Le Vent de la Chine Numéro 4 (2024)
Voilà un montant qui donne le vertige : 6 000 milliards de $, c’est la valeur qu’ont perdu les places boursières chinoises en l’espace de trois ans, victimes de la conjoncture et des multiples reprises en main de Pékin. Le dévissage est tel en ce début d’année que la Bourse de Shanghai a cédé sa place de première Bourse asiatique à Tokyo, tandis que celle de Hong Kong a été reléguée derrière celle de Bombay !
Plus concrètement, cela veut dire que si M. Zhang avait investi 100 000 yuans sur l’indice chinois CSI 300 début 2021, son capital aurait fondu de 36% aujourd’hui. Pire, si M. Zhang avait misé sur les géants de la tech chinoise à Hong Kong, son portefeuille aurait perdu 60% de sa valeur…
Ce genre de pertes sont le cauchemar de Pékin, puisqu’elles sont susceptibles de susciter la colère des petits porteurs qui ont investi tout ou partie de leur épargne ou de leur retraite en bourse. Pas question donc pour Zhongnanhai de rester les bras croisés, surtout à l’approche des congés du Nouvel An Chinois (10 février).
Ainsi, le 22 janvier, le Premier ministre Li Qiang réunissait en urgence le Conseil d’Etat et appelait à des « mesures vigoureuses » pour soutenir les marchés. 48h plus tard, le gouverneur de la Banque Centrale, Pan Gongsheng, prenait le soin d’annoncer lui-même (chose inédite) une coupe surprise du taux des réserves obligatoires des banques (RRR), libérant ainsi 1 000 milliards de yuans de liquidités. Dans la foulée, la tutelle des entreprises d’Etat (SASAC) mettait en garde leurs dirigeants en annonçant que la valeur boursière de leurs groupes serait désormais prise en compte dans l’évaluation de leurs performances – manière peu subtile de les inciter à racheter leurs titres dépréciés pour stabiliser les cours. En parallèle, le régulateur financier (NRFA) dévoilait de nouvelles mesures de soutien au secteur immobilier, dont le marasme pèse sur les marchés… Cet effort coordonné –« désespéré » diraient certains – entre différentes agences laisse entrevoir la fébrilité de l’appareil face à cette crise.
Plus surprenant encore, Pékin envisagerait de mobiliser 2 000 milliards de yuans (près de 278 milliards de $) tirés des comptes « offshores » des entreprises d’Etat pour soutenir les cours des actions chinoises. Et cela, en dépit du fait que la méthode avait déjà montré ses limites lors de l’éclatement d’une bulle spéculative en 2015 : il avait tout de même fallu attendre plus d’un an pour que les cours se stabilisent.
Il n’empêche, les marchés ont été réceptifs aux efforts de Pékin : dès le 25 janvier, les cours ont repris des couleurs, surtout ceux des entreprises d’Etat telles que China Communications Construction, China Railway Equipment, China Unicom, China Coal Energy…
Le fait que Jack Ma, fondateur d’Alibaba, et son président, Joseph Tsai, rachètent l’équivalent de 200 millions de $ d’actions dans leur société, a également donné du baume au cœur aux investisseurs, alors que M. Ma envisageait encore en novembre dernier de se délester de l’équivalent de 870 millions de $ de parts, avant que l’action « BABA » ne touche le fond…
Le retrait du site du gouvernement du projet de réglementation plafonnant les dépenses des joueurs de jeux vidéo a également boosté les cours des développeurs comme Tencent et NetEase, qui avaient vu leur valeur boursière chuter suite l’annonce de ce nouveau texte il y a quelques semaines…
Certes, ce plan de sauvetage semble avoir réussi à stabiliser temporairement les marchés. Cependant, les doutes des investisseurs subsistent. A les écouter, le véritable problème ne relève pas tant des performances discutables de l’économie chinoise (le PIB chinois a officiellement augmenté de 5,2% en 2023, bien que certains économistes estiment qu’il était plutôt de 1,5%), que de l’attitude attentiste des autorités. Les commentaires mi-janvier de Li Qiang à Davos, mettant en scène une reprise prudente et durable et se vantant d’avoir réussi à éviter en 2023 d’avoir à recourir à un stimulus économique majeur, n’ont rien fait pour les rassurer, eux qui espéraient encore un soutien fort à l’activité en 2024.
Tout cela les pousse à remettre en doute la volonté et la capacité du gouvernement à raviver l’esprit entrepreneurial du secteur privé, à offrir des perspectives d’emploi aux jeunes, à éviter que la nation ne tombe dans une spirale déflationniste et à résoudre la crise immobilière qu’il a lui-même provoquée. Or, plus cette crise de confiance persistera, plus il sera difficile de renverser la tendance.
Les économistes eux-mêmes, semblent partagés sur la stratégie à adopter… Selon Yu Yongding, ex-conseiller auprès de la Banque Centrale, Pékin doit envisager de mettre en place des politiques monétaires et budgétaires expansionnistes. Mais pour le think-tank indépendant Anbound, peu importe la technicité de la politique de relance choisie (le leadership est entouré des meilleurs experts), c’est la détermination de Pékin à poursuivre sa politique de réforme et d’ouverture ainsi que de laisser le marché pleinement jouer son rôle, qui est remise en cause, ces principes cohabitant mal avec l’impératif de sécurité nationale si cher au leadership.
Nombre d’observateurs sont enclins à crier au loup lorsqu’ils parlent de l’immobilier chinois : « les promoteurs vont s’effondrer, les propriétaires vont se révolter, les banques vont faire faillite, le système financier mondial risque de vaciller … ». Faut-il donner raison à ces Cassandre ?
D’abord, si l’immobilier chinois est en crise, c’est parce que l’État, bien conscient du risque de bulle (qui ne l’avait pas vue venir ?), a décidé de nettoyer le secteur avant que la bulle n’éclate. Ce que le pouvoir veut, c’est faire disparaître les entreprises les plus faibles, comprendre celles ne pouvant plus recourir à l’emprunt du fait des nouvelles règles prudentielles qu’il a lui-même arrêtées (les fameuses trois « lignes rouges »). Depuis 1998, date de la privatisation de l’immobilier, l’État chinois a choisi de donner mandat au secteur privé pour développer l’immobilier, mais il est actuellement en train de le retirer aux canards boiteux. Tout naturellement, ce recadrage a fait émerger un certain nombre de cas à problème : d’abord Evergrande, et plus récemment Country Garden. D’autres acteurs moins connus ont aussi montré des signes de faiblesse comme Fantasia, Sinic, Kaisa, China Modern Land, Sunac et Shimao. Et on va sans doute voir d’autres faillites. Faut-il donc s’en inquiéter ? Pour ces entreprises, évidemment. Pour le reste de l’économie, pas nécessairement…
On peut d’ores et déjà évacuer le scénario de type Lehman Brothers parce que le cas est sino-chinois. Les terrains sont sous le contrôle des collectivités locales chinoises. Les développements sont faits par des promoteurs chinois. L’immobilier est acheté par des Chinois. Les constructeurs sont des entreprises chinoises et le secteur est financé par des banques chinoises qui n’ont que très peu emprunté à l’étranger. Soyons clair, sur les 260 milliards d’euros de dettes du promoteur Evergrande, moins de 20 viennent de l’étranger. Mauvaise nouvelle pour ces investisseurs étrangers qui ont prêté à Evergrande et aux autres promoteurs aux abois. Est-ce pour autant que le système financier mondial va vaciller ?
Ensuite, quid du reste de la filière, les entreprises de construction, les fournisseurs d’équipements et de matières premières ? Ils savent depuis longtemps que le vent a tourné et que les citoyens chinois ont bien assez de mètres carrés pour se loger. Rappelons tout de même que la population urbaine chinoise a doublé entre 1998 et 2021 et que le pourcentage de propriétaires est parmi les plus élevés au monde. Les entreprises de la filière les plus avisées ont entrepris de se diversifier à l’étranger avec ou sans l’aide des « nouvelles routes de la soie ». Certaines y sont parvenues avec succès. D’autres vont continuer à travailler en Chine. Les plus fragiles feront faillite. La chute pourrait tout de même avoir un impact sur les marchés de matières premières (aluminium, cuivre, charbon …).
