Le Vent de la Chine Numéro 35 (2023)
C’est au lendemain de la Toussaint que l’ex-premier ministre Li Keqiang, 68 ans, a été incinéré au cimetière révolutionnaire de Babaoshan (Pékin), une semaine après avoir été victime d’une crise cardiaque à Shanghai.
Des images diffusées par les médias d’Etat montrent le président Xi Jinping, son épouse Peng Liyuan ainsi que les six autres membres du Comité Permanent, se prosterner tour à tour devant le cercueil ouvert du défunt, puis présenter leurs condoléances à la veuve de Li Keqiang. Son mentor, l’ex-président Hu Jintao, 80 ans, lui a fait parvenir une couronne de fleurs.
L’inhumation de l’ancien n°2 chinois marque la fin d’un hommage modeste de la part de l’Etat et du Parti, mais qui reste protocolairement identique à celui réservé en 2019 à l’un de ces prédécesseurs, Li Peng, décédé à l’âge de 90 ans. D’ailleurs, le langage employé dans la nécrologie officielle de Li Keqiang est sensiblement le même que celui utilisé pour d’autres personnalités décédées.
Mais pour le leadership, le malaise était palpable : comment enterrer au plus vite un Premier ministre populaire sans que son décès ne déclenche une vague de mécontentement vis-à-vis des leaders actuels, Xi Jinping en particulier ?
Sur la toile, les censeurs avaient reçu pour consigne de faire « très attention aux commentaires trop élogieux » à l’endroit de l’ex-premier ministre. Ainsi, la plupart des messages qui restaient visibles se contentent de souhaiter « paix à son âme » à Li Keqiang, accompagnés de petites bougies… Mais l’émotion de la population allait bien au-delà.
Au moins deux journaux se sont affranchis des directives éditoriales en affichant des chrysanthèmes en page de « une », tandis que le Southern Metropolis (南方都市) – connu pour ses positions libérales – a choisi un arbre majestueux pour exprimer indirectement ses condoléances, référence à une chanson associée à Hu Yaobang et dont le décès avait conduit au Printemps de Pékin en 1989.
De nombreux Chinois ont également tenu à rendre hommage à Li Keqiang en déposant des bouquets de fleurs devant sa maison familiale dans un petit village de l’Anhui, ou devant son ancienne résidence à Hefei, capitale provinciale, voire dans le Henan et le Liaoning, deux provinces qu’il a gouvernées.
Beaucoup s’interrogent sur les causes de sa mort soudaine : il est en effet bien connu que tous les dirigeants chinois sont suivis par les meilleurs médecins du pays et bénéficient des meilleurs soins. Dans ces conditions, il n’est pas rare de les voir dépasser les 90 ans. Alors, qu’est-il arrivé à Li Keqiang, lui qui avait l’air en si bonne forme lors de sa dernière apparition publique (là encore, censurée) le 31 août aux grottes de Mogao (Gansu) ?
Les thèses conspirationnistes pullulent, attisées par l’opacité du fonctionnement du Parti et de ses luttes intestines. En moins de trois mois, il y a eu le limogeage inexpliqué de deux Conseillers d’Etat, la mise aux arrêts d’un bon nombre de dirigeants de l’APL, la sortie forcée de Hu Jintao lors de la cérémonie de clôture du XXème Congrès du Parti en octobre 2022 ou encore l’éjection du Politburo d’un autre de ses protégés (Hu Chunhua)… Les mystères s’accumulent à Zhongnanhai !
Au-delà du décès de Li Keqiang, les Chinois font surtout le deuil de sa ligne politique : modérée, réformiste, voire libérale. « A quoi ressemblerait la Chine d’aujourd’hui si Li Keqiang avait été choisi pour diriger le pays en 2012 ? », se questionnent certains en privé. Probablement à l’opposé de ce qu’elle est aujourd’hui. Il faut néanmoins rester lucide : si les Chinois honorent Li, ce n’est pas tant pour ce qu’il a accompli, mais pour ce qu’il représentait : un dirigeant ouvert, proche du peuple et favorable à l’entreprenariat privé, tout l’inverse de Xi Jinping en somme.
Le mot de la fin revient à l’écrivain en exil Murong Xuecun (nom de plume de Hao Qun) : « beaucoup voient en Li Keqiang le reflet d’eux-mêmes, comparant leurs propres existences réprimées sous le règne autocratique de Xi à celle du premier ministre marginalisé et humilié durant tout son mandat. Ainsi, lorsqu’ils pleurent la mort de Li Keqiang, ils se pleurent aussi un peu eux-mêmes ».
Le week-end précédent les funérailles de l’ex-Premier ministre Li Keqiang, la jeunesse chinoise a célébré Halloween, fête d’origine celte très populaire aux Etats-Unis.
D’ordinaire, en Chine, cette célébration « occidentale » est totalement dénuée de toute connotation religieuse et se résume à des distributions de bonbons dans les résidences où vivent des étrangers, l’organisation de soirées déguisées dans les clubs et quelques citrouilles dans les jardins d’enfants…
Mais cette année, la première depuis la fin de la politique « zéro Covid », c’est un raz-de-marée costumé qui a déferlé dans les rues de Shanghai, et dans une moindre mesure, dans les bars de Pékin.
Zombies, fantômes, sorcières, vampires et infirmières sadiques étaient bien sûr de la partie, tout comme d’autres personnages tout aussi effrayants, du moins pour les autorités : la réincarnation de Lu Xun (célèbre écrivain dont l’un des héros, Kong Yiji, est devenu le symbole des jeunes désabusés) ; un investisseur ruiné par ses investissements en bourse de Shanghai ; une demoiselle habillée de feuilles blanches (symbole de résistance à la censure qui a connu son apogée lors des manifestations « anti-zéro Covid ») ; un Winnie l’ourson, banni des écrans et des bibliothèques pour sa ressemblance avec Xi Jinping ; ou encore des volontaires en combinaison blanche (les fameux « dabai ») menaçant les passants de leur administrer un test PCR. D’autres se sont recouverts le corps de leurs CV, manière de tourner en dérision leur recherche d’emploi, ou se sont baladés leur ordinateur portable sous le bras, comme s’ils étaient prêts à faire des heures supplémentaires…
Le fait que cette fête suscite un tel engouement à Shanghai n’est pas anodin. Le confinement brutal qu’a connu la ville pendant plus de deux mois au printemps 2022 a laissé des traces dans les esprits, voire érodé la confiance de la jeunesse dans le Parti et ses dirigeants. Le ralentissement économique, la hausse du chômage sont également au centre de leurs préoccupations, comme le révèlent certains costumes.
De manière surprenante, les autorités n’ont pas cherché à mettre fin à la fête les premiers jours, donnant ainsi leur accord tacite à cette célébration à l’ambiance bon enfant. Mais alors que la foule grossissait de jour en jour, la police a été déployée pour mettre fin aux festivités.
Cela n’a pas empêché cette drôle de parade de faire le tour de la toile et les internautes de s’en donner à cœur joie : certains l’ont qualifiée de « festival des mèmes Internet », voire de « Halloween aux caractéristiques chinoises », relançant ainsi le débat sur le fait que les Chinois célèbrent des fêtes « occidentales ».
Sans surprise, certains commentateurs ont critiqué les jeunes Shanghaiens pour avoir succombé à « l’influence culturelle étrangère » et les ont accusés de délaisser les fêtes traditionnelles chinoises.
D’autres, au contraire, trouvent que ce carnaval a démontré l’esprit de tolérance, l’ouverture, la créativité et la vitalité de la jeunesse chinoise – des qualités qui devraient être encouragées plutôt que réprimées. De manière surprenante, Hu Xijin, l’ancien rédacteur en chef du quotidien nationaliste Global Times, fait partie de ceux-là, arguant que cette façon de décompresser favorise également l’harmonie sociale. Même le Jiefang Daily, journal officiel, semblait partagé, félicitant à demi-mots la jeune génération pour s’être approprié culturellement Halloween.
Il serait pourtant erroné de voir cette manifestation uniquement sous le prisme culturel. Il serait plus juste de l’interpréter comme un moyen pour les jeunes de libérer collectivement leurs émotions réprimées pendant trois ans et comme une rare opportunité de s’exprimer en tournant en dérision leur quotidien et en critiquant la société toujours plus oppressante qui les entoure. Reste à voir maintenant si cette fête suscitera autant de passion l’année prochaine.
Le climat des affaires en Chine ne se porte pas au mieux et ce n’est pas seulement dû au ralentissement économique. En avril dernier, la police interrogeait des employés du cabinet de conseil Bain de Shanghai. En mai, les autorités chargées de la sécurité de l’État perquisitionnaient plusieurs bureaux de Capvision, un réseau de conseil. En juillet, la Chine a élargi la portée de sa loi anti-espionnage, créant davantage de risques juridiques pour les entreprises étrangères, ainsi que pour les journalistes et les universitaires. Le même mois, la Chine infligeait une amende d’environ 1,5 million de $ à Mintz Group, une société américaine de contrôle préalable des entreprises, pour avoir mené des travaux statistiques non approuvés dans le pays. En octobre, la Chine a officiellement arrêté un homme d’affaires japonais, employé du fabricant de médicaments Astellas Pharma. La semaine dernière, la police chinoise a perquisitionné le bureau de Shanghai de l’agence de publicité GroupM, propriété de WPP, puis arrêté un de ses cadres supérieurs ainsi que deux autres personnes.
Dans ce contexte particulier, les bureaux de Hon Hai Precision Industry Co. Ltd en Chine, entreprise mieux connue sous le nom de Foxconn à l’international, ont récemment fait l’objet d’une perquisition. Selon le Global Times, les autorités fiscales chinoises ont fouillé les bureaux de l’entreprise dans les provinces du Guangdong et du Jiangsu, tandis que le ministère chinois des Ressources naturelles a inspecté ceux des provinces du Henan et du Hubei, où elle possède d’importantes usines.
Rappelons que l’entreprise est un fabricant d’électronique créé en 1974. En 2021, le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise a atteint 214 milliards de $ américains et a été classée 20e dans le Fortune Global 500 de 2023. Il s’agit du plus grand fabricant sous contrat d’électronique au monde – Foxconn est d’ailleurs connu pour fabriquer les iPhones d’Apple. Bien que son siège soit à Taïwan, l’entreprise tire la majorité de ses revenus d’actifs en Chine et est l’un des plus grands employeurs au monde.
Bien qu’on ignore les détails sur le contenu et le processus de la perquisition et encore moins sur ces résultats, un expert associé à l’investigation a tenu les propos suivants qui renforcent fortement les suspicions de manœuvres politiques : « tandis que les entreprises financées par Taïwan, y compris Foxconn, partagent les dividendes du développement, ils devraient également assumer les responsabilités sociales correspondantes et jouer un rôle positif dans la promotion du développement pacifique des relations entre les deux rives du détroit. »
C’est qu’en effet, la particularité de cette entreprise est que son fondateur et ancien président, Terry Gou (郭台銘), a annoncé en août qu’il se présenterait aux élections présidentielles taïwanaises de janvier 2024 en tant que candidat indépendant. Lors du lancement de sa campagne à Taipei, Gou avait explicitement fait référence à cette menace de coercition économique de la Chine sur son entreprise en affirmant : « Si la Chine devait confisquer les actifs de Hon Hai Precision Industry, cela nuirait aux intérêts des principaux fonds de pension mondiaux, et aucun investisseur étranger n’oserait investir ». Selon Gou, Foxconn serait too big to fail en Chine : avec des clients clés, comme Apple, Tesla, Amazon.com. et Nvidia, tout arrêt de la production en raison de pressions politiques perturberait les chaînes d’approvisionnement, ce que la Chine devrait expliquer au monde. En concluant : « Je ne céderai pas aux menaces de la Chine ».
Pourtant, les précédents ne manquent pas de grands industriels taïwanais pris dans les tenailles de l’administration politique chinoise.
Il y a eu plusieurs incidents au cours desquels le gouvernement chinois a pris des mesures contre des entreprises et des hommes d’affaires taïwanais en Chine, apparemment en représailles à des positions politiques ou pour exercer des pressions dans des moments sensibles de l’autre côté du détroit de Taïwan. Le 24 novembre 2021, le gouvernement avait infligé à deux sociétés du Far Eastern Group une amende de 64,78 millions de dollars et saisi une partie de leurs biens immobiliers inutilisés pour violation de la protection de l’environnement, de la santé des employés, de la fiscalité chinoise et la qualité de la production dans cinq provinces. Selon le porte-parole du Bureau chinois des affaires de Taïwan (TAO) : « les entreprises taïwanaises ayant des investissements en Chine doivent savoir que la Chine ne permet pas aux entreprises taïwanaises et à leurs employés de se montrer ingrats » ; « les dirigeants de ces entreprises devraient comprendre qu’ils ne doivent pas faire de don pour soutenir les séparatistes indépendantistes de Taïwan » (autrement dit, des donations au Parti démocrate progressiste). Quelques jours plus tard, comme par hasard, le président taiwanais du groupe écrivait un article d’opinion dans la presse dans lequel il se prononçait personnellement contre l’indépendance de Taïwan…
En 2016, plusieurs usines en Chine de la chaîne taïwanaise de restaurants de fruits de mer Hai Pa Wang avaient été condamnées à des amendes pour « faux étiquetage » car ses investisseurs étaient suspectés de liens étroits avec la famille de Tsai Ing-wen. Pour montrer patte blanche, l’entreprise avait dû acheter une publicité pleine page dans un journal affirmant qu’elle n’était pas une « entreprise taïwanaise verte [pro-indépendance de Taiwan] ».
La coercition économique comme moyen d’interférence dans le jeu électoral démocratique taïwanais n’est pas une chose nouvelle dans les relations entre la Chine et Taïwan. Mais pourquoi viser Terry Gou dont le parti se situe justement à « droite » de l’échiquier politique et se veut le plus pro-business, donc pro-Pékin de tous les candidats ? Pourquoi s’attaquer à un candidat qui n’a de cesse de dire que la Chine est fréquentable, que la Chine est responsable, que la survie économique de Taïwan dépend aussi des relations économiques avec le continent ? Si Pékin voulait contredire son principal supporter, elle ne ferait pas autre chose.
Tout d’abord, il s’agit de faire un exemple : quiconque veut travailler en Chine doit adopter les valeurs de Pékin, c’est-à-dire du Parti communiste chinois. Personne n’a le droit de se dire intouchable ; personne n’a le droit de croire que l’économique est au-dessus du politique ; personne n’a le droit de penser que le pouvoir ne saurait l’atteindre : personne n’est too big to fail en Chine, à part le Parti communiste chinois.
Ensuite, Terry Gou, en s’ajoutant à la liste des deux candidats de l’opposition, Ko Wen-je (candidat du TPP – Taiwan People’s Party ) et Hou You-yi (candidat du KMT, Parti nationaliste) fragmentent encore plus le vote d’opposition et empêche une alliance entre Ko et Hou de voir le jour qui pourrait faire vaciller William Lai, Vice-président de la présidente actuelle Tsai Ying-wen (DPP). La possibilité d’une alliance entre Ko et Gou serait aussi explosive quant à l’avenir politique du KMT. Ceci dit, même sans Gou, il ne faut pas croire qu’une alliance Ko-Hou serait nécessairement possible ou serait effective.
En tout cas, la réaction de William Lai, vice-Président et candidat à la présidentielle est assez remarquable. Plutôt que d’enfoncer le clou en plaçant Gou face à ces contradictions, Lai a eu l’intelligence politique de prendre la défense de Gou au nom de l’ensemble des hommes d’affaires taïwanais en Chine affirmant que « Pékin devrait chérir et prendre soin des entreprises taïwanaises qui ont apporté de nombreuses contributions à l’économie chinoise, plutôt que de forcer les Taiwanais à prendre une position politique à l’approche des élections ». Par-là, il montre la voie démocratique et libérale d’une distinction entre le politique et l’économique tout en assurant les chefs d’entreprise taïwanais de sa bienveillance gouvernementale.
S’il y a un terme qui résume bien la vision chinoise actuelle de l’Occident, mis à part celui de « déclin », c’est bien celui de « double standard » ou « deux poids, deux mesures ». Le nombre d’articles du Global Times le mentionnant dans leur titre est assez fascinant. Un des titres les plus emblématiques de ces dernières années est sans doute le suivant : « Le double standard extrême à l’égard de la Chine reflète le déclin irréversible de l’Occident ».
On peut et même on doit saluer la prouesse : avoir réuni les deux mots clefs du discours officiel chinois, les avoir associés à cette créature mythique, à la fois ridicule et effroyable, ce Léviathan aux dents de lait et aux pieds d’argile, nommé donc l’Occident. Terme d’ailleurs plus complexe qu’il n’apparaît puisqu’il n’englobe pas que l’Europe et les Etats-Unis pour Pékin mais aussi l’Australie, le Japon, Israël, voire selon le parti élu, la Corée du Sud – mais, pas encore, l’Inde. Pays qui d’ailleurs pose un sérieux problème de cohérence pour la Chine : quelle est cette chimère ni Occident ni Sud Global, ce pays dont on ne veut guère entendre parler car il peut, lui aussi, se targuer d’avoir ce que la Chine prétend être seule à posséder : une civilisation plurimillénaire pourvue d’une culture, d’une morale, d’une religion éminemment singulières.
Ce qu’il y a de « beau » dans ce texte de 2021 du Global Times, c’est d’avoir non seulement lié le « double standard » au « déclin » mais de les avoir en plus associés à la relativisation la plus chère au communisme chinois, à savoir celle portant sur « les droits de l’homme » : « Que sont les droits de l’homme ? L’Occident s’est trop laissé aller à sa rhétorique du deux poids, deux mesures pour en connaître l’essence. » Le contexte de ce texte, c’est le COVID et les mesures sanitaires : la critique par « l’Occident », du Covid dur chinois, de l’enfermement et de la séquestration pour défendre la santé publique contre ce « démon », est « double standard ». L’Occident pratique le « deux poids, deux mesures » car il critique la Chine au nom des droits de l’homme alors que le premier droit humain, c’est celui à la vie et, qu’en ne protégeant pas ses citoyens, l’Occident bafoue ce droit élémentaire : « Le droit humain le plus fondamental est le droit à la vie, et cela signifie le droit et la liberté de rester en bonne santé et en sécurité. Mais l’Occident a sacrifié des centaines de milliers de vies innocentes dans sa soi-disant défense des droits humains au milieu de la pandémie. » Ainsi, alors que « la presse occidentale » critique le confinement drastique chinois limitant les libertés, en réalité « les médias occidentaux utilisent le « deux poids, deux mesures » pour couvrir les graves violations des droits de l’homme en Occident… ». Pourtant la Chine ne parle pas d’atteintes aux droits de l’homme quand des Chinois meurent dans des accidents de travail, des accidents à la mine, pour cause d’effondrement de maisons construites sans norme sismique, pour cause de pollution de l’air, de l’eau ou des aliments. Qu’importe, la conclusion est sans appel : « Que sont les droits de l’homme ? L’Occident s’est trop laissé aller à sa rhétorique à deux poids, deux mesures pour en connaître l’essence. » A vrai dire, l’exemple pris marche assez mal : car si pour l’Occident, les droits de l’homme, c’est « la liberté », il n’y a aucun double standard à critiquer la politique chinoise du Covid comme liberticide. Mais c’est révélateur de la signification chinoise du terme : relève du « double standard » tout ce qui n’est pas identique au « standard » de Pékin. Le bouquet final reste l’articulation causale établie entre « déclin » et « double standard » tout en le liant (litchi sur le gâteau de riz) à la terreur « occidentale » face à l’essor irrésistible de la Grande Chine : « Le monde occidental dirigé par les États-Unis craint que la Chine ne prenne le leadership mondial […] et recourt à des moyens ignobles pour la calomnier. Cependant, plus leur rhétorique du deux poids, deux mesures sera forte, plus le déclin de l’Occident sera visible. »
L’autre exemple récent de l’usage du « deux poids, deux mesures », c’est bien entendu la guerre en Ukraine. Cet article du Global Times a pour titre : « Les doubles standards occidentaux : un battage médiatique sans rapport avec le commerce sino-russe ». Il s’attaque donc au fait que « l’Occident », toujours lui, s’oppose au commerce de la Chine avec la Russie alors que les autres pays, comme le Japon (partie occidentale de l’Asie donc, selon ce « narratif ») qui importent aussi du pétrole ne sont pas décriés : « pourquoi l’Occident pointe-t-il toujours du doigt et critique-t-il le commerce entre la Chine et la Russie, en déformant les implications politiques derrière une coopération économique et commerciale normale ? Ce « double standard » et ces préjugés témoignent de l’hypocrisie et de l’égoïsme de l’Occident dans la poursuite de ses objectifs géopolitiques, sans égard aux conséquences économiques et aux difficultés auxquelles sont confrontés l’économie mondiale et les pays en développement. » De façon habile, la Chine, seconde puissance mondiale et seconde consommatrice de pétrole, se pose en pays en développement victime des difficultés économiques mondiales. Sur le fond, certes, comme le dit le Global Times, « les exportations japonaises vers la Russie ont bondi de 25 % sur un an en juillet pour atteindre environ 348 millions de dollars. » Mais il omet bien sûr de dire que, de leur côté, les exportations chinoises vers la Russie ont atteint 42,96 milliards de dollars depuis janvier 2023, soit une augmentation de 75,6 % par rapport à 2022. Donc s’il y a une partie qui pratique le « deux poids, deux mesures », cela semble bien être Pékin car mettre un pied d’équivalence des situations comptables aussi radicalement différentes tient véritablement de la propagande.
Enfin le dernier exemple date du 27 octobre et concerne, nécessairement, le conflit entre le Hamas et l’armée israélienne. Le titre du China Daily annonce : « Double standard et hypocrisie pleinement exposée dans la bande de Gaza ». En attaquant fort, dès l’entame : « Les pertes civiles catastrophiques et les souffrances des deux côtés du conflit israélo-palestinien ont choqué le monde entier. Ce qui est également épouvantable, c’est l’hypocrisie et le double standard dont font preuve de nombreux dirigeants et médias occidentaux. » Autrement dit, l’hypocrisie occidentale est aussi criminelle que les exactions du Hamas. Lors de la guerre en Ukraine, le double standard consistait à s’occuper de l’Ukraine et pas du Proche-Orient ; lors du conflit entre le Hamas et l’armée israélienne, le double standard consiste à se sentir concerné par les décapitations et éventrement du Hamas plutôt que par les bombardements d’Israël. Comme si la presse française, Le Figaro, Le Monde, Libération n’avait pas à la fois condamné les attaques du Hamas et critiqué la riposte israélienne. Pourtant, en termes de double standard sur cette affaire, la Chine est très mal placée pour faire la leçon. En 2020, le Groupe d’action pour les Palestiniens de Syrie (AGPS) a documenté la mort de 4 013 Palestiniens à la suite de la guerre en Syrie – sans compter les 2 663 palestiniens syriens emprisonnés par le régime entre mars 2011 et juillet 2020 qui sont toujours détenus ou victimes de disparitions forcées. Pourtant, la Chine a été le premier pays au monde à dérouler le tapis rouge pour Bashar Al-Assad pas plus tard que le 21 septembre 2023. Qui fait du double standard ? N’est-ce pas la Chine qui, d’une part, accueille le président syrien, sous mandat d’arrêt international, meurtrier des palestiniens et, de l’autre, accuse Israël de crimes contre l’humanité en Palestine ? Rappelons-nous aussi qu’en juin 2023 le chef de l’Autorité palestinienne et Xi Jinping ont affirmé dans une déclaration commune que « les questions liées au Xinjiang ne sont pas du tout des questions de droits de l’homme, mais de terrorisme, de déradicalisation et d’anti-séparatisme ». Pourtant, ils contestent qu’Israël dise la même chose pour Gaza… Rien n’est hélas plus « double standard » que l’accusation de « double standard ».
Venez écouter l’épisode 45 des « Chroniques d’Éric », journaliste en Chine de 1987 à 2019 et fondateur du Vent de la Chine.
Episode 45 des « Chroniques d’Éric » : » Li Keqiang – Un géant nous quitte «
Voici ma vision de la vie et de la mort de Li Keqiang, héros discret que le régime veut d’urgence faire oublier.
Tous ces épisodes, inspirés par mes souvenirs et l’actualité, n’ont que le double but de vous amuser et faire découvrir la Chine. – Eric Meyer
- 总理, zǒnglǐ (HSK 5) : Premier ministre
- 猝, cù : subitement
- 逝, shì : décéder
- 当局, dāngjú : les autorités
- 举办, jǔbàn (HSK 4) : organiser
- 告别, gàobié (HSK 5) : adieu
- 半旗, bànqí : drapeau en berne
- 官媒, guān méi : médias officiels
- 保持, bǎochí (HSK 5) : rester
- 沉默, chénmò (HSK 5) : silencieux
中国前国务院总理李克强上周猝逝(2023年10月26日),当局周四(2023年11月2日)上午举办告别式,随后进行遗体火化。当局下令在北京天安门降下半旗示哀,但各大官媒当天基本保持沉默。
Zhōngguó qián guówùyuàn zǒnglǐ lǐkèqiáng shàng zhōu cù shì (2023 nián 10 yuè 26 rì), dāngjú zhōu sì (2023 nián 11 yuè 2 rì) shàngwǔ jǔbàn gàobié shì, suíhòu jìnxíng yítǐ huǒhuà. Dāngjú xiàlìng zài běijīng tiān’ānmén jiàng xiàbànqí shì āi, dàn gè dà guān méi dàngtiān jīběn bǎochí chénmò.
L’ancien Premier ministre chinois Li Keqiang est décédé subitement la semaine dernière (26 octobre). Les autorités ont organisé une cérémonie d’adieu dans la matinée du jeudi 2 novembre, suivie de sa crémation. Les autorités ont ordonné que le drapeau soit mis en berne à la place Tiananmen de Pékin en signe de deuil, mais la plupart des grands médias officiels sont restés silencieux ce jour-là.
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- 培育, péiyù (HSK 6) : cultiver
- 新型, xīnxíng : nouveau type
- 婚育, hūn yù : mariage et procréation
- 文化, wénhuà (HSK 3) : culture
- 妇女, fùnǚ (HSK 5), 女性, nǚxìng : femmes
- 全国代表大会, quánguó dàibiǎo dàhuì : congrès national
- 讲话, jiǎnghuà : discours
- 象征, xiàngzhēng (HSK 5) : symbolique
- 权力, quánlì (HSK 5) : autorité
- 成员, chéngyuán (HSK 6) : membre
“要积极培育新型婚育文化”,习近平在中国妇女第十三次全国代表大会开幕式讲话中说。每五年举行一次的中国妇女全国代表大会长期以来一直是执政的中共向女性展示承诺的平台。虽然这个姿态主要是象征性的,但今年比以往任何时候都更能说明问题,中共的最高权力机构中20年来第一次没有女性成员。
“Yào jījí péiyù xīnxíng hūn yù wénhuà”, xíjìnpíng zài zhōngguó fùnǚ dì shísān cì quánguó dàibiǎo dàhuì kāimù shìjiǎnghuà zhōng shuō. Měi wǔ nián jǔxíng yīcì de zhōngguó fùnǚ quánguó dàibiǎo dàhuì chángqí yǐlái yīzhí shìzhízhèng de zhōnggòng xiàng nǚxìng zhǎnshì chéngnuò de píngtái. Suīrán zhège zītài zhǔyào shi xiàngzhēng xìng de, dàn jīnnián bǐ yǐwǎng rènhé shíhòu dōu gèng néng shuōmíng wèntí, zhōnggòng de zuìgāo quánlì jīgòu zhōng 20 niánlái dì yī cì méiyǒu nǚxìng chéngyuán.
« Nous devons cultiver activement une nouvelle culture du mariage et de la procréation » a déclaré Xi Jinping lors de la cérémonie d’ouverture du 13ème Congrès national des femmes chinoises. Ce congrès, qui se tient tous les cinq ans, a longtemps été la plateforme par laquelle le Parti communiste chinois au pouvoir a montré son engagement envers les femmes. Bien que cette démarche soit principalement symbolique, elle est encore plus révélatrice cette année qu’auparavant : c’est la première fois en 20 ans que la plus haute autorité du Parti communiste ne compte aucune femme parmi ses membres.
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- 万圣节, wànshèngjié : Halloween
- 变装, biàn zhuāng : déguisement, déguisé
- 图像, túxiàng : images
- 社交媒体, shèjiāo méitǐ : réseaux sociaux
- 参加者, cānjiā zhě : participants
- 传统, chuántǒng (HSK 5) : tradition, traditionnel
- 创意, chuàngyì : créativité
- 社会, shèhuì (HSK 4) : société
- 敏感, mǐngǎn : sensible
- 禁忌, jìnjì : tabou
10月31日万圣节之夜,来自上海街头的变装狂欢图像在中国社交媒体上疯传。人们发现,这里的参加者,不仅有化妆成传统万圣节常见的妖魔鬼怪形象的,还有不少人用创意、吐槽的方式,触碰高压之下中国社会的敏感、甚至禁忌话题。
10 Yuè 31 rì wànshèngjié zhī yè, láizì shànghǎi jiētóu de biàn zhuāng kuánghuān túxiàng zài zhōngguó shèjiāo méitǐ shàng fēng chuán. Rénmen fāxiàn, zhèlǐ de cānjiā zhě, bùjǐn yǒu huàzhuāng chéng chuántǒng wànshèngjié chángjiàn de yāomóguǐguài xíngxiàng de, hái yǒu bù shǎo rén yòng chuàngyì, tǔcáo de fāngshì, chù pèng gāoyā zhī xià zhōngguó shèhuì de mǐngǎn, shènzhì jìnjì huàtí.
Le 31 octobre, nuit d’Halloween, des images de célébrations costumées venues des rues de Shanghai ont fait le tour des réseaux sociaux chinois. On a découvert que parmi les participants, il y avait non seulement ceux qui se déguisaient en créatures traditionnelles d’Halloween, mais aussi de nombreuses personnes utilisant la créativité et l’humour pour aborder des sujets sensibles, voire tabous, de la société chinoise sous haute pression.
A Chongqing, à 18h en ce jour de juin 2013, Liu Xiang traînait dans un bar du centre-ville, au lieu de rentrer à sa cité-dortoir, à 90 minutes en bus. Car avec Yuan Li, son épouse depuis trois ans, les choses n’allaient pas fort : mariés trop jeunes, ils s’étaient déjà depuis longtemps tout raconté – ou du moins le croyaient-ils. Ils avaient peu de choses en commun (elle, les voyages, lui, les bars et les longues heures sur Internet). Résultat, ils se disputaient pour un rien, jours et nuits.
Or, voilà qu’au bar, deux tabourets plus loin, Liu Xiang reconnut l’aguichante brunette en train de siroter son verre. C’était Xiaohua, son ex–de jeunesse. Ils se sourirent, se rapprochèrent. Deux verres plus loin, ils se tenaient la main. Elle n’habitait pas loin : il vint se consoler chez elle.
De retour à la maison, à minuit, il prétexta une réunion de dernière minute au bureau. Mais Yuan Li, toujours éveillée, fut intriguée par son regard en biais qui lui mit la puce à l’oreille… Liu Xiang avait une maîtresse !
Dès lors, la relation se dégrada rapidement, de regards fâchés en explosions furieuses, en désertions toujours plus fréquentes du lit conjugal.
A l’été 2014, Liu Xiang prenait ses cliques et ses claques, laissant à Yuan Li leur petit deux pièces. Il eût bien voulu reprendre sa liberté légale, elle aussi d’ailleurs – en Chine, 80% des divorces sont demandés par l’épouse, et pour cause d’infidélité presque invariablement. Mais, bornée, elle refusa—et toute la colère et les menaces de Liu Xiang se brisèrent devant sa détermination : c’est qu’il voulait la quitter, en lui laissant 250 000 yuans de dettes ! Or, il n’était pas question pour elle de le laisser filer.
Voilà pourquoi ouvrant sa porte six mois plus tard en février 2015, elle ne sut contenir sa surprise, devant un Liu attifé d’une cravate, tenant maladroitement un bouquet de quatre sous (ce qu’il n’avait jamais fait de toute leur union) pour lui présenter l’offre la plus saugrenue qu’elle eût pu concevoir.
Lion superbe et généreux, il acceptait à présent de régler leurs dettes, entièrement, d’un trait de plume, moyennant une toute petite formalité : qu’ils mettent leur état civil à jour, qu’elle vienne signer le divorce – maintenant, de ce pas. C’était à prendre ou à laisser ! Yuan Li fut désarçonnée. Connaissant son oiseau, rien qu’à son ton mal assuré, à ses yeux fuyants, elle flairait l’embrouille. Mais l’offre était alléchante : il avait apporté le cash, qu’il déposait sur la table, en liasses roses. Aussi, elle accepta : ils partirent de ce pas pour le bureau des mariages, et firent certifier sur leur Etat-civil leur rupture et célibat retrouvé.
Trois jours après, nouvelle surprise : un copain, perdu de vue depuis quelques temps, appela Yuan Li pour la féliciter, la laissant bouche bée :
– Mais de quoi parles-tu ?
– Quoi, tu ne sais pas ? Mais c’est un comble ! Avec Liu Xiang, vous avez gagné le gros lot au loto !
Chez Liu Xiang, le parfait amour avec Xiaohua avait connu des craquelures en 8 jours à peine, portant ce garçon faible et indécis à rêvasser à d’autres vies, femmes et fortunes. Ainsi, il s’était mis à jouer au loto des Sports, et ce mois-ci, pour le grand tirage du « Chunjie » (fête du printemps), il s’était fendu d’un billet entier.
Trois jours après, lors du tirage à la TV, il hurlait de jubilation : il avait gagné 4,6 millions de yuans, le prix d’une superbe garçonnière de 180m² avec vue sur le Yangtzé. Pour lui seul… à condition de divorcer, « ici et maintenant ». Ce qu’il avait réussi à faire en pratiquant la ruse du sourire de miel ! Mais Yuan Li ne se laissa pas faire. C’était pour elle « un coup de poignard dans le dos » (暗箭伤人, ànjiàn shāngrén).
Elle fonça chez un avocat de ses amis réclamer la moitié du gros lot. Le couple existant encore légalement lors de l’achat du billet, le magot tombait sous le régime de la communauté de biens. Liu Xiang tenta de se défendre : s’il avait été percevoir son chèque le lendemain du divorce, c’était par pure coïncidence.
Mais le juge ne l’entendit point de cette oreille, et son verdict témoigna d’une subtilité digne de Salomon. Certes, la séparation était effective depuis plus d’un semestre, mais pas aux yeux de la loi, puisque le jour du tirage, ils étaient bien mari et femme.
L’épouse d’autre part, sans la moindre faute de sa part, avait subi un indiscutable et double préjudice depuis la séparation : émotionnel (c’était une femme abandonnée), et matériel, son niveau de vie baissant suite à la disparition de leur cumul de salaires. Nonobstant, elle avait quand même aussi des besoins incompressibles, et des droits. Ainsi, le juge lui octroya la moitié de ce qu’elle réclamait.
La photo du journal local montre une Yuan Li au sourire triste (cf photo), mais arborant la dignité d’avoir vu ses droits reconnus. Toute cette affaire ne lui aura certes pas redonné un mari. A tout le moins, Liu Xiang n’aura pas emporté le magot entier au paradis.
Cet article a été publié pour la première fois le 25 septembre 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 33 (2015)
5-10 novembre, Shanghai : CIIE – China International Import Expo, Salon international des importations de Shanghai
8-10 novembre, Shanghai : FHC – Food & Hospitality China, Salon professionnel international de l’alimentation, du vin, du commerce de détail et de l’hôtellerie
8-10 novembre, Shanghai : SINCE – Shanghai International Nonwovens Exhibition, Salon et conférence internationaux des non-tissés
8-11 novembre, Wuhan : CCVS – China Commercial Vehicles Show, Salon des véhicules commerciaux
15 – 17 novembre, Pékin : COTTM – China Outbound Travel & Tourism Market, Salon du tourisme chinois à l’étranger
15 – 17 novembre, Shanghai : EP Shanghai – Electrical Power Shanghai, Salon international des équipements électriques
15 – 19 novembre, Shenzhen : China Hi-Tech Fair, Salon international des ordinateurs, télécommunications, des applications et services logiciels, de l’électronique grand public, de l’électronique pour l’automobile
16 – 18 novembre, Canton : Interwine, Salon chinois international du vin, de la bière, et des procédés, technologies et équipements pour les boissons
16 – 19 novembre, Shanghai : Shanghai International Art Fair, Salon international de l’art de Shanghai
17 – 19 novembre, Shanghai : Paperworld China, Salon professionnel international des fournitures pour le bureau et pour l’école, de la papeterie et des matériaux pour les arts graphiques
17 – 19 novembre, Canton : Silver Industry, Salon et congrès de l’industrie des soins aux personnes âgées
17 – 26 novembre, Canton : Auto Guangzhou, Salon international de l’automobile
19 – 23 novembre, Shanghai : ITMA ASIA + CITME, Salon international du textile et des machines textiles
22-24 novembre, Shanghai : CEF – China Electronic Fair, Salon chinois de l’électronique
22-24 novembre, Shanghai : Shanghai Airshow, Salon international de l’aviation
22-24 novembre, Shanghai : SWOP, Salon international de l’agro-alimentaire et de l’emballage
29 novembre – 1er décembre, Shanghai : MTM, Salon international consacré aux technologies des tubes et tuyaux
5 – 7 décembre, Canton : PharmChina, Salon international de l’industrie pharmaceutique et de la santé
5 – 7 décembre, Canton : NFBE – Natural Food And Beverage Expo, Salon international des aliments naturels et des boissons santé
5 – 8 décembre, Shanghai : Labelexpo Asia, Salon international de l’industrie de l’impression et de l’emballage
5 – 8 décembre, Shanghai : Marintec, Salon international et conférence sur l’industrie maritime