Le Vent de la Chine Numéro 35

du 3 au 9 novembre 2003

Editorial : Sommet Europe-Chine – des retrouvailles au milieu du gué!

Le 30/10 à Pékin, R. Prodi et S. Berlusconi, les Présidents de la Commission et du Conseil de l’Union Européenne tenaient avec le pouvoir chinois le 6. Sommet euro-chinois depuis 1998. Juste avant, Pékin avait publié le 1er Livre Blanc de son histoire, concernant des relations avec l’étranger : consacré à l’Europe. Manifestement entre ces continents, le courant passe ces temps-ci, comme plus depuis longtemps! Aussi les deux continents voulurent profiter du vent, et aller de l’avant.

Les questions qui divisent furent mises en sourdine. On parla (à voix basse) des Droits de l’Homme, et de la faiblesse du ¥, cause partielle des 47 MM€ de déficit des 15 en 2002. Mais, déclara le Commissaire P. Lamy, « l’UE préférait régler tels conflits par téléphone plutôt qu’au porte-voix», allusion oblique aux US, qui trahissait le souci de voir ces derniers et l’Asie négocier des ZEL bilatérales, après l’échec de l’OMC à Cancun en septembre : l’UE voulait rattraper son retard. Ainsi, UE et Chine conclurent à l’unisson pour réclamer un «rééquilibrage doux, à long terme des déficits commerciaux et déséquilibres des flux de capitaux!»

La Chine présenta trois demandes aux européens, pas encore acceptables, mais qui pourraient être accordées à moyen terme :

1. la levée de l’embargo sur les ventes d’armes, vieux de 14 ans, déjà réduit aux seules « armes mortelles »,

2. des « compensations » (en droits de douanes) à l’élargissement de l’Union à 10 membres nouveaux, où la Chine perdra des marchés, du fait du jeu de la « préférence communautaire »,

3. et la reconnaissance comme « pays à économie de marché », synonyme de droits supplémentaires (la décision tombera sous 12 mois). 

Deux accords furent signés durant le Sommet. En tourisme, le «système des destinations autorisées» ouvre  aux Chinois les portes de l’espace douanier Shengen. En 2002, ils étaient 645.000 Chinois en Europe face à 1,3M d’Européens en Chine. Ils pourraient sextupler d’ici 2008 sous le nouvel accord. Tout pays de l’UE accordera des visas de groupes aux agences agréées, responsables du bon retour des touristes. Reste ouverte, la question des immigrants illégaux, mais un accord serait proche.

D’autre part, Pékin investit 200M d’€ dans le réseau Galileo de positionnement par satellite : 5% du coût de ce projet de  30 satellites, mais qui initie une coopé technologique de pointe, et permettra à la Chine, avec l’UE, de s’affranchir de la dépendance vis-à-vis du système (US) GPS !

Reste posée la question de la cause de cet engouement mutuel, à ce moment précis. D’abord, ces deux blocs gagnent en importance, l’UE par l’€ et ses 25 membres d’ici quelques mois, et la Chine par ses 800MM$ d’échanges et 8,5% de croissance annoncés pour 2003. Ils deviennent mutuellement incontournables. La Chine par exemple, veut faire de l’Europe son 1er partenaire avec 150MM$ dès 2007. D’autre part, les 2 blocs se préoccupent de la toute puissance galopante des US. La solution trouvée est lumineuse : travailler davantage ensemble!

 

 


A la loupe : Après Canberra, Hu Jintao à Wellington !

Après son étape australienne ponctuée d’un contrat gazier gargantuesque (cf VdlC 34), Hu orientait ses pas vers la Nouvelle-Zélande (25-27/10), où là aussi se devine une stratégie d’ancrage à la sphère d’influence chinoise par les affaires.

Les partenaires voient leurs échanges monter de 12% depuis 10 ans, de 30% de juin 2002 à mai 2003, pour atteindre 2,4MM$, notamment (côté NZ) en laine, plus récemment en produits laitiers, en bois, et en tourisme—coqueluche la plus récente de la bonne société chinoise.

Traditionnellement fermé, sauf aux US, le marché chinois de la viande (bovin, ovin, dont la NZ ex-portait déjà pour 79M$ en 2002) fut élargi par le biais de deux accords. De même, l’entourage de Hu annonça l’entrée du pin néo zélandais (équarri en madriers de construction) au registre des espèces validées, permettant à l’industrie insulaire de poursuivre la conquête de ce marché qui fait déjà 9% de ses exports, pour 210M$ l’an dernier.

D’autres accords signés avec la 1ère min. Helen Clark, touchent à l’enseignement et la coopération consulaire et scientifique, base d’un rebond d’échanges entre Etats. Enfin, Chine et NZ ont pris date en novembre pour négocier –bien sûr– une ZEL, comme entre Chine et Australie.

C’est ainsi que la Chine en déployant ses ailes,  réussit à attirer ces pays anglophones de l’hémisphère Sud, vers une vocation géographique évidente: devenir fournisseur de l’Asie, et complémentaire. A l’Australie et Nouvelle Zélande, les matières 1ères, à la Chine, les produits finis, en tous genres!

 


Joint-venture : Lucky, un photographe chanceux

— Une circulaire récente du Conseil d’Etat s’inquiète des milliers de mauvais chantiers publics  abandonnés car insolvables. C’est là qu’intervient Coface, n°1 mondial de l’assurance crédit, qui ouvrait (29/10) son bureau à Pékin. Evitant le secteur du crédit-export (monopole Chinasur), Coface va vendre, via la licence de l’assureur Pingan, son service de «garantie de bonne fin» à tout projet sur le marché intérieur. Ce produit apporte une rupture « culturelle » : pour couvrir le projet, il ne se contente pas d’une prime, mais exige une série de pratiques nouvelles en Chine, de vérification du marché, du financement, de la profitabilité. Les deux parties du contrat doivent en émerger avec image renforcée (loyauté et fiabilité). Le marché en sort raffermi par la disparition des mauvaises graisses (contrats non rentables, dettes triangulaires).

NB : Coface complète sa présence par l’ouverture d’une base de données destinée aux échanges avec le monde. Vendu sur le réseau de  China Merchant Bank, ce portail ouvre les dossiers de plus de 44M de firmes des cinq continents.

— Distancé par Fuji en Chine, Kodak signait en 1998 un accord légendaire. Il rachetait 380M$ deux usines photo ruinées, obtenait sa licence pour l’usine de Xiamen (700M$) et le monopole d’investissement sectoriel pour 4 ans. Ceci lui permettait de contrôler 50 à 60% du marché et d’ouvrir 8000 boutiques franchisées: la Chine devenait son 2d marché. Dès lors, Lucky, non viable, devenait la fiancée courtisée par les 2 rivaux. Le 28/10, le géant de Rochester gagne encore, en signant un accord sur 20 ans avec Lucky, qui cède 20% de

ses parts contre 100M$ en cash et matériel – ligne d’émulsion couleur,assistance technique, licences. Kodak promet de à ne pas racheter ses parts flottantes. Tout le monde y gagne : quelques années de répit pour le Chanceux, une reprise en main douce pour l’autre et pour les deux, la garantie que Lucky ne sera pas nippone!

— Pour le textile chinois, Crocodile (Singapour), Croc-Garments (HK), et Lacoste, l’inventeur légitime du logo, c’était jusqu’à hier “caïman” pareil,l’industriel français déplorant de plus,être copié par au moins 100 usines chinoises clandestines… Mais pour le Français, les années noires se terminent -peut-être. Quatre ans de litige avec Crocodile (HK) viennent d’aboutir à l’accord de Croc (HK) pour remodeler sa mascotte d’ici 2006,et même distribuer Lacoste. 2004 sera l’an du “ménage” pour le Français, en position de force face aux pirates (OMC oblige). En 10 ans, le groupe veut faire de la Chine son 1er marché en quadruplant (à 20%) sa part dans son chiffre mondial, 1MM$ l’an passé. En février 2004, ouvrira à Shanghai sa 2de usine chinoise : il y a de la croissance en l’air, pour les 140 boutiques et 4000 employés du groupe en Chine!

 


A la loupe : Réforme financière – les fruits d’automne

En place depuis mars sous Hu Jintao, le cabinet de Wen Jiabao, veut innover là où il peut, en réforme financière et d’affaires, plus qu’en politique, terrain pas encore balisé. De cette stratégie, les 1ers fruits apparaissent, après avoir été annoncés théoriquement en conclusion du 3. Plenum :

1. La SDRC démantèle 120 règlements discriminatoires des capitaux privés. Créée en novembre 2002, pour réaliser le grand marché – briser les frontières provinciales, elle prouve par sa tâche présente, qu’elle a compris : pas de libre trafic des biens, sans abolition préalable de la Grande Muraille entre argent public et privé. Sous l’impulsion du Plenum, les provinces aussi se mettent à la page : le Heilongjiang ouvre 40 chantiers d’une valeur de 4,24MM$ au privé. 

2. Surgelée depuis 1999, la bourse de Shenzhen annonce “sous 3 mois” son redémarrage des cotations. Un vaste plan qui donnait à Shanghai le marché primaire et aurait fait de Shenzhen le Nasdaq chinois (valeurs technologiques) est abandonné : du coup, 300 PME, en quête d’investisseurs épargnants, vont se présenter.

3. Après 3 ans de va-et-vient parlementaire, la loi des Fonds d’Investissements est adopté par l’ANP (28/10). Dès juin 2004, elle donne aux seules maisons de courtage le privilège d’émission moyennant un «casier financier» vierge et 36M$ de capital. Banques et assureurs viendront plus tard…

4. Recapitalisées en 1998 (de 32,5MM$), les « 4 sœurs », banques d’Etat  voient approuver un nouveau financement au montant secret, par le gouverneur de la BPdC Zhou Xiaochuan. Il se ferait en bons d’épargne propres, plutôt que par un chèque public. Il leur permettra de poursuivre leur restructuration, nécessaire pour aller en Bourse (locale et étrangère), ce que deux banques d’entre elles pensent faire, d’ici 2 ans.

NB : le transfert de 169MM$ de mauvaises dettes vers des structures de défaisance n’a pas empêché celles-ci de monter entre 350 et 750MM$!

 


Argent : Téléphonie – les ‘ mères ‘ maigrissent

Un an après sa cotation à HK, sentant le vent regonfler la conjoncture, China Telecom voit le temps pour investir. L’opérateur de lignes fixes rachète (27/10) à sa maison mère 6 réseaux provinciaux (Anhui, Fujian, Guangxi, Jiangxi, Chongqing, Sichuan). Transférés avec leur dette de 4,1MM$, les actifs sont cédés 5,5MM$, un quart payable sur le champ, le reste en 10 ans. La transaction lui fait plus que doubler la clientèle potentielle de CT, à 524M et 41% de la population. Mais ces régions pauvres sont peu connectées : 13,4% des foyers, contre 25,7% sur le réseau CT avant l’acquisition: «c’est un fort potentiel de croissance », conclut le groupe, philosophique! Ce rachat lui permettra d’augmenter ses profits de 30% en 2004—ils atteignaient 1,1MM$ au 1er semestre. Le mouvement de CT a été applaudi par les actionnaires, pour avoir financé cette croissance sur fonds propres, et sans affecter le rendement des parts.

NB: Unicom aussi, n°2 du mobile, prépare le rachat des 10 réseaux régionaux GSM+CDMA de sa maison mère qui lui manquent encore, pour 11,4M d’abonnés qui lui feraient franchir la barre des 80M d’usagers, presque tous GSM. Un flou plane sur le prix et la date du deal : 1,9MM$ selon Goldmann Sachs en déc. 2003, 5,5MM$ pour Deutsche Bank, en 2004.

 


Pol : vieillissement – la Chine fait ses comptes

— En 9 mois, 8,1M de chômeurs trouvèrent un job, dont  6,5M d’emplois neufs. Pour  Zheng Silin, ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, l’objectif annuel de 8M d’emplois neufs est à la portée. Ces bons chiffres vont de pair avec la croissance de la période (8,3%) et des profits industriels, +49%  (69 MM$). Revers de médaille: l’hémorragie des jobs des EE  se poursuit, alourdie par l’accès des jeunes au marché de l’emploi.

En 2003, se recaseront moins d’un demi des 24M de chômeurs urbains officiels, qui sont 4,5% de la pop. Active (25% de plus qu’en 1998). De toute manière, ces chiffres sont notoirement en dessous de la réalité: le chômage urbain atteint parfois les 30%, alimenté par la fonte du “glacier” des 150M paysans sans terre, qui montent à la ville au rythme de 10 à 20M/an.

Le 3. Plénum, affaire économique, ne donna aucun signal en politique, hormis une allusion abstraite au besoin de réformer le Parti. 15jours plus tard, une série de mesures répressives est constatée : comme si des décisions suspendues depuis des mois dans l’attente du Plenum, devenaient dès lors exécutables.

A Pékin, une exposition de sexualité fut fermée (29/10) 3 jours avant sa clôture normale.

A Shijiazhuang (Hebei), un des foyers des églises de l’ombre, 12 prêtres clandestins furent arrêtés (20/10), et une église détruite.

A Shanghai, l’avocat Zheng Enchong, qui avait divulgué l’affaire Zhou Zhenyi (fraude foncière +expropriations arbitraires, VdlC n°29), en prit pour 3 ans, pour diffusion de “secrets d’Etat”. Enfin, la vague peut aussi frapper au sein de l’appareil: Tian Fengshan, ministre du Sol et des Ressources minières, nommé sous Jiang Zemin, est limogé pour malversations au Heilongjiang, à l’époque où il en était gouverneur, et remplacé (28/10) par Sun Wensheng.

— L’Amérique poursuit sa «grosse Bertha» pour obtenir la réévaluation du ¥. A Pékin (28/10), D. Evans, Secrétaire d’Etat au Commerce fustigea la « marche chinoise à reculons », brandissant le spectre des rétorsions, tandis qu’à Washington, J. Snow, son collègue au Trésor jouait le rôle du «bon » (30/10), d’un discours modéré au Sénat, sur la politique monétaire de la Chine.

Pékin elle, fait le dos rond, suggérant une pêche miraculeuse, dont des 12aines de Boeing, lors de sa mission commerciale imminente. Sur cette scène embrouillée, Wen Jiabao devra faire le clair, lors de son passage à Washington, en décembre!

— Le 25/10, à la session du bureau de l’ANP, Li Xueju, ministre des Affaires sociales, ne cachait pas son angoisse face au phénomène du vieillissement de son pays. 45M de Chinois (3,2% de la population) passent chaque année le cap des 60 ans. Le tempo grisonnant va s’accélérer, sous le double phénomène des “enfants de Mao” (200M de Chinois conçus pendant les 10 ans ou le Timonier interdit le planning familial), suivi du quota (respecté à 100% en ville) d’un enfant par couple. Aujourd’hui recensé à 10% de la population, le taux des vieillards dépassera 40% d’ici 2050. Li Xueju craint que la Chine n’y soit pas prête: les pays vieillissants de l’Ouest, ont un revenu de 5 à 10.000$/an, contre moins de 1000$ pour le Chinois. D’où la course contre la montre pour installer la Sécurité Sociale universelle à temps—ses dépenses, en 2000, atteignent le quintuple de l’effort réalisé en 1982!

 

 


Temps fort : Audiovisuel – Pékin mène la danse?

A la traîne du monde pour les standards VCD et DVD, la Chine annonce crânement son lecteur vidéo de nouvelle génération : l’EVD

Alliance souple d’une 10aine de centres de R&D et groupes menés par SVA (Shanghai), Beijing E-World prétend publier le standard en novembre et lancer dès 2004 ce lecteur aux normes de la TV à haute définition, fruit d’un programme de recherche du MII depuis 1999.

Protection de l’Etat: non astreint à la taxe industrielle, l’appareil EVD se vendra 240$. D’où le triple avantage espéré : être rentable (contrairement au DVD à 80$, laminé par la guerre des prix), éviter les royalties payables à l’étranger (20 à 25% du prix du DVD), et les plaintes en piratage!

Dans un 1er temps, le marché du DVD sera épargné – la Chine en est n°1 mondial, avec 30M d’appareils dont 20 exportés : l’EVD se cantonnant au haut de gamme. L’avenir dépendra du bras de fer entre l’EVD et Blu-ray, sa concurrence mondiale développée par 9 groupes leaders entre Pays-Bas et Japon, qui devrait sortir globalement d’ici 3 ans –il est aujourd’hui accessible au seul Japon, et trop cher. Si l’EVD parvient à «griller» Blu-ray en sortant dès 2004,  il peut espérer en enrayer les ventes, au moins sur son propre marché.

Ce que le phénomène EVD annonce, est la montée en puissance phénoménale de la recherche chinoise, 3ème mondiale en invests selon l’OCDE, avec 60MM$ en 2001, tandis que sa part dans le PNB a doublé en 5 ans, de 0,6% à 1,1%. La Chine est même n°2 en nombre de chercheurs (0,73M, contre 1,3M aux US). Ses ambitions sont hautes, sa progression systématique : si la filière EVD échoue (faute d’expérience et de circuits de distribution) à gagner une place dominante sur les marchés mondiaux, une autre filière chinoise le fera – question d’années, pas de décennies!

 


Petit Peuple : Générations – l’abîme de silence

— Depuis l’été, Xiao Liu, étudiante à Tianjin se retournait en rue, se sentant épiée.

Elle avait ses raisons: sans cesse, son père lui décrivait sa dernière nuit, confidente et même (horreur!) son ultime flirt! N’y tenant plus, elle mena son suiveur dans un ruelle, lui sauta dessus : c’était un détective recruté par ses géniteurs! A sa question rageuse, “Pourquoi?”, sa mère fit valoir que ses notes avaient baissé, qu’elle passait le plus clair de sa vie hors du foyer, sans daigner jamais répondre à leurs interrogations : ils s’inquiétaient! De glace face à leur plaidoyer, la sanguine ado fonça à sa chambre pour faire son barda et ne revenir plus… Cette pratique n’est nullement isolée. Partout en Chine, des jeunes sont filés par un limier aux ordres de leurs “vieux”, au prix de  2000¥/sem. 1000 pots aux roses sont déterrés, drogue, racket, 1er amour, chantage, où les jeunes sont tantôt victimes, tantôt acteurs.

Hélas, le drame survient dès que père et mère veulent exploiter l’info acquise: quand les enfants réalisent leur trahison, ils ne pardonnent jamais, incapables d’admettre que bu zi shou duan (不择手段), la fin (le flic privé) justifie les moyens (percer leurs secrets)!

 


Rendez-vous : Zhuhai : Forum Economique

6-7/11: Zhuhai: Forum sur l’Economie mondiale

6-9/11, Pékin:           Salon de la motocyclette

6-11/11, Shanghai:              Foire industrielle