Le Vent de la Chine Numéro 9 (2025)

du 17 au 23 mars 2025

Editorial : Clap de fin
Clap de fin

2 882 votes “pour”, 1 vote “contre” et 1 abstention. C’est par un vote sans enjeu avalisant le rapport de travail du Premier ministre, Li Qiang, que s’est clôturé le 11 mars, la session annuelle de l’Assemblée Nationale Populaire (ANP). Dans ce ballet politique chorégraphié à l’extrême, où les questions des journalistes sont sélectionnées au préalable et où les demandes d’interviews sont accordées au compte-gouttes, il est toujours intéressant de se pencher sur ce qui déraille, ou du moins, ne se passe pas comme prévu… Cela a été le cas l’an dernier, lorsque la traditionnelle conférence de presse du Premier ministre Li Qiang, a été annulée sine die, sans plus d’explications… Lors de cette édition 2025, deux absences ont été remarquées.

La première tient au très attendu projet de loi sur la promotion du secteur privé (民营经济促进法). Dévoilé en février 2024 et soumis à consultation en octobre 2024, le texte semblait faire l’objet d’une procédure accélérée, Pékin considérant cette loi comme un élément clé de sa tentative de renforcer la confiance du secteur privé au même titre que le symposium organisé par Xi Jinping avec les grands patrons mi-février.

Or, juste avant le début des « Lianghui », le bureau des Affaires Législatives du Comité Permanent de l’ANP, a finalement annoncé que le texte serait révisé une 3ème et ultime fois – ce qui signifie que la loi ne sera probablement pas adoptée avant avril ou juin.

Certains analystes expliquent ce délai par le fait que cette loi ambitieuse doive encore être modifiée pour prendre en compte les commentaires de diverses parties. La dernière version du texte incluait notamment de nouvelles clauses visant à éliminer les amendes arbitraires dont les entreprises privées font souvent l’objet.

Pour d’autres, ce retard dans le processus législatif est très inhabituel, surtout pour une loi dont le Parti n’a cessé de faire la publicité ces derniers mois. De plus, les lois importantes sont généralement adoptées lors des sessions plénières annuelles de l’ANP et non en comité restreint les mois qui suivent… Ce délai pourrait donc signifier que le texte ne fait pas l’unanimité au sein du Parti.

On imagine bien pourquoi. Certains cadres locaux et patrons d’entreprises d’État pourraient craindre que davantage de protection des sociétés privées affaiblisse leurs droits et leur monopole sur l’allocation des ressources. A l’inverse, les groupes privés pourraient percevoir cette loi comme une nouvelle forme d’ingérence politique, laissant présager davantage de contraintes que de soutien de la part du gouvernement…

Il est clair que précipiter une loi qui ne répond pas aux préoccupations des principaux intéressés ferait plus de mal que de bien. Mais l’inverse est également vrai : retarder la procédure maintenant que la loi a été annoncée, pourrait semer le doute au sein des acteurs privés sur la détermination du gouvernement à les soutenir… 

L’autre absence notable lors de cette session parlementaire est celle du Président du Comité Permanent de l’ANP et n°3 du Politburo, Zhao Leji. Absent de plusieurs meetings à partir du 9 mars, l’homme de 68 ans aurait demandé à son bras droit, Li Hongzhong, de le représenter à la cérémonie de clôture deux jours plus tard en raison d’une « infection respiratoire », ce qui ne serait pas étonnant en pleine épidémie de grippe dans la capitale chinoise. C’est toutefois la première fois en des décennies qu’un membre du Comité Permanent du Politburo n’était pas présent lors de la cérémonie de clôture de l’ANP.

D’ordinaire, la santé des dirigeants chinois est un sujet tabou : lorsqu’ils sont malades, ils disparaissent quelque temps, puis réapparaissent une fois remis sur pieds sans qu’aucun commentaire ne soit fait sur leur état de santé.

A l’inverse, dans le passé, le prétexte de maladie a été souvent invoqué (notamment au sujet de l’ex-ministre des Affaires Etrangères, Qin Gang) pour justifier la disparition de la vie publique de cadres tombés pour corruption et autres motifs. Ce n’est visiblement pas le cas de Zhao, puisqu’il est réapparu dès le lendemain, 12 mars, mais à une réunion où aucun autre membre du Comité Permanent n’était présent – peut-être par peur de les contaminer.

