Le Vent de la Chine Numéro 15

du 12 au 18 avril 2014

Editorial : La deuxième couleuvre de Li Keqiang

Février 2013, Li Keqiang, nouveau 1er ministre promettait le démantèlement progressif de la NDRC (puissante agence de planification de l’économie) et la fin d’un modèle de croissance basé sur l’investissement public à fonds perdus. Finis les stimuli en centaines de milliards de $, place au désendettement des provinces et des consortia, et aux réformes sociétales de fond. 

Surnommés Likonomics (d’après « Li Keqiang »), ces principes vertueux devaient favoriser un report des ressources du public vers le privé, des riches vers les pauvres, et le passage à une économie durable. 

Mais très vite, d’autres priorités prévalurent, celles du Président Xi Jinping : les campagnes anti-corruption (pour le Parti) et de « descente à la base » (pour la société civile). Ces campagnes devaient officiellement enrayer gabegie et hédonisme, et promouvoir les idéaux du « Rêve de Chine ». 

Un autre objectif était perceptible : museler toute opposition, parmi les familles de la nomenklatura (Zhou Yongkang, dont le procès se rapproche et d’autres) et toute dissidence de type intellectuel, artistique ou journalistique. Le but évident était de recréer un pouvoir fort, pour assurer la pérennité du Parti.

Le 1er fruit de cette formule autoritaire fut le report sine die des réformes… Li lui-même vit son influence, sa présence médiatique et ses visites à l’étranger, réduites comme peau de chagrin.
Cette semaine, on voit se produire le second pas en arrière : l’abandon des « Likonomics ». Le 03/04, le Conseil d’Etat édictait l’allègement fiscal (50%) d’un nombre élargi de PME, jusqu’en 2016. Il décidait aussi un stimulus, pour la rénovation urbaine et un plan ferroviaire du Centre et de l’Ouest -6600km de lignes dès 2014, sur un fonds spécial de 32 à 48 milliards de $, alimenté par 24 milliards de $ par an en bons d’Etat. Adieu donc la baisse du train de vie des provinces, on assiste alors (en dépit des vigoureuses dénégations du régime dans les jours suivants) à un retour à la planche à billets.

La raison en est la chute de la croissance, constante depuis 2013. Des promoteurs, tel Xinrun (Zhejiang) ont fait faillite. Les aciéries ont 484 milliards de $ de dettes. Dans la législation compta-ble, les banques ont trouvé un moyen pour masquer leurs actifs faillis (dont la masse a monté de 130% en 12 mois) : se les revendre entre elles. Tandis que les provinces, lourdement endettées, refusent toute baisse d’impôts, qui augmenteraient peut-être la consommation, mais réduiraient leurs recettes… 

Le résultat est connu d’avance : le gonflement d’une dette publique nationale de plus de deux PIB, qui devra un jour être payée. Mais pour Li Keqiang, l’art de la guerre est dans la durée : toute autre stratégie ferait de lui le premier 1er ministre à rater l’objectif de croissance (7,5% en 2014), avec pour perspective, en 2017, d’être écarté de son second mandat, et de faire perdre à ses alliés réformistes du Politburo, la chance de reprendre un jour ses réformes structurelles. Mieux vaut décidément, « reprendre le poison du stimulus à court terme, comme antidote, au nom de l’espoir à long terme ! »


Xinjiang : Xinjiang – la quête d’un « new deal »

Le 1er avril, la Chine annonce un plan pour le Xinjiang, son Far-West. Doté d’1,6 milliard de $, il vise à quintupler d’ici 2020 le nombre d’ emplois textiles à 1 million – pour une population locale de 22 millions. La région compte bien des atouts, telles ses ressources en énergies (charbon, pétrole…), coton (1erproducteur avec 3,2 millions de tonnes en 2013 ). Sans oublier son fort potentiel en main d’œuvre. Urumqi doit devenir le hub commercial textile d’Asie Centrale. Trois villes dont Korla et Shihezi tisseront la toile, 7 dont Hami et Manas produiront les vêtements. Les crédits devront aider les industries de la côte à se délocaliser, celles locales à résister à leur arrivée, et à financer des infrastructures. 

