Le Vent de la Chine Numéro 29 (2023)

du 9 au 15 septembre 2023

Editorial : De quoi l’absence de Xi Jinping au G20 est-elle le nom ?
De quoi l’absence de Xi Jinping au G20 est-elle le nom ?

Le 9 et 10 septembre 2023 se tenait, à New Delhi en Inde, la réunion des vingt nations les plus développées au monde. Rappelons que le G20 a été fondé en 1999 en réponse à la crise financière asiatique, qui a incité le G7 à créer un dialogue avec d’autres grandes puissances économiques pour relever les défis économiques mondiaux. Le G20 est composé des ministères des Finances de la plupart des plus grandes économies du monde, y compris des pays industrialisés et en développement ; il représente environ 80 % du produit mondial brut (PMB), 75 % du commerce international, les deux tiers de la population mondiale et 60 % de la superficie terrestre de la planète.

C’est donc un sommet majeur qui, mis à part l’arène de l’ONU (trop souvent bloquée par les tensions entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à savoir la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie), reflète le mieux l’idée d’une gouvernance mondiale pouvant statuer et influer sur le futur économique, géopolitique et écologique du monde.

L’absence du numéro 1 du Parti communiste chinois et dirigeant de la République Populaire de Chine, Xi Jinping, au sommet du G20, annoncée une semaine avant et son remplacement par Li Qiang, le numéro deux chinois au sein du Bureau politique (souvent nommé « Premier ministre » dans la presse – sans doute improprement tant la terminologie républicaine reflète mal la distribution des pouvoirs au sein des 24 membres du Politburo) a été l’occasion d’une multitude de commentaires, souvent contradictoires.

Comment expliquer l’absence du responsable politique sans doute le plus puissant au monde, après le Président des Etats-Unis, au forum le plus décisif pour la gouvernance mondiale tant en termes économiques, que géopolitiques et environnementaux ? Comment interpréter cette décision relativement inattendue à l’heure où la Chine est au centre de toutes les discussions sur l’avenir du monde ? Comment la comprendre alors même que Xi Jinping s’est rendu en personne non seulement au sommet des BRICS en Afrique du Sud fin août, mais aussi en Russie en mars pour rencontrer son homologue, interdit lui de déplacement du fait du mandat d’arrêt international pesant sur sa tête ? Serait-ce à dire que le BRICS est plus important que le G20 pour la Chine, que Poutine est plus important que Biden, Modi, Macron, Kishida, Trudeau, Scholz, etc. réunis pour Xi Jinping ? 

Il est impossible de donner une réponse définitive à cette question. Nous proposerons différentes pistes, l’une maximaliste, l’autre minimaliste.

L’hypothèse maximaliste consiste à voir dans l’absence de Xi Jinping un fait politique majeur : ce serait la conséquence d’une nécessité pour Xi d’assurer ses arrières en Chine du fait d’une instabilité économique et d’un mécontentement dynastique interne. Un article, assez controversé, du quotidien japonais Nikkei, abonde dans ce sens, affirmant que les anciens leaders du Parti (l’ex-n°5 Zeng Qinghong en tête) ont « réprimandé » Xi Jinping pour sa gestion des questions intérieures lors du conclave annuel dans la station balnéaire de Beidaihe début août et que cela pourrait être la raison pour laquelle Xi aurait décidé de ne pas se rendre au G20. D’ailleurs, la veille du sommet, le dirigeant chinois se rendait dans le Heilongjiang auprès de paysans touchés par les fortes inondations qui ont frappé le pays (et fait beaucoup de mécontents)… Le problème de cette hypothèse, aussi intéressante soit-elle, est qu’elle reste largement invérifiable.

L’hypothèse minimaliste consisterait, elle, à dire que les affaires chinoises, comme les affaires américaines, sont si lourdes et complexes à gérer que la délégation de pouvoir est dans l’ordre des choses : Joe Biden ne se rend pas non plus à tous les sommets, souvent c’est Kamala Harris qui le remplace. Biden est au G20 quand Harris est au sommet de l’ASEAN. Donc le numéro un chinois peut très bien aussi déléguer au numéro deux sans que cela appelle à justification. Le problème de cette hypothèse, plus raisonnable, est qu’elle n’explique pas les choix de Xi : pourquoi, dans ce cas, aurait-il préféré les BRICS plutôt que le G20, Poutine au Kremlin plutôt que Modi en Inde ?

Malgré tout, sous l’angle géopolitique, l’absence de Xi Jinping en dit long à plusieurs niveaux. Au premier niveau, elle traduit simplement une préférence pour les sommets où la Chine est le pays dominant et où Xi lui-même reçoit des marques d’honneur selon le rang qu’il estime devoir être le sien. Ce fut le cas à Johannesburg et à Moscou, cela n’aurait pas été le cas à New Delhi. A un deuxième niveau, la présence de Xi Jinping au sommet du G20 pourrait paraître malaisée au moment où la Chine a communiqué officiellement par des canaux nationaux et internationaux sur sa nouvelle « carte standard » qui comprend des parties de territoires revendiquées également par le pays hôte à savoir l’Inde. En outre, le G20 survient également au moment où la Chine a lancé une des campagnes d’information (ou de désinformation) les plus agressives de son histoire contemporaine contre le Japon, dépeignant la décharge des eaux contaminées du réacteur nucléaire endommagé par le tremblement de terre et tsunami à Fukushima en 2011 comme l’une des pires catastrophes environnementales ayant frappé l’Asie… Enfin, à un troisième niveau, peut-être le plus important, l’absence de Xi jinping doit être lue comme une « déclaration » : il s’agit non seulement d’empêcher par son absence l’Inde d’avoir un sommet réussi, mais aussi de déclarer à la face du monde qu’un sommet, fut-il le G20, ne vaut rien sans l’aval de la présence de Xi et que, sans la Chine en son centre, il ne saurait y avoir de gouvernance mondiale.

Par Jean-Yves Heurtebise


Technologies & Internet : Huawei Mate 60 Pro, ou le smartphone de la discorde
Huawei Mate 60 Pro, ou le smartphone de la discorde

Voilà qui s’appelle bien choisir son moment : c’est en pleine visite officielle de Gina Raimondo, secrétaire d’Etat au Commerce US (le 29 août), que Huaweifaisant l’objet de sanctions de la part de l’administration américaine – a choisi de lancer son tout dernier smartphone, le Mate 60 Pro. Cela faisait plus de trois ans que Huawei n’avait plus sorti d’appareil doté d’une connexion 5G.

L’ironie de la situation n’a pas échappé aux internautes chinois, qui ont réalisé des montages mettant en scène la politicienne américaine en tant qu’ambassadrice de Huawei (cf photo). Sur les sites de e-commerce, le visage de Mme Raimondo s’est retrouvé imprimé sur des coques de smartphones…

Sur fond de nationalisme ambiant, différents médias et experts chinois n’ont pas tardé à célébrer une « victoire de l’innovation chinoise » face aux restrictions américaines ou une « nouvelle étape franchie » sur le chemin de l’auto-suffisance technologique.

Les clients, eux, se pressent dans les boutiques Huawei pour pré-commander le fameux smartphone, vendu au prix de 6 990 yuans. Malgré ce positionnement premium, le Mate 60 Pro est promis à un joli succès commercial qui lui permettrait de retrouver sa place parmi les plus gros vendeurs de smartphones sur le marché chinois.

Cette « remontada » ne fait pas les affaires d’Apple, qui vient de voir ses iPhones bannis des poches des employés du gouvernement chinois et des entreprises d’Etat, officiellement par crainte d’espionnage (officieusement, en représailles aux sanctions américaines).

De manière surprenante, face à ce tapage médiatique, Huawei a préféré faire profil bas. Même la connexion 5G n’apparaît pas dans le descriptif technique de l’appareil. Le spécialiste des télécoms anticipait probablement une réaction beaucoup moins enthousiaste de l’autre côté du Pacifique à la sortie de son smartphone.

De fait, à Washington, c’est la douche froide… Le gouvernement américain a annoncé mener sa propre enquête sur les puces qui équipent les Mate 60 Pro, tandis que les experts les décortiquent sous tous les angles… Par qui ont-elles été fabriquées et comment ?

D’après TechInsights, une firme canadienne spécialisée, les circuits des puces Kirin 9 000s, présentes dans le Mate 60 Pro, sont l’œuvre de SMIC, leader chinois dans la production de semi-conducteurs, lui aussi sanctionné par Washington.

Même si ces puces d’une finesse de 7 nanomètres ont deux générations de retard par rapport à celles qui équiperont les prochains iPhone 15, gravés par le leader mondial taiwanais TSMC à 3 nanomètres, cela n’en reste pas moins un exploit pour le fabricant chinois, qui ne dispose pas des machines de lithographie les plus avancées, faute de pouvoir s’approvisionner auprès du n°1 mondial néerlandais ASML. Ainsi, le groupe shanghaien aurait trouvé un moyen de contourner ces restrictions en utilisant des équipements plus anciens. Le revers de la médaille est que cette méthode souffre d’un taux de défauts plus important et est plus longue, ce qui pourrait venir limiter sa capacité de production.

Autre hypothèse avancée par Edison Lee, analyste chez Jefferies : il est « fortement probable » que Huawei (ou sa filiale HiSilicon) ait acheté technologie et équipements à SMIC pour développer lui-même la Kirin 9 000s. Ce tour de « passe-passe » permettrait légalement à SMIC de ne pas se retrouver en infraction avec les sanctions américaines dont il fait l’objet depuis décembre 2020…

Le Mate 60 Pro renferme un dernier mystère : la présence de mémoire Flash fabriquée par la société sud-coréenne SK Hynix. Cette dernière assure avoir bien respecté l’embargo imposé par les Etats-Unis et affirme ne pas savoir comment ses puces ont pu se retrouver là… Il reste possible que ces composants soient issus d’un stock accumulé par Huawei avant la mise en place des restrictions commerciales fin 2019 ou bien proviennent de marchés secondaires non directement liés à la firme coréenne.

Quel que soit le scénario, cette nouvelle étape franchie par Huawei (et/ou SMIC) pose la question de l’efficacité à long terme des restrictions américaines. A Washington, plusieurs hommes politiques appellent déjà à renforcer les sanctions et à colmater d’éventuelles brèches commerciales, alors que l’administration Biden doit justement se prononcer sur le sujet dans les semaines à venir.

Certains commentateurs se demandent néanmoins si le jeu en vaut la chandelle : plus sévères seront les sanctions, plus déterminées seront les entreprises chinoises à trouver un moyen de les contourner, avec un sentiment d’urgence qu’elles n’auraient probablement pas eu si le gouvernement américain ne les avait pas pris pour cible…


Géopolitique : Une vague anti-japonaise en Chine accueille la décharge des eaux contaminés de Fukushima
Une vague anti-japonaise en Chine accueille la décharge des eaux contaminés de Fukushima

Quand, le 22 août 2023, le Japon a annoncé qu’il commencerait à rejeter dans l’océan Pacifique l’eau radioactive traitée de la centrale nucléaire de Fukushima, frappée par le tsunami de 2011, une vague de réactions négatives avait déjà submergé la sinosphère.

Cet épisode de réaction anti-japonaise en Chine restera sûrement dans les annales par sa profondeur et par sa systématicité, par sa diffusion via tous les canaux de la propagande étatique, des médias officiels et des réseaux sociaux individuels. L’iconographie des dessins satiriques fera sans doute l’objet de nombreux futurs travaux tant ils illustrent la manière dont la Chine voit le problème et dont elle a voulu qu’on le voit. Déjà, il y a deux ans, c’est Zhao Lijian, le porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères entre 2020 et 2023, qui avait « tweeté » le dessin ci-contre. Jouant sur les codes d’un des dessins les plus connus de l’art japonais, La Grande Vague de Kanagawa (1830) de Hokusai, l’image diffusée par Zhao Lijian, reflétant donc le discours officiel sur le sujet et la stratégie chinoise de son traitement médiatique, remplace le Mont Fuji par une centrale nucléaire et le bateau de pêcheurs traditionnels par des hommes en combinaison déversant des eaux hautement contaminées dans l’océan.

Depuis 2023, les dessins satiriques publiés dans les journaux officiels ont redoublé de férocité et d’absence de finesse. En mars, China Radio International publiait le dessin suivant, épousant la thèse officielle en Chine que le Japon utilise l’océan, bien commun de l’humanité, pour se décharger de sa propre toxicité.

Le 24 août 2023, dans un éditorial titré subtilement : « I will never go to Japanese restaurants again », le Global Times publiait un « dessin » étendant le problème à la dimension de la Terre : la Tokyo Electric Power Company (TEPCO), l’entreprise japonaise en charge des centrales de Fukushima, est dépeinte comme la responsable d’une catastrophe écologique majeure.

Qu’en est-il maintenant si l’on évalue le problème sur des bases plus objectives ?

Un article de la revue scientifique la plus reconnue et fiable, Nature, fait le point sur le sujet. Tout d’abord, après l’explosion de la centrale suite au tremblement de terre et tsunami faisant surchauffer les cœurs du réacteur, plus de 1,3 million de mètres cubes d’eau de mer ont été pulvérisés sur les noyaux endommagés pour les empêcher de surchauffer, contaminant ainsi l’eau avec 64 éléments radioactifs, appelés radionucléides. Comme l’explique Bianca Nogrady, les plus préoccupants sont le carbone 14, l’iode 131, le césium 137, le strontium 90, le cobalt 60 et l’hydrogène 3, également connu sous le nom de tritium. Certains de ces éléments se sont déjà désintégrés au cours des 12 années qui ont suivi la catastrophe. Mais d’autres mettent plus de temps à se dégrader ; le carbone 14, par exemple, a une demi-vie de plus de 5 000 ans. C’est pourquoi l’eau contaminée a été collectée, traitée pour réduire sa teneur radioactive et stockée dans plus de 1 000 réservoirs en acier inoxydable sur le site ce qui a permis d’éliminer 62 des 64 radionucléides et de ramener leur concentration en dessous des limites réglementaires japonaises. Mais ce processus n’élimine pas le carbone 14 et le tritium, de sorte que l’eau traitée doit être diluée davantage à moins d’une partie pour 100 parties d’eau de mer. D’où la décharge dans l’océan.

La base scientifique posée, la question épidémiologique se pose : est-ce que le niveau radioactif des eaux contaminées relâchées par TEPCO dans les océans est particulièrement dangereux ou inquiétant ? Robert Richmond, biologiste à l’Université d’Hawaï rappelle les risques potentiels liés à la bioaccumulation des radionucléides et aux phénomènes de concentration dans la chaîne alimentaire, d’où la nécessité de contrôler la faune marine environnante. Selon l’Agence japonaise des pêches, les poissons capturés à 4 km du tuyau de rejet ne contenaient aucune quantité détectable de tritium. Ainsi Jim Smith, chercheur à l’Université de Portsmouth, estime que le risque que cela représente pour les pays riverains de l’océan Pacifique sera négligeable : « J’hésite toujours à dire zéro, mais proche de zéro ».

Tony Irwin, professeur à l’Université nationale australienne, met tout cela en perspective : « Le rejet d’eau de Fukushima ne constitue pas un événement unique. Les centrales nucléaires du monde entier rejettent régulièrement de l’eau contenant du tritium depuis plus de 60 ans sans nuire aux personnes ni à l’environnement, la plupart à des niveaux supérieurs aux 22 TBq par an prévus pour Fukushima. A titre de comparaison, la centrale nucléaire de Kori en Corée du Sud a rejeté 91 TBq en 2019, soit plus de quatre fois le rejet prévu de Fukushima et l’usine de retraitement française de La Hague a rejeté 11 400 TBq en 2018 dans la Manche, soit plus de douze fois le contenu total de tous les réservoirs de Fukushima, là encore sans nuire aux personnes ni à l’environnement. »

Or, la Chine, de ce point de vue, est sur un terrain un peu glissant : à alerter les internautes sur les risques alimentaires des déchargements japonais, ils pourraient aussi demander des comptes sur les déchargements chinois, plus nombreux et plus élevés. Ainsi, pour contre-attaquer sur le terrain médiatique, l’agence japonaise a donc diffusé la carte ci-contre qui se passe presque de commentaires (que les eaux déchargées aient été en contact avec le réacteur ou non, in fine, la mesure scientifiquement objective est celle de leurs radioactivités).

En outre, l’arbre radioactif de Fukushima ne doit pas cacher la forêt plastique chinoise. Sur les 300 millions de tonnes de plastique produites chaque année, plus de 14 millions de tonnes se retrouvent dans les océans. Or, la Chine est de loin la plus grande source de déchets plastiques mal gérés, ce qui contribue à en faire la plus grande source de plastique dans les océans. Certains évaluent que 44 % des déchets rejetés chaque année dans les océans proviennent de Chine. Les microplastiques étant désormais omniprésents dans les chaînes alimentaires aquatiques, la plupart des Chinois qui mangent du poisson mangent du plastique que ces poissons ont consommé : une étude a montré que sur les 21 espèces de poissons de mer et d’eau douce des eaux chinoises examinées, toutes avaient ingéré du plastique… En Chine (mais pas qu’en Chine), l’étranger est trop souvent le bouc-émissaire parfait permettant d’éviter de discuter des problèmes internes.

Par Jean-Yves Heurtebise


Vocabulaire de la semaine : « Huawei, puce électronique, automobile, déchet plastique »
« Huawei, puce électronique, automobile, déchet plastique »
  1. Sanction (économique) : 制裁, zhìcái (HSK 6)
  2. Huawei : 华为, Huáwéi
  3. Lancer, publier : 推出, tuīchū
  4. Produit : 产品, chǎnpǐn (HSK 5)
  5. Smartphone : 智能手机, zhìnéng shǒujī
  6. Consommateur : 消费者, xiāofèizhě
  7. Susciter, déclencher : 掀起, xiānqǐ (HSK 6)
  8. Frénésie d’achat : 抢购, qiǎnggòu
  9. Curiosité : 好奇, hàoqí (HSK 5)
  10. Puce électronique : 芯片, xīnpiàn

美国重重制裁之下的中国华为公司最近推出新款旗舰产品Mate 60 Pro智能手机。在中国消费者掀起一股抢购热潮的同时,令更多的人好奇的问题是,这款新手机里使用的是什么样的国产芯片

Měiguó chóngchóng zhìcái zhī xià de zhōngguó huáwèi gōngsī zuìjìn tuīchū xīnkuǎn qíjiàn chǎnpǐn Mate 60 Pro zhìnéng shǒujī. Zài zhōngguó xiāofèi zhě zhōng xiānqǐ yī gǔ qiǎnggòu rècháo de tóngshí, lìng gèng duō de rén hàoqí de wèntí shì, zhè kuǎn xīn shǒujī lǐ shǐyòng de shì shénme yàng de guóchǎn xīnpiàn.

Malgré les lourdes sanctions américaines, l’entreprise chinoise Huawei a récemment lancé son nouveau produit phare, le smartphone Mate 60 Pro. Alors qu’une fièvre d’achat s’est emparée des consommateurs chinois, la question qui suscite la curiosité de beaucoup est de savoir quelles sont les puces nationales utilisées dans ce nouveau téléphone.

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  1. Toute sorte : 各种, gèzhǒng
  2. Produit, marchandise : 商品, shāngpǐn (HSK 5)
  3. Dollar : 美元, Měiyuán
  4. Export : 出口, chūkǒu (HSK 5)
  5. Valeur totale : 总值, zǒngzhí
  6. Diminuer : 下降, xiàjiàng
  7. Automobile : 汽车, qìchē
  8. Industrie : 工业, gōngyè (HSK5)
  9. Devenir : 成为, chéngwéi (HSK 4)
  10. Croissance rapide : 猛增, měngzēng

今年前八个月,各种中国商品,按美元计价的出口总值,与去年同期相比下降了5.6%。但中国汽车工业的出口总值已在短短三年里翻了两番,成为了世界上最大的汽车出口国. 今年1至7月的乘用车出口量与去年同期相比猛增了86%。

Jīnnián qián bā gè yuè, gè zhǒng zhōngguó shāngpǐn, àn měiyuán jìjià de chūkǒu zǒng zhí, yǔ qùnián tóngqí xiāng bǐ xiàjiàngle 5.6%. Dàn zhōngguó qìchē gōngyè de chūkǒu zǒng zhí yǐ zài duǎn duǎn sān nián lǐ fānle liǎng fān, chéngwéile shìjiè shàng zuìdà de qìchē chūkǒu guó. Jīnnián 1 zhì 7 yuè de chéng yòng chē chūkǒu liàng yǔ qùnián tóngqí xiāng bǐ měng zēngle 86%

Au cours des huit premiers mois de cette année, la valeur totale des exportations chinoises, mesurée en dollars américains, a diminué de 5,6 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cependant, la valeur totale des exportations de l’industrie automobile chinoise a doublé en seulement trois ans, faisant de la Chine le plus grand exportateur mondial de voitures. De janvier à juillet de cette année, les exportations de véhicules de tourisme ont augmenté de manière spectaculaire de 86 % par rapport à la même période de l’année précédente.

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  1. Scientifique, chercheur : 科学家, kēxuéjiā
  2. Analyser, analyse : 分析, fēnxī (HSK 5)
  3. Livraison de repas : 外卖, wàimài
  4. Application (mobile) : 应用, yìngyòng (HSK 5)
  5. Action, comportement : 行为, xíngwéi (HSK 5)
  6. Promotion (d’un produit) : 推广, tuīguǎng (HSK 5)
  7. Ustensile : 餐具, cānjù
  8. Réduire : 减少, jiǎnshǎo (HSK 5)
  9. Plastique : 塑料, sùliào
  10. Déchet : 垃圾, lājī

一个由在亚洲的科学家组成的研究团队分析了中国一款热门外卖应用上的消费者行为,他们发现,如果在全国范围内推广助推用户放弃一次性餐具的信息,可能足以使中国每年减少300多万吨塑料垃圾(相当于10座纽约帝国大厦的重量)。

Yīgè yóu zài yàzhōu de kēxuéjiā zǔchéng de yánjiū tuánduì fēnxīle zhōngguó yī kuǎn rèmén wàimài yìngyòng shàng de xiāofèi zhě xíngwéi, tāmen fāxiàn, rúguǒ zài quánguó fànwéi nèi tuīguǎng zhù tuī yònghù fàngqì yīcìxìng cānjù de xìnxī, kěnéng zúyǐ shǐ zhōngguó měinián jiǎnshǎo 300 duō wàn dùn sùliào lèsè (xiāngdāng yú 10 zuò niǔyuē dìguó dàshà de zhòngliàng).

Une équipe de chercheurs composée de scientifiques basés en Asie a analysé le comportement des consommateurs sur une application de livraison de repas très populaire en Chine. Ils ont découvert que la promotion nationale de messages encourageant les utilisateurs à renoncer aux ustensiles jetables pourrait potentiellement permettre de réduire de plus de 3 millions de tonnes les déchets plastiques produits chaque année en Chine (équivalent au poids de 10 gratte-ciel de l’Empire State Building).


Petit Peuple : Henyang (Hunan) – Maldonne à la mairie
Henyang (Hunan) – Maldonne à la mairie

A Hengyang (Hunan), Ah Jun et Xiao Qin, 27 ans chacun, se fréquentaient depuis 2011. Ils voulaient se marier, mais les parents d’Ah Jun ne voulaient rien savoir : ils connaissaient la prétendante, des parents sans un sou vaillant ni de hukou (permis de résidence de la ville), qui donne accès à l’hôpital gratuit, aux bonnes écoles pour l’enfant à venir… Pas question dans ces conditions, de laisser Ah Jun épouser sa gourgandine, au risque de le voir végéter toute sa vie en une besogneuse médiocrité !

Tandis que leur fiston perdait son temps à faire le joli cœur, eux les parents, lui trouvaient une union autrement plus avantageuse avec la fille d’un ponte du Parti. Avec un beau-papa au bras si long, l’avenir d’Ah Jun était assuré : un bel appartement, la berline de luxe, un bon boulot !

Un soir d’automne 2014, ils avaient pris Ah Jun à part : n’étant pas trop courageux, ce dernier avait préféré accepter, pour éviter l’orage – ce n’était pas dans les mœurs de Hengyang, de résister à ses parents ! Bien sûr, une fois de nouveau seul, il s’était maudit de sa lâcheté. De retour auprès de sa bien-aimée, il lui avait tout avoué et ensemble, ils avaient réfléchi : comment faire? Et puis bientôt, Eurêka, la solution était là : ils n’avaient qu’à se marier les premiers, en catimini!

Evidemment, il y avait le problème des parents d’Ah Jun, qu’il faudrait obligatoirement présenter à ceux de Xiao Qin, ce qui était impossible… Mais on se débrouilla : on dénicha un couple de quinquas imposteurs, pour jouer devant les vieux de Xiao Qin le rôle des parents du fiancé. Avec eux, les noces furent fixée au 2 janvier, jour de bon augure. Selon la coutume, les fiancés devaient se rendre au bureau des mariages, à l’ouverture à 10 heures, avec témoins. Puis le certificat en poche, ils rejoindraient l’hôtel, pour le banquet avec les invités.

Ce qui fut dit, fut fait – du moins, pour commencer. Toute de blanc vêtue, arborant fièrement son voile, Xiao Qin arriva à l’heure dite moins 5 minutes. Mais après 10 minutes, ne voyant pas son homme, la fiancée sentit une main de glace lui enserrer le cœur : que faisait donc Ah Jun ? A 10h30, son agitation devint fébrilité : son portable éternellement sonnait dans le vide. Et son témoin, où il était, celui-là? Quand enfin à 10h43, il vibra, indiquant l’atterrissage d’un texto, elle se jeta pour le lire, à voix haute et haletante, n’en croyant pas ses yeux : « annule tout, lui disait-il, je ne peux plus t’épouser, je suis en prison suite à une bagarre ».

Dans la voiture de son témoin, elle fonça à l’hôtel, le cœur en chamade. En route, elle tenta de donner un sens à la folie qui lui arrivait. Elle voulait sauver son couple, et se battre, mais dans le noir, sans savoir contre qui. Comme souvent en Chine, l’hôtel énorme avait plusieurs salles de banquet, pour pouvoir tenir plusieurs noces de front. Sur place, écartant d’ un geste hagard les invités qui réclamaient timidement des nouvelles, Xiao Qin balaya du regard « sa » salle de bal toute de blanc fleurie, aux entrées déjà servies sur les tables à 12 places, mais vide et lugubre comme un couloir d’hôpital. Dans son dos, derrière une autre porte, mugit un brouhaha. Prise d’une intuition, elle fit ce qui ne se fait jamais en Chine : elle ouvrit la porte pour voir Ah Jun au bras d’une autre femme en blanc, verre à la main, ivre, à la table d’honneur d’une noce qui battait son plein !

Que s’était-il passé? La pauvre Xiao Qin n’allait tarder à l’apprendre. De la ruse de son fils, le père avait tout appris. Sans rien dire, il avait fait préparer la noce concurrente, avec SA candidate et SES invités, même lieu, même date, autre salle. La veille au soir, avec la rivale et ses parents, il l’avait convoqué, humilié, forcé à céder et cette fois pour de bon. Et à présent, au bras de cette femme inconnue, il buvait, pour ne pas voir !

Mais Xiao Qin, lutteuse, refusa la défaite. Elle se précipita au commissariat : en robe blanche, voile relevé, elle porta plainte pour rupture de promesse et « wèi tārén zuò jià yīshang » (为她人做嫁衣裳) : « vol de fiancé »  (mot à mot : « avoir cousu la robe de mariage pour une autre »). Xiao Qin avait repéré ce détail essentiel : au bureau des mariages, l’autre n’avait pu épouser Ah Jun, puisqu’elle y avait campé elle-même depuis l’heure d’ouverture. L’union n’existait donc pas, et elle-même, l’offensée, pouvait contre-attaquer.

Elle avait une autre armée derrière elle, celle de l’Internet, de cette toile qui de plus en plus relie entre elle cette méga-famille qu’est la société chinoise. De Harbin à Sanya, de Lhassa à Shanghai, la nouvelle se répandit en une traînée de poudre, déployant en retour des dizaines de milliers de messages de soutien à Xiao Qin.

Depuis, la police « poursuit la médiation » avec pour enjeu, la main flasque du garçon mou. Entre les deux femmes en blanc, le bras de fer se poursuit, chacune avec sa force, l’opinion nationale pour la fiancée légitime au nom de l’amour, le clan pour la fille du Parti au nom des intérêts de la famille… Sur la victoire finale, la Chine retient son souffle.

Cet article a été publié pour la première fois le 12 février 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 24 (2018)


Rendez-vous : Semaines du 11 septembre au 29 octobre
Semaines du 11 septembre au 29 octobre

11-15 septembre, Shanghai: Furniture China, Salon de la fabrication et des fournitures pour l’industrie du meuble

11-15 septembre, Pékin: World Water Congress, Congrès international axé sur les fondations pour la sécurité et la résilience mondiale de l’eau

12-14 septembre, Pékin: Allfood Expo, Salon international de la confiserie, des snacks et des glaces

12-14 septembre, Shanghai: TCT Asia, Salon international de l’impression 3D et de la fabrication additive

14-17 septembre, Tianjin: China Helicopter Exposition, Salon international et convention d’affaires des hélicoptères civils

15-17 septembre, Canton: FISHEX, Salon international de la pêcherie et des fruits de mer

15-17 septembre, Chengdu : China Licensing Expo, salon international des licences d’exploitation

15-18 septembre, Chongqing: CIMAMotor, Salon international du deux-roue

19-21 septembre, Shanghai: BIOFACH, international des produits bios

19-23 septembre, Shanghai : CIIF – Shanghai International Industry Fair, Salon de l’industrie sur le thème cette année de l’économie digitale et de la décarbonisation

19-23 septembre, Shanghai : IAS – Industrial Automation Show, Salon international de l’automatisation des usines, de l’ingénierie mécanique et électrique, de l’informatique industrielle et de l’ingénierie

20-21 septembre, Pékin : China Energy Summit & Exhibition, Sommet et exposition de la transition industrielle vers la sécurité énergétique et la neutralité carbone

20-21 septembre, Shanghai : Chinabio Partnering Forum, Forum et exposition pour l’industrie des industries biotechnologiques et pharmaceutiques

20-22 septembre, Canton : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie

20-23 septembre, Pékin : BICES, Salon international et séminaire sur les machines de construction et d’industrie minière

21-23 septembre, Tianjin (en ligne): China Mining Congress & Expo, Salon et congrès chinois de l’industrie minière

21-23 septembre, Pékin: Sustainable Design China Summit, Salon international de la décoration et du design d’ intérieur sous la bannière du développement durable

21-23 septembre, Shenzhen : CIE Fair – China (Shenzhen) International Cross-border E-commerce Products Fair / CILF – China International Logistics And Transportation Fair, Salon et forum iternationaux de l’e-commerce, de la logistique et de la supply chain

21-23 septembre, Shanghai : Interior Lifestyle, Salon international des produits et accessoires pour la maison

24-26 septembre, Haikou: DPES Expo, Salon professionnel de la signalétique, de l’affichage, de la gravure laser, etc…

26-27 septembre, Shanghai : Interfilière, Salon international de la production textile

11- 13 octobre, Shenzhen : Automotive World China, Salon international de l’industrie automobile

11- 13 octobre, Shenzhen : C-Touch & Display, Salon international des écrans tactiles et de la chaîne de fabrication des téléphones mobiles

11- 13 octobre, Shenzhen : NEPCON Asia – « PCBA & IC Packaging », Salon international des produits électroniques, cette année sur le thème des solutions PCBA, usine intelligente, emballage et test de semi-conducteurs…

11- 13 octobre, Canton : REMATEC Asia, Salon professionnel de la reconception de pièces d’automobiles et de camions pour l’Asie

11- 13 octobre, Shenzhen : S-Factory Expo, Salon dédié aux solutions d’automatisation de la fabrication électronique

11 – 14 octobre, Shanghai : Music China, Salon international des instruments de musique

15 octobre – 4 novembre, Canton (En ligne : 16 sept – 15 mars 2024) : Canton FairFoire internationale où s’exposent électronique grand public & électroménager, pièces détachées automobile, machines, outils, matériaux de construction, produits chimiques, cadeaux, décoration, textile et habillement, cuir…

17 – 19 octobre, Shanghai : China Toy Expo, Salon international chinois du jouet et des ressources pédagogiques préscolaires

18 – 20 octobre, Qingdao : API China, Salon chinois de l’industrie pharmaceutique

18 – 21 octobre, Foshan : CERAMBATH, Salon chinois international de la céramique et des sanitaires

21 – 22 octobre, Shanghai : China Education Expo, Salon international de l’éducation et des formations supérieures

21 – 23 octobre, Yiwu : China Yiwu Commodities Fair, Salon chinois international des articles d’usage courant

24 – 27 octobre, Shanghai : CEMAT Asia, Salon des matériels de manutention, des techniques d’automatisation, de transport et de logistique

24 octobre, Canton : China Education Expo, Salon international de l’éducation et des formations supérieures

24 -27 octobre, Shanghai : PTC Asia – Power Transmission and Control Asia, Salon de la transmission et du contrôle de puissance

25 octobre, Shanghai : World’s Leading Wines, Rencontres d’affaires des importateurs et distributeurs de vins

25 – 27 octobre, Chengdu : CTEF – Chemical Equipment Fair, Salon chinois international des équipements et procédés chimiques

25 – 27 octobre, Qingdao : China Fisheries & Seafood Expo, Salon chinois de la pêche et des fruits de mer

26 octobre, Chengdu : China Education Expo, Salon international de l’éducation et des formations supérieures

26 – 28 octobre, Wuhan : CIAME, Le grand salon asiatique des machines agricoles

27-28 octobre, Pékin : China Education Expo, Salon international de l’éducation et des formations supérieures

28 – 31 octobre, Shenzhen : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon chinois international de l’équipement médical