Le Vent de la Chine Numéro 39 (2019)

du 18 novembre au 1 décembre 2019

Editorial : Un 11.11 en demi-teinte

Cela devient une habitude pour Alibaba. Cette année encore, le géant chinois du e-commerce explosait son chiffre de 12 mois plus tôt lors de soldes géantes sur ses plateformes Taobao et Tmall. Depuis la création de la « fête des célibataires » en 2009, c’est le 11ème record du groupe avec des ventes cette année de 38,3 milliards de $ (+24% par rapport à l’an passé), générées par 200 000 marques participantes dont 10% sont étrangères.

Yin Liqing, responsable informatique à Pékin, n’était toutefois pas impressionné. Six mois plus tôt, il avait calculé avec 99% de précision quel serait le nouveau montant des ventes d’Alibaba, expliquant que chacun des records suivait une courbe linéaire, insinuant donc que les chiffres seraient truqués. Le groupe de Hangzhou ne tarda pas à porter plainte contre lui pour diffamation. Certains acteurs du e-commerce prenaient la défense de la firme, avançant qu’il est tout à fait normal que les ventes suivent une progression linéaire, étant donné que la stratégie marketing et les réductions sont fixées en fonction des objectifs à atteindre. Même son fondateur Jack Ma, ayant passé la main en septembre à Daniel Zhang, se sentait dans l’obligation de confirmer les montants engrangés jusqu’au dernier centime. Il assurait même qu’Alibaba aurait pu mieux faire, déplorant une météo relativement chaude pour la saison, peu propice à la vente de prêt-à-porter, mais aussi que le 11.11 tombe un lundi, décourageant ainsi de faire du shopping en pleine nuit, avant d’aller au travail le lendemain. « Nous espérons qu’à l’avenir, une demi-journée de congés sera accordée pour permettre à tous de profiter de l’occasion », plaidait-il.

En effet, la veille, un gala télévisé faisait le décompte jusqu’à minuit. La chanteuse américaine Taylor Swift, y avait été conviée ainsi que 41 célébrités promouvant notamment l’artisanat rural chinois. Il ne faut pas oublier qu’Alibaba est un acteur du programme gouvernemental de lutte contre la pauvreté : d’ici 2020, Taobao devrait faire vivre 3 millions de personnes dans 5 500 villages.

Ombre au tableau, les déchets plastiques provoqués par une telle frénésie d’achats : l’an dernier, Greenpeace l’évaluait à 250 000 tonnes. D’ici 2025, les déchets accumulés par le secteur du e-commerce sont amenés à quadrupler à 41,3 millions de tonnes. Or seulement 5% des emballages plastiques sont recyclés.

A Hong Kong, le 11.11 devenait probablement la journée la plus violente depuis le début de la crise il y a six mois. C’est le moment que choisissait Alibaba pour annoncer officiellement sa cotation au Hong Kong Stock Exchange, rejoignant entre autres Xiaomi et Meituan-Dianping. 575 millions d’actions seront proposées au prix auspicieux de 188 HKD chacune. Ainsi, le 26 novembre, le groupe ambitionne de lever 13,8 milliards de $, notamment auprès des investisseurs chinois, qui y auront accès via le système de « stock connect » avec Shanghai ou Shenzhen, assoupli le 28 octobre pour inclure les actions à droit de vote multiple. Pour Alibaba, Hong Kong représentera aussi une alternative, si jamais l’administration de Donald Trump décidait de délister les compagnies chinoises cotées aux USA, ou de durcir les règles à leur encontre (comme de révéler tout lien financier ou politique avec le gouvernement chinois). 

Après une entrée historique en bourse de New York en 2014, où Alibaba levait 25 milliards de $, choisir Hong Kong pour sa seconde cotation était un signe de confiance en l’ex-colonie britannique, alors qu’elle venait de plonger en récession au 3ème trimestre. Pourtant, Alibaba a longtemps hésité avant de passer à l’acte, tablant sur un apaisement des tensions, et surtout craignant de déplaire à Pékin qui cherche à attirer ses géants de la tech sur ses marchés boursiers continentaux, dont celui de Shanghai et son nouveau marché « star » qui leur est dédié. Quelles sont les raisons qui ont convaincu Alibaba de le faire malgré tout ? Ces bons chiffres du 11.11 bien sûr, mais surtout un probable accord implicite de Pékin, qui pourrait chercher à sauver l’image en péril de Hong Kong en tant que première place financière asiatique.


Hong Kong : Proche de l’impasse

A Hong Kong le 8 novembre, le décès d’un manifestant de 22 ans ayant chuté d’un parking à étages à proximité duquel la police avait tiré des gaz lacrymogènes, déclenchait une vague de colère. Les jours suivants virent des affrontements d’une violence encore inédite, même comparés à ceux ayant eu lieu le 1er octobre, lors du 70ème anniversaire de la RPC,  où une journée de deuil national avait été décrétée. Le 11 novembre, un policier tentant de maitriser au sol un manifestant, tira à balle réelle sur un autre jeune qui s’approchait pour attraper son arme. Le même jour, un balayeur de rue de 70 ans, fut atteint d’un jet de brique en pleine tête, et décéda des suites de ses blessures quelques jours plus tard… Un autre homme, en pleine dispute avec les manifestants, fut arrosé d’un liquide inflammable puis transformé en torche humaine. Les grands axes et ponts étaient bloqués par des pavés disposés au sol, tandis que certains campus universitaires devenaient le lieu d’affrontements entre les manifestants armés de briques, cocktails Molotov et flèches enflammées, et policiers faisant usage de gaz lacrymogènes, matraques, balles en caoutchouc, canons à eau et armes de poing… Le 12 novembre, le porte-parole de la police de Hong Kong mettait en garde que « l’État de droit est sur le point de s’effondrer », tandis que le bureau de liaison affirmait que « la ville était sur le point de tomber dans l’abysse du terrorisme ». Ainsi, la rumeur de l’application d’un couvre-feu émergeait…

Autre source potentielle de conflit : les élections locales prévues le 24 novembre, où les candidats pro-démocratie devraient gagner des sièges. Même si la cheffe de l’exécutif Carrie Lam affirmait qu’elles seraient maintenues, certaines voix s’élèvent sur le continent affirmant qu’il est impossible de tenir des élections dans de telles conditions.  

Forte du soutien affiché par le Président Xi Jinping et le vice-premier ministre Han Zheng, lors de sa tournée continentale, Mme Lam se montrait encore et toujours inflexible : son gouvernement ne cédera à aucune des demandes « soi-disant politiques » des manifestants. Une position dure qui ne fera probablement que renforcer l’obstination des plus radicaux. Carrie Lam a pourtant un large choix de gestes symboliques pour faire baisser la tension : reprendre les tentatives de dialogue sans émettre de conditions, ou relâcher quelques manifestants ayant commis des infractions mineures.

Lors du 4ème Plenum, le leadership s’était mis d’accord sur une solution à moyen et long terme pour Hong Kong : passer une loi de sécurité nationale et renforcer l’éducation patriotique. Mais quelle réponse apporter à court terme pour apaiser les esprits ? Faire intervenir l’armée (ou la PAP) engendrerait un scénario catastrophe : la bourse s’effondrerait, les prix de l’immobilier aussi. La panique gagnerait les banques et l’aéroport. Washington renoncerait aussi à un accord mettant fin à la guerre commerciale. Le Sénat américain se dépêcherait d’appliquer la « loi sur les droits de l’Homme et la démocratie à Hong Kong », qui révoquerait son statut économique spécial. Les multinationales feraient leurs valises, laissant la place aux seules firmes chinoises. Une loi de sécurité nationale serait mise en place et la loi martiale serait maintenue pour plusieurs mois.

Alors, ni Pékin, ni l’exécutif hongkongais, peu habitués à traiter avec leurs citoyens en négociant, ne semblent avoir trouvé d’alternative valable, si ce n’est de « militariser » la police anti-émeute hongkongaise pour restaurer l’ordre coûte que coûte, entrainant inévitablement des affrontements qui pourraient encore durer des semaines, voire des mois. Et même si, par miracle, Hong Kong retrouve le calme, les tensions d’hier et d’aujourd’hui, resteront celles de demain.


Agriculture : La « Récolte Partagée », une AMAP pékinoise modèle

A Shunyi, à une heure de route du centre de Pékin, se trouve la petite ferme de 20 hectares de « Shared Harvest » (la Récolte Partagée, 分享收获). A première vue, rien ne la distingue des autres fermes environnantes, si ce n’est son modèle plutôt innovant en Chine. En effet, elle fonctionne comme une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP, ou CSA en anglais). Shi Yan (石嫣), sa fondatrice, diplômée d’un doctorat en gestion agricole de l’université Renmin, a découvert ce concept lors d’un séjour de six mois dans le Minnesota (USA) en 2008. Ce fut un déclic : plus qu’un modèle d’exploitation agricole, elle découvrait un nouveau mode de vie !

Quatre ans plus tard, à Pékin, Shi Yan débutait ses livraisons hebdomadaires de paniers de fruits et légumes de saison, œufs et viande, à un réseau d’adhérents-consommateurs. A ce jour, ils sont distribués à 1000 foyers aisés de la capitale pour un chiffre d’affaires annuel de 10 millions de yuans. Chaque commande passée sur WeChat ou l’application mobile vient en déduction d’une cotisation payée à l’avance (l’une à 3000 yuans, l’autre à 8000 yuans) par les membres. Un avantage majeur pour les agriculteurs, car cela leur garantit que leur production sera achetée et les met à l’abri des fluctuations des prix ou des désastres naturels. Pour les clients, les prix sont certes trois fois plus chers que dans le commerce classique, mais ils savent qu’ils paient avant tout pour la qualité de produits bios, alors que divers scandales alimentaires ont mis la confiance des consommateurs chinois à rude épreuve. En effet, pas simple de convaincre ces derniers de payer plus cher pour du bio, car ils craignent de se faire avoir : à quoi reconnaît-on un légume bio ? Est-il petit et abimé, ou appétissant et bien emballé ? Voilà pourquoi ces livraisons directes sont tellement importantes : elles créent un lien de confiance et de proximité entre le producteur et ses clients, qui sont d’ailleurs les bienvenus à la ferme lors d’activités éducatives organisées notamment pour les enfants le week-end.  

Les trois fermes de Shi Yan (deux à Shunyi et une à Tongzhou – dans la banlieue de Pékin) se revendiquent biologiques, privilégiant les alternatives naturelles, comme de l’eau savonneuse ou du spray au poivre, aux pesticides et herbicides largement utilisés dans les exploitations chinoises. En guise d’engrais, elles utilisent du compost et du biogaz liquide, produits dans leurs fermes.

Impossible toutefois d’obtenir une certification bio : pour chaque produit, il faudrait débourser 10 000 yuans, et la renouveler tous les ans. « On cultive une quarantaine de légumes, on ne peut donc pas se le permettre. C’est hors de portée pour toutes les AMAP », déplore Shi. Pour compenser, un système participatif de garantie a été mis en place, dans lequel les membres du réseau inspectent les fermes des autres. Cela permet aussi de s’échanger les bonnes pratiques.

« Shared Harvest » est également un lieu de formation pour les jeunes diplômés qui veulent retourner dans les campagnes cultiver la terre de leurs ancêtres. On les appelle les « nouveaux paysans » (新农人). Depuis 2017, ils seraient quelques centaines à être passés par la ferme pékinoise et à avoir lancé leur propre exploitation. Aujourd’hui, il existe plus de 1500 AMAP à travers le pays, un chiffre qui ne cesse d’augmenter chaque année, notamment grâce au dynamisme de Shi Yan et de son équipe. Wang Yang, actuel n°4 du Parti et ancien vice-premier ministre chargé de l’agriculture, lui avait même commandé un rapport à ce sujet. Toutefois, le véritable enjeu n’est pas tellement de faire revenir ces nouveaux paysans dans les campagnes, mais de les y garder : quand ces jeunes deviendront parents à leur tour, les campagnes seront-elles en mesure d’offrir une éducation et des soins de qualité à leurs enfants ? Voilà où réside la clé des champs.


Agriculture : Les coopératives, un outil de transformation du paysage rural chinois

Il est trois heures du matin dans le village de Xuhuanglu (Shandong).  Dans leur serre, Xu Jinsheng et sa femme (cf photo) cueillent les concombres qu’ils vendront quelques heures plus tard à un grossiste, qui apportera ensuite les légumes aux supermarchés de Wuhan et Changsha. La coopérative agricole, a changé leurs vies : « A l’origine, ma famille cultivait sur 4 hectares et gagnait 24 000 yuans. Aujourd’hui, on cultive 10  hectares et on peut arriver jusqu’à 60 000 yuans ».

L’agriculture est un secteur clé pour le gouvernement chinois, qui lui dédie en chaque début d’année son document n°1. Elle a longtemps été une source d’inquiétude pour Pékin : en effet, comment nourrir 18% de la population mondiale avec seulement 8.5% des terres arables ? Une des stratégies mises en œuvre pour améliorer les performances du secteur a été d’encourager la création de coopératives, comme celle de Baimeng, dont fait partie Xu Jinsheng. En 2007, une loi apportait des financements publics pour faciliter la mise en place de « coopératives spécialisées ». L’idée est simple : réformer une situation historique de petits propriétaires de parcelles éparpillées en réunissant ces terres au sein d’une coopérative, qui peut ensuite investir dans des techniques agricoles plus modernes, augmentant ainsi les surfaces cultivables et surtout le rendement. Depuis lors, le nombre de ces coopératives est passé de 26 000 à 2 millions en février 2018, et concerne près de 48% des familles paysannes en Chine.

A Xuhuanglu, l’homme à la tête de cette initiative est le secrétaire du Parti local, Xu Zhendong. Après avoir fait carrière à Shanghai, il est revenu dans son village natal pour prendre en main ce projet. « La plus grande difficulté, explique-t-il, a été de convaincre les villageois de signer un contrat cédant leurs terres à la coopérative, d’autant plus qu’il n’y avait pas encore assez d’argent pour investir dans les serres ». Pari réussi pourtant, puisque depuis 2011, la coopérative Baimeng a fait construire plus de 200 serres, toutes équipées de caméras et de systèmes de régulation de température, le tout connecté avec un laboratoire à Shanghai. Ces serres sont ensuite louées aux paysans pour leur exploitation.

Pour l’anthropologue Liao Yue, spécialisé dans la Chine rurale, le but de ces associations est avant tout la gestion des subventions accordées par l’état et la reconstruction de la vie paysanne. Pour autant, le Parti conserve un rôle prépondérant dans la prise de décision au sein de la coopérative, en témoigne la double casquette de Xu Zhendong – à la fois secrétaire du Parti local et responsable de Baimeng. Les agriculteurs, eux, sont consultés, mais rarement à l’initiative. Comme l’explique Liao Yue, « le gouvernement veut que les paysans soient plus unis pour renforcer la puissance productive, mais il ne veut pas que ces agriculteurs se regroupent pour poursuivre d’autres objectifs que ceux purement agricoles ».  Au final, au-delà du succès économique de ces coopératives, c’est une certaine solidarité retrouvée qui donnera un nouveau souffle à ces campagnes.

Par Charles Pellegrin 


Petit Peuple : Nanning (Guangxi) – Qin Youhui ou le meurtre introuvable (1ère partie)

Quand, en octobre 2013, Wei Wuming enregistra sa plainte contre Qin Youhui, un important promoteur immobilier de la province au tribunal intermédiaire de Nanning (Guangxi), ce dernier décida que c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Wei était un homme respecté à Nanning et une petite célébrité locale avec son million de followers sur sa plateforme de vidéos de bricolage en ligne. Il était surtout le patron d’une entreprise de maçonnerie qui travaillait régulièrement pour Qin.

Deux ans plus tôt déjà, le torchon entre les deux hommes s’était mis à brûler lorsque Qin accusa Wei de malfaçons sur une tour d’habitation. Furieux, l’entrepreneur commença à dire à qui voulait l’entendre que Qin Youhui volait ses clients en leur fourguant des appartements loin du standing promis dans ses publicités, lui faisant un tort considérable. Alors quand le promoteur apprit que, par-dessus cela, il portait plainte, il vit tous ses grands rêves de carrière et de richesse s’écrouler et entra dans une rage folle. Sa haine débordante  l’empêchant de penser rationnellement, il jura de prendre sa revanche et de faire éliminer son ennemi : quoi qu’il en coûte, Wei devait disparaître !

Pour autant, Qin ne voulait pas se salir les mains et, trop effrayé que cela puisse lui retomber dessus, décida de déléguer la tâche. Parmi ses connaissances, il comptait un certain Sun, policier véreux qui avait été congédié de son poste dix ans auparavant et avait depuis créé une douteuse agence de détectives. Dans sa vie privée, cet individu louche brûlait la chandelle par les deux bouts (烧,zhúliǎngtóushāo), entretenant une armée d’exigeantes maîtresses, fanfaronnant au volant de voitures pétaradantes et se faisant voir dans les restaurants les plus luxueux de la ville. « Pour maintenir un si délirant train de vie, se dit Qin, ses besoins d’argent doivent être exponentiels ».

Alors, via un intermédiaire et avec toute la discrétion requise, le promoteur immobilier convoqua l’homme, et lui mit le marché en main : Wei Wuming devait succomber à un « accident » dans les plus brefs délais. Conscient que s’il était démasqué il risquait d’être envoyé à l’échafaud, Sun exigea un cachet exorbitant  de deux millions de yuans pour remplir le contrat. Qin accepta pourtant sans discuter : il s’y attendait tant qu’il avait apporté, dans un cabas, les fonds en billets usagés. Après les avoir méticuleusement recomptés, Sun serra la main de l’homme d’affaire et lui assura que sous 15 jours, son adversaire aurait cessé de respirer.

Ce que Qin n’avait pas prévu en revanche, c’était la duplicité malhonnête de Sun : à peine s’étaient-ils séparés que le détective sans scrupules s’en alla voir Zhu, chauffeur de taxi et occasionnellement son coéquipier de jeu au Mahjong. Sans se formaliser de la mine abasourdie de son camarade, il lui offrit la mission complète. Zhu, qui n’avait rien d’un malfrat et encore moins d’un tueur, renâcla bien sûr, face à la perspective de devoir envoyer un inconnu rejoindre ses ancêtres et au risque de se faire pincer. Mais quand Sun lui fit palper le million de yuans proposé en liasses de billets roses, ses préventions s’estompèrent et les deux compères se mirent à détailler les différents moyens de refroidir leur gibier d’une manière quasi naturelle et sans laisser de traces suspectes. Deux heures et une bouteille de Maotaï plus tard, Sun repartait fort satisfait de lui, assuré de voir le contrat honoré sans qu’il n’ait à prendre de risque, tout en conservant la moitié de la prime – excellente affaire !

Zhu, cependant, n’avait jamais eu sérieusement l’intention de tenir sa parole. En effet, deux mois auparavant, il avait orchestré une grosse arnaque à l’assurance qui n’avait semble-t’il pas convaincu l’expert. Depuis, le chauffeur de taxi se savait sur écoute par la police et plusieurs fois il s’était aperçu qu’ils le filaient. Sous surveillance, pas question d’envoyer qui que ce soit ad patres, il était plus urgent de se tenir à carreau.

Aussi Zhu s’en alla-t-il voir Hu, son ami d’enfance, plâtrier de son état, pour le supplier de le tirer de ce mauvais pas. Quoiqu’embarrassé, Hu dut bien accepter : 10 ans plus tôt, son ami n’avait pas hésité à lui donner une grosse somme d’argent pour l’aider à payer les frais d’hospitalisation de sa femme, victime d’un accident de la route. Il lui était à tout jamais redevable. Et puis, il y avait aussi ces 500 000 yuans que Zhu lui promettait, pour refroidir le client.

Ce qui fit capoter l’affaire fut le cœur tendre du maçon : après avoir retourné le problème dans tous les sens, il comprit qu’il ne pourrait plus vivre avec lui-même s’il commettait un tel acte. Heureusement, Hu avait un beau-frère, Wang, maraîcher dans un village de lointaine banlieue. Wang devait finir de construire sa maison, condition sine qua non pour que sa promise accepte de l’épouser après trois ans d’interminables fiançailles. Alors quand Hu lui proposa 250 000 yuans pour liquider un homme, Wang écouta attentivement. Certes, c’était une somme bien modeste pour une telle besogne, mais, en plus du toit de la maison, l’argent suffirait pour payer la plomberie, la salle de bain et la télé…

Est-ce que Qin a enfin trouvé le tueur idoine pour réaliser sa vengeance ? Rendez-vous la semaine prochaine, pour l’apprendre !


Rendez-vous : Semaines du 18 novembre au 22 décembre
Semaines du 18 novembre au 22 décembre

20 – 23 novembre, Shanghai : CIPS – China International Pet Show, Salon international des animaux de compagnie

21 – 23 novembre, Shanghai : BIC, Salon asiatique international de l’ingénierie du bâtiment

21 – 23 novembre, Shenzhen : C-Touch & Display,  Salon international des écrans tactiles et de la chaîne de fabrication des téléphones mobiles de dernière génération

21 -24 novembre, Shanghai : The Shanghai International Art Fair, Salon international d’art de Shanghai

22 novembre – 1er décembre, Canton : Auto Guangzhou, Salon international de l’automobile

23 novembre – 1 décembre, Shanghai : CAFEEX, Salon international du thé, du café et des boissons en Chine

25 – 27 novembre, Shanghai : HEATEC , Salon international des technologies de génération de chaleur

25 – 28 novembre, Shanghai : SHANGHAITEX, Salon international de l’industrie textile

25 – 28 novembre, Shanghai : SWOP 2019, Salon international de l’agro-alimentaire et de l’emballage

25 – 28 novembre, Chengdu : CITE – CHENGDU INTERNATIONAL TOURISM EXPO, Salon international du tourisme

28 novembre – 1 décembre, Shanghai : China International Gold, Jewellery & Gem Fair, Salon international de la bijouterie

30 novembre – 3 décembre, Hangzhou : CECEC – China Early Childhood Education Conference and Expo , Conférence et salon sur l’éducation de la petite enfance

3 – 6 décembre, Shanghai : AUTOMECHANIKA, Salon professionnel international chinois des pièces détachées et accessoires pour l’industrie automotive, des équipements pour garages et stations-services

3 – 6 décembre, Shanghai : LABELEXPO ASIA, Salon international de l’industrie de l’impression et de l’emballage

3 – 6 décembre, Shanghai : MARINTEC CHINA, Salon international et conférence sur l’industrie maritime

11 – 13 décembre, Shanghai : DOMOTEX/CHINAFLOOR, Salon professionnel international du revêtement de sol

13 – 15 décembre, Shanghai : Shanghai International Money Fair, Rendez-vous annuel de l’industrie chinoise de la finance

19 – 21 décembre, Shenzhen : ELEXCON, Salon chinois de la haute technologie