Le Vent de la Chine Numéro 8

du 4 au 10 mars 2002

Editorial : editorial_8_2002

Pour le gouvernement chinois, l’année du Cheval commence par le Yangtzé, aux flots fougueux et indomptés: 1,8MM$ d’investissements sont annoncés en 2002 pour le barrage des Trois Gorges, qui sera sous eau en oct. 612M$ iront aussi à l’équipement électrique-les 1ères turbines tourneront en 2003. Dès à présent, l’Etat s’inquiète de la question, primordiale pour l’avenir du barrage et de l’autre chantier géant, imminent, du canal Sud-Nord, Yangtzé Fleuve Jaune : la propreté de l’eau du fleuve, aujourd’hui inapte à tout usage sur certaines sections, en raison de la pollution.

Le Ministère des ressources aquatiques de promettre que les 48MM m3 du Yangtzé (6% du cours) qui seront acheminés vers Pékin, le Shandong et Tianjin, soient assainis avant d’être pompés dans le canal. A l’arrivée, l’eau sera retraitée pour devenir potable. Au moment de la mise en service des tronçons Est- et Centre du canal, les grandes villes du nord auront une capacité d’épuration de 8,5MMm3d’ici 2010. Le 3ème tronçon, celui de l’Ouest, viendra plus tard.

Contre la pollution, un fort travail de prévention sera mené d’ici 8 ans : des milliers d’usines seront fermées, parce que leur circuit de retraitement coûtera (bien) plus que leur produit brut. Le premier plan intégral d’occupation du fleuve vient d’être adopté après 2 ans de travaux conjoints entre Pékin et 16 provinces riveraines. Il divise le cours en quatre zones (protection, tampon, exploitation et réserve), avec plan d’équipements anti-crue, anti-pollution, d’étude de la faune et flore, et de monitoring de la qualité de l’eau. Des normes ont été fixées pour le dragage et les plafonds d’émission d’effluents. Pour éduquer et sensibiliser les masses au « cours d’eau patrimoine », les hydrologistes veulent faire voter une « journée nationale du Yangtzé »…

Alors que se prépare le 1er chantier du Canal Sud-Nord, des risques vertigineux planent (financiers, politiques, biologiques, techniques), à la mesure des chances qu’apporte ce projet – il s’agit de rien moins que de la 1ère tentative historique pour conquérir la maîtrise de l’eau, comme tout pays développé. En s’attaquant d’abord à la pollution, la Chine commence par le commencement – mais la partie n’est pas gagnée !

 


Editorial : Pour le barrage comme pour le canal, la croisade du Yantgzé propre!

Pour le gouvernement chinois, l’année du Cheval commence par le Yangtzé, aux flots fougueux et indomptés: 1,8MM$ d’investissements sont annoncés en 2002 pour le barrage des Trois Gorges, qui sera sous eau en oct. 612M$ iront aussi à l’équipement électrique-les 1ères turbines tourneront en 2003. Dès à présent, l’Etat s’inquiète de la question, primordiale pour l’avenir du barrage et de l’autre chantier géant, imminent, du canal Sud-Nord, Yangtzé Fleuve Jaune : la propreté de l’eau du fleuve, aujourd’hui inapte à tout usage sur certaines sections, en raison de la pollution.

Le Ministère des ressources aquatiques de promettre que les 48MM m3 du Yangtzé (6% du cours) qui seront acheminés vers Pékin, le Shandong et Tianjin, soient assainis avant d’être pompés dans le canal. A l’arrivée, l’eau sera retraitée pour devenir potable. Au moment de la mise en service des tronçons Est- et Centre du canal, les grandes villes du nord auront une capacité d’épuration de 8,5MMm3d’ici 2010. Le 3ème tronçon, celui de l’Ouest, viendra plus tard.

Contre la pollution, un fort travail de prévention sera mené d’ici 8 ans : des milliers d’usines seront fermées, parce que leur circuit de retraitement coûtera (bien) plus que leur produit brut. Le premier plan intégral d’occupation du fleuve vient d’être adopté après 2 ans de travaux conjoints entre Pékin et 16 provinces riveraines. Il divise le cours en quatre zones (protection, tampon, exploitation et réserve), avec plan d’équipements anti-crue, anti-pollution, d’étude de la faune et flore, et de monitoring de la qualité de l’eau. Des normes ont été fixées pour le dragage et les plafonds d’émission d’effluents. Pour éduquer et sensibiliser les masses au « cours d’eau patrimoine », les hydrologistes veulent faire voter une « journée nationale du Yangtzé »…

Alors que se prépare le 1er chantier du Canal Sud-Nord, des risques vertigineux planent (financiers, politiques, biologiques, techniques), à la mesure des chances qu’apporte ce projet – il s’agit de rien moins que de la 1ère tentative historique pour conquérir la maîtrise de l’eau, comme tout pays développé. En s’attaquant d’abord à la pollution, la Chine commence par le commencement – mais la partie n’est pas gagnée !

 


A la loupe : Le football pauvre migre

Liaoning Club, club de foot de division «A», a été sacré, en 2001, l’équipe la plus fair play, et compte en son sein le joueur de l’année, Li Jie. Et pourtant, ce n°3 de la province nordique, dont une autre équipe (Dalian) détient la coupe, vient de prendre une décision déchiran-te en quittant Fushun son port d’attache, pour Pékin. Il le fait pour la raison qui l’avait chassée de Shenyang en’96: le besoin. Entretenant sa propre équipe municipale, Shenyang n’avait pas les moyens de financer celle de la provin-ce. En 2001, le patron du LC annonçait des plans mirifiques pour entrer en bourse de Shanghai – construire à Fushun un complexe sportif et hôtelier de luxe, financer pub et ventes de gadgets aux fans nationaux – Fushun voulait devenir le Manchester United local…

En ’02, adieu veaux, vaches, stade, cendrée: le club s’en va, veuf du sponsoring de l’aciérie locale, et faute d’avoir réuni les 3,6M$/an nécessaires à son train de vie (il en faisait à peine 1/15ème). Le LC-Fushun s’appellera désormais «club du stade olympique». Il bénéficiera peut-être des recettes de la loterie du football,lancée en avril. Il escompte en tout cas 2,9M$ en recettes de pub au moins: Pékin, pour les souris du ballon rond, est un meilleur fromage que le Liaoning ruiné. Même si Pékin compte déjà deux équipes, le Guo’an et le Kuanli Bodao, dont les gradins sont plus souvent clairsemés que pleins – mais la Coupe du monde, qui s’approche, changera peut-être les choses!


Pol : l’université aux bottes de sept Li

· L’université chinoise avance à pas de géants, en fait d’enrôlements. La promotion 2002 comptera 2,75M jeunes, et a admis en son sein 60% des candidats. Pour voir l’effort accompli, il faut savoir qu’en 1999, la Chine enrôlait 1M et 30% des candidats. Le pays espère compter 16M de jeunes dans les amphis, d’ici 2005.

· Comme à la veille de tout changement d’équipe dirigeante, Pékin (en l’occurrence le Département de l’organisation du Comité Central) nomme à tour de bras des nouvelles directions provinciales, afin de permettre au pouvoir sortant de maintenir son influence par la base. Une autre raison étant la vague sans précédent de cas corruption qui déferle à travers le pays, contraignant les cadres épinglés à la démission. Déjà 14 provinces ont vu leur direction (Secrétaire du Parti, et Gouverneur) renouvelée en peu de mois. Mais les provinces tentent de saisir l’occa-sion de la session de l’ANP (discours d’ouverture de Zhu Rongji le 5 mars) pour vérifier que les candidats « parachutés » ont un passé sans taches, voire convaincre ces derniers de se plier à un genre de campagne a posteriori. C’est ce que vient de faire Xu Rongkai, nouveau gouverneur du Yunnan. Ce phénomène est nouveau, et témoigne des attentes nouvelles d’une société plus éduquée, vers plus de voix des régions dans la désignation de leurs cadres et la gestion de certaines affaires. Sans en avoir l’air, cette revendication larvée de la base, ne se limite pas à celle du pouvoir « au village » : à quelques mois de la désignation d’un nouveau gouvernement, les membres de l’Assemblée Nationale ambitionnent d’avoir voix au chapitre.


Argent : verre, aluminium – feu rouge tardif!

· La SETC vient de prendre une mesure de crise, en interdisant tout nouvel investissement dans deux produits de base. En verre plat, les bons profits de l’an 2000 (204M$) avaient attiré une hausse de débit, et une chute des bénéfices de 58%. D’ici 2003, avec les investissements encore autorisés, la capacité atteindra 13Mt, au moins 1Mt de plus que les besoins. Encore le pays doit-il importer près de 25M de m² de verre à haute qualité, pour l’automobile et les projets haut de gamme. Le même diagnostic vaut pour l’aluminium Aujourd’hui de 4Mt/an entre 119 fonderies, la capacité va passer à 7Mt d’ici 2005, soit 20% de trop. De nombreux projets surgissent, financés par des provinces ne voyant pas plus loin que le bout de leur autonomie industrielle. Leur technique est désuète, leur rendement énergétique bas, leur pollution haute, et leur marché au mieux aléatoire. Les prix vont donc baisser, d’ici 2003 (déjà -11,6% en 2001). La tendance alarmiste, dans l’alu comme dans le verre, est celle d’une liberté anarchique des industries et pouvoirs provinciaux, gonflant les dettes des banques et retardant pour des ans la réforme des firmes publiques.

· Cotés aux bourses de NY et de HK, mais découragés par la morosité sur le marché intérieur, les grands du tél mobile, Ch. Mobile et Unicom reportent leur entrée en bourse de Shanghai. Unicom annonçait une émission classique de parts « A » (pour acheteurs chinois) tandis que Mobile, pour se prémunir, envisageait une émission de «récépissés de dépôt» (Chinese Depositary Receipt, valeurs «étrangères» partiellement convertibles), non encore licites sur le marché chinois… Un simple chiffre vaut mieux qu’un commentaire : selon l’institut Huading, sur 4200 portefeuilles boursiers à travers 60 villes, depuis fin 2001, en six semaines, donc, ceux bénéficiaires sont 7.4% (leur groupe a fondu de 40%), 11% ne gagnent ni ne perdent (ils sont 33% en moins), et les perdants sont 81,5% – leur groupe a augmenté de plus de 10% – rien de quoi susciter l’enthousiasme!

· Zhu Rongji voyait dans la réforme de l’agriculture, avec ses coûts de production supérieurs de 20 à 30% aux cours mondiaux, son « souci le plus cher ». Elle est aujourd’hui considéré comme son échec le plus retentissant. L’entrée à l’OMC va frapper la Chine verte, sanctionnant sans pitié ses paramètres négatifs : main d’oeuvre et cadres pléthoriques, champs trop petits, abus d’engrais et de pesticides Autant dire que les campagnes (70% de la population) seront le sujet chaud de la session de l’ANP (05/03). Le Ministère de l’Agriculture promet déjà (27/02), sans préciser, des efforts de soutien aux industries rurales, à l’aquaculture, l’élevage, au renfort des petites vil-les, et de la formation continue. Le 27 aussi, le Conseil d’Etat annonce pour le 1er avril, de nouveaux encouragements aux investissements étrangers qui permettront entre autres l’achat majoritaire de grandes firmes d’Etat, sauf celles classées stratégiques, avec priorité à l’agro-alimentaire et aux régions excentrées.

 


Politique : politique_8_2002

· L’université chinoise avance à pas de géants, en fait d’enrôlements. La promotion 2002 comptera 2,75M jeunes, et a admis en son sein 60% des candidats. Pour voir l’effort accompli, il faut savoir qu’en 1999, la Chine enrôlait 1M et 30% des candidats. Le pays espère compter 16M de jeunes dans les amphis, d’ici 2005.

· Comme à la veille de tout changement d’équipe dirigeante, Pékin (en l’occurrence le Département de l’organisation du Comité Central) nomme à tour de bras des nouvelles directions provinciales, afin de permettre au pouvoir sortant de maintenir son influence par la base. Une autre raison étant la vague sans précédent de cas corruption qui déferle à travers le pays, contraignant les cadres épinglés à la démission. Déjà 14 provinces ont vu leur direction (Secrétaire du Parti, et Gouverneur) renouvelée en peu de mois. Mais les provinces tentent de saisir l’occa-sion de la session de l’ANP (discours d’ouverture de Zhu Rongji le 5 mars) pour vérifier que les candidats « parachutés » ont un passé sans taches, voire convaincre ces derniers de se plier à un genre de campagne a posteriori. C’est ce que vient de faire Xu Rongkai, nouveau gouverneur du Yunnan. Ce phénomène est nouveau, et témoigne des attentes nouvelles d’une société plus éduquée, vers plus de voix des régions dans la désignation de leurs cadres et la gestion de certaines affaires. Sans en avoir l’air, cette revendication larvée de la base, ne se limite pas à celle du pouvoir « au village » : à quelques mois de la désignation d’un nouveau gouvernement, les membres de l’Assemblée Nationale ambitionnent d’avoir voix au chapitre.


A la loupe : 2002 – Nokia sort ses griffes !

Nokia a intégré la perspective d’une reprise en Chine au 2d semestre, dans sa campagne 2002, caractérisée par un fort risque d’innovation. Comme tout le secteur, le géant finlandais, qui revendique un portable sur trois au monde, a con-nu des revers en 2001. Sa stratégie pour redresser la tête, consiste à sortir en Chine 12 modèles neufs d’ici l’été (contre trois en 2001), dont la moitié hauts de gamme. L’un inclura un appareil photo digital, un autre des jeux… L’objectif est dit: regarnir sa caisse, là où les autres dégraissent leurs marges. Il faut reprendre l’avantage sur Motorola, mais aussi sur Haier, Konka, TCL, nouveaux venus épaulés par le MII, qui tentent d’ébranler les deux géants en réorganisant la production en structure horizontale – occupant en «free lance» un segment de la chaîne (design, programmation, cellule…), pour le marché mondial.

L’avancée technique chez Nokia cette année est indéniable,avec la sortie de la carte radio multi-mode D211, qui reste connectée en permanence sur le net par plusieurs vecteurs dont GSM, LAN, GPRS (que China Mobile compte lancer au 2d semestre) -mais non CDMA.

Une autre raison pour cette volonté de montée en puissance de Nokia en Chine, est que la nouvelle concurrence chinoise devient dangereuse, en visant le créneau bas de gamme et la clientèle de province et de petites villes, au moyen de réseaux marketing décentralisés. D’autre part se profile à l’horizon, avec l’OMC sous 2 à 3 ans, l’entrée en lice des marques coréennes et nipponnes : Nokia veut reprendre le terrain perdu, et pour ce faire, veut faire l’économie d’un réseau de distribution pour confier ses ventes locales directement aux chaînes de grandes surfaces. Histoire de ne pas répéter, en Chine, l’erreur des producteurs US de PC, qui ne jurèrent que par les grandes villes et les gros clients – pour se réveiller marginalisés, beaucoup trop tard!


Joint-venture : Hainan Airlines : du rachat dans l’air

· n°2 mondial de l’édition et de la diffusion,Bertelsmann poursuit sa pénétration sur le marché chinois -encore frileux, pour cause idéologique et nationale. Quelques mois après l’annonce d’un projet de deux magasines, d’une imprimerie et une manufacture de CD à Shanghai, l’allemand poursuit par l’alliance avec Rongshu, premier libraire chinois en ligne. Démenties par les états-majors des deux bords, des rumeurs d’acquisition pure et simple du dot.com chinois en crise, n’en circulent pas moins parmi les experts.

· Hainan Airlines, JV dont le partenaire US est  le financier G. Soros, vient de s’offrir, pour 4,9M$, 49% d’Air Cambodia, avatar rené des cendres de la Cie nationale. Les autres partenaires étant Phnom Penh et CTG, groupe local. Air Cambodia reprendra l’air grâce à 2 Boeing 737-400, l’équipage et la maintenance de Hainan-Air. Un marché chinois «touristique» se profile : 400000 chinois ont visité le pays en 2001.

· Beijing Jeep, la célèbre 4X4 de l’expat, s’embourbe. Les 80.000 ventes de sa Cherokee en 1995, année de gloire, ne sont plus qu’un souvenir. L’an passé, la JV, conclue en 1984 par Chrysler (42%) avec Beijing Auto (Mairie de Pékin), a encore vu ses ventes reculer de 25% entre jan et août. Sa part du marché pèse une plume : 0,64%. Le malheur de Cheerokee, vient du non-respect par Beijing Auto d’un accord en 2000, de recapitalisation de 226M$, qui auraient permis de passer à d’autres modèles. A défaut, Beijing Jeep a tenté de redorer son modèle, relooké en Grand Cherokee

Mais à 62.000$, il ne s’est trouvé, depuis octobre, que 500 candidats pour y croire: son prix était trop bas, sur un marché fortuné où compte lourdement le thème de la face ! Beijing Jeep pâtit aussi de n’avoir pas de licence de classe VI, «tourisme», celle qui marche. Mais BJ, tel le chat de la légende, pourrait avoir une autre vie dans son havresac. Beijing Auto négocie avec Hyundai pour une nouvelle JV de 100.000 voitures, moyennant un «ticket d"entrée» de 250M$ pour le Coréen. En quoi tout ceci concerne t’il Daimler Chrysler ? C’est que le le groupe germano-US, est aussi actionnaire à 10% de Hyundai – son nouveau "fer au chaud" en Chine!

 


Temps fort : Hong Kong dans l’oeil du typhon

HK ces derniers temps, voit davantage de noi-res nouvelles que des bonnes. Denise Yue, la Secrétaire au Trésor, avertit qu’au rythme du déficit actuel, ses réserves de 46MM$ seront évanouies en 7 ans, et que la dette atteindra, en 20 ans, 333MM. Le déficit sera, pour ’02, de 8,5MM$, puis de 5,13MM$/an jusqu’en 2005 : il faudra taxer plus, dépenser moins. Ceci, alors que le chômage a monté en 3 mois (nov-jan) de 0,6% à 6,7%. Le sous-emploi qui passe de 104.000 à 112.000 personnes. Les prix chutent: l’avion Pékin – Shenzhen, porte de HK, ne coûte plus que 92$- aller -on ne vole plus!

Standard Chartered, fleuron de la banque du rocher, admet que la crise publique est celle de l’économie entière : en 2001, elle voit son profit monter de 1% seulement, alors que ses mauvaises dettes doublent à 256M$ : expression des faillites qui atteignent 13.000, 30 fois plus que dix ans avant. Les ardoises ont pesé pour 47% dans les dépenses du groupe… Du coup,  Standard Chartered repousse, comme d’autres conglomérats dans la RAS et en Chine, son passage en bourse, et 43% des firmes Hongkongaises s’apprêtent à licencier sous 12 mois!

Dans la tourmente, HK poursuit sa politique de chantiers, pour 77MM$ en 9 ans, dans 1600 projets de métro, télécom, finance, commerce, culture, sports, la ligne ferrée vers Shenzhen, voire le fameux pont-autoroute vers Macao, serpent de mer spasmodique. Le problème de fond : les métiers historiques de HK (le rôle de « hub ») sont à la portée de la Chine à présent – HK doit se réinventer ou péricliter.

NB : la Chine vit la même crise, avec moins de transparence, mais plus d’angoisse : la presse continentale vient d’admettre l’assassinat, en 2000, de 3 patrons de groupes industriels dans le Hubei, par des employés licenciés ou leurs enfants. La Chine compte supposément 3,6% de chômeurs ou 6,81M – en réalité des dizaines de M, occultés pour contenir le climat social!


Petit Peuple : le mari est en prison

·  nuren ding ban biantian : la femme chinoise occupe la moitié du ciel, mais de retour au domicile, dans 30% des foyers, elle prend des coups, selon l’accusation de la Fédération des femmes. Au village de Xingyang (Henan), en 1982, Yan Mei, jeune mariée, avait laissé un visiteur entrer dans la maison en l’absence du mari : au retour, celui-ci, de rage, la mutila au moyen de fil et d’aiguille à repriser, puis lui infligea une ceinture de chasteté… à vie. Ce n’est que le 17 janvier 2002, suite à un ultime passage à tabac, qu’elle prit un avocat et porta plainte -il est en prison. Mais cette violence cachée est loin de se limiter aux milieux sans éducation: sur 100 femmes battues en2000, selon un centre d’aide téléphonique,35 ont derrière elles au moins le lycée – et 2/3 des maris sont universitaires -tel ce mari titulaire d’ une maîtrise, qui avait décidé de frapper sa femme (également maître), chaque fois qu’elle prononcerait un mot inutile. Une première raison à cette vague contemporaine de coups et blessures au foyer, se retrouve ailleurs au monde : face à une femme toujours plus éduquée et indépendante (70% des chinoises battues gagnent leur vie), des hommes appliquent, comme dernier rempart de leurs privilèges menacés, leur loi musclée. L’autre raison est plus locale et culturelle : jusqu’à présent, l’école chinoise s’est avérée moins performante que l’occidentale, dans la formation au dialogue.