Le Vent de la Chine Numéro 38

du 28 novembre au 11 décembre 2005

Editorial : Harbin : La première grande crise écologique!

Le 21/11, des milliers de Harbinois dormirent dehors par 0°C, après avoir vidé les commerces de boissons. La mairie venait d’annoncer la coupure de l’eau courante, pour «vérification des tuyaux», et les gens avaient soupçonné qu’on leur cachait «un séisme, force 6, sur l’échelle de Richter!»

La vérité apparut 24h après : suite à l’accident de l’usine pétrochimique n°101 de la CNPC (la compagnie nationale pétrolière) à Jilin (13/11), une nappe de 80km de benzène dérivait sur la Songhua vers Harbin, atteinte le 24/11 à 5h du matin !

Par la suite, si le système avait montré ses faiblesses en prévention industrielle, et en communication (n’ayant pas hésité à mentir pour couvrir des fautes), par contre, le plan de secours s’avéra parfaitement à la hauteur. Par 10aines de milliers de tonnes et 10aines de camions, l’eau potable arriva en suffisance. 5 dépôts de distribution d’eau furent ouverts dans la ville, et les prix bloqués, tandis que bains publics, écoles et car-wash restaient fermés. La contamination (air/eau) fut mesurée toutes les 4h, les résultats publiés par la SEPA – l’administration de protection de l’environnement. 10 hôpitaux furent en alerte. Maîtres et professeurs se relayèrent par téléphone et internet pour préparer leurs étudiants.

Tout ceci évita la panique, mais non des débordements: trains, avions ou bus devinrent inaccessibles avant 8 jours. De même, un nombre inconnu d’usines profitèrent de l’occasion pour rejeter leurs effluents en toute impunité.

Au nord, la Sibérie russe s’inquiéta. Mais, dit la SEPA, le problème est allégé par la distance : la marée grise ne devrait atteindre Khabarovsk (600.000 habitants) que vers le 6/12, et fort affaiblie… Entre les 2 régions, on parlait d’établir une ligne de «téléphone rouge» !

Cette crise et sa gestion révèle deux dysfonctions.

[1] Le régime vient d’accuser des contradictions entre le niveau provincial (qui cache ses fautes) et le nat’l qui les expose.

[2] Poussée par l’objectif d’occuper son marché, la CNPC investit beaucoup en production, peu en sécurité. Le hasard veut qu’à Dianjiang (Chongqing) le 24/11, un accident comparable ait eu lieu, avec déversement de benzène dans un cours d’eau et déplacement de 6000 paysans.

C’est dire que l’affaire de Harbin n’a rien de fortuit, et que certaines bases de la croissance chinoise ne sont pas si solides. Aucune ville de Chine n’est à l’abri d’une coupure d’eau courante ou d’une pollution grave. Lors de l’annonce de la catastrophe de Harbin, Wen Jiabao ne disait rien d’autre en rappelant que la Chine doit désormais viser une croissance «durable »!


A la loupe : Protestants chinois en ’05: silencieux,mais remuants

En Chine, la semaine passée (vdlc n°37) G.W. Bush a surpris en partageant un culte avec ses coreligionnaires du temple de Gangwashi.

Mais au fait, qui sont ces protestants «contrôleurs du dogme», selon leur appellation en chinois (jidu, 基督)?

Dans leurs 13.000 églises rouvertes après la Révolution culturelle, ils seraient 30M -triple du chiffre officiel. Leur spécificité est un niveau élevé d’éducation et de culture, bien audible dans leurs chorales raffinées, aux sons venus de l’Occident, avec costumes et orchestre.

Ils sont aussi dévots, d’une foi choisie et re-née après 30 ans de veilleuse, rallumant un flambeau que leurs pères avaient caché pour assurer leur survie. Beaucoup sont néo-convertis, attirés par la soif de spiritualité et l’angoisse du vide moral. Bravant l’interdit, ils n’hésitent pas à se réunir en des milliers de cultes, pour chanter, prier et étudier la Bible.

