Le Vent de la Chine Numéro 18

du 16 au 22 mai 2004

Editorial : Surchauffe : Wen Jiabao saisit le taureau par les cornes!

«Nous allons bel et bien maintenir une croissance de 7% en 2004! »: c’est un 1er ministre sûr de lui qui, le 12/5, confirma sa certitude de pouvoir refroidir l’économie chinoise sans accident, malgré les 83MM² prêtés au 1er trim. (32% du quota annuel), et le bond en avant des investissements fixes (+ 43%).

La confiance de Wen Jiabao vient du fait que l’austérité imposée depuis décembre 2003 commence à porter ses fruits. Le cours de l’acier est redescendu (12/5) de 17% par rapport à mars, à 344²/t, tout comme le cuivre (-11%) et le nickel (-20%). Pékin a réduit la masse monétaire, notamment le 25/4, en rehaussant les réserves des banques (-11MM²). Ainsi, le client industriel n’avait plus les fonds pour acquérir sa matière 1ère, dès lors en excédent!

Pour autant, la surchauffe est loin d’être endiguée : en avril, l’inflation, l’indice des prix à la conso, montait à 3,8% (34% pour le grain), la croissance industrielle fusait à 18,2%. De janvier à avril, l’investissement direct étranger (IDE) réel haussait de 10% à 20MM$ et l’IDE contracté, de 54%, à 47MM$. Tandis que le déficit commercial propulsé par l’importation de pétrole, passait à 2,26MM$!

Aussi, SDRC, BPdC et CBRC serrent la vis. Les 3 tutelles préparent une base de données sur les firmes boiteuses (polluantes, sans marché, mais soutenues par les provinces), et viennent d’émettre (14/5) une directive comminatoire aux banques pour assécher leur crédit – de construction comme de fonctionnement. Ce texte succède à l’imposition d’une hausse du taux d’intérêt, pour les secteurs à surchauffe, de 9% à 10,6% max, et au ban des «prix d’amis». Outre cette hausse sélective des taux d’intérêt, les experts attendent une hausse générale, (0,25%?), la 1ère en 9 ans. Parmi les autres mesures, figurent la surveillance de l’allocation des sols, et la réévaluation de projets de prestige, tels 17 terrains de golf à Canton, ou le futur siège pékinois de la CCTV. Enfin, au 12/5, la BPdC double sa fréquence hebdo d’échange des liquidités des banques contre des bons.

On voit bien l’ennemi désigné : les mauvaises pratiques bancaires, qui mettent la Chine, dit Wen, «à 10 générations d’un Etat moderne ». En 2003, la Chine a réinvesti 42% de son PNB (contre 10% aux US, 24% à l’Inde): c’est trop, pour une croissance de 9,1%!

L’écart a été englouti par la «fausse croissance» (stérile) des projets «bidon». L’enchérissement du crédit vise aussi l’éradication dans les secteurs en surchauffe (acier, alu, ciment, voitures), des PME, afin de :

[1] élargir le marché des gros producteurs,

[2] produire plus avec moins, et

[3] remplacer l’enclavement provincial par un marché unique : «globaliser» la Chine, de l’intérieur !!!

Par ces mesures, Wen fait le pari que la Chine saura limiter ses prêts à l’enveloppe prévue –260MM² – «moins qu’en 2003, mais son 2d record historique», évitant ainsi tout atterrissage dur. Le reste du monde retient son souffle.

Un échec de Pékin aurait des suites partout ailleurs. En 2003, la Chine intervenait pour 32% dans la croissance de l’export nippon, 68% à Taiwan, 28% en RFA et 21% aux US. Moyennant un réajustement chinois réussi, l’OCDE affiche sa confiance : pour cette année, chez ses 30 pays membres, la croissance, pour cette année, atteindra 3,4% en moyenne !


A la loupe : Wen en tournée dans l’Union Européenne – tournée de Star!

Après l’Allemagne (cf VdlC n°17), Wen conclut sa tournée européenne entre Belgique, Italie, Royaume-Uni et Irlande. Avec le Plat Pays, l’on fit les comptes d’une année 2003 à graver dans les annales, 5,6MM² d’échanges bilatéraux, +36,8%!