Ainsi, peut-être que l’appareil, craignant que l’absence non-justifiée de Zhao ne fasse polémique, a souhaité prendre les devants et donner une explication à son absence. Il est possible que le leadership garde en mémoire l’image désastreuse donnée au monde de l’éviction en pleine séance plénière, de l’ex-Président Hu Jintao, lors du XXème Congrès en 2022.

Ces détails sur l’état de santé de Zhao Leji n’ont néanmoins pas empêché la machine à rumeurs de se mettre en marche : Zhao, seul « rescapé » de l’ère Jiang/Hu qui a vu son entourage progressivement purgé au fil des ans par Xi, aurait-il été empêché d’assister à cet événement ? Ou au contraire, aurait-il souhaité exprimer son mécontentement en refusant d’y assister ? Nul ne le sait, mais en une année où la prochaine équipe dirigeante sera envisagée en prévision du XXIème Congrès de 2027, toutes les hypothèses, mêmes les plus folles, sont permises…


Géopolitique : Les Etats-Unis à l’offensive dans la guerre commerciale contre la Chine au Panama
Les Etats-Unis à l’offensive dans la guerre commerciale contre la Chine au Panama

« Une trahison de tous les Chinois ». C’est par ces mots que le journal hongkongais pro-Pékin Ta Kung Pao, a qualifié la cession par le groupe de Hong Kong, CK Hutchison Holdings, de 90 % de ses activités dans deux ports situés aux extrémités est et ouest du canal de Panama (Cristóbal et Balboa) et de 80 % de celles dans 43 ports dans 23 pays, dont six sur le stratégique canal de Suez, à un consortium dirigé par BlackRock, le géant financier américain. Suite à ce commentaire particulièrement virulent, le cours de l’action Hutchison a chuté de 6,4 % à la bourse de Hong Kong le 14 mars.

Comme le rappelle l’article, le canal de Panama est un goulot d’étranglement maritime international, par lequel transitent 6 % du commerce mondial. La Chine représente 21 % du flux de marchandises, ce qui fait du canal une voie commerciale cruciale entre la Chine, l’Amérique latine et les Caraïbes.

La critique de cette cession et le commentaire d’un média officiel relayé par les bureaux des affaires de Hong-Kong et Macao dirigés par Pékin, offrent un aperçu de la perspective du gouvernement chinois sur ce sujet.

La conscience d’une guerre commerciale est nette et l’on voit que Pékin compte chacun des événements qui surviennent dans le monde comme un point en sa faveur ou défaveur dans la lutte qui l’oppose aux Etats-Unis, lutte au nom de laquelle chacune de ses entreprises qu’elle soit chinoise, hongkongaise ou macanaise, doit agir comme un soldat obéissant et prêt au sacrifice.

Le narratif du Parti communiste consiste à toujours omettre que la Chine cherche à accroître sa sphère mondiale d’influence et à avancer l’idée que la Chine doit simplement « se défendre » contre l’hégémonie américaine.

Selon la Chine, c’est Washington qui pousserait Pékin, à son corps défendant, à répondre, malgré sa répugnance à tout acte agressif et belliqueux du fait de sa nature foncièrement pacifique, à travers une stratégie globale lui permettant de briser son « encerclement ».

Il s’agit bien d’un épisode de géopolitique économique, mettant aux prises des Etats par l’entremise d’entreprises privées, plus ou moins liées à leur pays d’origine.

D’un côté, il y a BlackRock, la plus grande société d’investissement au monde avec 11 500 milliards de $ d’actifs sous gestion en 2024, qui entretient des liens étroits avec Washington, ses dirigeants ayant également été des fonctionnaires du gouvernement américain.

De l’autre, CK Hutchison Holdings Limited, un conglomérat multinational enregistré aux îles Caïmans et basé à Hong Kong. Parmi les plus importantes sociétés (Fortune 500) cotées à la Bourse de Hong Kong, elle est implantée dans 56 pays et emploie plus de 220 000 personnes à travers le monde. Le groupe est dirigé par le milliardaire Li Ka-shing : plusieurs fois réprimandé pour son manque de patriotisme et pour avoir retiré ses investissements de Chine, il possède aussi la nationalité canadienne, ce qui le rend libre de quitter Hong Kong et de ne pas se sentir, en temps normal, trop contraint par Pékin.

Le Panama est depuis le début du deuxième mandat Trump, début 2025, au cœur des discours américains et des tensions avec la Chine. Malgré les déclarations de Trump affirmant que le canal est contrôlé par Pékin, les États-Unis restent le principal utilisateur du canal. Jusqu’à 14 000 navires empruntent chaque année ce passage de 82 km qui relie les océans Atlantique et Pacifique à travers l’Amérique centrale, évitant ainsi un voyage long et coûteux autour de l’Amérique du Sud. Il existe cinq ports à conteneurs autour du canal de Panama. Tous sont exploités par des sociétés étrangères. Trois des principaux ports à conteneurs du canal – Colon, Rodman et Manzanillo – sont exploités par des sociétés basées à Singapour, à Taïwan et aux États-Unis. Mais l’attention s’est principalement portée sur les deux plus grands, Cristóbal et Balboa, situés aux deux extrémités du canal et exploités depuis 1997 par une filiale de CK Hutchison Holdings, basée à Hong Kong. Ce sont eux qui ont été rachetés à 90% par BlackRock.

C’est qu’en effet, d’une part, après que le Panama ait adhéré à l’initiative « Belt & Road » (BRI) en 2017, les entreprises chinoises ont été beaucoup plus actives autour du canal ; d’autre part, la loi chinoise sur la sécurité nationale introduite en 2020 pourrait permettre à la Chine d’exercer une influence sur les entreprises basées à Hong Kong en cas de conflit. Bien entendu, cette éventualité n’est pas évoquée par le Ta Kung Pao qui fait de la Chine la victime d’une Amérique utilisant le commerce à des fins politiques – ce que Pékin, on le sait, ne fait jamais…

Si la cession d’une part majoritaire de ces ports du Panama permet aux Etats-Unis d’échapper à un blocage en temps de guerre, les épines chinoises dans le pied américain restent nombreuses dans la botte panaméenne.

Parmi les projets chinois autour du canal, un important projet de pont suscite l’inquiétude à Washington. Trois ponts traversent actuellement le canal à différents endroits, mais une  entreprise chinoise en construit actuellement un quatrième. Selon le sénateur républicain Ted Cruz, « ce pont partiellement achevé donne à la Chine la possibilité de bloquer le canal sans préavis ». Toutefois, les Etats-Unis exagèrent un peu à dessein cette menace car, de fait, essoufflement de la croissance oblige, les projets BRI sont en net ralentissement : environ 50 % des projets lancés après l’adhésion du Panama à la BRI ont été abandonnés ou suspendus. En 2022, un projet majeur visant à développer un nouveau port sur l’île Margarita, du côté caraïbe du canal, a été annulé. Certes, la Chine a investi 1,4 milliard de $ au Panama en 2023, soit une multiplication par 4 depuis l’adhésion à la BRI en 2017. Cependant, c’est toujours 4 fois moins d’investissement que les Etats-Unis avec 4,5 milliards de $ sur la même période. Si l’on regarde les volumes du fret transitant par chaque pays via le canal de Panama, on voit que les États-Unis arrivent de loin en tête avec 163 millions de tonnes, vient ensuite la Chine avec 46 millions de tonnes.

Autrement dit, contrairement à ce que dit Trump, la Chine était loin d’avoir évincé les Etats-Unis au Panama et de pouvoir contrôler le canal. Mais ce qui est aussi vrai, c’est que la cession de 90% des ports Cristóbal et Balboa à BlackRock, si elle n’est pas catastrophique, est un signal d’alarme pour Pékin de la perte de vitesse des projets BRI et de la brutalité d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis qui ne fait que commencer.

Par Jean-Yves Heurtebise


Monde de l'entreprise : Pékin face aux dangers du « neijuan »
Pékin face aux dangers du « neijuan »

Cela fait déjà plusieurs années que l’on entend parler du « 996 », pratique consistant à travailler 12 heures par jour (« de 9h du matin à 9h du soir, 6 jours par semaine »). Ce rythme de travail harassant est récurrent dans de nombreux secteurs en Chine, notamment dans ceux de la tech et du e-commerce. En 2019, le fondateur d’Alibaba, Jack Ma, suscitait la controverse en qualifiant le « 996 » de « bénédiction ». Mais un vent de changement semble souffler sur quelques grands groupes industriels, qui ont récemment annoncé des mesures visant à limiter les heures supplémentaires.

Parmi eux, Midea, fabricant d’électroménager, qui a interdit les réunions après les horaires de bureau et les « heures supplémentaires formelles », une référence au fait que certains employés restent tard uniquement parce que leur supérieur hiérarchique est encore au travail. Même chose chez son concurrent, Haier, qui a imposé deux jours de repos les week-ends et décidé d’autoriser un maximum de trois heures supplémentaires chaque semaine. DJI, leader de la fabrication de drones, a quant à lui instauré une règle stricte : plus personne dans les bureaux après 21 heures. Une véritable révolution pour une entreprise où l’on avait l’habitude de voir les lumières allumées jusqu’à tard dans la nuit…

Les réactions du public ne se sont pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux chinois, beaucoup ont salué ces initiatives, certains estimant que ces nouvelles mesures pourraient stimuler l’emploi et la consommation. D’autres craignent toutefois que, sans une baisse de la charge de travail, la réduction du temps de présence au bureau pourrait accentuer le stress au lieu de le diminuer… De plus, toutes les entreprises ne seront pas prêtes à faire de tels efforts, notamment les plus petites ou celles soumises à une forte pression concurrentielle.

Justement, le Premier ministre, Li Qiang, a promis lors de la dernière session parlementaire (ANP), une « répression complète du ‘neijuan’ » (内卷), un cycle de concurrence autodestructeur dans lequel les entreprises se sentent obligées d’investir davantage de ressources malgré des rendements décroissants. Un phénomène qui prend souvent la forme d’une guerre des prix et que l’on peut observer actuellement dans le domaine des véhicules électriques et des panneaux solaires.

Même le président Xi Jinping a mis en garde durant l’ANP contre les dangers de cette surenchère de travail, soulignant la nécessité de mettre un terme à cette « course effrénée » qui épuise employés, entreprises et chercheurs. Certes, la compétition est une bonne chose, car elle pousse les entreprises à sans cesse améliorer leurs produits et leurs services au bénéfice du consommateur, mais elle peut aussi pousser des sociétés à la faillite et leurs employés, au chômage… Or, une vague de licenciements est la dernière chose que veut voir Pékin, alors que 12,2 millions de jeunes diplômés arriveront sur le marché du travail cette année.

De fait, cela fait déjà quelques années que les dirigeants chinois ont commencé à discuter de la nécessité de s’attaquer au “neijuan”, sans réellement passer à l’action. Mais depuis que la Chine fait l’objet de pressions croissantes de la part d’une série de nations occidentales, l’accusant de déverser ses capacités excédentaires (induites par ce “neijuan”) sur leurs marchés, le sujet a pris une importance accrue. C’est d’ailleurs la première fois que le terme “neijuan” est mentionné dans le rapport du travail du Premier ministre.

Cette prise de conscience au plus haut niveau des risques liés à l’hyper-compétitivité est probablement la raison pour laquelle certaines des plus grandes entreprises chinoises commencent à s’attaquer à ces problèmes. Ces politiques de réduction des heures supplémentaires peuvent également indiquer une perspective économique moins optimiste de la part des entreprises qui les mettent en place… Ainsi, pour les sociétés, mettre en place des politiques anti-burnout est une stratégie gagnante tant en termes d’image que pour réduire leurs coûts salariaux sur fond de ralentissement économique. Autant dire qu’on pourrait voir davantage de groupes prendre la suite de Midea, Haier et DJI à l’avenir.


Vocabulaire de la semaine : « Invasion, Huawei, autosuffisance »
« Invasion, Huawei, autosuffisance »
  1. 指出, zhǐchū (HSK 3) : indiquer, signaler
  2. 测试, cèshì (HSK 4) : tester, test
  3. 入侵, rùqīn (HSK 7) : invasion, envahir
  4. 所需, suǒxū : nécessaire
  5. 两栖, liǎngqī (HSK 7) : amphibie
  6. 登陆, dēnglù (HSK 7) : débarquement
  7. 艇, tǐng : navire
  8. 驳船, bóchuán : barge
  9. 卫星, wèixīng (HSK 5) : satellite
  10. 揭露, jiēlù (HSK 7) : révéler, exposer

据《费加罗报》指出,中国刚测试入侵台湾所需两栖登陆艇。今年 1 月这些大型驳船在中国南部的一家造船厂被卫星影像和网络照片所揭露,在南中国海一片灰暗的海滩上,它们在水面上延伸,一直延伸到广东省湛江市的大陆。

Jù “fèi jiā luó bào” zhǐchū, zhōngguó gāng cèshìle rùqīn táiwān suǒ xū de liǎngqī dēnglùtǐng. Jīnnián 1 yuè zhèxiēdàxíng bóchuán zài zhōngguó nánbù de yījiā zàochuán chǎng bèi wèixīng yǐngxiàng hé wǎngluò zhàopiàn suǒjiēlù, zài nán zhōngguó hǎi yīpiàn huī’àn dì hǎitān shàng, tāmen zài shuǐmiàn shàng yánshēn, yīzhí yánshēn dào guǎngdōng shěng zhànjiāng shì de dàlù.

Selon Le Figaro, la Chine a récemment testé des navires de débarquement amphibies nécessaires pour une invasion de Taïwan. Des grandes barges ont été révélées par des images satellites et des photos diffusées sur Internet dans un chantier naval du sud de la Chine en janvier, s’étendant sur l’eau d’une plage grise de la mer de Chine méridionale jusqu’au continent dans la ville de Zhanjiang, dans la province du Guangdong.

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  1. 检察, jiǎnchá(HSK 7) : enquête
  2. 机构, jīgòu (HSK 4) : organisation, institution
  3. 欧洲议会, Ōuzhōu Yìhuì : Parlement européen
  4. 腐败, fǔbài (HSK 7) : corruption
  5. 调查, diàochá (HSK 3) : enquête, investigation
  6. 逮捕, dàibǔ (HSK 7) : arrêter (un suspect)
  7. 嫌疑人, xiányírén (HSK 7) : suspect
  8. 华为, Huáwéi: Huawei
  9. 怀疑, huáiyí (HSK 4) : soupçonner
  10. 行贿, xínghuì : soudoyer, corrompre

比利时联邦检察机构周四(3月13日)表示,他们在一起与欧洲议会相关的腐败调查逮捕了几名嫌疑人。根据比利时《晚邮报》及其他媒体的调查华为的游说者被怀疑向现任或前任欧洲议员行贿,目的是推动该公司在欧洲的商业政策。

Bǐlìshí liánbāng jiǎnchá jīgòu zhōu sì (3 yuè 13 rì) biǎoshì, tāmen zài yīqǐ yǔ ōuzhōu yìhuì xiāngguān de fǔbài diàochá zhōng dàibǔle jǐ míng xiányí rén. Gēnjù bǐlìshí “wǎn yóu bào” jí qítā méitǐ de diàochá, huáwèi de yóushuìzhě bèi huáiyí xiàng xiànrèn huò qiánrèn ōuzhōu yìyuán xínghuì, mùdì shì tuīdòng gāi gōngsī zài ōuzhōu de shāngyè zhèngcè.

Le parquet fédéral belge a déclaré jeudi 13 mars avoir arrêté plusieurs suspects dans le cadre d’une enquête pour corruption liée au Parlement européen. Selon une enquête menée par le journal belge Le Soir et d’autres médias, des lobbyistes de Huawei sont soupçonnés d’avoir soudoyé des députés européens, actuels ou anciens, afin d’influencer la politique commerciale de l’entreprise en Europe.

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  1. 二战, Èrzhàn : Seconde Guerre mondiale
  2. 科学, kēxué (HSK 2): science
  3. 投资, tóuzī (HSK 4): investissement
  4. 成功, chénggōng (HSK 3): succès, réussite
  5. 复制, fùzhì (HSK 4) : reproduire, copier
  6. 坚信, jiānxìn (HSK 7): croire fermement
  7. 自给自足, zìjǐ zìzú : autonomie, autosuffisance
  8. 升级, shēngjí (HSK 6) : moderniser
  9. 军事, jūnshì (HSK 6) : militaire
  10. 领先, lǐngxiān (HSK 3) : leader

“习近平看到,‘二战’后美国政府对科学的数十年投资给美国带来了巨大的成功,中国希望复制这种成功,”兰德公司高级顾问吉米·古德里奇说。“他坚信,只有更加自给自足,成为全球科学的领导者,中国才能成功升级经济,增强军事能力,取得世界领先地位,”古德里奇说。

“Xíjìnpíng kàn dào,‘èrzhàn’ hòu měiguó zhèngfǔ duì kēxué de shù shí nián tóuzī gěi měiguó dài láile jùdà de chénggōng, zhōngguó xīwàng fùzhì zhè zhǒng chénggōng,” lán dé gōngsī gāojí gùwèn jímǐ·gǔ délǐ qí shuō. “Tājiānxìn, zhǐyǒu gèngjiā zì jǐ zìzú, chéngwéi quánqiú kēxué de lǐngdǎo zhě, zhōngguó cáinéng chénggōng de shēngjí jīngjì, zēngqiáng jūnshì nénglì, qǔdé shìjiè lǐngxiān dìwèi,” gǔ délǐ qí shuō.

« Xi Jinping a constaté que les décennies d’investissements du gouvernement américain dans la science après la Seconde Guerre mondiale ont apporté un immense succès aux États-Unis, et la Chine espère reproduire ce succès », a déclaré Jimmy Goodrich, conseiller principal à la RAND Corporation. « Il est convaincu que la Chine ne pourra moderniser son économie, renforcer ses capacités militaires et atteindre une position de leader mondial qu’en devenant plus autonome et en s’imposant comme un leader mondial de la science », a-t-il ajouté.


Petit Peuple : Shenzhen – Le roi s’ennuie (1ère partie)
Shenzhen – Le roi s’ennuie (1ère partie)

A Shenzhen, Xu Mouzhong, ne sachant que faire de ses milliards, passait ses journées dans les clubs huppés de la ville avec d’autres nouveaux riches, liés par le besoin de ne pas se mélanger à la populace. 

Ces 20 dernières années, tous avaient accédé à cette classe sociale intouchable par des moyens inavouables, en bourse, dans les mines ou dans l’immobilier. Ayant confié leurs affaires à des armées d’analystes et de financiers, ces chevaliers d’industrie n’avaient plus rien à faire, s’étaient vu rattrapés par le désœuvrement. 

Du matin au soir, ils menaient une vie désabusée entre les complaintes d’épouses dépensières et déprimées, les minauderies de leurs jeunes amantes, qui s’affairaient à extorquer d’eux, voitures de sport, appartements, bijoux, garde-robe, dont le design n’égalait en délire que le prix. S’ils s’exhibaient avec ces cocottes, c’était plus pour leur propres standing de notables que par amour. Quant à leurs enfants, ils étaient à la dérive, planant entre les effluves d’alcool, de drogue et de débauche.

Aussi était-ce pour fuir cet enfer pavé d’or que Xu et ses amis trouvaient refuge en un club encore plus exclusif. 

Au fond, leur seul plaisir consistait à jouer au mah-jong, réminiscence des plaisirs de leurs parents. Evidemment, le jeu d’argent est interdit en R.P de Chine, et la loi est froidement appliquée par la police dans les quartiers populaires, par des raids incessants autour des gares, des marchés et des petites gens. 

C’est pourquoi Xu avait loué une villa comme garçonnière, au n°2107 de la résidence Xiangmihu, à Futian – quartier de riches où la police se gardait de mettre les pieds. 

Dans cette élégante bâtisse à colonnes de style colonial virginien en bordure de lac, il invitait ses cinq meilleurs copains-nababs 2 ou 3 fois par semaine. Là, ils jouaient des nuits entières, entrecoupées de beuveries et cancans sur l’intelligentsia de Shenzhen, Hong Kong ou Pékin, et franches rigolades qui parfois finissaient en parties fines avec leurs « er nai » (« secondes poitrines »), qu’ils échangeaient. C’est d’ailleurs l’une de ces beautés qui leur avait présenté, en juillet 2013, un certain Zhang Yongding, émérite de mah-jong, qu’on disait la coqueluche des joueurs de cette métropole méridionale. 

Derrière la table au drap vert bouteille, Zhang s’était effectivement confirmé excellent joueur, perdant parfois et gagnant souvent, sachant écouter, rire et partager. 

Quelques mois s’étaient ainsi passés, à gagner la confiance de ces grands seigneurs. En décembre, Zhang leur avait présenté un autre joueur, Zhou, comme son co-équipier, tout en leur proposant dorénavant de passer aux choses sérieuses : fini le bricolage entre copains où l’on misait peu et recomposait les équipes à chaque jeu ! Désormais, on ouvrait une compétition de style mondial, de celles qui durent des mois. On misait sans limite, et on restait avec son équipe unique, pour le meilleur et pour le pire. Enthousiastes, les milliardaires avaient applaudi pour donner leur aval. 

Et c’est de la sorte qu’à la rencontre suivante, Zhang et Zhou arrivaient en smoking blanc, tranchant avec les polos Lacoste des richards. Même frisant la cinquantaine, ils avaient une allure sportive, le sourire botoxé, et les cheveux gominés. Par cet air de jeunesse, ils rassuraient, inspirant confiance.
On se mit à table, à bouléguer les parallélépipèdes d’opaline blanche et verte, à ériger les quatre murets en carré, de manière à ne laisser chaque jeu visible que par son propriétaire. 

Les premiers jours, les milliardaires gagnèrent « petit » – mais cela leur permettait quand même, à 1 000 yuans le point, de remporter 50 000 à 100 000¥ par soirée.
C’était très bon pour le moral, et les nababs ne se gênèrent bientôt plus pour blaguer la malchance des soi-disant champions, les prenant par le bras pour les interpeller en reprenant un verre. Les perdants cependant prenaient les revers avec bonhomie, payant leurs dettes rubis sur l’ongle sans jamais se départir d’un sourire imperturbable : « ce n’est que de l’argent », disait placidement Zhou, le plus jeune.

La chance tourna en janvier, imperceptiblement. Une nuit, les professionnels se mirent à tout rafler, doublant les enchères pour partir avec 500 000 yuans à 3h du matin. Les nababs en furent presque rassurés : il était dans l’ordre des choses de perdre parfois. Simplement, il s’agirait désormais de considérer un peu moins à la légère ces joueurs, plus coriaces qu’à première vue. 

Le problème est que dans les semaines suivantes, les pertes ne firent que s’aggraver à 22 millions de ¥, prix d’une villa avec vue sur la mer. Cela commençait à peser. « Mais alors, comment conjurer la « malchance persistante » (走黑运 , zǒu hēi yùn ) », se demanda Xu Mouzhong ? 

Nos milliardaires allaient-ils renouer avec la victoire, sortir élégamment de la spirale infernale ? Ou bien trouveront-ils le miracle les guérissant du démon du jeu ? Vous le saurez dès la semaine prochaine !

Par Eric Meyer

NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.

Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 11 septembre 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 31 (2015)


Rendez-vous : Semaines du 17 mars au 11 mai
Semaines du 17 mars au 11 mai

16 – 18 mars, Canton : Asian Flower Industry Expo, Salon asiatique de l’industrie des fleurs

16 – 18 mars, Canton : GMF – Asia Forestry & Garden Machinery & Tools Fair, Salon dédié aux équipement destinées à l’industrie forestière et à l’entretien des jardins

16 – 19 mars, Shenzhen : SZCW – Shenzhen International Furniture Exhibition and Creative Week, Salon international du meuble

17 – 19 mars, Shanghai : AgTech / CAC Show, Salon international des matériels et technologies agricoles, de l’agrochimie et des technologies de protection des récoltes

17 – 19 mars, Shanghai : TCT Asia, Salon international dédié à la fabrication additive, à l’impression 3D et aux technologies connexes

18 – 20 mars, Pékin : HEFC – Hydrogen Energy Vehicles Fuel Cells, Salon international dédié à l’énergie hydrogène et aux véhicules à pile à combustible et à l’équipement des stations de ravitaillement en hydrogène

18 – 20 mars, Canton : MRO Summit, Salon et conférences B2B pour l’industrie aérospatiale MRO (Maintenance, Réparation et Opérations)

19 – 21 mars, Pékin : CAE – China Attractions Expo, Salon international des installations et équipements de divertissement

19 – 21 mars, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire

21 – 24 mars, Zhengzhou : CCEME – Central China Equipment Manufacturing Exposition, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine centrale

21 – 23 mars, Zhengzhou : Central Digital Public Security Industry Expo, Exposition sur l’intelligence numérique au service de la sécurité

21 – 23 mars, Zhengzhou : WDIE – World Digital Industry Expo, Salon international de l’industrie numérique pour la région du Henan

24 – 27 mars, Jinan : Jinan International Industrial Automation, Salon international des technologies d’automation industrielle et de contrôle

26 – 28 mars, Pékin : CM – China Maritime, Salon international des technologies et équipements offshore

26 – 28 mars, Shenzhen : ITES, Salon international des solutions professionnelles pour cinq domaines de demande clés : traitement des métaux, fabrication de nouvelles énergies et d’automobiles, fabrication de dispositifs médicaux, fabrication de produits électroniques, logistique intelligente

26 – 28 mars, Shanghai :Productronica, Salon international de la production électronique

26 – 28 mars, Shanghai : Semicon, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs

28 – 29 mars, Shanghai : DMES – China Digital Marketing And Ecommerce Innovation Summit, Sommet sur l’innovation en matière de marketing numérique et de commerce électronique

30 mars – 2 avril : Hotelex Shanghai, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie et la restauration

7 – 9 avril, Shenzhen : Toy & Hobby, Salon international du jouet, de produits sous licence, de modèles et d’outils pédagogiques

8 -10 avril, Shanghai : WePack, Salon des équipements et technologies numériques pour l’impression et le formage de produits d’emballage

8 – 11 avril, Shanghai : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon international de l’équipement médical

9 – 10 avril, Shanghai : Luxe Pack, Salon des marques de luxe tous secteurs

9 – 11 avril, Shenzhen : CEF – China Electronic Fair, Salon de l’électronique

10 – 12 avril, Pékin : BWCE – Beijing Waste Classification & Organic Waste Treatment Expo, Salon international des technologies de classification des déchets et de traitement des déchets organiques

10 -12 avril, Shanghai : Hortiflorexpo – IPM, Salon de l’industrie horticole

13 – 18 avril, Hainan : CICPE – China International Consumer Products Expo, Salon dédié aux produits haut de gamme et à la consommation, visant à promouvoir le commerce international et le développement du marché chinois.

14 – 17 avril, Canton : Guangzhou Sourcing Fair, Salon commercial facilitant l’expansion des vendeurs chinois sur les marchés internationaux

15 – 17 avril, Shanghai : Electronica, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production et de la photonique

15 – 17 avril, Canton : Personal Care Expo, Salon international des soins personnels

15 – 18 avril, Shenzhen : Chinaplas, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc

15 – 19 avril, Canton (Phase 1), 23 – 27 avril (Phase 2), 1er – 5 mai (Phase 3) : Canton Fair, Edition de printemps de la foire de Canton, le plus grand salon commercial de Chine, réunissant exportateurs et acheteurs internationaux

16 – 18 avril, Pékin : Infocomm, Salon des technologies de l’information et de la communication et des opportunités de formation

17 – 19 avril, Chengdu : CCBE – Chengdu China Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté de Chine occidentale

18- 23 avril, Foshan : Cerambath, Salon international de la céramique et des sanitaires

20 – 22 avril, Yiwu : China Yiwu International Hardware & Electrical Appliances Fair, Salon international de la quincaillerie et des appareils électriques

21 – 23 avril, Shanghai : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie

22 – 24 avril, Shanghai : NEPCON, Salon des matériaux/équipements pour semi-conducteurs

23 – 24 avril, Shanghai (puis 29 – 30 avril en ligne) : ChinaBio Partnering Forum, Forum et exposition pour l’industrie des sciences de la vie

23 avril – 2 mai, Shanghai : Auto Shanghai, Salon international de l’industrie automobile

24 – 26 avril, Pékin : COTTM, Salon du tourisme chinois à l’étranger

24 – 26 avril, Shenzhen : LogiMAT, Salon international de la distribution, du matériel de manutention et des systèmes de gestion des flux

24 – 26 avril, Pékin : Overseas P+I, Salon chinois de l’immobilier international, de l’investissement et de l’immigration

25 – 27 avril, Pékin : CIHIE – China International Healthcare Industry Exhibition, Salon international de l’industrie de la santé en Chine

25 – 27 avril, Pékin : SBW Expo, Salon professionnel dédié à l’eau potable et à l’eau de source en bouteille

27 – 29 avril, Pékin : CIENPI, Salon chinois international de l’énergie nucléaire

28 – 30 avril, Shanghai : Intertraffic, Salon des technologies du trafic et de la mobilité

6 – 8 mai, Shanghai : E-Power/ G-Power, Salon international de la génération d’énergie et de l’ingénierie électrique

8 – 10 mai, Canton : CIHIE – International Integrated Housing Industry Expo, Salon international de l’industrie intégrée du logement et des produits et équipements d’industrialisation de la construction

8 – 10 mai, Shenzhen: Motor & Magnetic Expo, Salon international des petits moteurs, des machines électriques et des matériaux magnétiques

8 – 10 mai, Shenzhen: PMCC & AC Expo, Exposition internationale sur la métallurgie des poudres, le carbure cémenté et les céramiques avancées

8 – 10 mai, Canton : Steel Build, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques

8 – 10 mai, Canton : WBE – World Battery Industry Expo, Salon mondial de l’industrie des batteries

8 – 11 mai, Shanghai : Photofairs, Foire d’art contemporain à l’intersection de la photographie et des nouvelles technologies

9 – 11 mai, Shenzhen : Chinashop, Salon dédié aux technologies de pointe et aux nouvelles solutions pour le commerce de détail

10 – 12 mai, Canton : AAA Expo – Asia Parks And Attractions Expo, Salon des parcs et attractions

10 – 12 mai, Canton : China International Metal&Metallurgy Exhibition, Salon international de la métallurgie