Le Vent de la Chine Numéro 36

du 10 au 16 novembre 2003

Editorial : TCL-Thomson : un géant mutant de la TV apparaît !

L’accord (3/11) entre TCL, n°2 chinois du téléviseur (18% du marché, aussi présent en téléphone portables et PC) et du français Thomson a étonné industriels et boursiers du monde. Cette fusion d’actifs euro-chinois est en effet une 1ère  mondiale, à ce niveau d’investissement.

Depuis 1997, Zhu Rongji, 1er ministre, cherchait à imposer, en tous secteurs, des restructurations nationales, pour prévenir les fusions extérieures. Mais les barrières commerciales entre provinces avaient fait dérailler ce processus en une guerre des prix effrénée, pour une production surabondante et peu sophistiquée. Sur ce marché sans profit, seuls 3 ou 4 grands tels Konka, Changhong et TCL parvenaient à créer leur centre de R&D maison.

Cette fusion sino-étrangère change les règles du jeu mondial.

TCL (Shenzhen, frontière hongkongaise) apporte ses usines ultramodernes (ses 20.000 ouvriers), et Thomson 9.000 actifs dont 1.100 ingénieurs, pour une synergie de rêve, associant bas coûts de production, technologie de pointe et base sur 3 continents (marché total : 100M de postes TV/an) : Thomson en Europe, TCL en Chine et RCA aux USA (marque de Thomson qui  y est n°1 avec 13% du marché).

Le résultat sera une capacité annuelle de production de 18 M de téléviseurs, et 4 M de lecteurs de DVD. Avec de tels volumes, TCL-Thomson sera n°1, à égalité avec Sony et Philips.

Cette fusion est l’aboutissement d’années de tâtonnements entre groupes industriels et l’Etat chinois, en quête de la bonne formule. En 1998,  Pékin avait discrètement interdit la reprise à 50% par Philips de Changhong, le n°1 (Chengdu, Sichuan). En 2000, Philips avait cédé à 2 groupes chinois sa (petite) division  de GSM (2 chaînes à Shenzhen, un centre de R&D en France). Puis TCL rachetait Schneider Technol., groupe allemand en difficulté, s’ouvrant ainsi la porte du marché de l’Union Européenne.

Si Pékin autorise à présent cette fusion en grand, c’est que :

1. TCL aura 67% des parts et Thomson, 33%. Après 18 mois, le Français rendra ses parts dans la JV, contre une part directe dans la maison mère : le deal lui permet aussi de colmater ses pertes (93M$ au 1er semestre), au prix de sa sortie sous 18 mois du secteur du téléviseur, sauf dans certaines niches haut de gamme!

2. la fusion est facilitée par un  principe politique, prêté à l’équipe de Hu Jintao, de ne plus interférer dans la gestion des groupes industriels

Enfin, cette fusion sino-étrangère est le révélateur indiscutable d’une maturation de l’industrie chinoise. Aujourd’hui, des groupes nationaux commencent à investir hors du pays : c’est une étape de croissance logique, résultant de l’extraordinaire poussée de sève de l’économie chinoise!

 


A la loupe : Mort d’un empereur de la table – le chou chinois!

Avant l’arrivée des frimas hivernaux au 15/11(date officielle du chauffage), les petits camions désuets banlieusards font leur apparition, exceptionnellement tolérés par la police : les choux sont entrés dans Pékin, pour la campagne traditionnelle du 爱国蔬菜 aiguo shucai, « chou patriotique ».

Mais pour l’humble légume, cette année est celle de la rupture. Le chou fait chou blanc. Les Chinois soupirent, mais n’en veulent plus. Le chou est en ce pays la petite madeleine de l’enfance proustienne. Jusqu’aux années ‘80, il était le seul produit  «frais» durant les mois d’hiver, exception faite des oignons. Le Pékinois l’empilait aux rebords des fenêtres, puis le servait en soupe ou farce des饺子 jiaozi (raviolis), additionné de tofu séché et d’une pincée de haché de porc, le dimanche.

Mais entre-temps, la vie a changé. Il n’est pas de foyer sans réfrigérateur, ni de supermarché sans tomates ni carottes, 12 mois sur 12. Dès 1992, la mairie sucrait la subvention (qui baissait le chou à 0,1¥ la livre), et libérait le prix en 1997.

Le résultat de cette mutation était inévitable : au marché de Dayanglu, avec 109 espèces de fruits et légumes, les ventes de chou ont aujourd’hui régressé des 9/10. A travers la ville, elles chuteront encore de 8,3% cette année—seuls les vieux achètent encore, plus par fidélité que par nécessité.

Un rare client demeure : Canton, qui en importe quelques camions, au nom de la Beijing nostalgia. Mais ça ne va pas loin… Pour la Chine à l’ancienne, brusquée par l’entrée violente des produits et modes de vie aliènes, la mort du chou annonce la fin d’un cocon plus fruste mais plus doux : on dirait en France, « la fin des haricots »!

 


Joint-venture : pas de miracle pour la filière-bois

— La production de bois diminue en Chine et les besoins explosent.

Selon le WWF, elle atteindra 100Mm3 en 2010, 5 de moins qu’en 1995, et son  marché aura doublé: 200Mm3, 2d rang mondial. Pour combler le déficit, pas de mystère : l’import aura d’ici là septantuplé (x70) par rapport à 1997 – pour autant que telle commande puisse être honorée.

La Chine fait aussi appel à l’expertise étrangère pour réhabiliter ses forêts. C’est à cela que correspond l’accord-cadre (31/10) avec Weyerhauser, plus grande Cie forestière du globe, qui plante en moyenne 140M d’arbres /an. L’américain fournira son savoir-faire en gestion sylvicole, agronomie (fertilisation, greffe, taille…) et développera la filière eucalyptus dans le Sud du pays.

— Avec +38% de ventes (267.395 voitures) en 9 mois, GM poursuit sa stratégie d’achat de parts de marché –il vient de doubler la sienne à 18%.  La tendance lui est propice—le luxe est en demande. Après avoir porté son usine de Shanghai à la production 24h/24 pour atteindre une “force de frappe” de 510.000 unités/an, il lui en coûtera 241M$, en sus de son invest de 2MM$, pour porter d’ici 2006 sa capacité à 766.000 véhicules, et rajouter à sa gamme 3 Cadillac (locales ou importées).

Comme tous les autres acteurs en Chine font de même, le spectre de l’excédent se concrétise:  dès 2007, la production passera à 14M et la demande, à 7M : pour les prétendants à une place au club, la porte se referme!

Trois contrats dans l’air:

1. d’ici 2006, l’ADB consent 4,5MM$ de prêts en Chine (c’est une reprise de +33% par rapport aux quatre dernières années), dont 61% aux transports et 84% aux régions du Centre et de l’Ouest.

2. Durant sa mission d’achats aux US en novembre, Wen Jiabao annoncerait l’achat de 30 Boeing (2MM$). Boeing porterait ainsi à 199 ses ventes en Chine en ‘03, contre 263 à Airbus qui mène la course ces dernières années.

3. Accord de principe entre Péchiney avec Nela, gros producteur local d’aluminium, pour une JV de tôle laminée à Harbin (Heilongjiang), dont il serait actionnaire majoritaire. L’investissement atteindrait 250M€, en 2 usines d’une capacité totale de 50.000t en 2007.   

L’étranger en pince pour les titres chinois!

En bourse de HK le 30/10, Avichina (cf VdlC n°34) vendit pour 248M$ de parts, PICC l’assureur (31/10) 693M$ pour 28% du capital (record 2003 sur le“rocher”) et (7/11) l’électricien China Resources, pour 320M$.

La bourse de Shanghai suit le vent. L’indice B connut (5/11) son zénith en 4 mois, suite à l’offre par Shanggong (machines à coudre) de 50M$. Le même jour, en parts A, Yangtze Electric (barrage des 3 Gorges) vit son offre d’1,2MM$ couverte 70 fois. Cette cote d’amour des valeurs chinoises crée bien des convoitises. 100 firmes continentales font la queue pour l’inscription à HK, 40 à Singapour.

L’Etat veut placer ses ouailles telle China Life, qui prépare son entrée à HK/NY, pour 2 à 3MM$: il garantit d’emblée la couverture de ses 21MM$ de mauvaises dettes, fruit de 20 ans d’assurance d’Entreprises d’Etat à fonds perdus. Dernier né de la scission du vieux China Telecom, Netcom suivra, en même temps que 3 des 4 soeurs bancaires (BoC, ICBC, CCB) avec là aussi, pour attirer l’actionnaire, recapitalisation et garanties d’Etat. La question sur toutes les bouches est : “s’agit-il d’une reprise mondiale, ou d’une bulle asiatique?

 

 

 


A la loupe : Frissonnements sur la mer d’or noir

CNPC et Sinopec, monopoles du pétrole chinois (1,3M d’emplois + de 50% des stations-service, 90% du stockage, du commerce de gros…) déplorent le prix public qui, durant la guerre d’Irak, leur fit perdre 2,4MM$ de revenus.

Ceci n’empêche pas la SDRC de préparer la remise en cause de leurs privilèges. La raison de ce demi-tour est simple. En 2003, l’import montera à 69Mt (+13%). La dépendance va s’alourdir alors que Daqing (Heilongjiang), 1er gisement national s’épuise. Or, Pékin le sait, sa  ressource serait mieux valorisée avec plus de concurrence et d’expertise. Elle prépare donc des alternatives!

CNOCC rachète des concessions, pour 2MM$ en 2 ans (Indonésie, Australie), et affiche 2MM de barils de réserve. Des forages en mer débutent, ceux de Husky au large de Shanghai (Canada, à 35% propriété Li Kashing, de HK), ceux de Petsec (Australie) en JV avec Roc-Oil (Taiwan) au large du Guangxi…

NB : en cas de découverte, 51% en reviennent légalement à CNOOC.

Au niveau réforme réglementaire, la tutelle suggère dérégulation et ouverture d’un marché à terme. Dès octobre, Tianfu (Hubei) a obtenu la 1ère licence de distribution en gros depuis des années – signal clair aux «dinosaures».

L’étranger va voir ses quotas d’import monter de 15%/an en brut, voire en produits raffinés.

Comme pour faire face à une immense demande que les 2 géants ne sauront satisfaire, les provinces côtières préparent des investissements massifs, 80Mt de capacités de raffinage (1/4 du parc existant).

L’étranger  n’est pas de reste.

Après avoir placé 4MM$ en Chine, BP en annonce 3 de plus d’ici 2008, dont 1MM$ au Guangdong, où il obtient le feu vert (31/10) pour 300 stations-service en JV avec Petrochina (+ 500 autres, sans doute, au Zhejiang).

Shell pour sa part obtient l’aval pour 500 stations avec Sinopec dans le Jiangsu.

Ces efforts et d’autres encore dans l’ombre, se font dans l’attente de l’explosion du monopole, de l’entrée du privé et de l’étranger dans l’extraction et la distribution: après 2007, selon l’accord OMC!

 


Argent : Linfan, une fumée en cache une autre!

— Sous l’OMC, le Monopole du tabac commence à sentir le roussi.

Les 1.900MM/an de cigarettes chinoises (1/3 de la tabagie mondiale) sont encore à 98% sous son contrôle (10,5 MM$ de profits,+13,6% au 1er semestre).

Mais d’ici jan 2003, les taxes à l’import seront cisaillées de 65 à 25%. Rien qu’à Shanghai au 1er semestre, les ventes étrangères ont plus que doublé, à 4,3M$: la Grande Muraille tombe!

N°2 du pays avec 1,3M de caisses/an, Shanghai Tobacco s’allie à l’anglais Gallagher pour produire et vendre en Chine la Memphis de ce dernier, en échange d’un accès au marché russe (dominé par Gallagher) pour sa propre Jin lu. Surtout, sur ordre du pouvoir central, Shanghai Tobacco reprend Beijing Cigarette, le rival dix fois plus petit: simple hors d’oeuvre, car la concentration touchera des 10aines de petits groupes, bienheureux d’échapper à la fermeture forcée!

