Le Vent de la Chine Numéro 6 (2024)
Des « gongxi facai » (vœux de bonne fortune) en veux-tu en voilà, des plats qui défilent sur les tables tournantes (de quoi dire adieu à sa ligne) et des pétards et feux d’artifices qui résonnent du matin jusqu’au soir (sauf dans les grandes villes)… Les congés du nouvel an chinois, ont enfin retrouvé leur atmosphère d’antan, après quatre années impactées par le Covid-19.
Même le traditionnel gala de la CCTV diffusé le veille du Nouvel An semble avoir réussi à conquérir le cœur des téléspectateurs puisqu’il enregistre une hausse notable de son audimat (1,5 milliard de vues à la TV, 13% de plus par rapport à 2023 et 420 millions de vues sur les réseaux sociaux, un bond de 60%). Ceux qui ont eu le courage de visionner les 4h30 de show ont eu la surprise d’entendre « Belle », la chanson-phare de la comédie musicale « Notre-Dame de Paris », reprise en l’honneur de 60ème anniversaire des relations diplomatiques entre Paris et Pékin et de l’année du tourisme culturel franco-chinois.
Les chiffres officiels semblent venir confirmer cet engouement. Selon le ministère de la culture et du Tourisme, 474 millions de voyages (dont 100 millions en train, un tiers de plus qu’en 2019, et 18 millions en avion) ont été effectués du 10 au 17 février (8 jours), soit 19% de plus qu’en 2019 et +34,3% par rapport à 2023. Les analystes interprètent ces résultats comme une volonté de rattraper le temps perdu en voyageant.
Autre tendance intéressante : le chassé-croisé entre les habitants du sud du pays qui « remontent » dans le nord (Dongbei, Xinjiang, Mongolie Intérieure) pour contempler les festivals de glace et s’adonner aux joies des sports d’hiver et ceux du nord qui « descendent » dans le sud pour profiter d’un climat plus doux et découvrir d’autres types d’activités touristiques.
En sus, 3,6 millions de Chinois se sont envolés hors frontières durant les vacances (à peine 60% des niveaux de 2019) contre 3,23 millions d’étrangers (dont une probable majorité de Chinois de la diaspora) venus en Chine durant la fête du Printemps. Les destinations plébiscitées par les Chinois sont proches géographiquement et offrent souvent une exemption de visas. C’est le cas de la Thaïlande, la Malaisie ou encore de Singapour qui ont vu leur afflux de voyageurs augmenter de 30% par rapport à 2019, selon Trip.com. D’autres ont préféré des destinations plus lointaines comme la Nouvelle Zélande, la Russie, les Etats-Unis ou encore l’Egypte, rapporte la plateforme Fliggy (Alibaba). En flux aérien, la première destination européenne est le Royaume-Uni, suivi par la France, puis par l’Allemagne. Mention spéciale pour Hong Kong qui fait un tout petit peu mieux qu’en 2018 en attirant 1,25 million de touristes chinois (90% du total) notamment venus admirer le retour des feux d’artifices sur la baie Victoria et la parade nocturne.
Certes, les Chinois se remettent à voyager, mais mettent-ils la main au portefeuille ? Durant les vacances nationales, 632,7 milliards de yuans ont été dépensés, en hausse de 7,7% par rapport à 2019 et de 47,3% par rapport à 2023. De quoi faire couler le Maotai à flot ? Pas si vite…
Outre le fait que ces congés ont duré 1 jour de plus par rapport aux autres années, ce qui biaise les comparaisons, le montant moyen dépensé par voyageur (1334 yuans) reste en dessous des niveaux de 2019 : -9,5%, d’après les calculs de Goldman Sachs, ce qui suggère que les Chinois restent prudents à la dépense. Dans ces circonstances, pas étonnant que les « enveloppes rouges » (virtuelles comme papiers) se soient faites plus rares cette année, comme l’observe le blogueur Xiang Dongliang.
Pour autant, les données du box-office sont encourageantes : 8 milliards de yuans de tickets de cinéma ont été vendus (37% d’augmentation comparé à 2019). dont 2,72 milliards pour le film chinois « YOLO » (热辣滚烫), qui relate l’histoire d’une trentenaire en surpoids qui poursuit son rêve de devenir boxeuse*.
Même le marché boursier a repris des couleurs sous l’action de « l’équipe nationale », surnom donné aux grandes institutions financières et aux entreprises d’Etat qui ont été mobilisées début février pour faire remonter des cours au plus bas depuis 5 ans. Ainsi, lors de leur réouverture le 19 février, les places de Shanghai et de Shenzhen ont respectivement gagné 1,6% et 0,9%. Une embellie qui a duré une semaine.
Tous ces chiffres ont probablement été bien accueillis (enjolivés, diraient certains) par le leadership, alors que le pays fait face à de multiples challenges tels qu’un marché de l’immobilier en berne, un taux de chômage des jeunes inquiétant, des investissements étrangers qui dégringolent ou encore une baisse des prix à la consommation. Plus largement, le problème tient à la perte de confiance du public dans la capacité du gouvernement à inverser la tendance. La censure des commentaires négatifs sur l’état de l’économie chinoise n’arrange rien…
Pour Yu Minhong, fondateur du conglomérat New Oriental qui a vu son chiffre d’affaire s’effondrer en 2021 suite à la reprise en main du secteur des cours particuliers, « le gouvernement doit respecter les règles d’une économie de marché, permettre au bon sens de s’imposer, réparer les relations entre les autorités et les entrepreneurs, et l’économie (locale) décollera », a-t-il déclaré le 22 février au Forum de Yabuli, en une critique à peine voilée des politiques actuelles. Justement, une loi sur la promotion du secteur privé est en préparation, mais les experts n’en attendent rien de révolutionnaire. La prochaine session parlementaire qui s’ouvrira le 5 mars à Pékin ne devrait pas non plus donner lieu à des annonces fracassantes.
Tous les espoirs reposent alors sur le 3ème Plenum du Comité Central, rendez-vous politique traditionnement porté sur l’économie, reporté sans aucune explication depuis novembre dernier. Suite à la réunion de la Commission centrale sur l’approfondissement global de la réforme présidée par Xi Jinping le 21 février, l’agence Xinhua a toutefois annoncé que l’année à venir serait à marquer d’une pierre blanche. On ne demande qu’à y croire.
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*La transformation physique de la réalisatrice de YOLO, Jia Ling (connue pour son premier film « Hi, Mom »), qui a perdu plus de 50 kg pour ce rôle, a fait l’objet de nombreux débats sur les réseaux sociaux, certains internautes arguant qu’elle allait à l’encontre du « body-positivisme ».
En 2016, Liu Jing, résidente à Shanghai, voyait son mari retarder les démarches pour obtenir le « hukou » (permis de résidence) indispensable pour inscrire leur aîné de 5 ans en école publique. Après avoir trop tergiversé, le couple n’eut d’autre choix que de l’inscrire en école privée, à une heure de route. Liu dut alors démissionner de son travail pour conduire le fiston matin et soir. Elle dut bientôt constater que cet établissement pratiquait une discipline féroce, mal supportée par son fils qui finit par décrocher… Cette jeune mère battante prit alors ses responsabilités et fit un tournant dans sa vie : elle divorça et partit avec ses enfants pour Chiangmai en Thaïlande, profitant de l’offre de visa d’études linguistiques sur place.
Comme gagne-pain, elle avait pensé se faire « daigou », acheteuse en gros de marchandises thaïes peu chères mais recherchées en Chine, pour les écouler ensuite sur Taobao. Mais une fois sur place, constatant qu’elle arrivait sur un créneau encombré, elle changea son fusil d’épaule, loua une villa et ouvrit un « bed & breakfast ». La Thaïlande était déjà devenue la destination-phare du tourisme en son pays, et sur internet, sa langue chinoise lui donnait un avantage décisif sur la concurrence locale, pour attirer ses compatriotes. Quant aux enfants, elle n’eut que l’embarras du choix pour les inscrire dans une des écoles internationales qui bourgeonnaient en ville.
Des années plus tard, Liu Jing est toujours là, et prospère. Sa ténacité et son pragmatisme lui ont permis de survivre aux années Covid. Loin d’être un cas isolé, elle est un symbole de milliers de mères de famille chinoises à Chiangmai, souvent séparées de leurs maris, soit par un divorce, soit parce qu’il est resté au pays travailler. Dans une de ces écoles de Chiangmai, sur 40 enfants chinois inscrits, seuls quatre ont leurs deux parents sur place, les autres étant à la charge de la mère.
Pour ces migrants pseudo-étudiants, exercer un emploi est en principe interdit, mais les contrôles légers leur donnent loisir d’exercer toutes formes de télétravail– e-commerce, télé-enseignement, ou gestion d’une entreprise familiale au pays. Fait symptomatique : les enfants, le plus souvent, ignorent tout de leur activité. La mère (ou les parents) la leur cache – c’est un trait culturel chinois.
Une nouvelle vie
Combien sont-ils ces Chinois partis refaire leur vie en Thaïlande ? D’après le South China Morning Post, ils seraient 7 millions, soit un dixième de la population locale. L’an passé, 110.000 d’entre eux effectuaient les démarches pour un visa de résident permanent, chiffre double de 2022. Le plus gros contingent se trouve à Bangkok, poumon économique du pays (15 millions d’habitants). L’an passé, ils auraient acheté 3500 appartements et là aussi, les chiffres explosent.
De 2020 à 2022 pourtant, les 10 millions de touristes chinois de 2019 (soit 25% du total « étranger ») sont passés à zéro suite à la fermeture des frontières. En 2023, le chiffre est remonté à cinq millions. Pour relancer son tourisme mis à mal par deux ans de fermeture (des millions d’emplois perdus), la Chine et la Thaïlande viennent de signer (cf photo) un accord d’exemption mutuelle de visas à partir du 1er mars pour une durée de 30 jours maximum. Mais vu l’appauvrissement général des Chinois durant ces années de confinement, résorber la crise prendra plus de temps que cela. Pour autant, les migrants, candidats à un nouveau départ, expriment une détermination sans faille !
Ils sont en majorité jeunes, trentenaires. Certains sont enseignants ayant perdu leur emploi lors de la reprise en main du secteur des cours du soir suite à la réforme de l’enseignement qui redonne la priorité à l’enseignement public. D’autres ont préféré fuir le pays après une longue année 2022, indignés d’être restés sous politique « zéro Covid » huit mois de plus (jusqu’à décembre 2022) que les Thaïs libérés dès fin avril.
D’autres encore sont des geeks travaillant dans les monnaies virtuelles, Bitcoin en tête. Souvent établis autour de la ville de Dali (Yunnan), ils ont vu leur activité brusquement interdite, et pour pouvoir continuer dans ce gagne-pain technologique, se sont repliés sur Chiangmai. Ils l’ont fait d’autant plus volontiers qu’en même temps, Pékin renforçait au Yunnan ses restrictions des libertés. A Dali, la conjonction d’une forte population de jeunes informaticiens et d’un surplus de liberté des mœurs avait valu à la ville le pseudo affectueux de « Dalifornia », clin d’oeil à la côte Ouest américaine, laissant espérer sous quelques années, l’émergence d’une Silicon Valley chinoise. . Mais en 2022, un festival de contre-culture à Dali a été avorté par la police, qui a aussi procédé à près de 300 arrestations pour consommation de stupéfiants. Ce coup de barre accélérant l’exode sur Chiangmai.
Parmi les émigrés chinois, figure aussi, bien malgré eux, un contingent de Hongkongais. Constatant l’an dernier l’érosion de leurs libertés et la montée rapide du risque d’arrestation, 200.000 d’entre eux ont quitté l’enclave : les plus riches, pour le monde anglophone, d’autres, moins fortunés, pour le pays des orchidées. Souvent pour ces derniers, comme pour les Chinois continentaux, la Thaïlande est vécue comme un sas, une salle d’attente, le temps de trouver l’opportunité pour aller refaire sa vie outre-Atlantique.
Les Chinois, séduits par la Thaïlande
Dans l’esprit des Chinois, se conjuguent sur la Thaïlande bien d’autres atouts. A commencer par Chiangmai. La seconde ville du pays (1,5 millions d’habitants) compte 150 monastères : outre leurs décors splendides, leur statuaire, leurs édifices et leurs parcs, ils offrent aussi des stages de méditation très prisés par une jeunesse chinoise déboussolée par la poussée d’un athéisme punitif, et en quête de valeurs.
Autre atout irrésistible : le coût modeste de la vie en Thaïlande, 30 à 40% de moins que celui des citadins chinois. Qu’on parle des écoles ou des hôtels, des hôpitaux ou des transports, les services sont de qualité. Trains et avions sont bien organisés, et à l’heure. Dans les écoles internationales, les enfants chinois sont accueillis par des professeurs occidentaux, en classes de 12. Ils portent des uniformes, bénéficient de locaux en bon état, avec terrains de sport et piscines. A 350.000 voire 500.000 bahts (10 à 20.000 euros) par an, ces écoles promettent en fin de cursus l’entrée aux universités anglo-saxonnes, rêve de tous parents chinois. Ainsi la Thaïlande est le tremplin d’un nouveau départ vers la vraie terre promise de pays comme le Canada (anglais et français), les États-Unis, l’Australie ou la Nouvelle Zélande.
Un autre avantage de la Thaïlande est sa proximité avec la Chine : Chiangmai n’est qu’à 2h de Kunming, quatre de Pékin ou Shanghai. Sa « Chinatown » est ancienne et puissante, garantissant au migrant de pouvoir poursuivre sa vie à la chinoise. Cela va à tel point que le Chinois de Chiangmai importe ses nouilles instantanées, son dentifrice de toujours, sans rien acheter de local. D’ailleurs, Bangkok vient mi-février d’annoncer une TVA spéciale s’appliquant sur les produits importés, pour tenter de protéger sa production locale.
Ajoutons pour mémoire ces traits de personnalité de la Thaïlande qui la rend aussi aimable aux yeux des Chinois qu’à ceux des autres nations : son sourire, sa politesse, son absence de stress, son rapport adouci avec le temps, les couleurs qu’elle arbore dans son habillement, sa végétation tropicale, son goût de la fête.
Terre de tolérance
Paradoxalement, la raison la plus profonde de la fascination qu’exerce ce pays sur la Chine, est aussi la plus cachée, jusque dans son inconscient-même : le goût de la liberté des Thaïlandais, leur tolérance pour l’expression libre, la diversité des mœurs et religions. La masse des comportements tolérés en ce pays est beaucoup plus forte que celle qu’on vit en Chine. Au fond, pour l‘instant, en Thaïlande, le seul délit d’opinion impardonnable, est le lèse-majesté, aux peines renforcées depuis l’arrivée du nouveau roi en 2021.
Ainsi, la Thaïlande s’offre comme havre de paix et terre d’accueil à ceux qui ne supportent plus de devoir « s’allonger » et pour qui le modèle de vie actuel imposé, ne suffit plus. Dès leur arrivée, ils trouvent des forces et un terreau favorable, et parviennent à s’organiser en un mode de vie alternatif, concurrent, proposant un avenir parallèle. Yezi, 20 ans, universitaire, ne se cache pas d’avoir émigré pour pouvoir s’affranchir de la chape de plomb policière toujours plus pesante sur sa vie. « Mes parents membres du Parti m’ont laissé partir, et m’ont même encouragé à le faire, tout en soupirant qu’eux-mêmes étaient trop âgés pour sauter le pas ». Même chose pour « Hunter » (pseudonyme) qui gagne sa vie comme guide touristique, et admet être parti, avant toute chose, pour échapper au matérialisme et à l’hypocrisie. L’un et l’autre revendiquent la créativité, leur liberté de choix, et rejettent le mode de vie compassé toujours plus imposé par la censure chinoise.
En 2023, un petit festival chinois libre s’est tenu à Chiangmai (celui là même qui avait été interdit six mois plus tôt à Dali), quand presque tous les festivals populaires de Chine, même de littérature ou de Jazz ont disparu ces dernières années. A Chiangmai s’est même ouvert, à l’initiative d’un journaliste chinois exilé, une librairie chinoise présentant toutes formes de titres de Chine, de Hong Kong ou de Taïwan, libre de toute censure. Semblant sous le choc de cette liberté neuve et inespérée, ces migrants chinois, jeunes ou vieux, préfèrent ne pas en abuser, et éviter toute critique de leur pays natal et de son système. On comprend bien pourquoi : à Chiangmai, un puissant consulat chinois entretient un système d’écoute de ses concitoyens expatriés. Même sans provocation de cette communauté d’exilés, il faut se demander combien de temps Pékin tolérera ces libertés qui grandissent hors de son contrôle…
Par Eric Meyer
- Wahaha : 娃哈哈 ; wáhāhā
- Groupe : 集团 ; jítuán (HSK 5)
- Fondateur : 创始人 ; chuàngshǐ rén (HSK 7-9)
- Décéder, mourir, quitter ce monde : 去世 ; qùshì (HSK 3)
- Etablir, fonder : 创办 ; chuàngbàn (HSK 6)
- Société, entreprise : 公司 ; gōngsī (HSK 2)
- Produire, fabriquer : 生产 ; shēngchǎn (HSK 3)
- Eau en bouteille : 瓶装水 ; píngzhuāng shuǐ
- Boisson gazeuse (« soft drink ») : 软饮料 ; ruǎn yǐnliào (HSK 5)
- Thé, feuilles de thé : 茶叶 ; cháyè (HSK 4)
- Produits : 产品 ; chǎnpǐn (HSK 4)
- Nommé, élu, choisi : 评为 ; píngwéi
- L’homme le plus riche : 首富 ; shǒufù
- Propriété, patrimoine : 资产 ; zīchǎn (HSK 5)
- Malgré, bien que : 尽管 ; jǐnguǎn (HSK 5)
- Riche, fortuné : 富有 ; fùyǒu (HSK 6)
- Clamer, affirmer : 声称 ; shēngchēng (HSK 7-9)
- Raison, explication : 理由 ; lǐyóu (HSK 3)
- Frugal, économique : 节俭 ; jiéjiǎn (HSK 7-9)
- Information, nouvelle : 消息 ; xiāoxī (HSK 3)
- Diffuser, propager : 传出 ; chuán chū (HSK 6)
- Réseaux sociaux : 社交媒体 ; shèjiāo méitǐ
- Commémorer : 缅怀 ; miǎnhuái (HSK 7-9)
- Enfance : 童年 ; tóngnián (HSK 4)
- Légende : 传奇 ; chuánqí (HSK 7-9)
- Personnage :人物 ; rénwù (HSK 5)
- Réforme : 改革 ; gǎigé (HSK 7-9)
- Ouverture : 开放 ; kāifàng (HSK 7-9)
- Génération : 代 ; dài (HSK 3)
- Privé (secteur) : 民营 ; mínyíng (HSK 5)
- Entrepreneur : 企业家 ; qǐyèjiā (HSK 4)
- Epoque, ère, période, âge : 时代 ; shídài (HSK 3)
中国娃哈哈集团创始人宗庆后去世,享年79岁。1987年,宗庆后创办了娃哈哈公司,生产瓶装水、软饮料、茶叶和其他产品。 2010年,他被福布斯评为中国首富,净资产80亿美元。尽管很富有,宗庆后声称自己每年的生活费还不到 6,000 美元,理由是他从毛泽东的教诲中学到了节俭。宗庆后去世的消息传出后,许多人在社交媒体上缅怀他: »娃哈哈是我的童年,也是大家的童年 », »中国饮料传奇人物走好 », »改革开放后的第一代民营企业家,一个时代落幕 »。
Zhōngguó wáhāhā jítuán chuàngshǐ rén zōng qìng hòu qùshì, xiǎngnián 79 suì.1987 Nián, zōng qìng hòu chuàngbàn le wáhāhā gōngsī, shēngchǎn píngzhuāng shuǐ, ruǎnyǐnliào, cháyè hé qítā chǎnpǐn. 2010 Nián, tā bèi fúbùsī píng wéi zhōngguó shǒufù, jìng zīchǎn 80 yì měiyuán. Jǐnguǎn hěn fùyǒu, zōng qìng hòu shēngchēng zìjǐ měinián de shēnghuófèi hái bù dào 6,000 měiyuán, lǐyóu shì tā cóng máozédōng de jiàohuì zhōngxué dàole jiéjiǎn. Zōng qìng hòu qùshì de xiāoxī chuán chū hòu, xǔduō rén zài shèjiāo méitǐ shàng miǎnhuái tā: »Wáhāhā shì wǒ de tóngnián, yěshì dàjiā de tóngnián », »zhōngguó yǐnliào chuánqí rénwù zǒu hǎo », »gǎigé kāifàng hòu de dì yī dài mínyíng qǐyè jiā, yīgè shídài luòmù ».
« Zong Qinghou, fondateur du groupe chinois Wahaha, est décédé à l’âge de 79 ans. En 1987, Zong Qinghou a fondé la société Wahaha, qui produit de l’eau en bouteille, des boissons gazeuses, du thé et d’autres produits. En 2010, il a été nommé l’homme le plus riche de Chine par Forbes, avec une valeur nette de 8 milliards de dollars. Malgré sa richesse, Zong a affirmé qu’il vivait avec moins de 6 000 dollars par an, citant la frugalité qu’il avait apprise des enseignements de Mao Zedong. Après l’annonce de la mort de Zong Qinghou, de nombreuses personnes se sont souvenues de lui sur les réseaux sociaux : « Wahaha, c’est toute mon enfance, c’est notre enfance à tous », « que la légende chinoise des boissons repose en paix », « la première génération d’entrepreneurs privées après la politique de réforme et d’ouverture, une époque touche à sa fin ».
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- Rapport : 报告 ; bàogào (HSK 3)
- Monde : 世界 ; shìjiè (HSK 3)
- Elever : 抚养 ; fǔyǎng (HSK 7-9)
- Enfant : 孩子 ; hái zǐ (HSK 1)
- Coût : 成本 ; chéngběn (HSK 5)
- Pays : 国家 ; guójiā (HSK 1)
- L’un des : 之一 ; zhī yī (HSK 4)
- Siège (d’une société par exemple) : 总部 ; zǒngbù (HSK 6)
- Être situé : 位于 ; wèiyú (HSK 4)
- Population : 人口 ; rénkǒu (HSK 2)
- Recherche : 研究 ; yánjiū (HSK 4)
- Publier : 发布 ; fābù (HSK 5)
- Famille, foyer : 家庭 ; jiātíng (HSK 2)
- En moyenne : 平均 ; píngjūn (HSK 4)
- Université : 大学 ; dàxué (HSK 1)
- Cours de licence, de premier cycle : 本科 ; běnkē (HSK 4)
- Être diplômé : 毕业 ; bìyè (HSK 4)
- Donner naissance : 生育 ; shēngyù (HSK 7-9)
- Influencer, affecter : 影响 ; yǐngxiǎng (HSK 2)
- Aspiration, désir, volonté : 意愿 ; yìyuàn (HSK 6)
- Elément, raison, facteur : 因素 ; yīnsù (HSK 6)
一份新的报告称,相对而言,中国是世界上抚养孩子成本最高的国家之一。总部位于中国的YuWa人口研究所周三发布的这项研究发现,全国家庭0至17岁孩子的养育成本平均为53.8万元;0岁至大学本科毕业的养育成本平均为约68万元。并称,生育成本是影响育龄家庭生育意愿的最重要因素之一。
Yī fèn xīn de bàogào chēng, xiāngduì ér yán, zhōngguó shì shìjiè shàng fǔyǎng hái zǐ chéngběn zuìgāo de guójiā zhī yī. Zǒngbù wèiyú zhōngguó de YuWa rénkǒu yánjiū suǒ zhōusān fābù de zhè xiàng yánjiū fāxiàn, quánguó jiātíng 0 zhì 17 suì háizi de yǎngyù chéngběn píngjūn wèi 53.8 Wàn yuán ; 0 suì zhì dàxué běnkē bìyè de yǎngyù chéngběn píngjūn wèi yuē 68 wàn yuán. Bìng chēng, shēngyù chéngběn shì yǐngxiǎng yùlíng jiātíng shēngyù yìyuàn de zuì zhòngyào yīnsù zhī yī.
« La Chine est l’un des pays au monde les plus coûteux pour élever un enfant, en termes relatifs, selon un nouveau rapport. L’étude, publiée mercredi par l’Institut de recherche démographique YuWa, basé en Chine, a révélé que le coût moyen pour élever un enfant âgé de 0 à 17 ans pour les familles à travers le pays est de 538 000 yuans ; pour une licence, il faut compter environ 680 000 yuans. On dit également que le coût de la maternité est l’un des facteurs les plus importants qui influencent la volonté des familles en âge de procréer d’avoir des enfants ».
Venez écouter l’épisode 48 des « Chroniques d’Éric », journaliste en Chine de 1987 à 2019 et fondateur du Vent de la Chine.
Episode 48 des « Chroniques d’Éric » : « Hong Kong, le retour magique »
Que devient Hong Kong, 27 ans après son retour à la Chine et quatre ans après la rupture de la promesse chinoise de laisser l’enclave s’auto-administrer sous une large autonomie ?
Deux théories, deux visions s’affrontent, celle d’une ville enfin apaisée après une longue turbulence qui avait culminé par la mise à sac du Parlement par des émeutiers, et celle d’une enclave amorphe et brisée, sous la vengeance d’une Chine n’ayant supporté ni ses prétentions à la liberté, ni son impertinence… Je viens de passer quelques jours sur place et vous livre mes impressions !
Tous ces épisodes, inspirés par mes souvenirs et l’actualité, n’ont que le double but de vous amuser et faire découvrir la Chine. N’hésitez pas à les repartager sur les réseaux sociaux !
Fine silhouette habillé d’un t-shirt et d’un jean, visage étroit mangé par de grosses lunettes, le jeune Zhang rentre dans son studio du quartier de Jing’an. Bien qu’installé là depuis plus d’un an, des cartons empilés traînent encore, aucun cadre n’est accroché. Un canapé-lit Ikea, une table et quelques lampes constituent le seul mobilier de ce studio plutôt clair. La vieille Madame Zhu, membre actif du comité de quartier et voisine de palier, ouvrirait grand la bouche sans en faire sortir un seul son – et ce serait vraiment rare ! – si elle savait que ce jeune homme plutôt timide – « et qui, le pauvre, n’a pas l’air de bien gagner sa vie, c’est pour ça qu’il n’est pas encore marié, mais que font-ils ces jeunes ?! » – a été le plus jeune étudiant admis à l’université – 11 ans ! – et le plus jeune étudiant diplômé de Chine. Un jeune prodige dont les photos et les vidéos ont fait la une des médias en 2005. Sur l’une d’elles, Zhang, encore enfant, est assis sur un lit superposé dans une minuscule chambre d’université, son père à ses côtés. Sur une autre, il est accueilli par des dizaines de personnes à son arrivée à l’université. Le directeur est là, rubans rouges et flonflons officiels, Zhang Xinyuang semble tétanisé par la timidité, un petit garçon propulsé dans un monde d’adulte. Seuls ses parents se montrent à l’aise, leur fierté est immense et bien visible. L’enfant s’avère prodige, il n’y a rien à y redire. Il saute des classes comme d’autres jouent à la marelle, chaque manuel qui lui passe sous les yeux s’imprime dans sa tête sans effort.
Parents, professeurs, tous s’accordent à prédire un brillant avenir à Zhang Xinyuang et le garçon, docile, continue sur sa lancée. En 2011, à 16 ans, il est le plus jeune étudiant en PhD de Mathématiques Appliquées à la prestigieuse Beihang University de Pékin, l’une des meilleures universités chinoises. Pour lui, originaire d’une ville de 4e rang de la province de Liaoning, c’est-à-dire une petite ville de province de moins de 150 000 habitants, l’arrivée dans la capitale est un choc et une opportunité. Il faut trouver à se loger et Zhang Xinyuang tout d’un coup, commence son adolescence. Puisqu’il sacrifie sa jeunesse aux grands rêves de ses parents, que sacrifient-ils de leur côté ? Quels efforts fournissent-ils ? Ils n’avaient pas eu besoin de veiller à ses études, Zhang Xinyuang prenait plaisir à étudier sans relâche et ses facilités le dispensaient d’aides additionnelles. Enfant très sensible, être aimé de ses parents en les satisfaisant restait l’unique affaire de sa jeune vie. Ces derniers n’avaient pas cru bon de l’inscrire à des activités extrascolaires, cela lui ferait perdre du temps et eux de l’argent, il devait rester le plus jeune prodige de Chine, il devait continuer d’aller plus vite que tous les autres. Alors, il a étudié tous les jours, sur son lit, sur la table de la pièce commune dans leur petit appartement. Il n’a pas eu le temps d’avoir des amis, de rêver, de jouer, de tomber amoureux, de perdre du temps justement.
À Pékin, tout d’un coup, il a commencé à se rebeller, à exiger l’achat d’un appartement ou il abandonnerait ses études. Affolés mais incapables d’accéder à sa demande, ses parents lui ont menti, en ont loué un en prétendant qu’ils l’avaient acheté. La supercherie a fonctionné un moment. Pour Zhang, le succès, aligné sur les vœux de ses parents, consistait à acheter un appartement, trouver un bon job, obtenir le hukou pékinois et devenir officiellement résident de la capitale. Le mensonge découvert, Zhang a quand même fini son PhD à 19 ans, enseigné deux ans comme maître de conférence dans une université d’une province lointaine et puis il a démissionné. Pour beaucoup, il n’a plus rien fait. De son point de vue, il a enfin commencé à vivre. Installé comme freelance dans cet appartement shanghaien loué, il n’hésite pas à demander un appoint financier à ses parents quand c’est nécessaire. Ils me doivent bien ça, dit-il sans gêne. À tous les parents-jiwa « poulets » (terme inspiré d’un traitement de la médecine chinoise injectant à une personne du sang frais de poulet pour stimuler son énergie) qui ont remplacé les mères tigres dans la Chine de ces dernières années, il rappelle que le sang injecté – cours particuliers, activités extrascolaires, temps optimisé, argent investi – n’aideront pas leurs enfants à mûrir, bien au contraire. À vouloir tout forcer et précipiter, le risque est grand de laisser le poussin jeune et immature (yu mao wei feng, 羽毛未丰), son plumage à jamais inachevé.
Zhang Xinyuang a encore de grandes choses à accomplir insiste l’un de ses professeurs. Certes. Peut-être faut-il d’abord lui laisser le temps de grandir ?
Par Marie-Astrid Prache
NDLR : Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article s’inspire de l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors de l’ordinaire, inspirée de faits rééls.
29 février – 2 mars, Shanghai: CHINA HORSE FAIR 2024, Salon chinois international du cheval, sport et loisirs
4 – 6 mars, Canton: SIAF GUANGZHOU 2024, Salon international pour l’automatisation des procédés
6 – 8 mars, Shanghai: CCEC CHINA 2024, Salon international et conférence sur les carbures cémentés de Shanghai
6 – 8 mars, Shanghai: PM CHINA 2024, Salon international et conférence de Shanghai sur la métallurgie des poudres
6 – 9 mars, Tianjin: CIEX 2024, Salon international de l’automation, de la robotique et de la machine-outil
6 – 9 mars, Tianjin: CIRE 2024, Salon international chinois de la robotique industrielle
13-15 mars, Shanghai : CAC SHOW 2024, Salon international et conférence dédiés à l’agrochimie et aux technologies de protection des récoltes
13-15 mars, Shanghai : CHINASHOP – CHINA RETAIL TRADE FAIR 2024, Salon dédié aux technologies de pointe et aux toutes nouvelles solutions pour le commerce de détail
19-21 mars, Canton : MRO SUMMIT GUANGZHOU 2024, Salon et conférences B2B en Chine pour l’industrie aérospatiale MRO (Maintenance, Réparation et Opérations)
20-22 mars, Shanghai : PRODUCTRONICA CHINA 2024, Salon international de la production électronique
20-22 mars, Shanghai : SEMICON CHINA 2024, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs
20-23 mars, Jinan : JINAN INTERNATIONAL INDUSTRIAL AUTOMATION 2024, Salon chinois international des technologies d’automation industrielle et de contrôle
25-27 mars, Pékin : CIPPE 2024, Salon international chinois du pétrole, des technologies pétrochimiques et de leurs équipements
26-28 mars, Shanghai : CTW CHINA 2024, La principale conférence sur la gestion des voyages d’entreprise en Chine
26-29 mars, Shanghai : HDE – ECOBUILD CHINA 2024, Salon de la construction et du bâtiment durable
27-30 mars, Hefei : CCEME – HEIFEI 2024, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine intérieure
28-30 mars, Shenzhen : ITES EXHIBITION (SIMM) 2024, Salon des technologies et d’équipements de fabrication de pointe dans le sud de la Chine.
10 – 13 avril, Pékin, Shanghai : ACCESS MBA – BEIJING 2024, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA
11-14 avril, Shanghai : CMEF – CHINA MEDICAL EQUIPMENT FAIR 2024, Salon chinois international de l’équipement médical
15-17 avril, Fuzhou : HEEC – HIGHER EDUCATION EXPO CHINA 2024, Le grand salon de l’éducation de haute qualité en Asie
17-19 avril, Pékin : BEIJING INFOCOMM CHINA 2024, Beijing Infocomm China comprend une exposition qui présente les inventions des TIC les plus avancées et les plus demandées au monde
18-20 avril, Shanghai : IE EXPO CHINA 2024, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
23-26 avril, Shanghai : CHINAPLAS ‘2024, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc