Le Vent de la Chine Numéro 3

du 21 au 27 janvier 2002

Editorial : editorial_3_2002

Alors que vient le Chunjie (nouvel an lunaire, 12/02), la croissance de 2001, à +7,3% est en fait proche de la déflation. Toute dégradation supplémentaire risquerait l’explosion sociale, surtout du monde rural. C’est pourquoi les annonces se succèdent, de mesures neuves ou non, toutes poursuivant le même objectif: arracher l’économie à la stagnation mondiale :

J Banques: leur programme semble peu crédible, poursuivant le recyclage des actifs faillis (mais leurs structures de défaisance ne parviennent pas à bien revendre ces derniers), la quête de partenaires minoritaires étrangersmais la BdC se trouve, pour 2000, face à 300M$ détournés par 35 cadres, dont son ex-Président Wang Xuebing: l’entrée en bourse de NY, prévue pour mai, avec 4MM$ attendus, est reportée sine die. Les banques se referont peut-être par leur agressif programme de prêts à la construction, et par le plan Carte d’or d’inter connection des ATM aux caisses des supermarchés – 330M de porteurs de carte.

 J automobile:  pour accompagner la baisse des taxes à l’import (de 80 à 50% dès jan), ET des prix intérieurs (-10 à 20%), notamment chez Xiali (Toyota), et chez Citroën-DCAC (qui espère augmenter ses ventes de 40% en 2002 à 80.000), l’Etat prévoit un rabotage sérieux des taxes locales, afin de voir 300.000 ventes de véhicules de plus en 2002 (soit 2,7M).

NB : Wang Yung-ching, tycoon taiwanais de Formosa Plastics, veut créer à Kunshan (Jiangsu), une usine de pièces qui fournira Shanghai General Motor et Volkswagen. A terme, cette usine montera des voitures (sous licence?) à essence et électriques.

J pétrole: l’Etat va poursuivre la fermeture de dizaines de petites raffineries, et licencier des firmes privées pour importer un total de 11Mt cette année. Le contrôle de ces imports se fera par le marché : il n’y a que deux acheteurs, Sinopec et Petrochina.

J bourse : la recette espérée des firmes chinoises en bourse mondiale, est de 24,5MM$ (40% de l’Asie Continentale). Les prix seront compétitifs (vu le ton morose du marché). En bourse intérieure, la Chine offrira aux porteurs un droit de plainte contre firmes fraudeuses en bourse. Droit limité: il faudra le feu vert de la CSRC, et les actions de syndicats de porteurs restent interdites.

 

 


Editorial : Année du cheval – la course aux mesures nouvelles !

Alors que vient leChunjie (nouvel an lunaire, 12/02), la croissance de 2001, à +7,3% est en fait proche de la déflation. Toute dégradation supplémentaire risquerait l’explosion sociale, surtout du monde rural. C’est pourquoi les annonces se succèdent, de mesures neuves ou non, toutes poursuivant le même objectif: arracher l’économie à la stagnation mondiale :

[1] Banques: leur programme semble peu crédible, poursuivant le recyclage des actifs faillis (mais leurs structures de défaisance ne parviennent pas à bien revendre ces derniers), la quête de partenaires minoritaires étrangersmais la BdC se trouve, pour 2000, face à 300M$ détournés par 35 cadres, dont son ex-Président Wang Xuebing: l’entrée en bourse de NY, prévue pour mai, avec 4MM$ attendus, est reportée sine die. Les banques se referont peut-être par leur agressif programme de prêts à la construction, et par le plan Carte d’or d’inter connection des ATM aux caisses des supermarchés – 330M de porteurs de carte.

 [2] automobile:  pour accompagner la baisse des taxes à l’import (de 80 à 50% dès jan), ET des prix intérieurs (-10 à 20%), notamment chez Xiali (Toyota), et chez Citroën-DCAC (qui espère augmenter ses ventes de 40% en 2002 à 80.000), l’Etat prévoit un rabotage sérieux des taxes locales, afin de voir 300.000 ventes de véhicules de plus en 2002 (soit 2,7M).

NB : Wang Yungching, tycoon taiwanais de Formosa Plastics, veut créer à Kunshan (Jiangsu), une usine de pièces qui fournira Shanghai General Motor et Volkswagen.

 

A terme, cette usine montera des voitures (sous licence?) à essence et électriques.

[3] pétrole: l’Etat va poursuivre la fermeture de dizaines de petites raffineries, et licencier des firmes privées pour importer un total de 11Mt cette année. Le contrôle de ces imports se fera par le marché : il n’y a que deux acheteurs, Sinopec et Petrochina.

[4] bourse : la recette espérée des firmes chinoises en bourse mondiale, est de 24,5MM$ (40% de l’Asie Continentale). Les prix seront compétitifs (vu le ton morose du marché). En bourse intérieure, la Chine offrira aux porteurs un droit de plainte contre firmes fraudeuses en bourse. Droit limité: il faudra le feu vert de la CSRC, et les actions de syndicats de porteurs restent interdites.

 

 


A la loupe : Le Yen fait tousser le Yuan

La Chine a mal au Yen (la monnaie nippone) . Par deux fois, par deux instances différentes (le Ministre des affaires étrangères, la BPdC, 11-14 20/01), la Chine a appelé Tokyo a assumer une attitude responsable pour éviter la dépréciation des devises du reste de l’Asie. Qu’en est-il ?

Depuis septembre, le yen a baissé de 16%, atteignant 132Y/$. Pékin reproche au Soleil Levant de faire chuter sa monnaie sans l’avouer, « laissant jouer le marché en cas de baisse du yen, et achetant du dollar en cas de hausse » – la Banque Centrale nippone serait intervenue cinq fois en ce sens depuis l’automne. Le bénéfice étant double, relancer les exports et éradiquer la déflation – aux frais des voisins.

Les experts chinois remarquent que cette politique ne réglera pas les problèmes de fond de l’économie japonaise (mauvaises dettes, surcapacité), et pénalisera ses actifs en Chine. Ainsi, le n°1 des grandes surfaces Daiei, en quasi faillite, cède (gratuitement) trois supermarchés à Dalian et cherche acheteur pour 16, à Tianjin.

De l’avis d’analystes comme WestLB (Londres), pour l’instant, Pékin ne risque pas grand chose – sa compétitivité demeure intacte. La cote d’alarme de la dévaluation larvée du yen se situerait au-delà de 140Y/$. Par contre, Pékin avertit le Japon à l’avance contre un risque de nouvelle guerre commerciale, et se fait l’interprète de voisins comme Corée ou Malaisie, dont les produits sont plus proches, et le différentiel de compétitivité plus étroit : bonne opération diplomatique, qui ne coûte pas cher.


Pol : une seconde affaire Yuanhua?

· Le 17 janvier, le sommet de l’ASEM (association de 10 pays d’Asie et des 15 de l’Union Européenne) s’est tenu à Pékin, consacré à la coopé en matière de protection de l’environnement. Session de dialogue, sans résultat, mais qui fut présidée par Wen Jiabao, prochain 1er Ministre pressenti -qui se présente ainsi au monde, discrètement.

· Le procès d’une affaire de fraude est imminent à Shenzhen : pour 760 000t de pétrole raffiné, importé de 1996 à 1998, pour un chiffre d’affaires d’1MM$, au préjudice unique du fisc (325M$). 6 personnes arrêtées, pour l’instant. Fraude qui a eu lieu au même moment, suivant les mêmes techniques que celle de Yuanhua à Xiamen avec pour auteur Lai Changxing, réfugié à Vancouver, en attente d’un verdict de la justice canadienne face à une demande d’extradition.

· Apprentissage : 10000 électeurs de Dongshan, banlieue de Canton, ont élu leurs comités de quartiers le 11 jan. C’est une première dans une grande ville de Chine. Taux de participation : 80%. Expérience symbolique plus que politique: les comités de quartier n’ont aucun pouvoir, et les candidats sont des individus, pas des partis.

· La dernière trouvaille du Prsdt Chen Shui-bian à Taiwan, n’a pas plu à Pékin (ce n’est jamais le cas): faire imprimer sur les passeports «imprimé à Taiwan ». La justification de Chen étant que « les passeports taiwanais perdus à l’étranger, sont trop souvent retournés à la RPC ». Pékin a dénoncé un pas vers l’indépendance formelle


Argent : Jianlibao, la boisson nationale 

· Encore 3 mines illégales de houille ont explosé la semaine passée, causant un total de 50 morts. L’an dernier, le bilan a atteint 5395 décès -sans tenir compte des accidents tenus cachés. Ce chiffre, en fait traduit une amélioration: -22% pour les accidents de plus de 10 morts et 403 morts de moins qu’en 2000. Epargne en vie humaine, due à la fermeture de 237 000 usines non licenciées, et ateliers d’artificiers.

NB: en levant (17/01) des sanctions vieilles de 12 ans G.W. Bush a permis l’export, au profit des pompiers de Shanghai, d’un appareillage de désamorçage de bombe.

· Publié début du mois, le rapport de la NEPA sur l’évolution de la pollution en 2001 donne des résultats mitigés. Suivie dans 340 villes, la pollution aérienne aurait permis à 117 d’entre elles d’atteindre le niveau II (plutôt bon), à 114 au niveau III (moyen). L’air est meilleur au sud qu’au nord du pays. En pollution fluviale, Yangtzé, Songhua et rivière des Perles auraient vu leur qualité s’améliorer, et Fleuve Jaune et Liao, s’aggraver. Partiellement financé par des taxes aux usines polluantes, un nouveau plan ’01-’05 vient d’être annoncé, qui double l’effort financier de ’96 à 2000, avec un investissement de 84MM$.

NB : une autre agence officielle, le Comité des ressources aquatiques du Yangtzé donne un tout autre son de cloche. 23,4MMt d’effluents industriels et d’eaux usées ont fini dans le cours en ’01, 11% de plus qu’en 2000, l’eau est inutilisable pour tout usage sur presque tout le cours, et la qualité va continuer à baisser. La Banque mondiale de même, dès août dernier, recommandait à la Chine d’investir 2% du PIB jusqu’ en 2020, contre la seule pollution aérienne et aquatique – on en est à 0,8%.

· pour la reprise de Jianlibao (Guangdong), dernier major chinois des boissons non alcoolisées, on attendait Danone, déjà possesseur des eaux minérales Wahaha, ou le singapourien Tee Yi Jia -groupes disposant d’un savoir-faire mondialement reconnu dans le secteur. C’est une Cie d’investissement sans expérience dans le secteur qui sort vainqueur. Zhejiang ‘itic a payé (15/01) 41M$ pour la reprise. Selon China Daily, les étrangers auraient été découragés par le poids des dettes de Jianlibao, subies lors de la compétition effrénée avec Coke et Pepsi. Selon d’autres sources cependant, ZITIC aurait été sélectionnée «hors commerce», parmi les 12 repreneurs pressentis, afin de maintenir sous l’étendard national le dernier fleuron du secteur. En ’98, lors de l’engouement autour de l’équipe féminine de course de fond qui collectionnait les records du monde, Jianlibao avait ainsi payé plusieurs M$ à l’entraîneur Ma Junren pour la recette de sa boisson fortifiante secrète. Sans grand profit, apparemment.

· 18 MM$ de produits assurés depuis 1988 : le volume de l’assurance crédit export, en Chine, était si peu de chose, que seules deux monopoles d’Etat y touchaient -marginalement- : la PICC et l’EximBank. Les choses changent, avec l’apparition d’une Cie spécialisée, Sinosure, qui malgré son retard face à des géants comme Kompass ou Coface (UK), prétend accéder à un rang mondial. Sinosure voit en effet un fort marché potentiel : les exports chinois sont assurés à 2% (en valeur) et 8% (en firmes). De faible va-leur ajoutée, elles ont régressé en 2001 de 29%, tandis que les exports high tech prenaient le re-lais, à +23,6% (janvier-oct.) et 36,5MM$. Assurer tels produits, est un moyen d’augmenter leur volume en réduisant le risque du producteur. Sinosure voit 2 autres marchés: l’assurance-crédit aux firmes étrangères investissant en Chine sur des projets à risque (tel les complexes pétrochimiques, ou le gazoduc Ouest-Est), celle aux fir-mes chinoises se déployant à l’étranger (tel Hai’er ou Konka, en Europe ou aux USA), et dans les PME locales, en offrant, à leur emprunt bancaire, une garantie de bonne fin.

 


Politique : politique_3_2002

· Le 17 janvier, le sommet de l’ASEM (association de 10 pays d’Asie et des 15 de l’Union Européenne) s’est tenu à Pékin, consacré à la coopé en matière de protection de l’environnement. Session de dialogue, sans résultat, mais qui fut présidée par Wen Jiabao, prochain 1er Ministre pressenti -qui se présente ainsi au monde, discrètement.

· Le procès d’une affaire de fraude est imminent à Shenzhen : pour 760 000t de pétrole raffiné, importé de 1996 à 1998, pour un chiffre d’affaires d’1MM$, au préjudice unique du fisc (325M$). 6 personnes arrêtées, pour l’instant. Fraude qui a eu lieu au même moment, suivant les mêmes techniques que celle de Yuanhua à Xiamen avec pour auteur Lai Changxing, réfugié à Vancouver, en attente d’un verdict de la justice canadienne face à une demande d’extradition.

· Apprentissage : 10000 électeurs de Dongshan, banlieue de Canton, ont élu leurs comités de quartiers le 11 jan. C’est une première dans une grande ville de Chine. Taux de participation : 80%. Expérience symbolique plus que politique: les comités de quartier n’ont aucun pouvoir, et les candidats sont des individus, pas des partis.

· La dernière trouvaille du Prsdt Chen Shui-bian à Taiwan, n’a pas plu à Pékin (ce n’est jamais le cas): faire imprimer sur les passeports «imprimé à Taiwan ». La justification de Chen étant que « les passeports taiwanais perdus à l’étranger, sont trop souvent retournés à la RPC ». Pékin a dénoncé un pas vers l’indépendance formelle


A la loupe : Privatisation,petits princes et ChinaTélécom

On les appelle en Chine  gaoganzidi (fils de cadre supérieur) : les enfants de l’élite. Le hasard veut que surviennent en même temps en Chine deux processus de grande ampleur, le 1er remaniement politique depuis 12 ans (donc, la course aux postes), et (imposée par l’OMC), l’ouverture au monde de secteurs jusqu’alors monopoles nationaux.

Dans les 2 processus, les enfants de l’appareil sont présents, et leur influence dans l’économie se fait visible, assistant la privatisation des monopoles et choisissant les partenaires parmi les groupes mondiaux attendant à la porte. En matière d’énergie, c’est de Huaneng qu’on parle, 1er consortium national du secteur, au capital de centaines de centrales thermiques. Le 8 jan, selon le SCMP (HK), Li Xiaopeng, fils du Président de l’ANP, devient vice-Prsdt du groupe.

Autre secteur, la finance. D’ici 2006, assurances, banques et bourse vont s’ouvrir. Or , de même source, deux enfants de hauts cadres travaillent l’un chez Morgan Stanley, l’autre chez JP Morgan, maisons financières rivales en conseil de l’administration chinoise pour la restructuration des EE et leur entrée en bourse. Morgan Stanley a 33% de la CICC, seule banque d’investissement autorisée à organiser les premières entrées en bourse locale (parts « A »).

Dans les télécoms, Jiang Mianheng, le fils du Président Jiang Zemin, est à la tête de China Netcom, qu’il a fondée en 1999 et qui est devenue une des 4 entités de China Telecom, restructurée et éclatée. Netcom sera listée en bourse en 2002. James Murdoch, de Star TV, courtise Netcom (dont il est actionnaire) : la TV chinoise aussi, un jour, devra s’ouvrir…  Mianheng est aussi (cf VDLC n°02/VII) à la tête de Grace Microprocessors, JV de 1,6MM$, qui ouvre en 2002 à Shanghai: toutes ces firmes nouvelles, constituant peut-être les axes de redéveloppement de l’économie chinoise, dans la décennie à venir !

 


Joint-venture : Enron en enfer, en Chine

· Adobe, expert mondial du software de graphique, menace d’abandonner le marché chinois, voire asiatique, usé par des années de pertes fi-nancières dues au piratage. A travers toutes l’Asie, le piratage de logiciels cause à ses inventeurs des pertes estimées à 4MM$. C’est en Chine que la situation est la plus grave, avec plus de 90% d’usagers gratuits. Cela dit, cette annonce ressemble plus à un «coup de gueule» : piratage ou pas, le 1er marché du monde ne se quitte pas !

· Assicurazioni Generali (dans la botte des 20 plus grands mondiaux) est la première firme étrangère à obtenir la licence de la CIRC depuis l’entrée de la Chine à l’OMC – au terme de l’accord bilatéral négocié avec l’UE l’an passé. Accordée le 15, cette licence autorise l’ouverture d’une agence à Canton, entre Generali et la China Petroleum Finance Co.

· Après la rumeur de la vente d’un gisement off shore à la CNOOC (cf VdlC n°2/VII), Enron, le pétrolier ex-n°7 des fortunes mondiales, en quasi-faillite annonce son intention de se défaire de ses 51% de participation dans la centrale thermique Jialing au Sichuan, au capital de 110M$. Sichuan Power, le partenaire, recherche un investisseur étranger pour reprendre le flambeau. Petrochina pour sa part, a senti le vent du boulet: il négociait avec Enron, pour la construction d’un gazoduc à 300M$ au nord-ouest du pays.

 


Temps fort : Zhu Rongji à Delhi-mission de déminage

Premier 1er Ministre chinois en Inde depuis 1981 (13-18/01), Zhu Rongji avait pour mission avouée de déminer 20 ans de méfiance. La pente n’était pas évidente à remonter, après la guerre de 1962 perdue par l’Inde, les revendications territoriales mutuelles, et le sanctuaire accordé au Dalai Lama et ses 120 000 tibétains à Dharamsala. Mission taillée sur mesure pour Zhu, qui s’en est tiré avec brio, multipliant poignées de main et conférences entre Delhi, Bombay le poumon industriel et Bengalore, place forte de l’électronique.

L’enjeu était d’abord commercial, pour les deux pays en mal de relance. Zhu a misé sur les industries de l’information, décrivant l’Inde comme pays de logiciels, la Chine, de hardware, avec un marché en hausse de 30 à 50%/an: les 3MM$ d’échanges annuels actuels devraient tripler à court terme, après exploration des marchés réciproques, la Chine comptant importer «pour 1400MM$ d’ ici 2006». Comme base aux échanges futurs, les deux pays ont signé une série d’accords de coopé technologique et spatiale, et convenu, pour le 28 mars, l’ouverture d’un vol direct Pékin – Delhi – il n’existait pas !

Le but est bien sûr politique. Au-delà des grandes messes anti-terroristes avec le Prsdt A.B. Vajpayee,la Chine admet le besoin d’un réchauffement avec l’Inde pour épauler son plan de développement à l’Ouest sur lequel elle investit des MM$ sans résultats pour l’instant, faute de stabilité et de confiance de l’étranger dans la région. Un autre point qui dérange la Chine, est le retour diplomatique et militaire des USA de G.W. Bush en Asie Centrale et du Sud, servis par les attentats du 11sept. Dans 9 pays autour de l’Afghanistan, en villages de toile, 60.000 marines sont à présent déployés. Maniant un langage ferme et directif, Washington fait la politique régionale, avec Colin Powell à Islamabad le 16 janvier, à Delhi le 17… Si un conflit éclatait entre ces deux pays, l’influence Us grandirait encore: Pékin n’en est que trop consciente, ainsi que de l’urgence de préparer la paix entre eux, et de faire la sienne avec Delhi !

 


Petit Peuple : Comment Zhang déplaça la montagne

Au tribunal d’Urumqi (Xinjiang) entre banales affaires de chapardage de mouton ou de rivalités tribales, les greffiers avaient pris l’habitude de voir arriver mme Zhang, attaquer son fils pour  bu xiao zi sun (manque de respect envers les parents). Selon un rituel établi, le lendemain, la vieille femme revenait toujours, et retirait sa plainte. En déc.2001, une femme magistrat plus curieuse que les autres enquêta auprès des voisins. Elle découvrit que titulaire d’un F3 et d’une pension de 1000Y (belle somme, à Urumqi), mme Zhang n’était pas dans le besoin. Simplement, sans mari (décédé quelques années plus tôt), et ne supportant pas sa solitude, ni le départ de son fils unique à l’autre bout du pays (il habitait Zhuhai,Guangdong), elle avait imaginé l’innocent stratagème : obligé de se rendre à la convocation à Urumqi, l’homme, au passage, pourrait bien rendre visite à sa mère ! Mais à peine l’action engagée, le remords gonflait indomptable. Ne voulant pas le malheur de son héritier, elle détricotait alors sa trame judiciaire. La juge découvrit alors qu’au moins un autre vieux d’Urumqi, m. Qu portait plainte régulière contre ses filles, reparties à l’Est, vers la modernité et la vie facile. C’est l’histoire d’une génération de chi nois sacrifiés, transplantés au Xinjiang pour peupler la province rebelle. A présent, ils sont âgés, leurs enfants envolés. C’est aussi l’avatar d’une célèbre légende,  Yu gong yi shan, qui parle de vieillesse et de combat insensé, ingagnable mais digne, pour «déplacer la montagne» – faire revenir son fils à soi.