Le Vent de la Chine Numéro 14
Les 18-22/04, les Présidents G.W.Bush et Hu Jintao doivent se voir à Washington, pour embellir les relations.
Le rendez-vous apparaît sans surprise, tant la préparation a été intensive, par échanges de ministres et de délégations en tout genre. Bush dénonce une invasion commerciale, un RMB sous-évalué de 35 à 40% (cette vision étant contestée même aux US), la contrefaçon, et un protectionnisme pointilleux chinois (voir article ci-contre). Pékin a préparé ses concessions: manière de céder sur l’accessoire pour tenir bon sur l’essentiel. Tout cela n’est qu’un jeu : la Maison Blanche, et Zhongnanhai savent bien que deux superpuissances, gagnent plus à défendre des intérêts communs, qu’à rivaliser.
[1]Sur la question du déficit US de 202MM$ en 2005, la Chine fait un geste : avec 200 industriels, Wu Yi, la vice 1er ministre a chauffé la salle par un show à travers les «States», signé pour 16,2MM$ de contrats, 80 Boeing 737, du logiciel et des puces Qualcomm pour Huawei et ZTE (0,6MM$), 0,3MM$ de coton, des voitures, du soja… Elle annonce la levée proche de l’embargo sur le boeuf américain (bloqué depuis 2003, pour cause de vache folle), et l’ouverture, fin 2007 de palabres pour ouvrir aux US les marchés publics chinois.
[2] Sur la question du piratage, le min. du commerce Bo Xilai informe que la Chine compte désormais 300.000 policiers anti-pirates, qui ont arrêté en moyenne 6 faussaires par jour depuis 2000. Sous 3 ans, 50 bureaux de plaintes vont être ouverts. Et depuis le 1er avril, tout ordinateur importé ou exporté, doit être chargé de logiciel licite (Windows, Linux).
[3] Mais sur l’essentiel, sur le Yuan, rien n’a été dit- ni ne le sera, sans doute !
Hu pense que la tempête disparaîtra après les élections au Congrès cette année. La vraie question, est la dynamique d’ouverture du marché chinois, surtout aux services. Les chefs d’Etat parleront encore de Corée du Nord, d’énergie nucléaire-rappelons ici, que le duel entre le français Areva et l’US Westinghouse pour 4 centrales de 3ème génération, est loin d’être achevé. On parlera aussi de pollution—les US s’inquiètent déjà des conditions écologiques des Jeux Olympiques de 2008 et prient Pékin de faire plus pour nettoyer son air d’ici là.
C’est que les 8-12/04, une tempête de sable a frappé d’Urumqi à Séoul, battant tous les records, à 2000 microgrammes/m3, bloquant vieux et enfants au foyer. Trains bloqués, voitures sinistrées, au moins 12 morts (Mongolie Intérieure). Naturel au départ, ce processus est alourdi par la déforestation, le béton (1/2 des chantiers mondiaux sont en Chine) et les émissions de +27% de dioxyde de souffre de 2000 à 2005 : la SEPA l’admet, seuls 8 des 20 objectifs fixés pour la période ont été tenus. Autrement dit, la Chine ne gagne pas la partie !
Oubliées du progrès en Chine, en panne avec 50% de la population active pour 14,5% seulement du PIB, les campagnes réservent pourtant des surprises, par leur capacité de passer aux hautes technologies, là où on ne l’attendait pas, au fin fond des provinces, et d’attirer les capitaux boursiers et étrangers.
Prenez Golden Cattle Biology, le centre de recherche biotechnologique et d’insémination bovine du Xinjiang, Far-West chinois. Depuis 2002 en JV avec le canadien Alta Genetics, il applique des techniques de pointe à un produit prisé, sur un marché incapable de suivre la demande. Avec 7,6Mt de viande bovine (14% du marché mondial), la Chine n’a augmenté la production l’an passé que de 6%. Sur un marché si vif, Golden Cattle Biology placera aisément fin 2006 en bourse de Hong Kong, son émission d’actions pour 300M$.
De même, depuis ses steppes de Mongolie Intérieure, Mengniu s’est hissé au 1er rang national de production laitière, et publie un bilan époustouflant, ayant vu ses profits augmenter en 2005 de 43%, à 47M². Ses ventes de lait UHT ont monté de 36%, celles de yaourts de 75%, et celles de boissons lactées de 134%: « vache aux pis d’or », que Mengniu compte traire davantage, en créant des nouveaux produits, tels les boissons parfumées pour enfants, ou le yaourt fermenté à basse température.
Contrôlant 28,5% du marché national du lait frais, le groupe de Hohhot prétend encore conforter son avance cette année, en passant de 3 à 4Mt de collecte soit +25%, alors que le secteur ne progresserait que de 20%.
NB : cette performance mérite réflexion, quand on sait que 10 ans plus tôt, tous les grands mondiaux du lait étaient en Chine, avec leurs capitaux et technologie. Tous étaient repartis, sauf Nestlé – pour revenir, aujourd’hui, tel Danone… L’apparition de groupes comme Mengniu a été rendue possible par une aide poussée de l’Etat, et une pénalisation de l’étranger, comme cette accusation en 2005, dans la presse, d’excès d’iode dans le lait maternisé de Nestlé, qui avait dû retirer son produit. Au moment précis où éclatait un scandale sur un lait chinois ayant causé la mort de dizaines de bébés… A moment idoine pour empêcher le géant de Vevey de s’imposer dans cette niche !
— PDG de Vivendi-Universal, Jean-Bernard Levy croit en une formule magique pour la Chine: «donner aux locaux ce qu’ils attendent, et capitaliser sur la ferveur locale pour le portable et l’internet».
Distribué par 100.000 cafés internet, son jeu en ligne «World of Warcraft» -a conquis en 10 mois 2,5M d’adeptes -un tiers du public mondial! Ainsi, Vivendi engrangea 2MM² de profits en 2005, +55%. Faute de pouvoir lancer sa plateforme locale de distribution (chasse gardée nationale), Vivendi avec son partenaire Shanghai Media, développe ses jeux et sponsorise des programmes TV comme «Woxingwo», le Star academy local qui en est à sa 3ème saison, ayant déjà lancé deux vedettes, Jason Zhang Jie et Liu Wei. Vivendi a aussi recruté le chanteur Dao Lang et espère diriger les carrières de bien d’autres.
NB: avec ses millions d’accros aux jeux, aux musiques (au GSM, sur la toile) supplémentaires chaque semaine, un tel investissement est plus rapide et sûr que le parc à thème shanghaïen envisagé en 2002 entre Vivendi et NBC, aujourd’hui gelé ! L’Etat en est bien conscient, qui affecte 2MM$ de crédits pour permettre aux marques locales d’émerger avec des produits compétitifs !
— La hausse du kérosène (+64% en 2005), force les avions à voler maigre.
Cela faisait 6 ans que l’IATA (International Air Transport Association) réclamait l’ouverture d’une ligne plus courte Chine -Europe. Mais sur cet espace militaire, les palabres étaient en stall.
Pékin ouvre le 13/4 le couloir de Chengdu au Xinjiang qui économise 30 minutes à 110 avions/semaine -l’armée conserve encore 70% de l’espace aérien national. Pour les transporteurs, cela signifie l’épargne de 2.860h de vol /an et de 27.000t de fuel (30M$!). La nature évitera 85.000t de CO². De son côté, China Eastern fait ses comptes pour 2005 : la hausse du pétrole lui a fait perdre 47M², et ses coûts de maintenance montaient de 61% (140M²) suite au rachat de 2 compagnies régionales qui gonflèrent sa flotte de 58% – les droits d’aéroports augmentant aussi. Ce contexte précaire rend urgent pour China Eastern de trouver un repreneur (Cathay / JAL?) d’au moins 20% de ses parts —pour l’aider à faire face aux charges incontournables, comme l’achat de 16 Boeings 737 NG, moyennant 500M² au bas mot… Marche ou crève!
Evoquée dans le Vent de la Chine n°11, la campagne contre les triades prend de l’ampleur.
Nous parlions alors de frappes au Sud (Wuhan, Shenzhen). Mais clairement, la guerre est partout, surprenante après 5 ans de silence. A Pékin depuis mars, 20 gangs démantelés, 200 gangsters arrêtés, qui écumaient marchés, bars, restos. A Shanghai, 103 bandits jugés pour 29 affaires – drogue, viol, prostitution, meurtre. Un 1er convoi de verdicts est rendu (11/3), de 4 et demi à 20 ans. A Loudi (Hunan), 98 truands comparaissent avec leur parrain de 34 ans, Liu Junyong, défendus par 70 avocats. Clairement en 6 ans, cette mala vita a gagné du terrain, nécessitant un désherbage, sans espoir de victoire, vu les ramifications de la pieuvre dans l’Etat.
Indispensable pour cause de JO de Pékin, un volet de la campagne est encore plus aléatoire : celui contre les paris sur le football, à travers des cercles clandestins ou sur la toile. Il s’agit de restaurer la confiance et détourner les spectateurs du championnat d’Angleterre, vers la Super Ligue chinoise sifflée et boudée. Ce trafic pourrait concerner des 10aines de M$/semaine. Eradiquer ces réseaux est impossible, vu la complicité des joueurs et des arbitres (les «sifflets noirs»), voire des politiciens locaux, et le lien par internet avec Taiwan et l’étranger, pour des paris sur des clubs sans histoire comme le FC La Louvière (Belgique).
Par une directive du 7/4, Pékin tente aussi d’enrayer une autre fraude, aux TRA (techniques de reproduction assistée). Ce document rappelle le nom des 7 banques de sperme et des 64 centres autorisés à la FIV in vitro et à l’insémination artificielle. Des 100aines d’autres leur font concurrence, permettant aux gens de contourner la loi d’un enfant par couple urbain -car la fécondation in vitro engendre triplés ou quadruplés -à 10.000² !
Enfin, la Chine veut calmer le jeu en ligne, marché où 30M de fans payaient 500M$ l’an passé (tel «World of Warcraft», de Vivendi (cf p.2). Pékin voudrait que les jeunes évitent de s’y abrutir: Il se lance dans une action coûteuse pour enregistrer chaque joueur, et limiter son temps de jeu à 3heures. Peine perdue, car vieux jeu : cela fait bien 20 ans que l’Etat se retrouve banni de la gestion des loisirs individuels, par les citoyens qui montent en éducation et s’enrichissent !
— Notre dernier numéro évoquait ces 127 complexes chimiques présents ou à venir, passés au peigne fin par la SEPA. (State Environmental Protection Administration) 44 dossiers avaient été bloqués ou gelés pour manquements à la sécurité écologique. Surprise: un chantier du groupe BP figure parmi les épinglés.
Et pas n’importe lequel. Le projet porterait l’usine d’acide téréphtalique purifié (PTA) de Zhuhai (propriété de BP à 85%) à 900.000t/an triplant presque sa capacité, pour 3,1MM$. La SEPA déplore des lacunes dans la coordination avec l’administration locale, au niveau du plan de réaction rapide en cas de catastrophe -composant du textile synthétique, l’acide téréphtalique est un fort irritant des voies respiratoires.
Tentons de comprendre : une négligence de chez BP semble improbable -les groupes mondiaux de la chimie s’astreignent à leurs propres normes strictes, et sont d’autre part très surveillés, en ce pays. Une mauvaise foi de la part de la SEPA est aussi à exclure -ce serait une 1ère. Reste l’hypothèse d’une incompétence, ou corruption locale, entravant la coopé sécuritaire. On y verra sans doute bientôt plus clair !
— Bien embarrassée, la Banque de Chine (BoC), à un mois de son entrée en bourse de Hong Kong où elle guigne 6 à 8MM$ d’épargne: 2 de ses agences (Kaiping, 485M$ et Dongbei, 50M$) sont responsables de scandales ayant terni son image ces derniers mois : problème systémique !
Aussi rame-t-elle pour remonter le courant, face à l’investisseur et surtout face à la tutelle de l’Etat : le 11/4, cette 2ème banque chinoise en volume prétend avoir inspecté une à une, 3 fois ses 11.300 agences en 2005, et détecté «toute seule» 46 des 52 problèmes. Elle dit se réorganiser pour resserrer l’octroi du crédit dans les agences, séparer le prêteur du superviseur, et permuter les chefs pour limiter les risques d’amitiés avec les barons locaux. L’Etat, pourtant -c’est nouveau- n’accepte plus son rôle de créditeur des banques passoires : il exige de la Banque de Chine, jusqu’à 150M² d’impôts sur 450M² perdus en 2004, que la banque tentait de faire passer en profits-et-pertes. Pour enfoncer le clou, la Banque populaire de Chine avance un mécanisme de lutte contre le blanchiment d’argent dans les banques, assurances et à la bourse. Au-delà d’un plafond, toute transaction sera classée «de bloc » et rapportée à la Banque populaire de Chine pour identifier instantanément les transferts douteux.
Par ex., entre comptes institutionnels, tout transfert dépassant 1M¥ ou 500.000$.
— A Hangzhou (Zhejiang), s’ouvrait (13-16/04) le 1er Forum bouddhiste mondial, avec 1000 moines de 33 pays, sous ce mot d’ordre repris du Président Hu, «une société harmonieuse commence dans l’âme».
Surprise : Ye Xiaowen, chef du bureau des affaires religieuses, reconnaît au bouddhisme (100M fidèles en Chine) une prééminence morale, «plus apte que christianisme ou islam» à créer l’harmonie. Sans crainte de se contredire, il justifie l’exclusion du Dalai Lama, par le fait que ce prélat, si présent, aurait «brisé l’harmonie» du meeting !
Un Forum sous contrôle, donc, mais les délégués, pas dupes, refusèrent de saluer le 11ème Panchen Lama (celui élu sur ordre de Pékin) ! Etrangement, au même instant, de milieux proches du Dalai Lama, du Vatican et même de Pékin, émane une rumeur de normalisation. Des visites pastorales du Dalai et du Pape seraient proches, avant 2008! En somme, le régime a plusieurs attitudes à la fois. Comme si Pékin échaudé par le Falungong voulait normaliser, mais non tolérer des concessions. Dans ces conditions, favoriser le bouddhisme peut servir de moyen de pression sur les autres fois!
— En progression chaque année et un des “sous-produits” de la croissance, la violence envahit insidieusement les villages, suivant le triangle infernal corruption-protestation-répression. Problème d’absence de tradition légale.
[1] Bien des cas ont à la base les disputes foncières -la confiscation de terre. Comme à Shenzhen-Lowu où un promoteur, faute de forcer des habitants à vendre leur sol, les enferme dans une palissade (12/4), avec le concours de 100ainesde policiers.
[2] A Ditian (Foshan), 1000 policiers affrontent 400 paysans (10/4) réclamant une meilleure compensation pour leurs 200ha expropriés en 2005;
[3] Le conflit peut-être entre villages : à Bomei (Canton), 1000 policiers se heurtent aux villageois pour détruire deux écluses illégales, sur plainte d’une bourgade voisine.
NB: dans ces cas et bien d’autres, l’Etat apparaît en collusion avec l’abuseur, sans effort pour respecter la ligne de Wen Jiabao lors du Plenum de l’ANP (Assemblée nationale populaire) en mars 2006 — combattre les abus de pouvoir, respecter les droits légitimes du paysan.
— En sidérurgie, Pékin a enterré la hache de la guerre des prix du minerai (voir notre dernier n°), et ses aciéries font leurs comptes : au cours présent (+71% de mars 2005 à mars 2006), il est attractif d’acheter les mines là où on peut. Comme en témoignent ces deux contrats en cours, pas encore bien “ficelés” mais fort parlants : pour son aciérie Angang, Anshan convient avec Gindalbie de mettre ensemble 18M$ dans l’exploration du gisement de Karara (Midwest australien). Le coût d’exploitation futur pourrait être de 5,6MM$, pour une ressource de 10Mt/an.
Tandis que Larry Yung, Président de Citic Pacific achète 415M$ les droits d’extraction de 2MMm3 de magnétite dans la région de Pilbara. Coûts auxquels s’ajouteront 2,47MM$ pour développer les mines de Sino et Balmoral. Il s’agit d’une opération commerciale, 50% des droits devant être revendus à une aciérie chinoise — encore inconnue au bataillon !
Après avoir co-produit pendant 20 ans les modèles de Volkswagen (VW) puis General Motors (GM), SAIC le shanghaien piaffe de rouler de ses propres roues.
Il investira 1MM² sur 2 centres R&D de 4000 ingénieurs (Angleterre et Shanghai) 5 plateformes, y-compris à l’usine neuve de Shanghai – Lingang, reprise à VW. D’ici 2010, SAIC veut 30 modèles, 300.000 voitures/an (45.000 à l’export), et 400.000 moteurs.
Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, VW «l’encourage à s’émanciper», et tente de sortir du gouffre après une difficile année 2005, l’ayant fait chuter à 17% du marché (119M² de pertes) – VW en avait longtemps tenu la moitié. Economies : il abandonne ses projets d’expansion, et vise modeste:
[1] son maintien comme n°1 et
[2] faire du profit.
Plusieurs coupes dans ses prix lui ont permis de vider en un an 2/3 des invendus, ramenés à 70.000. Il sort la Sagitar (10/04) à 17900², pour yuppy chinois, et veut élargir sa gamme de 12 modèles sous 3 ans.
Après la plainte des US, de l’Union Européenne et du Canada pour taxation au tarif-voiture de pièces importées (25% au lieu de10%), Pékin de discuter avec ses opposants, et a 3 mois pour trouver un accord. En cas de blocage, le verdict de l’OMC prendra 3 ans -toujours ca de gagné!
L’enjeu est fort: 25MM$ d’ici 2010 sur le marché de l’entretien (des 56M de voitures roulant alors, dont 9M neuves), mais beaucoup plus sur le marché mondial, car l’étranger se voit privé du droit de monter ses voitures en Chine , à partir de ses pièces. Par cette stratégie, Pékin peut espérer efficacement drainer des parts de marché mondial, exporter du « 100% made in China », selon ses ambitions qui apparaissent décidément grandes !
1ère salle des ventes sur la toile chinoise, Taobao voit défiler de bien étranges offres.
Le 20/3 depuis Jiaxing (Shanghai), Sun, 24 ans, offrit son âme à l’encan. Les choses démarrèrent doucement. Après trois jours, seuls 25 joueurs avaient fait monter l’âme à 31¥ : on s’inquiétait de la nature du produit. Avec bonne volonté, Sun répondit qu’il comptait livrer sa photo, son CV et ses poèmes d’enfance. Mais pourquoi, en Chine au XXI ième siècle, vendre son âme ?
« Quand j’étais jeune, fit-il, je lavais mon âme tous les jours. Un jour, j’oubliai. Des années après, je la retrouvai fripée, et réalisai que n’en avais plus besoin. Mais ‘tu si gou peng : quand le lièvre est mort, on mange son chien’ 兔死狗烹 : je peux encore en tirer profit»…
Chez Taobao, on réfléchissait. Qui était ce Sun? Un provocateur ? Un illuminé? En tout cas, son offre commençait à mousser, avec déjà 81 enchérisseurs et 681¥. Alors (31/3), peut-être inspiré par un «conseil supérieur amical», Taobao décida de retirer l’enchère: Alibaba, sa maison-mère « n’avait pas de politique sur la vente des âmes »!
Flash-back: en 2005, Yahoo signalait à la police les données d’un internaute qui venait d’émettre un message dissident. Pour cet acte de fidélité, tandis que l’internaute plongeait pour 8 ans, Yahoo recevait le feu vert pour racheter 40% d’Alibaba pour 1MM$. Yahoo vendait ainsi au moins deux âmes – la sienne et celle de l’imprudent surfeur sur le Styx électronique.
En prétendant faire la même chose un peu plus tard, Sun le naïf, touchait un point sensible, pour Yahoo comme pour le régime. Il exposait un fondement de cette société post socialiste – où tout s’achète et tout se vend. Il désignait aussi un défaut de la cuirasse : et si l’âme existait ? Censure ou pas, Sun a fait affaire : l’enveloppe de son âme est partie —prix et destinataire, tenus secrets !
17-20 avril, Shanghai: Foire Internationale du vélo et des véhicules à moteur
19-21 avril, Shanghai: Foire internationale de l’industrie chimique en Chine
20-23 avril, Pékin: Expo Franchise Chine 2006