Le Vent de la Chine Numéro 8-9 (2024) – Spécial « Lianghui »

du 11 au 17 mars 2024

Editorial : Rideau sur les « Deux Assemblées »
Rideau sur les « Deux Assemblées »

Après une petite semaine de débats, les « Deux Assemblées » vont finalement prendre fin au grand soulagement des pékinois, las de voir le trafic routier interrompu plusieurs fois par jour, des gardes chargés de la surveillance 24h/24 de tous les ponts de la ville (une mesure prise depuis qu’un homme avait osé déployer une bannière réclamant la démission de Xi Jinping au-dessus d’un pont à la veille du XXème Congrès en novembre 2022) et de certains internautes, agacés de voir leurs petits logiciels leur permettant de contourner la censure, se déconnecter sans cesse…

S’il ne fallait retenir qu’une seule chose de cette édition au format raccourci (7 jours au lieu d’une dizaine habituellement), c’est peut-être l’annulation surprise de la traditionnelle conférence de presse du Premier ministre en fin de session. C’était l’une des rares occasionssinon la seule – pour les journalistes étrangers de pouvoir poser leurs questions au patron du Conseil d’Etat, si, bien sûr, elles avaient la chance d’être pré-sélectionnées.

Ironiquement, le même jour, les ambassadeurs de la RPC à l’étranger, réunis lors d’un groupe de travail, plaidaient pour davantage de contacts entre les cadres du Parti, les universitaires, les entrepreneurs, les célébrités, et les médias étrangers afin que ceux-là « racontent mieux la Chine ». Manifestement, le leadership a d’autres préoccupations.

En effet, les analystes interprètent cette annulation comme le désir de Xi Jinping de diminuer la stature du Premier ministre, et cela, même si Li Qiang est considéré comme l’un de ses fidèles. Pas question qu’il vienne lui faire de l’ombre… Cette décision va de pair avec la réduction constante depuis plusieurs années des prérogatives du Conseil d’Etat au profil de nouvelles commissions du Parti dirigées par Xi en personne.

L’annulation de la conférence de presse du Premier ministre a eu pour conséquence de braquer tous les regards vers celle du ministre des Affaires étrangères « par intérim », Wang Yi. Rompu à l’exercice après dix ans passés à ce poste, Wang s’est prêté à quelques commentaires sur l’état de l’économie chinoise, conscient de l’intérêt que suscite cette thématique auprès des observateurs étrangers. « La Chine reste un moteur de croissance, les industries émergentes sont en plein boom et sa transition verte a produit des résultats impressionnants », s’est réjoui Wang. « La « prochaine Chine » est toujours la Chine », a-t-il martelé, alors que l’Inde, le Vietnam et le Mexique viennent marcher sur ses plates-bandes.

Ces déclarations ne feront pas oublier que les mesures économiques dévoilées lors de ces « Deux Assemblées » ont déçu. Rien de concret qui puisse aider les gouvernements locaux à éponger leur dette, les promoteurs immobiliers à se remettre à vendre des appartements ou les entreprises étrangères à reprendre confiance, n’a été annoncé.

Seuls quelques détails ont été dévoilés au sujet du programme visant à stimuler la consommation en faisant, auprès des entreprises et des ménages, la promotion du remplacement de leurs machines industrielles, de leur matériel électroménager et de leurs véhicules vieillissants… Pas moins de 7 millions de voitures et de 270 millions de produits blancs seraient éligibles au programme pour un montant total de… 5 000 milliards de yuans ! Cependant, il est difficile de prédire combien seront prêts à y participer, même s’ils bénéficient d’aides financières du gouvernement.

D’un point de vue idéologique, ce n’est pas la « circulation duale », ni la « prospérité commune » qui ont occupé le devant la scène cette année, mais les « nouvelles forces productives », un nouvel élément de la « pensée de Xi Jinping ». Des propres mots du leader, ces « nouvelles forces » sont celles dans lesquelles « l’innovation joue un rôle de premier plan » et le « principal indicateur » de leur succès est « une augmentation significative de la productivité totale des facteurs ».

Parmi ces forces, on pourrait citer les talents humains, les techniques de digitalisation, la robotisation, l’intelligence artificielle, les capacités d’innovations scientifiques et technologiques de pointe… Mais attention, « promouvoir ces nouvelles forces ne signifie pas qu’il faille négliger ou abandonner les industries traditionnelles », a-t-il averti devant un panel de représentants du Jiangsu. Xi est en effet bien conscient que les cadres vont parfois trop loin lorsqu’il s’agit d’appliquer ses directives, ce qui peut parfois conduire à des investissements peu productifs. Il suffit de remonter le temps aux débuts quelque peu chaotiques de l’industrie chinoise des véhicules électriques pour voir ce à quoi Xi faisait allusion.

