Le Vent de la Chine Numéro 36 (2023)
Voilà qui s’appelle « lancer un pavé dans la mare ». Quatre jours après les funérailles nationales de l’ancien Premier ministre Li Keqiang, le magazine économique Caixin Weekly publiait un éditorial remarqué, censé commémorer le 10ème anniversaire du 3ème Plenum du 18ème Congrès qui avait annoncé, en novembre 2013, un programme de réformes d’une portée et d’une ambition sans précédent. De quoi faire passer Xi Jinping, tout juste propulsé au pouvoir, pour un réformateur !
Le texte de « 60 articles » (tel qu’il est surnommé) promettait plus de 300 réformes, axées autour de 4 pôles : l’administratif (et tout ce qui freine le développement du secteur privé) ; les entreprises d’Etat ; la finance et le système de taxation (impôt sur le revenu, taxe foncière…) ; le permis de résidence (« hukou ») et le droit du sol.
Dix ans plus tard, malgré quelques succès, Caixin dresse un bilan plutôt peu flatteur des progrès réalisés jusqu’à maintenant. Rappelant la promesse de l’époque de permettre au marché de « jouer un rôle décisif dans l’allocation des ressources », le magazine souligne une « certaine différence de température entre la perception du public et les attentes formulées il y a dix ans ». L’éditorial avance que si le marché avait réellement été autorisé à jouer pleinement son rôle, « la plupart des difficultés et contradictions auxquelles font face l’économie et la société chinoise aujourd’hui n’existeraient pas ». Il met en garde, « sans progrès, il y a régression » et conclut en affirmant que la politique de réforme et d’ouverture est « l’ultime source de confiance ».
Bien sûr, ce plaidoyer pour la réforme n’est pas passé inaperçu et a été interprété par divers analystes comme l’expression d’un certain mécontentement au sein de l’appareil, voire comme la continuité de la lutte entre Xi Jinping et Li Keqiang. D’ailleurs, la petite phrase prononcée en 2022 par l’ex-premier ministre, censée rassurer le public sur le processus irréversible de l’ouverture du pays (« le Yangtsé et le fleuve Jaune ne peuvent pas s’écouler en arrière », 长江黄河不会倒流), est citée dans l’article sans préciser le nom de son auteur…
Le magazine connu pour avoir été soutenu par le tsar de l’anti-corruption Wang Qishan, n’est pas le seul à prendre position : d’autres intellectuels et économistes constatent que la réforme est au point mort et certains vont jusqu’à affirmer qu’il est trop tard, qu’il fallait réformer lorsque l’économie chinoise était encore vigoureuse et non pas maintenant qu’elle ralentit.
Ces prises de positions expriment néanmoins un espoir de voir la réforme faire une percée lors du 3ème Plenum du 20ème Congrès. Traditionnellement tenu début octobre ou début novembre – ce rendez-politique se concentre essentiellement sur la politique économique des cinq ans à venir et est donc scruté de près par les entrepreneurs et investisseurs, surtout en période de ralentissement économique. Cependant, nous sommes déjà mi-novembre et la date n’a toujours pas été annoncée.
Wang Xiangwei, ex-rédacteur en chef du South China Morning Post, croit savoir qu’il se tiendrait finalement début décembre , soit quelques jours avant l’importante Conférence centrale sur le travail économique qui a lieu en général à la mi-décembre. Sa tenue en décembre – ou encore le fait de le repousser à l’année prochaine – serait une première depuis 1978, date à laquelle Deng Xiaoping a lancé la politique de réforme et d’ ouverture.
Il n’est pas non plus exclu que ce 3ème Plenum ne soit pas centré sur l’économie, comme lors de celui de février 2018 (un rare Plenum « anticipé ») qui avait pour objet d’avaliser l’abolition de la limite de deux mandats pour le Président de la RPC…
Alors, que se passe-t-il ? Comment expliquer un tel retard ? Y a-t-il encore débat sur la direction économique à prendre et sur les mesures nécessaires pour stabiliser la croissance ? Y a-t-il un désaccord interne sur le sort et les remplacements des deux ministres limogés (des Affaires étrangères et de la Défense) ? La priorité a-t-elle été donnée aux préparatifs de la rencontre prévue le 15 novembre entre Joe Biden et Xi Jinping en marge de l’APEC à San Francisco ? Rien ne filtre à ce stade et la dernière Conférence nationale sur le travail financier qui s’est tenue fin octobre n’a donné aucun indice probant.
Sans trop s’avancer, on peut néanmoins prédire que les espoirs de réforme de Caixin et consorts seront probablement déçus. Comme le souligne l’éminent sinologue Charles Parton dans un rapport dédié au 3ème Plenum à venir, peu importe sa date, il est difficile d’attendre davantage que la même rhétorique réformiste que celle d’il y a dix ans, avec peut-être un accent particulier mis sur la science et les technologiques, un thème récurrent chez Xi. Mais il est peu probable qu’une innovation ordonnée et financée par Pékin, soit seule en mesure de relayer l’immobilier comme moteur de la croissance chinoise…
Il n’y a donc aucune annonce surprise à attendre, du moins d’une perspective plus libérale, puisque tous les représentants de cette mouvance politique ont été écartés. Quant à la réforme du système politique pour pallier aux insuffisances du modèle économique chinois (« désordonné, déséquilibré et insoutenable » selon la propre admission du Parti), cette idée n’est tout simplement plus à l’ordre du jour depuis bien des années.
Il y a un sujet dont personne ne parle ni dans la presse chinoise ni dans la presse française, c’est celui de la vague récente de migrants chinois qui entrent ou tentent d’entrer sur le territoire américain. Dans un pays où le droit d’expression est réduit à la portion congrue, la migration est la forme la plus simple du vote et du dire avec les pieds : la seule manière de changer le régime où l’on vit est d’aller vivre ailleurs car le changement politique et social pour plus de démocratie, de représentativité et d’inclusivité des minorités est un rêve inatteignable pour la plupart des Chinois.
Cette pratique semble être devenue si populaire qu’elle a désormais son syntagme associé, mélange intéressant de crypto-anglais et de chinois : le « runxue » (润学), ou l’étude de la fuite. Ce néologisme est aussi un moyen de contourner la censure, en utilisant un caractère chinois dont la prononciation ressemble au mot anglais « run » (courir), mais signifie « humidifier ».
Rappelons certains faits migratoires pour avoir une vision plus large du problème.
Il faut d’abord savoir que, malgré la diatribe constante du pouvoir chinois contre l’Occident et contre ce foyer de la tumeur occidentale que serait l’Amérique, les États-Unis sont en fait la première destination des immigrants chinois dans le monde. Ils représentent environ 28 % des 8,6 millions de Chinois vivant hors de Chine, de Hong Kong ou de Macao, selon les estimations des Nations Unies. Les autres destinations populaires incluent le Canada (930 000), la Corée du Sud (803 000), le Japon (776 000) et l’Australie (764 000).
De façon intéressante, on peut noter que ce sont les pays critiqués par les médias officiels et par les internautes nationalistes qui sont les premiers à accueillir les Chinois et que ce sont dans ces pays que se rendent les Chinois en partance, en rupture de ban national. La carte des migrations dessine donc l’image inversée de la propagande d’Etat : les pays où l’on veut le plus se rendre en Chine sont aussi les pays qui sont visés comme les adversaires principaux de Pékin dans sa quête de nouvelle hégémonie morale, à savoir donc Etats-Unis, Canada, Japon.
Si on recule dans le temps, « le péril jaune » de Jack London nous rappelle que l’immigration chinoise aux États-Unis a une histoire longue et chargée. La loi d’exclusion chinoise de 1882 a été adoptée par le Congrès en réponse au sentiment anti-chinois et au lobbying syndical contre cette main d’oeuvre bon marché de masse. Les contrôles d’émigration imposés par le gouvernement chinois après la Seconde Guerre mondiale ont également limité la mobilité. Cependant, la suppression en 1965 des barrières pour les immigrants non européens vers les États-Unis a changé la donne, tout comme l’assouplissement des contrôles d’émigration par la Chine en 1978 et l’amélioration des relations entre les États-Unis et la Chine. Le nombre d’immigrants chinois résidant aux États-Unis a presque doublé entre 1980 et 1990, puis de nouveau en 2000.
Enfin, fait notable, l’exode a augmenté spectaculairement en 2018 lorsque le président Xi Jinping a amendé la constitution pour supprimer la limite du mandat présidentiel. Aujourd’hui les immigrants chinois représentent le troisième groupe de migrants après ceux du Mexique et de l’Inde, soit 5 % des 45,3 millions d’immigrants arrivés aux États-Unis en 2021. Plus encore, la Chine est la principale source d’étudiants étrangers inscrits dans l’enseignement supérieur aux États-Unis et les Chinois ont reçu 54 % des 2 900 visas d’investisseur immigrant délivrés en 2021.
Si les Chinois constituent l’un des plus grands groupes d’immigrants aux États-Unis, la taille et la composition de cette population ont été affectées par le Covid-19. Après avoir culminé à près de 2,5 millions en 2019, le nombre d’immigrés chinois est tombé à moins de 2,4 millions en 2021 du fait des restrictions imposées par l’administration Trump, des règles de visa plus strictes pour les étudiants internationaux et travailleurs étrangers, et des politiques « zéro Covid » adoptées par le gouvernement chinois, qui comprenaient des contrôles stricts aux frontières.
Mais, aujourd’hui, l’émigration a repris de plus belle. Les Nations Unies prévoient que la Chine perdra 310 000 personnes à cause de l’émigration cette année, contre 120 000 en 2012. Et cela alors que le nombre de naissances en Chine a chuté de 10 % pour atteindre son plus bas niveau jamais enregistré, malgré les efforts du gouvernement pour favoriser les naissances.
Comment comprendre alors cette nouvelle vague migratoire qui est d’autant plus frappante qu’elle se fait dans des conditions d’accès extrêmement difficiles, pénibles et dangereuses pour ceux qui pratiquent ce sport extrême qu’est le runxue ?
En effet, ceux qui ne peuvent pas obtenir de visa trouvent d’autres moyens de fuir le pays. Beaucoup se présentent à la frontière entre les États-Unis et le Mexique pour demander l’asile. La patrouille frontalière a procédé à 22 187 arrestations de Chinois pour avoir franchi illégalement la frontière depuis le Mexique de janvier à septembre, soit près de 13 fois plus qu’à la même période en 2022. Il faut avoir conscience que la route la plus populaire vers les États-Unis passe par l’Équateur, qui n’exige aucun visa pour les ressortissants chinois. Or les migrants en provenance de Chine doivent se diriger vers le nord à travers la région du Darién, une zone de marais et de forêts située à la frontière entre la Colombie et le Panama, d’environ 160 km de long et 50 km de large, autrefois impénétrable.
Le voyage est suffisamment connu pour avoir à nouveau son propre terme en argot chinois : « zouxian » (marcher en ligne, 走线) proche de zouxian (走险, prendre des risques). Le nombre mensuel de migrants chinois traversant le Darién a augmenté progressivement, passant de 913 en janvier à 2 588 en septembre. Au cours des neuf premiers mois de 2023, les autorités panaméennes de l’immigration ont enregistré 15 567 citoyens chinois traversant le Darién. À titre de comparaison, 2 005 Chinois ont traversé la forêt tropicale en 2022, contre 376 au total entre 2010 et 2021.
Comment expliquer cette fuite hors de la patrie du rêve chinois dont le Parti communiste dit qu’il représente l’avenir de l’Humanité en son ensemble et dont la marche triomphale promise vers l’émergence aussi pacifique qu’inarrêtable s’inscrit dans le sens même de l’Histoire ?
Se basant sur le fait que l’économie chinoise peine à rebondir et que la Chine connaît un chômage des jeunes de plus de 20%, Cai Xia, ancien professeur à l’École centrale du Parti à Pékin vivant désormais aux Etats-Unis, avance que « cette vague d’émigration reflète le désespoir à l’égard de la Chine. [Ces gens] ont perdu espoir dans l’avenir du pays ». Précisant, que « parmi eux, il y a des employés instruits et sans instruction, des cols blancs, ainsi que des propriétaires de petites entreprises et des gens de milieux aisés sans famille ».
Certes, ces centaines de milliers de migrants ne sont qu’une minorité par rapport aux 9,5 millions de nouveaux nés chinois par an. Pourtant, ils dessinent aussi un autre visage de l’humanité chinoise. Non pas celle que projette le Parti de toute-puissance et légitimité quasi-céleste, mais une humanité en souffrance, en doute, prête à risquer sa vie pour une nouvelle chance, une nouvelle naissance, ailleurs, dans ces pays occidentaux les plus honnis par les intellectuels officiels.
Depuis son aide militaire en 1950, la Chine a continué à fournir un soutien à la Corée du Nord (RPDC). Mais l’aide chinoise à la Corée du Nord n’est plus une relation basée simplement sur la proximité des idéologies politiques, elle se fonde d’abord dans la perspective réaliste de la production d’influence. En outre, afin de se justifier économiquement et pas simplement idéologiquement, la méthode de l’aide à la Corée du Nord est passée des subventions traditionnelles aux prêts à long terme et à faible taux d’intérêt. De plus, celle-ci s’est accélérée dans les secteurs des infrastructures de circulation et de la construction.
Comme l’indiquent Jiyoun Park et Eunsuk Kim dans un article publié en 2017 dans la Revue internationale d’études sur l’unification coréenne (International Journal of Korean Unification Studies), même si la Chine est connue pour fournir une quantité considérable d’aide à la Corée du Nord, son montant exact reste obscur. Lors de la visite en Chine du vice-Premier ministre nord-coréen en mai 1996, la Chine avait promis de fournir à son voisin 500 000 tonnes de céréales, 1,3 million de tonnes de pétrole brut et 2,5 millions de tonnes de charbon, la moitié gratuitement, et l’autre moitié à un taux équivalant à un tiers du prix international. En 1997, 348 millions de $ de subventions ont été accordés par la Chine à la Corée du Nord. Le volume de l’aide chinoise à la Corée du Nord est passé de 478 millions de $ en 2000 à près de 1,12 milliard de $ en 2005 et à 4 milliards de $ en 2014.
En outre, le gouvernement chinois a subventionné une partie du total des investissements en Corée du Nord. Lorsque les exportations et les investissements sont ajoutés aux subventions, le volume estimé de l’aide chinoise à la Corée du Nord s’élève à un minimum de 478 millions de $ (2000) jusqu’à un maximum de 4 milliards de $ (2014).
Or il faut se rappeler que la Corée du Nord fait l’objet de sanctions internationales depuis les années 1950 par les Etats-Unis et les années 2000 au niveau international. Malgré l’assouplissement des sanctions dans les années 1990 et la signature de l’accord-cadre en 1994, Pyongyang a poursuivi son programme nucléaire et s’est officiellement retirée du Traité de non-prolifération nucléaire en 2003. Des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ont été adoptées après que la Corée du Nord a procédé à des essais nucléaires en 2006, 2009, 2013, 2016 et 2017. Les sanctions portent sur l’interdiction du commerce des matériaux et biens liés aux armes, aux produits de luxe mais aussi aux actifs financiers et transactions bancaires. Or, pour contourner ces sanctions, la Corée du Nord a largement transformé son appareil d’Etat en une forme d’organisation criminelle transfrontalière.
Les activités criminelles à but lucratif de la RPDC ont rapporté d’importantes ressources en devises étrangères sous la direction du Parti des travailleurs coréen. Même si les estimations des activités clandestines sont très spéculatives, les experts considèrent que l’activité criminelle nord-coréenne a généré jusqu’à 500 millions de $ de bénéfices par an (environ un tiers des revenus générés par les exportations annuelles du pays). Certains spécialistes estiment également que les réseaux criminels de contrebande de la RPDC facilitent le mouvement illicite de matières nucléaires ou autres à l’intérieur et à l’extérieur du pays. On peut penser que la criminalité nord-coréenne à but lucratif a été limitée et demeure sous contrôle. Mais il probable qu’une partie de ces activités échappent aussi à la supervision de l’Etat, plus ou moins involontairement : le régime actuel n’a peut-être ni la capacité ni le désir de restreindre efficacement ces activités servant à financer in fine la loyauté d’un noyau d’élite du parti et les programmes de développement d’armes.
Or c’est justement à ce niveau-là que l’aide de la Chine devient préoccupante car, paradoxalement, étant donné la nature internationale des sanctions, elle est de plus en plus visible. En effet, ces dernières années, Pékin a cherché à affaiblir ces sanctions et a opposé récemment son veto à de nouvelles restrictions proposées suite au tir par Pyongyang de deux missiles à courte portée le 16 avril 2022, testant ce qui pourrait être le premier système de lancement d’armes nucléaires tactiques du pays.
Plus encore, lors d’un défilé militaire dans la capitale nord-coréenne en juillet 2023, des camions ont transporté des missiles à capacité nucléaire et d’autres armes que le régime n’est pas censé posséder et cela sous les applaudissements d’un haut responsable chinois. En outre, les missiles nucléaires transportés sur des lanceurs ont été fabriqués avec des châssis de camions lourds chinois alors que la Chine avait déclaré au groupe d’experts de l’ONU que la Corée du Nord avait promis qu’elle utiliserait les camions pour transporter du bois… Comme le disait Leif-Eric Easley, professeur d’études internationales à l’Université Ewha Womans de Séoul : « Lorsque deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU soutiennent ouvertement un régime nord-coréen qui viole les droits de l’homme et bafoue les résolutions interdisant le développement de ses armes nucléaires et de ses missiles, cela n’aide vraiment pas. »
Plus problématique encore, la Chine ignore toutes les photos satellite montrant des navires battant pavillon chinois accostant à des navires nord-coréens et y transférant des marchandises. Les sanctions de l’ONU interdisent aux navires nord-coréens de participer aux transferts de navire à navire, qui sont souvent effectués pour masquer le flux de marchandises sanctionnées comme les exportations de charbon et les importations de pétrole. La Chine a affirmé qu’elle ne pouvait pas fournir les registres des ports d’escale chinois de plusieurs navires nord-coréens parce que le panel de l’ONU n’avait pas fourni le numéro OMI des navires. Or ces numéros peuvent facilement être recherchés à l’aide du nom d’un navire. Selon Eric Penton-Voak, ancien coordinateur du groupe d’experts de l’ONU, de telles excuses sont ridicules à la lumière des capacités de surveillance de Pékin et démontrent le mépris du Parti à l’égard de l’application des sanctions qu’il avait pourtant entérinées.
Mais ce soutien chinois au régime des Kim a pris encore une autre dimension avec les problèmes « d’interception » des avions de la coalition internationale vérifiant la bonne conduite des opérations dans les environs de la péninsule, hors territoire chinois. Ainsi, alors qu’un avion canadien participait mi-octobre à une surveillance visant à faire respecter les sanctions des Nations Unies contre la Corée du Nord, il a été survolé par un avion de combat chinois à moins de cinq mètres au-dessus des eaux internationales près des côtes chinoises. Plus encore, en juin 2022, après un incident similaire, la Chine, par l’intermédiaire du colonel Wu Qian, porte-parole du ministère chinois de la Défense nationale cité dans le Global Times, avait contre-attaqué, si l’on peut dire, en refusant de s’excuser ou de s’expliquer et en déclarant que c’est le Canada qui utilisait les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU comme « excuse » pour « [intensifier] ses provocations de reconnaissance rapprochée contre la Chine ».
Un tel discours est très frappant. Il sert de justification à une manœuvre militaire dangereuse et ce alors même que celle-ci est doublement illégitime : elle vise à rendre difficile la surveillance aérienne de sanctions internationales qui s’opère au-dessus d’eaux elles-mêmes internationales. La Chine étend par-là le périmètre de sa souveraineté nationale à la Corée du Nord en plaçant celle-ci au-dessus du droit international, donnant par-là même une couverture aux activités potentiellement criminelles de Pyongyang.
Top secret ! Pour la seconde année consécutive, les géants de l’e-commerce n’ont pas souhaité dévoiler leurs chiffres de vente exacts lors de la « fête des célibataires » qui a lieu chaque année le 11 novembre (et démarre le 24 octobre). Alibaba (Taobao et Tmall) s’est contenté de déclarer que la valeur brute des marchandises (GMV), le nombre de commandes et le nombre de marques participantes ont toutes augmenté par rapport à l’année précédente. JD.com lui, a affirmé que ce festival a « battu des records » – même formule employée l’an dernier. Pourtant, chacun se rappelle qu’en novembre 2022, la politique « zéro Covid » était toujours en vigueur et avait pesé sur le moral des consommateurs, accentuant ainsi le ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires enregistré par les plateformes de e-commerce.
Il y en a un pourtant qui ne connaît apparemment pas la crise : il s’agit de Li Jiaqi, le vendeur en live-streaming le plus célèbre du pays, qui a réussi à vendre sur Taobao pour 25 milliards de yuans de marchandises (3,6 milliards d’euros, soit l’équivalent de 10% des ventes totales d’Alibaba en 2019) ! Embarassé par la publication de ces chiffres, le principal intéressé les a formellement démentis le lendemain.
Le jeune homme de 31 ans s’était mis à dos les autorités en 2022 en vantant, apparemment sans arrière-pensées, la veille du 4 juin (date anniversaire des évènements de la Place Tian An Men) les mérites d’une glace ressemblant à un char.
Austin Li, de son nom anglais, s’est également attiré les foudres du public en septembre dernier, en se montrant méprisant vis-à-vis d’un internaute qui critiquait le prix élevé d’un cosmétique d’une marque chinoise.
Quelques jours avant le « 11.11 », Li était accusé de faire pression sur les marques pour qu’elles offrent à ses spectateurs les prix les moins chers, ce qui pourrait être considéré comme un monopole.
En effet, les prix bas sont le nerf de la guerre cette année : toutes les plateformes de e-commerce ont bien conscience qu’ils sont le meilleur argument pour attirer des clients devenus regardants à la dépense, sur fond de ralentissement économique.
Selon une enquête réalisée par le cabinet de consulting américain Bain, 71% des consommateurs n’ont pas prévu de dépenser davantage en 2023 par rapport aux années précédentes, contre 49% des sondés en 2021.
On distingue plusieurs cas de figure : ceux qui ont vu leur pouvoir d’achat se réduire et qui se serrent la ceinture ; ceux qui profitent du « 11.11 » pour faire des stocks de produits du quotidien ; ou alors ceux qui n’ont pas de problème d’argent mais qui n’ont simplement plus envie de se laisser aller à cette « fièvre acheteuse » et s’opposent à cette fête consumériste.
La « fête des célibataires » se retrouve donc victime de son succès : à force de matraquer chaque année les consommateurs à grand renforts de réductions aux règles alambiquées, les acteurs du e-commerce ont contribué à les désensibiliser de tous leurs efforts promotionnels. D’ailleurs, pourquoi se ruer sur le « 11.11 » alors que bien d’autres « festivals » se tiennent tout au long de l’année (le 18 juin, le 12 décembre…) ?
Tous ces facteurs ont contribué à faire retomber l’excitation qui entourait le « 11.11 » à ses débuts. Rien de plus normal pour un « festival » qui entre dans sa 15ème année, argumentent certains, qui y voient le début d’une période de maturation, d’une phase de développement plus saine qui devrait favoriser les achats rationnels et la consommation de produits de qualité. La « fête des célibataires » entrerait-elle dans l’âge de raison ?
- 进行, jinxing (HSK 4) : mener
- 外交, wàijiāo (HSK 5) : diplomatie
- 制裁, zhìcái (HSK 6) : sanctions
- 军事, jūnshì (HSK 5) : militaire
- 威胁, wēixié (HSK 5) : menace
- 当局, dāngjú : autorités
- 爆发, bàofā (HSK 6) : éclater (épidémie, etc.)
- 传播, chuánbō (HSK 5) : propager
- 杀鸡儆猴, shājījǐnghóu (proverbe) : « tuer la poule pour faire peur au singe » (signifie : punir quelqu’un pour en faire un exemple)
- 政治, zhèngzhì (HSK 5) : politique
连续多年对澳大利亚进行外交谩骂、经济制裁甚至军事威胁的中国当局如今又张开双臂欢迎澳大利亚总理。尤其是自2020年上半年澳大利亚提出对在中国爆发并传播全世界的新型冠状病毒疫情起源问题进行独立调查之后中共当局多方打击澳大利亚的做法,实际上在演示杀鸡儆猴的国际政治课。
Liánxù duōnián duì àodàlìyǎ jìnxíng wàijiāo mànmà, jīngjì zhìcái shènzhì jūnshì wēixié de zhōngguó dāngjú rújīn yòu zhāngkāishuāng bì huānyíng àodàlìyǎ zǒnglǐ. Yóuqí shì zì 2020 nián shàng bànnián àodàlìyǎ tíchū duì zài zhōngguó bào fǎ bìng chuánbò quán shìjiè de xīnxíng guānzhuàng bìngdú yìqíng qǐyuán wèntí jìnxíng dúlìdiàochá zhīhòu zhōnggòng dāngjú duōfāng dǎjí àodàlìyǎ de zuòfǎ, shíjì shang zài yǎnshì shājījìnghóu de guójìzhèngzhì kè.
Après avoir diplomatiquement réprimandé, économiquement sanctionné, voire même militairement menacé l’Australie de manière continue pendant plusieurs années, les autorités chinoises accueillent désormais à bras ouverts le Premier ministre australien. Depuis que l’Australie a proposé une enquête indépendante sur l’origine de la nouvelle épidémie de coronavirus qui a éclaté en Chine et s’est propagée dans le monde entier au premier semestre 2020, les autorités du Parti communiste chinois ont multiplié les pratiques frappant l’Australie, une leçon politique internationale visant à avertir quiconque voudrait soutenir le même point de vue (« tuer la poule pour effrayer le singe »).
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- 持续 , chíxù (HSK 5) : continu, persistant
- 反美, fǎn měi : anti-américain
- 官方, guānfāng (HSK 6) : officiel
- 宣传, xuānchuán (HSK 5) : propagande
- 共产党, gòngchǎndǎng : parti communiste
- 控制, kòngzhì (HSK 5) : contrôler
- 调门, tiáomén : ton, attitude
- 突转, tūzhuǎn : changement brusque
- 调查, diàochá (HSK 4) : sondage, enquête
- 下降, xiàjiàng : diminuer, baisser
在持续多年的仇美反美的官方宣传之后,中国共产党当局及其控制下的媒体对美调门突转,高唱要跟美国发展良好的关系。在这种宣传令外界产生恍如隔世之感的同时,美国一家民意调查公司发表最新调查报告说,对美国持敌意的中国受访者比例近来大大下降.
Zài chíxù duōnián de chóu měi fǎn měi de guānfāng xuānchuán zhīhòu, zhōngguó gòngchǎndǎng dāngjú jí qíkòngzhì xià de méitǐ duì měi diàomén tū zhuǎn, gāo chàng yào gēn měiguó fāzhǎn liánghǎo de guānxì. Zài zhèzhǒng xuānchuán lìng wàijiè chǎnshēng huǎngrúgéshì zhī gǎn de tóngshí, měiguó yījiā mínyì diàochá gōngsīfābiǎo zuìxīn diàochá bàogào shuō, duì měiguó chí díyì de zhōngguó shòu fǎng zhě bǐlì jìnlái dàdà xiàjiàng.
Après de nombreuses années de propagande officielle anti-américaine en Chine, les autorités du Parti communiste chinois et les médias sous leur contrôle ont subitement changé de ton, clamant haut et fort leur volonté de développer des relations positives avec les États-Unis. Alors que cette propagande crée une impression de changement radical, une récente enquête menée par une société d’opinion américaine indique que la proportion de répondants chinois exprimant de l’hostilité envers les États-Unis a considérablement diminué ces derniers temps.
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- 生产, shēngchǎn (HSK 5) : production
- 类人, lèirén ; 人形, rénxíng : humanoïde
- 机器人, jīqìrén: robot
- 创新, chuàngxīn (HSK 6) : innovation
- 雄心勃勃, xióngxīnbóbó: ambitieux
- 计划, jìhuà (HSK 4) : plan
- 技术, jìshù (HSK 4) : technologie
- 目标, mùbiāo (HSK 5) : objectif
- 安全可靠, ānquán kěkào : sûr et fiable
- 供应链, gōngyìngliàn : chaîne d’approvisionnement
中国正在着手大规模生产类人机器人,根据中共工业和信息化部的蓝图(《人形机器人创新发展指导意见》),这是一项雄心勃勃的计划,希望能让北京政权成为机器人技术行业的领头羊。再过两年,目标将是为该技术创建一个“安全可靠的供应链”,使中国在全球具有竞争力。到那时,此类产品将深度融入经济,成为经济增长的“新引擎”。
Zhōngguó zhèngzài zhuóshǒu dà guīmó shēngchǎn lèi rén jīqìrén, gēnjù zhōnggòng gōngyè hé xìnxī huà bù de lántú (“rénxíng jīqìrén chuàngxīn fāzhǎn zhǐdǎo yìjiàn”), zhè shì yī xiàng xióngxīn bóbó de jìhuà, xīwàng néng ràng běijīng zhèngquán chéngwéi jīqìrén jìshù hángyè de lǐngtóu yáng. Zàiguò liǎng nián, mùbiāo jiāng shì wèi gāi jìshù chuàngjiàn yīgè “ānquán kěkào de gōngyìng liàn”, shǐ zhōngguó zài quánqiú jùyǒu jìngzhēng lì. Dào nà shí, cǐ lèi chǎnpǐn jiāng shēndù róngrù jīngjì, chéngwéi jīngjì zēngzhǎng de “xīn yǐnqíng”.
La Chine se lance dans la production à grande échelle de robots humanoïdes, un plan ambitieux qui espère faire du régime de Pékin un leader dans l’industrie robotique, selon un projet (le « Guide d’innovation et de développement des robots humanoïdes ») du ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information. Dans deux ans, l’objectif sera de créer une « chaîne d’approvisionnement sûre et fiable » pour cette technologie, permettant à la Chine d’être compétitive à l’échelle mondiale. D’ici là, de tels produits seront profondément intégrés à l’économie, devenant ainsi un « nouveau moteur » de la croissance économique.
A Suzhou (Jiangsu), Duo Na, lycéenne de 17 ans, partageait ses jours entre trois activités : assister aux cours (qui l’ennuyaient, puisque même avec un an d’avance, elle comprenait tout dès la première phrase du professeur), surfer sur Internet, et répondre aux appels incessants des copains sur son smartphone, implorant la solution de l’exercice de maths ou de physique, ou des idées pour la rédaction. Elle était née meneuse : son charisme la faisait chaque année réélire déléguée de classe – hors de l’école, tous la réclamaient.
Ses ami(e)s s’épanchaient sur les petites choses de la vie : la sévérité d’un père, la trahison d’une meilleure copine, surprise main dans le sac en train de chiper son petit ami… Duo Na avait la solution à tout, savait écouter, excellait à réconcilier, orienter, calmer.
La nuit, enfin seule, elle dévorait les forums sociaux sur la toile, ou lisait l’un de ces dizaines de romans postés chaque jour par des auteurs néophytes. Et c’est ainsi qu’un beau jour de printemps 2013, elle tomba sur « mon boyfriend sur GSM », opuscule mal écrit mais fourmillant de stimulantes anecdotes amoureuses, et d’une idée si ingénieuse que la fille en perdit toute envie de dormir pendant trois jours. L’auteur avait imaginé une fille aux 10 amants, tous par téléphone, service virtuel qu’elle faisait payer. L’innovation tenait à la définition de l’amour, le produit vendu, il était strictement platonique, cadré dès le 1er appel par la meneuse de jeu : la moindre demande d’adresse, le moindre appel à rendez-vous ou propos scabreux causerait la rupture. Or à en croire le roman, cette exigence, loin de rebuter les garçons, les attirait par dizaines.
D’emblée, Duo Na avait vu l’opportunité qui se dessinait, le service qu’attendaient les élèves autour d’elle. De plus, elle le voyait bien, copains et copines ne savaient que faire de leur temps, et manquaient d’argent de poche. De tous ces ingrédients, elle allait faire un cocktail détonnant – le clou de l’année sur Internet.
En même temps, de nombreux services similaires florissaient sur Taobao, le portail commercial d’Alibaba – l’idée était donc bien dans l’air du temps. Aussi notre lycéenne recruta comme téléphonistes la moitié de sa classe et ouvrit dare-dare Hello baby, son agence d’amour virtuel à 20 ¥ par jour77.
Il ne lui fallut pas longtemps pour constater qu’elle avait vu juste : de 6 à 7 appels le 1er jour, Hello Baby était passé à 500 au bout d’un mois. Pour suivre la demande, elle dut étoffer sans cesse son réseau d’amants (via Taobao, à travers toute la Chine) d’abord à 60, puis à 200, tous sélectionnés sur leur joli visage (pour la photo sur le site) et la chaleur de leur timbre vocal. Pour raffiner l’offre, elle dut aussi diversifier ses employés par personnalité : quiconque cherchait une fille pouvait choisir entre « poupée, pétulante, femme mure » ou « fille d’à côté ». Le garçon lui, pouvait se présenter « sous l’uniforme, jeune premier, chef d’entreprise ou tonton qui console ». Payable d’avance par carte, la commission retombait en espèces sonnantes et trébuchantes dans les escarcelles de Taobao (10%), de l’amant(e) et de Duo Na (45% chacun).
La jeune femme d’affaires n’en fait pas mystère : à son armée d’amoureux vénaux, impossible de faire leurs choux gras puisque chacun ne peut servir –qualité oblige- qu’un client à la fois. Le job peut par contre faire perdre le sommeil : amantes et amants doivent chaque matin réveiller le (la) client(e), répondre à ses appels tout au long de la journée. Elle-il entend ses confidences, le conseille, l’aide à ses devoirs, l’assiste aussi dans ses jeux en ligne, à conquérir l’épée magique, sauver la princesse… Le soir venu, il-elle lui souhaite bonne nuit –le ou la borde virtuellement dans son lit.
La demande de service se concentre invariablement le soir, heure où les jeunes ressentent fatigue et besoin de soutien. Elle s’exacerbe entre mars et juin, période du bachotage. La composante émotionnelle est aussi essentielle : Madame Zhang Xiaoli, Présidente de l’Association nationale de santé mentale, décrit ce client-type comme un ado bourré de complexes, malhabile face aux filles.
Toujours est-il qu’après deux ans, Duo Na est au seuil de la richesse. En octobre 2013, Hello baby faisait 30 contrats par jour, mais en août suivant, pour la pause estivale où les jeunes cherchent à tromper l’ennui, l’agence était passée à 200 par jour : Duo Na gagnait, cet été-là, 300 000 yuans.
Au fait, comment juger le travail de Duo Na ? Est-elle amorale, diabolique, à profiter de la misère existentielle des jeunes autour d’elle pour leur vendre du vent ? Ou bien est-elle une sainte, ayant réussi à cultiver chez des milliers d’ados la friche émotionnelle laissée déserte par les parents et les professeurs ?
Toujours est-il que cette businesswoman fait preuve d’une éblouissante énergie vitale et fait fortune par son initiative : encore une qui n’a pas attendu que lui tombe dans la bouche les cailles rôties. En chinois, cela se dit par une jolie formule, « 守株待兔 » (shǒu zhū dài tù) : « attendre à côté de la souche, que le lapin vienne s’y assommer ».
NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls. Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 6 février 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 5 (2015)
15 – 17 novembre, Pékin : COTTM – China Outbound Travel & Tourism Market, Salon du tourisme chinois à l’étranger
15 – 17 novembre, Shanghai : EP Shanghai – Electrical Power Shanghai, Salon international des équipements électriques
15 – 19 novembre, Shenzhen : China Hi-Tech Fair, Salon international des ordinateurs, télécommunications, des applications et services logiciels, de l’électronique grand public, de l’électronique pour l’automobile
16 – 18 novembre, Canton : Interwine, Salon chinois international du vin, de la bière, et des procédés, technologies et équipements pour les boissons
16 – 19 novembre, Shanghai : Shanghai International Art Fair, Salon international de l’art de Shanghai
17 – 19 novembre, Shanghai : Paperworld China, Salon professionnel international des fournitures pour le bureau et pour l’école, de la papeterie et des matériaux pour les arts graphiques
17 – 19 novembre, Canton : Silver Industry, Salon et congrès de l’industrie des soins aux personnes âgées
17 – 26 novembre, Canton : Auto Guangzhou, Salon international de l’automobile
19 – 23 novembre, Shanghai : ITMA ASIA + CITME, Salon international du textile et des machines textiles
22-24 novembre, Shanghai : CEF – China Electronic Fair, Salon chinois de l’électronique
22-24 novembre, Shanghai : Shanghai Airshow, Salon international de l’aviation
22-24 novembre, Shanghai : SWOP, Salon international de l’agro-alimentaire et de l’emballage
29 novembre – 1er décembre, Shanghai : MTM, Salon international consacré aux technologies des tubes et tuyaux
5 – 7 décembre, Canton : PharmChina, Salon international de l’industrie pharmaceutique et de la santé
5 – 7 décembre, Canton : NFBE – Natural Food And Beverage Expo, Salon international des aliments naturels et des boissons santé
5 – 8 décembre, Shanghai : Labelexpo Asia, Salon international de l’industrie de l’impression et de l’emballage
5 – 8 décembre, Shanghai : Marintec, Salon international et conférence sur l’industrie maritime
17 – 19 décembre, Shanghai : China Wedding Expo, Salon du mariage
17 – 19 décembre, Shanghai : Photo & Imaging, Salon chinois de la photo et de l’image numériques