Le Vent de la Chine Numéro 36

du 4 au 10 novembre 2002

Editorial : editorial_36_2002

Voici venu (8/11) le grand Rendez-vous du XVI. Congrès du PCC, moment crucial: les leaders depuis 1989 laissent place à une équipe rajeunie. Parmi ses formidables défis figurent:

Œ devenir le partenaire de confiance de l’Ouest, occuper sa place dans l’OMC, préparer les Jeux Olympiques de 2008, faire avancer les coopé mondiales nouvelles (contre terrorisme, récession);

? réaliser les réformes pour conjurer les crises intérieures qui couvent -sans dépasser la patience de l’arrière-garde…

Au Grand Palais du Peuple, les 2010 délégués des 65M membres éliront les 370 du Comité Central, qui nommera les 20 du Politbureau, dont sortiront les 7 du Comité Permanent – pouvoir suprême!

Avec le retour de Jiang Zemin des US, auréolé de son sommet privé avec G.W. Bush, la guerre de succession s’intensifie. La rumeur donne l’ultime rival de Jiang, Li Ruihuan contraint au départ, Jia Qinglin et Huang Ju du groupe de Shanghai (lobby de Jiang) /intégrés au futur CC, et Bo Xilai (une des 3 étoiles montantes de la "5.génération"), maire de Pékin.

Une chose semble acquise: selon Disidai , pamphlet anonyme très informé, l’équipe dirigeante se retire en bloc – même Jiang, renonçant à ses années d’efforts pour rester à la barre. C’est le résultat d’un coup de Deng Xiaoping, resté inaperçu à l’époque: en 1982, pour fermer la voie au pouvoir à vie, il avait changé la procédure de sélection des leaders. La retraite à 70 ans avait été imposée. Des talents avaient été recrutés à travers la RPC – de moins de 40 ans, d’une loyauté à toute épreuve et bons gestionnaires. Parmi eux avait été retenu Hu Jintao (ingénieur modeste et discipliné), comme noyau de la relève de la «4ème génération».

Le nouveau système cependant, n’a pas pu éviter un effet pervers. Tandis que Hu Jintao, l’héritier présumé devait se battre seul durant 12 ans pour sa survie politique, les autres jeunes loups, sous les ordres des ténors, exerçaient des bribes de pouvoir, accumulant expérience et alliances. Ainsi dans l’équipe future, l’ «empereur» est le plus démuni de tous. Mais tous ont une qualité commune: celle de champions toutes catégories, de la survie et du compromis. Tel est l’atout n°1 du prochain pouvoir. Le second atout devrait être celui de refléter les tendances existantes au sein du pouvoir, sans que l’une puisse l’emporter sur les autres !


Editorial : XVI. Congrès – en route pour l’inconnu 

Voici venu (8/11) le grand Rendez-vous du XVI. Congrès du PCC, moment crucial: les leaders depuis 1989 laissent place à une équipe rajeunie. Parmi ses formidables défis figurent:

[1] devenir le partenaire de confiance de l’Ouest, occuper sa place dans l’OMC, préparer les Jeux Olympiques de 2008, faire avancer les coopé mondiales nouvelles (contre terrorisme, récession);

[2] réaliser les réformes pour conjurer les crises intérieures qui couvent -sans dépasser la patience de l’arrière-garde…

Au Grand Palais du Peuple, les 2010 délégués des 65M membres éliront les 370 du Comité Central, qui nommera les 20 du Politbureau, dont sortiront les 7 du Comité Permanent – pouvoir suprême!

Avec le retour de Jiang Zemin des US, auréolé de son sommet privé avec G.W. Bush, la guerre de succession s’intensifie. La rumeur donne l’ultime rival de Jiang, Li Ruihuan contraint au départ, Jia Qinglin et Huang Ju du groupe de Shanghai (lobby de Jiang) /intégrés au futur CC, et Bo Xilai (une des 3 étoiles montantes de la "5.génération"), maire de Pékin.

Une chose semble acquise: selon Disidai , pamphlet anonyme très informé, l’équipe dirigeante se retire en bloc – même Jiang, renonçant à ses années d’efforts pour rester à la barre. C’est le résultat d’un coup de Deng Xiaoping, resté inaperçu à l’époque: en 1982, pour fermer la voie au pouvoir à vie, il avait changé la procédure de sélection des leaders. La retraite à 70 ans avait été imposée. Des talents avaient été recrutés à travers la RPC – de moins de 40 ans, d’une loyauté à toute épreuve et bons gestionnaires. Parmi eux avait été retenu Hu Jintao (ingénieur modeste et discipliné), comme noyau de la relève de la «4ème génération».