Quoi qu’il en soit, cet accent mis sur ces « nouvelles forces productives » traduit une certaine inquiétude du leadership quant à la possibilité que la Chine se retrouve à la traîne dans certains secteurs stratégiques par rapport aux Etats-Unis, ces derniers ne cessant de lui restreindre l’accès aux technologies étrangères. Cependant, si l’on se base sur les progrès accomplis en très peu de temps par les semi-conducteurs chinois par exemple, on aurait tort de sous-estimer la détermination chinoise à progresser sur la chaîne de valeur.


Politique : Li Qiang ne rencontrera pas la presse
Li Qiang ne rencontrera pas la presse

Lors de la cérémonie d’ouverture des « Deux Sessions » (« Lianghui »), Lou Qinjian, le directeur du comité des affaires étrangères de l’ANP – et par le fait même l’un des porte-parole de l’ANP – a rencontré la presse le 4 mars afin de répondre aux questions des journalistes chinois et étrangers. Lou, qui a pris soin de bien présenter les 7 points à l’agenda et de répondre à une question concernant l’absence de l’ex-ministre de la Défense, Li Shangfu (celui-ci s’est vu retirer son accréditation de délégué de l’ANP), a aussi pris le temps de parler de l’ordre des conférences de presse qui auront lieu durant les « Deux Sessions ».

À ce titre, au tout début de son allocution, Lou évoque « trois conférences » et les canaux de communication qui seront ouverts pour les journalistes. Ceci dit, un peu plus tard, Lou explique que le centre de presse augmentera le nombre de séances ainsi que de participants ; des membres du Conseil d’État en provenance de différents ministères seront invités à répondre aux questions. D’autres activités avec des représentants seront également organisées afin de pouvoir offrir encore plus de possibilités d’échanges entre ces derniers et les journalistes étrangers et chinois. En contrepartie, et considérant ces arrangements, Lou informe les médias que la conférence de presse du Premier ministre n’aura pas lieu cette année, ni les années suivantes, sauf avis contraire ou circonstances particulières.

Malgré les efforts du Parti pour présenter ce nouvel arrangement comme étant plus « pro-communication » et « pro-échange », l’annulation de la conférence de Li Qiang pour cette année, a été reçue avec déception et inquiétude. Cette décision, a priori définitive, vient confirmer une fois de plus la fermeture progressive du régime ainsi que son « opacisation ».

Comment expliquer cette décision ? Il est nécessaire d’aller plus loin que ces premières observations et plus loin que les rumeurs qui veulent que Xi tente d’empêcher Li Qiang de consolider ou encore d’élever sa position au sein du Parti.

En premier lieu, il faut faire la distinction entre « être empêché » et refuser sciemment d’affronter la presse.

Dans le premier cas de figure, on comprend que Xi pourrait être dans une joute tenant du « dilemme du prisonnier » avec Li Qiang (Xi « endigue » Li ; Li freine son ascension). Pour que ce scénario soit réaliste, il faudrait que Li Qiang ait la capacité de faire de l’ombre à Xi, ou encore qu’il représente une menace pour lui, ce qui n’est pas du tout le cas. De fait, Li Qiang, qui s’est fait imposer « son » Conseil d’État, qui n’est pas en mesure de contrôler la politique économique, ni même l’idéologie, la sécurité, etc., se classe sans doute – de par sa dette envers Xi –en-dessous de Li Keqiang en terme d’influence relative.

Dans le second cas de figure, on pourrait interpréter cette annulation comme le refus de Li Qiang de répondre aux questions et être, d’une certaine manière, tenu pour responsable du travail de « son gouvernement ». Mais alors, pourquoi avoir accepté de participer à la conférence de presse en 2023, diront certains ? En fait, l’an dernier, Li avait le luxe de pouvoir se cacher derrière son prédécesseur, Li Keqiang, chose qu’il ne peut plus faire à présent…

Li Qiang ne peut non plus pas pointer le doigt en direction de Xi – qui lui a imposé ses conseillers d’Etat, à savoir He Lifeng, Ding Xuexiang, Wang Xiaohong, Qin Gang et Li Shangfu. Il ne peut pas non plus se défausser sur les tensions au sein de « son équipe » ou encore sur le fait que He et Ding cherchent plus à lui nuire qu’autre chose…

Tout bien considéré, ce choix, qu’il soit le sien ou celui de Xi, est une bonne chose pour Li. En effet, ce dernier n’a rien à gagner à faire une gaffe devant la presse ou à se faire coincer par les erreurs des autres. Ne pas participer lui évite les débordements du style Wen Jiabao qui répond à une question sur Bo Xilai en 2013 ou de répondre à des questions embarassantes sur Qin Gang ou Li Shangfu sans l’autorisation de Xi. Et, après ce qui s’est passé à Shanghai durant la pandémie, on peut douter que Li ait envie d’en prendre davantage sur lui…

Enfin, et cette hypothèse touche un peu aux deux premières explications : les classiques « meet the press » de l’époque de Jiang Zemin (avec la répartie de Zhu Rongji et l’honnêteté de Wen Jiabao) représentent le visage de l’ouverture de l’époque Dengiste post-Révolution culturelle. A cette période, il fallait que le Parti se démystifie lui-même et invite la communauté internationale à le rencontrer.

