Le Vent de la Chine Numéro 11 (2025)
L’annonce avait créé la surprise, le 4 mars, lorsque le conglomérat hongkongais CK Hutchison avait déclaré transférer la gestion de 43 ports dans 23 pays, dont 2 aux entrées du canal de Panama, à un consortium emmené par le gestionnaire d’actifs américain BlackRock.
Si Donald Trump se réjouit de cette vente qui a pour objectif de « reprendre le contrôle du canal des mains de la Chine », Xi Jinping, lui, ne décolèrerait pas, le groupe du milliardaire Li Ka-shing n’ayant pas consulté Pékin avant de conclure ce « deal », rapporte le Wall Street Journal. Signe de cet agacement, plusieurs commentaires publiés par la presse hongkongaise pro-Pékin mi-mars, repris par le bureau central des affaires de Hong Kong, présentent cette décision comme « une trahison pour tout le peuple chinois ». La presse chinoise a renchéri en dénonçant « l’ingratitude » de la famille Li.
Li Ka-shing, 96 ans, n’est pas étranger à la controverse. Il y a 10 ans déjà, sa décision de se désengager du marché chinois et de réinvestir 90% de ses capitaux hors frontières, avait suscité l’ire de ses compatriotes.
Si ce désengagement était dû à l’époque à un manque de confiance dans les perspectives de développement de l’économie chinoise et en particulier du marché immobilier, la vente actuelle apparaît davantage comme une tentative d’éviter de devenir une victime collatérale de la rivalité entre la Chine et les USA.
En effet, la réorientation stratégique de CK Hutchison en dehors de Chine continentale et de Hong Kong (qui ne représentent plus que 11% des revenus du groupe) rend aujourd’hui l’empire de Li Ka-shing bien plus exposé aux sautes d’humeur de Donald Trump qu’aux desiderata de Pékin. Le milliardaire hongkongais, devenu Canadien de passeport tout comme le reste de sa famille, a sûrement estimé que, face aux menaces du Président américain, mieux valait encaisser la jolie somme promise par BlackRock (19 milliards de $), quitte à prendre le risque de se mettre Pékin à dos…
De fait, Pékin n’a pas dit son dernier mot, bien conscient que cette vente risquerait d’être perçue, en Chine mais aussi dans le reste du monde, comme celle d’« une société chinoise qui cède aux pressions américaines ».
Pour éviter ce scénario, l’administration chinoise de régulation des marchés (SAMR) a annoncé le 29 mars l’ouverture d’une enquête pour « concentration d’entreprises », au motif que les deux parties concernées réalisent au moins 800 millions de yuans de chiffre d’affaires en Chine. En parallèle, les autorités chinoises ont demandé aux entreprises d’Etat de ne conclure aucun nouvel accord avec les sociétés appartenant à la famille de Li Ka-shing (ses fils détiennent notamment le groupe Pacific Century et la chaîne Watsons). Suite aux pressions de Pékin, la date-butoir de la signature du contrat, initialement fixée au 2 avril, a été repoussée.
Ce n’est pas la première fois que la Chine résiste aux pressions coercitives exercées par Washington. Lorsque Trump a proposé pour la première fois de forcer ByteDance à vendre TikTok en 2020, le ministère du Commerce a élargi sa liste de contrôle des exportations afin de bloquer toute vente des algorithmes de l’entreprise – son actif le plus précieux.
Dans le cas présent, il ne sera pas aussi facile pour Pékin de bloquer la vente, les actifs concernés se trouvant à l’étranger. De plus, en cas de désistement de Li Ka-shing, les pénalités que devraient payer CK Hutchison seraient conséquentes, mais ce n’est rien à côté des mesures de représailles que pourraient adopter les Etats-Unis si le « deal » dont s’est vanté Trump devant le Congrès devait péricliter (une hausse supplémentaire des tarifs douaniers par exemple).
A l’inverse, si CK Hutchison se décidait à signer malgré tout, aucun doute que Pékin sanctionnerait la société hongkongaise. De quelle manière et à quelle hauteur ? Difficile à dire, mais une sanction trop sévère à l’encontre de Li Ka-shing pourrait refroidir d’autres tycoons et accélèrer leur départ de Hong Kong… Un exemple récent est celui des déboires de Didi Chuxing qui avait eu « l’audace » en 2021 de faire son entrée à Wall Street sans le feu vert des autorités. En guise de punition, Pékin lui avait imposé de quitter la bourse new-yorkaise et de ne plus accepter de nouvel utilisateur de son application pendant plus d’un an…
Pour Pékin, une solution qui lui permettrait de conserver la face sans trop fâcher Trump, serait de faire annuler la vente d’autres ports que ceux situés sur le canal de Panama, par exemple, ceux en Asie et au Moyen-Orient (dont le stratégique canal de Suez).
Certains analystes expliquent que seuls Trump et Xi, en personne, seraient en mesure de négocier un tel accord (au même titre que celui sur une éventuelle vente des opérations américaines de TikTok) – pourquoi pas lors d’une rencontre dont la date peine à être fixée.
Un chose est sûre : CK Hutchison ne sortira pas indemne de cette affaire, le conglomérat se retrouvant coincé entre le marteau (les désirs de Trump) et l’enclume (les menaces de Pékin). Cette affaire souligne que sans compromis susceptible de convenir aux deux parties, il sera de plus en plus difficile pour les sociétés de naviguer dans les eaux troubles de la rivalité sino-américaine.
C’est acté : le 24 mars, le Premier ministre chinois, Li Qiang, a signé un décret visant à renforcer les contre-mesures de la Chine aux sanctions étrangères. Plus exactement, ces nouvelles règles concernent la mise en œuvre de la « loi anti-sanctions étrangères » chinoise.
Ce texte (Anti-Foreign Sanctions Law, AFSL), adopté par le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale en juin 2021, établit un cadre juridique complet permettant au gouvernement chinois de mettre en œuvre des contre-mesures en cas de sanctions étrangères.
Cette loi fut promulguée à la suite des sanctions imposées par les États-Unis, l’Union Européenne (UE), le Royaume-Uni et le Canada pour manifester leur réprobation face aux multiples violations des droits de l’homme au Xinjiang et à Hong Kong.
En réponse à ces sanctions internationales visant les responsables et entités de la RPC, la loi anti-sanctions étrangères stipule que les individus ou entités impliqués dans l’élaboration ou la mise en œuvre de mesures discriminatoires à l’encontre de citoyens ou d’entités chinois pourraient être à leur tour inscrits sur une liste anti-sanctions par le gouvernement chinois.
L’AFSL de 2021 entendait montrer au reste du monde que la Chine était prête à protéger ses intérêts et préserver la stabilité de son système politique par l’intermédiaire des instruments de la guerre juridique (lawfare). Ce serait une erreur de voir l’AFSL comme un simple mécanisme d’autodéfense permettant à la Chine de contrer les sanctions étrangères. D’une part, parce que ces sanctions étrangères sont fondées sur des principes universels de respect des droits humains fondamentaux ; d’autre part, parce que l’AFSL a une portée beaucoup plus large que la réponse aux sanctions et constitue une véritable contre-attaque qui place sous menace potentielle un large éventail d’entreprises étrangères ; enfin, parce que l’AFSL n’est pas qu’une « nouvelle » loi élaborée en réponses à des sanctions récentes, mais se place dans une continuité juridique de la RPC.
Révisée en 2016 et 2022, la loi sur le commerce extérieur de la République populaire de Chine (RPC) » de 1994 précisait déjà dans son article 7 : « Dans le cas où un pays ou une région adopterait des mesures prohibitives, restrictives ou autres mesures similaires de nature discriminatoire à l’encontre de la RPC dans le domaine commercial, la RPC pourrait, à la lumière des conditions réelles, prendre des contre-mesures à l’encontre du pays ou de la région en question ». En 2020, la loi sur les investissements étrangers préconisait dans son article 40 des réponses proportionnées aux sanctions. L’article 48 de la loi sur le contrôle des exportations étend ce mécanisme aux sanctions à l’export : « Lorsqu’un pays ou une région abuse des mesures de contrôle des exportations pour mettre en danger la sécurité nationale et les intérêts nationaux de la RPC, celle-ci peut, en fonction de la situation réelle, prendre des mesures réciproques contre ce pays ou cette région ». Autrement dit, les restrictions d’une entreprise chinoise à l’export décidées par le pays importateur peuvent être considérées comme une menace pour la sécurité nationale.