Quid des actionnaires ? Certes, ils vont perdre de l’argent, mais ils en avaient tellement gagné auparavant qu’ils seront difficiles à plaindre.
Quid des banques ? Des banques privées comme Minsheng qui ont beaucoup prêté au secteur immobilier, sont effectivement en peine. Les autres banques, qui sont toutes publiques, seront soutenues par le système étatique. En Chine, on reste en famille ; les banquiers aiment à dire que c’est maman qui prête à papa.
Quid des propriétaires, victimes des promoteurs au bord de la faillite ? Le nombre d’appartements non achevés – environ un million –, peut sembler élevé vu de France. Si l’on fait l’hypothèse que ce sont des couples qui achètent, ce sont donc deux millions de Chinois mécontents – soit bien moins en proportion que ce qu’ont représenté les gilets jaunes dans la population française. Ils sont donc trop peu nombreux, et trop peu puissants pour provoquer la chute du système. Les acteurs sociaux en Chine ne se coalisent pas comme en Occident. Ils vont faire du bruit localement. Ils vont continuer la grève des remboursements jusqu’à ce qu’ils soient calmés financièrement par les aides des autorités locales.
Quid des promoteurs ? Cette crise n’est pas une menace pour tous et c’est au contraire une opportunité pour ceux sont dans les clous en matière d’endettement. Ceux qui sont à la peine cherchent à rééchelonner leur dette, mais surtout bradent leurs actifs pour tenter de se remettre à flot. Les promoteurs les plus agiles tireront alors profit de la détresse de leurs concurrents au bord de la ruine.
Est-ce du cynisme ? Non, c’est juste la théorie de l’évolution appliquée aux entreprises. Il y a des entreprises qui se développent, d’autres qui font faillite. Rien de plus normal. Reste que le pouvoir chinois va devoir trouver une activité de substitution si la baisse de l’immobilier devait se poursuivre.
Par Dominique Jolly, conseil en stratégie.
Son dernier ouvrage « The Chinese Financial System: sino-centricity and orchestrated control » est sorti en décembre 2023 chez World Scientific.
Deux jours après les élections taïwanaises et alors que Nauru avait adressé ses félicitations à William Lai pour sa réélection le jour même, l’île-nation du Pacifique a décidé de changer la nature de ses relations diplomatiques et de reconnaître diplomatiquement la République Populaire de Chine (RPC) en lieu et place de la République de Chine. Les 12 « alliés » restants de Taïwan sont donc le Guatemala, le Belize, Haïti, le Paraguay, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie et Saint-Vincent-et-les Grenadines dans les Amériques. Dans le Pacifique, il est encore reconnu par les Îles Marshall, Palau et Tuvalu. L’Eswatini est son seul allié africain et la Cité du Vatican la seule en Europe.
La République de Nauru est une île pays et micro-État de Micronésie, dans le Pacifique central. Son voisin à l’est est Kiribati (lié à la Chine), au nord-ouest Tuvalu (fidèle à Taiwan), au nord-est les Îles Salomon (sous orbite de Pékin au niveau diplomatique, économique et sécuritaire), au sud les Îles Marshall (reconnaissant Taipei).
Ce n’est pas la première fois que Nauru change d’avis : les relations diplomatiques officielles avec Taïwan furent établies pour la première fois en 1980, puis rompues en 2003, lorsque Nauru choisit de reconnaître la RPC, puis rétablies entre 2005 et 2024, date à laquelle Nauru a choisi à nouveau de s’allier diplomatiquement à Pékin.
Quel intérêt peuvent avoir les changements de reconnaissance diplomatique d’un pays de quelques dix-mille âmes eu égard à l’équilibre mondial des forces et au développement de la Chine ?
Tout d’abord, il faut se rappeler que ces îles du Pacifique furent au centre de la guerre du Pacifique entre le Japon et les Etats-Unis. L’extension de l’Empire japonais vers le Pacifique fut un élément essentiel de sa stratégie anti-américaine suivant son attaque sur Pearl Harbour. L’importance de ses pays en termes de points de chute au niveau militaire ne fait pas de doute si l’on a conscience de l’immensité du Pacifique qui unit et sépare les Etats-Unis et la Chine.
