Le Vent de la Chine Numéro 24 (2023)

du 2 au 8 juillet 2023

Editorial : L’« incident » du groupe Wagner vu de Chine
L’« incident » du groupe Wagner vu de Chine

La mutinerie-éclair de Evgueni Prigojine, le patron du groupe de mercenaires Wagner, en Russie le 24 juin, a certainement été source d’inquiétude dans bon nombre de capitales à travers le monde. Pékin en particulier. Il aura fallu attendre la volte-face du chef du groupe paramilitaire, 24h plus tard, pour que le ministère des Affaires étrangères chinois se fende d’un communiqué : « il s’agit d’une affaire intérieure russe », ajoutant que « la Chine soutient la Russie dans le maintien de la stabilité nationale et la réalisation du développement et de la prospérité ».

Même si les commentaires dans les médias nationalistes comme le Global Times et Guancha ont dénoncé l’analyse occidentale voyant en cette révolte un affaiblissement de l’autorité de Poutine, et ont au contraire salué la capacité du leader à « gérer une situation complexe en si peu de temps », plusieurs chercheurs chinois ont plaidé pour se distancier de la Russie, avant qu’il ne soit trop tard…

C’est le cas de Yang Jun, professeur à la China University of Political Science and Law (Pékin), qui a appelé son gouvernement à soutenir ouvertement l’Ukraine et ainsi « éviter de se retrouver entraîné dans le bourbier russe ». Pour Feng Yujun, spécialiste en relations internationales à l’université Fudan, « la situation en Russie s’est peut-être améliorée, mais de profondes divisions politiques perdurent et de nouvelles turbulences ne sont pas à exclure à l’avenir ». D’après Shen Dingli, autre expert shanghaien, « la Chine sera désormais plus prudente dans ses relations avec Moscou ».

La situation en Russie était également au cœur de toutes les discussions des internautes, certains se trouvant confortés dans leur soutien à I’Ukraine, d’autres s’inquiètant de la manière dont le monde verrait la Chine si la Russie perdait la guerre. Nombreux se sont laissés aller à un parallèle historique improbable : Evgueni Prigojine et le puissant général An Lushan, dont la révolte en 755 entraina l’empire Tang dans la ruine et l’anarchie…

Ce qui mène à la question suivante : est-ce qu’un coup de force similaire pourrait avoir lieu en Chine ? Même si Pékin n’entretient pas de groupe paramilitaire comme Wagner, Xi Jinping semble avoir toujours craint – davantage que ses prédécesseurs – d’être renversé par l’Armée Populaire de Libération (APL). C’est la raison pour laquelle le leader s’est employé dès le début de son premier mandat à purger l’APL de ses généraux « déloyaux ». Les cinq années qui suivirent, plus d’une centaine de hauts responsables militaires sont tombés pour corruption. C’est le cas de Guo Boxiong et de Xu Caihou, tous deux vice-présidents de la Commission Militaire Centrale (CMC), ou encore de Fang Fenghui et de Zhang Yang, un rang en-dessous.

Dans le même esprit, lors du XXème Congrès du Parti, Xi Jinping a maintenu à la vice-présidence de la CMC, Zhang Youxia, un vieil ami d’enfance qui aurait dû partir à la retraite, signe que les hommes de confiance de Xi se font rares au sein de l’APL.

Suite à cette révolte, il est probable que Xi cherche à nouveau à s’assurer de la loyauté de ses généraux, scruter leurs moindres faits et gestes (une nouvelle directive adoptée mi-juin exige d’eux qu’ils « purifient leur cercle d’amis », du jamais-vu), poursuivre son jeu des chaises musicales au sein de l’APL et procède à de nouvelles purges.

Il n’aura pas non plus échappé à Xi que l’origine de cette mutinerie remonte à un conflit ouvert entre Prigojine et l’état-major russe, qu’il accusait depuis plusieurs mois de ne pas fournir assez de munitions à ses combattants pour mener la guerre en Ukraine. Appliqué à l’APL, Xi Jinping pourrait vouloir chercher à tuer dans l’œuf toute rivalité éventuelle entre différents commandements.

La dernière leçon que Pékin pourrait tirer de ce coup de force avorté contre le maître du Kremlin est qu’un nationalisme exacerbé est une arme à double tranchant. Politiquement parlant, cela veut dire que des ultra-nationalistes comme Prigojine peuvent vite déjouer les manœuvres d’hommes forts tel que Poutine en tenant des propos encore plus virulents.