Au niveau des data, la loi sur la sécurité des données, adoptée en 2021 en réponse au CLOUD Act de 2018 qui permet aux USA d’obtenir des données stockées par des entreprises basées aux États-Unis en dehors du territoire, précise : « Si une nation ou une région emploie des mesures discriminatoires, restrictives ou similaires contre la RPC dans des domaines tels que l’investissement ou le commerce de données et de technologies pour l’exploitation et le développement des données, la RPC peut employer des mesures égales contre cette nation ou cette région en fonction des circonstances réelles ».
Toutes ces lois manifestent le concept de lawfare mis en évidence de façon directe par le dirigeant chinois Xi Jinping, affirmant : « dans la lutte contre les puissances étrangères, nous devons utiliser la loi comme une arme ».
Sur ce point, il est nécessaire de distinguer la loi chinoise de son « équivalent » européen. Le 6 juin 2018, en réponse aux sanctions extraterritoriales réimposées par les États-Unis à l’Iran, l’UE s’était dotée d’une « loi de blocage » interdisant aux entreprises européennes de se conformer « directement » ou « indirectement » (via des filiales ou des personnes intermédiaires) aux lois énumérées dans l’annexe des sanctions américaines. Alors que la loi de blocage de l’UE se limitait à protéger les personnes physiques et morales contre l’obligation de se conformer à une liste claire de mesures restrictives, l’AFSL légalise un régime de rétorsion et se veut proactive en matière de sanctions.
L’objectif principal de la loi chinoise est de préserver la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts de développement de la Chine en se donnant la possibilité légale de mettre en œuvre ses propres contre-mesures lorsque le gouvernement estime que des « mesures restrictives discriminatoires » imposées par des états étrangers « violent le droit international et les normes fondamentales des relations internationales visant à contenir ou à réprimer notre nation ».
Plus encore, selon l’article 4, toute personne qui « participe directement ou indirectement à l’élaboration, à la prise de décision ou à la mise en œuvre » de sanctions ou d’autres mesures restrictives peut être inscrite sur la liste des contre-mesures de la Chine. Les personnes figurant sur cette liste peuvent se voir refuser l’entrée en Chine ou en être expulsées. Leurs avoirs en Chine peuvent être saisis ou gelés, et il leur sera interdit de commercer avec des entités ou des personnes en Chine.
A tout cela, la nouvelle réglementation de 2025 ajoute le détail des secteurs dans lesquels les personnes et organisations étrangères peuvent être exclues : l’éducation, les sciences et technologies, les services juridiques, la protection de l’environnement, du commerce, de la culture, de la santé, etc. Elle précise également que le gouvernement chinois peut interdire ou restreindre l’importation et l’exportation de biens et technologies connexes par les personnes et organisations placées sous cette liste.
Le durcissement de l’AFSL de ce mois de mars 2025 (avec ces 22 nouvelles dispositions pour renforcer la mise en œuvre de la loi de 2021) est un nouveau facteur de risque pour l’entreprenariat étranger en Chine. En effet, la loi ne se contente pas de contre-mesures à des sanctions ciblées contre des entreprises ou des individus, mais place ces sanctions dans le cadre plus large d’une atteinte au développement du pays pour en faire un cas de sécurité nationale.
Alors que la Chine n’a eu de cesse de dénoncer, à juste titre d’ailleurs, l’extra-territorialité du droit américain, elle continue, sous couvert de réponse à des sanctions externes, de mettre en place un système d’application extraterritoriale de ses lois lui permettant de contrôler individus et entreprises hors des frontières chinoises.
La sanction se veut exemplaire : Sima Nan (司马南) le célèbre blogueur ultranationaliste a été condamné le 21 mars à verser 9 millions de yuans (1,2 million de $) d’amende pour fraude fiscale. L’homme aurait cherché à éviter de payer 5 millions de yuans de taxes en dissimulant ses revenus et faisant de fausses déclarations.
Sima Nan, dont le vrai nom est Yu Li, a connu le succès en postant des vidéos farouchement anti-américaines sur les réseaux sociaux chinois, où il était suivi par environ 50 millions d’abonnés, toutes plateformes confondues (Weibo, Douyin…). Son fonds de commerce ? Accuser des entreprises et des entrepreneurs privés, de trahir les intérêts nationaux et de collusion avec les États-Unis.
Et les exemples sont légion. En 2020, il a critiqué Yu Minhong, de New Oriental pour « sa capitalisation de l’éducation », le dépeignant comme un type d’« exploitation des parents », et a même appelé à une vague de réglementation dans le secteur des cours du soir (ce qui arriva par la suite…).
L’année suivante, Sima Nan est parti en guerre médiatique de plusieurs mois contre Lenovo, accusant son fondateur et ses dirigeants de « détournement de fonds publics » et remettant en question le bien-fondé de leurs salaires élevés. Cette polémique n’a pas été sans conséquences pour le groupe, puisqu’elle a notamment entraîné l’évaporation de plusieurs dizaines de milliards de yuans de sa capitalisation boursière… Mais pour Sima, ces déclarations-chocs lui ont fait gagner des millions d’abonnés et donc des millions de yuans. Et qu’importe si ses accusations étaient souvent exagérées et parfois sans fondements…
D’ailleurs, l’homme n’avait jamais été inquiété pour ses propos jusqu’à présent, signe qu’il avait le blanc-seing des autorités. Ses détracteurs ont bien tenté de le décrédibiliser en dévoilant que, malgré toute sa haine affichée contre les Etats-Unis, Sima et sa famille y étaient propriétaires de plusieurs maisons. Après avoir d’abord nié catégoriquement, et confronté à des preuves irréfutables, l’homme a finalement dû admettre que c’était la vérité, ajoutant qu’il n’avait « acheté qu’une petite maison pour investir ». Cet épisode n’a pourtant pas ruiné sa réputation, basée sur une image de « défenseur des petites gens ».
Le vent a commencé à tourner pour Sima en août 2022, lorsque le blogueur a vu ses comptes « gelés » quelque temps, sans qu’une raison claire soit donnée… Même chose en novembre 2024, où Sima écopait cette fois d’un ban « définitif », là encore sans davantage d’explications. Dans son dernier message sur Weibo, avant les élections présidentielles américaines, il exprimait son soutien à Donald Trump, se disant confiant qu’il aiderait la Chine dans la « conquête » de Taïwan.
Ce n’est que depuis l’annonce le 21 mars de son amende de 9 millions de yuans que l’on connaît la véritable raison de cette mise au ban des réseaux sociaux. Fidèle à lui-même, l’homme a brisé son silence en présentant ses excuses tout en imputant la responsabilité à ses agents qui, selon ses dires, auraient « gardé tout son argent » et « mal déclaré » ses impôts, choses que les principaux intéressés nient farouchement.
Il n’en est pas moins que cette fraude fiscale, certainement avérée, apparaît plutôt comme un prétexte utilisé par le gouvernement pour saper la crédibilité et la notoriété d’un cyber-nationaliste devenu gênant. Ce changement d’attitude de la part de Pékin vis-à-vis de ces blogueurs qui lavent « plus rouge que rouge » n’est pas étonnant quand on sait que redonner confiance au secteur privé est la priorité du moment. Alors, à défaut d’excuses sincères de Sima, Lenovo, New Oriental et consorts ont maintenant de quoi se consoler.
Ce fut une semaine très active que la semaine passée, pour la BD « Xi Jinping, l’empereur du silence« , dessinée par Gianluca Costantini et mise en scène par Eric Meyer : à Paris, à la librairie Phénix, leur était remis le Grand Prix Asie de l’Association des Ecrivains de Langue Française (ADELF). Lors de son discours de remerciement à l’ADELF, Eric Meyer est revenu sur les coulisses de la création de ce livre :
“[…] Créer ce scénario sur Xi Jinping n’a rien eu de simple, vu le secret absolu qui enveloppe toute la vie du président. En 2022, une directive du Parti établit comme le septième tabou, et le plus strict, le fait d’oser écrire quoique ce soit autour de l’existence quotidienne de ses leaders. J’ai transgressé ce tabou, ce qui, aujourd’hui, me ferme la porte du pays, sans doute à vie – mais c’était mon choix.
Pour trouver la matière de mon scénario, j’ai puisé dans une base de données très élogieuses, que Xi avait complaisamment confié à la presse locale au début de son règne. Pour le reste, j’ai dû compulser les ouvrages les plus récents sur la vie et les idées de Xi Jinping, données rassemblées par des journalistes, diplomates et universitaires américains, britanniques, français ou allemands. Par téléphone ou par e-mail, j’ai correspondu avec d’anciens collègues et amis à Londres, New York, Pékin, Hong Kong et Taipei. J’ai aussi exploité un nombre d’incidents insolites parus en Chine peu avant l’avènement du nouveau n°1, surtout en 2012.
