Le Vent de la Chine Numéro 34 (2024)

Le couperet est tombé. Le 5 novembre, Donald Trump a été élu 47ème président des Etats-Unis. Cette élection, riche en rebondissements, a été suivie de près par la Chine, tant par le leadership que par la population.
Sur le réseau social Weibo, le hashtag de la victoire de Trump (特朗普) a été vu plus de 1,2 milliard de fois, les commentaires oscillants entre admiration pour ce « roi qui sait tout » (懂王, dǒngwáng, l’un des surnoms de Trump), et inquiétude envers celui qui a « voulu tuer Huawei » et déclenché une guerre commerciale contre la Chine durant son premier mandat (2017-2021).
Derrière les hauts murs de Zhongnanhai, peu après l’annonce des résultats, Xi Jinping aurait décroché son téléphone pour adresser ses félicitations à Donald Trump tout en l’invitant à « entretenir une relation stable basée sur le respect mutuel », à « gérer correctement leurs différences et « à trouver un moyen pour que la Chine et les Etats-Unis puissent s’entendre (…) dans l’intérêt des deux pays et du reste du monde ». Une précision qu’il n’avait pas jugé utile de faire lors de ses vœux à son prédécesseur, Joe Biden.
A vrai dire, Pékin s’était préparé à l’éventualité de la réélection de Trump depuis le printemps dernier, demandant à ses meilleurs think-tank de prédire quels seraient les futurs membres de son administration et leurs positions vis-à-vis de la Chine. Et force est de constater qu’entre Mike Pompeo, son ancien secrétaire d’Etat sanctionné par Pékin pour avoir affirmé que la Chine menait un génocide contre les Ouïghours, et Robert Lighthizer, son ex-représentant au commerce, fervent partisan des tarifs douaniers, en passant par son futur vice-président, J.D. Vance, qui s’inquiète de ne pas avoir assez d’armes à envoyer à Taïwan à cause de la guerre en Ukraine, on peut dire que Pékin a du souci à se faire…
Sous cette perspective, l’homme le plus favorable à la Chine dans le giron de Trump est sans doute le milliardaire Elon Musk. Le fondateur de Tesla n’a jamais caché son admiration pour la Chine (son développement économique, sa politique industrielle, son programme spatial…) et a déjà affirmé que Taïwan faisait partie intégrante de la Chine. Aujourd’hui, une Tesla sur cinq dans le monde a été fabriquée dans la gigafactory shanghaienne du groupe, qui réalise 20% de son chiffre d’affaires global sur le marché chinois. Le fait que SpaceX, la société d’exploration spatiale d’Elon Musk, ait récemment demandé à ses fournisseurs taïwanais de transférer leur fabrication hors de l’île, n’a fait qu’enhardir les internautes nationalistes chinois, interprétant cette nouvelle comme le signe d’une réunification proche avec Taïwan.
A y regarder de plus près, l’homme le moins hostile à la Chine de l’équipe Trump est peut-être Donald Trump lui-même. En effet, malgré ses menaces régulières et ses mots acerbes durant le Covid-19, son admiration personnelle pour Xi Jinping (ainsi que pour tous les hommes forts en général) pourrait s’avérer très utile pour Pékin. Pour mémoire, Xi et Trump se sont déjà rencontrés à quatre reprises et le président élu américain s’est encore récemment vanté de sa « très forte relation » avec le leader du Parti Communiste Chinois. Il a même affirmé qu’il serait en mesure de le dissuader de lancer une attaque sur Taïwan… en imposant aux produits chinois des droits de douane de 150% !
Pas de doute, Pékin aurait beaucoup à perdre dans une nouvelle guerre commerciale avec les Etats-Unis. Si Trump, une fois investi le 20 janvier 2025, se décidait via un « executive order » – des règlements qui s’appliquent immédiatement sans passage devant le Congrès – d’augmenter les tarifs douaniers sur tous les produits chinois à 60%, comme il l’a promis durant sa campagne, cela pourrait coûter 2 points de PIB à la Chine, selon les calculs de la banque Barclays. Or, l’économie chinoise est déjà aux prises avec une consommation atone, une sévère crise immobilière et un chômage des jeunes persistant. La Chine ne peut donc pas se permettre de perdre le moindre point de croissance, alors que le gouvernement pourrait déjà rater son objectif de croissance d’« environ 5 % » cette année. C’est ainsi que certains économistes avancent que Pékin aurait calibré son récent plan de relance en fonction de ce scénario tarifaire.
