Le Vent de la Chine Numéro 7

du 25 février au 3 mars 2002

Editorial : editorial_7_2002

Cela a été relevé maintes fois par les politologues : rien de plus banal qu’un Prsdt US entamant son mandat par des rapports tendus avec la Chine, pour opérer plus tard un virage à 180 degrés.

Cela avait été le cas du capitaliste dur Richard Nixon, qui finit par rendre visite à Mao en 1972, ouvrant la vie à 30 ans de relations. Ce fut celui du démocrate Bill Clinton qui, après avoir fustigé la Chine Rouge et ses droits de l’homme, en vint à épouser la thèse pékinoise de la «réunification pacifique» pour Taiwan. C’est à présent celui de George W. Bush, en visite à Pékin (21-22 février), qui a jeté aux orties sa lecture manichéenne d’une Chine «confrontationnelle, potentiellement hostile», au profit d’un «partenariat solide» et de relations «mures, respectueuses, importantes pour les deux nations et pour la terre». Le maître-mot («maturité») est lâché, et l’enjeu est là: pour leur croissance comme pour celle de leurs voisins, les 2 pays sont condamnés à s’entendre !

A vrai dire, la rencontre vit s’exprimer des différends profonds – mais plus feutrés. Bush espérait une autolimitation chinoise des exports de technologies de missiles et du nucléaire: rêve vain, faute de monnaie d’échange, entre autres sur le projet US de parapluie spatial anti-missile TMD, Theater Missile Defense. Jiang Zemin dut souffrir que Bush parle de «solution» pacifique du problème taiwanais. Même sur la nouvelle règle chinoise anti-OGM qui risque à partir du 20 mars, de bloquer, en infraction à l’OMC, pour 1MM$ d’export de soja US, aucun accord ne fut dégagé…

Quelques débuts de coopérations nouvelles furent trouvés : dans l’an-née, trois rencontres scientifiques et techniques à haut niveau sont pro-grammées. Jiang Zemin, et son successeur Hu Jintao ont été invités aux USA; G.W. Bush a promis l’assistance US pour combattre le SIDA en Chine – assister, par exemple, la production de remèdes encore inconnus en Chine.

Ces résultats pourraient sembler minces, si l’on négligeait deux progrès fondamentaux: face aux questions âpres d’étudiants-idéologues, à la TV en direct, Bush a fait bon visage,et donné une image plausible d’une Chine réconciliée avec elle-même par la liberté; et surtout, par cette visite fondatrice, c’est la ligne modérée et ouverte de Colin Powell qui gagne la partie sur celle, plus méfiante et hostile, de Donald Rumsfeld !

 

 


Editorial : Bush à Pékin – un tournant discret – à 180°!

Cela a été relevé maintes fois par les politologues : rien de plus banal qu’un Prsdt US entamant son mandat par des rapports tendus avec la Chine, pour opérer plus tard un virage à 180 degrés.

Cela avait été le cas du capitaliste dur Richard Nixon, qui finit par rendre visite à Mao en 1972, ouvrant la vie à 30 ans de relations. Ce fut celui du démocrate Bill Clinton qui, après avoir fustigé la Chine Rouge et ses droits de l’homme, en vint à épouser la thèse pékinoise de la «réunification pacifique» pour Taiwan. C’est à présent celui de George W. Bush, en visite à Pékin (21-22 février), qui a jeté aux orties sa lecture manichéenne d’une Chine «confrontationnelle, potentiellement hostile», au profit d’un «partenariat solide» et de relations «mures, respectueuses, importantes pour les deux nations et pour la terre». Le maître-mot («maturité») est lâché, et l’enjeu est là: pour leur croissance comme pour celle de leurs voisins, les 2 pays sont condamnés à s’entendre !

