Le Vent de la Chine Numéro 33

du 17 au 23 octobre 2004

Editorial : Développement durable -les 1ers pas qui coûtent!

Lançant en 1980 son pays dans la croissance tous azimuts, Deng Xiaoping n’imaginait pas que ses successeurs devraient freiner des 4 fers, 25 ans plus tard, avec l’aide de l’étranger. Aujourd’hui, les exemples abondent, de douloureuses remises en cause !

Pékin compte 100.000 accidentés (auto) par an. Mais l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé,  sort un autre chiffre: 220.000 morts par an, qui seront 0,5M d’ici 2020, si rien n’est fait.

Tel est le prix invisible du «tout automobile» adopté en Chine. L’auto serait la 1ère cause de mortalité de 15 à 45 ans, et son coût atteindrait 21MM$, 1,5% de PIB perdu.

Contre le fléau, Pékin a lancé dès mai sa Loi de sécurité routière, créé son comité interministériel, et médite les conseils de l’OMS, publiés en Chinois avec l’aide de la Banque Mondiale : « réduire les accidents n’est pas difficile : 4 mesures suffisent, c’est à dire ceinture obligatoire, limite de vitesse et d’alcoolémie, visibilité accrue des piétons et cyclistes

Autre souci du ministère de la Santé : l’obésité, doublée depuis 1994, selon son enquête sur 270.000 sujets. La Chine compte 60M d’obèses, 200M de gros, 160M d’hypertendus, 20M de diabétiques. On n’en est pas aux 60% de population des USA, mais on y va droit  –les Chinois en sont déjà à 30%!

Le ministère prépare un plan de prévention, assorti de règlements pour les écoles, l’agriculture, les industries alimentaires, le négoce…

La Chine du nord se débat aussi contre la sécheresse : Pékin reçoit en ce moment une « goutte d’eau dans le désert », 92Mm² venus  du Shanxi et du Hebei, à 100 voire 200km, par 3 cours d’eau. 6 stations de contrôle veillent sur les rives, et des «limiers de l’eau» protègent la denrée soudainement rare. Le déséquilibre croît dramatiquement : En 9 mois, Pékin a reçu 200Mm² , contre 156 pour tout l’année 2003, et toute la Chine du nord va aussi mal, ou pire !

Encore un problème urgent (et notre liste se limite à ceux où des actions sont annoncées cette semaine) : la pollution de l’air, et les bouchons : Shanghai annonce un projet de bus bicombustible (technologie popularisée par la Prius de Toyota).

SAIC, la Shanghai Automobile Industry Co., sera maître d’œuvre, aidé du Ministère des Sciences et Techniques et par General Motors (GM). Si SAIC parvient à le construire à un prix soutenable, il remplacera les 17000 bus actuels, réduisant de 50% à 90% les gaz d’échappement et de 40% à 60% la consommation en fuel, soit pour Shanghai, une épargne de 4Mt par an. C’est surtout, le signe d’une inversion de priorité urbaine, au profit des transports en commun!

Tous ces projets en sont aux balbutiements. Tous n’aboutiront pas. Mais ils montrent le vent – l’obligation de réagir, le dos au mur!

 


A la loupe : Sic Transit Fortuna Mundi !

La richesse chinoise est telle la Lune, pleine un soir,en quartier l’autre.

Ding Lei en sait quelque chose: au pic du palmarès des 100 millionnaires en ’03 (selon Asia Money, liste du célèbre Rupert Hoogewerf), il glisse au 7ème rang, victime du dérapage boursier du portail NetEase  : ses 1MM$ au soleil ont fondu à 400!

Nouveau meneur, Huang Guangyu, magnat de l’électronique (1,3MM$) saute 26 places en un an!

La cuvée 2004 compte 3 milliardaires (en $US) et 32 bizuths. Elle montre l’ascension éclair des 100 magnats, (en 11 ans en moyenne, avec 46 ans d’âge moyen). Leur patrimoine commun est de 30MM$, + 29% en un an.

De 6M$ en 1999, la barre d’entrée au club est montée à 150M$, 25 fois plus haut, tandis que le revenu moyen urbain, franchissant les 1000$ en 2003, gagnait poussivement 8%/an : preuve que l’écart riches – pauvres galope, en « surmultipliée »!

Source de la fortune : le home sweet home (dont les ventes ont gagné 13,5% en 2004) et la finance, secteurs dans lequel ils passent, après avoir amassé ailleurs leur capital de base.

Huang a fondé à 17 ans GoMe, sa boîte de ventes d’informatique, avant de bâtir son conglomérat Eagle Invests.

Timothy Chen Tianqiao (31 ans) a amassé 1,05MM$ avec Shanda, des jeux en ligne, pour passer n°2 de la liste.

Le n°3 reste une valeur stable, Larry Rong Zhijian, boss de Citic Pacific, comme l’était son père Rong Yiren, le milliardaire rouge, en bourse de Hong Kong.

Inattendu : ces fortunes, malgré des abîmes de différences par rapport aux modèles occidentaux, suivent les mêmes grands secteurs d’activité que le Nouveau Monde :

Huang/GoMe dans la vente au détail (Sam Walton/Wal Mart), Chen/Shanda aux services IT (Bill Gates/Microsoft),  Rong/Citic en finance (Warren Buffett/Berkshire Hathaway)!■

 


Joint-venture : Starbucks invente le ‘café malade’

— Sous le crépitement des flashs, Parade, oeuvre magistrale de Pablo Picasso (conçue en 1917 comme

rideau de scène) fut dévoilé au Centre International des Finances de Hong Kong, (12/10), y lançant ainsi l’Année de la France en Chine.

Prêté par Beaubourg (Centre Pompidou, n°1 de l’art moderne en France), c’était sa 1ère sortie d’un musée, en 50 ans. Pas par hasard : la veille, Beaubourg se portait candidat au projet MoMA, programmé pour 2012 au coeur des 40 hectares regagnés sur la mer à Kowloon-Ouest. Par ce complexe de 12000m², HK aspire à devenir la capitale asiatique des arts contemporains. Il s’agit d’un projet en BOT, concession pour 30 ans, moyennant (+ ou -) 100M² d’investissement et 10M²  par an de budget. Pour la JV projetée, le partenaire est Dynamic Star, filiale Sun Hung Kai et Cheung Kong, groupes immobiliers (ce dernier, à Li Kashing, le “roi” de l’enclave). Avec tels appuis, l’échec semble difficile, sans compter les atouts naturels de Beaubourg : son savoir-faire, et l’accès pour Hong Kong aux inépuisables trésors hexagonaux!

— L’étape shanghaïenne du Président français (12/10) marqua pour Alstom la signature d’un contrat appréciable, transformant l’essai des 1,4MM² obtenus à Pékin l’avant-veille (cf dernier n°) : 130M² pour l’extension de la ligne de métro n°1, 16 rames, 128 voitures.

De cette manne, Alstom aura le tiers, le reste revenant aux partenaires Shanghai Electric et Puzhen. Au reste, cette commande n’est que la pose du pied sur le starting block: d’ici 2008, 500 voitures sont à pourvoir, à 1M²/unité, et d’ici 2020, le réseau aujourd’hui de 124km, passera à 800km. “Sur les 8 lignes futures”, dit Patrick Kron le PDG, nous soumissionnons dans 7 lignes”!

— Bonne idée de Starbucks, n°1 de la fève torréfiée : mettre pied dans les couloirs lugubres des hôpitaux chinois, pour redonner du coeur au ventre au personnel, aux malades et visiteurs par une petite tasse de noir ou de cappucino

A ce jour, les hôpitaux ne comptent quasi aucun service. “Xingbake” (Starbucks, en chinois) entre le 20/10 à Shanghai, dans l’hôpital de l’Est, établissement privé à vocation d’accueil amélioré.

Différence par rapport à ses 90 magasins en Chine (1234 en Asie) : pas de tasses, mais des gobelets jetables. Décidément, le groupe US sème sa concurrence hors des sentiers battus, ayant franchi dès l’an 2000 les hauts murs de la Cité Interdite! Aujourd’hui fort de 8500 cafés dans le monde, Starbucks s’en imagine 30.000 à terme, dont 6500 en Asie !