Une Chine pragmatique tentera peut-être de conclure un accord avec Trump afin d’éviter les droits de douane et de sauver ses exportations dont elle dépend encore cruellement (19 % de son PIB en 2023). Cependant, il est peu probable que le locataire de la Maison Blanche cède, l’homme étant bien conscient que les « deals » conclus avec Pékin durant son premier mandat n’ont pas été honorés.
Une Chine combative répliquera à ces tarifs au « tac au tac », comme elle l’a fait de par le passé, ou menacera de restreindre ses exportations de terres rares, cruciales pour la fabrication des semi-conducteurs. Et si Trump s’en prend à nouveau à ses entreprises technologiques (Huawei, TCL, SMIC, ByteDance…), elle sera prête à utiliser sa loi anti-sanctions étrangères, adoptée en juin 2021.
Une autre option, évoquée par le vice-premier ministre, He Lifeng, serait de compenser les effets négatifs de ces tarifs en accordant des baisses tarifaires à certains produits (agricoles, équipements télécoms… ) en provenance d’Europe et d’Asie. Cette mesure bénéficierait à l’économie chinoise et à ses consommateurs tout en permettant de redorer l’image, passablement écornée, de la Chine, « championne du libre-échange », pendant que les Etats-Unis se replient sur eux-mêmes.
Lors du premier mandat de Trump, la Chine, sur la défensive et déterminée à montrer qu’elle ne se laisserait plus marcher sur les pieds, avait sapé bon nombre de ses relations avec ses partenaires, notamment en adoptant sa désormais célèbre « diplomatie guerrière ». Obnubilée par son conflit avec les Etats-Unis, elle n’avait donc pas su capitaliser sur les désaccords entre Washington et ses alliés en amorçant un rapprochement économique avec ceux-là. Saura-t-elle saisir la balle au bond cette fois-ci ? Le moment semble particulièrement choisi pour enterrer la hache de guerre avec Bruxelles…

Mer agitée en perspective : le retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis laisse présager des lendemains qui tanguent du côté du détroit de Taïwan et de toute la région Indopacifique. De fait, Trump aime se présenter comme le meilleur allié et premier sympathisant des puissances hostiles à l’Occident : celui qui vante son amitié avec Viktor Orban en Europe, Poutine en Russie et Kim Jong-un en Asie semble être le président le plus anti-américain des Etats-Unis. Comme ses camarades des régimes autoritaires, Trump semble n’avoir que mépris pour l’ordre libéral international : il déteste qu’on lui dise (à lui et à l’Amérique qu’il incarne) ce qu’il doit faire, ce qu’il peut faire. Il refuse les limites a priori, les règles normatives : il semble penser que rien n’est impossible, que tout est négociable si on sait y mettre le prix.
Combien vendre l’Ukraine pour faire la paix avec Poutine ? Combien vendre Taïwan pour faire pression sur la Chine ? Dans le monde parallèle trumpien d’un univers transactionnel gouverné par le seul principe qu’il n’y a pas de principe, la stratégie des alliances atlantiques et pacifiques semble trembler sur leur base historique (établie après la deuxième guerre mondiale) ; elles semblent pouvoir vaciller au gré de l’offre et de la demande d’un marché géopolitique au sein duquel les Etats-Unis se placent comme vendeur et acheteur en dernier ressort. Puisque, rien n’a de valeur et tout a un prix dans le monde du capitalisme et de l’équivalence généralisée, Trump veut vendre au plus offrant le parapluie nucléaire et balistique américain n’hésitant pas à s’acoquiner avec les ennemis des alliés traditionnels du pays pour pratiquer la surenchère et faire monter les prix.
Que ce soit à l’OTAN et à l’Europe ou bien à la Corée du Sud, au Japon et à Taïwan, le message est partout et toujours le même : si vous voulez être protégés, il faut être prêt à payer et à payer cher. L’aide militaire américaine n’est pas gratuite : elle s’assortit d’une facture qui promet d’être salée. Une telle position vise sans doute à la fois à faire le forcing sur les « alliés » pour qu’ils achètent américain et pour les placer devant leur responsabilité budgétaire.
La question est de savoir si cette stratégie qui peut se comprendre dans le cadre de l’Europe (les Américains reprochant aux Européens d’avoir financé leur système de protection sociale en définançant leur effort de guerre qu’ils ont fait reposer sur les épaules de l’Oncle Sam), fait véritablement sens ou n’est pas totalement contreproductive au niveau asiatique.
Selon toute vraisemblance, Trump a oublié tous les avantages, notamment économiques, que les Etats-Unis ont réussi à acquérir et à garantir par le simple fait d’être devenus le « gendarme du monde » : le dollar restera-t-il encore (et pendant combien de temps) la valeur refuge au niveau monétaire si les Etats-Unis ne sont plus la puissance refuge au niveau militaire ? Ce n’est pas le serpent de mer de la monnaie commune des BRICS et les transactions en roubles, yuans et roupies qui pourront détrôner le billet vert : seule la perte de crédibilité géopolitique des Etats-Unis pourrait précipiter la démonétisation du dollar. Cette perspective ne semble pas pouvoir infléchir (ou du moins dans l’immédiat) cette vision trumpienne, étroitement pécuniaire du monde.
La question se pose d’autant plus que Trump a posé pour prérequis, dans sa gestion à venir des affaires internationales, le refus a priori de l’entrée en guerre des Etats-Unis : sa critique constante de l’administration Biden durant les élections est qu’elle allait conduire les Américains à être appelés sous les drapeaux. Des commentateurs naïfs et/ou complotistes y verront le signe d’un président pacifiste, qui a le « courage » de « s’opposer » à « l’Etat profond » (le « marais » à drainer du Capitole) et de « résister » au « complexe militaro-industriel ».
En réalité, c’est un positionnement dangereux et absurde : à quoi peut bien servir la première armée du monde si elle se déclare par avance indisponible, si elle se met en retrait de tout conflit futur ? Peut-être que, pour Trump, le rôle de l’armée est de protéger la frontière des migrants, mais y a-t-il besoin de F-16 et d’ogives nucléaires pour le faire ?
Quoi qu’il en soit, cette déclaration de principe anti-va-t’en-guerre ne manquera pas d’être lue comme un signe de faiblesse, une marque de lâcheté ou encore un symptôme de pusillanimité par les adversaires objectifs des Etats-Unis. Elle signale à ceux-ci que, pour peu qu’ils fassent un usage immodéré de la force, contraire au droit international, l’Amérique de Trump, sera prête à toutes les concessions pour éviter la guerre. Autrement dit, en se déclarant dans ses meetings contre l’envoi de troupes américaines où que ce soit dans le monde et surtout en Europe, Trump risque de lever l’ambiguïté stratégique de l’intervention américaine qui retenait encore les puissances hostiles.
Dans ce contexte, les petites phrases de Trump sur Taïwan ne manquent pas d’inquiéter. Donald Trump a récemment fait deux déclarations typiques du personnage, dans le sens où elles sont à la fois fausses et provocatrices, témoignant d’un amour de l’argent que ne tempère aucun sentiment d’obligation morale : d’une part, il a affirmé que Taïwan « devrait payer pour être protégé », d’autre part, il a aussi accusé Taïwan d’avoir « volé » le marché des semi-conducteurs aux Etats-Unis.
Ces affirmations ont pour problème d’être mensongères – ce qui n’est un problème ni pour Trump ni pour son électorat. D’une part, non seulement Taïwan paie cher pour des équipements militaires étatsuniens qui ne sont pas toujours adaptés à ses besoins de défense mais, même une fois réglé, ce matériel de défense met souvent bien du temps avant d’arriver concrètement à Taïwan. D’autre part, si les ingénieurs taïwanais se sont bien formés aux Etats-Unis et notamment le fondateur de TSMC, Morris Chang, la conception reste encore massivement américaine et en 2022, les entreprises de semi-conducteurs basées aux États-Unis détenaient 48% de la part du marché total des semi-conducteurs.
Plus grave que l’entorse faite à la réalité, ces deux affirmations portent atteinte à l’image des Etats-Unis à Taïwan et en Asie. Leur aspect transactionnel envoie à la Chine le message que Taïwan n’est pas ou n’est plus une ligne rouge pour Washington. Or le statu quo entre les deux rives du détroit est basé sur le fait que, pour Washington comme pour Pékin, quels que soient leurs conflits technologiques, commerciaux, culturels et médiatiques, Taïwan est une zone interdite, dans lequel l’autre ne peut entrer qu’en menaçant d’implosion tout le système des relations bilatérales. Si les Etats-Unis font de Taïwan une valeur négociable alors que la Chine reste aussi intransigeante, ils se mettent d’emblée en position de faiblesse.
Plus encore, cette attitude correspond tout à fait au message que la Chine ne cesse de faire passer aux Taïwanais : « les Etats-Unis ne sont des alliés ni naturels (différence de culture), ni fiables (ils ne pensent qu’à leurs intérêts) : vous n’êtes qu’une carte à jouer dans le jeu de poker américain qui fait du bluff avant de se coucher ».
Dans ce contexte préoccupant, ce qui peut rassurer, ce sont les propos du vice-Président J. D. Vance, faisant de la Chine le premier adversaire des USA et tenant à distinguer Taïwan de l’Ukraine. Cependant, si les Etats-Unis semblent prêts avec Trump à abandonner Kiev à Poutine, peut-on être vraiment assuré qu’ils ne feront pas de même avec Taipei ? La question est d’autant plus légitime que l’amitié « sans limite » entre Pékin et Moscou rend illusoire l’idée de vouloir contenir la Chine en laissant la Russie annexer ses voisins. Tout ce qui rend la Russie plus forte ne peut que galvaniser Pékin. La politique étrangère américaine sous Trump n’en a pas fini avec ses contradictions…

Tout a commencé une belle nuit de juin dernier, lorsque quatre étudiantes de Zhengzhou (Henan) ont pris des vélos partagés pour se rendre à Kaifeng, à 50 km de là, soit environ 4h de route. Objectif : assouvir leur envie irrépressible de raviolis à la soupe (灌汤包 ; guàn tāngbāo), spécialité culinaire de cette ville touristique, capitale impériale sous la dynastie Song il y a dix siècles.
Cette initiative n’est pas isolée. Dans toutes les grandes villes de Chine, les clubs cyclistes connaissent un regain d’intérêt, les membres se réunissant pour des balades nocturnes le long de grandes avenues devenues désertes (ou presque).
Mais c’est l’aventure des quatre jeunes chinoises qui est devenue virale sur les réseaux sociaux, incitant des dizaines de milliers d’étudiants de Zhengzhou à réaliser le même périple. Depuis lors, les images d’une foule compacte à vélo, occupant tout un pan d’autoroute, ont fait le tour d’Internet, sous le hashtag : « la jeunesse n’a pas de prix ».
A l’origine, ce mouvement spontané a été encouragé par les autorités locales, y voyant un coup de projecteur incroyable sur leur ville et un moyen de stimuler le tourisme. Il a même été décrit par le Quotidien du Peuple comme « le symbole de l’énergie de la jeunesse et la joie des expériences partagées ».
Sauf qu’au fil du temps, les autorités ont vite été dépassées par l’ampleur du phénomène : les cyclistes ont créé de sérieux bouchons, abandonné leurs milliers de vélos dans les rues de Kaifeng et créé une pénurie de vélos pour les usagers de Zhengzhou. Le 8 novembre au soir, ils étaient entre 100 000 et 200 000 sur la route.
C’est donc au nom des perturbations du trafic routier et pour des raisons de sécurité (risque d’accident sur le parcours, problème de passage des secours…) que les autorités ont mis un terme à ces aventures nocturnes, bloquant les pistes cyclables et rendant indisponibles les vélos partagés sur de longues distances. Pour empêcher les étudiants de rejoindre la foule cycliste, certaines universités de Zhengzhou ont même imposé des restrictions aux portes des campus.