Une bonne part de la production s’exportera par le train, par le Yu’Xin ‘Ou (渝新欧), jusqu’à Duisbourg (Allemagne), en 14 jours contre 30 par la mer, pour 50% du coût du fret aérien. D’autres lignes se préparent vers le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Est. 

Le TGV arrive aussi : la seconde ligne Lanxin (兰新铁路第二双线), fruit de 4 ans de travaux, a coûté 22 milliards de $. En 2015, elle mettra Urumqi à 6 h de Lanzhou, à 1776 km, vainquant les tempêtes de sable du désert, 250 jours par an. Avec ces efforts, le Xinjiang s’apprête à devenir le nœud incontournable de communications de l’Asie Centrale. 

La nouvelle campagne « descendre à la base »

Le 15 février débuta une campagne politique. Inspirée des actions « weiwen » (维稳, maintien de l’ordre) menées depuis 15 ans dès le règne de Jiang Zemin, « descendre à la base », campagne menée par le Secrétaire du Parti Zhang Chunxian (membre du Politburo – un homme qui monte), veut envoyer 200.000 cadres dans les villes et villages pour partager leurs vies, aider aux corvées, aux formalités, renforcer la croissance. Dès maintenant, 70.000 hommes sont à pied d’œuvre. C’est la réponse du régime à la montée de la violence ouïghoure dans le pays. Détail révélateur : pour la 1ère fois, ces cadres ont pour instruction de se mettre à la langue ouïghoure, ce qu’ ils ne faisaient pas avant, et leur était reproché par la population, craignant l’exclusion culturelle. Pour rassurer et pour conquérir les cœurs, l’effort chinois est évident. 

La crise reste rampante

Xinjiang Bazar TurpanHélas, à Stockholm, Alim Seytoff, porte-parole du Congrès Ouighour Mondial, rejette la main tendue : « qu’ils soient 200.000 ou deux millions ne changera rien…La loyauté à la nation ne s’achète pas par de l’argent », mais par un changement radical de politique, en concédant une part d’autonomie à la minorité. En effet, après 60 ans de présence chinoise, le Xinjiang est tout sauf stable, et les causes de tension sont multiples. Depuis 1950, les Bingtuan, soldats-paysans, occupent les meilleures terres et accès à l’eau. En ville, les Ouighours sont pénalisés par la langue chinoise et par la méfiance réciproque avec les Hans. L’essentiel des nouvelles richesses (subventions, mines, pétrole) leur échappe. 

La surveillance est étouffante : à Urumqi, 50.000 cameras scrutent, les informateurs fourmillent, et la police secrète arrête à tour de bras. Depuis 2013, l’autorité tente d’imposer le rasage des barbes et d’interdire les voiles intégraux. Toute cette pression a conduit à de nombreuses réactions et incidents violents, tel celui de la gare de Kunming (01/03, 34 morts, 130 blessés). 

La radicalisation s’accélère, des deux côtés. Côté pouvoir, on arrête Ilham Tohti , professeur universitaire à Pékin – un légaliste. Accusé (sans preuves) de « subversion », il risque une lourde peine. En prison, il vient de recevoir le prix du PEN club américain, causant la colère du Parti. Tandis que côté ouïghour, à en croire le gouverneur Nur Bekri, les milieux intégristes tenteraient d’interdire de rire aux mariages, de pleurer aux funérailles, d’écouter radio et TV, et inciteraient à utiliser des cosmétiques, médicaments, vêtements « halal ». 

Entre « carottes » et « bâtons », la contradiction est flagrante. Pékin ne peut transiger sur le monopole du Parti (sur toute la nation), alors que le Xinjiang, terre Turkmène, a soif de vivre selon sa différence. Pékin tente de compenser par des investissements, comptant sur le temps pour développer et réconcilier. Mais il doit constater que les fruits du progrès vont aux Hans, et que pour les Ouighours, l’argent n’est pas tout… Dans ces conditions, l’harmonie future n’est pas assurée. 

La voix parlementaire ? 

En mars, à la session de la CCPPC, un délégué, Ablimit Hajim s’est fait remarquer en reprochant au système de « mal comprendre » l’Islam. Hajim déplorait les villes nouvelles dépourvues de mosquées, les écoles qui cho-quent par leurs critiques à l’Islam… Et concluait en demandant à Pékin, non sans courage, des « instructions ». 

La réponse se fait toujours attendre. La stratégie d’investissement (version locale de la « goulash-démocratie ») suffira-t-elle à calmer les rancœurs et les peurs des Ouighours sur leur avenir ? C’est la question dont dépend la paix. Mais manifestement, pour longtemps encore, le pouvoir semble avoir fait son choix : pas de changement de fond. Même au risque de voir la situation se dégrader encore davantage.


Religion : L’hébraïsme en Chine

Synagogue de Kaifeng, plan relevé par le père jésuite Jean Domenge, en 1722…

L’histoire de la religion juive en Chine est mystérieuse. Arrivée au XIème siècle de Perse ou d’Inde par la route de la soie à Kaifeng (Henan) sous les Song du Nord, elle recevait  au XVème siècle d’un empereur Ming, sept noms de clans, tels ceux de Shi (Pierre) et de Jin (Or). Puis après 1000 ans, ces fils chinois d’Abraham s’éteignaient, fin du XIXème siècle. 

Mais certains atavismes demeuraient, tel l’interdit de consommer du porc, ou porter la kippa (de couleur bleue). Il a suffi de l’ouverture de relations avec Israël (en 1992) pour que certains descendants renouent avec le passé, au contact de missionnaires. L’existence de 2000 à 3000 juifs expatriés à Shanghai et à Pékin, a pu aider aussi. 

Synagogue Rabin

Aujourd’hui, entre 500 et 1000 descendants de Juifs chinois sont recensés à Kaifeng. Un mini-séminaire par internet (Skype) forme les jeunes chaque semaine. Yaakov Wang, parti étudier en Israël, est revenu pour y devenir le 1er rabbin chinois, en plus de 200 ans. Et le 14 avril, ils seront 200 à Kaifeng, a fêter la « Pessah », Pâque juive. 

Pour la Chine, cette renaissance porte une double signification :  

1 – c’est un premier signe d’une capacité des citoyens à se pencher sur leurs racines, et
2-‚ c’est aussi celle d’assumer une différence par rapport au corps social. 

Toutes deux suggérant que la Chine est sur le point de dépasser les stigmates de la révolution culturelle pour entrer dans l’audace de l’expression individuelle.


Agroalimentaire : La Chine et ses achats boulimiques à l’étranger

Dans cette 1ère partie du dossier sur la sécurité alimentaire, Le Vent de la Chine analyse l’effort chinois, sans précédent, pour s’assurer un flux constant de produits de base provenant de l’étranger.

En matière d’alimentation, la Chine affronte un défi sans précédent, entre sa demande qui augmente de 5% par an, et une offre mondiale qui approche de ses limites. 

En 2050, croit la Food and Agriculture Organization (FAO) de l’ONU, une planète à 9 milliards d’âmes (contre 7 milliards en 2011) dévorera un milliard de tonnes de céréales de plus, sans compter la part pour le bétail (200 millions de tonnes de viande de plus par an d’ici là), ni l’utilisation de céréales pour produire les très contestés biofuels, chers aux Etats-Unis. 

Or pendant ce temps, la Chine perd 3,2 millions d’hectares de terre arable rendues stériles par la pollution, ou grignotées par l’immobilier dans les ceintures « vertes » des villes.  A ce défi, la Chine répond, selon son style volontariste, par un dynamisme exceptionnel : privé et public, coordonnés, se jettent dans toutes les brèches à l’assaut des marchés étrangers.

Des importations records

En 2013, elle achetait 5,5 millions de tonnes de blé – nouveau record. En 2014, ce chiffre passera à 7 millions de tonnes de blé. Les mêmes tendances se déclinent dans le maïs, colza et soja. Selon Li Zaotu de France Export Céréales (FEC), l’importation chinoise de céréales et de soja (80 millions de tonnes en 2013) pourrait dépasser l’impressionnant volume de 200 millions de tonnes en 2020.
Elle commande d’abord aux Etats-Unis qui fournissent selon la qualité et les normes demandées. De 23,5 milliards de $ en 2013, leurs livraisons en grains, viande, fruits et lait passeront en 2014 à 25 milliards de $.
La France hélas, pour l’instant, s’auto-exclut de ce marché d’avenir. En 2013, elle ne livrait en Chine que 190.000 tonnes de blé. C’est qu’elle produit d’abord pour son marché européen et nord-africain, en blé « rouge ». Or, selon cet expert, « même FEC ne parvient pas à inciter les fermiers, inhibés par leurs coopératives aux tendances conservatrices, à se mettre au blé « blanc » préféré des Chinois, pour leurs besoins en pains-vapeur et nouilles » – contrairement aux producteurs américains ou australiens qui rivalisent pour ce marché d’avenir. A leur décharge, il n’est pas évident de cultiver du blé blanc sous climat océanique, au risque de germination sur pied qui ne survient pas sous climat plus continental…

Des prises de participation à l’étranger

Cofco NideraAutre angle d’attaque pour optimiser ses importations : le 02/04,  Cofco, le consortium public spécialisé, entre au capital du groupe Noble, gros opérateur céréalier  singapourien. Pour 1,5 milliard de $ (investissement initial), il contrôle 51% de la division « agricole » de ce n°1 du trading des matières premières en Asie. 

Fin février, Cofco passait 1er actionnaire de Nidera (Rotterdam), avec 15% de ses parts : un groupe réalisant 17 milliards de $ de chiffre d’affaires par an au Brésil, Argentine et Europe Centrale.
La Chine peut désormais concurrencer les 4 groupes mondiaux du secteur, dont Dreyfus et Cargill, et d’accéder aux entrepôts de sucre, grain, coton et café des cinq ontinents. Il obtient aussi accès à la génétique des filiales semencières du géant néerlandais…

Des achats massifs de terres hors frontières

Pour sécuriser son approvisionnement, la Chine joue une 3ème carte : l’achat massif de terres hors frontières, à l’instar de Zhu Zhangjin, businessman du Zhejiang qui a acquis discrètement 200.000 hectares depuis 2008, entre Brésil et Australie.
En 2013, Shuanghui, le plus gros éleveur porcin chinois, rachetait pour 4,7 milliards $ son homologue américain Smithfield, possédant des terres entre Missouri, Texas et Caroline du Nord. En Australie un consortium chinois emporte Cubbie station, ferme cotonnière de 81.000 hectares au plus large réseau d’arrosage de l’hémisphère Sud. Legend (le groupe pékinois de PC) diversifie, via sa filiale Joyvio, dans la culture fruitière au Chili (myrtille, kiwi, raisin). 

Au total, selon un recensement canadien, 54 projets chinois à travers le monde couvriraient 4,9 millions d’hectares, voire le double, suivant une autre source. C’est peu : la Chine n’est que huitième dans ces investissements agricoles extérieurs, ce qui peut s’expliquer par la jeunesse de l’activité – 5 à 10 ans au plus. Une autre raison est la méfiance mondiale envers la Chine –un phénomène indiscutable, du à son volontarisme qui fait peur, comme au Brésil, qui votait en 2010 une loi contre les rachats « étrangers » – entendez « chinois ». Mais tout cela peut changer assez vite…

Prochain numéro : second volet sur la nouvelle armure contre les fraudes alimentaires et faux médicaments.


Petit Peuple : Xinyu (Jiangxi) : les trois rêves du jeune Zou Junyi (Partie 1)

Aucun doute, à 9 ans, l’écolier Zou Junyi était mal parti dans la vie. Né à Xinyu (Jiangxi) dans un milieu modeste, il était entré en maternelle en 2008 à l’âge de trois ans, où il avait appris à se battre pour avoir les meilleures notes, à force de devoirs nocturnes et de cours particuliers. 

Mais au bout de trois ans, alors que tout semblait bien engagé, il avait été frappé par une dystrophie musculaire, un mal dû (chez les garçons) à la mutation d’un gène du chromosome X, et qui se traduit par une perte rapide de masse osseuse et musculaire, entraînant rapidement la paralysie. Les soins sont longs et coûteux – à vrai dire, il n’y a pas de traitement vraiment efficace et reconnu. Pour les parents, dont les salaires combinés faisaient à peine 5000 yuans par mois, c’était la catastrophe. En trois ans, à force d’emprunts et ventes de leur patrimoine pour financer les séances de physiothérapie et les médicaments importés, la note d’hôpital atteignait 600.000 yuans—ils étaient ruinés.

La chose étrange, dans l’affaire, fut la réaction du garçon. Quoiqu’il eût rapidement perdu l’usage de ses jambes, Junyi avait pris la chose avec flegme, quasi-indifférence. Il ne daignait pas gémir sur son corps prisonnier d’un fauteuil roulant, sur ses tibias minces comme fétus de paille, sur les regards en biais des maîtres et de ses camarades. Il n’avait cure des blagues que des chenapans débitaient sur son compte en cour de récréation, sans même se soucier de sa présence. Il ne faisait que travailler d’arrache-pied pour rester, jour après jour, le premier de la classe. Le quotidien était sans intérêt. Seul l’avenir comptait, et il était glorieux. 

« J’ai trois rêves, confiait-il à ses proches, et pas dans n’importe quel ordre ! Je veux d’abord devenir un officier de police, puis je veux guérir, enfin, si les dieux m’écoutent encore, je veux passer un doctorat ». La police, il voulait se l’approprier, dans son esprit d’enfant, comme une puissance magique faite pour tuer le mal, et qui lui permettrait de juguler sa maladie. Mais elle était aussi, en son idéal, le meilleur instrument « au service du peuple », (为人民服务, wèi rén mín fúwù), ce pourquoi il se sentait une vocation ardente et juvénile, plus importante que sa vie même. Enfin, l’obsession de pousser ses études au faîte du cursus universitaire symbolisait le combat de sa vie : pour la supériorité de l’esprit sur le corps.

C’est cette détermination adamantine et naïve qui séduisit son entourage. Dès les premiers jours de sa maladie, les voisins se racontèrent des anecdotes sur son courage. Avec des variantes et 1000 ajouts, telle une parabole miraculeuse, son histoire circula, faisant des vagues jusque dans la presse, au Parti et à la mairie. 

En novembre 2013, Yan Wenjing, le maire de Xinyu, fit décrire le combat du jeune malade sur le microblog « weibo » de la ville. Son cas suscita une émotion dépassant toutes les espérances, et bientôt, une mobilisation prit forme. 300 citoyens se portèrent volontaires et cinq d’entre eux furent sélectionnés pour une tâche bien spécifique… Avec le soutien implicite de la ville et de toutes ses instances et organisations, ils montèrent en quelques semaines, le plus inattendu des scénarios. 

Jeune Policier Handicape ReveLe 13 janvier 2014, dans un centre commercial, à l’heure de forte fréquentation, la mise en scène soigneusement ficelée démarra. « Deux mauvais garçons » se saisirent de « trois malheureuses clientes » venus faire leurs emplettes, les tenant sous la menace de revolvers. Puis arriva le petit Junyi, hors d’haleine, à force de propulser ses roues à la force des biceps. En tenue de policier, sur mesure, il les affronta. A l’aide d’un mégaphone, d’une voix claire et décidée, il engagea les négociations : «  Pensez à ces mères de famille entre vos mains. Soyez bons… C’est dans votre intérêt…De toute manière, vous êtes faits comme des rats… Rendez-vous et la justice sera clémente ». 

Pendant qu’il babillait et amusait la foule de la sorte, une policière en treillis noir, souple comme une liane, rampait par derrière. Le public qui voyait tout, jouait le jeu et se taisait. Mais les bandits décidément crétins, semblaient ne rien voir. Soudain, la femme-panthère fonça sur eux, les désarma et les immobilisa d’une clé de close-combat, sous les vivats de la foule enthousiaste… 

Comment croyez-vous que la scène va se poursuivre ? Pour savoir la suite, un peu de patience, et à la semaine prochaine !