Aujourd’hui, à présent que les réformateurs sont en déroute ou ont quitté le paysage politique, pourquoi suivre le chemin des excès de la droite, des réformes et de l’ouverture, pourquoi respecter le « bureaucratisme » de l’époque de Deng ? Poursuivre sur ce chemin serait se plier à l’héritage Dengiste, et aux « exigences » de l’Occident. Très peu pour Xi…

Ce changement vers une version plus « Mao aux commandes » du Parti et des « mœurs » de celui-ci, n’est pas tout à fait étonnant. En fait, en lisant entre les lignes des commentaires de Lou Qinjian, le Parti semble vouloir « aller au contact des masses » (que cette volonté finisse par se réaliser ou non), idée classique de « consultation populaire » de l’époque Mao. En ce sens, Xi, qui veut s’affranchir des contraintes institutionnelles et organisationnelles de l’époque post-Mao, n’a aucune raison de continuer à faire des efforts pour plaire ou atténuer les inquiétudes externes. Autrement dit, il faut faire le deuil des épisodes passés – du style Mike Wallace (journaliste américain) rencontre Jiang Zemin – et se consoler sur ce que le Parti veut bien communiquer. Et comme le Parti cherche à faire bonne figure, il se doit d’éviter les ouvertures qui pourraient le mettre dans l’embarras.

Par Alex Payette


Politique : Un rapport gouvernemental qui peine à convaincre
Un rapport gouvernemental qui peine à convaincre

Des données économiques douteuses, des erreurs d’élocution et des oublis, voici, de manière générale, à quoi a ressemblé la présentation du rapport du travail du gouvernement par Li Qiangsa première en tant que Premier ministre – en ouverture de l’Assemblée Nationale Populaire le 5 mars.

Le rapport, plus complexe en termes de catégorisation et d’objectifs que celui de l’an dernier, contient plus de mentions des termes « innovation », développement de « haute qualité », « sécurité », « risques », du nom de « Xi Jinping » aussi… et moins de « réformes », de « marché », de « croissance » et « d’entreprises ». Un décompte qui résume bien l’esprit de ce rapport de 16 000 caractères.

En effet, ceux qui s’attendaient à plus – surtout en matière de relance économique – sont restés sur leur faim . Les projections de croissance pour 2024 (objectif fixé à « environ 5% » du PIB), les ratios d’endettement provinciaux et l’annonce de l’émission d’obligations spéciales à très long terme indiquent – sans même avoir besoin de vérifier les indicateurs et les valeurs utilisés par le gouvernement chinois – que le ralentissement économique se poursuit et que la Chine va continuer son modèle de croissance financé par la dette. Pourtant, Pékin a souvent réprimandé les gouvernements locaux pour cette même pratique – responsable du haut niveau d’endettement desdits gouvernements – qui flirtent souvent avec l’irresponsabilité et les mises en chantier inutiles. Il faut néanmoins noter que contrairement à la période 2002-2012, l’accent ne sera pas mis sur les infrastructures dites « traditionnelles », mais sur les centres de données, les réseaux télécoms, l’IA…

Une bonne partie de ce rapport gouvernemental est consacré à la sécurité au sens large du terme. En effet, Li Qiang a parlé de sécurité un peu à toutes les sauces.

La sécurité en matière de production, surtout alimentaire et énergétique, a notamment été évoquée : on parle de consolider les bases du développement, mais surtout d’éliminer les maillons faibles , en particulier en matière de production alimentaire. Il est également mentionné que toutes les régions doivent assumer la responsabilité d’assurer la sécurité alimentaire nationale.

L’autre volet soulevé est celui de la gestion des urgences : une thématique souvent associée au développement de l’appareil de sécurité et au maintien de la stabilité sociale étant donné le nombre de feux, d’explosions, d’inondations, ainsi que leurs impacts sur le développement économique.

Le dernier point traite la question des risques financiers et le besoin de s’attaquer aux causes profondes de la crise dans le secteur de l’immobilier et tenter de maîtriser les risques liés à la dette locale, aux petites et moyennes institutions financières… En ce sens, le Parti paraît au moins conscient de la situation dans laquelle l’économie se trouve et où sont les problèmes les plus importants. Ceci dit, aucun plan d’action concret n’est mentionné dans le rapport.

En matière de diplomatie, le rapport est avare de nouveautés. Li rejoue la chanson du développement pacifique, de la promotion d’un nouveau type de relations internationales, et rappelle que la Chine s’oppose à l’hégémonie et à l’intimidation et prône l’équité et la justice…

Même chose pour la question taïwanaise : on doit continuer à opérer sur le consensus de 1992, on s’oppose au séparatisme et à l’ingérence, et on doit faire progresser la cause de la réunification par le biais d’une plus grande intégration. Idem pour Hong Kong : « un pays, deux systèmes », les patriotes aux commandes, intégrer Hong Kong dans l’économie nationale…. Bref, encore une fois, le rapport demeure très vague et très peu informatif.

Du côté des points plus intéressants, on retrouve, pour la première fois, les termes d’ « expérience Fengqiao » (枫桥经验) – qui semble vouloir faire la promotion de la légalisation du travail de pétition – et de développement rapide d’une « nouvelle qualité ou nouveaux types (au sens qualitatif du terme) de force productive » (新质生产力).

Le terme d’« expérience Fengqiao », qui date de 1962, était à l’époque un appel à la mobilisation des masses afin de superviser et réformer les « quatre mauvais éléments » (les propriétaires, les paysans riches, les éléments contre-révolutionnaires, et les mauvais éléments ennemis de la révolution) dans le Zhejiang. Cette supervision et « correction » s’étaient alors exprimées sous forme de campagne d’éducation socialiste. Mais si l’on se fie à la reprise du slogan d’expérience Fengqiao durant la Révolution culturelle cette fois, l’idée est plus de normaliser la répression des éléments jugés « criminels », c’est-à-dire qui ne suivent pas la ligne du Parti, par des moyens parfois extrajudiciaires.

Le second terme, déjà mis en avant par Xi en septembre dernier lors du symposium pour la revitalisation du Nord-Est, implique, avec raison, que la Chine doit reconstruire son infrastructure industrielle, stimuler l’innovation technologique, améliorer sa productivité (pyramide démographique oblige), bref réaliser un nouveau « bond » (新的跃升). Il faut souligner que ce « besoin » semble être l’expression de l’impuissance de la Chine à rattraper son retard, causé en partie par les sanctions américaines. Ceci dit, le développement de « nouvelles forces productrices » sera difficile considérant que la Chine se coupe et s’isole de plus en plus du reste de la communauté internationale.

Somme toute, alors que la Chine est confrontée à des difficultés économiques de plus en plus aiguës – qui incluent la crise immobilière, la crise de la dette locale, la crise démographique, un taux de chômage élevé, une faible demande intérieure, le ralentissement des exportations, le retrait progressif des investissements étrangers – on aurait pu s’attendre à un plan d’action de la part des autorités chinoises.

Or, le rapport ne propose aucune solution. Il cherche tant bien que mal à rassurer les investisseurs en élaborant un plan de « stimulus » basé sur encore plus d’endettement. Et il est important de le dire, l’émission d’obligations, les subventions et autres, sont des mesures qui relèvent avant tout du capitalisme, et non du communisme. Ce faisant, malgré la volonté de faire de la « prospérité commune », il n’en est rien…

Ceci dit, et c’est probablement là le plus gros problème pour l’État léniniste, les mesures et le besoin de sécurité, politique ou autre, entrent directement en contradiction avec la mise en place de mesures de relance pour l’économie. En ce sens, à ce stade, à cause du sentiment d’insécurité et des barrières idéologiques, tout effort pour stimuler l’économie restera vain.

Par Alex Payette


Diplomatie : La Chine « force pour la paix » dans le monde ?
La Chine « force pour la paix » dans le monde ?

Depuis le début des « Deux Sessions », de la présentation du rapport par Li Qiang et des quelques mots de Xi Jinping durant la séance de la délégation du parti révolutionnaire du Kuomintang (KMT) le 5 mars, on ne sait trop que penser des intentions de la Chine sur le plan diplomatique, en particulier sur la problématique de Taïwan.

D’emblée, Li Qiang n’a pas parlé de « réunification pacifique ». Améliorer le bien des compatriotes, oui. Promouvoir le développement pacifique des relations entre les rives, oui. Mais, rien sur la question de la réunification. Le même jour, en parlant de Taïwan, Xi a déclaré qu’il fallait promouvoir conjointement le processus de « réunification pacifique ». Ce n’est pas ce que Wang Yi, durant sa conférence de presse du 7 mars, semblait suggérer. En effet, le chef de la diplomatie chinoise a affirmé que l’on devrait « s’efforcer de parvenir à une réunification pacifique ». En fait, il semble y avoir un degré de confusion entre les trois discours ; et pour une fois, il semble que Xi ait eu une version plus « pacifique » que celle présente dans le discours de Li Qiang ou dans les réponses de Wang Yi. Alors, qui dit vrai parmi les trois ?

Contrairement à 2023, il faut noter que le rapport de travail présenté cette année par Li Qiang a été personnellement dirigé et approuvé par Xi Jinping. Li a donc présenté le rapport tel que Xi lui a dit de le faire. Dans ces conditions, est-ce que la confusion est voulue ? C’est probable.

Cela fait partie de l’approche à long terme qui parle à la fois de réunification et d’action militaire – comme une sorte de métastratégie discursive – mais qui confirme également que la Chine n’est pas prête pour ce genre de campagne militaire. Ceci dit, le Parti continue d’alterner entre les deux discours afin de dérouter les observateurs étrangers.

De fait, cette approche duale rend difficile une prise de position claire de la part des gouvernements étrangers. Pendant ce temps, cette joute discursive prolongée permet à la Chine de se concentrer sur le développement de son appareil militaire alors que les observateurs en sont encore à décrypter les prises de position du leadership.

En ce sens, Wang Yi, qui est venu « rassurer » certains observateurs après le moment de nervosité causé par l’absence de « réunification pacifique » dans le rapport de Li, a aussi su ajouter un niveau de confusion supplémentaire en ce qui a trait aux véritables intentions du leadership.

Ceci dit, Wang a fait bien plus que cela durant sa conférence de presse. Il a longuement abordé les relations entre la Chine et les États-Unis, et notamment les commentaires de Joe Biden en novembre dernier à San Francisco. Wang a ensuite fortement critiqué les agissements de Washington qui tente toujours de contenir le développement de la Chine. Il fait par-là référence aux sanctions qui ne cessent de s’étendre à l’encontre de son pays.

Selon Wang, les progrès réalisés lors de la rencontre entre Xi et Biden en novembre dernier en marge du sommet de l’APEC, se sont estompés au profit de nouvelles méthodes visant à contenir la Chine. De son point de vue, les Etats-Unis semblent être devenus anxieux chaque fois qu’ils entendent le mot « Chine » et permettent à certains de devenir prospères et pas à d’autres. Wang soulève ici la question de justice et des pratiques hégémoniques de Washington qui semblent vouloir monopoliser l’innovation et les hautes technologies afin de freiner l’ascension de la Chine. Ironiquement, Wang demande également aux Américains de s’engager de manière pragmatique avec la Chine.

Ces quelques commentaires soulignent à quel point les relations demeurent tendues et à quel point les mesures américaines affectent la croissance de la Chine. Wang Yi, qui vient ici « crier à la faute », ne fait malheureusement pas le point sur la part de responsabilité qu’a la Chine dans cette situation. À vrai dire, ces commentaires ressemblent à une manière très maladroite d’attirer l’attention des Etats-Unis par le biais de menaces détournées tout en les blâmant pour l’état dans lequel se trouve l’économie chinoise. Pas sûr que cette stratégie de communication soit payante.

Enfin, considérant que Taïwan est l’un des points de litige les plus importants entre la Chine et les États-Unis, on peut se demander si les commentaires comme « les gens qui tolèrent et soutiennent l’indépendance de Taïwan contestent la souveraineté de la Chine » ne s’adressent pas directement à Washington.

En ce sens, et compte tenu du nombre de menaces voilées qui se retrouvent dans les réponses de Wang, peut-on vraiment penser que la Chine est une « force pour la paix et la stabilité », tel que Wang l’a déclaré ? Il est permis d’en douter… Une chose est sûre : en se basant sur le ton et les réponses de Wang Yi, on ne peut que constater la difficulté pour la Chine de saisir ces occasions de communication pour gagner en capital politique et étendre ce qui lui reste de « soft power ». Après tout, la Chine ne peut pas s’isoler complètement du reste du monde.

Par Alex Payette


Interview : Trois questions à… Alex Payette, cofondateur du cabinet Cercius
Trois questions à… Alex Payette, cofondateur du cabinet Cercius

VDLC : Quelques jours avant les « Deux Assemblées » (Lianghui)  tout semblait indiquer que des nominations ministérielles (le remplaçant de Qin Gang notamment) seraient annoncées. Or, dès le premier jour, le porte-parole a déclaré qu’il n’y en aurait pas. Comment interpréter cette annonce ?

Alex Payette : Considérant le retrait progressif des accréditations de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Qin Gang, et de l’ex-ministre de la Défense, Li Shangfu, beaucoup s’attendaient à voir Liu Jianchao être nommé ministre durant les « Deux Assemblées », et le nouveau ministre de la défense Dong Jun nommé à la Commission militaire centrale. Ceci dit, les « Lianghui » ne sont normalement pas le théâtre d’ajustements significatifs en matière de personnel. Pour ce genre de nomination, il faut plutôt attendre une rencontre du Comité Permanent de l’ANP.

Ce qui est curieux, c’est que Liu et Dong n’aient pas pu être nommés avant les « Lianghui » afin d’y assister dans leurs nouvelles fonctions. Le fait de ne pas avoir réussi à faire élire Dong durant les « Deux Assemblées » et Liu un peu avant, en dit long sur la situation au sein du leadership chinois. En effet, Dong Jun est encore loin de faire l’unanimité et Wang Yi n’est peut-être pas encore prêt à laisser sa place. Ce faisant, il se peut que Xi soit contraint de négocier avec les forces en présence afin de pouvoir reconstituer le Conseil d’État seulement une année après sa formation en mars 2023.

VDLC : La Chine a annoncé un objectif de croissance « d’environ 5% », soit exactement le même que l’an dernier. Entretemps, les observateurs s’accordent à dire que les conditions économiques se sont détériorées. Dans ce contexte, sera-t-il plus difficile pour Pékin d’atteindre cet objectif en 2024 ?

Alex Payette : Pour parler franchement, il est tout simplement inutile de parler de 5%. En effet, une majorité d’indicateurs démontre que le taux de croissance de 2023 et l’objectif annoncé pour 2024 ne sont pas réalistes : les ratios d’endettement des gouvernements locaux s’envolent, la demande domestique demeure faible et les exportations souffrent. Il n’est pourtant pas nécessairement impossible pour Pékin de se rapprocher des 5%. Le Premier ministre Li Qiang a notamment annoncé l’émission d’obligations qui serviront à financer de nouveaux chantiers d’infrastructures.

Ceci dit, les limites du modèle de développement économique alimenté par de la dette commencent à se faire sentir. Ainsi, sans plan de relance qui contiendrait des mesures visant à corriger certains problèmes dans le secteur immobilier et à entretenir de meilleures relations avec les pays occidentaux afin de faire lever certaines sanctions, la Chine serait plus proche de 3%, voire un peu moins.

VDLC : Justement, comment expliquer l’absence d’un plan de relance économique concret : l’appareil serait-il à court d’idées ou tout simplement paralysé dans l’attente du 3ème Plenum, reporté depuis novembre ?

Alex Payette : D’emblée, les « Deux Assemblées » ne sont pas le moment pour lancer un tel plan ; les « 3ème Plenums » le sont. Ensuite, il est nécessaire de rappeler que plusieurs acteurs sont censés travailler à l’élaboration d’un tel plan, attendu depuis 2018.

Il y a bien sûr le Conseil d’État. Cependant, ce dernier demeure très divisé : Li Qiang, qui, de toute façon, n’y connaît pas grand-chose, voudrait bien prendre un peu de galon en contrôlant l’agenda économique. Les vice-premier ministres He Lifeng et Ding Xuexiang voudraient eux aussi influencer ce portfolio. Tous veulent le faire, au détriment du bien commun, pour se faire bien voir aux yeux de Xi. Ainsi, la rivalité qui existe entre ces trois individus freine, voire paralyse, le processus d’élaboration d’un plan de relance.

En parallèle, le leadership a mis beaucoup de temps pour nommer les dirigeants des nouvelles commissions centrales des Finances et du Travail financier, si bien que l’on peut se demander si elles ont eu le temps de commencer à travailler ! Et même si c’était le cas, il y a fort à parier que, là aussi, les deux nouvelles entités se mettent des bâtons dans les roues…

Il y a un dernier élément à prendre en compte. Etant donné que Xi a fait démissionner ou purgé tous les réformateurs, trouver de véritables solutions qui pourraient avoir un réel impact sur l’économie chinoise, s’avère plus compliqué. En effet, les solutions discutées actuellement ne sont pas à même de résoudre les problèmes systémiques qui plombent l’économie. Toute réforme ou politique jugée trop « à droite » (plus « libérale ») ne sera pas acceptée. Voilà pourquoi les seules « solutions » que l’on rapporte à Xi demeurent pour l’instant prisonnières du carcan pseudo-productiviste et du besoin de contrôle du Parti.

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Alex Payette est cofondateur et PDG du Groupe Cercius, une société de conseil en intelligence stratégique et géopolitique. Ancien stagiaire post-doctoral pour le Conseil Canadien de recherches en Sciences humaines (CRSH). Il est titulaire d’un doctorat en politique comparée de l’université d’Ottawa (2015). Ses recherches se concentrent sur les stratégies de résilience du Parti-État chinois. Plus particulièrement, ses plus récents travaux portent sur l’évolution des processus institutionnels ainsi que sur la sélection et la formation des élites en Chine contemporaine. 


Vocabulaire de la semaine : « Travail invisible, heures supplémentaires, médiation, intelligence artificielle »
« Travail invisible, heures supplémentaires, médiation, intelligence artificielle »
  1. 政策, zhèngcè (HSK 6): politique
  2. 顾问, gùwèn (HSK 5): conseiller
  3. 两会, liǎnghuì: Réunion politique annuelle des « Deux assemblées »
  4. 保护, bǎohù (HSK 3) : protéger
  5. 隐形, yǐnxíng: invisible
  6. 加班, jiābān (HSK 3): heures supplémentaires
  7. 经济体, jīngjìtǐ: économie
  8. 失业率, shīyèlǜ: taux de chômage
  9. 劳动法, láodòngfǎ: droit du travail
  10. 离线, líxiàn : hors-ligne (offline, en référence à l’Internet)

中国的政策顾问呼吁在中国年度“两会”期间更好地保护工人免受“隐形加班”文化的影响。第二大经济体尤其面临青年失业率高企的困境。全国政协代表吕国权提议劳动法纳入“离线休息”权,并对涉及“隐形加班”的企业加大处罚力度.

Les conseillers politiques chinois appellent à une meilleure protection des travailleurs contre l’impact de la culture du « travail invisible » lors des « Deux assemblées » annuelles de la Chine. La deuxième plus grande économie est particulièrement confrontée à un taux de chômage élevé des jeunes. Lu Guoquan, représentant de la Conférence consultative politique du peuple chinois, propose d’intégrer le droit au « repos hors ligne » dans la législation du travail et de renforcer les sanctions contre les entreprises impliquées dans les « heures supplémentaires invisibles ».

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  1. 访问, fǎngwèn (HSK 3): visiter
  2. 首都, shǒudū (HSK 3): capitale
  3. 冲突, chōngtū (HSK 5): conflit
  4. 调解, diàojiě (HSK 5): médiation
  5. 共识, gòngshí (HSK 7): consensus
  6. 附和, fùhè (HSK 7): être en accord, faire écho à
  7. 暴力, bàolì (HSK 6) : violence
  8. 领土, lǐngtǔ (HSK 7): territoire
  9. 完整 , wánzhěng (HSK 3): intégrité
  10. 武器, wǔqì: armes

中国特使李辉正在访问欧洲各国首都,就冲突[乌克兰与俄罗斯之间的]“调解并凝聚共识”。然而,在布鲁塞尔举行的会议上,据说李辉附和了俄罗斯的谈话要点,他告诉欧盟官员,只有在暴力停止后才会进行有关乌克兰领土完整的讨论,而且只有在欧盟停止向乌克兰运送武器时才会发生这种情况。

Le diplomate chinois Li Hui visite actuellement les capitales européennes pour  » servir de médiateur et construire un consensus  » sur le conflit [entre l’Ukraine et la Russie]. Cependant, lors de la réunion à Bruxelles, il aurait fait echo aux points de vue russes, informant les responsables de l’UE que les discussions sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine ne pourraient avoir lieu qu’après l’arrêt des violences et que cela ne se produirait que si l’UE cessait de fournir des armes à l’Ukraine.

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  1. 廉价, liánjià (HSK 7): bon marché, low-cost
  2. 亚马逊, yàmǎxùn: Amazon
  3. 扩展, kuòzhǎn (HSK 4): s’étendre, se developer
  4. 计划, jìhuà (HSK 2): plan, programme
  5. 广告, guǎnggào (HSK 2): publicité
  6. 吸引, xīyǐn (HSK 4): attirer
  7. 算法, suànfǎ : algorithme
  8. 人工智能, réngōngzhìnéng : intelligence artificielle
  9. 愿望, yuànwàng (HSK 5): désirs
  10. 需求, xūqiú (HSK 3): besoins

Temu 是快速、精简且廉价亚马逊版本,在不到两年的时间里已从中国扩展到 49 个国家。该计划是利用全面广告吸引西方消费者使用 Temu 应用程序,该应用程序的算法人工智能可以预测他们的愿望需求,产品直接从中国工厂以低廉的价格发货.

Temu est une alternative rapide, simplifiée et bon marché à Amazon, qui s’est étendue de la Chine à 49 pays en moins de deux ans. Son plan est d’utiliser une publicité globale pour attirer les consommateurs occidentaux à utiliser l’application Temu, dont l’algorithme et l’intelligence artificielle peuvent prédire leurs désirs et besoins, les produits étant expédiés directement des usines chinoises à bas prix.


Petit Peuple : Shanghai – Madame Sun : Jamais deux sans trois
Shanghai – Madame Sun : Jamais deux sans trois

La journée avait mal commencé pour madame Sun, une sémillante retraitée shanghaienne de 67 ans. Son chat, Fuqi, n’était pas rentré la nuit dernière et des mégots de cigarettes et des canettes vides traînaient devant ses fenêtres dans la courette commune, encore jetés des étages supérieurs la veille au soir. Son appartement se trouvait au rez-de-chaussée d’un vieil immeuble résidentiel du district de Minhang et elle n’arrivait pas à trouver le coupable de ces incivilités. Malgré ses appels, pas de Fuqi en vue. Sa voisine lui avait montré des vidéos atroces de kidnappeurs de chats agissant la nuit en scooters, armés de longues épuisettes et qui entassaient les animaux volés dans des cageots, direction l’abattoir et l’assiette d’amateurs de viande féline. L’image de son chat coupé en morceaux et servi en huǒguō (火锅, fondue chinoise) dans une gargote du Guangdong ne cessait de la tourmenter tandis qu’elle se préparait pour sortir.

Elle avait un rendez-vous important dans un café, pas très loin du campus de l’université Jiaotong. Enfin, quelqu’un prenait sa crainte des cambriolages au sérieux et lui proposait une solution sécurisée pour mettre ses économies à l’abri. Elle n’avait encore jamais vu l’homme avec qui elle avait rendez-vous, mais leurs longues conversations téléphoniques l’avaient rassurée, il savait de quoi il parlait. Elle lui avait même confié combien le cambriolage de son appartement, survenu l’année dernière, l’avait traumatisée. Les meubles renversés, ses affaires éparpillées sur le sol, les placards de la cuisine éventrés, les flacons de parfum de sa collection disparus avec ses bijoux et la montre de son défunt mari. Heureusement, les cambrioleurs n’avaient pas eu le temps de trouver les livrets d’épargne et les certificats d’obligation planqués dans le double-fond d’un tiroir de la vieille commode héritée de ses parents. Depuis, elle vivait dans l’angoisse de perdre son argent, ne faisait plus confiance à la banque et transportait livrets et certificats sur elle en permanence, dans son sac à main adoré en cuir rouge.

Le jeune conseilleril avait été si patient et à l’écoute au téléphone ! – allait lui remettre un téléphone et une carte SIM pour qu’elle puisse faire ses virements en toute sécurité et lui proposait déjà de mettre 5 000 RMB à l’abri, qu’elle lui apportait en liquide.

Montée dans le bus bondé, elle était restée debout, posant son sac devant elle, sur le plateau derrière le siège du chauffeur, ses pensées à nouveau sur les routes du Guangdong avec son chat, peut-être blessé, peut-être déjà mort… Elle avait failli louper l’arrêt et marchait d’un bon pas vers le lieu du rendez-vous quand, oh non ce n’était pas possible, plus de sac ! Elle l’avait laissé dans le bus avec l’argent, les livrets d’épargne, ses papiers, seuls son téléphone et les clés de son appartement se trouvaient encore en sa possession, dans la poche de son manteau. En valeur cumulée, ce n’était pas moins d’un million de RMB oublié dans un bus!

Impossible d’aller au rendez-vous sans l’argent, il fallait d’abord retrouver le sac. Paniquée, un agent de la compagnie de bus à l’autre bout de la ligne, elle avait décrit le sac, le numéro de la ligne, l’horaire sans préciser toutefois le contenu, par peur d’attirer les convoitises. Puis, son téléphone sonna : où était-elle, bon sang ? Madame Sun eut du mal à reconnaître dans cette voix irritée et malpolie celle du conseiller qui n’en pouvait plus de l’attendre. Il ne croyait pas un mot de cette histoire, lança des menaces puis des injures et finit par raccrocher. Tremblante, Madame Sun eut du mal à reprendre ses esprits : avait-elle échappé à une tentative d’arnaque ?

Le lendemain, un employé de la compagnie de bus lui a rendu son sac, dans lequel – miracle spécifiquement chinois – rien ne manquait. Mais pourquoi transporter tout cela avec elle, lui a-t-il demandé en découvrant le contenu. Avec des pleurs de soulagement, elle a tout raconté, le rendez-vous avec le conseiller, le cambriolage, son chat enfin rentré le matin même.

Un mouvement du pinceau, trois virages (一波三折, yī bō sān zhé), que de péripéties en une journée ! Vous rendez-vous compte ? Vous avez échappé au vol de vos économies non une fois mais deux fois ! Ne faites confiance à personne, déposez le tout à la banque !

Se méfier de tout le monde d’accord, mais banque comprise, pensa Madame Sun en rentrant chez elle. Comment ferait-elle pour distinguer les bons conseillers bancaires des mauvais ? Peut-être fallait-il plutôt sécuriser l’avenir, investir dans la construction de la maison de retraite dont parlait ce prospectus ? Ils assuraient un retour sur investissement élevé et un lit prépayé pour elle dans quelques années…

Par Marie-Astrid Prache

NDLR : Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article s’inspire de l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors de l’ordinaire, inspirée de faits rééls.


Rendez-vous : Semaines du 11 mars au 5 mai
Semaines du 11 mars au 5 mai

13-15 mars, Shanghai : CAC Show, Salon international et conférence dédiés à l’agrochimie et aux technologies de protection des récoltes

13-15 mars, Shanghai : CHINASHOP – China Retail Trade Fair, Salon dédié aux technologies de pointe et aux toutes nouvelles solutions pour le commerce de détail

19-21 mars, Canton : MRO Summit, Salon et conférences B2B en Chine pour l’industrie aérospatiale MRO (Maintenance, Réparation et Opérations)

20-22 mars, Shanghai : PRODUCTRONICA China, Salon international de la production électronique

20-22 mars, Shanghai : SEMICON China, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs

20-23 mars, Jinan : Jinan International Industrial Automation, Salon chinois international des technologies d’automation industrielle et de contrôle

25-27 mars, Pékin : CIPPE, Salon international chinois du pétrole, des technologies pétrochimiques et de leurs équipements

26-28 mars, Shanghai : CTW China, La principale conférence sur la gestion des voyages d’entreprise en Chine

26-29 mars, Shanghai : HDE – ECOBUILD CHINA 2024, Salon de la construction et du bâtiment durable

27-30 mars, Hefei : CCEME, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine intérieure

28-30 mars, Shenzhen : ITES Exhibition (SIMM), Salon des technologies et d’équipements de fabrication de pointe dans le sud de la Chine.

10 avril, Pékin : ACCESS MBA – Beijing, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA

11-14 avril, Shanghai : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon chinois international de l’équipement médical

13 avril, Shanghai : ACCESS MBA – Shanghai, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA

15-17 avril, Fuzhou : HEEC – Higher Education Expo China, Le grand salon de l’éducation de haute qualité en Asie

17-19 avril, Pékin : INFOCOMM China, Beijing Infocomm China comprend une exposition qui présente les inventions des TIC les plus avancées et les plus demandées au monde

18-20 avril, Shanghai : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie

23-26 avril, Shanghai : CHINAPLAS’, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc