CNPC et Sinopec, monopoles du pétrole chinois (1,3M d’emplois + de 50% des stations-service, 90% du stockage, du commerce de gros…) déplorent le prix public qui, durant la guerre d’Irak, leur fit perdre 2,4MM$ de revenus.
Ceci n’empêche pas la SDRC de préparer la remise en cause de leurs privilèges. La raison de ce demi-tour est simple. En 2003, l’import montera à 69Mt (+13%). La dépendance va s’alourdir alors que Daqing (Heilongjiang), 1er gisement national s’épuise. Or, Pékin le sait, sa ressource serait mieux valorisée avec plus de concurrence et d’expertise. Elle prépare donc des alternatives!
CNOCC rachète des concessions, pour 2MM$ en 2 ans (Indonésie, Australie), et affiche 2MM de barils de réserve. Des forages en mer débutent, ceux de Husky au large de Shanghai (Canada, à 35% propriété Li Kashing, de HK), ceux de Petsec (Australie) en JV avec Roc-Oil (Taiwan) au large du Guangxi…
NB : en cas de découverte, 51% en reviennent légalement à CNOOC.
Au niveau réforme réglementaire, la tutelle suggère dérégulation et ouverture d’un marché à terme. Dès octobre, Tianfu (Hubei) a obtenu la 1ère licence de distribution en gros depuis des années – signal clair aux «dinosaures».
L’étranger va voir ses quotas d’import monter de 15%/an en brut, voire en produits raffinés.
Comme pour faire face à une immense demande que les 2 géants ne sauront satisfaire, les provinces côtières préparent des investissements massifs, 80Mt de capacités de raffinage (1/4 du parc existant).
L’étranger n’est pas de reste.
Après avoir placé 4MM$ en Chine, BP en annonce 3 de plus d’ici 2008, dont 1MM$ au Guangdong, où il obtient le feu vert (31/10) pour 300 stations-service en JV avec Petrochina (+ 500 autres, sans doute, au Zhejiang).
Shell pour sa part obtient l’aval pour 500 stations avec Sinopec dans le Jiangsu.
Ces efforts et d’autres encore dans l’ombre, se font dans l’attente de l’explosion du monopole, de l’entrée du privé et de l’étranger dans l’extraction et la distribution: après 2007, selon l’accord OMC!
Sommaire N° 36