Le Vent de la Chine Numéro 6 (2025)

du 18 au 24 février 2025

Editorial : « Je vous déclare unis par les liens du mariage » : non merci
« Je vous déclare unis par les liens du mariage » : non merci

Qui veut encore passer devant Monsieur le Maire, ou plutôt devant le Bureau des Mariages ? En Chine, plus grand monde, à en croire les derniers chiffres du ministère des Affaires civiles. Avec seulement 6,1 millions d’unions enregistrées en 2024, les mariages ont chuté de 20,5% en 2024, atteignant leur niveau le plus bas en 46 ans.

« C’est du jamais-vu, commente Yi Fuxian, démographe à l’université de Wisconsin-Madison, même en 2020, le nombre de mariages n’avait baissé que de 12,2% à cause de la pandémie de Covid-19 ». De fait, le chiffre de 2024 représente un peu moins de la moitié du pic de 2013 (13,5 millions d’unions). Est-ce l’effet de l’ « année veuve », configuration du calendrier lunaire de mauvais augure pour les mariages selon la croyance populaire ? Pas seulement… En effet, hormis un rebond enregistré en 2023 (7,7 millions) – sorte d’année de rattrapage après les privations liées au Covid-19 – le nombre de mariages n’a cessé de diminuer depuis cette date…

Cette lente dégringolade est due à une multitude de facteurs. Il y a un bien sûr la baisse structurelle du nombre de jeunes en âge de se marier (la tranche des 25-34 ans) ; le coût élevé d’un mariage ; l’émancipation des femmes chinoises, moins désireuses de se marier après être devenues indépendantes financièrement ; le taux de chômage élevé chez les jeunes ; mais aussi les idées préconçues voulant par exemple que les femmes célibataires de plus de 27 ans seraient « périmées » ou encore qu’un homme ne puisse épouser une femme plus diplômée que lui…

Les internautes ne sont pas étonnés par ces chiffres : « Je mène une vie trop fatigante, trop stressante, et je n’ai tout simplement pas le temps de tomber amoureux », explique l’un d’entre eux. « Qui voudrait se marier aujourd’hui si on ne peut pas se permettre d’acheter une maison, de payer la dot, d’avoir des enfants, de les envoyer à l’école, ou encore de se soigner lorsqu’on tombe malade ? », déplore un autre.

Cette chute des mariages constitue un revers significatif pour le gouvernement qui lutte activement contre le déclin de sa population, provoqué en partie par la politique de l’enfant unique en vigueur pendant près de 35 ans. En effet, une baisse du nombre de mariages entraînera nécessairement une baisse à court terme du nombre de naissances, se marier étant une condition essentielle pour ceux qui veulent fonder une famille, du moins en Chine. Ainsi, les couples non mariés doivent officialiser leur union s’ils veulent bénéficier des mêmes services de santé et d’éducation que leurs homologues qui se sont passés la bague au doigt.

Or, à l’exception de l’année 2024, qui a enregistré un léger rebond de l’activité dans les maternités attribuable aux couples ayant préféré retarder leur projet parental durant les années Covid ou au zodiaque chinois, 2024 étant placée sous le signe auspicieux du Dragon, les naissances sont, elles aussi, en déclin. Le phénomène est tel que les crèches et les maternelles ferment les unes après les autres…

Sous cette perspective, le démographe Yi Fuxian, aux prédictions souvent alarmistes, anticipe une chute significative des naissances en 2025 (entre 7,4 et 7,9 millions, contre 9,24 millions en 2024). Sur le long terme, cette baisse de la natalité pourrait venir peser sur la consommation et sur la main-d’œuvre disponible, met-il en garde.

La Chine n’est pas la seule nation confrontée à ce phénomène. D’autres pays développés connaissent également une baisse des mariages et une diminution générale des naissances. Et comme les autres pays, la Chine peine à inverser la tendance.

Les incitations financières (souvent qualifiées d’insuffisantes) n’ont pas fonctionné, pas plus que les tentatives de réduction des dots versées par la famille du futur mari, l’allongement du congé parental, les mesures rendant la procédure de divorce plus longue et difficile ou les coups de fil des agents du planning familial aux jeunes mariés. Malgré ces efforts, les appels de Xi Jinping à un retour aux valeurs familiales traditionnelles ont toutes les chances de rester lettre morte…


Diplomatie : Ombres et lumières de la nouvelle politique chinoise américaine
Ombres et lumières de la nouvelle politique chinoise américaine

La politique chinoise du nouveau gouvernement des Etats-Unis est décidément difficile à déchiffrer. L’administration Trump ne cesse de souffler le chaud et le froid, multipliant les déclarations à l’emporte-pièce et les plans sur la comète.

A cet égard, la révocation le 13 février de Darren Beattie, sous-secrétaire d’État à la diplomatie publique et aux affaires publiques, nommé juste une semaine plus tôt, le 5 février par le Secrétaire d’État lui-même (l’équivalent de notre ministre des Affaires étrangères), Marco Rubio, est particulièrement édifiante.

Pourquoi parler de cet apparent non-événement de la cuisine capitolesque à la sauce trumpienne ? C’est que le sous-secrétaire d’Etat est le n°3 dans l’ordre hiérarchique du ministère des Affaires étrangères de ce qui demeure encore la principale puissance militaire et géopolitique mondiale. C’est surtout que les raisons probables de sa révocation sont pertinentes pour analyser les différentes facettes de la politique chinoise des Etats-Unis. En effet, dès la prise de poste de Darren Beattie, certains messages laissés sur la toile les années passées sont réapparus et témoignent à la fois de ses alignements politiques mais surtout de sa vision géopolitique.

Au niveau de la politique interne, Darren Beattie semblait le candidat « idéal » pour la nouvelle administration Donald Trump et Elon Musk. Moins pour sa thèse de doctorat sur le philosophe allemand Heidegger que pour ses propos contre les politiques de diversité, égalité et inclusion. Dans un tweet du 5 octobre 2024, Beattie affirmait en effet : « Des hommes blancs compétents doivent être aux commandes si vous voulez que les choses fonctionnent » ; « dorloter les sentiments des femmes et des minorités [conduit à] démoraliser les hommes blancs compétents ». On peut supposer que Beattie s’incluait en toute modestie dans cette dernière catégorie injustement mise en compétition avec des femmes et des non-Blancs (qui ne devraient leur réussite que grâce à la discrimination positive). Le type même de personnalité idoine pour une administration reprochant à l’Afrique du Sud de discriminer les Afrikaners (les descendants des colons néerlandais du pays – rappelons que Musk est issu d’une riche famille britannique sud-africaine).

Darren Beattie avait été une première fois démis de ses fonctions d’auteur de discours de Trump lors de son premier mandat après avoir pris part à une conférence du H. L. Mencken Club, qualifié par le Southern Poverty Law Center de « groupe de haine nationaliste blanc ». C’est donc sans doute pour réparer cette « injustice » qu’il a été nommé sous-secrétaire d’Etat.

Mais ce qui semble avoir précipité sa chute, ce sont plutôt ses prises de position sur la Chine, les Ouïghours et Taïwan qui cadrent mal avec la politique bipartisane des Etats-Unis depuis des décennies. Dans un tweet du 1er mars 2021, Darren Beattie déclarait candidement : « Les Chinois ne sont pas génocidaires. Ils s’opposent simplement à la suprématie ouïghoure et à l’identité ouïghoure. Si les Ouïghours rejettent simplement la suprématie ouïghoure, ils n’auront aucun problème dans la société chinoise ». Rappelons que selon les statistiques officielles du gouvernement chinois lui-même, entre 2015 et 2018, les taux de natalité dans les régions à majorité ouïghoure ont chuté de plus de 60 % alors qu’au cours de la même période, le taux de natalité de l’ensemble du pays a diminué de 9,7 % ; que le taux de natalité y a encore chuté de 24 % en 2019, contre une baisse nationale de 4,2 %. Rappelons aussi qu’en janvier 2021, le Département d’État américain a qualifié les actions de la Chine de « génocidaires », entraînant des juridictions similaires au Canada, au Pays-Bas, etc. Voilà donc un sous-secrétaire d’Etat s’opposant à une décision majeure de son bureau. L’ironie étant qu’un défenseur du suprématisme blanc accuse les Ouïghours de suprématisme. On comprend pourquoi : au Tibet comme au Xinjiang, Pékin n’est-il pas à « l’avant-garde » de ces politiques anti-minoritaires dont la mouvance politique dont il fait partie veut le retour aux Etats-Unis ?

Mais c’est surtout sa position à l’égard de Taïwan qui contredisait le plus toute la politique américaine « d’ambiguïté stratégique » sur le soutien possible de Washington à Taipei en cas d’agression de Pékin. En effet, dans un tweet daté du 25 mai 2024, Darren Beattie affirmait sans ambages : « Taïwan appartiendra inévitablement à la Chine, ce n’est qu’une question de temps » ; cela ne vaut « pas la peine de dépenser du capital pour l’empêcher ». De ce fait, la semaine dernière, une pétition adressée à Marco Rubio contre la nomination de Darren Beattie au Département d’État avait été lancée sur change.org. La révocation de Beattie semble donc plutôt une bonne nouvelle pour ceux qui espèrent encore, peut-être naïvement, que les Etats-Unis n’abandonneront pas Taïwan comme ils sont en train d’abandonner l’Ukraine – à la grande satisfaction de Pékin et des caricaturistes sycophantes du Global Times qui ne manquent pas de pointer l’hypocrite lâcheté de l’Oncle Sam.

Mais faut-il y lire, pour autant, le maintien d’une certaine ligne politique au niveau des affaires inter-détroits en particulier et de l’Indo-Pacifique en général ? Ce n’est pas si simple car si du côté de Marco Rubio, on a écarté Darren Beattie, la soi-disant chasse à la dépense publique d’Elon Musk pourrait bien faire les affaires de Pékin. En effet, couper les fonds de l’USAID et envisager de faire de même pour la National Endowment for Democracy (NED), est une aubaine pour la Chine. Rappelons que le NED est une organisation non gouvernementale fondée en 1983 dans le but déclaré de faire progresser la démocratie dans le monde et de contrer l’influence communiste à l’étranger. Or dans des publications récentes sur X, Elon Musk a affirmé, sans preuves bien sûr, que la Fondation nationale pour la démocratie (FDT en français) qui octroie des subventions à des groupes de défense de la démocratie à l’étranger, était « en proie à la corruption », coupable de « crimes » et que « cette organisation maléfique devait être dissoute ».

On risquera une hypothèse : peut-être que le définancement de l’USAID et de la NED est moins lié à la volonté de préserver la dépense publique américaine qu’à celle de faire disparaître toutes ces ONG dont les rapports sur le travail des employés dans les usines de Chine pourraient agacer un patron fortement dépendant de la main d’œuvre du pays, comme celui de Tesla par exemple …

Par Jean-Yves Heurtebise


Automobile : Face à la concurrence chinoise, Renault mise sur… la Chine
Face à la concurrence chinoise, Renault mise sur… la Chine

Dernier grand constructeur automobile arrivé dans l’Empire du Milieu (si l’on fait abstraction de son expérience malheureuse avec ses minibus Trafic dans les années 90), Renault (雷诺 ; léinuò) avait tiré un trait sur le marché chinois 4 ans seulement après avoir débuté la production à Wuhan en 2016. En cause, l’absence totale d’image de marque dans le pays et des modèles thermiques (Captur, Kadjar et Koleos) qui n’apportaient rien de nouveau par rapport à la pléthore de « SUV » offerts localement. Ainsi, en 2020, Renault revendait ses parts de sa coentreprise avec Dongfeng et pliait bagages…

Depuis lors, on pouvait penser que Renault avait complètement renoncé à la Chine. Pas tout à fait. Mi-janvier, la marque au losange a annoncé l’ouverture d’un centre de R&D à Shanghai. Baptisé « Advanced China Development Centre » (ACDC) – clin d’œil aux notions de courant alternatif et courant continu -, le centre héberge environ 150 ingénieurs qui ont pour mission de développer le moteur, la batterie, ainsi que l’habillage intérieur de la future Twingo électrique, affichée à moins de 20 000 euros et dont la sortie est prévue en Europe pour 2026.

Ce pari audacieux, le PDG de Renault, Luca de Meo, l’assume pleinement, malgré les critiques de « délocalisation déguisée » de la part des syndicats en France. Dans une interview donnée début janvier au China Daily, le patron d’origine italienne explique : « Lorsque j’ai demandé à mes équipes (françaises) de relever ce défi il y a un an, elles m’ont dit : ‘c’est impossible’. Lorsque j’ai posé la même question ici, on m’a dit : ‘aucun problème’ ». Le PDG semble intimement convaincu que l’expertise chinoise dans le domaine des véhicules électriques représente la meilleure chance pour son groupe d’accélérer ses cycles de développement et de rester compétitif sur le plan mondial. « Quand je suis arrivé chez Renault en 2020, il fallait entre 48 et 60 mois pour développer une voiture. Aujourd’hui, nous pouvons le faire en un tiers du temps », poursuit-il. Luca de Meo reconnaît également que certaines entreprises chinoises, bien qu’étant des concurrentes, « offrent une source d’inspiration et une créativité remarquable ».

La situation présente un aspect un peu paradoxal : tandis que l’Union européenne s’efforce de restreindre les importations de véhicules électriques « made in China » en imposant des droits de douane compensatoires (la E-Twingo sera d’ailleurs produite en Slovénie), les principaux constructeurs européens multiplient les alliances avec les acteurs chinois. Ainsi, depuis l’arrivée de M. de Meo à la tête de Renault il y a 5 ans, le groupe a conclu plusieurs partenariats avec des entreprises chinoises, parmi lesquels le constructeur Geely, et les fabricants de batteries, Minth, Envision et CATL.

Renault n’est pas le seul acteur à miser sur la Chine pour combler son retard dans l’électrique. En juin 2023, le groupe allemand Volkswagen a annoncé l’inauguration de son plus grand centre de R&D au monde à Hefei (capitale de la province de l’Anhui) pour un investissement d’un milliard d’euros. Ce centre regroupera plus de 2 000 ingénieurs et spécialistes des achats, avec pour objectif une réduction de 30% des délais de développement et un meilleur repérage des fournisseurs innovants. La tendance est tenace : entre 2012 et 2021, le montant des investissements étrangers (IDE) en R&D vers la Chine a presque doublé.

De nombreuses entreprises présentes en Chine (tous secteurs confondus) partagent le même constat : malgré une dégradation sensible du climat d’affaires ces dernières années, le maintien d’une présence sur place et des visites régulières dans l’Empire du Milieu restent cruciales pour profiter du terreau d’innovation local et garder un œil sur la concurrence chinoise afin de ne pas se laisser distancer à l’international. Les dirigeants des constructeurs automobiles allemands (VW, BMW, Mercedes…) en ont fait l’amère expérience lors du salon de l’auto de Shanghai 2023, constatant avec surprise l’avance prise par les marques chinoises pendant la pandémie de Covid-19.


Vocabulaire de la semaine : « Renault, seniors, box-office »
« Renault, seniors, box-office »
  1. 老年, lǎonián (HSK 2) : senior
  2. 列车, lièchē (HSK 4) : train
  3. 网络, wǎngluò (HSK 4) : réseau
  4. 鼓励, gǔlì (HSK 5) : encourager
  5. 银发族, yínfàzú : génération argentée (seniors), litt. “groupe aux cheveux argentés”
  6. 退休, tuìxiū (HSK 3) : retraite
  7. 出行, chūxíng (HSK 6) : voyager, se déplacer
  8. 旅游, lǚyóu (HSK 2) : tourisme
  9. 多样化, duōyànghuà : diversification
  10. 投入使用, tóurù shǐyòng : être mis en service

中国政府近日宣布推出老年列车网络鼓励银发族退休人员出行旅游消费。这个银发族火车网将提供“多样化旅游线路、广泛的旅游主题和全面的服务”,并将于 2027 年投入使用

Zhōngguó zhèngfǔ jìnrì xuānbù tuīchū lǎonián lièchē wǎngluò, gǔlì yínfà zú de tuìxiū rényuán chūxíng lǚyóu xiāofèi. Zhège yínfà zú huǒchē wǎng jiāng tígōng “duōyàng huà de lǚyóu xiànlù, guǎngfàn de lǚyóu zhǔtí héquánmiàn de fúwù”, bìng jiāng yú 2027 nián tóurù shǐyòng.

Le gouvernement chinois a récemment annoncé le lancement d’un réseau de trains dédié aux seniors, afin d’encourager les voyages et le tourisme parmi les retraités. Ce réseau de trains pour la « génération argentée » offrira  » des itinéraires touristiques diversifiés, une large gamme de thématiques de voyage et des services complets ». Il devrait être mis en service en 2027.

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  1. 雷诺, Léinuò: Renault
  2. 采访, cǎifǎng (HSK 4): interview
  3. 透露, tòulù (HSK 6): révéler
  4. 成立, chénglì (HSK 3): fonder, établir
  5. 研发, yánfā (HSK 6): recherche & développement
  6. 电动汽车, diàndòng qìchē: véhicule électrique
  7. 针对, zhēnduì (HSK 4): destiné à
  8. 车型, chēxíng (HSK 7) : modèle de voiture
  9. 成本, chéngběn (HSK 5): coût, coût de production
  10. 优势, yōushì (HSK 3): avantage, supériorité

最近,雷诺集团的CEO卢卡·德·梅奥接受采访透露雷诺在上海新成立了一个约150人的研发中心,专门负责开发电动汽车,尤其是针对欧洲市场的新一代电动车型. 雷诺希望将中国市场的技术和成本优势带入欧洲的产品开发中,从而增强自己的全球竞争力。

Zuìjìn, léinuò jítuán de CEO lú kǎ·dé·méi ào jiēshòu cǎifǎng shí tòulù, léinuò zài shànghǎi xīn chénglìle yīgè yuē150 rén de yánfā zhōngxīn, zhuānmén fùzé kāifā diàndòng qìchē, yóuqí shì zhēnduì ōuzhōu shìchǎng de xīn yīdài diàndòng chēxíng. Léinuò xīwàng jiàng zhōngguó shìchǎng de jìshù hé chéngběn yōushì dài rù ōuzhōu de chǎnpǐn kāifā zhōng, cóng’ér zēngqiáng zìjǐ de quánqiú jìngzhēng lì.

Récemment, Luca de Meo, PDG du groupe Renault, a révélé dans une interview que Renault avait créé un nouveau centre de R&D à Shanghai, comptant environ 150 employés, et dédié au développement de véhicules électriques de nouvelle génération, en particulier pour le marché européen. Renault espère intégrer les avantages technologiques et de coûts du marché chinois dans le développement de ses produits européens afin de renforcer sa compétitivité mondiale.

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  1. 票房, piàofáng (HSK 7): box-office
  2. 突破, tūpò (HSK 5): dépasser, franchir une limite
  3. 影史, yǐngshǐ: histoire du cinéma
  4. 动画, dònghuà (HSK 6) : animation, dessin anime
  5. 成功, chénggōng (HSK 3): succès, réussite
  6. 文化, wénhuà (HSK 3): culture
  7. 传承, chuánchéng (HSK 7): transmission, héritage
  8. 创新, chuàngxīn (HSK 3): innovation
  9. 独特, dútè (HSK 4): unique, particulier
  10. 魅力, mèilì (HSK 7): charme, attrait

截至2月13日,《哪咤2》总票房突破100亿人民币,成为全球影史单一市场票房最高的动画电影。“(这部电影的成功是)中国文化传承创新中不断前行、展现独特魅力的有力见证,”中共小报《环球时报》写道。

Jiézhì 2 yuè 13 rì,“nǎ zhà 2” zǒng piàofáng túpò 100 yì rénmínbì, chéngwéi quánqiú yǐngshǐ dānyī shìchǎng piàofáng zuìgāo de dònghuà diànyǐng.“(Zhè bù diànyǐng de chénggōng shì) zhōngguó wénhuà zài chuánchéng yǔ chuàngxīn zhōng bùduàn qián xíng, zhǎnxiàn dútè mèilì de yǒulì jiànzhèng,” zhōnggòng xiǎobào “huánqiúshíbào” xiě dào.

Au 13 février, le box-office total de « Nezha 2 » a dépassé les 10 milliards de yuans, devenant ainsi le film d’animation ayant généré le plus de recettes sur un seul marché dans l’histoire du cinéma mondial. « (Le succès du film) est un puissant témoignage de la manière dont la culture chinoise continue de progresser grâce à l’héritage et à l’innovation, tout en démontrant son charme unique », a écrit le Global Times, un tabloïd du Parti communiste.


Petit Peuple : Mongolie Intérieure – La tentation de Zhao Liping, policier modèle (2ème partie)
Mongolie Intérieure – La tentation de Zhao Liping, policier modèle (2ème partie)

Chef de la police du Territoire autonome, Zhao Liping achève en gloire 40 ans de carrière. Mais quel danger le guette, risquant de terrasser ce colosse aux pieds d’argile ?

Le problème de Zhao Liping était Li Lanping, gracile beauté de 27 ans, vendeuse dans une boutique de vêtements à Chifeng, ville de 4 millions d’âmes, à l’Est du territoire. Elle lui avait été présentée par son commissaire divisionnaire lors d’une de ses missions d’inspection – voyages que Zhao faisait pour coordonner ses policiers entre des chefs-lieux de Wuhai à Xinlin Gol, souvent à des centaines de kilomètres de sa capitale provinciale de Hohhot. En ces grosses bourgades, il était reçu avec tous les honneurs, avec agapes et festivités. Il y avait aussi son réseau d’amantes, maintenu avec soin par des subordonnés soucieux de leur avancement. 

Rencontrant Lanping à un banquet à l’automne 2013, il avait senti comme un éclair froid lui traverser l’échine, à la vue de sa longue et soyeuse chevelure dans laquelle elle avait glissé un bibi de dentelle, lui donnant un petit air cultivé mais en même temps coquin. Avec ses prunelles de feu, ses lèvres au rouge orangé, sourire espiègle, et sa longue robe noire sculptant sa sveltesse, Lanping sortait du lot. 

Pour Zhao Liping, le repas parut une éternité, n’écoutant que d’une oreille les exploits ou plates plaisanteries des adjoints, ne goûtant les spécialités locales que du bout des lèvres : il restait subjugué par cette mignonne qui faisait mine d’éviter son regard puis le croisait comme par hasard, faisant chaque fois des étincelles.

Deux heures plus tard à la sortie, tandis que les autres s’écartaient diplomatiquement, il suggéra des retrouvailles discrètes à sa résidence officielle. Mais en souriant, elle le planta là, prétextant sa vieille mère qui l’attendait chez elle… Habitué aux « cocottes minutes », Zhao s’ébahit d’être forcé de filer doux devant cette jolie fleur coupée. A 62 ans, comme un collégien, ce vieux ballot subissait « l’amour coup de gong, au premier regard » (一见钟情, yī jiàn zhōng qíng). 

De retour à Hohhot, il ne lui fallut pas cinq minutes pour obtenir son numéro de portable, et lui envoyer des messages à la chaîne, auxquels elle répondait une fois sur quatre.

Le week-end suivant, le rendez-vous était fixé à Chifeng. Sur le principe, la jeune femme n’avait fait nulle difficulté : on ne se refusait pas à un chef de la police, qui de surcroît promettait de prouver sa gratitude. Lanping le reçut dans son studio, en cachette des voisins. La chambre fleurie l’attendait, avec un souper aux chandelles, et pas de vieille mère aux alentours.

Cette nuit-là, Zhao se surprit de découvrir que l’âge n’avait plus de prise : son cœur, son corps avaient retrouvé leurs 20 ans. A l’aube, Lanping lui avait offert un colifichet antique, cadeau d’un maître de qigong, expliqua-t-elle « pour le jour où elle trouverait l’homme de sa vie ». 

Se retrouvant avec elle chaque week-end, il se mit à échafauder des plans sur la comète. Il ne pouvait pas l’épouser– face au Parti, le divorce n’était pas une option, et sa puissante belle-famille avait les moyens de lui faire payer cher telle avanie. 

Mais il pouvait la protéger, l’établir. En pleine zone piétonne, il lui loua une boutique de mode, obtenue à bon prix grâce à son précieux divisionnaire. La « fashion victime » était aujourd’hui à son compte. Une autre fois, il lui offrit une Hyundai coupé blanche : la carte grise l’attendait sur l’oreiller, le carnet plastifié noir au nom de Li Lanping, avec sa photo, gentiment emballé en paquet cadeau.
Parfois, il l’invitait en avion, en escapade dans les plus jolis coins du pays, des montagnes de Lijiang, aux plages de sable fin de Sanya. 

Pour elle, il délaissait son foyer familial, sa femme, sa fille et son petit-fils, tout comme son petit empire policier à Hohhot. 

Et c’est ainsi qu’à l’aube de la retraite, Zhao filait le parfait amour. Lanping, elle, prenait ses marques de passion avec détachement. Elle semblait parfois en plein jeu de rôle, tantôt fillette boudeuse, tantôt flamboyante amazone, face à son protecteur mi-Roméo, mi-papa-gâteau. Jamais elle ne demandait rien, mais laissait toujours entendre ce qui lui serait agréable et se faisait servir. 

En somme, c’était un rêve, mais bancal : à travers cette femme qui eût pu être sa fille, cet homme en plein démon de midi cherchait à se raccrocher à une illusoire jeunesse, sans s’intéresser le moins du monde, chez elle, à ses véritables attentes et sentiments…

La suite et fin inévitable, la semaine prochaine !

Par Eric Meyer

NDLR: Cette histoire se déroule en Mongolie Intérieure, avec pour protagoniste le chef de la police. De ce fait, certains détails n’ont pas été dévoilés dans les media. Aussi, nous invitons nos lecteurs à percevoir ce Petit Peuple d’un œil différent : moins comme le rapport froid de la réalité, que comme une vision compatissante, tournée sur l’être humain et la passion, plus que sur le rang et la fonction. 

Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 16 juin 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 24 (2015)


Rendez-vous : Semaines du 17 février au 13 avril
Semaines du 17 février au 13 avril

17 – 19 février, Shenzhen : LED China, Salon international des LED

19 – 21 février, Canton : PCHi, Salon des soins personnels et des cosmétiques

20 – 22 février, Shanghai : SIOF – Shanghai International Optics Fair, Salon international de l’optique

20 – 22 février, Pékin : ISH China & CIHE, Salon international de l’assainissement, du chauffage, de la ventilation et de l’air conditionné

21 – 24 février, Pékin : CIAACE, Salon chinois international des accessoires auto

23 – 25 février, Shanghai : Allfood Expo, Salon international de la confiserie, des snacks et des glaces

24 – 26 février, Pékin : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté

25 – 27 février, Shanghai : SPINEXPO, Salon international du sourcing industriel dédié à l’innovation dans les fils, fibres et tricots

25 – 27 février, Canton : SPS – Smart Production Solutions, Salon d’approvisionnement pour les entreprises cherchant à pénétrer le marché manufacturier du sud de la Chine

27 février – 2 mars, Pékin : PetFair, Salon international spécialisé dans l’alimentation et les produits pour animaux de compagnie

28 février – 3 mars, Shenzhen : AutoEcosystems, Salon de la technologie et modification automobiles, du marché secondaire, des véhicules commerciaux, des camping-cars

3 – 6 mars, Canton : PackInno, Salon international des produits d’emballage

4 – 7 mars, Shanghai : APPP Expo, Salon international de la publicité, des technologies et des équipements de signalisation

5 – 7 mars, Canton : China Lab, Salon international et conférence sur les appareils de laboratoire et d’analyse

5 – 7 mars, Canton : IBTE, Salon des jouets et des produits pour bébés

5 – 7 mars, Shanghai : IWF, Salon professionnel international du la santé, du bien-être, du fitness et de la musculation

6 – 7 mars, Shanghai : WBX – World Breakbulk Expo, Salon international de l’industrie de la logistique et du transport, axé sur le thème du fret maritime et du breakbulk

6 – 9 mars, Pékin : CHF – China Home Furnishing, Salon international des matériaux de construction et de décoration

6 – 9 mars, Tianjin : CIEX – China International Equipment & Manufacturing Industry Expo, Salon international de l’automation, de la robotique et de la machine-outil

7 – 9 mars, Shanghai : CCF – China Consumer Goods Fair, plateforme d’achat pour toutes les catégories de biens de consommation

7 – 9 mars, Wenzhou : WIE – Industry Expo Wenzhou, Salon international de l’industrie manufacturière

10 – 12 mars, Shanghai : IACE, Conférence internationale sur les céramiques avancées

10 – 12 mars, Shanghai : PM, Salon international et conférence sur la métallurgie des poudres

10 – 12 mars, Shanghai : CCEC, Salon international et conférence sur les carbures cémentés

11 – 13 mars, Shanghai : CHIC, Salon international de la mode, de l’habillement et des accessoires

16 – 18 mars, Canton : Asian Flower Industry Expo, Salon asiatique de l’industrie des fleurs

16 – 18 mars, Canton : GMF – Asia Forestry & Garden Machinery & Tools Fair, Salon dédié aux équipement destinées à l’industrie forestière et à l’entretien des jardins

16 – 19 mars, Shenzhen : SZCW – Shenzhen International Furniture Exhibition and Creative Week, Salon international du meuble

17 – 19 mars, Shanghai : AgTech / CAC Show, Salon international des matériels et technologies agricoles, de l’agrochimie et des technologies de protection des récoltes

17 – 19 mars, Shanghai : TCT Asia, Salon international dédié à la fabrication additive, à l’impression 3D et aux technologies connexes

18 – 20 mars, Pékin : HEFC – Hydrogen Energy Vehicles Fuel Cells, Salon international dédié à l’énergie hydrogène et aux véhicules à pile à combustible et à l’équipement des stations de ravitaillement en hydrogène

18 – 20 mars, Canton : MRO Summit, Salon et conférences B2B pour l’industrie aérospatiale MRO (Maintenance, Réparation et Opérations)

19 – 21 mars, Pékin : CAE – China Attractions Expo, Salon international des installations et équipements de divertissement

19 – 21 mars, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire

21 – 24 mars, Zhengzhou : CCEME – Central China Equipment Manufacturing Exposition, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine centrale

21 – 23 mars, Zhengzhou : Central Digital Public Security Industry Expo, Exposition sur l’intelligence numérique au service de la sécurité

21 – 23 mars, Zhengzhou : WDIE – World Digital Industry Expo, Salon international de l’industrie numérique pour la région du Henan

24 – 27 mars, Jinan : Jinan International Industrial Automation, Salon international des technologies d’automation industrielle et de contrôle

26 – 28 mars, Pékin : CM – China Maritime, Salon international des technologies et équipements offshore

26 – 28 mars, Shenzhen : ITES, Salon international des solutions professionnelles pour cinq domaines de demande clés : traitement des métaux, fabrication de nouvelles énergies et d’automobiles, fabrication de dispositifs médicaux, fabrication de produits électroniques, logistique intelligente

26 – 28 mars, Shanghai :Productronica, Salon international de la production électronique

26 – 28 mars, Shanghai : Semicon, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs

28 – 29 mars, Shanghai : DMES – China Digital Marketing And Ecommerce Innovation Summit, Sommet sur l’innovation en matière de marketing numérique et de commerce électronique

30 mars – 2 avril : Hotelex Shanghai, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie et la restauration

7 – 9 avril, Shenzhen : Toy & Hobby, Salon international du jouet, de produits sous licence, de modèles et d’outils pédagogiques

8 -10 avril, Shanghai : WePack, Salon des équipements et technologies numériques pour l’impression et le formage de produits d’emballage

8 – 11 avril, Shanghai : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon international de l’équipement médical

9 – 10 avril, Shanghai : Luxe Pack, Salon des marques de luxe tous secteurs

9 – 11 avril, Shenzhen : CEF – China Electronic Fair, Salon de l’électronique

10 – 12 avril, Pékin : BWCE – Beijing Waste Classification & Organic Waste Treatment Expo, Salon international des technologies de classification des déchets et de traitement des déchets organiques

10 -12 avril, Shanghai : Hortiflorexpo – IPM, Salon de l’industrie horticole

13 – 18 avril, Hainan : CICPE – China International Consumer Products Expo, Salon dédié aux produits haut de gamme et à la consommation, visant à promouvoir le commerce international et le développement du marché chinois.

14 – 17 avril, Canton : Guangzhou Sourcing Fair, Salon commercial facilitant l’expansion des vendeurs chinois sur les marchés internationaux

15 – 17 avril, Shanghai : Electronica, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production et de la photonique

15 – 17 avril, Canton : Personal Care Expo, Salon international des soins personnels

15 – 18 avril, Shenzhen : Chinaplas, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc

15 – 19 avril, Canton (Phase 1): Canton Fair, Edition de printemps de la foire de Canton, le plus grand salon commercial de Chine, réunissant exportateurs et acheteurs internationaux

16 – 18 avril, Pékin : Infocomm, Salon des technologies de l’information et de la communication et des opportunités de formation

17 – 19 avril, Chengdu : CCBE – Chengdu China Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté de Chine occidentale