Le Vent de la Chine Numéro 29 (2024)

du 22 septembre au 5 octobre 2024

Editorial : Bras de fer « électrique » entre Pékin et Bruxelles
Bras de fer « électrique » entre Pékin et Bruxelles

Une nouvelle fois, le ministre du Commerce, Wang Wentao, s’est rendu à Bruxelles la semaine passée pour discuter avec son homologue européen, le commissaire chargé du Commerce, Valdis Dombrovskis, des tarifs douaniers imposés par l’UE sur les véhicules électriques produits en Chine. Avant la rencontre, une compte WeChat affilié à la CCTV promettait que la Chine « ne céderait pas d’un pouce ». Et de fait, cette réunion n’a permis aucune avancée concrète, si ce n’est que les deux parties se sont dites déterminées à « intensifier les efforts pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

Si la Commission a formellement rejeté les engagements de prix soumis par les fabricants chinois de véhicules électriques pour combler l’écart qui les sépare de leurs concurrents européens, la négociation devrait se poursuivre en ce sens.

En effet, certains à Bruxelles n’ont pas oublié les accords de prix conclus avec les producteurs chinois de panneaux solaires il y a plus de 10 ans, rendus caducs lorsque la France et l’Allemagne ont conclu leurs propres accords avec la Chine, après que Pékin ait décidé de s’en prendre aux vins français et aux automobiles allemandes. Pas question donc pour Bruxelles de refaire la même erreur.

Pour rappel, la Commission a décidé en juin dernier d’imposer jusqu’en novembre des droits compensateurs sur les importations de véhicules électriques depuis la Chine, en plus des 10% de taxes appliquées jusqu’à présent. Ces droits oscillent entre 17,4 % pour le leader mondial BYD et 38,1 % pour le groupe public SAIC et sa marque MG. Pour les autres, un droit moyen de 21 % devrait s’appliquer. Des tarifs plutôt bas comparés aux 40% imposés par la Turquie et aux 100% décrétés par les Etats-Unis et le Canada.

Mais aujourd’hui, c’est de l’imposition de droits « définitifs » (cinq ans en réalité) dont il est question. Pour être adoptée, une majorité d’au moins 15 États membres représentant 65 % de la population de l’UE devait se prononcer « pour » lors d’un vote initialement prévu le 25 septembre, puis finalement reporté en octobre.

Il faut dire que l’issue du vote se montre de plus en plus incertaine : au fur et à mesure que l’activisme chinois s’intensifie, les États font volte-face ou font part de leurs réserves. C’était déjà le cas de Berlin, qui craint que ses constructeurs automobiles, très dépendants du marché chinois, fassent l’objet de représailles de la part de Pékin. Mais la surprise est venue de Madrid qui a fait marche arrière la semaine passée, redoutant une nouvelle guerre commerciale avec la Chine. Les deux capitales rejoignent ainsi Stockholm et Budapest, également opposées à ces tarifs.

Le coup de grâce pourrait venir de Rome, qui s’est, à l’origine, déclaré favorable à de nouveaux tarifs, mais plaide désormais pour une solution négociée depuis la visite du ministre Wang qui n’a pas caché que l’ouverture d’une usine Dongfeng dans la péninsule dépendait de la position du gouvernement italien. Nouvelle preuve, s’il en fallait, que la stratégie de la carotte et du bâton, employée par la Chine, obtient des résultats dans des moments critiques.

En effet, Pékin a d’abord fait planer des tarifs douaniers sur le cognac (français), puis s’en est pris au porc (espagnol, danois, hollandais et français) et aux produits laitiers (italien, danois, hollandais et français) – deux secteurs actuellement en surproduction en Chine. En parallèle, les pays européens qui se sont – du moins initialement – prononcés en faveur des tarifs sur les véhicules électriques chinois, rivalisent entre eux pour attirer les investissements chinois dans cette même filière.

Le message de Pékin est clair : seuls les Etats qui voteront contre les tarifs seront dignes de recevoir des investissements chinois. Et pas à n’importe quelle condition. Lors d’une réunion en juillet dernier, le ministère du Commerce aurait fortement conseillé aux constructeurs chinois de s’assurer que leurs technologies les plus avancées restent en Chine et de n’exporter que des pièces détachées qui peuvent être assemblées et montées à l’étranger.

Le ministère leur aurait également déconseillé de choisir l’Inde, la Turquie et la Russie pour y installer leurs usines, soulignant que ce sont souvent les pays qui envisagent d’ériger des barrières tarifaires contre leurs véhicules qui les invitent aussi à investir chez eux. Ces consignes vont néanmoins à l’encontre des efforts d’internationalisation de ces groupes, qui doivent faire face au ralentissement de leurs ventes sur le marché chinois et espèrent donc trouver des débouchés plus rémunérateurs à l’étranger.

La situation est quelque peu ironique lorsqu’on sait que la Chine a elle-même contraint, jusqu’en 2020, les constructeurs automobiles étrangers à former des coentreprises avec des acteurs locaux pour favoriser les transferts de technologie et l’émergence de constructeurs nationaux. Une politique, maintes fois dénoncée par l’Union Européenne, mais que la Chine a appliqué sans ciller pendant plus de 25 ans et qui s’est avérée payante. Ainsi, en brandissant aujourd’hui la menace des tarifs, Bruxelles s’inspire de cette stratégie chinoise et espère arriver au même résultat.


Diplomatie : Miroir des contradictions entre Pékin et Tokyo
Miroir des contradictions entre Pékin et Tokyo

Emotion à Shenzhen, le 18 septembre : à environ 200 mètres de l’école japonaise, un écolier japonais âgé de 10 ans a été mortellement frappé au couteau par un Chinois de 44 ans (le jeune garçon est mort de ses blessures le jour d’après). La date n’est pas anodine puisque c’est le 18 septembre 1931 qu’a eu lieu l’incident de Mukden (aujourd’hui Shenyang), que la Chine considère comme marquant le début de l’invasion japonaise de la Mandchourie, aujourd’hui au nord-est de la Chine. Connaissant le tropisme chinois pour la construction sociale du trauma mémoriel, le ministre japonais des Affaires étrangères Kamikawa Yoko avait demandé à Pékin de renforcer la sécurité autour des écoles japonaises à l’approche de la date anniversaire.

Il y avait de quoi être inquiet : le 24 juin dernier, à l’arrêt d’un bus scolaire d’une école japonaise dans la ville de Suzhou, une autre attaque au couteau s’était conclue par la mort d’une ressortissante chinoise qui tentait d’arrêter l’agresseur qui visait une mère japonaise et son enfant.

Interrogé à ce sujet, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a nié tout lien entre les deux affaires, affirmant que « des cas similaires peuvent se produire dans n’importe quel pays ». Pourtant, l’incident n’est pas tout à fait isolé. En août dernier, des assaillants ont jeté des œufs sur une école japonaise à Suzhou, tandis qu’à Qingdao, une autre école a été ciblée par des pierres après que le Japon ait commencé à rejeter de l’eau radioactive de la centrale nucléaire de Fukushima, une mesure à laquelle la Chine s’était fermement opposée. Pékin avait qualifié cette fuite de « problème majeur de sécurité nucléaire ayant des implications transfrontalières » et annoncé une interdiction générale de tous les produits aquatiques en provenance du Japon pour « protéger la sécurité alimentaire et la santé publique » de son pays. Le Japon avait à son tour critiqué la Chine pour avoir diffusé des « affirmations scientifiquement infondées », après que l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU, ait déclaré que le plan répondait aux normes internationales et aurait un impact « négligeable » sur les personnes et l’environnement.

Sur ce point, l’actualité des événements se télescopent. En effet, deux jours après l’attaque au couteau de Shenzhen, la Chine et le Japon ont conclu le 20 septembre un accord sur le sujet sensible des eaux usées de Fukushima. Il stipule que le Japon doit établir une surveillance à long terme et permettre aux parties prenantes de procéder à des échantillonnages et à une surveillance indépendante.

Si l’accord ouvre la voie à la levée de l’interdiction générale des fruits de mer japonais imposée par Pékin, le retour à la normale pourrait être plus long que prévu. En effet, selon Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, le consensus atteint par les deux pays « ne signifie pas que la Chine reprendra immédiatement les importations de produits aquatiques japonais ».

En réalité, si Pékin avait officiellement fortement réagi à la libération des eaux usées de Fukushima en août 2023, cela n’a pas empêché les pécheurs chinois de pêcher illégalement dans cette zone pour le marché chinois, comme le révélait une enquête du journal japonais Asahi Shimbun.

Un autre incident cette même semaine est venu compliquer un peu plus les relations entre Pékin et Tokyo : le 18 septembre, le porte-avions Liaoning a effectué « une mission d’entraînement de routine » dans le Pacifique occidental. Le ministère japonais de la Défense a déclaré que le porte-avions et les deux destroyers qui l’accompagnaient avaient navigué entre les îles Yonaguni et Iriomote, des eaux sous le contrôle du Japon.

Le ministère chinois de la Défense a réagi en rejetant les accusations de Tokyo et en affirmant que les navires participaient à un exercice d’entraînement conforme aux lois internationales : « Les parties concernées n’ont pas besoin de surinterpréter cela ». Le secrétaire général adjoint du cabinet japonais, Hiroshi Moriya, ne l’entend pas de cette oreille et a déclaré que Tokyo avait fait part de ses graves préoccupations à Pékin, qualifiant l’incident de « totalement inacceptable ».

On se rappelle que le 26 août, un avion de reconnaissance Shaanxi Y-9 de l’Armée Populaire de Libération avait déjà violé l’espace aérien au-dessus des eaux territoriales japonaises au large des îles Danjo dans la préfecture de Nagasaki et que le 31 août, un navire de reconnaissance de la marine de l’APL est entré dans les eaux territoriales japonaises au sud-ouest de l’île de Kuchinoerabujima, dans le détroit de Tokara.

Dans le cas de ce dernier incident, si la Chine reconnaît que son navire de reconnaissance a traversé cette zone, Pékin la considère comme un « détroit international où la libre navigation est autorisée », alors que le Japon soutient qu’il ne s’agit « pas d’un détroit international où la libre navigation est autorisée » : « comme il s’agit de nos eaux territoriales, seul le passage inoffensif est autorisé » (ce à quoi contrevient le passage d’un navire militaire). La difficulté est que Pékin désigne certaines eaux comme internationales quand elles mordent sur l’espace maritime des autres pays mais qu’elle considère comme territoriales des eaux, comme celles du détroit de Taïwan, que tout le monde à part la Chine considèrent comme internationales.

De façon générale, ces trois événements révèlent toute la complexité des rapports entre la Chine et le Japon.

D’une part, les attaques contre des ressortissants japonais soulignent un climat particulièrement hostile et un sentiment nationaliste exacerbé, dérapant parfois hors contrôle. Même si de nombreux internautes chinois se montrent touchés par ce drame touchant un enfant (dont la mère était Chinoise), d’autres au contraire avancent que la solution serait d’interdire les écoles japonaises en Chine ou choisissent d’en faire un avertissement. « Dépêchez-vous de retourner dans vos îles », peut-on lire sur Weibo.

D’autre part, le besoin d’exercice de puissance de l’APL et de déploiement coordonné de toutes ses composantes militaires, rend toujours plus probable la survenue d’un accident évoluant vers un conflit.

Le fait est que les relations économiques entre la Chine et le Japon restent extrêmement fortes : en 2023, les échanges commerciaux ont atteint 266,4 milliards de $ (+12,5 % par rapport à 2007), faisant des deux voisins les principaux partenaires commerciaux bilatéraux. La Chine était également la destination principale des exportations japonaises en 2023.

A vrai dire, aujourd’hui, la balle est dans le camp chinois : la Chine compte-t-elle intensifier sa pression militaire et sa propagande nationaliste, au risque de détruire son économie dépendante des exports ?

Par Jean-Yves Heurtebise


Chinafrique : L’influence chinoise perçue positivement par la jeunesse africaine
L’influence chinoise perçue positivement par la jeunesse africaine

Si l’image de la Chine s’est fortement dégradée aux Etats-Unis et en Europe ces dernières années, ce n’est pas le cas en Afrique, où la jeunesse considère désormais la Chine comme la force étrangère la plus positivement influente en Afrique, devant les USA, l’Union Européenne (UE) et les anciennes puissances coloniales. C’est ce qu’il ressort d’un sondage bisannuel, mené par la fondation Ichikowitz Family, basée en Afrique du Sud, et publié quelques jours avant la tenue du sommet Chine-Afrique (FOCAC) à Pékin.

La 3ème édition de ce sondage, organisé dans 16 pays africains, anglophones et francophones (Afrique du Sud, Éthiopie, Ghana, Kenya, Namibie, Nigéria, Tanzanie, Zambie et Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon, Côte d’Ivoire…) vient confirmer ce que d’autres études récentes semblaient dire, à savoir que la Chine est largement perçue positivement par une jeunesse africaine, qui reste insensible aux critiques visant les prêts et les infrastructures chinois sur le continent.

Ces résultats peuvent également être interprétés comme une forme de reconnaissance du fait que la Chine continue de s’engager en Afrique à un moment où les autres le font à reculons. Nul besoin de dire que les initiatives européennes et américaines, concurrentes des « nouvelles routes de la soie » (BRI), sont attendues au tournant.

Si l’influence de la Chine perçue par les pays africains (de 83% en 2020 à 76% en 2024) a souffert du Covid-19 et du ralentissement économique chinois, il n’en reste pas moins que 82% des jeunes Africains trouvent que la Chine a une influence positive sur leur pays (+ 4 points par rapport à 2022), contre 79% pour les Etats-Unis, 73% pour les pays de l’UE, et 69% pour la France qui se place juste devant la Russie (68%). Cette perception est quasi-unanime dans des pays comme le Rwanda et le Tchad (96%), au Kenya (95%) et au Nigéria (93%), mais est plus nuancée au Gabon (60%) et, de manière surprenante, en Ethiopie (63%).

Parmi les principaux facteurs derrière cette perception positive, on retrouve l’accessibilité des produits chinois, des smartphones aux panneaux solaires, moins chers que d’autres marques européennes, américaines ou asiatiques (41%), mais aussi les investissements chinois dans les infrastructures et le soutien financier que la Chine accorde à leurs pays (40%). Fruit des efforts de Pékin, une proportion faible mais croissante de jeunes Africains affirme que la Chine offre des débouchés à l’export (de 15% en 2022 à 22% en 2024).  

Au plan négatif, sont citées la non-transformation sur place des matières premières brutes (35% des sondés), ainsi que la perception néocoloniale de l’engagement chinois en Afrique (27%). En outre, de plus en plus de jeunes Africains regrettent que les firmes chinoises ne les forment pas suffisamment (de 13% en 2022 à 25% à 2024) et dénoncent une interférence croissante de la Chine dans les affaires intérieures de leur pays (de 9% à 14%). Un grief qui visait auparavant essentiellement les Etats-Unis et les ex-puissances coloniales. Par contre, progrès notable, le sentiment que la Chine ne respecte pas les coutumes et traditions locales et ne crée pas assez d’emploi a baissé de 7 points en deux ans.

Au plan politique, alors que la Chine s’est engagée durant le FOCAC à former davantage de dirigeants politiques africains, surfant sur l’admiration que suscite la Chine qui a sorti des millions de personnes de la pauvreté, la jeunesse africaine continue de soutenir fermement la démocratie : 76% des sondés estiment que la démocratie demeure la meilleure forme de régime politique, quelles que soient les circonstances.

Toutefois, 54% estiment que la démocratie « occidentale » ne convient pas à l’Afrique qui a besoin de trouver son propre modèle. Un rejet qui fait écho au narratif chinois selon lequel il ne saurait y avoir un modèle démocratique ou de développement universel et unique, et qu’il revient à chaque pays de mettre en place le sien en fonction de son contexte social. Des résultats qui pourraient présager d’un soutien massif à cette approche chinoise sur le continent.

Par Géraud Neema Byamungu


Vocabulaire de la semaine : « Gâteaux de lune, dépenses de santé, métier manuel »
« Gâteaux de lune, dépenses de santé, métier manuel »
  1. 快消品, kuàixiāopǐn : produits de grande consommation
  2. 零售, língshòu (HSK 7): vente au détail
  3. 统计, tǒngjì (HSK 4): statistiques
  4. 中秋, Zhōngqiū: (Fête de) la mi-automne
  5. 月饼, yuèbǐng : gâteau de lune
  6. 销售额, xiāoshòu’é : chiffre d’affaires
  7. 同比, tóngbǐ: comparaison sur un an
  8. 下降, xiàjiàng (HSK 4): diminuer, baisser
  9. 销量, xiāoliàng (HSK 7) : ventes, volumes de vente
  10. 百姓, bǎixìng : les gens ordinaires, le petit peuple

快消品零售监测机构统计,今年中秋前一个月,月饼销售额同比下降了45%。不过,有一类月饼销量倒是增长了36%,就是十元以下的月饼,其中最火的是一元钱月饼。说明百姓还是想过节,但手里没钱了。

Jù kuài xiāo pǐn língshòu jiāncè jīgòu tǒngjì, jīnnián zhōngqiū qián yīgè yuè, yuèbǐng de xiāoshòu é tóngbǐxiàjiàngle 45%. Bùguò, yǒuyī lèi yuèbǐng xiāoliàng dǎoshì zēngzhǎngle 36%, jiùshì shí yuán yǐxià de yuèbǐng, qízhōng zuì huǒ de shì yīyuán qián yuèbǐng. Shuōmíng bǎixìng háishì xiǎng guòjié, dàn shǒu lǐ méi qiánle.

Selon les statistiques de la FMCG Retail Monitoring Agency, au cours du mois précédant la Fête de la Mi-Automne de cette année, les ventes de gâteaux de lune ont chuté de 45 % sur un an. Cependant, une catégorie de gâteaux de lune a vu ses ventes augmenter de 36 %, celle des gâteaux de lune à moins de dix yuans, les plus populaires étant ceux à un yuan. Cela montre que les gens veulent toujours célébrer les fêtes, mais qu’ils n’ont pas d’argent.

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  1. 医疗, yī liáo (HSK 4) : soins, services médicaux
  2. 支出, zhī chū (HSK 5): dépenses de santé
  3. 饮食, yǐn shí (HSK 5) : alimentation
  4. 转变, zhuǎn biàn (HSK 3) : changement, transition
  5. 植物, zhí wù (HSK 5): plantes
  6. 缓解, huǎn jiě (HSK 4) : atténuer
  7. 成本, chéng běn (HSK 5) : coût
  8. 相关, xiāng guān (HSK 5) :lié, connexe
  9. 改革, gǎi gé (HSK 5) : réforme
  10. 公共健康, gōng gòng jiàn kāng : santé publique

到2030年,中国的医疗支出预计将因饮食向更多动物产品的转变而增加近1000亿元人民币。研究人员强调,植物性饮食可以缓解这些上升的成本相关的健康问题,强调了进行饮食改革以改善中国公共健康和经济发展的必要性。

Dào 2030 nián, zhōngguó de yīliáo zhīchū yùjì jiāng yīn yǐnshí xiàng gèng duō dòngwù chǎnpǐn de zhuǎnbiàn ér zēngjiā jìn 1000 yì yuán rénmínbì. Yánjiū rényuán qiángdiào, zhíwù xìng yǐnshí kěyǐ huǎnjiě zhèxiē shàngshēng de chéngběn hé xiāngguān de jiànkāng wèntí, qiángdiàole jìnxíng yǐnshí gǎigé yǐ gǎishàn zhōngguó gōnggòng jiànkāng hé jīngjì fāzhǎn de bìyào xìng.

À l’horizon 2030, les dépenses de santé en Chine devraient augmenter de près de 100 milliards de yuans en raison d’une transition alimentaire vers davantage de produits d’origine animale. Les chercheurs soulignent que l’alimentation à base de plantes pourrait atténuer ces coûts croissants et les problèmes de santé associés, mettant en avant la nécessité d’une réforme alimentaire pour améliorer la santé publique et le développement économique en Chine.

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  1. 从事, cóng shì (HSK 3) : travailler dans, exercer
  2. 蓝领工作, lán lǐng gōng zuò:  métier manuel
  3. 复杂, fù zá (HSK 3): compliquer
  4. 就业, jiù yè (HSK 3) : emploi
  5. 前景, qián jǐng (HSK 5) : perspectives
  6. 人工智能, rén gōng zhì néng : intelligence artificielle
  7. 绿色能源, lǜ sè néng yuán : énergies vertes
  8. 非, fēi (HSK 4) : non- , ne pas être –
  9. 劳动, láodòng (HSK 5): main d’oeuvre, travail
  10. 密集 mì jí (HSK 7): intensif, concentré

数百万毕业生和离校学生在找工作方面面临困难。许多年轻人仍不愿意从事蓝领工作,这进一步复杂化了就业前景。对人工智能绿色能源非劳动密集型行业的关注限制了就业机会。

Shù bǎi wàn bìyè shēng hé lí xiào xuéshēng zài zhǎo gōngzuò fāngmiàn miànlín kùnnán. Xǔduō niánqīng rén réng bù yuànyì cóngshì lánlǐng gōngzuò, zhè jìnyībù fùzá huàle jiùyè qiánjǐng. Duì réngōng zhìnéng hé lǜsè néngyuán děng fēi láodòng mìjí xíng hángyè de guānzhù xiànzhìle jiùyè jīhuì.

Des millions de diplômés et de jeunes ayant quitté l’école ont du mal à trouver du travail. De nombreux jeunes restent réticents à accepter des emplois manuels, ce qui complique encore davantage les perspectives d’emploi. L’accent mis [par le gouvernement] sur des secteurs à faible intensité de main-d’œuvre, comme l’intelligence artificielle et l’énergie verte, limite les opportunités d’emploi.


Petit Peuple : Chengdu (Sichuan) – La seconde vie de Dai Dali (2ème partie)
Chengdu (Sichuan) – La seconde vie de Dai Dali (2ème partie)

Ex-employée d’une librairie d’Etat à Chengdu (Sichuan), Dai Dali partit à la retraite en 2008, à 58 ans, s’étant ruinée la santé au travail. Pour se reconstruire, elle s’essaya à toutes formes de gymnastiques et de danses—en vain.

Pourtant depuis des années, Dai Dali avait en main l’outil de sa renaissance – sans le savoir. Elle connaissait en effet la pole dance, ce sport canaille, si mauvais genre, chargée de sirupeuse sensualité. C’était le gagne-pain de nombreuses fleurs de province qui montaient à la ville, dans l’espoir d’échapper au clan, au village, aux préjugés et mariages forcés, ou qui, après quelques temps en usine à des jobs usants, répétitifs et dangereux, refluaient vers ce monde de la nuit qui était plus facile et mieux payé. Ces demoiselles commençaient alors par la pole dance à prétention artistique, sans se rendre compte que c’était un premier pas fatidique, sur la pente de la perte de l’estime de soi et de la prostitution.

Mais Dai avait passé l’âge de se soucier de l’opinion des autres. Elle avait fait le tour de tous les sports bien pensants, dans la moitié des parcs de Chengdu, sa ville.

Ce qui la fit basculer dans cette aventure, fut l’opinion d’une vieille connaissance, compagne d’exercices : la pole dance était infaillible pour renforcer poignets et chevilles, genoux et coudes, avant-bras et cuisses.

Elle alla sur Internet : à sa surprise, elle trouva d’innombrables sites. Elle visionna des heures entières des démonstrations aux barres verticales, où se produisaient tantôt des jeunes athlètes en concours, tantôt des cocottes thaïes. Des sites américains offraient des initiations sous-titrées en chinois, détaillant les figures des plus simples aux plus élaborées.

Sur Taobao, le site marchand, Dai commanda sa barre verticale, qu’elle fit installer dans sa chambrette à côté de son lit (cf photo). Elle commença ainsi les étirements, grands écarts, torsions arrière, et autres positions auxquelles ses années d’entraînement multisports l’avaient préparée. Au bout de trois mois, elle était prête.

Dai se rendit alors en ville à un gymnase identifié quelques mois plus tôt, qui offrait des stages de pole dance. Elle s’en souviendrait pour le restant de ses jours : sa première prestation sur la barre verticale se tint sous le regard incrédule de l’instructrice et les sourires en biais des plus jeunes se préparant au futur métier. Invoquant son âge avancé et l’absence de tenue vestimentaire idoine, la prof avait tenté de l’éconduire. Mais Dai lui avait cloué le bec, tirant de son sac d’un geste sec ses cuissardes à talons hauts (indispensables pour éviter de se brûler les mollets en glissant sur la barre), le short noir taille basse, le t-shirt moulant écarlate. À vrai dire, physiquement, toute en muscles et d’une fière posture, Dai ne faisait pas ses 65 ans. Aussi la prof l’avait-elle laissée lui montrer ce qu’elle savait faire.

Agrippant la barre métallique des bras et des jambes, Dai sentit le vertige de l’apesanteur, la joie de la giration, le plaisir de détacher son corps de l’axe vertical, de faire un grand écart vertical, de se recroqueviller en position fœtale la tête en bas, le tout à un mètre de hauteur. Loin de se moquer, les jeunettes applaudirent à tout rompre. Sur quoi subjuguée, la professeur l’accepta dans son cours.

Les étapes suivantes suivirent, toujours plus rapides. Des agents publicitaires vinrent réserver ses prestations, la faire tourner dans des clips en promotion de produits de santé. Des journalistes vinrent l’interviewer. Des concours de pole dance se succédèrent.

En 2014, elle passa sur CCTV, la TV nationale. En janvier, au concours de Kuala Lumpur, elle défendait la Chine, face à 15 filles-lianes venues de toute la terre. Situation burlesque, gênante presque, Dai dépassait toutes les autres d’un demi-siècle en moyenne. Aussi le jury, ébahi, le public, n’en croyant pas ses yeux lui réservèrent une standing ovation, pour la qualité impeccable des figures et la pureté sans faute des enchainements.

En avril, elle éblouissait l’Asie entière par sa performance dans l’émission Asia’s Got Talent (retrouvez sa prestation ici). C’était pour la pole-danseuse une consécration, doublée d’une triple revanche. Face à ses patrons d’antan, qui n’avaient jamais vu autrefois en elle qu’une médiocre porteuse de bouquins, elle montrait qu’elle avait plus de talent et de volonté qu’eux tous réunis.

Face à la tradition qui veut isoler la femme à la maison ou à l’usine, Dai, partie de rien, s’imposait comme une artiste et une danseuse séduisante.

Enfin, sa troisième victoire, celle dont elle était la plus fière, était sur son âge, sur ces années qui érodaient ses forces et son corps. À Kuala Lumpur après la remise de son prix, elle confiait aux journalistes : « Je ne veux plus être qu’un ‘corps de courage’ (浑身是胆  húnshēn shì dǎn). Dès que je m’entraîne, l’âge ne peut plus rien : je danse pour ne pas vieillir, je danse pour ne pas mourir » !

Par Eric Meyer

NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.

Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 16 avril 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 16 (2015)


Rendez-vous : Semaines du 23 septembre au 17 novembre
Semaines du 23 septembre au 17 novembre

23 – 25 septembre, Shenzhen : CIE – China International Cross-border E-commerce Products Fair / CILF – China International Logistics and Supply Chain Fair, Salon et Forum Internationaux de l’e-commerce, de la logistique et du transport international

24 – 25 septembre, Shanghai : SURCAR, Conférence internationale sur la finition des carrosseries automobiles

24 – 28 septembre, Shanghai : CIIF – Shanghai International Industry Fair, Foire internationale de l’industrie sur le thème de l’économie digitale et de la décarbonisation industrielle

24 – 28 septembre, Shanghai : IAS – Industrial Automation Show, Salon international de l’automatisation industrielle

25 – 27 septembre, Shanghai : SNEC PV – Photovoltaic Power, Conférence et exposition internationale sur les nouvelles énergies

25 – 27 septembre, Suzhou : MEDTEC, Salon et conférence des constructeurs chinois de matériel médical

25 – 28 septembre, Shanghai : Tube China, Salon international des industries des tubes et des tuyaux

26 – 28 septembre, Tianjin : Ice Cream China, Salon international de l’industrie de la crème glacée et des aliments surgelés

10 -12 octobre, Shanghai : Interior Lifestyle, Salon international des produits et accessoires pour la maison

10 – 13 octobre, Shanghai : Music China, Salon international des instruments de musique et des services

12 – 15 octobre, Shenzhen : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon international de l’équipement médical

14 octobre – 4 novembre, Canton : China Import & Export Fair, La plus grande foire commerciale de Chine

14 – 16 octobre, Shanghai : AgroChemEx, Salon de la protection contre les maladies des plantes

14 – 18 octobre, Shanghai : ITMA Asia + CITME, Salon international des technologies du textile et de l’habillement

15 – 16 octobre, Shanghai : Interfilière Shanghai, Salon international dédié à l’industrie de la lingerie, du bain, et des tissus techniques

15 – 16 octobre, Shanghai : IPIF – International Packaging Innovation Forum, Forum international de l’industrie de l’emballage

15 – 17 octobre, Zhongshan : G&A – Games & Amusement Fair, Salon international des attractions et jeux d’arcade

15 – 18 octobre, Tianjin : China Mining Congress & Expo, Salon et congrès chinois de l’industrie minière

16 – 18 octobre, Xi’ an : API China, Salon de l’industrie pharmaceutique

16 – 18 octobre, Shanghai : China Toy Expo / China Kids Fair, Salon international du matériel et des jouets pour bébés et enfants

16 – 18 octobre, Pékin : COTTM – China Outbound Travel & Tourism Market, Salon du tourisme chinois à l’étranger

17 – 19 octobre, Chengdu : CCBE – Chengdu China Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté

17 – 19 octobre, Zhuhai : RemaxWorld, Salon international de la papeterie, des fournitures de bureau et des produits culturels

17 – 20 octobre, Ningbo : IF Fair – International Fashion Fair, Salon international du textile et de la mode

18 – 20 octobre, Chengdu : AMWC – Aesthetic & Anti-Aging Medicine World Congress, Congrès mondial de médecine esthétique et anti-âge

18 – 21 octobre, Foshan : CeramBath, Salon international de la céramique et des sanitaires

20 – 23 octobre, Shenzhen : Gifts & Home Fair, Salon international des cadeaux, de l’artisanat, de l’horlogerie et des articles ménagers

21 – 23 octobre, Shanghai : CIHS – China International Hardware Show, Salon international de la quincaillerie et du bricolage

21 – 24 octobre, Yiwu : China Yiwu International Commodities Fair, Salon international des biens de consommation courante

23 octobre, Pékin : World’s Leading Wines, Rencontres d’affaires pour les plus renommés des importateurs et distributeurs de vins

24 – 26 octobre, Zhengzhou : CAE – China Attractions Expo, Salon international des installations et équipements de divertissement

24 – 27 octobre, Shanghai : DenTech China, Salon international des équipements, technologies et produits dentaires

26 – 28 octobre, Changsha : CIAME – China International Agricultural Machinery Exhibition, Salon international des machines agricoles

26 octobre – 2 novembre, Canton, Shanghai, Chengdu, Pékin : CEE – China Education Expo, Salon international de l’éducation et des formations supérieures

28 – 31 octobre, Shanghai : China Brew & Beverage, Salon international des procédés, technologies et équipements de la bière et des boissons

30 octobre – 1er novembre, Qingdao : China Fisheries & Seafood Expo, Salon chinois de la pêche et des fruits de mer

30 octobre – 1er novembre, Dalian : ShipTec, Salon international de la construction navale, des équipements pour la marine et de l’ingénierie offshore

31 octobre – 2 novembre, Shenzhen : CIBE – China International Beauty Expo Shenzhen, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté

31 octobre – 2 novembre, Canton : Interwine Guangzhou, Salon chinois international du vin, et des boissons

5 – 8 novembre, Shanghai : CeMAT Asia, Salon international des matériels de manutention, des techniques d’automatisation, de transport et de logistique

5 – 8 novembre, Shanghai : ComVAC Asia, Salon international de l’air comprimé et du vide

5 – 8 novembre, Shanghai : PTC Asia – Power Transmission and Control Asia, Salon international de la transmission et du contrôle de puissance, l’hydraulique et la pneumatique, les techniques de l’air compressé, les moteurs à combustion interne et les turbines à gaz

5 – 10 novembre, Shanghai : CIIE – China International Import Expo, Salon international dédié à la promotion des importations en Chine

6 – 8 novembre, Shenzhen : AWC – Automotive World China, Salon international de l’industrie automobile

6 – 8 novembre, Shenzhen : C-Touch & Display, Salon international des écrans tactiles et de la chaîne de fabrication des téléphones mobiles

6 – 8 novembre, Shenzhen : NEPCON Asia, Salon international des solutions de production électroniques intersectorielles avancées complètes

6 – 8 novembre, Shenzhen : Film & Tape, Salon international des films fonctionnels, des produits adhésifs, des matières premières chimiques, des équipements de traitement secondaire

6 – 8 novembre, Shenzhen : ICE China, Salon international consacré aux équipements & solutions techniques de pointe pour le revêtement, le laminage, le refendage, le rembobinage, la découpe, l’héliogravure…

7-10 novembre, Shanghai : ARTO21 Shanghai Contemporary Art Fair, Salon international de l’Art Contemporain de Shanghai

12 – 14 novembre, Shanghai : CGHE – China Gifts Home Expo, Salon international des cadeaux et articles ménagers

12 – 14 novembre, Shanghai : FHC – Retail & Hospitality Equipment, Salon international du commerce de détail et des équipements d’hôtellerie, fournitures et services

12 – 14 novembre, Shanghai : Prowine China, Salon international du vin et des spiritueux

12 – 17 novembre, Zhuhai : AirShow China, Salon international de l’aviation et de l’aérospatial

13 – 15 novembre, Yiwu : China Yiwu Imported Commodities Fair, Salon des biens importés en Chine

14 – 16 novembre, Nanjing : China International Emergency Industry Expo, Salon international de l’industrie des urgences

14 – 16 novembre, Shenzhen : China Hi-Tech Fair, Salon international des ordinateurs, des télécommunications, des applications et logiciels, de l’électronique

14 – 16 novembre, Nanjing : CNF – Yangtze River Delta International Fire Industry Expo, Salon des outils et équipements de protection dans la lutte contre les incendies

15 – 17 novembre, Shanghai : CCBF – China Shanghai International Children’s Book Fair, Salon international du livre pour enfants de Shanghai

15 – 17 novembre, Chongqing : HEEC – Higher Education Expo China, Salon de l’éducation supérieure

15 – 17 novembre, Pékin : Overseas P+I, Salon chinois de l’immobilier international, de l’investissement et de l’immigration

15 – 17 novembre, Shanghai : PaperWorld, Salon professionnel international des fournitures pour le bureau et pour l’école, de la papeterie et des matériaux pour les arts graphiques

15 – 17 novembre, Canton : Silver Industry Guangzhou, Salon et congrès de l’industrie des soins aux personnes âgées

15 – 24 novembre, Canton : Auto Guangzhou, Salon international de l’automobile de Guangzhou