Avec l’UE (7/5), le climat fut aussi radieux, sauf sur la question du charbon à coke dont Pékin bloque l’export, prétextant la crainte de la pollution. Bon prince, Wen offrit une rallonge d’1,5Mt de plus qu’en 2003 (sur les 10% de sa production offerte aux sidérurgistes mondiaux) : la Commission de Bruxelles fit alors un ultimatum, donnant jusqu’au  14/5 pour lever l’embargo, ou souffrir sa 1ère plainte de l’Union Européenne devant l’OMC !

Londres fut pour Wen Jiabao le plat de résistance, son 1er investisseur dans l’UE (3.000 JV), qui signa lors de l’étape pour 1MM² de contrats, démontrant si nécessaire la solidité et la vitalité de la machine lourde d’Outre-Manche. BP signe enfin ses contrats, négociés depuis 10 ans, pour 1.000 stations-service entre Zhejiang (JV Sinopec) et Guangdong (PetroChina). Shell empoche le Jiangsu, pour 500 stations avec Sinopec. Kingfisher (les bricocenters B&Q) et Midea créent une centrale d’achat en JV pour 60M². Hong Kong fut passée sous silence (ses déceptions démocratiques – cf VdlC 17). Wen Jiabao et Tony Blair s’entendirent à merveille, convenant d’un sommet annuel, à l’avenir, sur le modèle de celui sino-allemand. Blair fit même son ralliement à la cause de la levée de l’embargo des ventes d’armes à la Chine.

Conclusion : ce fut pour Wen Jiabao une tournée de star, qui confirma l’attention grandissante de l’Europe envers ce pays-continent, désormais capable de se faire entendre !

 


Joint-venture : Du rouble dans China Gaz

A priori, Gazprom le mammouth russe et Chi-na Gas la souris Hongkongaise ont peu en commun, 20% du GNL mondial et 8% du PIB russe, face au distributeur déficitaire sur le “rocher”… Mais HK peut compter sur sa position statutaire et sa connaissance du terrain chinois -voire, aux yeux des chinois, sur sa petite taille qui rassure.

Le 7/5, les groupes paraphent une déclaration d’intention pour développer des projets de distribution en Chine et faire recapitaliser le 2d par le 1er. Ainsi “boosté”, China Gaz pourrait, dit-on chez Gazprom, prendre jusqu’à 20% du marché urbain chinois, plus qu’il faut pour justifier le gazoduc Kovykta-Chine (cf VdlC n°21, VIII) en négociation.

BP n’est pas loin derrière, comme coproducteur et gestionnaire! 

 

 


A la loupe : Problème de l’eau : Pékin crie ‘au feu’ !

L’été est proche, avec la perspective d’une sécheresse plus rude que de coutume : la 1ère Conférence nationale de l’eau à Changshu (Jiangsu, 12/5) offre l’occasion d’un bilan sans complaisance sur la gestion de l’eau, et sur l’écart entre les Plans et la réalité de terrain. 

Dans son 10. Plan (2001-2005), Pékin estimait ses besoins d’investissements verts à 1,3% du PIB, 70MM² dont 11% à sa charge, 35% aux provinces, 5% à l’aide étrangère, le reste au privé. Pour la dépollution des principaux cours (bassins des rivières Huai, Hai et Liao), il voulait investir 19,2MM² en 2414 projets. Or, un an avant terme, seuls 1/3 des fonds ont été versés, moins d’1/3 des projets sont finis, 40% n’ont pas été lancés! Conséquence : la santé des cours d’eau stagne ou régresse, sur des affluents du Yangtzé. Le recul des effluents oxydants n’a atteint que 20% du quota, les rejets d’ammoniac et nitrate ne valent pas mieux. Pour la SEPA, la faute revient aux pouvoirs locaux ignares, avides de croissance avant tout, préférant protéger leurs emplois et retarder la construction de centrales d’épuration et la hausse du prix de l’eau, seule manière de rendre lucrative l’activité : 16% des villes renoncent à tout investissement de recyclage des eaux usées.

Exemple de cette collusion: au Sichuan, d’avril à mai, la rivière Tuo fut contaminée 2 fois par des usines d’engrais et de papier. Le poisson mourut sur des centaines de km, ruinant des milliers de pisciculteurs. 1M de riverains furent privés 26 jours d’eau fraîche. Puis la papeterie fut fermée, la corporation  taxée, quelques directeurs locaux de la SEPA furent licenciés… La situation est bloquée, car les amendes sont trop légères pour être dissuasives! 

Cas extrême : Yangqiao (Jiangsu), est surnommé « le village du cancer », ayant déjà 20 décès et des dizaines de mourants,hommes et animaux. Trois usines (pesticide et chimie) y produisent jour et nuit, eaux usées et fumées pestilentielles. Dernièrement, une enquête a été lancée, et la presse s’en mêle – lente sortie de l’enfer!

 

 


Argent : Aux ordres, la banque se met au vert !

— En pulvérisant les records commerciaux, le Week-end du 1er mai renoue avec la tradition: cette semaine d’or servant, avec celles du Nouvel an lunaire et de la Fête nationale (1/10), à garnir les caisses des commerces. La hausse de la consommation atteint 23%, beau chiffre, même par rapport à 2002 (2003 avait été vécu par la Chine en confinement  pour cause de SRAS). Dans Pékin, les magasins glanèrent 700M².

A travers la Chine, 30% des citadins prirent le large, s’allégeant de 3,9M²(+17% sur’02)… Sur les 104M de touristes, le Shanxi fut visité par 7M, le mont Wutai  par 2.46M, Liaoning (Dalian) par 5M. Le chic du chic reste HK, visité par 0,4M de privilégiés qui laissèrent 230M². Désormais, 70 % des recettes du tourisme de l’île reposent sur les épaules des «compatriotes» insulaires!

— Dans le monde agricole aussi, l’action du nouveau pouvoir donne ses 1erseffets : au 1er trimestre, 13,4MM² furent prêtés aux paysans (+23%),par les banques se substituant aux CCA en mauvaise passe (VdlC n°17). Suivant les consignes du pouvoir, une bonne part des prêts consiste en micro-crédits à court terme (12 mois), actions peu rentables pour les banques, envers un monde rural ployant sous ses 134MM² de dettes insolvables. Mais pour l’Etat, tel est le prix à payer pour inverser la chute de la production céréalière et financer l’agriculture spéculative, tournée vers l’export. Celle-ci emploie déjà 16M de fermiers (environ 10% de la pop. active verte), et gagne 17,6MM² l’an dernier (+18%). Le min de l’Agriculture espère doubler le chiffre en 10 ans, malgré les barrières techniques des pays riches qui lui valaient l’an dernier un manque à gagner de 7MM² en vente d’animaux vifs, et de produits végétaux!

 


Pol : Réseau d’espionnage démantelé

— En oct. 2003 à Bangkok, en marge du sommet de l’APEC, avec son homologue chilien Ricardo Escobar, le Président Hu Jintao lançait discrètement une étude sur un accord bilatéral de libre-échange (ALE).

Le 23/4 à Santiago, le vice 1er Min chinois Hui Liangyu annonçait avec le ministre des Affaires étrangères l’ouverture des négociations pour novembre 2004. Agenda et discussions sont déjà assez avancées, pour que l’on sache qu’il s’agira pour la Chine, de son 1er ALE à entrer en fonction.

Mais pourquoi avec le Chili, pays lointain et presque inconnu?

Les échanges (3.53 MM$ en 2003) et leur croissance boulimique (x6 depuis 1999) n’expliquent pas tout. Le Chili détient cuivre et pâte à papier, dont Pékin manquera toujours plus. Il est moins aligné sur les US que le Mexique, et moins puissant que le Brésil : dans les blocs régionaux, Pékin cultive l’alliance avec les n°2 (tels, en Europe, Belgique ou Suisse), base possible pour pénétrer des pays plus réticents. Surtout, le Chili dispose de 12 ans d’expérience d’accords ALE, que Pékin est anxieuse d’obtenir. Santiago a déjà conclu 25 ALE, qui lui ont fait quintupler ses échanges avec Mexico et lui feront gagner 2% de croissance, et 11.000 emplois.

C’est ainsi que la Chine trahit ses préférences en diplomatie commerciale: si possible, le bilatéral plutôt que les blocs. C’est-à-dire, pour parler clair, l’inverse de ses principes de géopolitique, basés sur la coopération entre blocs !

 

—Les 83MM² d’investissement taiwanais sur le continent et l’assouplissement des règles entre rivages du détroit de Taiwan (voir ci-dessous) ne peuvent occulter la guerre froide qui continue depuis 1949. Témoin ce verdict qui coûte la vie à Liu Guangzhi, Commandant de l’académie aérienne de Nankin (membre de l’ANP), à un de ses proches et à 20 autres officiers d’élite, de lourdes peines. C’est, selon Jiang Zemin (n°1 de la CMC) la plus grave affaire d’espionnage de l’histoire de la R.P. Chine. Le procès a été expéditif, suite à l’arrestation en mars d’au moins 3 taupes insulaires dont le colonel (nationaliste) Li Yun-pu, infiltré en Chine sous couvert d’une position de PDG d’un groupe high tech. Le réseau obtint des données sur des domaines aussi divers que la base navale de Ningbo (Zhejiang), la base de missiles Leping dans le Jiangxi, le déploiement des chasseurs bombardiers russes Su-27 et Su-30. Dans le style barbouzes, Pékin n’est pas de reste : aux USA, son agente Katrina Leung obtint 20 ans durant, sur l’oreiller, les soupirs de 2 agents du FBI. Procès en cours!

 

— Tandis que sous l’oeil perçant de Pékin, 1000 assesseurs scrutent un à un les bulletins des élections taiwanaises, les liaisons maritimes directes entre les deux Chine se renforcent sans fanfare. Jusqu’alors, les navires quittant Taiwan faisaient escale à Fuzhou et Xiamen (Fujian). Depuis mars, ce privilège est élargi à Ningbo, Shanghai et Shenzhen. Les cargos partant de Chine pouvaient s’arrêter à Kaohshiung : ils ont désormais aussi Keelung et Taichung. Quoique les bâtiments ne puissent que charger mais non décharger chez “ceux d’en face”, les armateurs de tous pays se pressent pour occuper les lignes : qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour s’assurer des futures parts de marché !

 

— Le VdlC évoquait en mars (n°13) Liu Liang, manoeuvre qui avait quasi-gagné une BMW et 120.000¥ à  la Loterie nat’le des sports de Xi’ an, avant que l’on ne découvre que son billet était truqué.

La justice chinoise, meule lente, a trouvé un coupable : Yang Yongming, 1er sous-traitant local, chargé d’écouler 2M² de billets /an. Avec 2 complices, Yang avait contrefait 4 billets gagnants. Une erreur de manipulation fit atterrir un des faux dans la main de Liu… Dès ‘2000, Yang avait survécu à un 1er soupçon de fraude – “on” l’avait soutenu, moyennant bakchich, probablement. Si la province décide cette fois de ne pas étouffer l’affaire, au risque de briser d’ autres destins, c’est qu’elle fait un tort intense à cette activité très lucrative : rêvant de fortune, le Chinois moyen achète l’an dernier pour 2MM² (+18%), rien qu’à la loterie des sports – une des innombrables sur ce marché.

En chiffre total, c’est le 9ème rang mondial, avec 4,5MM² en ’02. Le malaise est loin de se cantonner à Xi’an : de tels scandales de loterie éclatent régulièrement dans toute la Chine, le dernier en février, à Pékin. Le problème de fond, tient à l’absence de loi pour encadrer l’activité : encore une chose à régler avant l’arrivée des JO de 2008!

 

 


Temps fort : Dernier hôte sous ciel chinois: Dirickx

Pas évidente, l’usine de Dirickx-groupe, inaugurée (11/5) à Huairou (Pékin) par Christian Jacob, le ministre délégué aux PME et à l’artisanat. Pour Jacques Dirickx son PDG, c’était un vrai défi d’aller imposer ses produits d’acier, au coeur du 1er pays sidérurgiste au monde!

La firme de Renazé  (Mayenne) vit l’aventure débuter dès 1994, en recevant des commandes chinoises d’un type qu’elle ne fournissait alors pas : pour offrir à ses autoroutes, voies ferrées et usines, des clôtures aux normes internationales, Pékin devait se tourner vers l’étranger! Cette demande gonfla avec le temps : 40 km de clôtures dans Pékin autour d’une ligne de métro léger puis 120 km sur deux boulevards périphérique, 28 km sur une autoroute et 80 km sur une voie ferrée dans le Shanxi… Assez vite, le client ne voulut plus attendre les 2 à 3 mois de délai depuis la France: « une usine s’imposait ! », résume Jacques Dirickx. La 1ère pierre fut posée le 15 avril 2003. Une localisation partielle des commandes de matériel permit jusqu’à deux tiers d’économies.

A terme (en 2006), moyennant 6M², financés par Crédit Lyonnais, banquier de la firme, Dirickx-Chine facturera 15M²/an, soit 4000km de clôture. L’usine sera vite saturée. Ensuite, Dirickx envisage d’autres implantations au centre du pays et prévoit que sa branche chinoise dépasse-ra en importance la maison mère, avec sa capacité de 8000km de clôture/an.

Pour les usines de Dirickx en France, l’apparition de Huairou ne change rien : depuis 2002, la voie de l’export est bloquée par le cours de l’². A long terme, de cette structure «bicéphale», Dirickx espère profiter pour innover dans d’autres produits et de nouvelles manières de faire.

Seule ombre au tableau : le piratage, déjà visible alors que les propres catalogues de Dirickx finissent par se retrouver sur l’internet chinois, copiés par d’autres firmes indélicates. « C’est un risque à prendre ! », conclut le PDG, «nous avons un à deux ans d’avance en technique et en marketing. A nous de savoir les garder! »  

 


Petit Peuple : La rabatteuse est épinglée

Réformes et privatisations qui déferlent depuis ’99 sur l’hôpital chinois, ne peuvent endiguer deux vieux démons : mercantilisme et charlatanisme: Mme Wu, de Shenqiu (Henan) l’apprit à ses dépends. Souffrant d’un décollement de la rétine, elle dut monter 2000km en train, sur Shenyang (Liaoning), vers l’hôpital de son fils, pour obtenir le diagnostic. Pour l’intervention jugée urgente,il lui fallut redescendre sur Shanghai (2500km), vers l’hôpital Huashan – Mecque de cette pathologie.

 Mais au coeur du maelström hospitalier, parmi des 100aines d’autres âmes en peine débarquée des 4 coins du pays, impossible de se faire coucher sur la liste d’attente -plus encore, sur la table d’opération! C’est alors qu’une dame bavarde, du genre 三寸不拦之舌 san cun bu lan zhi she (à la langue « dépassant les 3 pouces » soit 10cm) l’aborda pour lui vanter un hôpital voisin qui faisait justement (disait-elle) des miracles sur ce type de maladie, sans opérer, grâce aux bons vieux remèdes chinois…

Wu ne demandait qu’à la croire! Avec l’égérie, elle s’y rendit: examinée au lance-pierre, elle y reçut 2 gros sacs d’ herbes variées. A 2888¥, la note était salée comme des larmes, mais la série des «8» était de bonne augure. La guide poussa la prévenance, jusqu’à la raccompagner à la gare.

C’est là qu’intervint le grain de sable du destin : sans malice, MmeWu appela son fils : sentant l’arnaque, celui-ci lui ordonna un «demi-tour», vers un 3ème hôpital, pour en avoir le coeur net: elle fut immédiatement opérée! Dans la foulée, un blitz policier mit sans dessus dessous l’hôpital malhonnête. Après avoir remboursé la naïve patiente, le service indélicat fut fermé, le Dr Jiu (l’escroc) révoqué et la bavarde arrêtée. Elle s’avéra être une  医托 yi tuo, «rabatteuse hospitalière» – un nouveau petit métier.

 

 


Rendez-vous : Foire de Fuzhou

18-22/5, Fuzhou: 1ère foire industrielle du Fujian

21-26/5, Pékin:         Expo Hi-tech -CHITEC

21-24/5, Shanghai: Expo architecture et développement des espaces publics