Le Vent de la Chine Numéro 4-5 (2019)
En matière commerciale, sous le fouet des taxes américaines et du frein au crédit, 2018 a été une année de Chien ! Aussi la Chine attend le règne du Cochon au nouvel an lunaire (5 février) sous l’élément de la Terre. Mais dans ce signe, elle voit une promesse de dualité, tantôt bonheur, tantôt ennuis !
2019 devrait être une année fertile, portant récolte abondante aux fermes et dans les berceaux. D’ailleurs, non pas deux, mais trois porcelets figurent sur le timbre dédié au signe, indice d’un espoir du régime de relancer une natalité en berne depuis 1961.
Selon l’astrologue Paul Ng, l’année apportera « des ajustements majeurs pour l’avenir, qui replaceront l’Empire du Ciel au centre du Monde ». Finance et économie seront les maîtres mots. La Chine devrait commercer plus avec l’Europe et les pays en développement. Pour être à la hauteur, les leaders devraient déployer discipline, sagesse, éthique et responsabilité. Les secteurs favorisés seront ceux liés aux éléments du Métal, de l’Eau et du Feu : divertissement, finance, éducation, tourisme, énergie, voitures électriques et restaurants – s’ils sont de BBQ ! À l’inverse, les métiers liés au Bois et à la Terre risqueront de souffrir : mode, médecine traditionnelle, pharmacie…
Mais le Cochon réserve aussi des surprises – pas toujours bonnes. A Singapour, des panneaux annoncent le guignon à ceux nés sous ce signe (本命年), qui ont eu le malheur d’« offenser le Tai Sui ».
D’ailleurs les années Cochon de Terre sont prônes aux catastrophes naturelles, glissements de terrain ou séismes : la Chine n’a pas oublié juillet 1959, où le Fleuve Jaune était en crue, noyant deux millions d’êtres. Des conflits peuvent aussi advenir, la révolte des Boxers de 1899, le soulèvement du Tibet de 1959 qui se solda par la fuite en Inde du Dalai Lama (lui-même né en 1935 sous le signe du Cochon) avec 100.000 fidèles. Parmi les célébrités « Cochon » figurent le général Chiang Kai-shek (1887), l’actuel secrétaire du Parti de Shanghai Li Qiang (1959) ou le patron de Tesla Elon Musk (1971), qui vient de poser la première pierre de son usine shanghaienne de voitures électriques.
Les traits de caractères du Cochon astral sont concentrés en la personnalité de Zhu Bajie, un des héros du « Voyage à l’Ouest ». Il est loyal, débonnaire, ne manque ni de bon sens ni de courage. Mais il lui arrive de céder aux péchés de gourmandise, de cupidité et de paresse. Il met ainsi l’an 2019 à risque de retomber dans la corruption et la fraude, surtout sur internet, précise l’astrologue.
Un autre cochon dispute à Zhu Bajie la palme de popularité : « Peppa Pig » (小猪佩奇), la cochette du dessin animé anglais. Devenue icône des jeunes adultes rebelles, Peppa passa d’abord pour subversive auprès d’un pouvoir peu porté sur l’humour, et fut bannie de la toile. Mais remontant la pente, son premier long métrage, en coproduction avec Alibaba, s’apprête à faire un tabac dans les salles obscures durant les fêtes—pour ceux qui resteront en ville. Mais bien plus nombreux seront ceux qui en train, en bus ou en avion, retourneront au village retrouver la famille. Trois milliards de voyages sont attendus, sur 40 jours.
Signe des temps, cette année, la viande de porc ne devrait pas avoir la cote. En raison de l’épidémie de fièvre porcine, galopante depuis l’été 2018, 916.000 bêtes ont déjà été abattues dans 24 provinces, sans parvenir à endiguer le fléau. Les élevages sont trop concentrés, facilitant la propagation du virus. Surtout le manque de mesures de « biosécurité » dans les fermes et les diverses tentatives d’éleveurs de cacher la contamination de leur cheptel n’arrangent rien. Au plus profond des campagnes, le proverbe chinois garde toute sa force, « le ciel est haut et l’empereur est loin » !
À quoi ressemblera l’an 2019 ? Tentons ici une prospective non exhaustive des tendances déjà visibles : elles seront inspirées par la croissance déclinante, les outils connectés, et le contrôle social, dont l’autorité exprime un besoin exponentiel.
Toutes sortes d’initiatives se préparent pour pallier au repli démographique qui se confirme, le pays n’ayant engendré en 2018 que 15 millions de bébés, deux de moins qu’en 2017—la baisse dure depuis sept ans. Le taux de croissance de la population s’est élevé à 3,81 pour mille en 2018, second plus bas taux de son histoire—à part en 1960, au cœur de la famine du « Grand Bond en Avant ». Toujours en 2018, la population active (16-59 ans) a perdu 4,7 millions de bras. D’où l’urgence pour l’Etat d’éliminer en 2019 les restes du contrôle des naissances, et de mettre en place des allocations familiales.
La manipulation génétique, l’eugénisme pourraient-ils être la solution ? Sûrement pas ! En décembre He Jiankui, depuis Shenzhen, avait fait naître deux jumelles génétiquement modifiées, résistantes au virus du SIDA. Il est à présent fermement désavoué par sa communauté scientifique, et le gouvernement. Accusé d’avoir créé des « humains 2.0 » sans permis en « évitant délibérément la supervision » dans une « quête personnelle de gloire et de profit », il risque gros, poursuivi au pénal. Son cas pourrait servir d’exemple pour la communauté scientifique. En tout cas, il faut s’attendre à un renforcement des contrôles des équipes médicales…
Par contre dans les rues, usines, églises et villages, le nombre des cameras à reconnaissance faciale explose. Des dizaines de milliers de jeunes informaticiens seront recrutés pour rechercher des algorithmes capables d’évaluer les données individuelles collectées, élaborer les fichiers des citoyens, et leur attribuer une note morale. On ignore tout de l’impact que ce crédit social aura sur le sort du citoyen, du résultat qu’il produira sur la société, et de la réponse de cette dernière—de l’acceptabilité du nouveau système. Déjà en cours de test au Hebei, un mini-programme WeChat vise à géolocaliser les personnes endettées autour de soi à moins de 500m !
Sans surprise, la voiture électrique (EV) fait son bond en avant : +83% l’an passé, dépassant le million de ventes, selon la CPCA, l’association des voitures de passagers. Un tel résultat reflète moins une vraie demande de l’usager, que l’effort d’un Etat anxieux d’éliminer la pollution des villes et de créer une filière industrielle dominante. Dans l’EV, il a investi 56,6 milliards de $, en primes à l’achat et en programmes de R&D. D’ici 2020, l’Etat veut porter les ventes à 2 millions. Les industriels sont astreints à faire sortir de leurs chaînes un pourcentage de leur production en EV, sous peine d’amende ou d’achats obligatoires de crédits aux concurrents ayant atteint le quota.
Or, 2 millions, c’est aussi l’objectif en Chine pour les véhicules partagés—ils étaient 100.000 en 2017. Et c’est un peu une nécessité : les villes craquent sous le nombre des voitures, et d’autre part les jeunes ne peuvent plus les acheter (faute de crédit bancaire). La solution trouvée (mondialement d’ailleurs) sonnera le déclin de la voiture privée, et sans doute, de bon nombre de marques. Didi Chuxing, le géant des transports partagés, s’allie avec Toyota et VW pour dessiner et produire des EV partageables. Un des groupes les plus avancés, Lynk (JV entre Volvo et Geely) veut permettre à l’acheteur d’une de leurs voitures, de la louer via smartphone, au lieu de la laisser au parking. Un business modèle démarre, qui devrait rendre les rues et routes chinoises méconnaissables…
Une priorité essentielle de l’Etat en 2019, est la relance de l’économie. Les « 6,4% » de croissance déclarés au 4ème trimestre 2018, ont du mal à convaincre Quel est le vrai chiffre ? 1,67% selon l’économiste Xiang Songzuo. Une sortie du conflit sino-américain et des mesures sérieuses de relance seraient nécessaires.
Pour l’instant, l’Etat soutient les banques, baissant leur taux de réserve et les priant d’acheminer les crédits libérés vers les PME privées. La Banque Centrale s’achemine aussi vers la libération d’obligations ouvertes (sans terme). Le 17 janvier, la Banque de Chine reçoit le feu vert à 5,9 milliards de $ de titres. Mais restent des doutes sur sa capacité à trouver acquéreurs. Car en cas de défaut, les titulaires de tels titres ne sont pas prioritaires. Le risque est plus élevé, pour un intérêt probablement fixé à 7% – peu intéressant…
En outre, Pékin recourt à d’autres moyens classiques de soutien à la croissance, les grands chantiers. Xi Jinping se rendait le 16 janvier sur le site de à Xiong’an à 100km de Pékin, et le plan directeur de la « Greater Bay Area » Canton-Macao-Hong Kong est publié. Mais le pouvoir s’interdit d’arroser son économie d’un grand « stimulus », qui irait à l’encontre du besoin de désendetter provinces et conglomérats.
Aussi les patrons de groupes listés en bourse se dépêchent de déplacer leurs usines vers l’étranger, comme le Vietnam. Pour contourner la grande muraille d’argent contre l’export massif de capitaux, ils procèdent par envois fractionnés, via leurs holdings à Hong Kong et Singapour. C’est pour eux leur meilleure garantie de survie, sauvegardant leurs marchés américains tout en s’épargnant la lourde taxation chinoise.
2018 a vu les contrôles sociaux se resserrer tous azimuts.
Le carcan pèse sur les religions : en six mois, trois paroisses protestantes de Pékin, Chengdu et Canton voient leurs temples fermer -à Chengdu, un éminent pasteur est arrêté. Côté Islam, trois mosquées Hui ferment dans le Yunnan, et la Grande Mosquée de Weizhou (Ningxia) n’échappe à la démolition que par la mobilisation de centaines de fidèles. Au Xinjiang se poursuit l’ordre de fer. Clairement, le régime a mis un terme à son implicite tolérance d’hier envers les communautés pratiquant leur foi.
Sur les campus universitaires aussi, l’activisme néo-maoïste pour les droits des migrants et des ouvriers est décimé. À l’université Beida, des étudiants ont été contraints de visionner les vidéos de leurs camarades confessant leur participation à une « organisation illégale, pour encadrer des manifestations … ».
En même temps, diverses voix s’amoncellent, remettant en cause le bilan de plus de six ans sous le mandat de Xi Jinping.
D’abord, contre le risque de panne de croissance : à l’université Renmin le 16 décembre, le professeur Xiang Songzuo conteste le PIB officiel et ose citer un chiffre très bas de 1,67%. Ayant dévissé de 40%, la bourse est comparée à celle de « Wall Street en 1929 ». Wu Jinglian, célèbre économiste de 89 ans avertit « du danger du capitalisme d’Etat. Il ne suffit pas de psalmodier ‘réforme et ouverture’, il faut agir. Des problèmes doivent être réglés et des leçons doivent être tirées ».
Dans ce climat tendu, le 1er ministre Li Keqiang sollicitait mi-janvier l’avis d’experts, du patron d’Alibaba Jack Ma au président de Tsinghua Xue Qikun en passant par le directeur de l’hôpital pédiatrique de Pékin Ni Xin et Wu Dajing, capitaine de l’équipe nationale de patinage de vitesse. Sur l’action du pouvoir vis-à-vis du privé, il veut entendre tous les commentaires, « même ceux qui blessent les oreilles ou poignardent le cœur ». Il veut s’en inspirer dans son rapport d’exercice en mars prochain, devant le Parlement. Mais la démarche de Li Keqiang peut paraître ambiguë, ressemblant à la campagne des Cent Fleurs de Mao en 1957 pour débusquer les ennemis du régime.
Moins souple, le 16 janvier, le chef de l’Etat admonestait l’influente Commission Politique et Légale (zhengfawei) qui supervise la Procurature, les juges, la police et les services secrets. Xi leur ordonnait de mieux protéger à l’avenir les intérêts chinois et les citoyens à l’étranger – c’était une allusion claire à Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei arrêtée au Canada, et à l’attentat de décembre contre le consulat chinois à Karachi (Pakistan).
Xi leur intimait aussi de « retourner le couteau contre eux-mêmes, extraire le poison dans leurs veines et éradiquer les moutons noirs ». C’est la campagne anti-corruption qui se poursuit : le secrétaire du Parti au Shaanxi Zhao Zhengyong est le 1er « tigre » arrêté en 2019. Une affaire liée à celle de Zhao, pourrait même entraîner la chute du Président de la Cour Suprême, Zhou Qiang.
En même temps, Qiushi, magazine du Parti, publie un article de la plume de Xi Jinping, appelant l’appareil à promouvoir des « cadres de haute qualité », compétents et loyaux envers lui-même.
Le 17 janvier, c’était au tour de Zhao Kezhi, fidèle de Xi à la tête du ministère de la Sécurité Publique, d’avertir contre le risque de « révolutions de couleurs » – ces soulèvements populaires qui ont secoué la Tunisie ou l’Ukraine lors de la dernière décennie. L’avertissement prend un sens spécial, à cinq mois du 30ème anniversaire du printemps de Tiananmen.
Point d’orgue de ce mois de janvier : le 21, à l’Ecole du Parti, se sont tenus quatre jours d’études, démentant ainsi les rumeurs qui prévoyaient un 4ème Plenum du Parti. Y assistaient, le Bureau Politique au complet (sauf Wang Qishan, à Davos), dirigeants provinciaux, ministres, généraux, et inspecteurs de la discipline.
Face à eux, un Xi Jinping fidèle à son vocabulaire animalier, a énuméré une longue liste de « risques interconnectés », qui se sont intensifiés en 2018 : « cygnes noirs » (événements imprévus), et « rhinocéros gris » – menaces prévisibles mais restées ignorées. Xi a relevé la situation internationale incertaine, le chômage, la menace d’éclatement de la bulle immobilière. Il déclare vouloir renforcer la supervision des sciences et technologies, améliorer la stratégie BRI, poursuivre l’étude du marxisme par les cadres, et la reprise de « l’expérience de Fengqiao » – action maoïste qui avait consisté en 1963 à monter les citoyens les uns contre les autres, afin de briser l’unité de groupes dissidents ou religieux.
Si tous ses thèmes sont connus, la tenue de ce long meeting national, est inhabituelle, dans une atmosphère pesante, résumée par cette brève formule de Xi dans son discours : « Attendez vous au pire » ! Xi signale à son équipe l’ampleur de la crise à laquelle le régime fait face : une crise exacerbée par le ralentissement économique et la guerre commerciale sino-américaine, à la fois déclencheur et révélateur de risques pour la stabilité du Parti. Xi pourrait aussi utiliser cette réunion pour justifier les concessions que la Chine sera amenée à faire pour mettre fin au conflit commercial avec les Etats-Unis, avant la fin de la trêve décrétée par Trump au 1er mars. Ces concessions seront-elles suffisantes ? Il est trop tôt pour le dire…
L’environnement reste en 2019 un des fers de lance de l’Etat, domaine d’investissement qui l’aide à soutenir son économie, contenter l’opinion et créer une filière à l’export. À la conférence annuelle de l’environnement (19 janvier, Pékin), le ministre Li Ganjie a promis le renforcement du plan d’assainissement de l’air, de l’eau et du sol. Mais en ce domaine, il est difficile d’avancer sans rencontrer fausses notes et conflits d’intérêt.
En pollution de l’air, selon le plan 2018-2020, des milliers de PME industrielles, charbonnages et métallurgies inefficaces fermeront. Sur tout le pays, le ministre promet de punir les cadres trop tolérants : « aucune excuse ne vaudra ». La baisse nationale d’émissions de particules 2,5µ (microgrammes) l’an passé, cache le fait que des poumons industriels tel Pékin-Tianjin-Hebei accusaient une émission moyenne de 73µ/m3, plus du double de l’objectif visé (35µ). Sans le dire, cette inflexibilité promise doit venir contrer un effet pervers du frein à la croissance : pour tenter de sauver leurs emplois menacés, les cadres provinciaux ferment trop souvent les yeux sur les écarts de pollution…
Dans les transports d’ici 2020, 90% des 20 millions de camions diesel du pays devront être aux normes, ou être relayés par le rail et le bateau, qui sont pressentis pour reprendre la majorité du fret national sous 24 mois. Les camions polluants seront tout simplement bannis des villes. A Pékin, selon Yang Bin, le vice-maire, ce sont 140.000 camions de tout le pays qui ont été mis en liste noire, et seront interdits d’entrée dans la capitale, et toute grande ville.
Mais ces succès masquent des zones d’ombre. Au Hebei, 6 millions de fermes ont dû passer au gaz, mais des primes insuffisantes ont fait tripler leur note de chauffage (à 4000¥ cet hiver), compromettant la santé de dizaines de millions de ruraux.
De même, tout en équipant son sol en centrales (plus) propre, la Chine exporte vers ses « routes de la soie » des centrales à charbon conventionnelles que les banques étrangères se sont engagées à ne plus financer. De la sorte en 2018, la Chine jouit d’un pactole de 36 milliards de $ de contrats, pour bâtir 26% des 399 GW contractés mondialement en centrales thermiques. Ce faisant, elle va à l’encontre de ses engagements internationaux de décarbonisation de la planète, selon la Convention contre le réchauffement climatique signée suite à la COP21 de Paris…
En matière de protection des lacs et fleuves, malgré des incidents encore fréquents, des progrès notables apparaissent : en 2018, 1009 sections fluviales et 1586 sources noirâtres et malodorantes ont été nettoyées, atteignant le niveau de propreté de classe 3. Au Zhejiang, 6500km de rivières ont été libérés de déversements d’immondices, et 5100km d’épandages industriels. Des techniques surpuissantes de surveillance apparaissent : satellites, drones et cameras fixes livrent des données, analysées en temps réel par big data et permettant de frapper plus efficacement les contrevenants. Surtout, relate le ministre de l’eau E Jingping, un système lancé en 2013 fait merveille : 1,23 million de « chefs de rivières » provinciaux, cantonaux ou de base veillent chacun au grain sur leur section de rivière. Le même système est appliqué aux lacs, avec 57.000 chefs.
Le fleuve Yangtzé a été virtuellement affranchi d’une grande menace, celle du dragage de ses berges ou du lit pour son sable et ses graviers employés en construction : 1622 barges ont été verbalisées ou confisquées, 49.000 patrouilles ont été effectuées, y compris des frappes surprises sur 27 portions vulnérables, selon Wang Hui, de la Commission des ressources aquatiques du fleuve.
Enfin, la NDRC, super ministère de la planification de l’économie, jure mettre de l’ordre parmi les 24.100 petits barrages sur le Yangtzé et ses affluents et d’en faire fermer une partie, surtout à l’Ouest, entre Sichuan et Tibet.
Envers de la médaille : le ministère a autorisé au Sichuan le barrage de Lawa sur la Jinsha (Yangtzé supérieur), méga ouvrage de 2GW, 239m de hauteur de tablier à 4,6 milliards de $. 31 km² de forêt et d’emblavures seront perdues, sans compter une grave atteinte à la biodiversité du pays, en cette zone très riche en faune et flore mal connue. Clairement, les défenseurs de la nature ne gagnent pas toutes leurs batailles, contre les lobbies régionaux.
Sous l’angle du retraitement des déchets enfin, la Chine avance. Elle en a bien besoin, ses métropoles suffoquant à l’intérieur de ses ceintures de dépôts d’immondices non retraitées. Depuis fin 2017, le Conseil d’Etat bannit les importations de déchets étrangers. En 2018, elles reculaient de 48,5%, et le reste suivra d’ici 2020. Selon le plan, des frappes coordonnées vont s’attaquer aux incinérateurs inefficaces et aux dépôts sauvages. Tandis qu’à travers le pays, 50 bases de recyclage « intégral » de déchets solides et autant de bases de retraitement des rejets industriels, sont planifiées, permettant de traiter les déchets métalliques, minéraliers, agricoles, forestiers…
Elles s’attaqueront aussi aux déchets nouveaux que sont le vélo partagé (au cycle de vie courte), les emballages du e-commerce, les batteries. Les bases de recyclage seront sous la responsabilité des régions, mais en gestion privée. Les financements proviendront en partie des fonds publics, en partie de source privée et possiblement d’obligations « vertes »—car l’activité est supposée rapporter. Par cette double formule de bases spécialisées et de blocus aux déchets importés, le Ministère des Industries et des Technologies de l’Information espère nettoyer ces écuries d’Augias et limiter l’impact « déjà visible sur le développement à haute qualité de notre économie industrielle ». Sans solution à ce déluge de déchets, la croissance est menacée !
Dernière arrestation étrangère sur sol chinois, Yang Hengjun, naturalisé australien en 2002, a été arrêté en transit à Canton le 19 janvier—pour « soupçon d’espionnage ». Un détail intrigue : Yang est citoyen d’une nation avec qui la Chine n’a pas de problème majeur, contrairement au Canada dont elle arrêtait deux ressortissants début décembre. Le 25 janvier d’ailleurs, Christopher Pyne, ministre australien de la Défense, était à Pékin pour discuter de coopération. Mais l’arrestation de Yang peut être éclairée par celle de Ti-Anna Wang, sino-canadienne expulsée le 17 janvier, en transit à l’aéroport de Pékin, « cueillie » dans l’avion.
Tout deux étaient en délicatesse avec le régime : le père de Ti-Anna est un dissident condamné à la perpétuité, et Yang un diplomate transfuge, qui dénonçait des « ingérences » chinoises dans les affaires de son nouveau pays, l’Australie. Face à ces deux voyageurs, la décision d’arrestation peut avoir été motivée par une irritation du régime, estimant qu’ils auraient « lâché » la patrie. De plus, la loi passée par Canberra en 2018 contre les ingérences chinoises dans ses affaires internes, et sa mise au ban de la technologie 5G de Huawei (cf nouveau siège de Shenzhen en photo) sur son sol, n’a sans doute pas arrangé les choses.
Autre continent, autre contentieux : l’interpellation de Meng Wanzhou à Vancouver le 1er décembre a tenu en haleine les chancelleries de Chine, du Canada et de bon nombre d’autres nations. Auteurs du mandat d’arrêt de la fille du PDG du groupe Huawei, les USA confirment (23 janvier) leur intention de demander son extradition avant le 30 janvier.
Entretemps, 143 universitaires et ex-diplomates de 19 pays écrivent au Président Xi Jinping pour requérir la libération des deux citoyens canadiens embastillés depuis six semaines. Cependant, les initiatives de la Chine en défense de son groupe vedette des télécoms, passent mal hors frontières. Après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon et l’Australie, c’est au tour de l’Allemagne, du Canada et de la France d’envisager la mise au ban de cette technologie de leur sol, dans un souci de protection de leur sécurité nationale respective. Dès maintenant, tout en réfutant vertement toute accusation de systèmes espions cachés dans ses produits de communication, Ren Zhengfei le PDG de Huawei de 74 ans, avertit en interne ses équipes que dans les prochaines années, « la situation du groupe risque de n’être pas aussi aisée que par le passé ».
Un autre souci vient s’ajouter, pour l’instant léger, mais qui pourrait s’alourdir : Grace Meng, l’épouse de Meng Hongwei résidente à Lyon, demande l’asile politique en France. Meng Hongwei, 1er président chinois d’Interpol (depuis 2016), avait été rappelé fin septembre à Pékin et arrêté à l’arrivée. Pékin n’a pas encore déposé de requête pour l’extradition de Mme Meng, sans doute pour éviter d’ouvrir un contentieux avec Paris alors que les relations sino-françaises, fêtant leur 55ème anniversaire, sont au beau fixe. Au contraire de celles avec les Etats-Unis avec qui Pékin est en plein conflit commercial, sans signe de résolution rapide…
Le négociateur en chef Liu He doit se rendre à Washington les 30 et 31 janvier pour faire avancer les choses, tandis que Donald Trump, est empêtré par ailleurs dans son « Shutdown » avec le Congrès depuis 35 jours. Trump apparemment, pratique la stratégie de la terre brûlée : chaque jour qui passe rapproche les pays de la date buttoir du 1er mars où reprendront les taxes américaines « plein tarif » à 25%. Pékin semble toujours en mal d’une parade, face à un Trump qui souffle le chaud et le froid. Néanmoins, les premiers effets du bras de fer se font sentir sur la deuxième puissance mondiale.
L’Union Européenne, de son côté, cherche à mieux coordonner le contrôle des investissements étrangers (c’est-à-dire surtout ceux de Chine) dans les secteurs stratégiques. Divers groupes publics chinois ont pris des parts dans les port du Pirée, puis sur la façade nordique et baltique, de Rotterdam (Pays-Bas), Anvers (Belgique) et Hambourg (Allemagne). Discrètement, Bruxelles, et les Etats concernés, veillent pour éviter tout usage à des fins autres que commerciales. L’UE s’apprête aussi à taxer les vélos électriques made in China, et prépare aussi ses dispositions communautaires pour protéger les Etats membres de tout rachat indésiré d’actifs stratégiques.
En mer de Chine du Sud, le grand jeu bat son plein, avec en filigrane, le besoin pour des voisins plus pauvres, de concilier investissements chinois et leur propre souveraineté, ce qui donne parfois de légères incohérences de langage.
Ainsi aux Philippines, le ministre de la Défense, d’une main, prie Washington de réviser le traité de défense commun dans l’éventualité d’un conflit régional (les tensions en Mer de Chine du Sud, dit-il, sont le « plus difficile » défi auquel son pays aura à faire face), mais de l’autre, il envoie un de ses bâtiments pour des exercices conjoints avec la marine chinoise.
Enfin, la question du Xinjiang interpelle : au Kazakhstan, des dizaines de milliers de familles ouïghour-kazakhes supportent mal le confinement de leurs proches dans des camps. En coulisses, Astana a mis la pression sur Pékin. Résultat, 2000 sino-kazakhs devraient pouvoir émigrer, après abandon de leur citoyenneté chinoise.
Enfin, ces dossiers clivants, et d’autres avec d’autres pays, font qu’en 2019, la Chine aura du travail pour redonner de la substance à son « soft power » – pour faire passer le bon voisinage en première de ses priorités.
Par Liu Zhifan
« Ce sera un peu le dernier empereur », plaisante Nicolas Godelet, un des deux pères du Pont Shougang à l’Ouest de Pékin. En construction à marche forcée, il sera le dernier des monuments érigés par le régime comme signature de la capitale, par sa technologie et ses lignes reconnaissables entre mille. Sa taille n’est pas exceptionnelle (600 mètres de long par 47m de large), mais l’ouvrage sur la rivière Yongding se distingue par son acier soudé « d’une pièce », 45.000 tonnes soit quatre tours Eiffel –un clin d’œil aux anciennes aciéries Shougang (首钢) dont le site, aujourd’hui fermé, se trouve à proximité. Le pont frappe aussi par ses huit voies de circulation sans compter celles cyclistes et piétonnes, et par ses deux arches asymétriques, l’une de 120m de hauteur, l’autre de 76m.
De cet ouvrage audacieux, la conception revient aux architectes belge Nicolas Godelet et français Bernard Viry, avec le groupe d’ingénierie pékinois BMEDI. En 2011, ces architectes en binôme remportaient un appel d’offres pour un « petit » pont de 106m à Taigu (Shanxi), et devaient trouver leur constructeur. Approché, BMEDI avait décliné : le chantier était trop petit. Mais le design n’était pas passé inaperçu : des mois plus tard, les architectes étaient recontactés, cette fois en vue du projet du pont de Shougang. Une fois remporté l’appel d’offres international s’ensuivirent cinq ans de latence, avant le lancement du chantier en 2017.
Monolithique, le pont tout en lignes incurvées a dû être dessiné à l’ordinateur au millimètre près, à l’aide du logiciel CATIA de Dassault Systèmes, conçu pour le design aéronautique, puis dans des ouvrages innovants de grands architectes tels Frank Gehry ou Zaha Hadid. Selon B. Viry, « cet outil a permis de faire maturer l’ouvrage en calculant en temps réel les angles, épaisseurs, et dimensions de chaque caisson, tout en vérifiant les tensions et forces sur l’ouvrage complet. C’était la première fois que ce logiciel était utilisé sur toutes les phases d’un chantier, des plans d’exécution et de fabrication jusqu’au montage ».
Une autre innovation va à la structure du pont, liant pour la première fois la poutre maîtresse du tablier à la structure des arches. Ainsi, le pont entier devient porteur. Une technique qui a justifié le dépôt d’un brevet partagé entre les architectes et BMEDI. D’un sourire, N. Godelet observe : « c’est facile de changer la couleur ou l’habillage d’un pont, mais créer un système constructif nouveau ne se voit pas tous les jours… ».
La complexité de l’ouvrage vient de son asymétrie : les deux arches ne sont pas parallèles. Les fondations ont dû être alignées sur le cours de la rivière, pour en respecter les courants et éviter d’endommager l’empierrement des berges, réalisé 1000 ans plus tôt pour protéger la capitale. Les 30m d’alluvions sur lesquels la capitale repose, témoignent du parcours erratique de la fleuve sur le bassin pékinois, et de méandres qui n’ont cessé de changer au cours des millénaires.
10.000 ans plus tôt, le fleuve Yongding coulait 10m au-dessus du site de l’actuelle place Tian An Men. Réalisé par une armée de bâtisseurs, le chantier des berges en 18 « marches » de pierre, fut donc « encore plus important que la Grande Muraille, en terme d’hommes engagés et matériaux déplacés. Mais cela se justifiait, car c’était la condition d’existence de la ville », note N. Godelet. Prolongation de l’avenue Chang’an, l’axe Est-Ouest de Pékin, ce pont va raccorder la ville à Mentougou, à laquelle il donnera une nouvelle vie. Il sera aussi la Porte Ouest de la capitale, et un de ses ouvrages de prestige, après l’Opéra National de Paul Andreu, la tour CCTV de Rem Koolhaas et le SOHO Galaxy de Zaha Hadid.
Sur le chantier, des centaines de manœuvres travaillent 24h/24 autour des engins, et autant de soudeurs (sauf par grand froid, qui menacerait de briser les soudures), lancés sur les arches à partir des margelles provisoires autour des arches à diverses hauteurs. À proximité, l’usine provisoire découpe les tôles d’acier de 3 à 5 centimètres de section et les assemble avec une précision au millimètre, en éléments du tablier ou des arches, bardés de diaphragmes intérieurs et d’un chemin de maintenance. Une fois achevés, ces caissons pouvant peser jusqu’à 1000 tonnes, sont acheminés sur place par un immense tracteur (20m de long, 10 de large, 2,5m de hauteur de chenillettes), puis portés par des grues défiant l’imagination, la plus haute culminant à 140m de flèche et pouvant hisser jusqu’à 2000 tonnes.
A présent, le chantier avance à rythme effréné : en janvier, le tablier n’était pas encore posé, mais l’ouvrage sera livré en août, pour être inauguré par le Président Xi Jinping lors du 70ème anniversaire de la RPC le 1er octobre.
Le pont Shougang a aussi pour intérêt de faciliter l’accès aux ex-aciéries, (lesquelles ont déménagé à Caifeidian—Hebei en 2008, pour les JO). Aujourd’hui, un vaste programme de réhabilitation est en cours sur les 10km² d’équipements préservés (fours, cokeries, silos, voies de chemin de fer…). Une ville et un paysage réaménagé surgiront, avec un budget en milliards de $, incluant un lac artificiel, des complexes socioculturels hébergés dans les tours de refroidissement et haut-fourneaux, le tremplin de saut à ski (« big air ») et le QG du Comité organisateur des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin 2022. Ces projets ont aussi en grande partie été confiés à NG-Lab, le bureau d’architecture de Nicolas Godelet en synergie avec Bernard Viry. Ainsi remodelé, le site deviendra une ville écologique et un musée sidérurgique à ciel ouvert, témoin du passé industriel laissé visible pour les générations futures.
Comment donc ces jumeaux avaient-ils imaginé un élevage aussi folklorique, abandonnant la riziculture de leurs ancêtres ? La réponse tient en deux mots : la faim, hantise traditionnelle. Durant la Révolution Culturelle, sur leurs lopins de terre de sorgho et légumes, leurs parents obtenaient des récoltes faméliques, incapables de nourrir la famille. Souvent, il ne restait rien à vendre au marché…
A part chardons et orties, la plante qui foisonnait sur leurs collines subtropicales, était un haut bambou vert incandescent. Liu avait remarqué que les ragondins en raffolaient, bêtes grosses comme des chats, appelées localement « rats de bambou ». On pouvait même les apprivoiser. Liu, le plus éveillé des frères, avait inventé son élevage, des cages sans plafond, profondes pour empêcher leur fuite, et un régime de gavage accélérant leur croissance, à base de bambou refendu. Une fois la ferme lancée, les jumeaux s’étaient mis à la promotion sur internet : grâce à leur bagout et leur verve, ils parvenaient à livrer aux quatre coins du pays.
En connaisseurs intuitifs des désirs du public, nos jumeaux savaient que reproduire toujours le même scénario risquait de tuer le scénario. Aussi alternaient-ils les scènes : au lieu de ne s’en prendre qu’à leurs ragondins d’élevage, ils prenaient tantôt une grosse poule pour la présenter vive devant l’objectif, puis la convertir en ragoût, tantôt un porcelet pour le faire couiner, puis le faire rôtir à la broche.
Avant l’abattage, Liu au micro, pérorait, abusant de tout prétexte bidon : il fallait soigner le rhume du cochon, ou donner au canard l’occasion d’aller voir ses ancêtres. Le raton lui, devait apprendre « une bonne fois pour toute » à éviter la promiscuité avec les couteaux – puisqu’en culture chinoise, le rat qui engraisse, comme le cochon, « tremble en voyant s’approcher le couteau du boucher ».
Toujours en quête d’imprévu, Liu et Hu inventaient sans cesse de nouvelles marinades pour leur rendez-vous mi-assassin, mi-gastronomique. Une fois dépecé, le rat était mariné, bouilli, poêlé, embroché, accompagné d’une préparation à l’arachide ou à l’ail, à la sauce soja avant d’être englouti, tantôt à pleines mains, tantôt aux baguettes, sous les bruits de pourlèche « off » du dégustateur.
La société protectrice des animaux, et le respect de la vie des animaux comme pour celle des humains, n’ont pas encore trop cours en Chine. Aussi le spectacle peu ragoûtant des « sublimes jumeaux paysans » (华农兄弟) fait un tabac. Au 10 décembre, ils avaient été visionnés plus de 150 millions de fois, et leurs commandes en « rat du bambou » affluaient, au point d’inspirer des centaines de fermiers à recopier leur succès sans vergogne.
Sauf le fils du maire de Yeshancun, le village d’à côté : moins doué, il subit d’abord une plainte pour viande avariée, puis une épizootie tomba sur son cheptel, contraignant l’éleveur maladroit à la faillite.
Jaloux, il a été dénoncer Liu et Hu auprès de son père. Ce dernier a été répété l’affaire à son chef de police, lui conseillant d’un ton badin d’aller voir du côté des frères un peu trop arrogants. Ceux-ci étant de Moshang, dans un autre canton, ils ne risquaient pas d’avoir de protecteur à Yeshancun – le policier n’avait donc pas à craindre de retour de bâton. Au contraire, il avait tout à gagner en faisant fermer un élevage contraire aux lois. S’appuyant sur le règlement de fermeture de toute unité de production alimentaire infestée de vermines, il prépara la descente policière. La chance de Liu et de Hu, est qu’ils avaient à Yeshancun un client, de la mairie, qui discrètement, les prévint. Ainsi, à la nuit tombante, les frères s’en allèrent appeler des copains qui vinrent donner un coup de main, toute la nuit. De la sorte, quand déboula le commissaire avec ses hommes à l’aube, une surprise les attendait.
Inspectant la première rangée de cages, puis la seconde, puis la cinquième, le policier poussa un juron. Dans chaque cubicule, au lieu d’un ragondin, se trouvait un autre animal à longues oreilles et fourrure blanche : un lapin ! « Mais, a-t-il protesté furieusement, vous élevez bien des rats »… « Mais non », protesta respectueusement Liu, sans l’ombre d’un sourire, « nous avons laissé tomber l’année passée—ça payait plus »… Après deux heures de fouille vaine, les pandores durent abandonner les lieux, sans soupçonner qu’ils étaient tombés dans une « souricière ». En langue chinoise, ils s’étaient « enroulés dans leur propre cocon » (作茧自缚, zuòjiǎn zìfù).
A peine la voiture disparue au tournant de la colline, un coup de smartphone fit revenir le camion en planque, ployant sous les cages. Une fois les lapins rechargés à bord du véhicule et les ratons retournés à leur domicile, le camion put repartir avec son chargement d’élevage qui avait prêté quelques heures. Liu et Hu eux, pouvaient se remettre à leur commerce—avec la ferme intention de rester discrets sur ce petit exploit. En fin de compte, mis à part le ton incorrect des épisodes hebdomadaires des jumeaux (la transgression des conventions bien pensantes, de la morale hypocrite universelle), on peut soupçonner une dernière raison au succès de leur émission. En effet, leur thème général, la consommation de petits animaux, ne peut pas sérieusement être censuré : les services de surveillance de l’internet ne trouvent pas de motif sérieux pour interdire des nouvelles sur les rats de bambou. Mais justement, dans un pays qui cisaille tant de messages sur internet, une telle tolérance donne à ces petits sketchs une valeur particulière : ils deviennent, parmi d’autres, le sel et le poivre de cette société !
Dans toute la Chine, les festivités de Nouvel an chinois célébrant le Cochon (de Terre), le 12ème animal du zodiaque chinois. Ce sera la dernière année d’un cycle de 12 ans, avant le début d’un nouveau cycle en janvier 2020 sous le Rat de Métal.
Rendez-vous dans les temples, miaohui 庙会, parcs où se trouvent spectacles de plein air
16-19 février, Pékin : China Fish, Salon international des équipements de pêche sportive