Spectaculaires et souvent violents, ces incidents avaient alors fait l’objet de spéculations et d’interprétations pour tenter d’en dissiper leur mystère. Or, en les associant et reliant entre eux 10 ans plus tard, à la lumière de ce que Xi Jinping avait entretemps fait du pays, je vis émerger un fil conducteur sur les impitoyables guerres de pouvoir entre la poignée d’hommes et de familles qui tiennent ce pays.
Aujourd’hui, la planète entière entre dans une perspective nouvelle, sous le flirt entre Donald Trump et Vladimir Poutine, entre Etats-Unis et Russie, les deux empires rivaux de longue date et qui à présent se rapprochent. L’enjeu de tout cela est connu : c’est le rêve de tout autocrate, de Napoléon à Hitler en passant par Mao Zedong, Poutine et Trump, de subjuguer le reste de la planète, d’instaurer un nouvel ordre final militaire et commercial, sur les pays du monde.
Mais notre BD est là pour rappeler l’existence du troisième larron chinois : Xi Jinping, bien en place dans la pénombre et en attente. En neuvième position du grand livre des 36 Stratagèmes (un manuel antique de stratégie militaire), nous attend la formule « regarder l’incendie sur la rive d’en face » (隔岸观火 – gé’àn guān huǒ). Ce qu’on y voit : des troupes ennemies en train de s’épuiser, tandis que cette troisième force conserve ses troupes fraîches, prêtes à traverser quand ces belligérants auront usé leur force, et de remporter facilement la guerre.
C’est sans doute ce à quoi joue à présent Xi Jinping, rêvant de voir se battre Amérique et Russie, dans l’espoir, le moment venu, d’emporter la mise. Et c’est cet homme-là sur lequel nous entendons braquer notre projecteur : pour rompre son silence, pour le mettre en lumière et vous mettre en alerte. Je vous remercie, et vous souhaite bonne lecture !”
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拥有超过3700万粉丝的美国知名YouTuber IShowSpeed于3月24日开启中国行,并在YouTube上全程直播自己在中国的行程。中国驻华盛顿大使馆星期三在X发文,指IShowSpeed之行已引起全球关注,世界具有影响力的人士正在弥合文化差距,为外国观众了解充满活力的中国开拓了新的渠道。
Yǒngyǒu chāoguò 3700 wàn fěnsī dì měiguó zhīmíng YouTuber IShowSpeed yú 3 yuè 24 rì kāiqǐ zhōngguó xíng, bìng zài Youtube shàng quánchéng zhíbò zìjǐ zài zhōngguó de xíngchéng. Zhōngguó zhù huáshèngdùn dàshǐguǎn xīngqísān zài X fāwén, zhǐ IShowSpeed zhī xíng yǐ yǐnqǐ quánqiú guānzhù, shìjiè jùyǒu yǐngxiǎng lì de rénshì zhèngzài míhé wénhuà chājù, wèi wàiguó guānzhòng liǎojiě chōngmǎn huólì de zhōngguó kāitàle xīn de qúdào.
Le célèbre YouTuber américain IShowSpeed, qui compte plus de 37 millions d’abonnés, a entamé son voyage en Chine le 24 mars et a diffusé l’intégralité de son séjour en direct sur YouTube. Mercredi [26 mars], l’ambassade de Chine à Washington a publié un message sur X, indiquant que le voyage d’IShowSpeed avait attiré l’attention du monde entier et que des personnalités influentes contribuent à réduire l’écart culturel, ouvrant ainsi de nouvelles voies pour permettre au public étranger de mieux percevoir une Chine dynamique.
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- 航班, hángbān (HSK 4) : vol (avion)
- 坠机, zhuìjī : crash d’avion
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- 周年, zhōunián (HSK 2) : anniversaire (d’un événement)
- 进展, jìnzhǎn (HSK 3) : progrès, avancée
- 航空, hángkōng (HSK 4) : aviation
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- 发布, fābù (HSK 5) : publier, annoncer
- 空难, kōngnàn (HSK 7) : catastrophe aérienne
- 报告, bàogào (HSK 3) : rapport
3月21日,东航MU5735航班坠机事件发生三周年后,中共当局仍未公布第三年度最新调查进展。国际民用航空组织对中共迟迟不发布这起严重空难的最终调查报告日益关注。
3 yuè 21 rì, dōngháng MU5735 hángbān zhuì jī shìjiàn fāshēng sān zhōunián hòu, zhōnggòng dāngjú réng wèi gōngbù dì sān niándù zuìxīn diàochá jìnzhǎn. Guójì mínyòng hángkōng zǔzhī duì zhōnggòng chí chí bù fābù zhèqǐ yánzhòng kōngnàn de zuìzhōng diàochá bàogào rìyì guānzhù.