Cependant, il n’est pas difficile d’imaginer que la scène de hordes d’étudiants se mobilisant autour d’un seul et même projet, a dû rappeler de mauvais souvenirs au gouvernement. En novembre 2022, le pouvoir avait été pris de court par les manifestations, un peu partout à travers le pays, de jeunes Chinois brandissant des feuilles blanches pour dénoncer le manque de liberté d’expression et réclamer la fin de la politique « zéro Covid ». Le printemps de Pékin en 1989 avait également commencé avec des étudiants enfourchant leurs vélos pour rejoindre la place Tiananmen…
Même si le mouvement des jeunes de Zhengzhou est largement apolitique, certains participants chantant l’hymne national et brandissant le drapeau chinois, il est bon de s’interroger sur les origines d’un tel phénomène qu’on imagine mal se dérouler ailleurs qu’en Chine.
Certains participants expliquent avoir été simplement attirés par l’idée d’une aventure atypique entre amis, réunis par le goût de l’effort. « Les gens chantaient ensemble et s’encourageaient dans les montées. Je pouvais ressentir la passion qui nous animait tous […], c’était bien plus qu’une simple balade à vélo », raconte une participante. « Faire du vélo la nuit donne une sensation d’aventure […], à ce moment-là, j’aurais aimé continuer à pédaler et ne jamais revenir à la réalité », ajoute une autre.
Cette envie soudaine de pédaler sur des kilomètres peut trouver ses racines dans les trois années de privations durant la pandémie de Covid-19 : à l’époque, les étudiants étaient soumis à des restrictions encore plus sévères que le reste de la population, la plupart d’entre eux ayant tout bonnement l’interdiction de quitter leur campus. Mais ces escapades nocturnes représentent surtout pour eux un moyen légal et peu onéreux d’échapper au stress généré par leurs études, et une façon de s’octroyer un moment de répit avant leur entrée sur le marché du travail. Actuellement, environ un jeune de moins de 25 ans sur cinq est au chômage.

- 意识, yìshí (HSK 5) : être conscient
- 特朗普, Tèlǎngpǔ : (Donald) Trump
- 胜利, shènglì (HSK 3) : victoire
- 风险, fēngxiǎn (HSK 3) : risque
- 冲突, chōngtū (HSK 5) : conflit
- 现状, xiànzhuàng (HSK 5) : situation actuelle
- 造成, zàochéng (HSK 3) : causer, entraîner
- 损害, sǔnhài (HSK 5) : dommage, prejudice
- 选举, xuǎnjǔ (HSK 6) : élection
- 获胜, huòshèng (HSK 7) : vainqueur, gagnant
中国国家主席习近平意识到特朗普的胜利带来的风险。 “中美冲突的现状会对每个人都造成损害,而历史告诉我们,合作对两国都有利,”他在周四致电祝贺美国总统选举获胜者时说道。
Zhōngguó guójiā zhǔxí xíjìnpíng yìshí dào tè lǎng pǔ de shènglì dài lái de fēngxiǎn. “Zhōng měi chōngtú de xiànzhuàng huì duì měi gèrén dōu zàochéng sǔnhài, ér lìshǐ gàosù wǒmen, hézuò duì liǎng guódū yǒulì,” tā zài zhōu sì zhìdiàn zhùhè měiguó zǒngtǒng xuǎnjǔ huòshèng zhě shí shuōdao.
Le président chinois Xi Jinping est conscient des risques que représente la victoire de Trump. « L’état actuel du conflit entre la Chine et les Etats-Unis est préjudiciable à tout le monde, et l’histoire nous enseigne que la coopération profite aux deux pays », a-t-il déclaré jeudi [7 novembre] lors d’un appel pour féliciter le vainqueur de l’élection présidentielle américaine.
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- 能源, néngyuán (HSK 7) : énergie
- 旨在, zhǐ zài (HSK 7) : viser à
- 促进, cùjìn (HSK 4) : promouvoir
- 碳中和, tàn zhōnghé : neutralité carbone
- 规划, guīhuà (HSK 5) : planification, programme
- 开发, kāifā (HSK 3) : développement
- 体系, tǐxì (HSK 7): système
- 储备, chǔbèi (HSK 7) : réserves
- 监督, jiāndū (HSK 6): supervision
- 管理, guǎnlǐ (HSK 3): gestion
中国人大常委会第十二次会议周五表决通过《中国能源法》旨在促进中国的碳中和。《中国能源法》包括能源规划,开发,能源市场体系,储备和能源科技新技术以及监督管理和法律责任等。
Zhōngguó réndà chángwěi huì dì shí’èr cì huìyì zhōu wǔ biǎojué tōngguò “zhōngguó néngyuán fǎ” zhǐ zài cùjìn zhōngguó de tàn zhòng hé.“Zhōngguó néngyuán fǎ” bāokuò néngyuán guīhuà, kāifā, néngyuán shìchǎng tǐxì, chúbèi hé néngyuán kējì xīn jìshù yǐjí jiāndū guǎnlǐ hé fǎlǜ zérèn děng.
La 12ème réunion du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale chinoise a voté vendredi [8 novembre] l’adoption de la « loi chinoise sur l’énergie », qui vise à promouvoir la neutralité carbone de la Chine. Elle couvre la planification et le développement énergétiques, le système du marché de l’énergie, les réserves et les nouvelles technologies énergétiques, ainsi que la supervision, la gestion et les responsabilités juridiques.
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- 中国国际进口博览会, Zhōngguó Guójì Jìnkǒu Bólǎnhuì: Exposition internationale d’importation de la Chine (CIIE)
- 开幕式, kāimù shì (HSK 5): cérémonie d’ouverture
- 实现, shíxiàn (HSK 2) : atteindre, réaliser
- 目标, mùbiāo (HSK 3) : objectif
- 前景, qiánjǐng (HSK 5) : perspectives
- 充满, chōngmǎn (HSK 3) : plein de
- 信心, xìnxīn (HSK 2): confiance
- 刺激, cìjī(HSK 4) : relance, stimulus
- 措施, cuòshī (HSK 4): mesures
- 强劲, qiángjìng (HSK 7) : solide, robuste
李强周二在中国国际进口博览会开幕式上表示,中国对实现今年GDP增长目标和未来经济前景仍然充满信心。他还表示,在看到近期对中国9月底刺激措施的积极反应后,中国经济仍然有强劲的基本面。
Lǐqiáng zhōu’èr zài zhōngguó guójì jìnkǒu bólǎnhuì kāimù shì shàng biǎoshì, zhōngguó duì shíxiàn jīnnián GDP zēng cháng mùbiāo hé wèilái jīngjì qiánjǐng réngrán chōngmǎn xìnxīn. Tā hái biǎoshì, zài kàn dào jìnqí duìzhōngguó 9 yuèdǐ cìjī cuòshī de jījí fǎnyìng hòu, zhōngguó jīngjì réngrán yǒu qiángjìng de jīběn miàn.
Li Qiang a déclaré mardi [5 novembre], lors de la cérémonie d’ouverture de l’Exposition internationale des importations de Chine, que la Chine restait confiante dans la réalisation de son objectif de croissance du PIB de cette année et dans ses perspectives économiques futures. Il a également déclaré que l’économie chinoise disposait toujours de fondamentaux solides après avoir constaté la récente réponse positive aux mesures de relance chinoises de fin septembre.

Au commissariat, monsieur Zhang patiente sur un banc pendant qu’un fonctionnaire de police finit de taper son interrogatoire. Âgé d’une soixantaine d’années, chemise violine et short beige propres, sandales au pied, le prévenu n’a pas tellement le profil type du voyou que son délit supposerait. L’enquête révèle également qu’il n’a aucun mobile. Il habite dans un hutong pas encore menacé de disparition, veuf et seul, dans des conditions tout à fait décentes. Sa fille mariée vient régulièrement lui rendre visite avec son petit fils. Une maigre retraite lui suffit pour vivre, complétée par les revenus d’une minuscule boutique d’artisanat héritée de son père, proposant des articles en cuir fait à la main. Il n’y a pas foule mais monsieur Zhang est connu de tous les habitants de la ruelle et ses voisins veillent à ce qu’il ne manque de rien. Alors, pourquoi ?
Depuis ses aveux, le vieil homme garde le silence et son visage impassible a la fixité des lions de granit qui gardent les temples aussi bien que les secrets.
Le matin même, il était surpris en flagrant délit par la police pékinoise à une grosse intersection du quartier de Shijingshan. Il était 6h du matin et le vieil homme, tenant sa bicyclette d’une main, pressait l’autre sur son front en gémissant. On n’aurait su dire si l’engin hors d’âge avait souffert de l’accrochage qui venait d’avoir lieu mais son propriétaire la montrait parfois du doigt ainsi que sa propre tête tandis qu’il parlait fiévreusement avec le jeune conducteur d’une Audi sur le bas-côté. Au moment où le jeune homme sortait des billets de sa poche, les policiers ont surgi et arrêté monsieur Zhang pour mise en scène d’accidents et chantage, une activité lucrative qui lui avait permis d’amasser la coquette somme de 100 000 yuans en seulement deux mois.
Monsieur Zhang n’a rien nié, se reconnaissant sur les caméras de surveillance la veille et l’avant-veille au même carrefour, puis les après-midis à deux autres intersections très fréquentées et souvent embouteillées. Le mode opératoire ne variait pas, il se jetait à vélo sous les roues des voitures s’engageant sur les voies réservées aux véhicules non-motorisés. Les conducteurs, à bout de patience, tentaient leur chance, risquant 200 yuans d’amende et le retrait de deux points de permis s’ils étaient pincés. Déjà en faute, envahis par la culpabilité devant un monsieur Zhang recroquevillé et geignant sous une douleur qui leur semblait réelle, ils n’hésitaient plus à piocher largement dans les coupures sorties de leur poche quand le vieux se redressait, plein d’une colère contenue, et commençait à les menacer. « Chaque minute compte, il n’y a plus un instant à perdre ! (yi ke qian jin, 一刻千金,qui se traduit littéralement par « un instant coûte mille pièces d’or ») » commençait-il, aimant citer ce proverbe au sens sibyllin qui lui permettait d’annoncer ensuite le prix à payer pour son silence.
Juste avant d’être conduit en centre de détention, la carapace de monsieur Zhang a fini par se fendre :
– Comment avez-vous su où et quand me trouver ? a-t-il chuchoté à l’officier de police.
– Et vous ? Pourquoi ? a répondu du tac au tac le fonctionnaire.
Alors monsieur Zhang a explosé :
– Ils ne cessent de dénigrer ce que je fabrique dans ma boutique ! Toute la journée, ils déambulent dans le hutong, se pavanent dans leurs habits de luxe, des sacs valant une fortune au bras. Ma boutique, ils la toisent du regard et ils lancent « T’es ringard Papi, ça n’intéresse plus personne tes sacs en cuir, on ferait mieux d’installer un café à la place de ta boutique, ce serait plus rentable ! »
– Qui, « ils » ?
– Les jeunes, pardi ! Tous ces jeunes qui semblent ne jamais travailler et pour qui l’argent pousse sous les semelles ! Toute la journée, j’essuie leurs quolibets, moi qui ai travaillé toute ma vie ! Alors, quand j’ai été témoin un après-midi d’un vélo renversé et des billets tendus par le conducteur – il faut dire que le cycliste était salement amoché – je me suis dit que je pourrais faire la même chose mais simulé, en ciblant les jeunes conducteurs. Ce sont eux qui perdent patience le plus vite quand ça bouchonne…
– Quel dommage, lui lance le fonctionnaire, celui qui vous a dénoncé – un jeune donc – s’était juré, depuis votre accrochage ensemble une semaine plus tôt, de ne plus enfreindre le code de la route ! Grâce à vous en quelque sorte. Mais, alors qu’il patientait dans les bouchons à l’endroit même de l’accident, bourré de remords à ce seul souvenir, il vous a reconnu sur le bas-côté, votre bicyclette à la main, négociant avec un autre conducteur… Il a eu la désagréable impression d’avoir été trompé, ce que votre arrestation confirme, vraiment quel dommage !
Par Marie-Astrid Prache
NDLR : Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article s’inspire de l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors de l’ordinaire, inspirée de faits rééls.

12 – 14 novembre, Shanghai : CGHE – China Gifts Home Expo, Salon international des cadeaux et articles ménagers
12 – 14 novembre, Shanghai : FHC – Retail & Hospitality Equipment, Salon international du commerce de détail et des équipements d’hôtellerie, fournitures et services
12 – 14 novembre, Shanghai : Prowine China, Salon international du vin et des spiritueux
12 – 17 novembre, Zhuhai : AirShow China, Salon international de l’aviation et de l’aérospatial
13 – 15 novembre, Yiwu : China Yiwu Imported Commodities Fair, Salon des biens importés en Chine
14 – 16 novembre, Nanjing : China International Emergency Industry Expo, Salon international de l’industrie des urgences
14 – 16 novembre, Shenzhen : China Hi-Tech Fair, Salon international des ordinateurs, des télécommunications, des applications et logiciels, de l’électronique
14 – 16 novembre, Nanjing : CNF – Yangtze River Delta International Fire Industry Expo, Salon des outils et équipements de protection dans la lutte contre les incendies
15 – 17 novembre, Shanghai : CCBF – China Shanghai International Children’s Book Fair, Salon international du livre pour enfants de Shanghai
15 – 17 novembre, Chongqing : HEEC – Higher Education Expo China, Salon de l’éducation supérieure
15 – 17 novembre, Pékin : Overseas P+I, Salon chinois de l’immobilier international, de l’investissement et de l’immigration
15 – 17 novembre, Shanghai : PaperWorld, Salon professionnel international des fournitures pour le bureau et pour l’école, de la papeterie et des matériaux pour les arts graphiques
15 – 17 novembre, Canton : Silver Industry Guangzhou, Salon et congrès de l’industrie des soins aux personnes âgées
15 – 24 novembre, Canton : Auto Guangzhou, Salon international de l’automobile de Guangzhou
18 – 20 novembre, Shanghai : Analytica, Salon international de l’analyse, des biotechnologies, du diagnostic et des technologies de laboratoire
18 – 20 novembre, Shanghai : CEF – China Electronic Fair, Salon chinois de l’électronique
18 – 20 novembre, Shanghai : SWOP – Shanghai World of Packaging, Salon international de l’agro-alimentaire et de l’emballage
19-21 novembre, Shanghai : CNIBF, Salon international des produits et technologies relatifs aux batteries
20 – 22 novembre, Wuhan : PharmChina, Salon international de l’industrie pharmaceutique et de la santé
21 – 23 novembre, Shenzhen : Shenzhen Fashion Source, Salon international de la mode haut de gamme et de haute qualité
26 – 29 novembre, Shanghai : BAUMA, Salon professionnel des machines et matériaux de construction
26 – 29 novembre, Shenzhen : DMP, Salon international des plastiques, des métaux et du caoutchouc
27 – 29 novembre, Canton : INMEX, Salon international de l’industrie maritime
2 – 5 décembre, Shanghai : Automechanika Shanghai , Salon professionnel des pièces détachées et accessoires pour l’industrie automotive, des équipements pour garages et stations-services
5 – 7 décembre, Shanghai : EP Shanghai/ES Shanghai, Salon international des équipements et de la distribution électriques
11 – 13 décembre, Shanghai : Aquatech China, Salon professionnel international des procédés pour l’eau potable et le traitement des eaux usées
12 – 14 décembre, Shenzhen : Connexion Shenzhen, Salon professionnel de la restauration et de l’hôtellerie
18 – 20 décembre, Shanghai : ARTS – International Advanced Rail Transit Technology Exhibition, Salon international des technologies avancées de transport ferroviaire
18 – 20 décembre, Shenzhen : CMEH – China International Medical Equipment Exhibition, Salon international des dispositifs médicaux
20 – 22 décembre, Shanghai : Cafeex Shanghai, Salon international du café, du thé et des boissons8