A vrai dire, la rencontre vit s’exprimer des différends profonds – mais plus feutrés. Bush espérait une autolimitation chinoise des exports de technologies de missiles et du nucléaire: rêve vain, faute de monnaie d’échange, entre autres sur le projet US de parapluie spatial anti-missile TMD, Theater Missile Defense. Jiang Zemin dut souffrir que Bush parle de «solution» pacifique du problème taiwanais. Même sur la nouvelle règle chinoise anti-OGM qui risque à partir du 20 mars, de bloquer, en infraction à l’OMC, pour 1MM$ d’export de soja US, aucun accord ne fut dégagé…

Quelques débuts de coopérations nouvelles furent trouvés : dans l’an-née, trois rencontres scientifiques et techniques à haut niveau sont pro-grammées. Jiang Zemin, et son successeur Hu Jintao ont été invités aux USA; G.W. Bush a promis l’assistance US pour combattre le SIDA en Chine – assister, par exemple, la production de remèdes encore inconnus en Chine.

Ces résultats pourraient sembler minces, si l’on négligeait deux progrès fondamentaux: face aux questions âpres d’étudiants-idéologues, à la TV en direct, Bush a fait bon visage,et donné une image plausible d’une Chine réconciliée avec elle-même par la liberté; et surtout, par cette visite fondatrice, c’est la ligne modérée et ouverte de Colin Powell qui gagne la partie sur celle, plus méfiante et hostile, de Donald Rumsfeld !

 

 


A la loupe : CHUNJIE : chassez les traditions…

Du 12 au 18/2, au monastère taoïste du Nuage blanc, la fête lunaire atteignit une ferveur inégalée. Par centaines de milliers, en 8 jours, pékinois et banlieusards firent la queue pour se prosterner devant chaque statue d’arhats, de bouddhas et de déesses, y brûlèrent des M de bâtons d’encens, et jouèrent à mille passe temps populaires exhumés de l’oubli, tandis qu’à l’extérieur, les rues s’étaient muées en kermesses et cantines.

Ce qui frappa le plus, fut la multiplication des prières, rites et costumes d’autrefois tel le  tangzhuang, remis à l’honneur en oct. à Shanghai (Sommet de l’APEC) par… Jiang et Bush : coqueluche du printemps lunaire, il s’en est vendu pour 400 MY. Jamais en 15 ans on n’avait vu dans la capitale un tel regain de ferveur. Détail étrange: cette fête nationale se cantonna sur peu de sites, presque tous votifs à l’origine – les monastères du Nuage blanc, des Monts de l’Ouest, les parcs Ritan, Tiantan, Ditan (temples du soleil, du ciel, de la terre)…

Ostensiblement, aucune fête ne fut déployée sur les lieux du pouvoir laïc telle la place Tian An Men. Par contre, dans les temples, la fête était financée par l’Etat, encadrée par la police… Tout ceci donne le symptôme d’une tendance neuve et inattendue : inquiet de la dérive morale, d’apparitions comme le Falungong, le socialisme tente la  fugu, restauration des valeurs qu’il combattit durant 50 ans, et fait ses premières armes, en matière de séparation de l’église et de l’Etat!


Pol : HK : réelection dans un fauteuil

· Tung Chee-hwa, gouverneur de Hong Kong depuis 1997, suite au choix de Pékin, restera en poste pour un second mandat de 5 ans, sans avoir été réélu. En 1996, sous un système électoral imposé par la Chine, il avait reçu 80% des suffrages du collège électoral. Cette fois-ci, et en dépit d’une popularité fluctuante, il sera reconduit in absentia de tout autre candidat. En effet, le système local d’enregistrement des candidatures, n’a pas été capable d’accepter le moindre challenger. Sur 800 grands électeurs, plus de 700 ont désigné Tung comme leur homme -il ne reste plus assez de voix pour trouver le quota de 100, exigé pour l’inscription. CQFD


Argent : PME -COFACE chinois, pour bientôt

· 95% du tissu industriel, 75% de l’emploi urbain, 60% du PIB industriel, 40% du PNB re-vient aux PME en Chine, les plus dynamiques, pourtant largement laissées pour compte des aides publiques. Pour redresser la situation, l’ANP s’apprête à voter une loi de promotion des PME, dont l’objet principal est de leur ouvrir davantage l’accès des banques par un réseau de fonds de garantie, destinés à assurer partielle-ment les projets, et à améliorer leur viabilité par une structure de conseil et formation aux PME bénéficiaires. Inspirés des méthodes en vogue en Europe et Amérique, ces fonds fonctionnent déjà sur base expérimentale dans 100 villes et ont utilisé un budget de 725M$ permettant l’octroi de 4,8MM$ de prêts.

· Signe de saison et d’enrichissement : la course aux clients va « tout schuss », entre stations de ski autour de Pékin : sept se sont ouvertes, dont trois le 22/12. Parmi elles, Huabei fait payer le néophyte 11$/h tout compris (remontées et matériel), et ambitionne 30 à 50.000 clients cet hiver. Une autre station voit un potentiel de 400.000 skieurs, issus de la classe moyenne pékinois émergente. A 120$ par skieur et par saison, cela donnerait un marché de 48M$. Prix encore élevés, mais qui ne peuvent que se démocratiser, avec la concurrence déjà présente.

· autre secteur de pointe l’an passé, la restauration a connu une hausse de chiffre d’affaires de 16,4%, à 52,6MM$. Dans ce phénomène socio-logique, joue la hausse des revenus, mais aussi l’émancipation féminine (moins de « popote » au foyer), l’accélération des rythmes de travail l’allongement des congés payés. L’effet sur l’économie est fort: 11,2% de la consommation.. Le secteur se professionalise : de la création de chaînes (sur les 100 plus grands restaurants, 41 d’entre eux structurés en chaînes, assurent 56%  du chiffre), à celle (en 2001) d’un Institut national de recherche gastronomique, et à la tenue de la 2de Foire nationale de l’Alimentation, plus ouverte aux soucis de nutrition biologique et diététique. Tout ce progrès est aiguillonné par la concurrence étrangère, surtout US: Kentucky (475 res-taus), Mc Donald (377), chacun s’apprêtant à en ouvrir 100/an d’ici 2010!


Politique : politique_7_2002

· Tung Chee-hwa, gouverneur de Hong Kong depuis 1997, suite au choix de Pékin, restera en poste pour un second mandat de 5 ans, sans avoir été réélu. En 1996, sous un système électoral imposé par la Chine, il avait reçu 80% des suffrages du collège électoral. Cette fois-ci, et en dépit d’une popularité fluctuante, il sera reconduit in absentia de tout autre candidat. En effet, le système local d’enregistrement des candidatures, n’a pas été capable d’accepter le moindre challenger. Sur 800 grands électeurs, plus de 700 ont désigné Tung comme leur homme -il ne reste plus assez de voix pour trouver le quota de 100, exigé pour l’inscription. CQFD


A la loupe : Nuages sur un grand du sérail

Questionné par la presse chinoise (17/2), Li Peng a démenti toute implication dans l’affaire des micros cachés à bord du Boeing présidentiel chinois. La rumeur provenait du Washington Times, qui se prévalait du Département d’Etat. Selon la source, l’opération aurait eu pour but d’écouter les débats du Prsdt Jiang Zemin, concernant des allégations de corruption, dans la famille du patron du législatif.

Quelques jours avant sur Chang’an, au coeur de Pékin, des centaines de manifestants réveillai-ent une affaire vieille de 3 ans : la débandade (avec un trou de caisse de 80M ² ) de Xinguoda, Compagnie d’investissement de la Police armée  – dont un sponsor était Li Xiaoyong, fils de Li Peng.

En janvier, une revue était suspendue et un de ses rédacteurs en chefs révoqué pour avoir évoqué la promotion comme vice-président de Huaneng (groupe électricien parmi les plus fortunés du pays) de Li Xiaopeng, l’autre fils du n°2 du régime, et la prospérité croissante de la famille. Depuis Hong Kong, Zhu Ling, femme de Li Peng, avait démenti.

Même l’endroit où le Prsdt de l’ANP s’est vu interroger sur l’affaire des micros, apparaissait choisi pour faire peser le doute sur la validité de son démenti: Macao, lieu de multiples gabegies de cadres du PCC – Li Peng y était en visite officielle, pour célébrer le changement de statut du Casino.

Il faut se demander si la série de révélations est l’effet du hasard. Une mécanique semble en-clenchée, mettant en difficulté successivement chacun des membres de la famille, à quelques mois de la passation de pouvoir.

NB : la volonté du chef de l’Etat est nette, de voir se retirer d’ici mars prochain les principaux protagonistes

de l’équipe dirigeante actuelle. Toute aussi nette, la résistance de certains leaders à obtempérer!


Joint-venture : SAB, brasseur tranquille

· En Chine depuis 1985, DuPont assure à travers ses 18 JV et filiales en pleine propriété, pour 2MM$/an de production de ses spécialités brevetées, fibre textile (Lycra), ou revêtement thermique (Teflon) notamment.Avec plus de 600M$ d’invests (dont 100M en 2001), Dupont veut fêter son 200. anniversaire (août 2002) et renforcer son image populaire en sponsorisant Shide, l’équipe de football de Dalian (Liaoning), tenante du titre de champion de la ligue nationale. Il lui en coûtera 4M$ sur 3 ans, pour le droit d’afficher son logo sur les maillots : nouveau record de pub dans le foot, prix de l’image de la victoire, que suivront WE après WE les supporters, à la TV et dans les gradins. Mais l’investissement doit en valoir la peine, à l’aube d’une reprise économique, à l’horizon des JO de 2008, et face à un public de fans estimé entre 300 et 500M!

· N°5 mondial de la bière, le brasseur sud-africain SAB poursuit sa progression exceptionnelle en Chine, dans un secteur qui voit se dégriser (et repartir) nombres de grands noms étrangers. Il vient de prendre le contrôle d’Euro Donxihu (à Wuhan, Hubei, racheté à Danone Asia) et de Snow Leopard (groupe de Changchun, Jilin). Ces dernières acquisitions renforcent sa 2nde po-sition nationale (derrière Tsingtao, Shandong), à travers CRB, sa JV à 49% avec China Resource, groupe sino-Hkgais coté en bourse.CRB "pèse" désormais 27 brasseries en Chine, 35Mhl de capacité et 100M$ d"invest, que le groupe en-tend doubler d’ici 2004.

Le succès de SAB, selon ses promoteurs, tient à deux règles :

[1] ne pas chercher à imposer abstraitement une marque et un prix célèbres ailleurs mais inconnus en Chine, mais vérifier régionalement le goût et les attentes de prix ; et

[2] laisser une majorité financière aux partenaires nationaux, par HK interposé. SAB réfléchit seulement maintenant à l’introduction de sa bière phare, Pilsner Urquell, tout en gardant son objectif en tête: devenir d’ici 2006 N°1 national, avec un taux de croissance de 10%!

· Après 18 mois de purgatoire, les dot.com redressent le nez en Chine. Les dispositions OMC permettent dès 2003 aux distributeurs étrangers par internet de prendre la majorité de leur JV, et 100% dès 2004. Il n’en faut pas plus à Ingram Micro (US), leader mondial de la distribution de hardware et software par internet (25MM$ de ventes en 2001), pour annoncer (pour 2003) une JV avec E-Tunnel Electronics, groupe shanghaien en mauvais état, de 400 employés et 21 filiales. Avec E-Tunnel et d’autres, Ingram dispose déjà de 13 dépôts et 600 employés en Chine. Ingram n’est pas seul à guigner ce marché chinois : avec des montages commerciaux identiques, se profilent Avnet et Arrow Electronics, ses concur-rents US, et un outsider de HK, Digital China, qui s’est hissé au rang de leader, grâce à l’emploi d’un programme logistique avancé, avec 140M$ de chiffre entre avril et décembre dernier.

· La Chine familiale investit 30% de son revenu dans l’enfant (unique), et n’hésite pas à payer fort cher, dès ses premiers jours de vie. Ce mar-ché est en plein bourgeonnement, avec plus de 20 kindergarden haut de gamme ouverts rien que dans Pékin. Depuis 1998, Baby Care (US) s’est fait connaître par des cours gratuits de puériculture et dons de produits aux futurs parents, avant d’ouvrir moyennant 13M$, trois centres de formation périnatale (Pékin, Dalian), qui dispen-sent des cours de nutrition, d’éveil et de psychologie enfantine. Dans la place depuis 1994, Fun Dazzle n’a investi qu’1,45M$ dans deux centres de jeux d’une tranche d’âge de 4-8 ans (Pékin, Shanghai), et compte en établir 80 autres, fran-chisés. Oriental BabyCare, clone sinisé du groupe US du même nom (1,2M$ d’invest, 4 centres préscolaires, 1 pour parents) espère créer 50 centres d’ici fin 2002 – programme stakha-noviste d’occupation de ce marché de 20M de bébés /an, dont peut-être 1/20 aujourd’hui capable de se payer ces premiers pas de luxe !


Temps fort : Renminbi -pas de dévaluation, mais…

Avant le Nouvel An, la spéculation fusait, sur un abandon possible du taux fixe de 8,277 RMB / 1 US$ (jusqu’alors immuable), pour répondre à la dévaluation larvée du Yen, elle-même destinée à enrayer les transferts de capitaux high tech du Japon vers le continent.

Entre-temps, le PCC a fait son choix, notifié par Dai Xianglong à la classe d’affaires de HK, le 18/02 : pas de dévaluation. Le taux du RMB est dit satisfaisant, au vu des réserves en devises en hausse vive, à 217MM$ fin jan. Le Gouverneur de la BPdC annonce des mesures alternatives:

[1] l’élargissement de la bande de flottaison (au sein de laquelle la Banque centrale n’intervient pas),

[2] une nouvelle coupe des taux d’intérêts (la 8ème depuis 1996), promulguée le 21/02 (de 0,25 à 0,5%) et

[3] le prochain feu vert aux petites banques Hongkongaises, pour fonctionner en RMB, marché dont elles sont exclues en Chine par le ticket d’entrée trop élevé (un capital mini. de 20MM$). Ces trois mesures vont dans le même sens, revendiqué par Dai Xianglong, la libre convertibilité – c’est à dire la possibilité de dévaluer -comme pour le Japon.

Pourquoi ce refus de suivre Tokyo dans sa cour-se monétaire vers le bas? D’abord, à cause du piètre état des banques publiques, aux 845MM$ de prêts dont «25%» irrécupérables selon Dai (plus vraisemblablement 50%, voire 80% pour l’ABC). La baisse tuerait les dernières chances de la BdC, en pleine tourmente, d’entrer cette année en bourse de HK/NY où elle veut drainer 4 à 5MM$. Elle éroderait aussi l’épargne privée libellée en RMB, équivalent à 894 MM$ – une des plus fortes du monde. Enfin, Pékin craint qu’une baisse du Yuan n’entraîne la sous-enchère de toutes les monnaies d’Asie – sans bénéfice pour la Chine ni quiconque, en terme de compétitivité.

Conclusion : la Chine préfère ne pas réagir à la déstabilisation venue du Japon. Le problème reste entier. L’espoir de Pékin est désormais scellé à une reprise mondiale, et son risque, une dévaluation tardive, en de moins bonnes conditions !


Petit Peuple : taxe funéraire et démon du jeu

· Hydre de la Chine, la corruption est partout. A Shangyu (Zhejiang), bourg de 780.000 âmes entre rizières et Yangtzé, sentant la mort venir, Zhu, Secr. du Parti se fit bâtir un mausolée de marbre à la vue imprenable et au fengshui (éner-gie propice) vibrant d’éternité. Il ne regarda pas à la dépense -120.000$, extorqués aux usines locales, chimie et chaudronnerie notamment. Prévoyant, Zhu s’offrit encore pour 48.000$ de funérailles avec choeurs d’enfants pleureurs, berlines noires, banquet et prêtre : ici s’applique, au masculin, le proverbe de la femme légère :

«elle veut et le vice de son vivant, et la stèle de veuve vertueuse, la mort venue »! Face à ce problème, les magistrats du tribunal de Qiu (Hebei) ont eu une idée sublime: ils ont fait imprimer un jeu de 52 cartes, ajoutant pour chaque figure, un type de frasque,sa caricature, et le nom d’un officiel épinglé sous ce délit. Le succès fut immédiat, les vendeurs assiégés, et les auteurs-juristes obtinrent un brevet national. Par contre, les mauvaises langues, à Qiu, racon-tent que ces cartes sont celles préférées des jou-eurs invétérés – qui y passent des nuits à leur vice illicite… Comme quoi en Chine comme ailleurs, l’enfer est pavé de bonnes intention !