Le 21 mars marque le troisième anniversaire du crash du vol MU5735 de China Eastern Airlines, et les autorités chinoises n’ont toujours pas publié les derniers progrès de la troisième année d’enquête. L’Organisation de l’aviation civile internationale est de plus en plus préoccupée par le retard pris par la Chine dans la publication du rapport final sur ce grave accident aérien.
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- 放宽, fàngkuān : assouplir, alléger
- 实施, shíshī (HSK 4): mettre en œuvre, appliquer
- 关税, guānshuì: droits de douane
- 换取, huànqǔ (HSK 7): obtenir en échange
- 支持, zhīchí (HSK 3) : soutenir, appuyer
- 出售, chūshòu (HSK 4) : vendre
- 交易, jiāoyì (HSK 3): transaction, accord commercial
- 要么, yàome (HSK 6) : soit/soit
- 实质上, shízhì shàng : de facto, essentiellement
- 禁令, jìnlìng : interdiction
周三,特朗普总统提出有可能放宽即将对中国实施的高额关税,换取中国支持将TikTok出售给美国新买家的交易。根据特朗普上任前的一项法律,TikTok的中国母公司要么出售这款社交媒体应用在美国的业务,要么就将面临实质上等同于国内禁令的情况。
Zhōusān, tè lǎng pǔ zǒngtǒng tíchū yǒu kěnéng fàngkuān jíjiāng duì zhōngguó shíshī de gāo é guānshuì, huànqǔzhōngguó zhīchí jiāng TikTok chūshòu gěi měiguó xīn mǎi jiā de jiāoyì. Gēnjù tè lǎng pǔ shàngrèn qián de yī xiàng fǎlǜ,TikTok de zhōngguó mǔ gōngsī yàome chūshòu zhè kuǎn shèjiāo méitǐ yìngyòng zài měiguó de yèwù, yàome jiù jiāng miànlín shízhì shàng děngtóng yú guónèi jìnlìng de qíngkuàng.
Mercredi [26 mars], le président Trump a évoqué la possibilité d’assouplir les lourds droits de douane qui doivent être imposés à la Chine, en échange du soutien de Pékin à la vente de TikTok à un nouvel acquéreur américain. Selon une loi adoptée avant l’entrée en fonction de Trump, la société mère chinoise de TikTok doit soit vendre les activités de l’application aux États-Unis, soit faire face à une interdiction de facto sur le marché américain.
Adossé au mur de sa maison, construite de ses mains, Ba Nong contemple les feux du soleil couchant sur les pains de sucre verts et les rizières jaunes qui s’étalent devant chez lui. Toute la célébrité possible ne remplacera jamais l’odeur de sa terre natale après la pluie, ni le réconfort prodigué par le spectacle de cette nature vibrante qui s’abandonne à l’obscurité du soir. Dans une semaine, il récoltera le riz et la terre pourra se reposer tandis qu’il partira en tournée avec son groupe de musique baptisé Varihnaz, qui signifie “champs remplis de fleurs de riz parfumées” dans la langue de la minorité ethnique à laquelle Ba Nong appartient, les Zhuang du Guangxi.
Dans ses mains, il tient la guitare offerte par sa mère pour ses vingt ans et chaque soir, dans les derniers rougeoiements du soleil, la même image s’invite dans son esprit, celle de ses parents, le dos courbé et les pieds dans l’eau, repiquant le riz dans une gestuelle transmise de génération en génération. Ses racines à lui plongent dans cette eau boueuse, dans le pépiement des oiseaux et la respiration des montagnes alentour, dans la lente maturation des grains et l’effort de tous ces corps ployés vers la terre. Ses chansons parlent de cela, uniquement de cela, de ce poumon vert dans lequel il a fait sa vie, avec ses grandeurs et ses misères. « Les étoiles brillent dans la nuit, jettent sur la rizière un éclat brillant… Merci ma terre. Offre moi l’arôme des grains de riz mûrs… » Il égrène les accords et chante d’une voix douce. Les deux autres membres du groupe ne vont pas tarder à le rejoindre, ce soir ils répètent leurs derniers morceaux pour la tournée qui s’annonce. « Tu vois Baba, pense-t-il, toi qui n’y croyais pas, c’est possible, les gens aiment notre musique et je n’oublie pas mes racines. »
Depuis qu’il est petit, Ba Nong écrit des chansons et se rêve musicien. Il cède pourtant aux sirènes des grandes villes et tente sa chance à Guangzhou comme graphiste. Ses parents voient sa vie citadine comme une ascension sociale, lui pleure le paradis perdu. Au bout de quelques années, il revient, au grand dam de son père qui rêvait d’autres cieux pour son fils unique et s’inquiète de ses velléités musicales : « Un chanteur qui repique du riz, tu as déjà vu ça ? Atterris mon garçon, on est musicien ou agriculteur, pas les deux et dans ton cas, à tout prendre, je préfère la deuxième option ! » Qu’à cela ne tienne, Ba Nong monte un groupe, se produit sur des scènes locales, un passe-temps comme un autre. Dix ans passent. Ses chansons plaisent, elles ont pour titre « La chanson de la terre », « Nuages à la dérive dans le ciel », « La rivière sans nom », « Le grand rêve », elles parlent du grain qui lève, des pesticides, de la culture ancestrale du riz, de la nostalgie quand on vit loin de sa terre natale. Elles célèbrent un mode de vie plus lent, ancré sur les cycles de la nature. Le groupe finit par se faire repérer pour participer à l’émission de téléréalité « The Big Band ». Les trois amis ne changent rien, détournent une faux en instrument, mêlent les sons d’une guitare électrique à ceux d’une feuille sur laquelle Ba Nong souffle. Mélange de folk, de blues et de rock, leur style simple plaît, les paroles de leurs chansons touchent et le succès arrive.
Son père n’est plus là pour s’étonner, sa mère non plus mais c’est sa voix qui l’accompagne quand, parfois, les sirènes de la célébrité sonnent un peu trop fort. En lui offrant la guitare, sourde aux exclamations du père, elle lui avait chuchoté : « ne fais pas attention à lui, suis la voie de ton cœur mais surtout, surtout, reste simple, exprime ton idéal par une vie simple ( 淡泊明志, dàn bó míng zhì). »
Par Marie-Astrid Prache
NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.
30 mars – 2 avril : Hotelex Shanghai, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie et la restauration
7 – 9 avril, Shenzhen : Toy & Hobby, Salon international du jouet, de produits sous licence, de modèles et d’outils pédagogiques
8 -10 avril, Shanghai : WePack, Salon des équipements et technologies numériques pour l’impression et le formage de produits d’emballage
8 – 11 avril, Shanghai : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon international de l’équipement médical
9 – 10 avril, Shanghai : Luxe Pack, Salon des marques de luxe tous secteurs
9 – 11 avril, Shenzhen : CEF – China Electronic Fair, Salon de l’électronique
10 – 12 avril, Pékin : BWCE – Beijing Waste Classification & Organic Waste Treatment Expo, Salon international des technologies de classification des déchets et de traitement des déchets organiques
10 -12 avril, Shanghai : Hortiflorexpo – IPM, Salon de l’industrie horticole
13 – 18 avril, Hainan : CICPE – China International Consumer Products Expo, Salon dédié aux produits haut de gamme et à la consommation, visant à promouvoir le commerce international et le développement du marché chinois.
14 – 17 avril, Canton : Guangzhou Sourcing Fair, Salon commercial facilitant l’expansion des vendeurs chinois sur les marchés internationaux
15 – 17 avril, Shanghai : Electronica, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production et de la photonique
15 – 17 avril, Canton : Personal Care Expo, Salon international des soins personnels
15 – 18 avril, Shenzhen : Chinaplas, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc
15 – 19 avril, Canton (Phase 1), 23 – 27 avril (Phase 2), 1er – 5 mai (Phase 3) : Canton Fair, Edition de printemps de la foire de Canton, le plus grand salon commercial de Chine, réunissant exportateurs et acheteurs internationaux
16 – 18 avril, Pékin : Infocomm, Salon des technologies de l’information et de la communication et des opportunités de formation
17 – 19 avril, Chengdu : CCBE – Chengdu China Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté de Chine occidentale
18- 23 avril, Foshan : Cerambath, Salon international de la céramique et des sanitaires
20 – 22 avril, Yiwu : China Yiwu International Hardware & Electrical Appliances Fair, Salon international de la quincaillerie et des appareils électriques
21 – 23 avril, Shanghai : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
22 – 24 avril, Shanghai : NEPCON, Salon des matériaux/équipements pour semi-conducteurs
23 – 24 avril, Shanghai (puis 29 – 30 avril en ligne) : ChinaBio Partnering Forum, Forum et exposition pour l’industrie des sciences de la vie
23 avril – 2 mai, Shanghai : Auto Shanghai, Salon international de l’industrie automobile
24 – 26 avril, Pékin : COTTM, Salon du tourisme chinois à l’étranger
24 – 26 avril, Shenzhen : LogiMAT, Salon international de la distribution, du matériel de manutention et des systèmes de gestion des flux
24 – 26 avril, Pékin : Overseas P+I, Salon chinois de l’immobilier international, de l’investissement et de l’immigration
25 – 27 avril, Pékin : CIHIE – China International Healthcare Industry Exhibition, Salon international de l’industrie de la santé en Chine
25 – 27 avril, Pékin : SBW Expo, Salon professionnel dédié à l’eau potable et à l’eau de source en bouteille
27 – 29 avril, Pékin : CIENPI, Salon chinois international de l’énergie nucléaire
28 – 30 avril, Shanghai : Intertraffic, Salon des technologies du trafic et de la mobilité
6 – 8 mai, Shanghai : E-Power/ G-Power, Salon international de la génération d’énergie et de l’ingénierie électrique
8 – 10 mai, Canton : CIHIE – International Integrated Housing Industry Expo, Salon international de l’industrie intégrée du logement et des produits et équipements d’industrialisation de la construction
8 – 10 mai, Shenzhen: Motor & Magnetic Expo, Salon international des petits moteurs, des machines électriques et des matériaux magnétiques
8 – 10 mai, Shenzhen: PMCC & AC Expo, Exposition internationale sur la métallurgie des poudres, le carbure cémenté et les céramiques avancées
8 – 10 mai, Canton : Steel Build, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques
8 – 10 mai, Canton : WBE – World Battery Industry Expo, Salon mondial de l’industrie des batteries
8 – 11 mai, Shanghai : Photofairs, Foire d’art contemporain à l’intersection de la photographie et des nouvelles technologies
9 – 11 mai, Shenzhen : Chinashop, Salon dédié aux technologies de pointe et aux nouvelles solutions pour le commerce de détail
10 – 12 mai, Canton : AAA Expo – Asia Parks And Attractions Expo, Salon des parcs et attractions
10 – 12 mai, Canton : China International Metal&Metallurgy Exhibition, Salon international de la métallurgie
12 – 14 mai, Shanghai : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté
13 – 15 mai, Shanghai : Intersec, Salon international de la sécurité et de la protection contre le feu
15 – 17 mai, Chongqing : CIBF – China International Battery Fair, Foire internationale de l’industrie des batteries
15 – 19 mai, Pékin : China Print, Salon international des technologies d’impression
15 – 17 mai, Canton : GITF – Guangzhou International Travel Fair, Foire internationale du tourisme en Chine
19 – 21 mai, Chengdu : CAHE – China Animal Husbandry Exhibition, Salon international pour les professionnels de l’élevage en Chine
19 – 21 mai, Shanghai : SIAL China, Salon international des aliments et boissons
19 – 22 mai, Shanghai : Bakery China, Salon international de la boulangerie et de la pâtisserie
19 – 23 mai, Pékin : WGC – World Gas Conference, Congrès mondial du gaz, de l’exploration à l’exploitation
20 – 22 mai, Canton : Interwine China, Salon chinois international du vin, de la bière, et des procédés, technologies et équipements pour les boissons
21 – 23 mai, Pékin : AIAE – Asian International Industrial Automation Exhibition, Salon international de l’automation industrielle
21 – 23 mai, Canton : API China / PharmChina, Salon de l’industrie pharmaceutique
21 – 23 mai, Canton : NFBE – Natural Food And Beverage Expo, Salon international des aliments naturels et des boissons santé
22 – 24 mai, Chengdu : CAPAS, Salon international pour les pièces automobiles et les services après-vente
22 – 24 mai , Xi’an : HosFair, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie, de l’alimentation et des boissons
23 – 25 mai, Changchun : HEEC – Higher Education Expo China, Salon de l’enseignement supérieur

