le sport populaire par excellence, mais en Chine, il attire des classes plus aisées et pas forcément les plus jeunes : 70% des téléspectateurs ont entre 25 et 54 ans, et habitent surtout en ville—390 millions sur 800 millions de citadins.

L’intérêt pour le football fluctue d’ailleurs selon les villes. Par exemple, Dalian récolte un des plus hauts scores avec 72% d’intérêt, la ville étant considérée comme le berceau des clubs professionnels en Chine. A Pékin par contre, on tombe à 34%, les supporters du Guo’an désapprouvant la gestion du club par ses dirigeants. De plus, l’intérêt du public dépend très largement de la performance de l’équipe. Le Guangzhou Evergrande caracole, plusieurs fois champion de la CSL, et ayant remportée la Coupe d’Asie (AFC) à deux reprises. Les matchs de qualification pour la Coupe du Monde sont toujours très regardés par un public chinois très patriote – même si l’équipe nationale elle, est en pleine traversée du désert, faute de s’être qualifiée pour 2018.

Typiquement, les supporters sont acquis à leur club local, et n’iront pas soutenir l’équipe d’une autre ville. Mais la vraie clé de la popularité du foot en Chine est l’international. Ce sont les clubs étrangers qui font rêver : Real Madrid CF & FC Barcelone, suivis d’un AC Milan en perte de vitesse.

En France, dont le football est parti tard à la conquête du marché chinois, un seul club aurait le potentiel de se hisser dans le top 10 : le PSG propulsé par ses stars comme Neymar ou Mbappé. En attendant de voir diffuser ses matchs de L1 à la TV chinoise, la FFF et la LFP organiseraient le Trophée des Champions le 4 août à Shenzhen (sous réserve de confirmation), match amical entre vainqueurs de la Coupe et du Championnat de France.


Technologies & Internet : L’Intelligence Artificielle, dada chinois (2ème partie)

Les avancées rapides de la Chine en Intelligence Artificielle (IA), s’expliquent par une volonté politique au plus haut niveau, des crédits à volonté (entre 150 et 400 milliards de yuans d’ici 2020, aux universités, incubateurs et start-ups), des millions de jeunes ingénieurs et une source inépuisable de données sur les profils et habitudes de 731 millions d’internautes. A l’Ouest de Pékin vient d’ouvrir un parc technologique axé sur l’IA, moyennant 2,1 milliards de $ d’investissements. Le pays a pris conscience qu’il ne s’imposerait comme leader, que sur des marchés natifs, pas déjà occupés par l’Occident. C’est ce que font des centaines de jeunes compagnies, développant robots, bases de données et logiciels.

Le groupe pékinois iFlyTek, expert en traitement de la voix et des langues, sait filtrer une voix parmi 20 autres dans une salle bruyante et retranscrire en texte une voix s’exprimant même en dialecte. Il sait aussi traduire en toutes langues, et transmettre des messages vocaux clairs entre homme et machine. iFlyTek a été choisi par VW, Delphi (USA) et les majors chinois de l’automobile, qui intègrent ses programmes en leurs modèles. iFlyTek aide aussi la police à créer sa base de données biométriques vocales, outil d’identification instantanée des individus.

Nebula (Pékin) a créé pour la police une caméra à double champ de vision de 360°. Portée à l’épaule (cf photo), reliée par Wifi ou 4G à la base de données du commissariat, elle identifie les individus. 3000 à 4000 agents la porteraient déjà, permettant de nombreuses arrestations —fini, l’anonymat ! 
Le 15 décembre, deux start-ups, JingChi et Pony.ai débutaient leurs tests de voitures semi-autonomes à travers Guangzhou.
Dans un autre genre, iQiyi (Baidu) équivalent chinois de Netflix, a fait appel à l’IA pour prédire le thème et les invités qui ont assuré le succès de son programme de télé-réalité : « Rap of China ».
En IA militaire, d’innombrables recherches sont en cours, tel ce système embarqué à bord des sous-marins, visant à améliorer  la capacité décisionnelle du commandement, pouvant être affectée par le stress du confinement.

Enfin, en terme de degré d’acceptation par la société, la Chine apparaît le peuple le plus prêt à accepter l’IA dans sa vie courante : selon le bureau britannique Dentsu Aegis, 65% des Chinois croient en un avenir meilleur, entre IA et robots sous 5 à 10 ans —contre seulement 29% dans les autres pays. Signe d’une plus grande ouverture au monde qui change.


Agriculture : Nouveau départ

Comme chaque année à même époque, le Conseil d’ Etat dévoile (4 février) son document n°1 consacré aux 600 millions de ruraux chinois. D’ici 2020, la Chine veut en avoir arraché 30 millions à la pauvreté, avoir achevé sa réforme agraire pour 2035, et comblé l’écart de richesse entre villes et campagnes pour 2050. Sa liste de tâches inclut une mécanisation poussée, un  effort dans la formation et dans les semences, une dépollution des sols lessivés par l’excès d’engrais, et un soutien aux industries rurales.

Pour offrir aux migrants la chance d’un pécule pour refaire leur vie, il veut leur permettre de céder leurs terres. Il prépare donc une dérégulation du droit foncier socialiste, séparant les droits de propriété, de vente et de fermage. En 2016, 16 à 30 millions d’hectares de lopins en friche attendaient leur réhabilitation – un processus ralenti par la crainte de Pékin de voir des cadres peu scrupuleux accaparer ces terres à tarif de misère. La réforme garantira le maintien de leur usage agricole (bloquant la voie aux promoteurs immobiliers), et la cession à des paysans « aptes » ou à des groupes agro-industriels, à prix respectant le paysan.

L’autre nouvelle du mois, concernant la Chine verte, fut la visite  du couple royal néerlandais à Pékin les 7 et 8 février, reçu par le 1er ministre Li Keqiang et le Président Xi Jinping. Cette visite préludait à celle du 1er ministre des Pays-Bas Mark Rutte en avril. La Hollande est le second exportateur agricole mondial, et est détenteur d’une agronomie hors pair : à Pékin, entre Hollandais et Chinois, on a surtout parlé de transfert de technologies, en élevage bovin comme porcin, en production légumière comme en horticulture.

Pour se rapprocher des Pays-Bas, la Chine des affaires n’a pas attendu. Dès 2016, elle était le second importateur mondial des produits de l’Europe verte, dont elle acquérait 8,7% des exportations—de ces montagnes de produits agricoles, une belle part provenait des PaysBas. Dès 2012, Ausnutria, de Changsha (Hunan) achetait Hyproca, firme hollandaise de lait en poudre bio. Depuis, son  PDG Yan Weibin, s’appuyant sur la main d’œuvre qualifiée locale, a monté sur place cinq usines et un centre de R&D, créant 460 emplois et une chaîne intégrée de produits, du fourrage au lait en poudre. Ses produits «néerlandais», Yan les écoule à travers 65 pays, et se dit prêt à rapatrier ce savoir-faire, vers le Céleste Empire.


Finance : La finance sous haute surveillance

Depuis 2014, l’administration des devises (SAFE) s’est mise en guerre contre l’évasion monétaire. N’ayant jamais eu à faire face à un exode si important (1000 milliards de $ disparurent en 3 ans), l’Etat mit du temps à s’organiser. En 2017, l’Etat démantela 100 banques clandestines, confisquant des dizaines de milliards de $ et arrêtant 100 passeurs. En décembre pour le 11ème mois consécutif, les réserves remontaient à 3,14 milliards de $.

Pour 2018, la consigne est de frapper « avec plus d’enthousiasme » : de remonter les filières et faire respecter le contrôle des comptes de capitaux. Pour au moins trois ans, cette campagne va donc se renforcer et bloquer les passerelles entre banques et milieux d’affaires—que Xi Jinping surnomme « les chats et les rats », en un La Fontaine de l’économie chinoise. Ainsi la tutelle des banques (CBRC) veut empêcher ces dernières de prêter à des firmes en difficulté, et  de dissuader ses propres cadres d’aller travailler dans ces mêmes banques pour gagner plus. Ainsi, le groupe central des réformes (une création de Xi) finalise un plan discuté depuis 2015, à présenter au Plenum de l’ANP en mars : la fusion de la CBRC et de la tutelle des assurances, CIRC. 

Autre idée pour stabiliser l’économie : le Bureau des Statistiques lançait le 30 janvier un nouvel « indice PMI des directeurs d’achats », synthèse des PMI industriel et de services. Problème : ce nouvel indice semble peu fiable car le Bureau avait l’habitude de lisser les fluctuations des deux autres PMI en cas de déséquilibre des marchés.

Au moins, une leçon a peut-être fini par passer : 21 gouverneurs et secrétaires provinciaux ont émis pour leur région, des objectifs de croissance en baisse pour 2018. Le Yunnan par exemple, a fixé un objectif inférieur au PIB atteint l’an dernier. Cette modestie atypique reflète-t-elle une peur de sanctions pour avoir poursuivi la quête du Graal d’une croissance mirobolante ? Ou alors un pessimisme sincère vis-à-vis de la conjoncture de l’année ?

Cette tendance est exprimée par Lou Jiwei (cf photo), l’ex-ministre des Finances, en charge du fonds de la sécurité sociale, qui ose évoquer un « chaos financier » et désigner ce que l’Etat ne contrôle plus : la baisse de la main d’œuvre, la juste mesure entre environnement et croissance, celle entre globalisation et protectionnisme, et par-dessus tout, la dette des firmes d’Etat et des provinces.


Finance : Le Bitcoin raccompagné jusqu’à la porte

En septembre 2017, la Banque Centrale bannit le bitcoin (BTC). Mais l’application de l’interdiction fut subtile : plutôt que de faire fermer les bourses d’échange de BTC et leurs «mines », la Banque Centrale  se contenta d’interdire une part de leur trafic ou d’augmenter leur facture d’électricité indispensable aux « mines » pour opérer. Cette stratégie revenait à « raccompagner le BTC vers la sortie » – en douceur ! 

A présent que son sol n’abrite plus qu’1% du marché mondial du BTC (contre 20% à l’été 2017), Pékin s’efforce de décourager ses citoyens d’ échanger des BTC hors frontières, et de lever des fonds en cryptomonnaies par ICO (Initial Coin Offering), opération non régulée. La Chine surveille donc les bourses d’échange hors Chine, et tente de détecter sur son territoire, tout flux d’argent issu de ventes de BTC. A ce jeu, la Banque Centrale risque de voir le BTC survivre malgré ses efforts, et passer en clandestinité, devenant cette fois à 100% invisible. Pour l’instant, la plupart des investisseurs chinois en BTC semblent avoir simplement fait migrer leurs fonds hors frontières, et les « mineurs », déplacé leurs opérations vers l’Islande ou le Canada. Mais certains, au Tibet ou en Mongolie, poursuivent discrètement leur activité.

Mais que veut le pouvoir ? Dès janvier 2016, la Banque Centrale envisageait de lancer son yuan virtuel, pour « réduire le coût de circulation de la monnaie papier ». En janvier 2017, elle créait son centre de recherches en cryptomonnaies. Début 2018, Fan Yifei, vice-gouverneur de la Banque Centrale, suggérait la création d’une cryptomonnaie mondiale, basée sur un panier d’une cryptomonnaie du FMI et de plusieurs autres de nations ou organisations souveraines. Le 7 février, un groupe de chercheurs de la CASS, arrivait à une proposition similaire.

Or, si tel est l’objectif chinois, quelle meilleure manière de procéder, que commencer par « nettoyer» le pays des cryptomonnaies précédentes ? Cependant, l’autorité monétaire doit préserver les compagnies du secteur (bourses, mines) en cours d’émergence —elles seront l’outil de diffusion de sa propre, future cryptomonnaie.

Le BTC et toutes cryptomonnaies reposent sur une technologie unique, la blockchain,  laquelle sert aussi à des usages commerciaux – or, cette blockchain est bienvenue en Chine. En décembre, Bohi, firme du Shandong, a acheté un cargo de soja américain en intégrant dans une blockchain tous les documents (contrats, certificats…). L’opération a été assistée par le trader céréalier Dreyfus et deux banques européennes, dont la Société Générale. Résultat : les délais administratifs ont été réduits de 80% et les risques de fraude et d’erreur aussi – avec l’accord de Pékin, bien entendu.


Petit Peuple : Nanchong (Sichuan) : He Xiaoping, le terrible secret de famille (2ème partie)

Résumé de la 1ère partie : En juin 1992, après avoir perdu son second nouveau-né, He Xiaoping kidnappe le bébé dont elle a la garde à Chongqing, puis s’enfuit et rentre à Wudashan, son village…

Peu après son retour à Wudashan avec Jinxin, ce petit garçon qu’elle considérait désormais comme son fils légitime, Xiaoping ressentit vite le besoin de trouver un travail. Elle monta alors à Liduzhen, la ville voisine, et se présenta dans un restaurant tenu par Xun, patron débonnaire originaire du même village qu’elle. De l’aube à la nuit, elle dressait les tables, prenait les commandes, apportant les plats, desservant, faisant la plonge… Jinxin, le garçonnet, trottinait entre les tables des clients, qui ne s’offusquaient pas. Xiaoping rentrait chaque nuit tard, portant l’enfant endormi sur son dos.

Les années qui suivirent, elle accepta tous les petits jobs qui se présentaient à elle, en hôtel, en salon de thé, ou en magasin. Mais elle restait désespérément seule… En effet, cinq semaines après être retournée au village, Xiaoqiang son mari, était revenu à son tour. Surpris, il l’avait retrouvée avec un petit garçon, qui portait le nom de leur fils décédé ! Il avait vite exigé des explications de Xiaoping : elle lui révéla alors le kidnapping. Affolé, il voulut rendre Jinxin à sa vraie famille – tant par souci moral, pensant aux souffrances des parents, que par peur de la police qui selon lui, ne tarderait pas à retrouver le chemin jusqu’à eux. Mais il s’était heurté à un non définitif, un mur d’acier. « On n’a pas le droit de griller l’ultime chance que nous donne les Dieux, ergotait Xiaoping. « Des trois manières d’insulter ses ancêtres », poursuivait-elle, filant la maxime éculée de Mencius, la pire est de les laisser sans héritier » (bùxiào yǒusān, wúhòu wéidà – 不孝有三,无后为大)… Décontenancé par une telle résistance, Xiaoqiang repartit – il préférait fermer les yeux… Tous les deux mois pourtant, il retournait encore à la maison, apportant quelques billets de 100¥. Elle les prenait sans sourciller, mais bien vite, Xiaoqiang reposait la question qui fâche, et qui dégénérait toujours en orageuses disputes…

Pourtant, en 1995, naquit une fillette, qui cette fois survécut. Pour la première fois, Xiaoping eut alors la tentation de rendre Jinxin à sa famille biologique. Mais au bout de deux jours, elle sut qu’elle n’en ferait rien. Le risque était trop grand d’aller en prison. Et puis elle restait persuadée que les garçons « valaient mieux que les filles »… Pour tout l’or du monde, elle ne rendrait ce fils volé !

En revanche, elle voulait bien expier sa faute. Ainsi, elle ne s’accorda plus jamais de plaisirs et travailla à en perdre la santé. Quand les parents légitimes ou la police remonteraient à elle, ils verraient bien que l’enfant n’avait manqué de rien, pensait-elle.

Dès 2000, son épargne lui permit d’acheter un appartement de deux chambres à Nanchong pour 50.000 yuans, payant l’acompte de 25.000 rubis sur l’ongle. Situé à deux pas d’une école, son petit Jinxin, qui venait de souffler ses 9 bougies, serait donc dans les meilleures conditions pour sa scolarité. Tous les matins, elle lui préparait son déjeuner, avant de partir au travail avec sa fille de 5 ans. Elle lui laissait la clé de l’appartement accrochée au cou, pour qu’il puisse rentrer seul manger à midi, pour repartir en classe l’après-midi. Mais ce n’est pas pour autant que Jinxin brillait par ses bonnes notes….

Ce trop plein d’amour que portait Xiaoping à son fils, finit par détruire son couple, négligeant son mari. Lorsque Xiaoqiang était présent, il dormait sur le sofa. Frustré, il raréfia ses visites, n’en faisant plus que deux par an, lors de la fête du Printemps et de la fête nationale. Chaque fois, ils échangeaient d’amers reproches. En 2003, ce fut le divorce—Jinxin n’avait que 12 ans, et sa petite sœur, 8 ans.

Loin d’être accablée, Xiaoping fit preuve d’audace, d’esprit d’entreprise. Ainsi, malgré ses deux enfants à charge, elle commença à s’enrichir. En effet, elle partit avec une cousine au Heilongjiang pour acheter des paquets de baguettes jetables à 50 yuans l’unité. De retour à Nanchong, elle fit le tour de la ville pour démarcher les petites gargotes comme les cantines, revendant sa marchandise à 75 yuans. Elle gagna ainsi 7 à 8 millions de yuans en seulement un an ! Un jour, l’usine de baguettes du Heilongjiang dut fermer ses portes, ne respectant pas les normes nationales. Alors, Xiaoping retourna à son ancien boulot de serveuse – mais elle garda précieusement ses économies.

Quelques années plus tard, jamais à court d’idées, elle se rendit en plein été au Shanxi, dans une mine où elle acheta à bon prix 20 tonnes de charbon à 600 yuans la tonne, en prévision de l’hiver à venir. De retour à Nanchong, elle loua un dépôt en ville et revendit le charbon deux fois plus cher. Une fois le stock écoulé, elle se réapprovisionna. En deux ans, elle empocha le joli pactole de 1,56 million de yuans.

En 2014 à 45 ans, elle fit l’acquisition à crédit d’un bel appartement, encore plus grand que le premier, 90m2 avec trois chambres, qu’elle mis au nom de Jinxin, son fils chéri de 23 ans. En effet, il était en âge de se marier et fréquentait depuis quelques temps une jeune fille. Les fiançailles étaient imminentes !

Le bonheur semblait enfin à portée de main pour la famille… Mais le dernier volet de ce triptyque montrera par quel chemin inattendu la vie finira par confondre le mensonge de Xiaoping !


Vu sur le web : Le Chien sous toutes ses coutures
Le Chien sous toutes ses coutures

Durant les fêtes de Nouvel an chinois, les « enveloppes rouges » (hóngbāo -红包) virtuelles déferleront sur vos smartphones.

Que ce soit sur QQ, qui en offrira à chaque utilisateur tous les 100 pas (à l’aide d’un podomètre intégré), ou sur WeChat ou Alipay, le montant et le nombre de hongbao envoyés risquent de battre les records !

Pour séduire les consommateurs chinois, les marques de luxe ont décliné la thématique canine en des collections limitées, qui n’ont pas toutes fait l’unanimité parmi les internautes. Telles les chemises Dolce & Gabbana, aux imprimés floraux Golden Retriever, qualifiées de « ringardes », ou les sacs à main Gucci, « si ridicules qu’ils feront au moins rire toute l’année » !

Mais l’article de mode le plus populaire auprès des jeunes, c’est ce sweat-shirt (vendu 88 yuans sur Taobao) aux formules provocatrices destinées aux parents : « ne demandez ni mes notes, ni mon salaire, ni quand je me marie, ce ne sont pas vos affaires ». Pas sûr qu’ils apprécieront l’humour !