Le Vent de la Chine Numéro 24
F.O.B., un des sigles les plus en vo gue Outre-Pacifique: friend of Bill, ami du Président US. Il aura fallu à ce dernier pas moins de deux mandats, et beaucoup de raison d’Etat pour accepter à cette conclusion, à laquelle rien de ses opinions passées ne le prédisposait, et qui échappe encore à l’opinion yankee. Une tentative de new deal sino-US en 4 points:
[1] Un rapprochement politique est inéluctable, corollaire de la mondialisation des capitaux et des technologies;
[2] Toute velléité dilatoire se paie, pour les deux pays, mais aussi pour le monde en prolifération des parasites (tels le piratage intellectuel ou les attaques des meutes spéculatives contre telle ou telle monnaie isolée);
[3] Négocier les contentieux, des années si nécessaire, ne signifie pas accepter l’inacceptable (droits de l’homme écornés d’un côté, « lex americana » commerciale de l’autre).
[4] Enfin, un partenariat stratégique sino-US n’est jouable qu’à la condition du respect des intérêts des autres régions mondiales partenaires, ni axe, ni exclusion! Voilà pourquoi le pensionnaire de la Maison Blanche a pris le risque de se montrer sur le terrain chargé d’émotions négatives, de la place Tian An Men, avec en tête, des pensées avoisinantes de celles du bon roi Henri IV, en la cathédrale Notre Dame: « Paris vaut bien une messe ».
Tel est le cahier de charges du dialogue en cours à Zhong Nan Hai, quartier général du Parti Communiste Chinois (PCC), dont l’enjeu dépasse de beaucoup les deux pays protagonistes. Le VDLC reviendra sur déroulement et acquis de ce sommet historique, semaine prochaine
Les laques rutilantes et les cohortes de présentatrices sémillantes et court vêtues n’empêchent pas Auto China 1998 (Pékin, 24-30 juin 1998) de tourner « sur 3 pattes », dans un climat médiocre. La baisse sous 2 ans des taxes à l’import (-20%) ne fait rien pour dérider le marché: les acheteurs préférant attendre, les constructeurs voyant surgir la concurrence. Dans ce marasme, une longue série de contrats de Joint-venture, signés en marge du salon, apporte une petite brise:
[1] En marge de sa Joint-venture Buick à Shanghai, General Motors (GM) met 230MUSD dans une autre Joint-venture à Shenyang (Liaoning): Jinbei, avec FAW: 230MUSD (50/50%). D’ici 2000: 50000 minibus (10pl) et les 4/4 Blazer.
[2] Pour ses moteurs, GM utilisera les blocs de la nouvelle Joint-venture de Teksid (Fiat): 80MUSD, pour produire 1M de blocs. Avec Teksid, Fiat atteint en Chine 250MUSD de capital, n°1 italien, et à d’autres idées en tête.
[3] Un autre italien, FATA a obtenu de Volskwagen (VW), un contrat de 32MDM, pour une ligne de soudure robotisée des châssis de la Passat B5, qui sort en 1999 à Shanghai;
[4] L’allemand Herberts (capitaux Hoechst) achète 51% de la JV néerlandaise Akzo-Red Lion, de tôles revêtues (pour auto), afin d’y apporter sa propre technologie (leader). Chiffre escompté: 11,1MUSD.
Tous ces contrats enrichissant le paysage industriel auto chinois, et le rapprochant de la viabilité.
Dans la mouvance du sommet Clinton-Jiang, Motorola signe 4 contrats pour un total de 346MUSD, de fourniture d’équipements en réseaux cellulaires entre Shanxi et Zhejiang. Même lieu, même moment, Lucent Technologie signait pour 62MUSD, en vente de matériel de transmission par fibre optique. Motorola s’apprête aussi à tripler son investissement sur son usine de semi-conducteurs de Tianjin -il passerait, en 2 ans ½, à 1,5MMUSD.
G.E., elle, a signé une lettre d’intention pour une centrale à gaz à Hainan, pour une capacité de 700Mw, alimentée en gaz off shore à faible potentiel thermique. Coût : 1,5MMUSD. Oxbow Power et Sithe Energies signent un contrat en financement à la charge du concessionnaire (BOT), pour une centrale à charbon de 600Mw à Wenzhou (Zhejiang), pour 415MUSD (ouverture en 2001.
Coopération originale, durant la visite de Clinton à Xi’an, entre médecins de l’université de Xi’an et leurs collègues de 2 hôpitaux pour enfants de San Francisco: une consultation vendredi 26, en direct via Internet, a permis d’accéder à un diagnostic très rapide, sur 2 cas critiques voire désespérés. Cet exploit technique, qui devrait déboucher sur la création d’une salle d’urgence virtuelle, a été rendu possible par des groupes comme Sun Microsyst et AT&T.
NB: A l’issue du Sommet, une « importante cérémonie de signature » est annoncée, pour « une série de contrats ou d’accords », portant sur l’aviation, l’énergie, l’électronique et la protection de l’environnement. Quelques MMUSD (de plus) d’affaires en perspective.
Bagarre entre British Airways et Virgin Atlantic, pour la licence sur la ligne Londres-Shanghai. BA, qui vient d’ajouter un 4ème vol à sa liaison Londres – Pékin (tous les trafics Chine/Europe sont complets en ce moment, grâce au tourisme), espère cette licence pour fin 1998, démarrer immédiatement l’exploitation, et fait valoir son expérience du terrain chinois. Virgin, qui fait miroiter 2 à 3 vols hebdomadaires immédiats, puis un vol par jour, aurait toutes ses chances.
Nouvelle banque russe à Pékin, comme bureau de représentation en attendant mieux: l’Unexim-Bank, de Moscou. Démarche soutenue par les besoins en financement d’un (projet de) gazoduc Irkoutsk-côte chinoise, et de divers exports industriels russes (aviation, métaux non ferreux, machinerie lourde).
Sinochem vient de signer un contrat (autorisé par les N.U., dans le cadre de l’opération « oil for food » (pétrole contre vivres) d’import de 18M barils de pétrole brut d’Irak, après deux contrats similaires, de 2 et 7,4M. Trafic en hausse rapide, mais qui risque de se trou ver brisé dans l’oeuf par la découverte en Irak de têtes de missiles chargées de gaz guerrier.
Bill Clinton doit rattraper les années de retard, sur les Européens, du dialogue politique: ne pas laisser durer des apportés euro chinois, hors de portée de l’unique superpuissance.
[1] 1ère priorité: la définition d’un partenariat stratégie que, pour gérer la non-prolifération nucléaire, la sécurité, et les 3 grandes crises du semestre: la quasi ré invasion du Koweit par l’Irak, les tests nucléaires croisés sur le continent indien, et la crise financière asiatique.
[2] Sur cette dernière, Clinton, avec Zhu Rongji, pourrait chercher à jeter les bases d’une coopération bilatérale monétaire, et aider le Japon à assainir ses finances.
[3] Acculée par son opposition, la Maison Blanche doit demander des comptes à la Chine, sur la croissance exponentielle du déficit commercial, frisant les 50MM USD en 1997.
On verra peut-être la fin du dialogue de sourds sur l’entrée chinoise à l’OMC. Clinton pourrait donner son feu vert conditionnel et Jiang, offrir des concessions sur l’ouverture de son marché aux banques et assurances US.
[4] Enfin, question là aussi imposée par le Congrès, Bill Clinton est arrivé à Pékin avec la question des Droits de l’Homme. C’est le prétexte de cette visite: le concept d’ « engagement » (parler avec l’adversaire de ce qui divise, plutôt que de chercher à le contraindre).
La surprise, sans doute mauvaise pour Pékin, aura été que Clinton, à un plus fort degré que les Européens, a pris très au sérieux cette mission!
Ces 12 derniers mois, la Chine est le 1er emprunteur à la Banque Mondiale, avec 2,6MUSD (9% des prêts) dont les ¾, dans l’agriculture, l’énergie et les transports.
Poissons assommés: tel est le sobriquet coloré qu’on donne aux Petites ou moyennes entreprises d’Etat (PMEE) en faillite. Elles sont 1078 à la foire de Harbin (Heilongjiang), d’une valeur (papier) de 20MMY, pour 320 000 emplois. Les villes tentent de s’en défaire, pour une bouchée de pain, sans impôts pour 3 à 5 ans, moyen nant la reprise des dettes et de la charge sociale. Les plus optimistes parient sur la reprise (par des industriels taiwanais, désireux de prendre rapidement pied dans la région) de 20% des firmes en difficultés.
Comment, pour la Chine, couper 70Mt cette année, 150Mt par la suite, à sa production de houille, aux prix effondrés? En février, toutes les mines ont dû fermer 22 jours, « économisant » ainsi 40Mt d’excédent. La solution préconisée: fermer 40000 mines illégales, coopératives ou de villages (trop dangereuses pour obtenir le permis d’exploitation). Fin 1997, environ 1/3 avait déjà été fermé, mais la Chine doit aller prudemment, pour éviter l’explosion de colère: les « gueules noires » employées dans ces emplois les plus meurtriers du pays, n’ont pas d’alternative.
Les postes, bientôt la plus grande banque? Sur leurs comptes épargne, les bureaux de postes détenaient fin mai 35,5MM USD, 6% des bas de laine. La plus grande banque commerciale, Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), n’a que 20000 agences. La poste elle, en a 79000, (32000 équipées pour recevoir l’épargne privée) et en aura 100000 d’ici 2000. Avantage des postes sur les banques: sa recette épargne va directement au budget de l’Etat, moyennant un rendement faible mais garanti; donc, pas de dettes causées par des mauvais placements.
Fermeture le 19 juin, de CVIC (Venturetech), Cie d’investissement ayant trop risqué et perdu sur le marché local immobilier et les places financières asiatiques. Un des directeurs, Chen Wenli, était fille du leader décédé Chen Yun, tandis qu’une des « marraines » était Deng Nan, vice Ministre des Sciences et Technologies et fille de Deng Xiaoping. Preuve que le fait d’être gaogan zidi, (fils de haut cadre), pour rester chevalier d’industrie, ne suffit plus. Preuve aussi de la détermination de Zhu Rongji et de Jiang Zemin, à assainir le secteur bancaire tant qu’il en est temps.
A noter les fortunes diverses des éléments du groupe à la dérive. La branche courtage et finances, responsable du désastre, est en liquidation, la manière dont la Banque Populaire de Chine (BPdC) mènera à bien l’opération, sera une première. Scitech, le grand magasin, cherche repreneur pour ses 60% de parts jusqu’alors détenues par CVIC – 72MUSD. Sa Joint-venture avec Carrefour (dont elle détenait 40%) devra se chercher un autre partenaire, un rachat de ces parts par Carrefour, est peu vraisemblable.
Quelques citations (notées au vol) de l’allocution de Xi’an, prononcée devant les autorités municipales (maire Fang Xuchu) et provinciales: « ici, la Chine semble jeune… bénie par une longue histoire, et la promesse d’un avenir brillant »; « vous vous créez une nouvelle nation… avec d’autres dimensions, avec fax et Internet… »; « La grandeur d’un pays se trouve toujours dans son peuple… c’est par ses idées que se réalise tout son potentiel »
« J‘espère apprendre assez de la Chine, durant ce voyage, et y enseigner aussi les acquis de l’histoire des USA…Avec vous, jeter les bases pour éduquer nos enfants, protéger notre terre, préparer notre avenir »
Extrait de la conférence de presse conjointe avec Jiang Zemin, samedi 27):
« Nous ne sommes pas d’accord, Chine et USA, sur ce qui s’est passé (place Tian An Men, la nuit du 3au 4 juin 1989 NDLR); avec le peuple américain, je crois que qui s’est passé, n’était pas bien, que ce sont pour ces mêmes droits (que les Pékinois réclamaient, NDLR) que nos ancêtres ont mis leurs destins dans la balance ».
Mercredi 24 (48 h avant l’arrivée de B. Clinton sur sol Chinois) 11 criminels dont 3 dealers de drogue ont été exécutés à Canton.
Koo Chenfu, patron de la Fondation pour les Echanges au travers du Détroit (SEF) négociateur taiwanais n°1 avec la Chine, invité à Pékin en septembre. Cette invitation lors de la visite de Bill Clinton est lourde de sens: tout en réclamant la fin de l’aide militaire yankee à Taiwan, Pékin garde le contact avec Taibei.