Aujourd’hui, dans le cadre du conflit global (économique, technologique, diplomatique, informationnel) entre Pékin et Washington, ces îles-nations sont des jalons essentiels de la projection de puissance. Le fait que ces îles-nations reconnaissent Taipei est une garantie fondamentale pour les Etats-Unis de pouvoir y placer troupes et matériels en cas de besoin, étant donné que Guam serait une cible directe et facile pour la Chine.
Inversement, le cas des îles Salomon est exemplaire : la perte de relations diplomatiques avec Taïwan en 2019 a vu une accélération des relations avec Pékin qui ont pris une tournure de plus en plus sécuritaire, non seulement avec la présence de la police chinoise pour mater les opposants à un régime de plus en plus autoritaire (formalisée par un pacte signé en juillet 2023) mais aussi avec les rumeurs d’une base militaire en bonne et due forme.
Ensuite, le fait même qu’un pays de 1,4 milliard d’habitants cherche par tous les moyens à influencer les relations diplomatiques d’un pays de 10,800 âmes montre que l’importance géopolitique ne se définit pas en termes purement quantitatif et que ce qui peut nous paraître inessentiel se place en réalité dans une stratégie de long cours de Pékin.
En effet, en prenant des alliés diplomatiques à Taïwan, la Chine fait à chaque fois coup double ou triple, voire plus dans le cas des pays du Pacifique. Coup triple parce que la Chine en privant Taïwan d’un allié diplomatique : 1. affaiblit sa voix dans les instances internationales ; 2. fait une opération de communication contre le pouvoir DPP en place ; 3. peut signer de nouveaux accords de développement économique. Et, dans le cas des pays du Pacifique : 4 : peut s’offrir une base arrière non-alignée aux Etats-Unis ou à l’Australie dans le Pacifique.
Au total, depuis le premier gouvernement Tsai en 2016 jusqu’u nouveau gouvernement DPP aujourd’hui (qui ira jusqu’en 2028), Taïwan a perdu 9 alliés diplomatiques. São Tomé et Príncipe en 2016, Panama en 2017, la République dominicaine en 2018, Salvador en 2018, Kiribati et les îles Salomon en 2019, le Nicaragua en 2021, le Honduras en 2023, et Nauru donc en 2024.
Autant de pertes instrumentalisées aussi par l’opposition taïwanaise (KMT) pour déplorer la perte de statut du pays. Pour autant ces pertes de relations officielles sont aussi allées de pair avec l’intensification des relations inofficielles entre Taïwan et les pays européens et les Etats-Unis. Ce que la Chine gagne dans le « Sud global », elle le perd en Europe, comme le montre la crise du Forum « Chine + 17 » visant à promouvoir les relations commerciales et d’investissement entre la Chine et les pays d’Europe centrale et orientale, manifestée par le retrait de l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Plus encore, la République Tchèque a récemment envoyé des délégations ministérielles de haut niveau, Miloš Vystrčil, le président du Sénat tchèque déclarant même en août 2020 à Taipei : « Je suis Taïwanais » (en référence au fameux discours de Kennedy).
Sur le plan de son pouvoir de nuisance visant le DPP, ces prises diplomatiques ont donc un effet limité, car même si le KMT peut s’en servir auprès des électeurs pour discréditer le DPP, le fait est que c’est le KMT qui est le plus attaché à la représentativité diplomatique de la République de Chine. En effet, c’est à l’entité politique crée par Sun Yat-sen et réinstituée par Chiang Kai-check à Formose, que s’en prend le Parti communiste plus qu’au DPP. De fait, les indépendantistes les plus radicaux ne voient pas cette réduction du nombre d’alliés à la République de Chine d’un mauvais œil. En effet, pour eux, celle-ci est un héritage du KMT, né en Chine et n’est plus représentatif d’une Formose taïwanaise et démocratique. Si jamais le nombre d’alliés devait tomber à zéro, ne serait-ce pas la meilleure justification pour modifier la Constitution liant l’archipel formosan au continent et donc se déclarer juridiquement indépendant ?