NB : Linfan, n°1  de la moto privée, s’allie à Qianqiang pour créer sa cig.“Export”, avec des commandes au Proche Orient. Les experts croient que Lifan, enregistré au Royaume-Uni, contourne la loi pour vendre à ses concitoyens!  

— En vain la Chine en 2003  haussa de 20% ses plantations cotonnières : frappée par les crues, sa récolte stagne à 5Mt, niveau de 2002. Les usines en réclament 2Mt de plus, dont 2/3 en cours d’import, grâce à une rallonge -imminente- de 60% du contingent. Conséquence : des 10aines d’usines ont fermé et le cours du coton s’est envolé le 23/10 à 2205$/t (+50%), sa cime depuis 1997, sous l’effet de la rétention spéculative. Le malheur des usines fait le bonheur des fermiers, dont 1/3 au Heilongjiang, et des farmers US!  

 


Pol : le vrai départ du canal Sud-Nord

— En 2000, Zhou Kun était honoré comme “meilleur policier du pays”, pour son combat incorruptible contre la drogue, ayant saisi 50kg d’héroïne et arrêté 1.000 dealers.

Le 4/11 à Wuhai (Hubei), il vient d’être condamné à mort pour avoir été le 头尓 tou’r (parrain) d’un des gangs qu’il poursuivait, et passé jusqu’à 5t de blanche du triangle d’Or. Policier au Guizhou et baron de la drogue au Yunnan, il ne sera pourtant pas exécuté. Sa “bonne attitude” lui a valu deux ans de sursis—c’est à dire la prison à vie.

A l’inverse, Sun Dawu, fondateur de Dawu Group (élevage, engrais, viticulture) est discrètement relaxé. On lui reprochait d’exercer le métier de banquier sans licence. En réalité, l’administration locale ne lui pardonnait pas notoirement ses critiques contre elle, ni de mettre en pratique le mot d’ordre de Hu Jintao, financer l’invest rural: Hu Jintao et Wen Jiabao ont ordonné la “prudence” lors du verdict : le juge lui imposa  (48.000$ d’amende, 3 ans de prison avec sursis : aucun des deux condamnés n’a jugé bon de faire appel  

— La percée des 2 canaux Sud-Nord, Yangtzé – Fleuve Jaune prend corps. Ce plus grand chantier de l’histoire aura pour maître d’oeuvre un ministre à lui seul, Zhang Jiyao.

Entre 5 provinces, Pékin et Tianjin, 4 consortiums sont en gestation. “Indépendants de l’Etat” (mais non privés), ils géreront tout –financement, construction, exploitation, protection de la ressource. Préventivement, Shandong et Jiangsu se sont engagés à assurer le long du tracé Est une qualité d’eau de classe III (buvable), par le biais de 260 projets de retraitement et 1,6MM$ d’investissement sur 5 ans à leur charge. Des milliers d’usines pollueuses invétérées fermeront.

Celles vertement correctes toucheront des subventions.

NB : Veolia (ex-Vivendi-Environnement) est choisi (4/11) par Qingdao (Shandong) comme opérateur de deux usines d’épuration pour 25 ans, pour un chiffre d’affaires évalué à 110M€.

— Un des projets de réforme politique attribués à Hu Jintao tombe.

La mairie de Shenzhen (cf VdlC n°03) devait assurer la séparation des pouvoirs entre Parti et administration, notamment afin d’accélérer les ventes du patrimoine industriel. Le Parti devait voir son rôle réduit à la définition des objectifs.

Entre-temps taxé d’anti-scientifique, constitutionnel, et inapplicable, il est remisé et le maire Yu Youjun déplacé, comme vice-gouverneur du Hunan.

 


Temps fort : La grande roue de la fortune chinoise !

La roue de la fortune tourne. Compilée par le consultant Rupert Hoogewerf, la célèbre liste des 100 hommes les plus riches de Chine (édition 2003, juste parue) comporte 40 noms inédits, permettant de dresser le dernier portrait-robot de ce club exclusif :

Leur patrimoine s’étoffe : le seuil de la liste est passé de  85 à 110M$, et la moyenne à 230M$.

Leur épicentre varie : de l’immobilier en 2002, la fortune est passée en 2003 à l’acier et surtout aux services IT.

En 2003, l’empereur est Ding Lei, PDG de Netease (1MM$, dont 20% lessivés par la bourrasque boursière de mi-octobre).

Ils sont jeunes : 44 ans 1/2 en moyenne, avec 12 d’entre eux de moins de 36 ans, et  le n°19 Li Zhaohui, maître par héritage, à 22 ans, d’une aciérie du Shanxi (290 M$).

Ils sont à 25% cantonais (voire surtout provinciaux), et peu éduqués : 8 parlent un anglais passable. Mais ils sont toujours plus branchés : 62 de leurs empires sont en bourse, contre 53 en 2002, et si 34 ont des postes au PC ou dans l’ Etat ( édiles à l’ANP ou au CCPPC), 33 disposent de solides connections aux USA.

Voici quelques noms : Zhang Yin, chiffonnière de vieux papier (300M$), Guo Hao (agro-bio, Shandong, 230M), Wang Chuangfu (batteries, 185M), Zeng Qinghou, boss de Wahaha (eaux, layettes, 145M). Et toujours Larry Yong, fils de Rong Yiren (Citic Pacific, 843M$ – ex–n°1)!

Ils craignent les flashes des paparazzi. On les comprend:

Zhou Zhenyi (ex-n°11) est en préventive, Yang Bin (ex-n°2) en prison pour 18 ans, Yang Rong (ex n°3) en fuite, l’actrice Liu Xiaoqing (n°45 en 1999), sous caution après 16 mois à l’ombre, Li Haicang (ex-n°27, père de Li Zhaohui) assassiné, et Liu Han, actuel n°61 voit une part de ses actifs gelés. Quand à  A. Aisha-youfu, le riche du Xinjiang (n°22, 351M$, houblon, biotech.), il vient de jouer les filles de l’air avec 119M$ de dettes.

Autant de spectres qui se dressent de derrière leurs limbes pour adjurer les fortunés d’à présent : « N’avouez jamais »!

 


Petit Peuple : retour des portes de la mort

— Fu Chenshen fut admis en piètre état le 17/10 à 11h aux urgences de l’hôpital Changqing (Pékin) : coma, tension nulle, le coeur aux abonnés absents.

Sauvé in extremis, il déclara s’être levé avec une angine carabinée, s’être rendu au dispensaire de Sijiqing (banlieue nord) pour une piqûre. Peu après, il avait senti un grand froid, vu sa peau virer à l’orange-chair de poule, puis il ne savait plus rien! Alertés, les services médicaux accoururent. Dans l’espace infime (10m²) régnait une saleté indescriptible. L’armoire vitrée contenait des dizaines d’emballages de médicaments vides. Attendant leur tour, les patients faisaient le pied de grue au froid et à la poussière. Un vague tiroir contenait potions et élixirs, dans des flacons souillés et sans dates.

Dans un autre centre, un peu plus loin, ils attrapèrent un jeune sans diplôme, en train d’injecter un antibiotique sans faire à la patiente des tests d’allergie (ce qui avait failli envoyer Fu ad patres). Ils poursuivirent leur rafle, épinglant en un jour 30 cabinets au noir. Les officines étaient nées, constatèrent-ils, pour soigner les dizaines de milliers de maçons autour de la capitale: seuls soins à leur portée, mais à quel risque!

Retournant à leur base avec un contingent de charlatans penauds et un camion de faux remèdes et stéthoscopes, ils consignèrent au rapport le proverbe suivant : 草菅人命 cao jian ren ming, “ils fauchent les vies comme on tond le gazon”!

 

 


Rendez-vous : Foire Hautes technologies à Chongqing

10-11/11, Wuhan:     Forum économie privée

11-16/11, Pékin:                        Foire agricole  

15-19/11, Chongqing :            Foire Hi-Tech