Économiquement, ils sont en pointe, en tous secteurs productifs : industrie, banque, commerce. Leur foi est un atout, permettant le partage des contacts, investissements, appuis -car pour eux, parole vaut contrat. Face à eux, l’Etat est embarrassé. Il apprécie la qualité de ces citoyens, mais ne peut tolérer leur prétention d’infléchir la guidance du Parti- ils croient que Dieu leur commande de jouer un rôle dans le retour à la démocratie, et font de dynamiques organisateurs.

D’où les actes de répression intermittente, comme celle du pasteur Cai Zhuohua, qui vient d’être condamné à 3 ans pour avoir imprimé 200.000 bibles sans permis. Mais généralement, la manière forte régresse. Hu Jintao plaide pour les «éduquer et unifier». Peut-être pour une raison de fond, qui vaut aussi pour les catholiques : la répression renforce et vivifie. Mieux vaut trouver un modus vivendi !

 

 


Joint-venture : Veolia à la fête de l’eau du Yunnan

Hutchison Whampoa, un des 2 porte-avions de l’empire Li Ka-shing, de Hong Kong, emporte (21/11) deux lotissements sur Lujiazui-Pudong, la Shanghai d’outre-fleuve.

Pour 89.320 m², Li paie 480M², et doublera cette mise pour bâtir. Prix énorme, justifié par la proximité d’un échangeur de métros, au coeur d’une des Cities financières d’Asie. Sa clientèle sera locale – la classe moyenne-haute, et sa finalité 1ère, le commerce. Bi Haili, Secrétaire de SLF (Shanghai Lujiazui Financial) qui alloue ces terrains, suggère qu’on n’a pas choisi l’offre la plus élevée. La qualité du projet et une bonne coopération avec la mairie, ont aussi compté.

Comme toujours, Shanghai est plus sensible que le reste du pays aux principes de développement durable et de qualité, inscrits au Plan 2006-2010. Plus encore, à la baisse des coûts de chauffage/éclairage, aux surfaces de garage, et aux économies de coût de construction : ici, Hutchison le Hongkongais dispose d’une avance indiscutable !

— Un contrat géant pour Veolia au Yunnan.

Avec un allié Hongkongais anonyme, pour un investissement secret, le leader du retraitement des eaux emporte, sur appel d’offres international, 49% de la gestion de la compagnie des eaux de Kunming (3,5Mhabitants), pour une durée de 30 ans et un volume d’affaires estimé à 1,6MM².

Veolia devra réhabiliter et gérer 9 centrales d’épuration (1.145 ouvriers), distribuer 1.6Mm3/jour d’eau potable, via 15.000km de canalisations. C’est le 17e contrat de Veolia en Chine, mais son 3e en importance. Capitale d’une province très prisée des touristes, Kunming fait ainsi un effort pour se doter d’une eau courante aux normes mondiales.

Quant à Veolia, il s’étend désormais sur 15 provinces!

— Présent en Chine depuis 1989, DuPont y a réalisé l’an passé 1,4MM$ de ventes, (+32%), qui lui permettent de passer la surmultipliée.

Sous réserve du feu vert pékinois, ce «médaille d’argent» de la chimie yankee vient d’accepter de bâtir à Dongying (Shandong), une usine de dioxyde de titane sous sa propriété : c’est sa 33ème société. Côté jobs, elle ajoutera 350 aux 5.300 déjà sous la bannière de Dupont.

Le dernier projet est aux dimensions de ce géant: 1MM$, pour assurer le plus haut niveau technologique et produire, dès 2010, 200.000t/an de pigment blanc pour peintures et papier. Le doublement de capacité est prévu pour plus tard. Sous la férule de Thomas Powell, les projets de Dupont (-Greater China) ne s’arrêtent pas là. Ils intègrent l’expansion de l’usine d’emballages et polymères de Shenzhen, la création d’une ligne de produits fluoro chimiques à Changshu (Jiangsu), ou un centre de R&D à Shanghai de 400 chercheurs locaux—son plus grand en Asie.

 

 

 


A la loupe : Entrechats, déjà, pour la prochaine ONU

Secrétaire général de l’ONU (Organisation des Nations Unies), Kofi Annan quitte en décembre 2006: pour sa place, les pays entrent en campagne.

Pour Pékin, isolée par ses faiblesses en matière de corruption, de droits de l’homme, d’armement ou de pollution (cf édito), impossible de briguer le poste. Mais en attendant, elle peut réclamer un Secrétaire général asiatique, au nom du fait qu’à la barre onusienne, le dernier asiatique fut le birman U-Thant il y a 35ans (’61-’71).

Li Zhaoxing et S.Lavrov, les ministres des affaires étrangères chinois et russe lancent ensemble leur lobbying. Les candidats ne manquent pas, tel le Thaïlandais S. Sathirathai (à Pékin le 22), le Srilankais J. Dhanapala, les Coréen et Timorais Ban Ki-Moon et J. Ramos-Horta.

En face, à l’Ouest, s’annonce le Président polonais A. Kwasniewski, peut-être soutenu par G.W. Bush. Silancieuse, l’Union Européenne compte les points, et n’en pense pas moins !

Ces tractations vont de concert avec la réforme de l’ONU, en crise pour cause de népotisme des petits, de noyautage des grands. Un nettoyage financier est inévitable (pour que les US recommencent à payer).

Politiquement, un consensus se dégage sur l’élargissement du Conseil de Sécurité, englobant un mixe de pays

 puissants mais oubliés par l’histoire (Allemagne, Japon),

‚ émergents (Inde, Brésil), et

ƒd’Afrique (Sénégal, Afrique du Sud).

La taxant d’«immature», Pékin bloque cette réforme lancée par 4 pays candidats : elle veut barrer l’entrée au Japon (fruit du mauvais voisinage), mais surtout, augmenter la voilure du tiers-monde en cette enceinte. Peu lui importe si c’est de lui que proviennent les gaspis. De toute manière, elle n’assume qu’1,5% de la cotisation de l’ONU, quoiqu’elle détienne déjà 6% du marché de la planète bleue.

Pékin veut voir l’ONU s’imposer plus dans le développement durable, la guerre au terrorisme, à la pauvreté et aux épidémies. Elle veut lui donner plus de pouvoirs, même à son Assemblée générale (sans heurter les souverainetés nationales), afin de la responsabiliser. Et surtout, elle veut éviter à cette réforme d’avoir été bâclée, pour avoir trop satisfait les intérêts des puissances et lobbies. Le monde aura bientôt besoin d’un ONU fort, pense t’elle. A tout prendre, sa logique est à la fois ambiguë, et défendable !

 

 


Argent : cuivre – le bureau national des réserves, arroseur arrosé

Pour calmer la fièvre du cuivre qu’elle a elle-même suscitée (vdlc n°37), la Chine déstocke. 40.000t sont déjà parties en adjudications (16- 23/11). 60.000t suivront les semaines suivantes. Jouant à la baisse, les traders mondiaux font la fine bouche.

Le SRB, (le Bureau national des réserves) fonds stratégique chinois, est pris à son propre jeu, car depuis l’été, Liu Qibing son agent a vendu à terme 180.000t, pariant sur l’érosion du cours, et se trouve aujourd’hui cible de critiques mondiales.

Mais à Shanghai, les langues des experts se délient : Liu aurait gagné son pari, si Pékin n’avait rouvert cet été le robinet du crédit, sous la pression de provinces assoiffées de croissance. De même, à faire ce calcul spéculatif, il n’a pas été le seul, et il aurait été couvert par ses patrons au SRB qui, lors du scandale, affectaient de ne pas connaître «ce monsieur». En fait, dès les 1ers nuages, le SRB l’aurait incité à doubler la mise pour compenser ses pertes -provoquant ainsi a catastrophe. Puis il l’aurait «lâché dans la tempête». Enfin, par ce même jeu en 2004, Liu aurait fait gagner à sa société 200M$ au bas mot, plus qu’il ne lui en a fait perdre.

Ange déchu, il serait à présent assigné chez lui, avec salaire, attendant que le ciel statue sur son sort !

 

 


Pol : Pour Kawasaki, pas de TGV, mais …

— Après les contrats offerts en 2004 aux concurrents Alstom et Kawasaki (France, Japon, 60 rames chacun), et Bombardier (Canada, 20 trains), l’octroi de 60 TGV à Siemens, à produire localement en JV avec Tangshan (VdlC 37) n’avait rien que de normal. Même si ces trains ICE-3 iront plus vite, à 300km/h au lieu de 200.

Mais une autre annonce 2 jours après dans la presse nippone, frappa : malgré le climat négatif entre Chine et Japon, Kawasaki bénéficiait d’une nouvelle commande, 60 autres TGV! Le scoop fit long feu : le ministère des chemins de fer démentit le lendemain!

NB : Invention nippone? Certainement pas! Kawasaki a sa technologie, ses banques, et avec Sifang, (Qingdao), un des deux meilleurs partenaires industriels en Chine.

Surtout en TGV, comme en nucléaire, la Chine s’en tient à sa stratégie qui lui réussit si bien: toujours cultiver, chez les fournisseurs, la plus large concurrence que possible!

— L’Afrique ne quitte pas la ligne de mire chinoise.

Membre du Comité Permanent, Li Changchun l’arpente (12-24/11) en 4 étapes: Soudan, Namibie, Afrique du Sud et Tanzanie. Les résultats publiés sont très fragmentaires, mais significatifs.

A Pretoria, les échanges de 5,9MM$ vont passer cette année à 7MM$.

Au Soudan, la Chine va placer 600M$ sur un champ de pétrole d’une capacité de 20.000 barils/jours. Restent à négocier la part chinoise (le Soudan refuse l’exclusivité), et le tenant des droits, CNPC (la compagnie nationale pétrolière, largement leader) ou Sinopec, qui tente d’établir des réserves propres.

En Namibie, Li a apporté en cadeau un contrat culturel (= des places d’études dans ses universités), du matériel de bureau, et un prêt de 26M$ pour achat de matériel ferroviaire (chinois).

Dans le même temps, en Chine, l’APL, (l’armée populaire de libération) recevait en visite touristico-protocolaire Antoine Gambi, chef de l’armée centre-africaine (20-27/11). Genre de visite très appréciée, et qui entretiennent l’amitié avec un continent pauvre en développement, richissime en ressources minérales.

— Formidable adaptation du monde du travail à son cadre autoritaire!

Les syndicats privés sont réprimés en Chine. Cela n’empêche 9 pilotes de la China Eastern (Nanjing) d’arrêter le travail et de réclamer une hausse de salaire. Mieux: ils font monter la pression en postant leurs revendications sur internet sous la plume de Joseph 75, très anonyme commandant de bord.

Pour faire bon poids, Joseph 75 borde la doléance collective d’accusations de gabegie et de libertés prises avec la sécurité des passagers.

Que la direction menace de diffamation, est de bonne guerre. Mais ce qui frappe, est que le syndicat existe de facto, avec tous ses attributs, telle la grève et le chantage aux média, qui relaient le message sans censurer. La presse met le doigt sur un noeud de l’affaire : avec une avancée moyenne des passagers de 38%, l’aviation connaît un déficit en pilotes qui atteindra 40.000 hommes en 20 ans. Difficile, dans ces conditions, de mal payer ceux que l’on a !


Temps fort : Aux Nations Unies, s’entrouvrent les portes des pénitenciers

Atterrissant le 21/11 à Pékin, Manfred Nowak, observateur de l’ONU (Organisation des Nations Unies) sur la torture, reçoit deux privilèges qui ne furent jamais accordés auparavant :

le droit, 12 jours durant, de se présenter dans la prison de son choix, et d’y interroger le détenu qu’il souhaite, hors d’écoute de tout cadre chinois, et (selon les assurances du régime), qu’aucun condamné ne puisse être châtié pour son témoignage. .

Renonçant «faute de temps» à l’étape au Shandong, Nowak visite des prisons de Pékin, du Tibet (Lhassa) et du Xinjiang (Urumqi et Yining), ces deux dernières régions aux fortes tensions. A Lhassa, le rapporteur veut étudier les décès suspects de 5 nonnes incarcérées en 1998—Free Tibet évoque la maltraitance de prisonniers soupçonnés de séparatisme. Pékin laisse l’homme des Nations Unies agir —peut-être convaincu qu’il ne reste rien à découvrir. Dans cette ouverture, Nowak voit « une prise de conscience croissante ».

La maturation se trouve dans les deux camps : le rapporteur prépare pour la Chine des recommandations mesurées, réalistes et à long terme. Sous réserve d’inventaire, ce tournant explicite un investissement de la Chine sur les Nations Unies (cf. colonne centrale), le malaise d’un Etat confronté à une justice et un système carcéral inefficaces -et sa volonté d’avancer. Peut-être exprime-t-il aussi la tentation d’un formidable coup de pied de l’âne aux Etats-Unis : Nowak vient d’annuler une mission identique aux USA (base de Guantanamo), faute d’assurances données par Washington sur sa liberté d’enquête.

C’est ainsi que les Etats-Unis qui dénoncent régulièrement le totalitarisme chinois, se retrouvent face à l’ONU (face au monde) dans un rôle ingrat, comparés à une Chine en «chevalier blanc».

 

 


Petit Peuple : Richissime faute de Yuan Changgui

— Capitaliste de Chengdu, à 42 ans, Yuan Changgui commit 10 ans plus tôt la faute qui fit en même temps sa fortune et son désespoir.

En 1995, ouvrier d’une compagnie artisanale de décoration, il se sauva avec les 7000¥ du patron. C’était le seul faux pas d’une vie autrement exemplaire, ce qui explique que son chef n’ait pas porté plainte.

En clandestinité, Yuan se fit restaurateur et réussit, amassant 10.000² en un an, grâce auxquels il créa son affaire de voitures d’occasion. Mais plus il prospérait, plus l’oeil était dans la tombe et regardait Caïn – sa faute l’obsédait, inoubliable. Tous les 7/11, date du forfait, il se saoulait dans l’espoir vain d’échapper au remord, retournant tard chez lui, balbutiant cette pauvre défense : «ce n’est pas moi !».

En affaires, chat échaudé, il évitait le contact de toutes gens d’une probité douteuse. Quand sa famille déménagea pour une villa toute neuve, il fuit durant 40 jours, s’estimant indigne d’un tel luxe… En 2005, exaspérée de le voir instable, «tête pleine de pluie et nuages» (一头雾水, yi tou wu shui), sa femme le convainquit de saisir le taureau par les cornes: dans la presse locale, Yuan demande pardon à l’ex-boss grugé, espère rendre l’argent, et «un châtiment compatissant» (手下留情, shou xia liu qing). En fin de compte, ce qui pousse Yuan dans cette auto-flagellation rare, est ce doigt inflexible d’une morale confucéenne millénaire, présente chez tout Chinois. Simplement un peu plus taraudante chez lui que d’autres !

 

 


Rendez-vous : A Shanghai, le Salon de l’Automobile

29 nov, Shanghai : China Supply chain

30 nov – 2 dec, Pékin : Sommet China Government & relationship management

4 -7 déc. : Wen Jiabao en France, Portugal, Tchéquie et Slovaquie

6-9 déc., Shanghai : Salon de l’Auto 2005