Cependant, sur le plan économique et politique, ce n’est pas si simple. Les Etats-Unis ont institué le « Taipei Act » pour empêcher ce processus de se poursuivre. Car autant dans le Pacifique qu’en Amérique Latine, chaque perte d’allié par Taïwan est une conquête pour la Chine dans sa lutte contre l’hégémonie américaine : la disparition de tous les alliés de Taïwan en Amérique latine est ainsi allée de pair avec l’efflorescence des accords de libre-échange entre ces pays (Chili, Equateur, Costa Rica, Pérou et Nicaragua) et la Chine et de leurs échanges commerciaux (les exportations de l’Amérique Latine vers la Chine sont passés de 3% en 2000 à 31% en 2022).
Enfin, alors que Nauru a changé d’allégeance et que les rumeurs concernant Tuvalu regagnent du terrain, le fait est que Taïwan n’a plus les moyens de cette diplomatie du chéquier qui confine souvent au clientélisme et à la corruption dont s’embarrasse moins Pékin. Au sujet de cette « diplomatie du dollar » taïwanaise au Vanuatu, un interviewé par le Los Angeles Time avait déclaré : « les méthodes utilisées par Taïwan, en soudoyant les pays et les politiciens, sont injustes, violent le droit international et perturbent la communauté mondiale. La diplomatie de la corruption ne durera pas. » De ce point de vue, chaque perte d’allié diplomatique pourrait être vu comme un signe de probité, et chaque nouvel allié de la Chine populaire comme un signe du contraire…
- De Gaulle : 戴高乐 ; dàigāolè
- Général : 将军 ; jiāngjūn (HSK 6)
- Diriger : 领导 ; lǐngdǎo (HSK 3)
- Que l’on peut qualifier de : 堪称 ; kān chēng (HSK 7-9)
- Diplomatie : 外交 ; wàijiāo (HSK 3)
- Nucléaire : 核 ; hé (HSK 7-9)
- Explosion : 爆 ; bào (HSK 6)
- Décision, décider : 决定 ; juédìng (HSK 3)
- Etablir des relations diplomatiques : 建交 ; jiànjiāo (HSK 7-9)
- « Le Monde » : 世界报 ; shìjiè bào
- A l’époque : 当时 ; dāngshí (HSK 2)
- Publier : 发表 ; fābiǎo (HSK 3)
- Editorial : 社论 ; shèlùn (HSK 7-9)
- Indépendant : 独立 ; dúlì (HSK 4)
- Pays, nation : 国家 ; guójiā (HSK 1)
1964年,戴高乐将军领导下的法国做出了堪称“外交核爆”的决定:同新中国建交。法国《世界报》当时发表社论说:“两个具有独立性的国家走到了一起”。
1964 Nián, dàigāolè jiāngjūn lǐngdǎo xià de fàguó zuò chūle kān chēng “wàijiāo hé bào” de juédìng: Tóng xīn zhōngguó jiànjiāo. Fàguó “shìjiè bào” dāngshí fābiǎo shèlùn shuō:“Liǎng gè jùyǒu dúlì xìng de guójiā zǒu dàole yīqǐ”.
« En 1964, la France, sous la direction du général de Gaulle, prend une décision que l’on pourrait qualifier d’« explosion nucléaire diplomatique » : établir des relations diplomatiques avec la nouvelle Chine. Le quotidien français Le Monde publiait à l’époque un éditorial disant : « Deux pays indépendants se sont réunis » ».