 

 


A la loupe : Finance – le démarrage de Wen Jiabao !

Il est long, le chemin de l’assainissement de la finance chinoise !

Depuis 10 ans se suivent les créations de tutelles, corsets réglementaires, missions de limiers. Cependant une des dernières mesures,  fin septembre, semble un aveu de désarroi : Shang Fulin, patron de la CSRC, la China Securities Regulatory Commission, notoire pour son inaction, est muté… à la place de Liu Mingkang, boss de la CBRC, la China Banking Regulatory Commission, qui lui, s’était montré actif. Les experts concluent que Wen Jiabao, le 1er Ministre, cherche un nouveau ressort pour sa réforme financière, et a peut-être enfin la chance d’écarter (ou déplacer) des hommes installés avant son mandat!

Le départ de Jiang Zemin (19/9) coïncide avec la  réaction (fort tardive, 5 mois!) des ministères et Entreprises d’Etat épinglés en juin par l’auditeur général Li Jinhua pour 140M² gaspillés en 2003 : perdant leur soutien, ils se rallient! Le mistral souffle aussi sur les marchés boursiers : un rapport du 10/10 dénonce 5,7MM$ détournés depuis janvier, par des actionnaires majoritaires. Il est vrai que le rapport reste flou sur la question des sanctions!

L’époque ne se limite pas aux reprises en main : elle voit aussi des initiatives de décloisonnement et de création de produits d’investissements nouveaux, associés à l’élargissement de la base des émetteurs. Le but étant une montée en transparence et en concurrence, mutuellement émulées.

Ainsi, Pékin relaxe les conditions d’investissement hors de Chine, (ses GEE sont prêtes!), et allège la pression à la réévaluation en laissant ressortir une part des 392MM² de devises.

Dix banques locales reçoivent le droit d’émettre des dérivatifs, protection des firmes contre les fluctuations en devises: les banques étrangères piétinent en attendant leur tour!

Les assureurs vont pouvoir placer des obligations auprès des groupes privés et étrangers.

Le secteur privé non-bancaire est admis au club très fermé des fonds mutuels, avec cette licence adjugée à TX, Cie d’un ex-Directeur à la CSRC.

Enfin, le hollandais Abn Amro, rebaptisé Hongkongais pour la circonstance, tire parti du traité CEPA (Closer Economic Partnership Arrangement), avantageant les firmes du «Rocher», pour monter avec Galaxy (n°1 national du courtage) une JV en marchés à terme. Le terrain y est déprimé: le n°1 néerlandais va le remplumer, en crédits et en savoir-faire!

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Argent : R&D chinoise : ‘5,4,3,2,1 -mise à feu’! 

— Avant de créer une des plus belles industries au monde, le Japon débuta par la montre au kg.

Pour qui s’en souvient, la nouvelle révolution technologique qui se prépare en Chine n’étonnera point : Pékin veut remplacer sa compétitivité basée sur les bas salaires, par une autre, fruit de sa recherche.

Industry Week (US) voit qu’en ’04, les firmes chinoises font un effort en R&D 7 fois supérieur à celui de leurs soeurs US, 20% contre 3% du chiffre d’affaires respectif. La part de l’informatique fait dresser l’oreille : 5% en moyenne, contre 1,4% aux US. On assiste à un réinvestissement quasi total des profits, encouragé par voie fiscale, de concours etc. La tendance s’appuie sur un vivier vaste, peu cher d’ingénieurs et cerveaux diplômés. Et si tous ces arguments ne suffisaient pas, la Chine est forcée au saut qualitatif par les normes techniques et sanitaires qui se dressent partout, remplaçant les tarifs abattus par l’OMC.

Résultat : en juillet, la Chine a dépassé les US comme temple de la technologie du téléphone cellulaire –dixit Bill Gates. A bon entendeur…

—Le ministère de l’Agriculture installe un réseau commercial en milieu rural.

En 2003, 40 chaînes ont été licenciées dans le secteur vivres, et 80 dans celui du matériel agricole. Pour compenser le surcoût du fonctionnement en zone reculée, un monopole est octroyé sur un territoire.

Ainsi, Soleil Rouge, à Nankin (Jiangsu), fondé en 2002, étalé sur 5 provinces (380 magasins), vise le 1er rang des ventes d’équipements agricoles. Ici, l’obstacle immuable est le manque de marques fiables et services, et le surcoût des frontières intérieures.

Autre initiative: le 2d Salon de l’Agriculture (12-17) réunit 971 exposants dont 550 chinois. L’étranger était présent par 13 pays d’Union Européenne, des US et du Japon. Des groupes émergents brillèrent, tel Chaoda, aux 1000 produits bio (issus de ses fermes), qui fit pour 100M² de contrats le 1er jour. Les 1,7MM² du Salon de 2003 seront dépassés !

— En été, 100M de climatiseurs pompent 40% de l’électricité des villes : en trop de modèles, la modestie du prix le dispute à celle de la technologie. Ces appareils ont une autre souffrance : les invendus, 8M d’appareils, 2 ans de production nationale!

Tout ceci justifie l’actuelle tentative de coup de torchon, par le biais de l’étiquetage. Au 1/5, l’offre sera classée en 5 niveaux, selon le rendement énergétique.

Sous un certain seuil, la marchandise sera interdite à la vente. L’épargne annuelle sera de 80 kw/h par unité. Normalement, ceci devrait amener un cercle vertueux: l’abandon des acteurs les moins sérieux, la fin de la guerre des prix, et l’investissement en R&D. Avec toutefois 2 handicaps, peut-être rattrapables: la modicité de l’amende aux groupes en cas d’infraction  (970²), et la corruption anarchique des provinces!   

NB : une initiative similaire, à l’enjeu aussi fort, se prépare dans le secteur du lait frais!

 

 


Pol : Poutine à Pékin – l’amitié, moins le pétrole!

— A Poutine de fouler le tapis rouge avec Hu Jintao (14-16/10), suite à la visite de Wen Jiabao à Moscou en septembre.

Une question lancinante hante la relation Russie – Chine : le pétrole, que Pékin réclame et que Moscou veut vendre ailleurs.

Par ordre de Poutine, deux projets géants sont bloqués: l’oléoduc Ouest-Est Angarsk-Daqing (Heilongjiang), et le gazoduc Nord-Sud (JV de BP) Katchamka-Corée-Chine. Poutine y voit 2 risques:

1. une Chine client-monopole qui lui imposerait des prix sacrifiés, et

2. le sacrifice de sa Sibérie côtière, au profit d’un Dongbei trop peuplé, à sa porte.

Le document final reflète un équilibre malaisé. 13 accords ont été signés -mais le pétrole en est absent, sauf par une promesse de rétablir, d’ici fin octobre, les ventes interrompues par Youkos. La frontière est finalement tracée. Pékin dit bienvenue à Moscou à l’OMC. Les 2 promettent de tripler leurs échanges d’ici 2010, (16MM² en 2004), et s’entendent pour un remake des années croisées, année Russe en 2006, année chinoise en 2007 : méthode Coué, et écran de fumée !   

— L’Elysée devait s’y attendre: siégeant à Luxembourg, le Conseil des ministres de l’Union Européenne a encore rejeté (11/10) la levée de l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine. Londres et les pays scandinaves s’y sont opposés, préférant attendre l’adoption d’un code international de conduite sur ce commerce et une embellie sur le front chinois des droits de l’homme.

Parallèlement (pour peser sur les débats), Amnesty publiait un rapport qui citait un apparatchik chinois pour dénoncer “10.000 exécutions/an” en Chine, et  250.000 personnes en laogaisuo, “camp de réforme par le travail”… Comme si cette opposition ne suffisait pas, les pays de l’Est, à l’écoute de Washington qui préparent leur entrée à l’Otan, ont eux aussi fait bloc… Face à ce mur, le poids de Paris et Berlin n’a pas suffi – on en reparlera en 2005

 


Temps fort : Chen Shui-bian — jet d’éponge, ou ruse pré-électorale?

Chen Shui-bian, Président Taiwanais, a l’art des coups de théâtre.

Le 23/8, son parti DPP, Democratic Progressive Party, indépendantiste fermait la porte à tout référendum (sa « terre promise », pourtant) en votant le projet de l’adversaire KMT, le parti du Kuo Min Tang, plaçant toute réforme constitutionnelle future sous la gouverne du seul Yuan Législatif (Parlement). Le 11/9, il évoque sa démission possible, pour forcer des élections anticipées/groupées le 11/12 (jour du scrutin parlementaire).

Et voilà que le 10 octobre, jour du 55ème anniversaire du régime, il tend la main à Pékin, prêt à négocier «sans conditions », « même sur la question d’une Chine unique ». Conciliant, il offre les liaisons aériennes directes qu’il refusait jusqu’alors – et propose un «code de conduite»… Une halte à la course aux armements… Pourquoi cet appel qui ressemble à un jet d’éponge?

Impuissante, l’île voit son économie phagocytée par le Continent. Déjà 100MM$ de ses investissements et 3M de Taiwanais passés travailler sur l’autre rive… Le revirement de Chen arrive 12heures après la sortie de J. Chirac, aux côtés de Hu Jintao (9/10) : le problème de Taiwan doit être résolu «avec Pékin», dans le cadre du principe pékinois de «1 Pays, 2 systèmes», récusé par Taipei. Chen sait alors qu’il a perdu la bataille de l’Europe, et qu’il faut penser à l’avenir, à l’après-Bush, son seul défenseur.

Enfin, le rusé Président pense à ses législatives. Les nationalistes (en faveur de la réunification) conservent une mince majorité : son offre ôte au KMT son meilleur atout. Et si le DPP pouvait prendre la majorité, il mettrait l’île dans une meilleure position face à Pékin, qu’il forcerait à l’écouter, pour des négociations désormais inéluctables. Face à ces manoeuvres sphyngiennes, on peut comprendre la fin de non- recevoir de Pékin, qui semble penser qu’il est « urgent d’attendre »!

 

 

 


Petit Peuple : Anshan, maldonne et coup de Jarnac!

Dur-dur, d’être en usine à Anshan (Liaoning), friche industrielle où les machines sont froides et les salaires impayés! Pour Ruping, secrétaire, 38 ans, la catastrophe en juin ‘2004 fut le contrecoup d’une chance : le salaire de mai était arrivé, et elle touchait sa paie avant les autres!

A 8 collègues (mais sans le boss, absent), ils allèrent fêter çà dans un restaurant neuf, aux frais du socialisme, à la mode du Dongbei. Avec son enveloppe, Ruping paya l’addition, 300¥ en ajoutant une ultime tournée afin de recevoir un billet de la tombola d’ouverture. Mais le lendemain, panique! Le boss refusa net de payer, les convives se réfugièrent dans des excuses minables, sans essayer de sauver la face : Ruping était le dindon de la farce, 为人作嫁 wei ren zuo jia («celle qui taille la robe de mariée pour une autre»)!

Deux mois après par contre, un coup de cymbales sur l’usine diffusa le doux son de la revanche: Ruping reçut le gros lot du restaurant, 100.000¥!

Alors, les événements s’emballèrent. Sous 24heures, le patron la convoqua, 300¥ en main, et lui notifier l’ordre insolite ultimatum : le lot était propriété de l’unité de travail! Ruping ne voulut rien gober, ni les trois gros billets, ni l’ultimatum. A son bureau, les sept pique-assiettes l’attendaient aussi, pour lui offrir le même marché de dupe, remboursement du banquet contre partage de la galette! Et comme elle persistait dans son refus petit-bourgeois, elle fut reniée de tous, et deux semaines après, devinez qui se retrouva en tête de la liste infamante des xia gang (下岗), des employés mis à pied !

 

 


Rendez-vous : Foire de Canton – spécial PME

18-22/10, Canton: Foire des PME, petites et moyennes entreprises

16-20/10, Zhengzhou (Henan): 1er Festival international de Wushu (30.000 sportifs sur 20km)