Le Vent de la Chine Numéro 21 (2024)
Alors qu’une vague de chaleur s’est abattue sur le nord de la Chine, l’actualité en lien avec l’Europe se révèle tout aussi brûlante.
La poussée des partis d’extrême droite lors des élections européennes (9 juin), représente un véritable casse-tête pour Pékin. Certes, ces partis sont généralement plutôt favorables aux régimes autoritaires comme la Russie et la Chine, mais ils sont aussi farouchement opposés aux principes de libre-échange qui constituent le socle des liens commerciaux entre la Chine et l’Union Européenne (UE). Cette perspective pourrait venir accélérer la stratégie européenne de « dé-risking » envers l’Empire du Milieu.
L’affaiblissement politique de leaders comme Emmanuel Macron et Olaf Scholz ne fait pas non plus les affaires de la Chine, puisque ces dirigeants sont peut-être les plus disposés du G7 à adopter une position conciliante vis-à-vis d’elle…
Et pour couronner le tout, la Présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, devrait être reconduite dans ses fonctions, ce qui ne devrait pas réjouir Pékin. En effet, l’ex-ministre allemande de la Défense a mené de front l’enquête sur les subventions accordées par le gouvernement chinois aux constructeurs de véhicules électriques sur son sol. Et à en croire les chiffres, il y avait urgence à agir : un quart des ventes de voitures électriques neuves en Europe sont de marque chinoise, contre 3,9 % en 2020.
Les dirigeants européens semblent déterminés à ne pas répéter les erreurs du passé, à savoir : n’avoir pas su protéger leurs producteurs de panneaux photovoltaïques de la concurrence chinoise. L’UE n’imposa qu’en 2012 des droits antidumping sur les panneaux solaires venus de Chine. Mais trop tard, le mal était fait. En 2017, la part mondiale des modules photovoltaïques produits en Europe n’était plus que de 3 % contre 30% dix ans plus tôt. En 2018, Bruxelles finissait par conclure un accord avec Pékin et à mettre fin à ses tarifs…
En sera-t-il de même en 2024 ? Après 9 mois d’enquête, la Commission a décidé d’imposer des droits compensateurs provisoires sur les importations de véhicules électriques depuis la Chine, en plus des 10% de taxes appliquées jusqu’à présent.
Ces droits seront de 17,4 % pour le leader mondial BYD, de 20 % pour Geely (propriétaire de la marque suédoise Volvo) et de 38,1 % pour le groupe public SAIC et sa marque MG (taux le plus élevé, faute d’avoir coopéré avec Bruxelles). Pour les autres, un droit moyen de 21 % devrait s’appliquer. Le constructeur américain, Tesla, qui exporte ses Model 3 vers l’Europe depuis Shanghai, a toutefois demandé à bénéficier d’une enquête spécifique, affirmant recevoir moins d’aides que ses concurrents chinois…
Dans l’ensemble, ces tarifs paraissent plutôt bas comparés aux 40% imposés par la Turquie et aux 100% décrétés par les Etats-Unis (une mesure largement symbolique, puisque les constructeurs chinois n’y sont pas présents). Selon Rhodium, il aurait fallu relever les droits de douane de 50 % pour obtenir un véritable impact sur le marché européen. Cependant, ils pourraient tout de même freiner les importations de véhicules électriques chinois, sans toutefois les bloquer complètement.
Pour les marques automobiles européennes, ces tarifs douaniers pourraient n’offrir qu’un bref répit. La compétitivité des constructeurs chinois est telle qu’elle pourrait éroder leurs parts de marché malgré la muraille douanière hissée aux frontières du bloc. L’Europe risque de payer au prix fort son réveil tardif au sujet de l’électrique, alors que la Chine, elle, présentait son grand plan pour la filière dès 2016.
Ainsi, la grande question sera non pas de savoir si les concurrents chinois sont subventionnés par leur gouvernement (tant au niveau central qu’au niveau local), mais si c’est là leur principal avantage concurrentiel. Ce sera aux consommateurs européens de trancher.
Avant même de connaître les conclusions de l’enquête de Bruxelles, les constructeurs chinois ont entrepris de contourner ces tarifs en implantant leurs usines sur le Vieux Continent : en Hongrie pour BYD et en Espagne pour Chery. SAIC, lui, ne s’est pas encore prononcé. Great Wall Motor, de son côté, a préféré jeter l’éponge tandis que l’avenir est nettement compromis pour des jeunes marques comme Nio ou Xpeng, qui n’ont pas l’envergure suffisante pour racheter une usine en Europe.
Des représailles sont bien sûr attendues de la part de Pékin. Mais seront-elles proportionnelles au mal infligé ? Il y a six mois, Pékin ouvrait une enquête visant le cognac, envoyant un signal clair à Paris. Ces dernières semaines, la presse officielle a évoqué plusieurs mesures de rétorsion contre les produits laitiers, voire contre l’aéronautique et les grosses cylindrées. Berlin étant fermement opposé à ces tarifs, il serait contreproductif de pénaliser des produits allemands. Les analystes s’attendent donc à ce que Paris et Madrid, principaux soutiens de Bruxelles, soient visés. Le 16 juin, la Chine a finalement annoncé ouvrir une enquête anti-dumping contre le porc européen, un secteur qui actuellement en surproduction en Chine.
Pour autant, les analystes, chinois comme étrangers, s’attendent à une réponse mesurée de la part de Pékin, compte tenu de sa dépendance commerciale vis-à-vis du bloc et de la détérioration de ses relations avec les Etats-Unis. Néanmoins, il est bon de rappeler que ces espoirs européens de « proportionnalité » chinoise ont déjà été déçus de par le passé… Pékin pourrait également préférer attendre les résultats de l’élection présidentielle américaine le 5 novembre prochain avant d’adopter des mesures de rétorsion plus conséquentes.
Hasard du calendrier : c’est le 2 novembre que ces tarifs seront considérés comme « définitifs » (en fait, pour une durée de 5 ans), ce qui laisse encore le temps aux deux camps de négocier, si volonté il y a. Car il faut rappeler que jusqu’à présent, la Chine s’est montrée bien peu encline à prendre en compte les récriminations des Européens (soutien à l’effort de guerre russe en Ukraine et surcapacités industrielles).
D’ici là, il n’y a plus qu’à espérer que la complexité des intérêts en jeu et l’arrivée inéluctable des constructeurs chinois sur le Vieux Continent plaident en faveur d’un compromis qui permettrait d’éviter une nouvelle guerre commerciale que ni l’Europe ni la Chine ne veulent vraiment.
En 2012, le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, soulignait à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies la nécessité de garantir que les relations internationales soient strictement fondées sur le principe de « non-ingérence » : « La Chine n’interfère pas dans les affaires intérieures des autres pays ni n’impose sa volonté aux autres, et la Chine ne permet pas aux forces extérieures d’interférer dans ses affaires intérieures ».
En tant que principe fondamental de la politique étrangère de la RPC, les responsables chinois défendent ce concept de « non-ingérence » à l’étranger, le qualifiant d’« arme magique » pour les pays en développement. Dans les faits, le principe de non-ingérence permet à la Chine de faire des affaires avec les régimes les moins regardants en termes de droits humains, ceci profitant surtout à la caste au pouvoir des pays concernés. Au nom de la « non-ingérence », Pékin s’oppose aux conditions sociales et écologiques requises par d’autres investisseurs internationaux, dits « occidentaux ». Ainsi, l’habileté de la Chine consiste à faire passer une demande de financement plus propre et plus juste de la part des bailleurs de fonds globaux (FMI, Banque mondiale, EU…) pour un « diktat néocolonial » qui irait à l’encontre de la prétendue volonté des populations des pays en voie de développement.
Depuis 2022, année de l’amitié « sans limite » entre la Chine et la Russie et de l’invasion de l’Ukraine, ce principe de « non-ingérence » a fini par perdre toute sa légitimité. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, un pays souverain, viole clairement ce principe. Or, non seulement les responsables chinois ont refusé de condamner Poutine, mais dans le discours de Pékin, le principe de « non-ingérence » serait moins pertinent pour l’Ukraine en raison des « préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité ».
A l’inverse, la Chine n’hésite pas à interférer dans les affaires d’autres pays, comme le montre ses actions dans l’Indopacifique, que ce soit dans les Maldives ou, plus directement encore, dans les îles Salomon. En échange d’une aide financière et sécuritaire de la part de Pékin, ces deux pays ont pris leurs distances vis-à-vis des puissances du QUAD (Inde, Japon, Australie, Etats-Unis).
Le cas le plus préoccupant et, sans doute le moins connu, concerne les actions en sous-main de la Chine à Mindanao, deuxième plus grande île des Philippines, après Luzon, et la septième île la plus peuplée au monde. Située dans la région sud de l’archipel, l’île est sujette à une double tension séparatiste : islamiste et marxiste. En 2017, bientôt rejoint par l’Union Européenne, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, le président philippin Rodrigo Duterte désignait la Nouvelle Armée Populaire (NAP), l’aile armée du Parti Communiste des Philippines installée sur Mindanao, comme une organisation terroriste.
Mais depuis que celui-ci est passé dans l’opposition, sa position a radicalement changé. Lors d’une diffusion en direct le 30 janvier 2024 de son talk-show populiste « Gikan sa Masa, Para sa Masa » (« De la masse, pour la masse »), Duterte a révélé qu’il avait chargé l’un de ses proches associés, le député Pantaleón Álvarez, de regrouper ses alliés pour poursuivre une tentative de sécession de Mindanao.
On le sait, le clan Duterte tire son pouvoir politique de Davao, la plus grande ville de Mindanao. On le sait aussi : Duterte a, durant tout son mandat, tenté de prendre de la distance vis-à-vis des Etats-Unis et de se rapprocher de la Chine, lui laissant au passage la main libre en mer de Chine du Sud et dans les parages de sa Zone Économique Exclusive (ZEE). Ce faisant, il sabordait la légitimité que lui avait donné la décision de la Cour internationale de La Haye de considérer comme illégitime les prétentions « historiques » de la Chine sur 87% de la zone.
Il n’est donc pas étonnant que la sinosphère ait cherché à relayer les fausses informations de sécession de Mindanao. La campagne coordonnée par la Chine visant à répandre des rumeurs de conflit imminent aux Philippines a démarré quelques jours après que Alvarez ait publié en novembre 2023, une déclaration appelant à rendre l’île indépendante en raison des politiques de l’actuel Président, Marcos, dans la mer des Philippines occidentale. En quelques jours, plus de 60 articles sur la campagne d’indépendance de Mindanao ont été publiés sur des plateformes chinoises, partageant majoritairement le même argument selon lequel la politique favorable de Marcos à l’égard des États-Unis incitait Mindanao à envisager de se séparer du pays.
Autrement dit, alors que la Chine critique de façon agressive quiconque ose mettre en doute le « rattachement » de Taïwan à la Chine au nom du principe de « non-ingérence », elle incite le sud des Philippines au séparatisme, pour punir le gouvernement Marcos de résister frontalement et ouvertement à son hégémonie « pacifique » en mer de Sud de Chine.
Chaud devant ! Dans une directive publiée sur son compte WeChat le 11 juin, l’Administration de la réglementation des marchés (SAMR) a appelé certains livreurs de repas à domicile (les incontournables « waimai ») à faire preuve « d’un grand sens des responsabilités » en se portant volontaire pour devenir des « superviseurs sociaux à temps partiel » et ainsi « contribuer à la gouvernance locale ».
Leur mission consisterait à rapporter en images et en temps réel tout problème de sécurité alimentaire (ou autre) rencontré dans le cadre de leur travail quotidien. En échange de leur loyauté au Parti, les comités de quartier et les commerçants mettront à leur disposition des salles de repos climatisées et des cantines où ils pourront se restaurer mais aussi recharger leur téléphone, voire accéder à des soins.
Le même document souligne la nécessité pour tous les livreurs « d’être reconnaissants envers le Parti, de l’écouter et de suivre son exemple ». Une formulation qui a fait sauter au plafond les internautes : « les livreurs sont déjà surexploités et ils doivent en plus être reconnaissants ? Y-a-t-il encore une justice dans ce monde ? », s’indigne l’un d’entre eux. « Est-ce que cela veut dire que les repas livrés par des membres du Parti seront meilleurs ? », ironise un autre. « Les prochains sur la liste seront les chauffeurs de VTC et les coursiers », prédit un troisième. « Au lieu de laver le cerveau des livreurs, vous devriez plutôt réfléchir à une manière d’améliorer leurs conditions de travail », tacle un dernier.
A travers le pays, ils seraient environ 12 millions de livreurs à travailler pour les deux leaders du secteur, l’application Meituan et son rival Ele.me – autant de « détectives » ou d’« espions » potentiels qui pourraient venir prêter main forte aux comités de quartier qui maillent déjà les villes et les campagnes. Le Parti n’est jamais trop prudent. Ainsi, la reconversion des livreurs en superviseurs n’est qu’un ajustement supplémentaire du système de maintien de la stabilité sociale du Parti, qui semble souffrir d’un sentiment d’insécurité croissant.
Le soudain intérêt porté à ces livreurs tranche avec le traitement que le gouvernement avait réservé il y a quelques années aux plateformes qui les font travailler. Aujourd’hui, alors que le ralentissement économique est plus marqué et que le taux de chômage des jeunes n’a jamais été aussi élevé, les autorités ne tarissent pas d’éloges sur leur contribution à la société, notamment en matière d’emploi.
Il n’en reste pas moins que ces travailleurs qui risquent leur vie chaque jour sur la route pour livrer au plus vite quelques plats de nouilles sous peine de voir leur maigre commission s’envoler, sont souvent mécontents de leur sort et du regard que la société porte sur eux. Un terreau qui pourrait favoriser un certain ressentiment à l’égard du gouvernement. Or, c’est bien tout trouble à la stabilité sociale que les autorités veulent éviter, gardant probablement en tête la « révolution des pages blanches » qu’elles n’avaient pas vu venir en novembre 2022.
- 制造商, zhìzàoshāng (HSK 5) : fabricants
- 加征, jiāzhēng (HSK 6) : imposer
- 关税, guānshuì (HSK 6) : droits de douane
- 生产, shēngchǎn (HSK 3) : production
- 转移, zhuǎnyí (HSK 4) : transfert, délocalisation
- 转向, zhuǎnxiàng (HSK 5) : recentrage, changement de direction
- 新兴市场, xīnxīng shìchǎng : marchés émergents
- 高利润率, gāo lìrùnlǜ : marges bénéficiaires élevées
- 吸收, xīshōu (HSK 5) : absorber
- 冲击, chōngjī (HSK 6) : chocs
尽管欧盟对中国电动汽车(EV)制造商加征额外关税,但他们仍有几种选择继续增长。这些选择包括将生产转移到欧洲大陆,将注意力转向中东、拉丁美洲和东南亚等新兴市场,以及利用高利润率来吸收部分冲击。
Jǐnguǎn ōuméng duì zhōngguó diàndòng qìchē (EV) zhìzào shāng jiā zhēng éwài guānshuì, dàn tāmen réng yǒu jǐ zhǒng xuǎnzé jìxù zēngzhǎng. Zhèxiē xuǎnzé bāokuò jiāng shēngchǎn zhuǎnyí dào ōuzhōu dàlù, jiāng zhùyì lìzhuǎnxiàng zhōngdōng, lādīng měizhōu hé dōngnányà děng xīnxīng shìchǎng, yǐjí lìyòng gāo lìrùn lǜ lái xīshōu bùfèn chōngjí.
Bien que l’Union européenne ait imposé des droits de douane supplémentaires aux fabricants chinois de voitures électriques, ceux-ci disposent toujours de plusieurs options pour poursuivre leur croissance. Ces options incluent le transfert de la production vers le continent européen, le recentrage sur des marchés émergents comme le Moyen-Orient, l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est, ainsi que l’utilisation de marges bénéficiaires élevées pour absorber une partie du choc.
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- 开发, kāifā (HSK 3) : développer
- 无人驾驶, wúrén jiàshǐ : conduite autonome (littéralement conduite sans conducteur humain)
- 支持, zhīchí (HSK 3) : soutien
- 指定, zhǐdìng (HSK 6) : désigner
- 测试, cèshì (HSK 4) : test
- 事故, shìgù (HSK 3) : accident
- 消除, xiāochú (HSK 5) : dissiper
- 驾驶员, jiàshǐyuán (HSK 5) : conducteur
- 相信, xiāngxìn (HSK 4) : faire confiance
- 自动驾驶, zìdòng jiàshǐ (HSK 6): conduite autonome
中国政府为开发无人驾驶技术的公司提供了重要支持,包括指定道路测试区域和审查在线讨论安全事故,以消除公众的担忧。调查显示,中国驾驶员比美国驾驶员更愿意相信自动驾驶技术。
Zhōngguó zhèngfǔ wéi kāifā wú rén jiàshǐ jìshù de gōngsī tígōngle zhòngyào zhīchí, bāokuò zhǐdìng dàolù cèshìqūyù hé shěnchá zàixiàn tǎolùn ānquán shìgù, yǐ xiāochú gōngzhòng de dānyōu. Diàochá xiǎnshì, zhōngguójiàshǐ yuán bǐ měiguó jiàshǐ yuán gèng yuànyì xiāngxìn zìdòng jiàshǐ jìshù.
Le gouvernement chinois a apporté un soutien important aux entreprises développant des technologies de conduite autonome, notamment en désignant des zones de test sur route et en censurant les discussions en ligne sur les accidents de sécurité afin d’apaiser les inquiétudes du public. Des enquêtes montrent que les conducteurs chinois sont plus disposés à faire confiance à la technologie de conduite autonome que les conducteurs américains.
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- 公布, gōngbù (HSK 3) : publier, annoncer
- 方案, fāng’àn (HSK 4) : plan
- 碳排放, tàn páifàng (HSK 7) : émissions de carbone
- 贸易, màoyì (HSK 5) : commercial
- 碳足迹, tàn zújì (HSK 7) : empreinte carbone
- 接轨, jiēguǐ (HSK 7) : aligner
- 鼓励, gǔlì (HSK 5) : encourager
- 敦促, dūncù (HSK 7) : inciter
- 试点项目, shìdiǎn xiàngmù : projets pilotes
- 清洁, qīngjié (HSK 6) : propre
周三(6月5日)公布的《方案》称,中国将密切关注全球与碳排放相关的贸易政策,建立互信,推动碳足迹标准与国际接轨。文件还表示,将利用新标准鼓励低碳消费,敦促地方政府制定试点项目,鼓励企业和个人购买在碳排放意义上更清洁的产品。
Zhōusān (6 yuè 5 rì) gōngbù de “fāng’àn” chēng, zhōngguó jiāng mìqiè guānzhù quánqiú yǔ tàn páifàng xiāngguān de màoyì zhèngcè, jiànlì hùxìn, tuīdòng tàn zújì biāozhǔn yǔ guójì jiēguǐ. Wénjiàn hái biǎoshì, jiāng lìyòng xīn biāozhǔn gǔlì dī tàn xiāofèi, dūncù dìfāng zhèngfǔ zhìdìng shìdiǎn xiàngmù, gǔlì qǐyè hé gèrén gòumǎi zài tàn páifàng yìyì shàng gèng qīngjié de chǎnpǐn.
Le plan annoncé mercredi 5 juin indique que la Chine surveillera de près les politiques commerciales mondiales liées aux émissions de carbone, établira une confiance mutuelle et alignera les normes d’empreinte carbone sur les standards internationaux. Le document précise également que de nouvelles normes seront utilisées pour encourager la consommation à faible teneur en carbone, incitant les gouvernements locaux à élaborer des projets pilotes et encourageant les entreprises et les particuliers à acheter des produits plus propres en termes d’émissions de carbone.
Sur un parking près de Liuzhou dans la province du Guangxi, éclairée par une lampe frontale, Auntie Sue est assise sur sa chaise pliante, devant son camping-car. Elle a fini la vaisselle dans une bassine d’eau à même le sol et sirote son verre de vin de Chongyang avant de ranger son réchaud et d’aller se coucher. Elle n’entend pas un bruit dans la nuit noire, parfois juste le ululement d’une chouette. La propriétaire de la ferme en contrebas, à quelques centaines de mètres, est venue avec une amie, les bras chargés de bok choy tout juste cueillis et d’une bouteille de vin fait maison. Elles ont dîné là, sur la table pliante, puis sont reparties, avalées par la nuit, dormir chez elles. Elles suivent Auntie Sue sur les réseaux sociaux, presque depuis le début de son aventure trois ans auparavant. Quand elles ont reconnu le parking sur la dernière vidéo postée dans l’après-midi, elles se sont précipitées pour la saluer et discuter. Ce n’est pas tous les jours qu’on accueille une femme d’une cinquantaine d’années, leur âge, qui a choisi de quitter maison et mari pour écumer les routes de Chine, seule, au volant de son camping-car !
Auntie Sue n’a pas peur de la solitude, elle ne s’en lasse pas. Depuis trois ans qu’elle défait sur les routes les liens qui l’ont tant entravée la majeure partie de sa vie, elle en veut toujours plus. Aux deux femmes qui lui demandaient si elle n’avait pas peur de dormir seule, comme ça, dans un parking, elle a répondu non et c’est vrai. Laisser son esprit vagabonder le soir, assise sous les étoiles quand la météo le permet, est devenu son moment préféré après une journée passée derrière le volant. Personne pour la houspiller, ni père, ni mari. Pas de cuisine à ranger, de corvées à effectuer, de couches à nettoyer et d’enfant à bercer, de mari à satisfaire sans avoir son mot à dire. Elle vit à son rythme, enfin ; elle prépare et mange ce qu’elle veut manger ; elle dépense l’argent qu’elle a gagné, sans crainte, sans compte à rendre, à personne.
Les deux femmes lui ont avoué qu’elles ne trouveraient jamais le courage de tout quitter comme ça et de se débrouiller seule tout le temps. Auntie Sue non plus, n’a jamais pensé qu’elle en serait capable. Jusqu’au jour où…
Elle résume son mariage par cette phrase lapidaire : « c’était comme s’échapper d’une poêle à frire pour sauter dans un feu ». Elle avait passé son adolescence à s’occuper de son petit frère et de sa mère alitée, que sa santé défaillante empêchait dans toutes les tâches du quotidien. Auntie Sue a géré à sa place, sous la coupe d’un père autoritaire. Bien sûr, il n’a pas été question de continuer l’école au-delà du zhongkao (中考, équivalent du brevet des collèges), les portes de l’usine étaient déjà grandes ouvertes. Une seule échappée possible : le mariage, avec un voisin qui semblait solide et débrouillard. D’amour il n’en était pas question, pour quoi faire ? Las, son mari s’est révélé aussi dominateur que son père, cherchant querelle pour le moindre sou dépensé, ne cessant de lui faire des reproches et de la rabaisser. Auntie Sue a serré les poings en silence, il fallait tenir pour sa fille. En se tuant à la tâche et en empruntant, elle a même financé les étudesde sa fille que son mari refusait de payer.
Un jour, à l’issue d’une dispute très violente, elle a brandi un couteau de cuisine et s’est entaillé la poitrine, les oreilles pleines des cris de son mari : « Pauvre folle, tu ne sais rien faire par toi-même ! Même pas voler de tes propres ailes ! »
À l’hôpital, le fantôme de sa mère est venu lui tenir compagnie. Déjà hospitalisée, elle lui avait confié un jour : « comme j’aurais aimé naître une seconde fois (自力更生, zìlì gēngshēng) ». Restée mystérieuse pendant longtemps, cette phrase prenait d’un coup tout son sens. Allait-elle attendre d’être sur son lit de mort pour regretter ? Elle était en bonne santé, débrouillarde, sa fille venait de se marier, qu’est-ce qui l’empêchait de voler enfin de ses propres ailes ?
Rétablie, Auntie Sue a fait un emprunt, acheté le camping-car et pris la route. Pour vivre, elle poste des vidéos de son périple, y raconte avec sincérité ses joies et ses difficultés, le prix d’une liberté si ardemment désirée. Ses livestreams – où elle met en avant des marques familiales – lui permet de gagner sa vie. Son gendre s’occupe des transactions commerciales, sa fille des montages vidéos et elle, enfin, elle vit !
Par Marie-Astrid Prache
NDLR : Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article s’inspire de l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors de l’ordinaire, inspirée de faits rééls.
17-21 juin, Pékin : CIMES, Salon international de la machine-outil et des outils
18-20 juin, Pékin : CICV, Salon international des véhicules intelligents et connectés
19-21 juin, Shanghai : CPHI/PMEC, Salon de la pharmacologie, des biotechnologies et des ingrédients pharmaceutiques
19-21 juin, Shanghai : Healthplex Expo, Salon des produits naturels et nutraceutiques
19-21 juin, Shanghai : Hi&Fi Asia-China, Salon international des ingrédients alimentaires
19-21 juin, Shenzhen : IAMD – Integrated Automation, Motion & Drives, Salon international pour l’automatisation des procédés
19-21 juin, Shanghai : Propak China, Salon de la transformation alimentaire et l’emballage
19-22 juin, Shanghai : Design Shanghai, Salon international de la décoration et de l’architecture intérieures
18-21 juin, Canton :Ceramics China, Salon international des produits céramiques
25-27 juin, Shanghai : G-Power/E-Power, Salon chinois de la production d’énergie
25-27 juin, Shanghai : Air Cargo China, Salon et conférence sur le fret aérien et la logistique
26-28 juin, Chengdu : IE Expo, Salon international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
26-28 juin, Shanghai : MWC- Mobile World Congress, Salon international du GSM
26-28 juin, Zhengzhou : CIAAF – China International Auto Aftermarket Fair, Salon international des produits automobiles de seconde monte
27-29 juin, Chengdu : Hotelex Chengdu, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie
28-30 juin, Shanghai : ISPO Shanghai, Salon professionnel international des sports
3-4 juillet, Shanghai : Valve World Expo, Conférence et exposition pour les professionnels de la tuyauterie et des vannes
3-5 juillet, Shanghai : AL – Aluminium China , Salon international de l’industrie de l’aluminium
3-5 juillet, Shanghai : Lightweight Asia, Salon asiatique des solutions automobiles légères
8-10 juillet, Shanghai : Electronica China, Salon international des composants électroniques
8-11 juillet, Canton : CBD – China Building Decoration Fair Guangzhou, Salon international du bâtiment et de la décoration
10 – 12 juillet, Shanghai : China Diecasting, Congrès international & salon dédiés au moulage sous pression
11-13 juillet, Shanghai : Luxehome Shanghai, Salon international de l’ameublement de luxe
10-13 juillet, Qingdao : AP – RubberPlas, Salon international du plastique et du caoutchouc
17 – 19 juillet, Shanghai : CBME – Children Baby Maternity Expo, Salon international des produits pour bébés et maternité
18 – 22 juillet, Qingdao : AIE – Qingdao Industrial Automation & Instruments Expo, Salon international pour l’automatisation et l’instrumentation industrielles
29 – 31 juillet , Pékin : CIBE- China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté
31 juillet – 2 août, Pékin : China Energy Summit & Exhibition, Sommet et salon asiatique de la chaîne de valeur énergétique vers la neutralité carbone et la sécurité énergétique
1er – 3 août, Pékin : CIAME – China International Automotive Manufacturing Exhibition, Salon international de la fabrication automobile
2 – 4 août, Shanghai : Texcare Asia, Salon professionnel international du nettoyage textile, de l’entretien du cuir, des technologies et des équipements de nettoyage
3 – 5 août, Haiku : Dpes Sign Expo, Salon professionnel de la signalétique, de l’affichage, de la gravure laser, des équipements et consommable d’impression
7 – 9 août, Shanghai : Vision & Image Shanghai, Salon de la photo et de l’image numérique (photographie, production cinématographique et télévisuelle, post-production, vidéo)
8 – 9 août, Urumqi : CXIAF, Salon international chinois (Xinjiang) de l’agriculture
8 – 10 août, Canton : World Power Supply Expo, Salon international du génie électrique et électrotechnique
8 – 10 août, Tianjin : Tea Expo Tianjin, Salon de l’industrie du thé et de la culture du thé
14 – 16 août, Shanghai : Intertextile Shanghai Home Textiles, Salon international du textile d’intérieur
15 – 17 août, Pékin : Beijing Gift & Home, Salon des cadeaux et articles à usage domestique
15 – 17 août, Yantai : CINE – China International Nuclear Power Industry Expo, Salon international de l’industrie nucléaire
16 – 18 août, Shenzhen : CafeEx Shenzhen, Salon international du café, du thé et des boissons de Shenzhen
21 – 23 août, Shanghai : AllFood Expo, Salon international de la confiserie, des snacks et des glaces
21 – 25 août, Shanghai : Pet Fair Asia, Salon international de l’industrie des animaux de compagnie.
27 – 29 août, Shenzhen : Elexcon, Salon de la haute technologie concernant l’IA, la maison intelligente, l’Internet des objets, les véhicules intelligents, les systèmes intelligents de l’industrie et les nouvelles énergies
27 – 29 août, Shanghai : CHIC, Salon international de la mode, de l’habillement et des accessoires
28 – 30 août, Shanghai : Testing Expo Automotive, Salon du test, de l’évaluation et de l’ingénierie de la qualité dans les composants automobiles
28 – 30 août, Shanghai : CFIE – China Food Ingredients Exhibition, Salon international des condiments et ingrédients alimentaires
28 – 30 août, Shenzhen : PCIM Asia, Salon international et congrès sur l’électronique de puissance, le contrôle de déplacement, les énergies renouvelables et la gestion de l’énergie
28 – 30 août, Shenzhen : IOTE – Internet of Things Exhibition Shenzhen, Salon international de l’Internet des objets
28 – 30 août, Shenzhen : FormNext South China, Salon international de la métallurgie des poudres et de la céramique de pointe pour la fabrication additive
28 – 30 août, Canton: REMATEC Asia, Salon professionnel de la reconception de pièces d’automobiles et de camions pour l’Asie
1er – 3 septembre : Cafe Show, Salon international des cafés (café, thé, apéritifs, desserts, alcools, boulangerie, matières premières, équipements, design, franchises…)
2 – 4 septembre, Shenzhen : SIAL Shenzhen, Salon international de l’alimentation, des boissons, vins et spiritueux
3 – 5 septembre, Suzhou: WSAVA – World Small Animal Veterinary Association Congress, Congrès annuel de l’association des vétérinaires pour petits animaux
3 – 5 septembre, Shanghai: Shanghai Intelligent Building Technology, Salon professionnel des technologies de construction intelligentes
3 – 5 septembre, Shanghai: ACLE – All China Leather Exhibition, Salon international du
4 – 6 septembre, Shanghai: CitExpo, Salon international du pneu
4 – 6 septembre, Pékin : InterAirport China, Salon international des équipements pour aéroports, technologies et services
5 – 7 septembre, Nanjing : VIV – Select China, Salon international de l’élevage intensif
10 – 11 septembre, Shanghai : ChinaBio Partnering Forum, Forum et exposition des industries biotechnologiques et pharmaceutiques
10 – 12 septembre, Pékin : CIOF – China International Optics Fair, Salon international de l’optique
10 – 13 septembre, Shanghai : Maison Shanghai, Salon de la décoration et du design, des produits pour la maison
10 – 13 septembre, Shanghai : FMC – Furniture China, Salon de la fabrication et des fournitures pour l’industrie du meuble
11 – 12 septembre, Hangzhou : CBE – China Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté
11 – 14 septembre, Shanghai : CIFF – China International Home Furniture, Salon international du meuble et de l’ameublement
12 – 16 septembre, Pékin: CIFTIS – China International Fair for Trade in Services, Salon dédié aux services et à l’innovation
13 – 16 septembre, Chongqing : CIMAMotor, Salon international du deux-roues