Pour parer à ce risque, Xi Jinping semble déjà avoir appelé ses diplomates à davantage de retenue. C’est le cas du nouveau ministre des affaires étrangères Qin Gang, qui n’a pas fait de vagues depuis son entrée en fonction en mars dernier. D’autres « loups guerriers » ont apparemment été mis au placard ou ne seront pas promus : c’est le cas de l’ex-porte-parole Zhao Lijian et de Lu Shaye, jusqu’à hier ambassadeur de la RPC à Paris qui va devenir simple président de l’association du peuple chinois pour l’amitié entre les peuples.

En somme, comme le souligne le très respecté sinologue américain Minxin Pei, même si Xi Jinping est loin de se réjouir des revers subis par Vladimir Poutine – son meilleur allié dans sa confrontation avec les Etats-Unis -, ses difficultés offrent des leçons « trop précieuses » pour que Xi n’en tienne pas compte.


Aviation : Hua-Ou, le centre de formation d’Airbus à la pointe de l’innovation
Hua-Ou, le centre de formation d’Airbus à la pointe de l’innovation

C’est un peu « l’auto-école » des pilotes de ligne. Nous sommes ici au centre de formation sino-européen Hua-Ou (华欧), situé à 5 km à vol d’oiseau de l’aéroport de Pékin Capitale, dans la zone industrielle de Tianzhu.

Depuis la création en 1997 de cette coentreprise entre Airbus et la CAS (China Aviation Supplies), Hua-Ou a formé plus de 50 000 pilotes et plusieurs milliers d’hôtesses de l’air, stewards et mécaniciens.

De l’extérieur, le bâtiment ne paie pas de mine, et pourtant, il renferme six simulateurs de vol de « niveau D », c’est-à-dire les plus sophistiqués : 3 pour A320, 1 pour A330, 1 pour A350, et 1 pour hélicoptère H225.

Ces petits bijoux, qui coûtent environ 15 millions d’euros pièce, sont capables de recréer fidèlement toutes les conditions de vol possibles et imaginables (nuit, mauvaise visibilité, turbulences…), mais également une panne moteur ou un incendie dans le cockpit (avec fumées pour plus de réalisme).

Ces drôles de cabines montées sur vérins, sont occupées 365 jours par an, 20 heures sur 24, à raison de cinq sessions de 4 heures chacune, facturée environ 3 000 $ à la compagnie aérienne, que ce soit pour une formation initiale ou un maintien des qualifications de vol d’un pilote sur un type d’appareil donné.

A Hua-Ou, huit instructeurs se chargent de la théorie et une trentaine d’autres se chargent de la pratique, sachant que 95% de la formation se passe sur simulateur et seulement 5% en vol réel. De quoi rassurer les passagers ! En moyenne, il faut compter de 2 à 8 semaines de formation, selon l’expérience du pilote.

Avec la reprise progressive des liaisons longs courriers entre la Chine et l’étranger depuis la fin de la politique « zéro Covid », le centre Hua-Ou affiche complet. Et les perspectives de développement sont plutôt encourageantes, avec la méga-commande de près de 300 avions de la famille A320 passée l’été 2022 par Air China, China Eastern, China Southern et Shenzhen Airlines.

Mais l’avenir de Hua-Ou se joue peut-être aussi autour d’un mystérieux sigle : l’ « EBT », « Evidence Based Training » en anglais, ou « formation basée sur des données probantes » dans la langue de Saint-Exupéry et de Louis Blériot.

Apparue il y a quelques années déjà, cette méthode représente une petite révolution dans le monde de la formation aéronautique, pour laquelle la Chine – particulièrement stricte en matière de sécurité aérienne – s’est très tôt montrée intéressée.

Dès 2020, l’administration de l’aviation civile chinoise (CAAC) a annoncé que toutes les compagnies aériennes chinoises devraient adopter l’ « EBT » d’ici 2024, en complément de la « formation basée sur les compétences » (CBTA), qui se focalise davantage sur la capacité du pilote à gérer toutes les opérations liées au fonctionnement de l’appareil.

Mais alors, en quoi l’ « EBT » consiste-t-il au juste ? En quelques mots, il s’agit d’optimiser le maintien des compétences du pilote. Chaque pilote de ligne en activité subit des entraînements et contrôles tous les six mois. Cette nouvelle méthode permet de les rendre encore plus efficaces. Le maître mot est le développement continu des compétences « techniques et non-techniques » (prise de décision, gestion du stress…), sur la base de données objectives

Traditionnellement, les sources pour le développement des programmes de maintien des compétences sont la réglementation et les instances internationales, les constructeurs et les opérations aériennes de la compagnie elle-même. Dans le cadre de l’EBT, les données viennent également de l’historique de formation du pilote, ainsi que de ses propres forces ou faiblesses.

Le fait que l’évaluation ait lieu avant le réentrainement, et non pas après, permet de générer des données essentielles quant aux besoins du pilote, qui permettront à l’évaluateur et l’instructeur, spécifiquement formés à la méthode « EBT » de délivrer un entraînement plus ciblé. Ces données seront également utilisées pour contribuer à l’amélioration continue du système de formation.

Cette option « EBT » consiste donc à former les instructeurs et les évaluateurs, et à co-développer un programme de formation « sur mesure ». Une offre qu’Airbus est le seul à proposer en Chine pour le moment. 

En 2022, Loong Air, jeune compagnie aérienne en pleine expansion basée à Hangzhou, dont la flotte est composée à 95% d’appareils Airbus, est devenue la première cliente « EBT » de Hua-Ou. Des mots de son président, il s’agit ni plus ni moins « d’entrer dans la nouvelle ère de la formation au pilotage ».

De fait, ce partenariat s’annonce déjà extrêmement instructif. En effet, les pilotes chinois sont réputés être très à l’aise lorsqu’il s’agit d’appliquer des procédures, même les plus complexes. L’EBT permettra non seulement de renforcer ces capacités, mais également de leur donner tous les atouts pour appréhender l’imprévu… Paré au décollage !


Chiffres de la semaine : « 14 marques chinoises dans le top 100, 140 millions de touristes, 17 000 caractères rares, 98 millions de membres du Parti »
« 14 marques chinoises dans le top 100, 140 millions de touristes, 17 000 caractères rares, 98 millions de membres du Parti »

14 : c’est le nombre de marques chinoises figurant dans le classement annuel Kantar BrandZ des 100 marques les plus puissantes au monde. Le groupe Tencent maintient sa place dans le top 10 mondial (7ème place), dominé par des marques américaines (Apple, Google, Microsoft, Amazon, McDonald’s, Visa), et se classe juste devant la vénérable maison de luxe Louis Vuitton (8ème place).

Le géant de la tech fondé à Shenzhen en 1998 est suivi de près par son grand concurrent Alibaba, qui existe seulement depuis un quart de siècle et dont l’image n’a apparemment pas souffert de son récent démantèlement, et du groupe Moutai, qui se classent respectivement à la 14ème et 18ème place. Un petit nouveau fait une percée à la 70ème place de ce classement : il s’agit de Shein, le champion de l’ultra fast-fashion qui connaît un certain succès hors de Chine. Le groupe de Nankin, créé en 2008, arrive juste devant Mercedes-Benz, le fleuron de l’industrie automobile allemande fondé en 1926.

Autre entrée : celle de Nongfu Spring (81ème place), le spécialiste de l’eau en bouteille depuis 1996, qui s’immisce juste devant la Bank of America, de 70 ans son aînée. L’application de courtes vidéos TikTok (41ème place), huit ans d’existence seulement, talonne le légendaire Disney – qui fête son centenaire cette année – et émerge à 4 places devant L’Oréal et son empire des cosmétiques. En 58ème position se trouve Huawei, suivi du fabricant de produits électroménagers, Haier, juste devant le roi du jeu vidéo Xbox et le spécialiste du paiement en ligne Paypal… Et ainsi de suite !

Sont éjectés du classement, le rival de Tiktok, Kuaishou et Xiaomi, spécialiste des smartphones et des équipements électroniques grand public… Même si le nombre de marques chinoises au top 100 reste inchangé cette année, leur vitesse de développement est remarquable et ne repose plus uniquement sur leur marché intérieur comme c’était le cas hier. Shein, Tiktok ou Haier en sont d’excellents exemples.

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140 millions : c’est le nombre de voyages que les Chinois ont effectués lors de la fête des bateaux-dragons (du 22 au 24 juin), soit 90% de plus qu’en 2022, mais 22,8% de moins qu’en 2019, avant la pandémie. Ce chiffre a été plombé par des voyages en voiture et en bateau, tous deux à la baisse (-33,3% et -43,6% respectivement par rapport à 2019). Du côté des dépenses, là encore, l’édition 2023 du « duanwujie » déçoit : en moyenne, les vacanciers ont dépensé 16% de moins pour leurs voyages qu’en 2019, reflétant une certaine réticence à mettre la main au portefeuille ou alors une baisse de leur pouvoir d’achat.

Dans l’ensemble, ces chiffres font pâle figure par rapport à ceux enregistrés quelques semaines plus tôt, lors des congés du 1er mai, où les voyages réalisés étaient 19,1% plus nombreux qu’en 2019 et les montants dépensés tout juste plus élevés (+0,7%) qu’il y a quatre ans. Ce bilan fait craindre un essoufflement de la reprise économique, après un rythme plus élevé au 1er trimestre. Ces chiffres touristiques sont scrutés de près par les analystes, qui attendent de voir si Pékin se décidera finalement à adopter ou non des mesures de soutien économique plus conséquentes, notamment sous forme de subventions et bons d’achat, de manière à stimuler la consommation.

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Le caractère « biáng » des fameuses nouilles « biang-biang » du Shaanxi, est l’un des plus complexes de la langue chinoise avec ses 57 traits.

17 000 : c’est le nombre de caractères rares supplémentaires qui vont désormais être reconnus par les ordinateurs et les smartphones. Cet ajout vient porter à 88 115 le nombre total de caractères chinois numérisés. Même s’il n’existe pas de définition précise de ce qu’est un caractère « rare », les experts linguistes s’accordent sur le fait qu’une majorité de la population n’est pas capable de le lire ou de l’écrire. La digitalisation de ces caractères est une manière de préserver la culture traditionnelle chinoise et d’éviter qu’ils tombent dans l’oubli, comme beaucoup d’autres… Il s’agit aussi de faciliter la vie à ces 60 millions de Chinois dont le prénom contient un caractère qui est absent des bases de données des administrations, banques et hôpitaux.

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98 millions : c’est le nombre de membres que recensait le Parti fin 2022, après avoir enregistré une hausse de 1,3 million d’adhésions l’an passé (+1,4%). Un chiffre à faire pâlir bon nombre de partis politiques à travers le monde ! Rien à voir pourtant avec l’augmentation déclarée en 2021, année du centenaire du Parti : +3,7%, soit 3,4 millions nouvelles adhésions. Cela n’empêche pas le Parti d’avoir la cote auprès des jeunes, qui font face à un taux de chômage historiquement élevé et pour qui, obtenir sa carte du Parti ou décrocher un poste dans la fonction publique est synonyme de sécurité de l’emploi.

Seulement, le Parti a renforcé ses critères de sélection ainsi que la supervision des jeunes cadres. Pas question d’adhérer aux valeurs occidentales, de se comporter de manière extravagante, de rechigner à la tâche, ou pire, d’avoir des doutes dans la direction prise par le Parti ! Le département central de l’organisation a ainsi révélé que le nombre de membres âgés de moins de 30 ans a baissé de 1,5% l’an dernier, soit 189 000 cadres en moins. Les « millenials » encartés ne sont donc plus que 12,43 millions, soit à peine 12% du total. Un comble pour le leadership qui compte fortement sur les jeunes pour réaliser le « rêve chinois » de « réjuvénation » de la nation.


Vocabulaire de la semaine : « Immobilier, inondation, auto-suffisance, technologie américaine »
« Immobilier, inondation, auto-suffisance, technologie américaine »
  1. Bien immobilier (habitable) : 现房, xiànfáng
  2. Comparé à : 较, jiào (HSK 3)
  3. Augmenter : 增长, zēngzhǎng
  4. Vendeur: 卖家, màijiā
  5. Propriété (immobilière): 房产, fángchǎn
  6. Finance : 财务, cáiwù (HSK 6)
  7. Pression: 压力, yālì (HSK 4)
  8. Confiance : 信心, xìnxīn (HSK 4)
  9. Immédiatement: 立即, lìjí (HSK 5)
  10. Liquider, se débarrasser : 抛售, pāoshòu

大陆易房网数据显示,在上海、北京、广州、杭州等13个主要城市,5月份现房挂牌量去年12月增长25%,其中上海挂牌量猛增82%,武汉挂牌量猛增72%。很多卖家表示,他们正在抛货房产,因为面临财务压力,或者因为他们对市场失去信心,希望在情况变得更糟之前立即抛售

Dàlù yì fáng wǎng shùjù xiǎnshì, zài shànghǎi, běijīng, guǎngzhōu, hángzhōu děng 13 gè zhǔyào chéngshì,5 yuèfèn xiànfáng guàpái liàng jiào qùnián 12 yuè zēngzhǎng 25%, qízhōng shànghǎi guàpái liàng měng zēng 82%, wǔhàn guàpái liàng měng zēng 72%. Hěnduō màijiā biǎoshì, tāmen zhèngzài pāo huò fángchǎn, yīnwèi miànlín cáiwù yālì, huòzhě yīnwèi tāmen duì shìchǎng shīqù xìnxīn, xīwàng zài qíngkuàng biàn dé gèng zāo zhīqián lìjípāoshòu.

Les données du site Internet Da Lu Yi Fang indiquent qu’en mai le nombre d’annonce de biens immobiliers dans 13 grandes villes dont Shanghai, Pékin, Canton et Hangzhou a augmenté de 25 % par rapport à décembre de l’année dernière. Parmi celles-ci, Shanghai a connu une augmentation spectaculaire de 82 %, tandis que Wuhan a connu une augmentation de 72 %. De nombreux vendeurs ont déclaré qu’ils se débarrassaient de biens immobiliers en raison de pressions financières ou parce qu’ils avaient perdu confiance dans le marché et souhaitaient vendre immédiatement avant que la situation ne s’aggrave davantage (c’est-à dire que les prix s’effrondrent).

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  1. Arroser abondamment, détremper: 浇透, jiāo tòu
  2. Champ de blé : 麦田, mài tián
  3. Grain: 粒, lì (HSK 6)
  4. Urgence, répondre à une urgence : 应急, yìngjí
  5. Récolter: 抢收, qiǎngshōu
  6. Inhabituel: 异常, yìcháng (HSK 6)
  7. Menacer: 威胁, wēixié (HSK 5)
  8. Céréales: 粮食, liángshi
  9. Auto-suffisance: 自给自足, zìjǐzìzú
  10. Objectif: 目标, mùbiāo (HSK 5)

在华中地区,5月下旬开始的倾盆大雨浇透麦田。随着越来越多麦在雨中开始发黑,不再适合人类食用,政府动员了应急小组来尽最大可能抢收。这次异常强降雨凸显出气候冲击正威胁到习近平主席推动中国粮食供应自给自足目标

Zài huázhōng dìqū,5 yuè xiàxún kāishǐ de qīngpén dàyǔ jiāo tòule màitián. Suízhe yuè lái yuè duō mài lì zài yǔzhōng kāishǐ fā hēi, bù zài shìhé rénlèi shíyòng, zhèngfǔ dòngyuánle yìngjí xiǎozǔ lái jǐn zuìdà kěnéng qiǎngshōu. Zhè cì yìcháng qiáng jiàngyǔ tūxiǎn chū qìhòu chōngjí zhèng wēixié dào xíjìnpíng zhǔxí tuīdòng zhōngguó liángshí gōngyìng zì jǐ zìzú de mùbiāo.

Dans le centre de la Chine, des pluies torrentielles qui ont commencé à la fin du mois de mai ont inondé les champs de blé. Alors que de plus en plus de céréales commençaient à noircir à cause de la pluie et n’étaient plus propres à la consommation humaine, le gouvernement a mobilisé des équipes d’urgence pour récolter le plus possible. Ces précipitations exceptionnellement abondantes soulignent à quel point les chocs climatiques menacent l’objectif du président Xi Jinping de promouvoir l’autosuffisance alimentaire de la Chine en céréales.

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  1. Rigoureux, méticuleux: 严密, yánmì (HSK 6)
  2. Enquête: 调查, diàochá (HSK 4)
  3. Initial, préliminaire: 初步, chūbù (HSK 6)
  4. Espion: 间谍, jiàndié (HSK 6)
  5. Technologie: 技术, jìshù (HSK 4)
  6. Equipement : 设备, shèbèi (HSK 5)
  7. Renseignement, information: 信息情报, xìnxī qíngbào
  8. Sembler, apparemment: 似乎, sìhū (HSK 5)
  9. Collecter : 采集, cǎijí (HSK 5)
  10. Données, chiffres : 数据, shùjù (HSK 5)

据《华尔街日报》报道,美国官员援引一项严密调查的初步结果称,今年年初飞越美国上空的中国间谍气球使用了美国技术设备,以用于收集信息情报。不过这只气球似乎没有将在加拿大和美国上空飞行采集数据传送回中国。

Jù “huá’ěrjiē rìbào” bàodào, měiguó guānyuán yuányǐn yī xiàng yánmì diàochá de chūbù jiéguǒ chēng, jīnnián niánchū fēiyuè měiguó shàngkōng de zhōngguó jiàndié qìqiú shǐyòngle měiguó jìshù shèbèi, yǐ yòng yú shōujíxìnxī qíngbào. Bùguò zhè zhǐ qìqiú sìhū méiyǒu jiàng zài jiānádà hé měiguó shàngkōng fēixíng cǎijí de shùjùzhuàn sòng huí zhōngguó.

Selon un rapport du Wall Street Journal, des responsables américains, citant les résultats préliminaires d’une enquête rigoureuse, ont déclaré que les ballons espions chinois ayant survolé les États-Unis en début d’année ont utilisé des équipements technologiques américains dans le but de collecter des informations de renseignement. Cependant, il semble que ces ballons n’aient pas transmis les données collectées lors de leurs vols au-dessus du Canada et des États-Unis vers la Chine.


Petit Peuple : Taiyuan (Shanxi) – Zhao Xin, un triton chinois
Taiyuan (Shanxi) – Zhao Xin, un triton chinois

Sa mère crie haut et fort que le principal fautif, c’est cet instituteur passionné par les contes et légendes de la Chine ancienne qui a bourré le crâne de son fils avec les histoires fantastiques recensées dans Le Livre des monts et des mers. Entre Nuwa qui répare le ciel et l’archer Yi qui abat les neuf soleils, on y trouve aussi mention des ling yu ou ren yu, des sirènes dont les larmes deviennent perles.

Zhao Xin, lui, ne dit rien mais sait : le déclic est surtout venu d’une carte postale représentant un magnifique poisson jaune aux franges noires sur un fond de coraux, offert par ce Réunionnais à la fin d’une visite dans son école. Cet homme faisait partie de la délégation venue à Taiyuan suite au jumelage de la ville avec celle de Saint-Denis, signé l’année précédente.

Depuis, et ses amis peuvent en témoigner, son rêve serait d’être un poisson, aussi libre et bien dans sa peau que le jaune de la carte postale. Zhao Xin, une dizaine d’années à l’époque, a demandé à prendre des cours de natation. Dans la piscine trop chlorée, la tête sous l’eau, l’adolescent en proie à des idées noires, et qui n’avouerait à personne que son film préféré s’appelle Splash, se sent bien. En apnée, plus de questions existentielles, plus le regard chargé d’attente de la famille, plus ces doutes sur le sens de sa vie. À la limite de l’asphyxie, le calme l’envahit.

Les séances de natation rythment ses études, maintiennent sa tête hors de l’eau et sculptent un corps qui ne laissent pas les filles de Taiyuan indifférentes. Tout juste diplômé en chimie, il commence un travail de technicien dans un laboratoire quand il tombe sur une annonce WeChat : le nouvel aquarium de Taiyuan cherche des sirènes… Pourquoi pas lui ?

Voici Zhao Xin en quête d’une queue de sirène (ou de triton si l’on veut) et de conseils pour apprendre à nager avec. C’était il y a cinq ans et, si aujourd’hui les cours de « plongée à la manière des sirènes » s’arrachent, à l’époque Zhao Xin se retrouve seul dans son bassin. Qu’à cela ne tienne, des vidéos sur internet lui permettent d’apprendre la base, onduler du ventre et du dos, nager les jambes collées l’une à l’autre. La queue de sirène est plus difficile à trouver, il la compose lui-même en utilisant du tissu Lycra qui résiste à l’eau.

Après plusieurs mois d’entraînement, un certificat de plongée en poche, il passe les tests d’entrée de l’aquarium et se trouve embauché comme sirène/triton. Deux fois par jour, il s’éclipse de son laboratoire et file à l’aquarium pour un show avec des poissons dans le grand bassin de l’aquarium, pour le plus grand bonheur des petits. Les grands, eux, font la tête.

Ses collègues le trouvent ridicule et des parents se sont plaints à la direction de l’aquarium demandant que le triton sorte du show. Il en allait de la morale, quelle influence sur les enfants ? Avait-on jamais vu un homme-sirène ? Son instituteur répondrait oui, dans le Livre des monts et des mers, le Shanhaijing (山海经, Shānhǎi Jīng), source principale des mythes et légendes chinoises justement. Et les enfants répondraient oui aussi : le roi Triton, père d’Ariane la petite sirène, n’est-il pas, lui-aussi, affublé d’une queue de poisson ?

Si cette discipline connaît maintenant un immense succès, les tritons ne représentent que 30% des exécutants. Ainsi va la Chine où les petites sirènes sont de sexe féminin avec la peau bien blanche, d’où la piètre performance du film La petite sirène de Disney depuis sa sortie chinoise fin mai.

Les vidéos de Zhao Xin sur Xiaohongshu et Douyin récoltent des commentaires mitigés, mais sa persévérance commence à payer. Il est considéré aujourd’hui comme le meilleur triton de son pays et vient de gagner la première compétition nationale de tritons organisée à Wuxi.

Avec sa grande nageoire comme carapace, Zhao Xin a appris à s’endurcir. Avec l’équipe de tritons qu’il a montée et qu’il entraîne, il monte des spectacles en lien avec la culture de sa province du Shanxi, le vin, le tambour de taille et les danses du lion, convaincu que pour traverser le vaste océan, c’est-à-dire faire face aux vicissitudes de la vie (曾经沧海, céng jīngcāng hǎi), une nageoire de sirène aide, indubitablement !

Par Marie-Astrid Prache


Rendez-vous : Semaines du 3 juillet au 30 septembre
Semaines du 3 juillet au 30 septembre

5-7 juillet, Shanghai : Aluminium China, Salon international de l’industrie de l’aluminium

5-7 juillet, Shanghai : Lightweight Asia, Salon des solutions automobiles légères,

5-7 juillet, Pékin : AIAE – Asian International Industrial Automation Exhibition, Salon international de l’automation industrielle

8-11 juillet, Canton : CBD Guangzhou, Salon international du bâtiment et de la décoration

11-13 juillet, Shanghai : Analytica China, Salon international de l’analyse, des biotechnologies, du diagnostic et des technologies de laboratoire

11-13 juillet, Shanghai : Electronica China/ Laser World of Phototonics China, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production, de la photonique…

12 – 14 juillet, Suzhou : China Diecasting, Congrès international & exposition dédiés au moulage sous pression

12 – 14 juillet, Chengdu : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie

13-15 juillet, Shanghai : Luxehome Shanghai, Salon international des produits de la maison et de la décoration intérieure

17-19 juillet, Shenzhen : LED China, Salon international de l’industrie des LED

18-20 juillet, Canton : GMT, Salon international des machines-outils CNC

18-21 juillet, Qingdao : AP-RubberPlas,  Salon international pour l’industrie des plastiques et du caoutchouc

18-22 juillet, Qingdao : JM2023 – Jinnuo Machine Tool Exhibition, Salon international des machines-outils et des moules

18-22 juillet, Qingdao : APIE – Qingdao Industrial Automation & Instruments Expo, Salon international pour l’automatisation et l’instrumentation industrielles

19-21 juillet, Pékin: Beijing Infocomm, Sommet et exposition des inventions des TIC

19-21 juillet, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire

19-21 juillet, Shanghai : NEPCON, Salon international des matériaux et équipements pour semi-conducteurs

21-22 juillet, Shanghai : Playtime, Salon international dédié à l’univers de l’enfant et des vêtements de maternité

26-28 juillet, Canton: INMEX, Salon international de l’industrie maritime

31 juillet – 2 août, Pékin : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté

7-9 août, Shenzhen : HOMETEX – Home Furnishing Expo Shenzhen, Salon international de l’ameublement

8-10 août, Canton : Power Expo, Salon international des équipements et technologies de l’énergie

8-10 août, Canton : APBE – Asia-Pacific Biomass Energy Technology & Equipment Exhibition, Salon international de l’énergie biomasse

8-10 août, Canton : AVAI, Salon international des équipements de réfrigération, de climatisation, de ventilation et de traitement de l’air

8-10 août, Canton : EVTF – EV Supply & Technology Fair/WBE – World Battery Industry Expo, Salon international des équipements et technologies de charge électrique et de batteries

10-12 août, Shanghai: CWE – China Wedding Expo, Salon international du mariage

14-16 août, Canton : Steel Build, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques

16-18 août, Chengdu : HOTELEX, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie

16-20 août, Shanghai : Pet Fair Asia, Salon des animaux de compagnie

23-25 août, Shanghai : CTEF SHANGHAI, Salon chinois international des équipements et procédés chimiques

23-25 août, Shenzhen : ELEXCON, Salon chinois de la Hi Tech présentant technologies et applications innovantes concernant l’IA, la maison intelligente, l’internet des objets, les véhicules intelligents, les systèmes intelligents de l’industrie et les nouvelles énergies

28-30 août, Shanghai : CHIC, Salon chinois international de la mode, de l’habillement et des accessoires

28-30 août, Canton : Inter Airport China, Salon international des équipements pour aéroports, technologies et services

28-30 août, Shenzhen : SIAL China – Shenzhen, Salon international de l’alimentation, des boissons, vins et spiritueux

29-31 août, Shanghai : PCIM Asia, Salon international et congrès sur l’électronique de puissance, le contrôle de déplacement, les énergies renouvelables et la gestion de l’énergie

4-6 septembre, Shanghai: CITEXPO, Salon chinois international du pneu, des constructeurs, distributeurs et métiers associés

4-6 septembre, Canton: CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté

4-6 septembre, Shanghai: Rubbertec, Salon dédié aux machines de traitement du caoutchouc, produits chimiques, aux additifs et matières premières

4-6 septembre, Shanghai: Sign China, Salon chinois international de l’enseigne et de la publicité

5-8 septembre, Shanghai : CIFF – China International Home Furniture Fair, Salon international du meuble et de l’ameublement pour le bureau et la maison

6-8 septembre, Shenzhen: CIOE – China International Optoelectronic Expo, Salon international de l’optoélectronique

11-15 septembre, Shanghai: Furniture China, Salon de la fabrication et des fournitures pour l’industrie du meuble

11-15 septembre, Pékin: World Water Congress, Congrès international axé sur les fondations pour la sécurité et la résilience mondiales de l’eau

12-14 septembre, Pékin: Allfood Expo, Salon international de la confiserie, des snacks et des glaces

12-14 septembre, Shanghai: TCT Asia, Salon international de l’impression 3D et de la fabrication additive

14-17 septembre, Tianjin: China Helicopter Exposition, Salon International et convention d’affaires des hélicoptères civils

15-17 septembre, Canton: FISHEX, Salon international de la pêcherie et des fruits de mer

15-18 septembre, Chongqing: CIMAMotor, Salon international du deux-roue

19-21 septembre, Shanghai: BIOFACH, Salon mondial des produits bio

19-23 septembre, Shanghai : CIIF – Shanghai International Industry Fair, Salon de l’industrie en Chine sur le thème cette année de l’économie digitale et de l’industrie de la décarbonisation

19-23 septembre, Shanghai : IAS – Industrial Automation Show, Salon international de l’automatisation des usines, de l’ingénierie mécanique et électrique, de l’informatique industrielle et de l’ingénierie

20-21 septembre, Pékin : China Energy Summit & Exhibition, Sommet et exposition de la transition industrielle vers la sécurité énergétique et la neutralité carbone

20-21 septembre, Shanghai : Chinabio Partnering Forum, Forum et exposition pour l’industrie des industries biotechnologiques et pharmaceutiques

20-22 septembre, Canton : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie

20-23 septembre, Pékin : BICES, Salon international et séminaire sur les machines de construction et d’industrie minière

21-23 septembre, Tianjin (en ligne): China Mining Congress & Expo, Salon et congrès chinois de l’industrie minière

21-23 septembre, Pékin: Sustainable Design China Summit, Salon international de la décoration et de l’architecture intérieures sous la bannière du développement durable

21-23 septembre, Shenzhen : CIE Fair – China (Shenzhen) International Cross-border E-commerce Products Fair / CILF – China International Logistics And Transportation Fair, Salon et forum Internationaux de l’e-commerce, de la logistique et de la supply chain

21-23 septembre, Shanghai : Interior Lifestyle, Salon chinois international des produits et accessoires pour la maison

24-26 septembre, Haikou: DPES Expo, Salon professionnel de la signalétique, de l’affichage, de la gravure laser, des équipements et consommable d’impression

26-27 septembre, Shanghai : Interfilière, Salon international de la production textile