Une étude sur l’avenir de la Chine, par le Inst. For Nattional Strategic Studies, proche du Pentagone, prédit (à la surprise avouée de ses auteurs, universitaires et spécialistes du renseignement), une baisse de la croissance, d’ici 10 ans, à 4 à 6%/an: « les chances du leadership, de mettre en place les réformes structurelles nécessaires à la croissance, tout en minimisant le désordre politique, sont de l’ordre de 50/50 ». Justement, 1er semestre, dit Xinhua, la croissance a été inférieure à 7,5% – en dessous de l’objectif des 8% pour cette année, et une ville comme Shanghai craint de ne pas atteindre son objectif, de 4 MMUSD de contrats étrangers (lui-même en retrait de 25% sur ’97). Jusqu’en mai, Shanghai a encaissé 2,57MMUSD, mais le second semestre sera moins propice.
les droits de l’homme / un bras de fer
A la veille de l’arrivée de Clinton, appel vibrant de Zhao Ziyang, l’ex-1er Sec. En disgrâce depuis 9 ans, au Comité Central (C.C), pour que soit réglé « le problème du 4 juin, un des plus grands problèmes de droits de l’homme de ce siècle ». Et de fait, à peine atterri à Xi’an, devant les notables provinciaux, un conflit est perceptible, entre le 1er Magistrat américain et ses hôtes. Bill Clinton n’a pas hésité à déclarer publiquement à ses hôtes que le respect pour la dignité, la liberté du citoyen était le secret du succès de l’Amérique, et l’avenir de la nouvelle Chine.
Propos mal acceptés côté chinois, où prédomine le concept de face: on reçoit Clinton avec les fastes d’un empereur (réception à Xi’an, sur un site antique, avec centaines de musiciens et danseuses en costumes d’époque Tang), mais on lui interdit de donner des leçons. D’où les multiples mises en garde des derniers jours: 3 dissidents arrêtés à Xi’an, dont un, 3 heures avant l’arrivée de Clinton, parce qu’un journaliste américain voulait l’interviewer; 3 reporters de l’américaine Radio free Asia, privés de leur visa moins de 2′ h avant le départ d’Amérique; une troupe d’opéra de Shanghai, empêchée de partir en tournée pour New York, accusée de produire un art décadent…
En face, il faut dire que la dissidence, encouragée par l’arrivée du héraut des Droits de l’homme, prend des risques: deux des arrêtés de Xi’an avaient co-signé une lettre ouverte à Bill Clinton, lui demandant de ne pas aller Place Tian An Men; trois autres avaient tenté d’enregistrer un parti d’opposition.
Ainsi se présente, sous cet angle, le décor de cette visite: le moment d’un examen de conscience pour le régime chinois, difficile dès le 1er instant, et d’un bras de fer sans gagnant possible.
Echec du sommet de l’ Coopération Economique de la zone Pacifique (APEC) à Kuching (Malaisie): les 18 pays membres ne sont pas prêts à supprimer leurs droits de douane plus tôt que 2020, comme convenu.
Réforme radicale annoncée pour l’Armée Populaire de Libération (APL). l’infanterie, d’ici ‘2000, perd 300000 hommes (passant à 1,8M), et d’autres coupes sombres suivront. Les forces aériennes (380000h) vont augmenter, mais perdront 4/5 de leurs appareils (de 4500 à 1000, la plupart vieux de 30 ans). Hausses légères aussi pour la marine (420000) et la 2 artillerie (missiles:80000h).
« Embryon » de réforme politique: dans l’entourage de Jiang Zemin, il est question d’élections (mairie, parlement local) au suffrage universel, à tester dans des villes laboratoire, parmi les plus riches et développées du pays, comme Canton ou Shenzhen.
L’Assemblée Nationale Populaire (ANP) adopte une loi révisée des élections de la base (du village). Peu de changements, mais l’insistance de la presse à en parler, révèle les besoins du système, en moyens de faire baisser la pression sociale.
Pourquoi, pour Bill Clinton, entamer sa visite officielle aux champs, par du tourisme en découvrant vendredi 26 Xi’an (Shaanxi) et son célèbre (bingmayong bowuguan, musée des statues)? La rumeur (interne) dit que c’était pour parvenir au tapis rouge, à Pékin place Tian An Men, samedi matin -en pleine nuit aux USA, hors du prime time d’écoute TV. « Manière », dit ce diplomate, « de limiter les réactions hostiles » à la cérémonie, au coeur d’une brûlante polémique au pays de Thomas Jefferson!
Copieusement rallongée afin de rattraper le mauvais effet des 1ers jours (les arrestations de dissidents à Xi’an, une protestation officielle américaine), la conférence de presse conjointe Clinton/Jiang a été pour ce dernier l’occasion d’un «scoop» – un geste de main tendue. Le Président chinois offre au Dalai Lama des négociations immédiates, sous condition de reconnaître publiquement Tibet ET Taiwan comme partie intégrante de la Chine. Clinton lui, citant le chef spirituel du Toit du Monde comme une « Sainteté », a suggéré l’idée d’une rencontre entre ces deux « hommes honnêtes », allant jusqu’à ajouter qu’à son avis, le Dalai Lama, dans ce cas, plairait à Jiang Zemin. Méthode Coué? En tout cas, une porte est ouverte pour le Tibet, la première, depuis 1959!
