Le Vent de la Chine Numéro 8 (2025)

Comme chaque printemps, voici venu le temps de la session des « Deux Assemblées » (两会), législative et consultative, rassemblant 3 000 édiles sous les ors du Grand Palais du Peuple à Pékin. Durant cette grand-messe prévue pour durer une semaine (4 au 11 mars) au lieu d’une dizaine de jours avant le Covid-19, l’Etat dresse traditionnellement le bilan de l’année écoulée et présente ses priorités pour l’année en cours.
Le Président chinois, Xi Jinping, a probablement abordé ce rendez-vous avec plus de sérénité que lors des éditions passées. En effet, l’économie reprend enfin quelques couleurs, la Chine a réalisé des percées en matière d’intelligence artificielle (point d’orgue du programme « Made in China 2025 ») tandis qu’un récent sommet en forme de réconciliation avec les grands patrons des entreprises privées, a provoqué une remontada de 4 000 milliards de $ des bourses chinoises et hongkongaise, auparavant moroses.
L’autre motif de réjouissance pour Pékin est que le Président américain paraît davantage occupé à saborder ses relations avec ses alliés – européens ou asiatiques – qu’à mettre la pression sur la Chine, du moins pour l’instant… De fait, cet optimisme a été terni juste avant l’ouverture des « Lianghui » par un décret signé par Donald Trump imposant 10 % de droits de douane supplémentaires sur tous les produits chinois arrivant aux Etats-Unis, en plus des 10 % déjà infligés début février.
Même si c’est toujours moins que les 25 % imposés sur l’ensemble des produits canadiens et mexicains, Pékin semble convaincu que Trump ne va pas s’arrêter là. De quoi amorcer un changement de cap dans la politique économique chinoise ? Dans son discours d’ouverture le 4 mars, le Premier ministre, Li Qiang, a affirmé que la priorité absolue du gouvernement en 2025 est de « stimuler vigoureusement la consommation », avec l’objectif d’atteindre « environ 5 % » de croissance du PIB – le même que les deux années précédentes.
Cet accent mis sur la demande intérieure est une nouveauté, alors que le modèle chinois était jusqu’à présent davantage axé sur les investissements et les exportations – donc sur la demande extérieure. Or, cette dernière pourrait bien s’effondrer si la guerre commerciale avec les États-Unis s’aggravait et les tensions commerciales avec l’Union Européenne persistaient. Pékin a beau démentir tout lien avec le climat géopolitique actuel et clamer que la Chine réalise désormais la moitié de ses échanges commerciaux avec les pays de l’initiative Belt & Road (BRI), cette perspective a de quoi inquiéter Zhongnanhai.
Ce changement de ligne était déjà perceptible avant l’ouverture des « Lianghui », lorsque le journal du Parti, Qiushi, a publié des remarques formulées par Xi Jinping durant la conférence centrale sur le travail économique (CEWC) qui s’est tenue en décembre dernier. « L’expansion de la demande intérieure n’est pas seulement une question de stabilité économique, mais aussi de sécurité économique », aurait ainsi déclaré le Secrétaire général du Parti. C’était la première fois que Xi présentait publiquement une faible demande comme un problème de sécurité. Or, on sait que le dirigeant chinois n’est pas le genre d’homme à prendre ce type de problème à la légère…
Cet impératif a d’ailleurs été repris par Li Qiang dans son discours : « la demande intérieure doit devenir la force motrice et le point d’ancrage de la croissance économique », a-t-il déclaré. En d’autres termes, la demande et la consommation doivent stimuler la croissance, pas la ralentir. Et il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. A titre de comparaison, la consommation représente 40% du PIB chinois, contre 50 et 70% à dans les pays développés.
Pour autant, les mesures dévoilées jusqu’à présent pour accompagner ce tournant majeur sont loin d’être à la hauteur du défi. La plus concrète d’entre elles consiste à allouer 300 milliards de yuans supplémentaires pour soutenir le programme de subventions pour l’achat de nouvelles voitures, smartphones, appareils électroménagers etc… Cependant, les économistes rappellent que ce genre de programme ne peut soutenir la consommation durablement, ne créant qu’un boost éphémère des ventes.
Le véritable test est de savoir si ces mesures incitatives seront associées à des efforts plus larges de la part de Pékin, comme assouplir le carcan réglementaire et politique qui pèse sur le secteur privé ou renforcer les prestations sociales pour les groupes à faible revenu. Certes, le gouvernement a fait un pas dans la bonne direction en adoptant lors de cette session parlementaire, le premier texte de loi visant à protéger les intérêts des entreprises privées. Néanmoins, tant que les ménages et les entrepreneurs ne se sentiront pas plus en confiance quant à leur avenir financier et la valeur de leur patrimoine immobilier, ils continueront d’épargner au lieu de dépenser ou d’investir…

Dans sa conférence de presse donnée le 7 mars à l’occasion des « Deux Assemblées », le chef de la diplomatie chinoise et ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a affirmé que Pékin allait « répondre résolument » à la pression américaine sur les tarifs douaniers. Positionnant la Chine comme une garante rationnelle de la gouvernance globale, Wang Yi déclarait que « les grandes puissances […] ne devraient pas être motivées par le profit, et elles ne devraient pas intimider les faibles » dans une double allusion transparente à ce qu’un article récent de The Atlantic nommait « l’essor de l’Américain brutal ».
Dans cet article du 5 mars, Anne Applebaum décrit l’érosion sans précédent du soft power américain, héritage des plages de la Normandie et de la victoire contre le nazisme : « Les illusions que les Européens ont pu avoir sur les Américains, les images qui ont subsisté dans les vieux films américains, ceux où les bons gagnent, les méchants perdent et l’honneur triomphe de la trahison, sont en train de s’effondrer. Les souvenirs affectueux qui subsistent des soldats américains souriants qui ont défilé dans les villes européennes en 1945, des discours prononcés par John F. Kennedy et Ronald Reagan au mur de Berlin, ou des foules qui ont accueilli Barack Obama, s’estompent aussi rapidement ». C’est l’image de l’Amérique libre, prenant le parti des faibles contre les forts, des dominés contre les despotes qui s’effondre ; c’est l’Amérique elle-même qui devient le vilain de l’Histoire ; c’est Trump, Musk et Vance qui montrent « comment se comportent les méchants ».
Déjà, dans un article de début janvier dans le Financial Times, Gideon Rachman prévenait : « Trump risque de transformer les États-Unis en un État voyou ». En annonçant de façon juste, suite aux déclarations du 47e président des Etats-Unis sur le Groenland, le Panama et le Canada : « l’expansionnisme territorial et les menaces envers les voisins et les alliés devraient déclencher des sonnettes d’alarme dans le monde entier ». Deux mois après, après avoir voté aux côtés de la Corée du Nord à l’ONU une résolution se refusant à condamner l’invasion russe en Ukraine après trois ans de guerre et de victimes civiles, c’est désormais chose faite.
Certains diront que la transformation des Etats-Unis en « Etat voyou » sous la houlette de Trump n’est pas chose nouvelle et que c’était déjà le cas lors de la guerre du Vietnam ou l’invasion de l’Irak. Toutefois, dans les deux cas, on pouvait se dire que la fin justifiait les moyens : la théorie du domino poussait les Américains à s’embourber au Vietnam de peur que la « contagion communiste » s’étende au monde entier dans le contexte de la Guerre froide contre l’autoritarisme soviétique ; la lutte contre le terrorisme après le 11 septembre servait à expliquer une guerre éclair contre le régime de Saddam Hussein, justifiée par les mensonges de l’administration Bush à l’ONU sur les armes de destruction massive. Malgré les entorses au droit international et à la vérité, les intérêts américains pouvaient encore prétendre s’aligner sur ceux du « monde libre ».
Ce n’est plus le cas dans cet alignement américain sur le régime d’un dirigeant condamné pour crimes de guerre (Vladimir Poutine) qui ne sert ni les intérêts du monde ni même ceux du pays, mais d’abord ceux d’une clique d’oligarques américains.
Les partisans de la méthode Trump veulent croire qu’il y a une cause plus grande derrière la brutalité des moyens : au niveau interne, maîtriser un déficit abyssal ; au niveau externe, se concentrer sur la lutte avec la Chine.
Pour ce qui est du second point, on voit mal encore comment le soutien au principal allié militaire et économique chinois, à savoir la Russie, renforcera les Etats-Unis dans leur lutte pour le Pacifique. En vérité, l’abandon de l’Ukraine n’est pas simplement une capitulation militaire face à la Russie de Poutine, c’est aussi une capitulation idéologique face à la Chine de Xi Jinping.
En effet, « l’Amérique brutale » offre sur un plateau à Pékin le statut d’observateur neutre et impartial se permettant de donner des leçons de modération et de bonne conduite à Washington, en engrangeant ainsi des bénéfices diplomatiques dans ses relations avec l’Europe et le « Sud Global ».
D’un côté, la déclaration de Wang Yi selon laquelle « la Chine a toujours confiance en l’Europe et pense que l’Europe peut toujours être le partenaire de confiance de la Chine » montre que Pékin souhaite exploiter le fossé transatlantique grandissant pour renforcer ses liens avec les pays européens qui ont été tendus par l’Ukraine et les différents commerciaux.
De l’autre, le discours de Wang Yi sur le renforcement de la gouvernance mondiale est aussi une manière de positionner la Chine comme protectrice de l’ordre face à l’ogre américain décomplexé : « Si chaque pays met l’accent sur ses propres priorités nationales et croit en la force et le statut, le monde régressera vers la loi de la jungle, les petits et les faibles pays en porteront le poids ». Lorsque les pays du Sud voient les États-Unis se replier sur eux-mêmes, ils craignent un vide stratégique que la Chine entend justement combler. Cela vaut aussi pour les alliés asiatiques qui s’aperçoivent clairement qu’ils ne peuvent plus compter entièrement sur les États-Unis : Trump ayant même dénoncé l’alliance de défense mutuelle de 80 ans avec le Japon.
Pendant ce temps, les affaires courantes continuent pour la Chine qui peut exhorter le monde à la prudence et à la retenue tout en multipliant les actions belliqueuses. Ainsi, après que la marine chinoise a mené deux exercices militaires à tir réel dans les eaux proches de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, l’ambassadeur de Chine à Canberra a déclaré que son pays n’avait aucune raison de s’excuser pour les exercices militaires menés dans les eaux internationales, alors même que ceux-ci ont forcé au moins 49 vols commerciaux à changer de trajectoire et que les responsables de la défense australiens ont confirmé n’avoir reçu aucun préavis concernant les exercices chinois de tir réel dans la mer de Tasmanie – l’amiral Johnston qualifiant le comportement de la marine chinoise d’« irresponsable » et de « perturbateur ».
« Irresponsable » et « perturbateur » : c’est ce que la Chine reproche d’être à l’Amérique de Trump en se prévalant aux yeux du monde d’une gouvernance responsable et pacifique tout en faisant montre du contraire dans le Pacifique, au milieu d’alliés déboussolés.

Son absence de la vie publique alimentait les rumeurs depuis deux mois. Jin Zhuanglong, ministre de l’Industrie et des Technologies de l’Information (MIIT), a officiellement été remplacé le 7 mars par Li Lecheng, jusqu’à présent gouverneur du Liaoning.
Entré en fonction en juillet 2022 suite au limogeage de son prédécesseur, Jin est le 4ème ministre à perdre sa place en deux ans, après Qin Gang, l’ex-ministre des Affaires étrangères, Li Shangfu, l’ancien ministre de la Défense, et Tang Renjian, l’ex-ministre de l’Agriculture. Seul Qin Gang pourrait échapper à la prison, n’écopant vraisemblablement que d’une rétrogradation.
Le point commun entre ces quatre hommes ? Tous ont été promus par Xi Jinping ou, du moins, ont obtenu son aval avant de prendre leurs fonctions, ce qui laisse supposer que leurs antécédents politiques, leurs relations interpersonnelles et surtout leur loyauté envers Xi ont été examinés au préalable. Alors pourquoi les limoger à peine nommés ?
Même s’il est plus que probable que Pékin, fidèle à son culte du secret, ne révèle jamais les raisons qui ont entraîné la chute des quatre ministres, les motifs présumés sont bien distincts : affaire extra-maritale aux Etats-Unis pour l’un, corruption et luttes intra-Parti pour l’autre…
Dans le cas de Jin Zhuanglong, ses années passées dans des corporations étatiques associées à l’armée chinoise semblent le rattraper. En effet, ces dernières sont dans le viseur de l’appareil disciplinaire depuis fin 2023, suite à la découverte de failles embarrassantes dans le dispositif balistique de l’APL. Pour Xi, il ne s’agit ni plus ni moins de s’assurer que l’APL dispose d’un équipement fonctionnel, indispensable à la « préparation au combat ».
Membre de la “clique de l’aérospatiale” au même titre que Ma Xingrui, secrétaire du Parti au Xinjiang, et Yuan Jiajun, son homologue du Zhejiang, Jin Zhuanglong a passé cinq ans en tant que vice-directeur du Bureau central de l’intégration militaro-civile. Il est toutefois mieux connu du grand public pour avoir chapeauté le développement du C919, le premier moyen-courrier chinois, lorsqu’il était président de la COMAC.
A la tête du MIIT, Jin était chargé d’un large éventail de dossiers : de la montée en gamme de la Chine dans le domaine des semi-conducteurs aux problèmes de surcapacités dans le secteur des véhicules électriques. Il était également régulièrement en contact avec les grands patrons des firmes étrangères : en novembre dernier, il cherchait encore à convaincre Tim Cook, le PDG d’Apple, d’investir davantage dans la R&D en Chine…
Un autre limogeage notable intervenu fin février, est celui de Jiang Chaoliang, secrétaire du Parti du Hubei lorsque Wuhan est devenu l’épicentre de l’épidémie de Covid-19 début 2020. Vivement critiqué par le public pour avoir tardé à réagir face au virus, Jiang a été démis de ses fonctions en février 2020 et remplacé dans la foulée par Ying Yong, alors maire de Shanghai. En août 2021, Jiang fut nommé vice-directeur à la tête d’un comité de l’ANP – un poste habituellement réservé aux pré-retraités où il aurait pu finir sa carrière tranquillement…
Pékin en a décidé autrement. Mais pourquoi avoir attendu cinq ans avant de le placer sous enquête ? Le moulin à rumeurs tourne à plein régime. La première est que Jiang se serait ouvertement défaussé sur le gouvernement central, affirmant avoir suivi à la lettre les instructions venues d’en haut (c’est-à-dire de Xi Jinping en personne) durant la crise sanitaire. La seconde est que Jiang prévoyait de fuir en Thaïlande, emportant avec lui des informations confidentielles sur les débuts de la pandémie de Covid-19… Enfin, la dernière voudrait que l’arrestation de Jiang soit un avertissement envoyé par Xi Jinping à son protecteur, Wang Qishan, l’ex-président de la RPC, que l’on dit vexé d’avoir été remercié en 2023 après dix ans de bons et loyaux services à purger les ennemis de Xi…
Ces limogeages en série soulèvent une question cruciale : pourquoi le dirigeant chinois s’attaque-t-il à présent à ceux qui étaient encore hier ses alliés ? Wu Guoguang, membre du Asia Society Policy Institute’s Center, apporte plusieurs éléments de réponse.
Tout d’abord, le chercheur note que, comme sous Staline voire sous Mao, ces limogeages ont eu lieu après une série d’erreurs de gouvernance, de la violente politique « zéro Covid » à la campagne de répression du secteur privé qui a freiné l’économie chinoise, fait grimper le taux de chômage et affecté négativement le pouvoir d’achat de centaines de millions de personnes.
Face à ces calamités, le leader peut – à juste titre – craindre que des cadres, même de son entourage, expriment leur mécontentement. Les purges incessantes lui permettent donc de remédier à cette vulnérabilité en créant un climat de peur qui réduit au silence toute contestation ou critique éventuelle.
Mais cette atmosphère décourage également les cadres de prendre toute initiative, ce qui dégrade encore la qualité des décisions politiques et augmente la probabilité de nouvelles erreurs et crises, et donc la probabilité de nouvelles purges, notamment dans les domaines de la sécurité, de l’armée et de la police, parce qu’ils sont les instruments de coercition de l’État et que le leader a besoin d’un contrôle absolu sur ces secteurs s’il veut conserver son pouvoir.
Derrière le cercle vicieux des dérapages et des purges politiques, se cacherait l’insécurité incurable d’un leader qui a fait de tous les autres dans son système, allié ou non, son ennemi potentiel, ce qui rend probable que l’animosité et le ressentiment prolifèrent parmi les élites, analyse Wu Guoguang… Pour le moment, rien de tout cela ne représente une menace immédiate pour Xi ou son régime, mais à plus long terme, cela rend leur vulnérabilité certaine.

- 战狼, zhànláng : loup guerrier (en référence à une diplomatie chinoise combative, nationaliste et assertive, adoptée par certains diplomates)
- 称号, chēnghào (HSK 5) : surnom, titre
- 两会, Liǎnghuì : les « Deux Sessions » (réunions parlementaires annuelles en Chine)
- 形势, xíngshì (HSK 4) : situation
- 外交政策, wàijiāo zhèngcè : politique étrangère
- 指责, zhǐzé (HSK 5) : accuser, critiquer
- 偏袒, piāntǎn : favoriser, prendre parti pour
- 呼吁, hūyù (HSK 7) : appeler à, exhorter
- 反思, fǎnsī : repenser, reconsidérer
- 强硬, qiángyìng (HSK 7) : inflexible, dure
前中国驻法大使、有“外交战狼”称号的卢沙野在两会期间对国际形势和中国的外交政策发表了意见。他指责美国“偏袒”俄罗斯,并呼吁欧洲“反思”对华的强硬路线。
Qián zhōngguó zhù fǎ dàshǐ, yǒu “wàijiāo zhàn láng” chēnghào de lú shā yě zài liǎnghuì qíjiān duì guójì xíngshìhé zhōngguó de wàijiāo zhèngcè fābiǎole yìjiàn. Tā zhǐzé měiguó “piāntǎn” èluósī, bìng hūyù ōuzhōu “fǎnsī” duìhuá de qiángyìng lùxiàn.
L’ancien ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, surnommé le « loup guerrier de la diplomatie », a exprimé son opinion sur la situation internationale et la politique étrangère chinoise lors des Deux Sessions. Il a accusé les États-Unis de « favoriser » la Russie et a appelé l’Europe à « reconsidérer » sa ligne dure envers la Chine.
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- 加征, jiāzhēng : imposer (des taxes, tarifs) supplémentaires
- 关税, guānshuì (HSK 7) : droits de douane, tarifs douaniers
- 举措, jǔcuò (HSK 7) : mesure, initiative
- 回击, huíjī : riposter, contre-attaquer
- 推文, tuīwén : tweeter
- 执意, zhíyì (HSK 7) : insister, s’obstiner
- 贸易战, màoyì zhàn : guerre commerciale
- 奉陪, fèngpéi : accompagner
- 到底, dàodǐ (HSK 3) : aller jusqu’au bout
中国驻美国大使馆对美国总统特朗普再次加征关税的举措做出了回击。中国大使馆在一篇推文中表示:“美方如果执意打关税战、贸易战或者别的什么战,中方将奉陪到底。
Zhōngguó zhù měiguó dàshǐ guǎn duì měiguó zǒngtǒng tè lǎng pǔ zàicì jiā zhēng guānshuì de jǔcuò zuò chūle huíjí. Zhōngguó dàshǐ guǎn zài yī piān tuī wénzhōng biǎoshì:“Měifāng rúguǒ zhíyì dǎ guānshuì zhàn, màoyì zhàn huòzhě bié de shénme zhàn, zhōngfāng jiāng fèngpéi dàodǐ.
L’ambassade de Chine aux États-Unis a réagi à la décision du président américain Trump d’imposer de nouveaux droits de douane. Dans un tweet, l’ambassade de Chine a déclaré : « Si la partie américaine insiste pour mener une guerre tarifaire, une guerre commerciale ou toute autre forme de guerre, la Chine se battra jusqu’au bout. »
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- 对外, duìwài (HSK 6) : externe, international
- 援助, yuánzhù (HSK 6) : aide, assistance, soutien
- 金额, jīn’é (HSK 6) : montant, somme
- 远超, yuǎn chāo : dépasser largement
- 发展中国家, fāzhǎnzhōng guójiā : pays en développement
- 支持, zhīchí (HSK 3) : soutenir, financer
- 人权, rénquán (HSK 6) : droits de l’homme
- 威权, wēiquán : autoritaire
- 治理, zhìlǐ (HSK 5) : gouverner
- 战略, zhànlüè (HSK 6) : stratégique
过去几十年来,美国一直是世界上最大的对外援助国,援助金额远超其他国家。但当美国不再支持发展中国家的教育、卫生服务和人权时,这确实给了中国一个推进其威权治理方式的战略机会。
Guòqù jǐ shí niánlái, měiguó yīzhí shì shìjiè shàng zuìdà de duìwài yuánzhù guó, yuánzhù jīn’é yuǎn chāo qítāguójiā. Dàn dāng měiguó bù zài zhīchí fāzhǎn zhōngguójiā de jiàoyù, wèishēng fúwù hé rénquán shí, zhè quèshígěile zhōng guó yīgè tuījìn qí wēiquán zhìlǐ fāngshì de zhànlüè jīhuì.
Au cours des dernières décennies, les États-Unis ont été le plus grand pays donateur d’aide internationale au monde, avec des montants bien supérieurs à ceux des autres nations. Mais, lorsque les États-Unis cessent de soutenir l’éducation, les services de santé et les droits de l’homme dans les pays en développement, cela offre effectivement à la Chine une opportunité stratégique pour promouvoir son modèle de gouvernance autoritaire.

Les yeux gonflés et le visage tuméfié après un match de MMA d’anthologie la veille à Macao, Shi Ming s’installe dans l’avion qui la ramène chez elle, dans la province du Yunnan. Les yeux rivés au hublot, épuisée, elle prend enfin le temps d’intégrer toutes les émotions qui l’assaillent depuis sa victoire inattendue. Les prévisions la donnaient perdante face à une adversaire plus titrée et puis il y a eu ce coup de pied fulgurant au troisième round de la finale du tournoi Road to UFC, un coup de pied à la tête qui a envoyé Xiaocan Feng au tapis, K.O.. Elle sera évacuée en civière et transportée à l’hôpital. Un coup de pied tout de suite qualifié d’un des meilleurs de l’année par les amateurs de cette discipline, un type de sport de combat interdit dans certains pays en raison de sa dangerosité.
Si Shi Ming est heureuse – elle a obtenu un contrat avec l’UFC (la plus importante ligue mondiale de MMA) et un bonus de 50 000 $ pour la « Performance de la Nuit » – elle se sent inquiète. L’état de santé de son adversaire la préoccupe bien sûr : est-elle sortie de l’hôpital ? A-t-elle des séquelles ? Mais une autre crainte lui pince l’estomac : va-t-elle devoir mêler ces deux « moi » qu’elle a réussi pendant si longtemps à maintenir séparés ?
La semaine, elle est médecin d’un hôpital municipal de médecine traditionnelle chinoise de sa ville natale de Kunming. Blouse blanche, cheveux sagement attachés, les grands verres ronds de ses lunettes cachent aux patients et aux collègues ses yeux boursouflés, sa passion pour les arts martiaux, sa double vie de lutteuse de MMA.
Petite fille déjà, Shi Ming préférait les cheveux courts aux nattes, le basketball, le football ou la course à la danse ou à la gymnastique de ses copines de classe. Pleine d’énergie, elle a découvert les arts martiaux par les dessins animés et les mangas, un monde qui la fascine. Mais sa famille nourrit d’autres ambitions pour elle. Elle sera avocate ou médecin, comme son grand-père. Et d’ailleurs, l’aïeul la pousse, ayant pu observer par lui-même dans la clinique qu’il a fondée, combien sa petite-fille le seconde efficacement dans la préparation des herbes médicinales et le bandage des plaies, gardant son calme sous la pression, insensible à la vue du sang. Shi Ming est donc devenue médecin, imposant à sa nature dynamique de longues heures d’études assise à un bureau. Les premières années d’internat sont rudes et pour évacuer la pression, elle s’inscrit dans un club d’arts martiaux, y passe ses soirées de libre, retrouve sa passion d’enfant. Que faire ?
Compartimenter, devenir deux en une. La journée, elle endosse sa blouse blanche, le soir un short et une brassière rouge assortis à ses gants de MMA. Elle soigne le jour et réfléchit aux meilleurs enchaînements pour mettre son adversaire K.O. le soir ; plante ses aiguilles d’acupuncture à ses patients avec la même précision que ses coups dans l’octogone les soirs de rencontres. À l’hôpital, peu connaissent cette passion et cela lui va très bien. Quant à ses parents, ils s’inquiètent de son rythme et la pressent de trouver un mari, comment leur dire à quoi elle occupe ses soirées ? Elle se tait et quand les bleus sont impossibles à cacher, elle invente un séminaire ou une garde prolongée et ajourne la visite prévue.
Les deux mondes restent étanches mais elle passe de médecin à lutteuse sans réussir à oublier d’où elle vient. Ainsi, ses connaissances en médecine et en acupuncture l’aident à récupérer plus vite ou à soigner les lutteurs de son équipe. Auprès de son coach, elle visualise tous les mouvements, prend des notes et fait de petits croquis sur un cahier, une méthode déjà éprouvée pour ingurgiter ses cours de médecine. Dans un milieu où ses adversaires luttent depuis l’enfance, sa persévérance paie quand le physique ne suit pas.
Parfois cette perméabilité l’entrave. Sa peur de blesser l’empêche souvent de clôturer une rencontre. Mais, pour la première fois à Macao, elle est sortie de sa réserve et pour quel succès …
La tête encore dans les nuages, Shi Ming s’est décidée. Si elle pourra continuer de pratiquer la médecine des années durant, la perspective de gagner une ceinture d’or de l’UFC ne se représentera pas, elle a déjà trente ans. Au Nouvel An, elle annoncera son choix à ses parents. 有蛇(捨)有得 (yǒu shé (shě) yǒu dé), “Si tu abandonnes quelque chose, tu gagneras autre chose en retour ». Comme le serpent qui mue pour un épiderme neuf et mieux adapté à sa croissance, il est temps qu’elle saisisse ces nouvelles opportunités et grandisse selon ses rêves et non ceux de sa famille. La nouvelle année n’est-elle pas placée sous le signe du serpent ?
Par Marie-Astrid Prache
NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.

10 – 12 mars, Shanghai : IACE, Conférence internationale sur les céramiques avancées
10 – 12 mars, Shanghai : PM, Salon international et conférence sur la métallurgie des poudres
10 – 12 mars, Shanghai : CCEC, Salon international et conférence sur les carbures cémentés
11 – 13 mars, Shanghai : CHIC, Salon international de la mode, de l’habillement et des accessoires
16 – 18 mars, Canton : Asian Flower Industry Expo, Salon asiatique de l’industrie des fleurs
16 – 18 mars, Canton : GMF – Asia Forestry & Garden Machinery & Tools Fair, Salon dédié aux équipement destinées à l’industrie forestière et à l’entretien des jardins
16 – 19 mars, Shenzhen : SZCW – Shenzhen International Furniture Exhibition and Creative Week, Salon international du meuble
17 – 19 mars, Shanghai : AgTech / CAC Show, Salon international des matériels et technologies agricoles, de l’agrochimie et des technologies de protection des récoltes
17 – 19 mars, Shanghai : TCT Asia, Salon international dédié à la fabrication additive, à l’impression 3D et aux technologies connexes
18 – 20 mars, Pékin : HEFC – Hydrogen Energy Vehicles Fuel Cells, Salon international dédié à l’énergie hydrogène et aux véhicules à pile à combustible et à l’équipement des stations de ravitaillement en hydrogène
18 – 20 mars, Canton : MRO Summit, Salon et conférences B2B pour l’industrie aérospatiale MRO (Maintenance, Réparation et Opérations)
19 – 21 mars, Pékin : CAE – China Attractions Expo, Salon international des installations et équipements de divertissement
19 – 21 mars, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire
21 – 24 mars, Zhengzhou : CCEME – Central China Equipment Manufacturing Exposition, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine centrale
21 – 23 mars, Zhengzhou : Central Digital Public Security Industry Expo, Exposition sur l’intelligence numérique au service de la sécurité
21 – 23 mars, Zhengzhou : WDIE – World Digital Industry Expo, Salon international de l’industrie numérique pour la région du Henan
24 – 27 mars, Jinan : Jinan International Industrial Automation, Salon international des technologies d’automation industrielle et de contrôle
26 – 28 mars, Pékin : CM – China Maritime, Salon international des technologies et équipements offshore
26 – 28 mars, Shenzhen : ITES, Salon international des solutions professionnelles pour cinq domaines de demande clés : traitement des métaux, fabrication de nouvelles énergies et d’automobiles, fabrication de dispositifs médicaux, fabrication de produits électroniques, logistique intelligente
26 – 28 mars, Shanghai :Productronica, Salon international de la production électronique
26 – 28 mars, Shanghai : Semicon, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs
28 – 29 mars, Shanghai : DMES – China Digital Marketing And Ecommerce Innovation Summit, Sommet sur l’innovation en matière de marketing numérique et de commerce électronique
30 mars – 2 avril : Hotelex Shanghai, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie et la restauration
7 – 9 avril, Shenzhen : Toy & Hobby, Salon international du jouet, de produits sous licence, de modèles et d’outils pédagogiques
8 -10 avril, Shanghai : WePack, Salon des équipements et technologies numériques pour l’impression et le formage de produits d’emballage
8 – 11 avril, Shanghai : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon international de l’équipement médical
9 – 10 avril, Shanghai : Luxe Pack, Salon des marques de luxe tous secteurs
9 – 11 avril, Shenzhen : CEF – China Electronic Fair, Salon de l’électronique
10 – 12 avril, Pékin : BWCE – Beijing Waste Classification & Organic Waste Treatment Expo, Salon international des technologies de classification des déchets et de traitement des déchets organiques
10 -12 avril, Shanghai : Hortiflorexpo – IPM, Salon de l’industrie horticole
13 – 18 avril, Hainan : CICPE – China International Consumer Products Expo, Salon dédié aux produits haut de gamme et à la consommation, visant à promouvoir le commerce international et le développement du marché chinois.
14 – 17 avril, Canton : Guangzhou Sourcing Fair, Salon commercial facilitant l’expansion des vendeurs chinois sur les marchés internationaux
15 – 17 avril, Shanghai : Electronica, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production et de la photonique
15 – 17 avril, Canton : Personal Care Expo, Salon international des soins personnels
15 – 18 avril, Shenzhen : Chinaplas, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc
15 – 19 avril, Canton (Phase 1), 23 – 27 avril (Phase 2), 1er – 5 mai (Phase 3) : Canton Fair, Edition de printemps de la foire de Canton, le plus grand salon commercial de Chine, réunissant exportateurs et acheteurs internationaux
16 – 18 avril, Pékin : Infocomm, Salon des technologies de l’information et de la communication et des opportunités de formation
17 – 19 avril, Chengdu : CCBE – Chengdu China Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté de Chine occidentale
18- 23 avril, Foshan : Cerambath, Salon international de la céramique et des sanitaires
20 – 22 avril, Yiwu : China Yiwu International Hardware & Electrical Appliances Fair, Salon international de la quincaillerie et des appareils électriques
21 – 23 avril, Shanghai : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
22 – 24 avril, Shanghai : NEPCON, Salon des matériaux/équipements pour semi-conducteurs
23 – 24 avril, Shanghai (puis 29 – 30 avril en ligne) : ChinaBio Partnering Forum, Forum et exposition pour l’industrie des sciences de la vie
23 avril – 2 mai, Shanghai : Auto Shanghai, Salon international de l’industrie automobile
24 – 26 avril, Pékin : COTTM, Salon du tourisme chinois à l’étranger
24 – 26 avril, Shenzhen : LogiMAT, Salon international de la distribution, du matériel de manutention et des systèmes de gestion des flux
24 – 26 avril, Pékin : Overseas P+I, Salon chinois de l’immobilier international, de l’investissement et de l’immigration
25 – 27 avril, Pékin : CIHIE – China International Healthcare Industry Exhibition, Salon international de l’industrie de la santé en Chine
25 – 27 avril, Pékin : SBW Expo, Salon professionnel dédié à l’eau potable et à l’eau de source en bouteille
27 – 29 avril, Pékin : CIENPI, Salon chinois international de l’énergie nucléaire
28 – 30 avril, Shanghai : Intertraffic, Salon des technologies du trafic et de la mobilité