Le nouveau système cependant, n’a pas pu éviter un effet pervers. Tandis que Hu Jintao, l’héritier présumé devait se battre seul durant 12 ans pour sa survie politique, les autres jeunes loups, sous les ordres des ténors, exerçaient des bribes de pouvoir, accumulant expérience et alliances. Ainsi dans l’équipe future, l’ «empereur» est le plus démuni de tous. Mais tous ont une qualité commune: celle de champions toutes catégories, de la survie et du compromis. Tel est l’atout n°1 du prochain pouvoir. Le second atout devrait être celui de refléter les tendances existantes au sein du pouvoir, sans que l’une puisse l’emporter sur les autres !


A la loupe : news3_36_2002

Dans la masse d’efforts pour renforcer la stabilité, on observe aussi dans l’horizon chinois des attitudes, parlant de passage ultra rapide à la maturité sociale:

è Comme toutes les universités chinoises, Beida (Pékin) voit son campus coupé du monde par une enceinte. Or ce plus vieil établissement du pays vient d’abattre le mur côté sud, tout en rachetant 20 ha mitoyens de l’ancien Palais d’Eté, afin de laisser place à un parc scientifique. Ce faisant, il va permettre au monde extérieur une promenade autour de ses hauts lieux célèbres, pagode Boya et lac Weiming notamment.

Le signe est d’autant plus fort, que Beida, pendant des années, est restée plus fermée que d’autres, après le printemps de Pékin 1989.

è L’important, dans le fait divers qui suit, est moins l’incident en soi, que la réaction du Journal de la Loi (27/10). Ce Journal blâme un poste de police du Shaanxi, dont 4 membres avaient perquisitionné chez un couple (18/8), confisquant des DVD licencieux et le poste TV. La pornographie est un délit en Chine, mais la projection était privée. L’affaire suscita un débat des média, mettant en porte à faux la police qui (21/10), réarrêta le mari et imposa une amende arbitraire de 1000Y. Le  Journal de la Loi (sous contrôle de la Mairie de Pékin), dans son éditorial, voit là un « abus de pouvoir préjudiciable à l’instauration de l’Etat de droit », et des fautes de procédure : les 4 ont agi en civil, et sans mandat!


Pol : Chine, ASEAN à Phnom Penh : le moment où les athéniens s’atteignent !

· Les 4-5/11, à Phnom Penh (Cambodge) sont le moment où les 10 pays de l’Asean rencontrent la Chine, pour tenter de se doter d’une stratégie commune de croissance à l’avenir. L’enjeu est une zone de libre-échange d’1,7 MM d’âmes et d’un PIB de 2000MM$/an,aux échanges d’1,2 MM$. Dès aujourd’hui, Chine et Asean, de jan. à août, ont échangé 33MM$ soit +24,4% : hausse la plus vive de tous les partenaires de la Chine.

Ce sommet devrait voir deux signatures : l’une portant sur l’ouverture en 2004 les négociations multilatérales, pour un lancement de la ZLE en 2010, l’autre constituant un début d’entente sur la Mer de Chine, disputée par 5 riverains (zone des Spratley, des Paracels). Soucieuse de battre le Japon dans la course à l’Asean, la Chine doit aussi offrir aux 10 pays, le 4/11, un «paquet de la récolte précoce», série de concessions agricoles applicables trois ans après la signature.

Signalons les fortes réserves perceptibles chez ces 10 petits pays: obligés de s’intégrer au grand voisin, ils craignent de s’y perdre, et de perdre pire encore pour eux – la face !

· Le plus ambitieux projet de génie civil de l’histoire (si !) resurgit après 6 mois de silence :

le triple canal Sud – Nord, 2400km pour 60MM$ d’investissement et ½ siècle de travail. Le chantier conçu pour déverser 5% du Yangtzé dans le Fleuve Jaune, a reçu (29/10) du Conseil d’Etat son ultime feu vert. Ce semestre a servi à arbitrer le litige entre l’Ouest (Sichuan, Hubei) riche en eau et pauvre en devises, et l’Est (Hebei, Henan) attendant davantage de ressource du canal … Les travaux pourraient débuter en 2003. Le tracé « Est » sera prêt en ’10, irriguant Tianjin et le Shandong. Le tracé « Centre » atteindra Pékin en 2015.

· Mais ce projet, et tout chantier à l’avenir, requiérera un feu vert spécial et redoutable : celui de la SEPA, l’administration de protection de l’environnement, au titre d’une loi nouvelle, qui en vigueur au 1er septembre 2003. Tout chantier, ainsi que tout projet d’exploration ou de planification sera soumis à une consultation publique, un rapport d’évaluation environnementale, puis au permis de la SEPA, qui sera souveraine. Passer outre en coûtera une amende de 6000 à 24000$ . Ce qui est, à tout prendre, une autre manière de réactiver le contrôle et les pouvoirs vers Pékin !


Argent : la seconde vie des marchés à terme

· Créer en Chine un empire de la viande, intégré du pré au supermarché, a été le rêve frustré de nombreux étrangers (français, canadiens…) : il manquait les routes,les camions frigos, et surtout la levée des barrières commerciales autour des villes. Aujourd’hui, People’s Food, groupe privé (de Ming Kamsing, 21e fortune selon Forbes) vient d’entrer (28 /10) en bourse de HK (après l’avoir fait, en 2001, en bourse de Singapour), dans le but avoué de relever le gant. Avec ses 5 abattoirs entre Shandong et Nord-Est dont un parmi les plus modernes du pays, PF en 2001 a réalisé des profits de +49% à 614MY. En rachetant pour 24M$ d’ici décembre, un 6e abattoir au Heilongjiang, People Food portera sa capacité à 1,1Mt (1,5% du marché), développera fort les produits frais, et 300 points de ventes. La politique d’achat d’abattoirs se poursuivra. Le groupe espère, sous «5 à 10 ans», fédérer le marché du porc sous sa marque Jinluo !

· Fermée depuis 1995 pour spéculation, la bourse shanghaienne des futures pétroliers attend sa réouverture. En effet, seul le marché à terme – la technique du contrat«date future, à prix fixé»-, permet de réguler ce marché stratégique et de se protéger des surchauffes comme l’actuelle, nourrie par le spectre d’une guerre en Irak. La CSRC vient de reporter cette licence à juin 2003 – espérant arriver à une meilleure conjoncture et à un corset réglementaire plus ferme.

La même tendance se dessine pour les futures des métaux, entre Shanghai, Dalian (Liaoning) et Zhengzhou (Henan), où 180 courtages lèchent leurs plaies (- 6M$ au 1er semestre, pertes décuplées en 12 mois) et fusionnent. En tête du processus, la CISCO quadruple son capital à 72M$ et boucle le rachat de sept de ses partenaires

provinciaux. La raison principale de la tempête, est l’interdit sur le marché mondial: seuls 7 groupes y ont accès (sous contrôle). 11 autres le réclament, avec l’appui enthousiaste de la Bourse des métaux de Londres: la Chine est un des plus gros acteurs mondiaux, en zinc, cuivre, étain…

Le secteur de la bourse de l’or lui, va plus vite et ouvre à Shanghai (30/10), enterrant 50 ans de monopole. La Banque populaire de Chine cesse ses achats, relayée par 108 traders. Mais, la bourse de l’or ne peut négocier que les contrats immédiats : pour les futures, il faudra attendre -comme les autres !


Politique : politique_36_2002

· Les 4-5/11, à Phnom Penh (Cambodge) sont le moment où les 10 pays de l’Asean rencontrent la Chine, pour tenter de se doter d’une stratégie commune de croissance à l’avenir. L’enjeu est une zone de libre-échange d’1,7 MM d’âmes et d’un PIB de 2000MM$/an,aux échanges d’1,2 MM$. Dès aujourd’hui, Chine et Asean, de jan. à août, ont échangé 33MM$ soit +24,4% : hausse la plus vive de tous les partenaires de la Chine.

Ce sommet devrait voir deux signatures : l’une portant sur l’ouverture en 2004 les négociations multilatérales, pour un lancement de la ZLE en 2010, l’autre constituant un début d’entente sur la Mer de Chine, disputée par 5 riverains (zone des Spratley, des Paracels). Soucieuse de battre le Japon dans la course à l’Asean, la Chine doit aussi offrir aux 10 pays, le 4/11, un «paquet de la récolte précoce», série de concessions agricoles applicables trois ans après la signature.

Signalons les fortes réserves perceptibles chez ces 10 petits pays: obligés de s’intégrer au grand voisin, ils craignent de s’y perdre, et de perdre pire encore pour eux – la face !