Hôte du sommet, auréolé par sa bonne image d’un pays capable de ne pas dévaluer (pourtant sur ses épaules le poids de la stabilité financière asiatique), Pékin ne s’est pas privé de dire ses desiderata, avant l’atterrissage à Xi’an du Boeing bleu et gris Air force 01:
[1] Jiang Zemin attend une concession sur Taiwan, qui aboutirait à la signature d’un 4. Protocole sino-US « spécial Taiwan » (officiellement la « plus importante question bilatérale, entre Chine et USA »).
Il s’agirait de s’engager à tarir les exports US d’armes vers l’île nationaliste, en échange d’une garantie chinoise de non export de technologies nucléaires. Clinton a déjà offert une invitation de l’Armée Populaire de Libération (APL) aux exercices de la US Army, dès cet été, comme observateur à ses exercices, et en été 1999, comme participant.
[2] Pékin attend la levée des dernières sanctions (imposées avec l’Europe en 1989), embargo sur les livraisons high technologie militaires, électroniques et spatiales. Notamment pour poursuivre sa fructueuse coopération avec Loral et Hughes, géants du satellite, aux implications dépassant probablement le domaine civil.
[3] Pékin veut aussi que les USA reprennent leurs subventions aux exports, par garanties à des prêts privés, comme vient d’en bénéficier Helwett Packard, avec 10 millions USD pour fournitures médicales.
Cependant, la plus pressante des demandes chinoises est celle la moins exprimée: Jiang Zemin attend, depuis des années, ce sommet pour renforcer sa stature de leader mondial. Zhu Rongji de même, pourrait avoir bien besoin des couronnes de lauriers américains, pour faire taire les critiques et calmer l’exaspération des catégories (ouvrières, fonctionnaires) sacrifiées dans le maelström des restructurations en cours. Tout en incitant factions et alliés, à rester fermes dans leur soutien à sa politique.
Viagra, la drogue-jouvence pour amoureux fatigués, a fait à Taiwan sa 1ère victime. Non pour avoir échoué, mais pour fonctionner trop bien: Hsiao-Kechun, 74 ans, avait ses habitudes hebdomadaires et ancillaires avec miss Hsieh, 31 ans, dans les motels de la ville. L’expérience était traumatisante pour la donzelle, qui ne supporta point son exigence, post-viagra, de reprendre l’action, et le fit passer ad patres de 13 coups de surin, non remboursés par la Sécurité Sociale (S.S).
Imaginatif, Microsoft combat en Chine le piratage, par une chanson invitant la jeunesse à s’éclater sur Internet, au moyen de logiciels légitimes. La rengaine, en mai, était N°2 au Hit Parade à Shanghai.
En 1992, 4 fermiers de Shiyan (Zhejiang) siphonnaient durant 9 jours une nappe d’eau. Ils découvraient une cave immense, construction humaine, avec piliers sculptés et fresques chevalines. Depuis lors, les archéologues défilent, et restent cois, quant à l’époque de la construction et à sa fonction. Tout ce que l’on sait, est le travail qu’a coûté l’ouvrage: plusieurs siècles, à 1000 hommes en permanence.
Canicule, candeur et promiscuité cumulées, ont à Shanghai des effets pervers. Depuis début mai, on recense dans la Tête du Dragon un mort tous les 2 soirs (23 à ce jour), écrasés par des trains. La raison, invariablement, est la même: un des très rares lieux de promenades romantiques et rafraîchissantes au crépuscule, est la voie ferrée, et quand les trains arrivent, ces jeunes, tétanisés, restent sur place. Type d’accident également fréquent sur les routes, et qu’on n’imaginerait pas en Europe ou ailleurs (où l’on réagit plus vite face au danger), et qui pourrait trahir une faille du système scolaire chinois, mettant toute priorité sur la mémorisation, au détriment de la gestion des données et de la prise de décision.
1er juillet, HongKong: Jiang Zemin, 1er anniversaire du grand retour, et inauguration de l’aéroport de Shek Lap Kok
3-4 juillet, Almaty: Jiang, 1ère visite à l’étranger, sommet des 5 pays d’Asie Centrale et visite d’Etat au Kazakhstan.