Chiffres de la semaine : 350 millions de pizzas, des funérailles à 1000 yuans, 58,8% sont vides…

Pizza Hut ChineDe la mozzarella pour 350 millions de pizzas

Fonterra, premier fournisseur de fromage à la Chine, prévoit d’augmenter, d’ici septembre 2015, la production de ses deux usines en Nouvelle-Zélande en  mozzarella, à 50,000 tonnes métriques, soit assez pour garnir plus de 350 millions de pizzas, principalement en Chine ! Le géant prévoit une hausse de la demande chinoise en fromage de 20% les deux prochaines années, et de doubler le nombre de ses bureaux en Chine, à 50.

Du côté des pizzaïolos, le groupe Yum! va ouvrir au moins 700 nouveaux restaurants cette année, et porter le nombre de Pizza Hut en Chine à 1100. Quelques pas derrière, Papa John’s avec 202 points de vente. Enfin, Domino’s Pizza (que Fonterra fournit également) et ses 41  points de vente entre Shanghai et Pékin.

Résultat : 4 pizzas chinoises sur 5 sont susceptibles d’être garnies de la mozzarella Fonterra ! Le marché de la pizza en Chine était estimé à 2 milliards de $ en 2012.

Fête des morts – Funérailles vertes à 1000 yuans, climatisations en papier et hommages virtuels

Cette année, pour la fête de Qingming (清明 – fête des morts, le 5 avril), mis à part les « classiques » faux billets, iPhones, iPads en papiers que l’on brûle pour rendre hommage aux défunts, ce furent les fausses climatisations qui firent leur apparition. 

Autels VirtuelsTout comme les enveloppes virtuelles sur WeChat au Nouvel An Chinois, les hommages virtuels furent nombreux et variés, comme des fleurs de lotus blanches animées ou des autels où il suffit d’ajouter la photo de l’être disparu ( waheaven.com - cf photo). 

Autre tendance : les funérailles « vertes ». Les cendres sont déposées dans de petites boites biodégradables, puis sont plantées sous un arbre pour ne faire plus qu’un avec la terre…Autre avantage de cette solution écolo, son prix : seulement 1000 yuans !

Dans les grandes villes, les prix des concessions dans les cimetières ne cessent de grimper (+15% en 4 ans) : à Pékin, le m2 se vend jusqu’à 250,000 yuans ! Jiang Xiaogang, le secrétaire général de la Beijing Funeral Association, explique pourtant qu’il y a encore de l’espace disponible dans la ville, et que seul un mauvais management expliquerait ces augmentations… 

Enfin, le record du nombre de voyageurs en train le jour du Qingming a été battu (+12,8% par rapport à l’an dernier) avec 9,38 millions de voyageurs.

Seulement 10,4 millions de comptes Weibo produisent 93,8% de tous les posts 

WeiboUne étude menée par Fu King-wa, professeur assistant au Centre de Journalisme et d’Etudes Médias à l’Université de Hong Kong, montre qu’au 3 janvier 2014, 58,8% des comptes Weibo (microblogs) n’avaient rien posté. 

Ce qui veut dire qu’environ 300 millions de comptes Weibo seraient vides, sur un total d’environ 500 millions. Enfin, sur les 200 millions de comptes qui contenaient des posts, seulement 10,4 millions produisaient 93,8% du contenu (posts). Les 200 millions restant se contenteraient de re-tweeter ces posts…


Rendez-vous : Du 14 au 20 avril 2014
Du 14 au 20 avril 2014

14-16 avril, Pékin : China Lighting Expo / Light Design / Intelligent Building, Salons de l’éclairage

14-17 avril, Shanghai : China Glass, Salon du verre

15 avril – 5 mai, Foire de Canton

15-17 avril, Pékin : Conférence sur la logistique dans l’industrie automobile

15-17 avril, Shanghai : IT&CM China, Salon de la création d’événements en Chine

15-17 avril, Shanghai : ABACE, Salon asiatique de l’aviation d’affaire

16-18 avril, Shanghai : INTERDYE, Salon de la teinture et de l’impression textile

15-18 avril, Pékin : NIT, Salon int’l de l’industrie nucléaire

16-17 avril, Shanghai : Luxe Pack, Salon de l’emballage des produits de luxe

17-20 avril, Shenzhen : CMEF / ICMD, Salons des équipements médicaux

19-21 avril, Pékin : CIMAE, Salon int’l des innovations en agriculture