Le Vent de la Chine Numéro 28 (2023)

« Sans précédent ». C’est ainsi qu’est présentée dans la presse l’actuelle campagne anticorruption qui s’abat sur le système de santé chinois. Pas moins de 10 ministères et administrations sont mobilisés, dans un effort de coordination assez rare pour être souligné, même sous l’ère Xi Jinping. Des mots de la Commission Nationale de Santé (CMS), à l’origine […]

C’est à Johannesburg que se sont retrouvés les chefs d’État (ou de gouvernement) des cinq États membres des BRICS (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) pour leur 15ème sommet annuel (22-24 août), rejoints par ceux de l’ensemble des pays du continent africain à l’invitation du président sud-africain Cyril Ramaphosa. Rappelons que […]

Dans un message sur Twitter (interdit en Chine) le 28 août, le quotidien nationaliste Global Times, organe de presse quasi-officiel du Parti communiste chinois, pour légender la nouvelle carte qui sera utilisée comme modèle pour la diffusion de l’image physique du pays dans le monde et en Chine même, a écrit la phrase suivante : « L’édition 2023 de la carte standard de la Chine a été officiellement publiée lundi et lancée sur le site Internet du service de carte standard hébergé par le ministère des Ressources naturelles. Cette carte est établie sur la base de la méthode de dessin des frontières nationales de la Chine et de divers pays du monde. »
Si l’on regarde la carte en question, on remarquera que plusieurs territoires longtemps revendiqués mais non encore acquis se retrouvent validés comme étant déjà chinois sur cette nouvelle carte : parmi les territoires inclus dans l’édition mise à jour de la carte figurent l’État indien d’Arunachal Pradesh, revendiqué par la Chine comme partie sud du Tibet, et l’Aksai Chin, l’extension nord du Ladakh occupée par la Chine depuis la fin de la guerre sino-indienne de 1962. Une autre caractéristique de la carte est la présence d’une « ligne à dix traits » (et non plus neuf) autour de la mer de Chine méridionale (neuf traits) et de l’île entière de Taïwan (le dixième trait), qui comprend également plusieurs petites surfaces rocheuses (« îlots ») revendiqués par les différents pays riverains d’Asie du Sud-Est comme le Vietnam, les Philippines, Brunei, la Malaisie et l’Indonésie, mais aussi l’île de Bolchoï Ussuriysky, partagée entre la Chine et la Russie grâce à un accord signé en 2004 et finalisé en 2008 après plus d’un siècle de différends.
Autrement dit, la Chine avec sa nouvelle carte semble vouloir se mettre volontairement l’ensemble de ses voisins à dos dans une étrange « anti-diplomatie » qui est devenue un peu la marque de fabrique du « sharp power » chinois depuis Xi Jinping. Les réactions ont donc été rapides et vives. L’Inde a été la première à se plaindre en déposant une « vive protestation » par la voix du ministre indien des Affaires étrangères, Arindam Bagchi. Le ministère malaisien des Affaires étrangères a également rejeté les « revendications unilatérales » de la Chine. Son homologue philippin a déclaré que la carte est « la dernière tentative visant à légitimer la prétendue souveraineté et juridiction de la Chine sur les caractéristiques et les zones maritimes des Philippines (et) n’a aucun fondement en vertu du droit international ». Taipei a également critiqué la nouvelle carte en rappelant que Taïwan n’avait jamais été gouvernée par la République Populaire de Chine.
On pourra opposer à cette carte, celle émise par le Japon en 2021, qui a « heurté la sensibilité de tous les Chinois », puisqu’elle n’offrait qu’une description objective du territoire (c’est-à-dire qu’elle ne comprenait ni une partie de l’Inde, ni Taïwan, ni la mer de Chine du Sud).
Les cartes ont toujours été des objets non seulement de pouvoir mais aussi de projection sur le monde : en Chine particulièrement, lié sans doute aux origines divinatoires du langage, la description du « réel » a souvent été une manière de lui imposer notre vision imaginaire. L’idée est qu’en décrivant les choses telles qu’on voudrait qu’elles soient, cela leur permettra de devenir effectivement telles. Cette vision du monde qu’on appelle en psychologie anthropologique « pensée magique » est fondamentale pour comprendre la Chine. Si dire le réel est si difficile en Chine (que ce soit au niveau historique, économique, démographique, politique ou social), voire devenu impossible tant les conséquences pénales sont terribles pour qui s’y risque, c’est parce que le réel est vu comme un obstacle passager que l’on doit oublier pour se concentrer sur ce que l’on veut en obtenir, selon une longue tradition magico-politique qui survit hélas jusqu’à aujourd’hui…
Le plus triste étant que cette nouvelle carte fera aussi partie de l’éducation nationale et de l’apprentissage du chinois : si l’invention de la carte ne transformera jamais la réalité du territoire, elle sera pourtant en mesure de changer la cartographie mentale des esprits non prévenus. Car, derrière la carte s’étend l’ombre d’un désir : la volonté néo-impérialiste de revenir à la Chine des Qing (cf. carte), actant ainsi de la transformation dynastique du Parti communiste chinois.

La Chine a annoncé la fin de déclaration de « test négatif au Covid de 48h » pour tous les voyageurs arrivant de l’étranger à partir du 30 août. Cette annonce arrive quelques jours après la publication du tout premier article scientifique sur l’estimation des décès consécutifs à la brusque interruption de la politique « zéro Covid » début décembre 2022. Cette étude du Fred Hutchinson Cancer Center de Seattle vient confirmer les évaluations précédentes avec 1,87 million de décès supplémentaires entre décembre 2022 et janvier 2023. Ce sujet, objet de multiples spéculations de la part d’experts occidentaux, est une mesure capitale, parmi d’autres indicateurs socio-économiques qu’il faudra encore plusieurs années pour évaluer, pour juger de la pertinence de la stratégie chinoise.
Entre 1,1 et 2 millions de décès, c’est ce qu’on attendait, et c’est dans la fourchette de ce que les experts de l’université Fudan (Shanghai) avaient prévu en mars 2022, soit 9 mois avant la réouverture, en simulant une accélération de la campagne de vaccination. L’étude avait été publiée début mai 2022 en plein confinement de Shanghai afin de calmer les ardeurs des partisans du « vivre avec ».
De son côté, le Bureau National des Statistiques (BNS) publie depuis 2021 un chiffre annuel national des décès à la mi-janvier sur l’année passée. En attendant cette statistique pour 2023, il faut composer avec des sources non officielles. C’est ce qu’ont fait les chercheurs du Fred Hutchinson Cancer Center en se basant sur deux sources :
– Les rubriques nécrologiques de trois universités (l’Université de Pékin et celle de Tsinghua à Pékin, ainsi que l’Institut de Technologie de Harbin dans le Heilongjiang) depuis janvier 2016. La galerie des portraits des défunts (principalement des professeurs honoraires âgés de 89.6 ans en moyenne) faisait état de 4,5 fois plus d’annonces de décès qu’à l’accoutumée. Fait intéressant, en juillet, la province du Zhejiang publiait brièvement les données relatives au nombre de crémations du premier trimestre 2023 (avant d’être censurées). Celui-ci faisait état d’une augmentation de 73% des crémations, soit une multiplication par 4,5 sur un mois, corroborant ainsi les chiffres de l’étude en question.
– Le second indicateur est encore plus intéressant car national celui-là et aussi reconstitué depuis 2016 avec un détail par province : ce sont les recherches sur Baidu sur 4 mots-clés sur le thème des funérailles, Baidu représentant 90% de pénétration des moteurs de recherche en Chine.
Bien que ces estimations devront être comparées aux chiffres officiels pour valider leur exactitude, cette étude nous apporte dès à présent de précieux éclairages. En effet, d’après l’analyse des annonces nécrologiques, 76% des décès publiés à Pékin étaient des hommes et 80% avaient plus de 85 ans – des résultats similaires étant observés pour l’Université de Harbin. Le pic de décès a été constaté dans les deux villes durant la quatrième semaine de décembre – ce qui correspond aux données tirées de Baidu sur l’ensemble des provinces ce mois-là. Enfin, les incrémentaux par province issus de l’index Baidu vont de +77% pour le Guangxi à +279% pour le Ningxia. Le Tibet, bien isolé en ce début d’hiver de décembre 2022, serait la seule province ne présentant pas d’excès. Ainsi, le classement des provinces montre que celles qui ont été touchées le plus tardivement (comme le Fujian et le Guangxi) ont un plus faible excès de mortalité : les personnes fragiles ont eu plus de temps pour se vacciner (en cause notamment l’ouverture tardive de la 4ème dose début décembre) et s’auto-confiner…
Pour autant, l’exactitude des résultats de cette étude devra être comparée aux chiffres officiels des autorités chinoises. Ces dernières se défendent d’ailleurs des accusations d’opacité de la communauté internationale. La Chine a toujours prévenu qu’en période de saturation, les indicateurs sont peu fiables et qu’il faudrait du temps pour avoir une vue plus complète du nombre de morts lié au Covid. Lors du discours de « clôture » de l’«ère Covid » du 15 février, le Président Xi Jinping n’a d’ailleurs pas mentionné de nombre de décès. Il avait en revanche introduit le nombre cumulé de patients traités « avec succès » en réanimation (800 0000 sur trois mois pour une capacité de 165 000). C’est bien la preuve qu’il est acté que le chiffre de 83 000 décès à l’hôpital déclaré dans les bulletins du CDC et souvent vilipendé par les institutions internationales, ne constitue pas une référence en terme de bilan…
Par Carole Gabay
Fondatrice de Solidarité Covid-Français de Chine
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Commerce, affaires : 商务,shāngwù (HSK 5) Exprimer: 表达, biǎodá (HSK5) Inquiétude, préoccupation: 担忧, dānyōu Décrire, qualifier: 描述, miáoshù Adapté à: 适合, shìhé (HSK 4) Investissement: 投资, tóuzī Entreprise: 企业, qǐyè (HSK 4) Propriété intellectuelle : 知识产权, zhīshi chǎnquán Amende: 罚款, fákuǎn (HSK 5) Développement: 进展, jìnzhǎn (HSK 6) 周二,美国商务部长吉娜雷蒙多向中国官员表达了她一连串的担忧,这些担忧促使商界将中国描述为“不适合投资”。周二晚,她在接受记者采访时说,企业对知识产权盗窃等长期存在的问题,以及企业遭突击搜查、新的反间谍法和没有解释的高额罚款等一系列新进展表示担忧。 Zhōu’èr, měiguó shāngwù bùzhǎng jí nà·léi […]

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