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- Thaïlande : 泰国 ; Tàiguó
- Signer : 签署 ; qiānshǔ (HSK 7-9)
- Accord : 协议 ; xiéyì (HSK 3)
- Exempter, prévenir, éviter, excuser : 免除 ; miǎnchú (HSK 7-9)
- Touriste, voyageur : 游客; yóukè (HSK 2)
- Visa : 签证 ; qiānzhèng (HSK 7-9)
- Obligation, demande : 要求 ; yāoqiú (HSK 2)
- Autoriser, permettre : 允许 ; yǔnxǔ (HSK 6)
- Séjourner temporairement : 停留 ; tíngliú (HSK 5)
- Prédire, estimer : 预计 ; yùjì (HSK 3)
- Augmenter : 增加 ; zēngjiā (HSK 3)
- Quantité : 数量 ; shùliàng (HSK 3)
- Proportion : 比例 ; bǐlì (HSK 3)
- Dépasser, excéder : 超过 ; chāoguò (HSK 2)
- Décliner, chuter, baisser : 下降 ; xia jiàng (HSK 4)
- Environ, approximativement : 左右 ; zuǒyòu (HSK 3)
- Gouvernement : 政府 ; zhèngfǔ (HSK 4)
- Objectif, cible : 目标 ; mùbiāo (HSK 3)
- Attirer : 吸引 ; xīyǐn (HSK 4)
泰国和中国签署了一项协议,免除两国游客的签证要求,允许游客每次入境免签停留最多 30 天。此举预计将大幅增加前往泰国的中国游客数量,这是疫情爆发前该国最大的游客群体。 2019年,中国游客占外国游客的比例超过25%,但2020年下降至12.5%左右。泰国政府的目标是今年吸引800万中国游客,作为其3500万外国游客目标的一部分。
Tàiguó hé zhōngguó qiānshǔle yī xiàng xiéyì, miǎnchú liǎng guó yóukè de qiānzhèng yāoqiú, yǔnxǔ yóukè měi cì rùjìng miǎn qiān tíngliú zuìduō 30 tiān. Cǐ jǔ yùjì jiāng dàfú zēngjiā qiánwǎng tàiguó de zhōngguó yóukè shùliàng, zhè shì yìqíng bàofā qián gāi guó zuìdà de yóukè qúntǐ. 2019 Nián, zhōngguó yóukè zhàn wàiguó yóukè de bǐlì chāoguò 25%, dàn 2020 nián xia jiàng zhì 12.5% zuǒyòu. Tàiguó zhèngfǔ de mùbiāo shì jīnnián xīyǐn 800 wàn zhōngguó yóukè, zuòwéi qí 3500 wàn wàiguó yóukè mùbiāo dì yībùfèn.
« La Thaïlande et la Chine ont signé un accord visant à supprimer l’obligation de visa pour les visiteurs des deux pays, permettant ainsi aux touristes de rester sans visa jusqu’à 30 jours par entrée. Cette décision devrait augmenter considérablement le nombre de touristes chinois visitant la Thaïlande, qui constituaient le groupe le plus important du pays avant la pandémie. En 2019, les touristes chinois représentaient plus de 25 % des touristes étrangers, mais cette proportion est tombée à environ 12,5 % en 2020. Le gouvernement thaïlandais ambitionne d’ attirer 8 millions de touristes chinois cette année dans le cadre de son objectif de 35 millions de touristes étrangers ».
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- Tesla : 特斯拉 ; Tè sī lā
- PDG : 首席执行官 ; shǒuxí zhíxíng guān
- Déclarer, exprimer, manifester : 表示 ; biǎoshì (HSK 2)
- Commerce : 贸易 ; màoyì (HSK 5)
- Barrière, rempart : 壁垒 ; bìlěi
- Voiture : 汽车 ; qìchē (HSK 1)
- Fabriquer : 制造 ; zhìzào (HSK 3)
- Détruire, endommager : 摧毁 ; cuīhuǐ (HSK 7-9)
- La plupart : 大多数 ; dà duōshù (HSK 4)
- Mondial : 全球 ; quánqiú (HSK 3)
- Rival, concurrent : 竞争对手 ; jìngzhēng duìshǒu
特斯拉(Tesla)首席执行官马斯克(Elon Musk)1月24日表示,若不设贸易壁垒,中国汽车制造商将“摧毁”大多数全球竞争对手。
Tè sī lā (Tesla) shǒuxí zhíxíng guān mǎ sīkè (Elon Musk)1 yuè 24 rì biǎoshì, ruò bù shè màoyì bìlěi, zhōngguó qìchē zhìzào shāng jiāng “cuīhuǐ” dà duōshù quánqiú jìngzhēng duìshǒu.
« Le PDG de Tesla, Elon Musk, a déclaré le 24 janvier que sans barrières commerciales, les constructeurs automobiles chinois « détruiraient » la plupart de leurs concurrents mondiaux ».
La nouvelle s’était répandue comme une traînée de poudre. Tous les voisins pouffaient en le voyant passer, des commentaires fusaient dans son dos : « vieux mais toujours jeune de cœur ! », « sous des airs respectables, vous êtes un vrai chaud lapin oncle Li ! », « Laisse le tranquille, il est un peu sénile le pauvre… ». Monsieur Li passait au milieu des quolibets, très digne, ses cheveux blancs bien peignés, sa chemise à carreaux rentrée sous son pantalon repassé. Ses enfants lui avaient assuré que son visage était flouté sur les photos qui circulaient sur internet, et pourtant tout le monde dans son quartier savait qu’il était l’homme de 83 ans, originaire du Henan, qui s’était embarqué dans un périple ferroviaire de près de 800 kilomètres pour demander en mariage une divorcée de 45 ans, influenceuse renommée, à la recherche du grand amour.
Ses deux enfants lui avaient offert un smartphone à la mort de son épouse, une manière de se faire pardonner leurs trop rares visites et l’aider à peupler sa solitude. C’était sa femme qui s’occupait du foyer et alimentait les liens avec leur cercle d’amis et de voisins. Plutôt introverti, Monsieur Li avait aimé, aux premiers mois de son deuil, vivre enfin à son propre rythme sans ces sollicitations incessantes. Et puis, le silence s’était installé, que son smartphone avait peu à peu comblé. Un Xiaomi à l’écran large et à la batterie longue durée, sur lequel plusieurs apps, dont Douyin, avaient été préinstallées. « Le téléphone parfait pour votre grand-père » clamait le vendeur, ça avait décidé ses enfants.
Pour que l’algorithme de l’app enregistre ses préférences, ces derniers avaient lancé plusieurs recherches autour de ses centres d’intérêt : pêche, lecture, nature, histoire. Avec cette app, connue dans le monde entier sous le nom de TikTok, pas besoin d’ajouter des amis pour faire vivre son réseau, n’importe qui peut commenter les vidéos qui lui sont proposées. Tout est fait pour faciliter les connections avec des inconnus, voir leurs publications et les commenter. Monsieur Li s’est pris au jeu et l’isolation forcée due à l’épidémie de Covid n’a fait qu’accroître son addiction. Car si le gouvernement chinois s’inquiète de la dépendance des jeunes pour cette application, beaucoup de ses utilisateurs sont plutôt leurs parents, voire leurs grands-parents !
Toutes les cinq vidéos à peu près, une publicité apparaît, une influenceuse vante à Monsieur Li les avantages de telle marque de chaussures, de tel ustensile de cuisine, ou parfois dirige vers un site de rencontres. De swap en swap, il est tombé sur elle. De Suzhou, sa ville natale, vidéo après vidéo, elle narrait son quotidien, ses difficultés à vivre, divorcée avec un enfant à charge, vantait des produits cosmétiques, clignait des yeux d’une manière charmante et quand elle envoyait un baiser, Monsieur Li en avait le cœur retourné. D’un seul coup surgissait devant ses yeux son amour de jeunesse, même clignement d’yeux, même moue, celle qu’il avait laissé filer par manque d’audace. Elle était partie faire ses études ailleurs et lui, en bon fils, avait dit oui au mariage arrangé par ses parents et futurs beaux-parents.
Qu’est-ce qui l’empêchait aujourd’hui de prendre son destin en main ? Sa belle répondait toujours à ses compliments par un petit cœur, et monsieur Li s’est mis à rêver. Le jour où elle a glissé innocemment dans un post qu’elle cherchait l’amour, il n’a pas hésité une seconde. Dans le train, l’avenir s’avançait, radieux : un mariage, une vie à deux, plutôt à Suzhou pour ne pas perturber la scolarisation de sa fille à elle, il prendrait soin des deux, sa santé était excellente, ses enfants à lui étaient casés et vivaient loin, tout se présentait pour le mieux.
Arrivé à Suzhou, pas d’adresse et pas de réponse aux messages la lui demandant. Peut-être l’obtiendrait-il au poste de police le plus proche ? L’agent de police, une femme, en quelques phrases, lui avait fait perdre la face et brisé son cœur. Était-il vraiment possible que sa belle ne l’attende pas ? Que des milliers d’autres utilisateurs aient suivi les mêmes vidéos, reçu les mêmes cœurs ?
En le mettant dans un taxi pour la gare, elle avait répondu à la question d’un collègue, le sourire aux lèvres : « Affaire sans importance ! », ce qui avait rappelé à Monsieur Li un proverbe peu usité qui voulait dire la même chose : Le bout d’un couteau pointu ( Zhui dao zhi mo, 锥刀之末 ). Ses enfants partageaient cet avis, désireux d’étouffer l’affaire au plus vite… Ils trouvaient, comme par magie, plus de temps pour lui rendre visite, échaudés par une escapade qui auraient pu leur coûter leur héritage. Mais Monsieur Li voyait bien, dans leurs regards, qu’ils se moquaient aussi. Comment osaient-ils tous ? Avaient-ils idée des ravages d’un petit couteau pointu aux œillades printanières sur un vieux cœur éprouvé par les ans ?
Par Marie-Astrid Prache
NDLR : Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article s’inspire de l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors de l’ordinaire, inspirée de faits rééls.
29 février – 2 mars, Shanghai: CHINA HORSE FAIR 2024, Salon chinois international du cheval, sport et loisirs
4 – 6 mars, Canton: SIAF GUANGZHOU 2024, Salon international pour l’automatisation des procédés
6 – 8 mars, Shanghai: CCEC CHINA 2024, Salon international et conférence sur les carbures cémentés de Shanghai
6 – 8 mars, Shanghai: PM CHINA 2024, Salon international et conférence de Shanghai sur la métallurgie des poudres
6 – 9 mars, Tianjin: CIEX 2024, Salon international de l’automation, de la robotique et de la machine-outil
6 – 9 mars, Tianjin: CIRE 2024, Salon international chinois de la robotique industrielle
13-15 mars, Shanghai : CAC SHOW 2024, Salon international et conférence dédiés à l’agrochimie et aux technologies de protection des récoltes
13-15 mars, Shanghai : CHINASHOP – CHINA RETAIL TRADE FAIR 2024, Salon dédié aux technologies de pointe et aux toutes nouvelles solutions pour le commerce de détail
19-21 mars, Canton : MRO SUMMIT GUANGZHOU 2024, Salon et conférences B2B en Chine pour l’industrie aérospatiale MRO (Maintenance, Réparation et Opérations)
20-22 mars, Shanghai : PRODUCTRONICA CHINA 2024, Salon international de la production électronique
20-22 mars, Shanghai : SEMICON CHINA 2024, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs
20-23 mars, Jinan : JINAN INTERNATIONAL INDUSTRIAL AUTOMATION 2024, Salon chinois international des technologies d’automation industrielle et de contrôle
25-27 mars, Pékin : CIPPE 2024, Salon international chinois du pétrole, des technologies pétrochimiques et de leurs équipements
26-28 mars, Shanghai : CTW CHINA 2024, La principale conférence sur la gestion des voyages d’entreprise en Chine
26-29 mars, Shanghai : HDE – ECOBUILD CHINA 2024, Salon de la construction et du bâtiment durable
27-30 mars, Hefei : CCEME – HEIFEI 2024, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine intérieure
28-30 mars, Shenzhen : ITES EXHIBITION (SIMM) 2024, Salon des technologies et d’équipements de fabrication de pointe dans le sud de la Chine.
10 avril, Pékin : ACCESS MBA – BEIJING 2024, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA
11-14 avril, Shanghai : CMEF – CHINA MEDICAL EQUIPMENT FAIR 2024, Salon chinois international de l’équipement médical
13 avril, Shanghai : ACCESS MBA – SHANGHAI 2024, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA
15-17 avril, Fuzhou : HEEC – HIGHER EDUCATION EXPO CHINA 2024, Le grand salon de l’éducation de haute qualité en Asie
17-19 avril, Pékin : BEIJING INFOCOMM CHINA 2024, Beijing Infocomm China comprend une exposition qui présente les inventions des TIC les plus avancées et les plus demandées au monde
18-20 avril, Shanghai : IE EXPO CHINA 2024, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
23-26 avril, Shanghai : CHINAPLAS ‘2024, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc