Le Vent de la Chine Numéro 5-6 (2017)

du 13 au 19 février 2017

Editorial : Un Chunjie entre Confucius et smartphone

Le Chunjie touche à sa fin, Nouvel an lunaire sous le totem du Coq. Après une semaine de congés – voire 2 ou 3 -des centaines de millions de Chinois retournent au travail. Sous le feu astral (l’élément de l’année), ces congés auront plus que jamais brassé traditions et technologies connectées, signe d’une Chine qui tourne progressivement une (ou plusieurs) page(s) de son passé.

La frénésie d’achats se perpétue. Du 27 janvier au 5 février, les Chinois ont dépensé pour 140 milliards de $, 11$ par personne et 11,4% de plus qu’en 2016 sous le signe du Singe. Les cadeaux importés ont toujours la cote, tels chocolats suisses, parfums de France, compléments alimentaires australiens ou américains, masques cosmétiques coréens…

6,15 millions de fortunés s’envolèrent pour l’étranger (+7%), surtout Thaïlande et Japon. Pour le reste, 344 millions allèrent en province (+13,8%), de retour vers le village natal, ou vers des sites touristiques tels le mont Huangshan (Anhui), le parc de Zhangjiajie (Hunan) ou Disneyland de Shanghai. J.O. d’hiver (Pékin) obligent, dont l’échéance en 2022 approche, des millions de touristes choisirent les sports d’hiver en plein essor, même au Xinjiang qui déclarait 15 millions de visiteurs (+20%) anxieux de s’essayer au ski, luge et patins dans le grand-Ouest.

Les feux d’artifice n’ont causé de sérieuse pollution dans les grandes villes, que la première nuit (900 PM 2.5, dans Pékin). Dès la seconde, le rationnement des pétards réduisait les émissions de fumées.

Une partie du Gala TV (énorme show de strass et d’idéologie, 600 danseurs, 2000 costumes, 1800 accessoires, pour 700 millions de téléspectateurs) avait été délocalisée à Guilin (Guangxi). La police s’offrit le plaisir d’une chasse aux drones, ballons et modèles réduits volants. Elle en détecta 26… mais n’en captura que 6.
Hors de Chine, 2000 événements du ministère de la Culture se suivirent en 400 villes des 5 continents, popularisant le Nouvel An chinois auprès de 250 millions d’étrangers.
Durant 8 jours, les mégapoles purent « souffler » : Dongguan (Canton) perdit 70% de ses 8 millions d’âmes, Pékin 40% de ses 21 millions—offrant à ceux restés sur place les vacances d’un air plus pur et sans trafic.

Par rapport aux années précédentes, sans en avoir l’air, la fête s’est digitalisée, dévoilant la société la plus connectée au monde. 80% des achats, même des billets de train, avaient été commandés et payés par smartphone. Sur WeChat, 14 milliards d’enveloppes rouges d’étrennes furent échangées par smartphone : 10 par habitant, et 75% de plus qu’en 2016. Et la nuit du Chunjie fit les choux gras d’applications telles Idachu (1000 cuisiniers à domicile), Didi Hitch (covoiturage) ou Xiaozhu (rival d’Airbnb).
Cinq agences louaient des faux(sses) fiancé(e)s (1000¥/24h, hors frais) pour berner les vieux parents par l’illusion d’un futur mariage. Car 36% des garçons de 25-29 ans, et 21% des filles sont célibataires —toujours plus réticents à la morale confucéenne. Ces jeunes boycottent toujours plus le retour au foyer, préférant plutôt partir en vacances, avec des amis ou en solitaire…

Bilan : au retour, 95% de vacanciers estiment la fête de 7 jours trop courte, et 70% réclament l’allongement à 15 jours, ne serait-ce que pour mieux revoir leurs 15 millions d’enfants « laissés en arrière » au village. Le Parlement y réfléchit…

Enfin, un vent de nostalgie soufflait sur le web, alimenté par une vidéo présentant les traditions d’autrefois. « C’était mieux avant », sans confort ni internet, soupirent les esprits chagrins…

Rendez-vous en 2018 sous le signe du Chien. On y retrouvera une Chine  encore plus branchée, encore plus libérée, mais assurément (et quel que soit l’âge) toujours en quête de son identité.


Hong Kong : Xiao Jianhua, un rapt consenti ?

Quand à Hongkong, le 27 janvier, Xiao Jianhua fut tiré de son hôtel de luxe et ramené en Chine par le plus court chemin, la ville put crain-dre le remake du mauvais scénario de 2015 où 5 libraires dissidents avaient été kidnappés vers la  Chine, au déni de la promesse de non-ingérence policière sur le Rocher et du principe d’« un pays, deux systèmes ».

Sous réserve d’inventaire cependant, le cas de Xiao Jianhua est différent : la presse des deux bords s’accorde à affirmer que Xiao, magnat chinois de 46 ans, était « accompagné » sans violence par deux « vieux amis », deux « négociateurs non liés à des forces de l’ordre » et même ses deux gardes du corps—athlétiques jeunes femmes membres d’une agence de sécurité.

De même, à l’inverse du cas des libraires, son passage à la frontière avait été enregistré côté hongkongais. De la sorte, Pékin pouvait espérer s’éviter toute accusation d’un nouvel accroc aux prescriptions du traité de dévolution. Rentré « de son plein gré » pour « coopérer avec la justice », Xiao pouvait téléphoner à sa femme ou à son état-major financier de Tomorrow Holdings.

Quelques détails cependant détonnaient avec cette lecture optimiste des faits. Comme ce publipostage affiché le lendemain à la « Une » de Ming Pao (le grand quotidien de Hong Kong) où il se déclarait « à l’étranger pour soins médicaux » et réitérait son inébranlable amour pour le Parti et la patrie, protestant n’avoir jamais rien fait de répréhensible, ni contraire aux intérêts de la nation.

On a donc affaire, selon toute apparence, à un enlèvement « doux » du milliardaire, avec consentement partiel.

Pour éclairer cette disparition, orientons le projecteur sur ce personnage hors norme. Issu d’une famille pauvre mais lettrée du Shandong, Xiao Jianhua est doué en études, relations humaines et affaires. À 14 ans, il entre en faculté de droit à l’université Beida (pépinière de leaders) à Pékin, devient en 1989, président de l’association des étudiants—un honneur peut-être octroyé en récompense de son refus de soutenir le « Printemps de Pékin ».

À même époque, il gagne ses premiers fonds en vendant dans son université, puis en Mongolie Intérieure(patrie de son épouse), des ordinateurs importés. Dès lors les choses vont vite : en 1998, il est le plus jeune PDG d’un groupe coté en bourse en Chine. En 2006, à 35 ans, après un séjour canadien, il a assez avancé dans la haute société pékinoise pour rendre des services à la nomenklatura : en 2007, il aide Zeng Wei, fils de Zeng Qinghong (vice-Président, lieutenant de l’ex-Président Jiang Zemin) à privatiser Luneng, groupe public d’électricité du Shandong. En 2012, il aide Che Feng, beau-fils de Dai Xianglong (Gouverneur de la Banque de Chine) à acquérir une firme d’effets spéciaux d’Hollywood. En 2014, il permet discrètement à la sœur et au beau-frère de Xi Jinping de se débarrasser de leurs 50% de parts dans un consortium financier (tout juste dévoilé par Bloomberg).

Malgré ces protections, il se retire en semi-exil à Hong Kong cette même année, peut-être suite à de fracassantes pertes en bourse (on cite  un chiffre de 960 millions de yuans) ayant entrainé de nombreux porteurs dans sa chute. Sous l’angle « sentimental », la légende lui prête la réputation d’un homme à femmes – il aurait conçu pas moins de 30 enfants hors du lit conjugal, chacun doté par lui à la naissance de « 5 millions de $ ».

Plus sérieusement, son consortium d’affaires étend ses tentacules sur 12 banques municipales et 30 entreprises, dont 9 en bourse. Depuis son rapt, toutes subissent d’énormes pertes, en dépit des communiqués multipliés pour rassurer les actionnaires.

Xiao apparaît avoir eu conscience de risques d’arrestation : il s’était nanti d’un passeport canadien ET croient certains,  d’un passeport diplomatique de la micro-République antillaise d’Antigua-et-Barbuda, en qualité d’ « ambassadeur itinérant ». Pour autant, son choix d’exil à Hong Kong, plutôt qu’à Londres ou New York suggère qu’il n’était que peu angoissé par un risque de kidnapping, confiant dans ses soutiens.

Après 8 jours de flottement, Zhang Lifan, politologue, lie la décision d’exfiltration de Xiao aux préparatifs du XIX Congrès d’octobre, à une bataille interne au Parti. Il aurait été mis au frais, moins pour le punir que pour l’empêcher de parler maintenant sur Xi Jinping. En effet, l’hôtel « Four Seasons » fourmille de grands personnages en semi-exil, et semble être de facto une bourse d’échanges de dossiers compromettants, lesquels serviraient ensuite à faire pression sur l’entourage du chef de l’Etat pour obtenir des nominations ou décisions en faveur de clans rivaux de Xi.

Le rapt de Xiao peut servir aussi, bien sûr, à apprendre de lui des petits secrets sur les rivaux de Xi Jinping, de nature à les mettre en difficulté. Enfin, il peut sonner comme un coup de cymbales de rappel à tous les chevaliers d’industrie chinois, un peu trop électrons libres : de ne pas compromettre les grandes familles rouges, durant cette période critique précédant le XIX Congrès.

Le kidnapping peut avoir été précipité par l’interview la veille de Guo Wengui, autre magnat en exil qui incrimine Fu Zhenhua, vice-ministre de la Sécurité publique. 11 ans plus tôt, Guo faisait tomber Liu Zhihua, vice-maire de Pékin convaincu d’inconduite sexuelle. Et Ma Jian, autre ex n°2 de la Sécurité publique était jugé le 7 février au tribunal de Pékin, en partie du fait de son « amitié » avec Guo Wengui…

Selon la rumeur, l’arrestation de Xiao Jianhua ne traduit pas une chasse aux milliardaires privés—les cadres du Parti restent en première ligne de mire. Enfin, à ce stade, toute cette mystérieuse affaire ne traduit qu’une chose : la nervosité, au sommet de l’appareil.


Défense : Les habits neufs de la grande muette

La réforme de l’Armée Populaire de Libération (APL) vise à bouleverser de fond en comble cette vénérable maison, une des premières institutions du PCC en Chine, fondée le 1er août 1927. Le Président Xi Jinping a tiré la 1ère salve en septembre 2015, avec une réforme « au dessus du col » : celle du haut commandement, tout en annonçant le départ (aujourd’hui effectif) de 300.000 hommes. Xi avait ses raisons à s’intéresser aux leaders en kaki. Son grand rival Bo Xilai, en 2012, avait envisagé un coup d’Etat en s’appuyant  sur le  corps d’armée fondé par son père, et la Police Armée sous la coupe de Zhou Yongkang. Deux autres têtes de l’Etat major, Xu Caihou et Guo Boxiong, avaient également été arrêtés.

Ont été mis à la retraite 50 officiers supérieurs dont 18 généraux. Parmi ceux-ci figurent les patrons de l’Université et de l’Académie de l’APL, deux hommes de l’entourage de l’exPrésident Jiang Zemin (Du Jincai et Jia Tingan), l’amiral Sun Jianguo (patron de la logistique) et le général Li Zuocheng, à la tête de l’infanterie.

D’autres officiers sont limogés pour corruption, dont 7 généraux y compris le commandant du corps de la police armée, que Xi voulait écarter. Tombent aussi 50 majors généraux et des commissaires politiques, tel l’ex-patron des forces aériennes.

Les 4 « départements » commandant les 4 armes (infanterie, marine, aviation, missiles) sont remplacés par 15 « bureaux » directement placés sous la Commission Militaire Centrale, dont Xi tient les rênes. C’est bien sûr pour s’assurer la loyauté, mais aussi pour raccourcir le temps de réponse aux ordres centraux, et coordonner plus étroitement ces forces. La prééminence de l’infanterie disparaît : marine et aviation passent au 1er plan. Et les 7 régions militaires sont redécoupées en 5.

La réforme vise à réduire le nombre des unités combattantes et alléger la chaîne de décisions pour accélérer l’exécution des ordres. Le haut commandement est rajeuni – l’âge implicite de la retraite au plus haut niveau est 63 ans. Ainsi Shen Jinlong, nouveau commodore de la marine en remplacement de Wu Shengli (71 ans), atteint tout juste ses 60 ans.

Corps d’armée et régiments doivent être refondus en brigades, plus petites et mobiles. Suivant les modèles de l’US Army et de l’armée russe (aussi en pleines réformes), une force d’intervention rapide voit le jour, au rayon d’action en milliers de km. C’est pour elle que sont mis en production massive les transporteurs lourds (quadriréacteurs) Y-20, le chasseur furtif J-20, et le second porte-avions, de design également soviétique.

A ceci s’ajoute le missile balistique longue portée Dongfeng 5C à 10 têtes nucléaires, testé en janvier, à portée de la côte Ouest des Etats-Unis, et la corvette  CNS Ezhou (513), 89m par 11m pour une vitesse de 52km/h, bourrée d’électroniques et disposant d’un hélicoptère anti-sous-marin.

Sous l’angle du commandement, la grande innovation sera le remplacement de la promotion par grades (qui sont au nombre de 15), par celui selon les rangs (qui sont 10). Zhang Yang général et membre de la CMC, en attend une meilleure réflexion des compétences réelles du titulaire—les grades permettant trop de dissimuler dans l’armée des êtres sans autre capacité que leurs pistons et leur appartenance à une famille de l’aristocratie révolutionnaire. 

La formation et l’entrainement sont deux autres points importants. Pour Xi Jinping, la performance de l’armée chinoise est essentielle. Elle permettra à la Chine de se faire respecter, de faire pression sur ses voisins, de reprendre Taiwan si elle le veut. Et cette caste militaire hier trop souvent désœuvrée, sera désormais plus souvent sur le terrain, évitant ainsi la tentation de faire de la politique…

Déjà en 2016, sous le commandement des nouveaux hommes nommés par Xi Jinping, l’aviation a mené six manœuvres au dessus du Pacifique-Ouest et de la mer de Chine du Sud. La marine a fait trois manœuvres, avec ses trois flottes, du Nord, de l’Est et du Sud. L’infanterie a réalisé 100 exercices terrestres à 15 brigades, et l’arme « balistique » a procédé à 20 exercices, et au tir de 100 missiles.

A présent, le régime entre dans sa seconde phase critique de la réforme militaire, celle dite « en dessous du col ». En effet, il s’agit de réduire le nombre des officiers, d’augmenter leurs compétences, de réduire la taille des unités combattantes. Tout ceci signifie des coupes massives de postes parmi le commandement intermédiaire, ainsi que la réduction de pouvoirs et privilèges salariaux ou autres. Là, le gouvernement danse sur des œufs, et doit se « hâter lentement ». D’une part, un nombre raisonnable de capitaines, commandants et colonels doivent accéder à la retraite sans voir leur carrière brisée ; et de l’autre, le régime doit trouver les fonds pour limoger certains avec compensations. Nombre de ces officiers ont attendu des années leur dernière promotion. S’ils étaient « limogés » sans décorum, le régime risquerait mutineries et manifestations, comme celles d’octobre et novembre dernier devant le siège de la CMC à Pékin.  D’où l’insistance intense et permanente de Xi Jinping, de pouvoir s’assurer de la loyauté « absolue » du commandement. Le passage du « grade » au « rang » ne doit d’ailleurs passer en phase active qu’à l’été, juste avant le XIX Congrès d’octobre – sage précaution !

Enfin, selon l’expert américain Kenneth Allen, au vu du volant d’inertie de cette immense armée, la réforme risque de prendre du temps. Le grade restera longtemps la norme, vu le nombre de gradés prêts à défendre leur pré carré. De même, il sera bien difficile de refondre en brigades tous les grands corps militaires historiques. Et selon cet auteur, l’enjeu réel est ailleurs : dans le style de réactivité, les stratégies de terrain que saura déployer cette armée de 2 millions de soldats, sous sa nouvelle voilure. L’effet de la mutation ne sera pas perceptible avant des décennies, peut-être…

 


Environnement : La Chine, chevalier de la biodiversité ?

Mi-janvier, comme pour prendre de grandes résolutions à la veille du Chunjie, trois mesures fortes circulaient dans le domaine de la préservation de la biodiversité : 

– En pêche halieutique, selon Le Monde, Yu Xinrong le vice-ministre chinois de l’Agriculture, promettait de réduire l’effort de capture chinoise ;

– Le commerce de l’ivoire des éléphants devait disparaître d’ici la fin de 2017, conformément aux prescriptions de la  Convention CITES de 1975 sur le commerce des espèces sauvages menacées ;

– Sans être purement banni, le commerce des ailerons de requins perd deux transporteurs majeurs, Air China et COSCO (l’armateur maritime), qui s’engagent à refuser de convoyer cette denrée.

Jusqu’alors, en dépit des pressions de lobbies « verts » depuis des années, la Chine restait invariablement passive, en dépit de trafics qui s’enhardissaient, causant des dégâts irréparables parmi les espèces chassées.

Les organes auteurs de ces mesures sont très variés, mais tous permettent de retracer une volonté politique unique : le Président Xi Jinping  qui dès 2013, bannissait des banquets publics l’aileron du requin, délicatesse culinaire fort prisée à travers l’Asie. D’où la question évidente : gouvernement et PCC seraient-ils en train de se découvrir une vocation à la protection des espèces menacées ?

Sans dénier cette démarche « environnementale » de la Chine, d’autres préoccupations sont plus pragmatiques et immédiates. 

Concernant l’ivoire, Pékin semble certes désireuse de contribuer à mettre un terme à l’hécatombe des éléphants d’Afrique, qui cause chaque jour la disparition de 100 pachydermes pour leurs défenses, lesquelles se négocient au marché noir 1500 $ la livre. En sus de sa mise au ban légale, la Chine s’est dotée d’un autre levier international en la personne de Meng Hongwei, ancien vice-ministre de la Sécurité publique nommé en 2016 Président d’Interpol.

De plus, le 4 février à Johannesburg, au 6ème Forum de Coopération Chine-Afrique (FOCAC), la Chine n’avait nulle envie d’être mise en accusation comme premier destructeur de l’espèce : 70% de tout le trafic mondial atterrit sur son sol, et depuis 2007, le nombre des pachydermes en liberté dans la brousse africaine a diminué de 20% … La Chine a besoin de la confiance du continent noir pour y accélérer le déploiement de son plan d’infrastructures « une ceinture, une route » (OBOR), et l’interdiction du commerce de l’ivoire sur son sol est un moyen d’y parvenir. Bien sûr, toute la portée de cette mesure dépendra de la fermeté de l’application – et de mesures similaires à prendre à Hong Kong d’ici 2021. Aucun doute qu’avec cette loi, un signal fort vient d’être lancé.

Concernant le trafic des ailerons de requin, importés à prix d’or, la même analyse vaut. Plus que la Corée, que Taiwan et le Japon, la Chine en est de loin le premier consommateur. Chaque année, 73 millions de squales sont pêchés et tués pour leurs ailerons, causant une disparition massive et rapide – 15 sous-espèces sont désormais menacées. Citée plus haut, l’interdiction dans les banquets publics en 2013 a été une avancée majeure – 82% des importations ont disparu depuis.

Ce que la Chine veut éviter ici, est la condamnation d’Europe et d’Amérique, et la perte en image qu’elle risque, surtout si ces espèces doivent disparaître. L’image d’une nation sans respect pour la biodiversité, risque d’aliéner la confiance des pays occidentaux—et la stratégie « OBOR » des « nouvelles routes de la soie » est beaucoup plus importante pour la Chine, pour l’avenir de ses industries, de ses échanges mondiaux.

Concernant la pêche halieutique, le vice-ministre de l’Agriculture annonça en décembre une campagne contre la pêche illégale des flottes chinoises, fléau qui menace le poisson de mer de Chine du Sud et  des mers du globe. Il s’agit d’imposer des quotas en nombre de navires, en volumes de capture, et des limitations dans les tailles des filets et les méthodes de pêche. Yu Xinrong parle de ramener les captures chinoises de 13 à 10 millions de tonnes d’ici 2020. S’il y parvient, ce serait une révolution dans les pratiques : les côtes chinoises sont dépeuplées par une terrible surpêche et à travers le monde, la Chine n’admet notoirement que 10% de ses captures réelles – la majeure partie de ses flottes pêchent sans permis, tablant sur l’incapacité des nations à les arraisonner.

Le plus probable, est que ces nouveaux quotas s’appliqueront en mer de Chine du Sud, la seule sous contrôle chinois. Cette politique apportera alors une justification aux garde-côtes chinois pour patrouiller partout à travers cette mer partagée avec 5 pays riverains, y compris dans leurs Zones Economiques Exclusives (selon la Convention internationale des Nations Unies du droit de la mer) et à arraisonner tout chalutier contrevenant à ses normes, qu’il soit local ou étranger…

En conclusion, la Chine ne peut pas apparaître comme un chevalier blanc de la défense de la biodiversité, alors qu’elle s’en sert pour réaliser ses objectifs de déploiement planétaire.

Elle est tout simplement, comme d’autres Etats avant elle, un pays en pleine expansion tous azimuts, qui s’éveille à des responsabilités de puissance mondiale—elle est encore au tout début de la démarche.


Economie : Radioscopie de l’emploi chinois

Le 6 février, le Conseil d’Etat publiait ses lignes directrices révisées de l’emploi au 13ème Plan (2016-2020), avec la volonté de créer « au moins » 50 millions de jobs urbains, 5 millions de plus que lors du dernier Plan. Il considère l’objectif « très difficile », quoique de 2010 à 2015, il ait créé 64 millions d’emplois et maintenu le chômage à « 4,1% », très en dessous de l’objectif de 5%.

En fait, nuance Zhang Jun de l’université Fudan (Shanghai), le chômage urbain est plus élevé – de 10,7% en 2005. Mais il a baissé fortement et régulièrement, à 7% en 2012, du fait du trop grand succès du contrôle des naissances des années précédentes. De ce fait, la population a cessé de croître tandis que  l’économie maintient encore la vapeur, à +6,5% par an. L’industrie lourde, non rentable,  devrait reculer mais elle se maintient, boostée artificiellement par les subventions aux secteurs en surcapacité.

Le résultat, selon Zhang Jun, est un chômage qui baisse et un PIB qui ralentit – ce qui doit signifier une productivité nationale déclinante, et une menace à la croissance de demain. La tendance dénonce comme coupable le choix de l’Etat de protéger des emplois à faible qualification et des secteurs à faible valeur. Selon Zhang, « les leaders font face à un choix difficile, entre une hausse du chômage à court terme et une croissance plus faible à moyen terme ».

Les 50 millions d’emplois visés par le Plan, soit 10 millions par an, iront pour 48% aux remplacements des départs à la retraite, et pour le reste à des emplois de services et des secteurs connectés. De plus, selon le Boston Consulting Group, en 2035, le secteur digital en Chine pèserait 16.000 milliards de $ et 415 millions d’emplois, quasiment le double de 2020.

L’Etat soutiendra aussi la formation et les études, et donnera du travail par priorité aux licenciés des industries surnuméraires, ainsi qu’aux jeunes diplômés qui seront 8 millions en 2017, contre 1,14 million en 2001.

Une autre voix sonne l’alarme, celle du China Labour Bulletin de Hong Kong, centre d’études syndicales interdit en Chine. CLB décompte en 2016 quelques 2663 mouvements sociaux, qui sont sans doute « 10% de la réalité », les autres étant cachés par la censure. Une cause majeure de grèves et occupations d’usines, est la rétention des salaires. CLB constate aussi pour la première fois, une masse de protestations dans les services et dans l’économie nouvelle (industries digitales, environnementales…), dépassant celle du secteur industriel. Autant dire que la tension est partout, dans cette économie en quête d’un nouveau souffle.


Défense : Mer de Chine – une paix fragile

Une drôle de paix plane pour l’instant sur la mer de Chine du Sud, dans un jeu où la Chine semble avoir pour l’instant toutes les cartes en main, suite au retournement d’alliances, orchestré par le Président philippin Duterte en octobre 2016, se distançant des USA lors d’un très médiatique voyage à Pékin, en échange de 15 milliards de $ offerts à Manille en aide au développement. Quatre mois plus tard, trois projets sont identifiés – un réseau d’irrigation, un barrage hydroélectrique et une ligne de chemins de fer de 400km Manille-Legaspi à 3 milliards de $. 30 autres chantiers sont à l’étude pour 3,7 milliards de $, en lignes ferroviaires (Mindanao, Subic-Clark), ou en réduction de la pauvreté.

Duterte vient aussi à souhaiter des missions régulières de garde-côtes chinois au sud de l’archipel philippin en mer de Sulu, de plus en plus infestée de pirates rebelles musulmans sous obédience du groupe Abou Sayyaf. Pékin réserve sa réponse – la rumeur la prédit favorable –, et a déjà consenti un prêt de 500 millions de $ pour l’achat d’équipements militaires made in China. Duterte a déjà sa liste d’emplettes : vedettes rapides, drones, lunettes de vision nocturne et armes de combat rapproché…

Ce tropisme sino-philippin tout récent se détecte aussi dans les commentaires du ministre philippin Delfin Lorenzana, secrétaire à la Défense qui affirme : « une guerre sino-américaine pour quelques récifs maritimes n’aura pas lieu ». Lorenzana critique son collègue américain Rex Tillerson, dans sa prétention d’empêcher la Chine d’accéder aux îlots artificiels récemment construits et armés : « comment peut-on empêcher d’exister ce qui est déjà là » ? C’est un reproche voilé aux Etats-Unis, de n’être pas intervenus quand il en était temps.

Cependant, le même Lorenzana, le 3 février, accusait soudain… la Chine de préparer une nouvelle base militaire sur l’atoll de Scarborough, occupé depuis 3 ans par la marine chinoise. Lorenzana de même, affirme que son pays n’abandonne pas ses revendications en mer de Chine du Sud, au nom de la Convention du droit de la mer et du verdict passé par la cour de la Haye en 2016.

Justement, l’Inde vient assurer Manille de son soutien dans cette démarche, et les USA de Trump, par la voix de son Secrétaire James Mattis, tiennent des propos fermes face à toute perspective de reprise de l’expansion maritime chinoise. Autant dire que la paix, dans cette zone, n’est pas garantie.


Religion : Vatican et Pékin marchent l’un vers l’autre

Le voyage fait des étincelles, semant l’espoir chez les uns, le scandale chez d’autres. Huang Jiefu, ex-vice-ministre (réformateur) de la Santé était invité les 7 et 8 février au Vatican, au Sommet mondial du trafic d’organes et du tourisme de greffe. C’était la première fois qu’un cadre politique chinois de ce niveau se rendait dans la cité de Saint-Pierre.

La Chine, qui pratique chaque année la moitié des exécutions mondiales (5000/an selon certaines sources), réimplantait jusqu’à récemment les organes des suppliciés chez des receveurs locaux ou étrangers (riches). En 2015, une loi bannissait ce commerce. Huang était donc venu affirmer la détermination de l’Etat chinois de mettre un terme à cette pratique. Dès maintenant dit-il, elle serait relayée par le don volontaire lors du décès. En 2016, expliquait-il, ces dons ont progressé de 50% avec 4080 cas. « Sous 5 ans, ajoutait-il, nos donneurs dépasseront en nombre la cohorte de leurs homologues américains ». En face cependant, des lobbies de défenseurs des droits de l’Homme, convaincus de la mauvaise foi chinoise, déploraient cette invitation de Huang, « cadre marxiste » par un Pape François, « naïf ». Et de fait, la décision avait été prise par toute la Curie, suite à un âpre débat.

En filigrane de l’invitation, se dessinait un débat non moins conflictuel, la réconciliation de Rome avec Pékin. Le Vatican s’apprête à abandonner sa nonciature (son ambassade) à Taiwan, Pékin renoncera à nommer les évêques, et tous deux enterreront ainsi plus de six décennies de diabolisation mutuelle. Ce processus est rendu possible par un hasard historique, l’avènement simultané de Xi Jinping et du Pape François, décideurs pragmatiques, capables de voir l’occasion et les gains pour chacun à engranger d’un concordat—la fin des églises de l’ombre pour la Chine, le raffermissement de l’apostolat pour le Pontife.

Aussi ce chemin est-il engagé – et la visite de Huang n’en est qu’une étape. Elle avait été précédée en 2014 par le permis de pénétrer l’espace aérien chinois par l’avion papal en route vers Séoul, et une série d’échanges entre les leaders—bonnes paroles, vœux, cadeaux privés, expositions d’art.

Pour prévenir l’espoir intempestif, Pékin précise que cette mission n’est « pas liée au rétablissement des liens ». Ce qui n’empêche le cardinal Pietro Parolin, depuis le Vatican, d’attendre en 2017 des « progrès significatifs ». Les négociations qui avancent, discrètes et intensives, portent leurs fruits, encore invisibles mais bel et bien déjà présents.


Société : Funérailles sans succession !

En 2015, la mort du magnat Yan Jiying, au Shanxi, défraya la chronique. Sa disparition à 71 ans sans testament causa une spectaculaire saga entre sa femme, son amante et ses 6 enfants, se déchirant son patrimoine. A présent, de tels cas se multiplient en Chine, signe d’une crise imminente : sur les 220 millions de sexagénaires du pays en 2017, seul 1% a préparé ses dernières volontés.
Une raison à cette lacune, est la loi de 1985 sur les legs, aux nombreux  vides juridiques, incapable par exemple de gérer une succession de biens immatériels. Les Chinois âgés hésitent aussi à faire leur testament par blocage culturel, de peur de s’attirer un sort maléfique, en évoquant leur mort.

L’Etat n’ose pas non plus imposer une taxe de succession l’instar des pays occidentaux. Elle serait pourtant une ressource précieuse pour alimenter la caisse de retraite de ce pays d’1/5ème de l’humanité. De plus, la nouvelle classe moyenne n’en veut pas—moins encore, celle des familles dirigeantes.
Sans doute, le prix à payer pour la pénurie des testaments, sera une bataille devant les tribunaux, qui verront se déchirer des millions de familles. Mais il n’est plus temps de tergiverser : la première génération des nouveaux riches disparaît, sans instructions claires sur le partage des fortunes qu’elle a générées.

Pour pallier et encourager la pratique testamentaire, l’Etat fait appel au niveau de la base. En 2013, Chen Kai, jeune avocat altruiste et visionnaire fonde le Centre National d’Enregistrement des Testaments, doté de 4 bureaux entre Pékin, Tianjin, Canton et Nankin. Le centre compte déjà à son actif  40.000  legs. Pour ce service gratuit très demandé, la liste d’attente est de 9 mois. Le candidat émet ses vœux de succession devant un juriste, qui rédige un acte. Puis comme contrefort juridique, un psychiatre teste sa santé mentale, une vidéo des derniers vœux est tournée devant 2 témoins, et le demandeur fait une copie manuscrite de l’acte pour prévenir toute contestation.
Sage précaution ! Parmi les centaines de successions contestées en justice à Pékin, 70% le sont pour cause d’absence de testament, et 60% des procès résultent en un verdict qui casse la succession telle qu’une partie des héritiers avait tenté de l’imposer.


Petit Peuple : Shiquan (Shaanxi) – La seconde vie de Xu Xihan (1ère partie)

C’est l’histoire d’amis d’enfance, d’une amitié à la chinoise qui une fois donnée, ne se reprend plus de toute la vie. Né en 1975 à Shiquan (Shaanxi), fils d’ouvrier, Xu Xihan avait fait l’école communale avec Liu Zongkui, son aîné de trois ans, tout le long d’une enfance sage et rangée. Leurs voies se séparaient en 1996 : Liu partant travailler à Hanyin (Hubei) à quelques dizaines de kilomètres tandis que Xu, mineur à la mine municipale de fer à ciel ouvert, épousait Xie Xiping, à 21 ans.

Au début, Xu Xihan jonglait entre bonheur et succès avec son emploi stable, sa compagne Xiping, jolie et dure à la tâche, sa fille Tuxin née en 1997, et son fils Tuhao qui leur arrivait en février 2002. Une fille et un garçon, c’était grand signe de chance !

« Tonton » Liu Zongkui gardait le contact et revenait les voir, sans jamais oublier d’apporter une poupée, un paquet de « palets aux noix » pour les enfants, rien que pour le plaisir de faire sauter Tuxin ou Tuhao sur ses genoux. Les voisins admiraient le bonheur simple de Xiping et Xihan ainsi bénis d’un dragon et d’un phœnix.

Et puis la roue de la chance se grippa, s’arrêta aussi vite qu’elle s’était ébranlée. En mars 2002, lors du dynamitage d’une veine de minerai, une faute de minutage surprit Xihan en pleine zone critique, le laissant écrasé sous un rocher. Quand la dizaine de sauveteurs parvint à dégager le bloc en soulevant leurs barres à mine, le jeune homme avait le bassin brisé en 14 morceaux et la colonne vertébrale en bouillie…

Quand il se réveilla trois jours plus tard, dans une salle commune à l’hôpital, il sentit tout de suite que quelque chose de définitif s’était produit. Il lui manquait toute sensation, des hanches aux pieds. Palpant son corps des mains, il sentit les sondes et les drains—l’infirmière lui expliqua sans ménagement qu’il ne contrôlait plus le flux de ses entrailles. « Je sus que ma vie allait s’effondrer », devait-il dire beaucoup plus tard. Et de fait, trois mois plus tard, une fois invité à quitter son lit d’hôpital, il était paraplégique, incapable de marcher, de se tenir debout, et bien sûr de travailler. À 27 ans, il portait le deuil de toutes les facultés d’un homme. Solennellement, le patron de la mine accompagné d’une délégation de travailleurs modèles, fit un élégant discours de solidarité, avant d’ouvrir devant lui un sac de toile rouge contenant quelques liasses de billets, pour un total de 40.000 yuans, le viatique que la mine lui offrait, tout en le congédiant. Les mineurs le ramenèrent alors chez lui sur sa civière, à bord d’un camion. Ils portèrent la civière jusqu’au kang (lit de briques) de la pièce unique de leur maisonnée. Puis ils sortirent un à un, chacun faisant un petit geste d’adieu timide ou honteux. Le dernier ferma la porte sur sa vie d’avant.

Au début, la vie ne fut pas trop misérable –dès le départ, ils s’astreignirent à n’utiliser qu’en cas d’urgence l’allocation. Mais pour Xiping, les journées étaient dures. En plus de Tuhao, son nouveau-né, elle servait d’infirmière à la maison qui changeait, lavait et massait Xihan. Chaque jour elle devait aussi lessiver ses draps souillés. Entretenir leur « mou » de terre pour faire pousser légumes et pommes de terre, nourrir les poules… Dès 2006, elle n’achetait plus de viande. Quand, un jour de chunjie, elle acquit une demi-livre de poulet en promotion, Tuhao, à 5 ans, dévora avidement un bout de blanc cru, et se mit à mastiquer avidement. Xihan observait la scène en grinçant les dents d’humiliation.

La coupe déborda en 2007. Xiping, seule à la maison avec Xihan, tomba soudain en syncope, victime d’une intoxication alimentaire (après avoir consommé un produit avarié). Depuis son lit, Xihan s’efforçait par ses cris de donner l’alarme, longtemps en vain. Ce jour-là, la vie de sa femme ne tint qu’à un fil – la rescousse d’un voisin qui réussit à faire venir une ambulance. C’est à ce moment là que Xihan se jura de forcer Xiping à l’abandonner, reprendre sa liberté, s’arracher à l’enfer où il la tenait bien malgré lui. Quand elle fut de retour le lendemain soir, il lui annonça sa décision, et l’adjura de partir refaire sa vie, retrouver « un peu de joie ».

Elle repoussa la suggestion avec horreur : « les poules ont droit à ce qu’on les soigne et les sauve, mais mon mari devrait crever comme une bête » ? Ceci fut un des rares litiges entre eux, aucun des deux ne voulant en démordre. Xihan jurait ses grands Dieux que Xiping avait assez souffert : avec les enfants, elle devrait partir, que ça lui plaise ou non ! Face à l’orage dont les grondements traversaient les murs, les voisins murmuraient : « il n’y en a plus que pour trois mois avant qu’il ne se retrouve seul ». Quant à lui, il marmonnait, désespéré : « de toute manière, une vie pourrie comme celle-là n’en vaut pas la peine… » Ils touchaient le fond—de quoi craindre le pire !

Mais le pire vient-il toujours ? Pour en avoir le cœur net, un peu de patience, ami lecteur –s’il vous plaît. En attendant, pensez au proverbe bouddhiste : « même perdu en pleine mer amère, la terre est toute proche –rien qu’en  tournant la tête » ( kǔ hǎi wú biān, huí tóu shì’àn » 苦海无边,回头是岸 ).


Rendez-vous : Semaine du 13 au 19 février 2017
Semaine du 13 au 19 février 2017

 12-15 février, Shanghai : D.PES Sign Expo, Salon de la signalétique, de l’affichage, de la gravure laser

15-17 février, Shanghai : SIOF, Salon international de l’Optique

15-17 février, Shenzhen : AAIFT, Salon du marché automobile d’occasion et pièces détachées

15-18 février 2017, Pékin : ALPITEC China, ISPO Beijing 2017, Salon international des sports d’hiver, de loisirs, et aménagement de la montagne – avec la participation du Cluster Montagne français

17-20 février, Pékin : CIAACE : Salon international des accessoires auto