· Le plus ambitieux projet de génie civil de l’histoire (si !) resurgit après 6 mois de silence :

le triple canal Sud – Nord, 2400km pour 60MM$ d’investissement et ½ siècle de travail. Le chantier conçu pour déverser 5% du Yangtzé dans le Fleuve Jaune, a reçu (29/10) du Conseil d’Etat son ultime feu vert. Ce semestre a servi à arbitrer le litige entre l’Ouest (Sichuan, Hubei) riche en eau et pauvre en devises, et l’Est (Hebei, Henan) attendant davantage de ressource du canal … Les travaux pourraient débuter en 2003. Le tracé « Est » sera prêt en ’10, irriguant Tianjin et le Shandong. Le tracé « Centre » atteindra Pékin en 2015.

· Mais ce projet, et tout chantier à l’avenir, requiérera un feu vert spécial et redoutable : celui de la SEPA, l’administration de protection de l’environnement, au titre d’une loi nouvelle, qui en vigueur au 1er septembre 2003. Tout chantier, ainsi que tout projet d’exploration ou de planification sera soumis à une consultation publique, un rapport d’évaluation environnementale, puis au permis de la SEPA, qui sera souveraine. Passer outre en coûtera une amende de 6000 à 24000$ . Ce qui est, à tout prendre, une autre manière de réactiver le contrôle et les pouvoirs vers Pékin !


A la loupe : TELECOMS – LA FIN DES VACHES GRASSES !

Le pactole de commandes (1,3MM$) d’Unicom a fait soupirer d’aise les fournisseurs (chinois et étrangers -cf VdlC n°35), mais froncer les sourcils à Goldman Sachs, qui suggère aux actionnaires de vendre: «en phase prolongée d’érosion des fondamentaux»: Unicom serait 32% trop cher et China Mobile, son rival, 19%.

La presse ne cherche plus à le cacher : les profits s’évaporent, tels ceux de ZTE (-27% au 1er sem.) ou de Panda (-44%). Tous secteurs confondus, les télécoms ont vu leurs investissements baisser de 30%, à 12MM$, en 9 mois. Les plus grands groupes débauchent : ASB, Huaiwei (10%) ou Ericsson.

Mince consolation : de juil à sept., les investissements ont repris de +49%.Mais la prochaine vague n’est pas attendue avant un an -si China Telecom et Netcom, les géants de la ligne fixe (207M abonnés) reçoivent des licences de mobile, seul créneau encore en expansion (190M abonnés),avec la perspective de passage à la norme «3G», ils devraient alors investir en MM$ pour bâtir leurs réseaux.

A ce repli, 2 raisons: la chute de la demande solvable, et la vague d’entrées en bourse, forçant les groupes de téléphonie à épargner pour rémunérer les investisseurs. Au 1/11, CT octuple l’unité internationale (de 2 à 17cent de $), afin de gonfler les dividendes. Tout en nuançant sa promesse d’élargir de 5 provinces son réseau: «seulement si cela fait monter le titre!», spécifie son PDG, aux actionnaires.   C’est que cette offre en bourse ne décolle pas : l’offre est reportée d’une semaine et, fait rarissime, le prix est révisé à la baisse !

L’implication du processus n’échappe pas à nos collègues chinois : «le ralentissement de

la croissance dans les industries de l’information et des télécommunications a fini par atteindre la Chine, quoique plus tard qu’ailleurs… Nous sommes maintenant une partie intégrale (12%) du marché global. Il est temps pour l’industrie de penser à calmer le jeu, réduire la voilure,  et traverser le typhon » !


Joint-venture : Dongfeng, Nissan, RVI – pas de deux !

· Avec 60MM$ de chiffre en 2001, Sony va bien dans le monde -mais moins bien en Chine: son chiffre en 2002 atteindra 1MM$ – loin derrière LG (4MM), Samsung (3,6MM) et Matsushita (3,2 MM). Ceci, peut-être, en raison d’un retard en Chine, de ce qui fait son image: sa percée dans le monde de l’audiovisuel! Dès février 2002, Sony tentait de remonter en créant Epic, JV de distribution de ses catalogues musicaux (Cf VdlC n°14-15).

1. A présent, il annonce pour 2003 la vente en Chine de sa Playstation, complétée de jeux made in China. Le danger est le piratage qui maintient aussi hors du pays Nintendo (Gamecube) et Microsoft (X-box). Mais Sony veut prendre ses risques – et annonce dès maintenant une guerre aux contrefacteurs.

2. Déjà présent dans le cinéma chinois (ayant en 2002 tourné les funérailles du patron avec Donald Sutherland, et le canon manquant, de Jiang Wen), Sony va y investir via sa filiale Columbia, 100M$ sur 3 ans, pour tourner 5 films/an.

 

· A quoi servent les 1,5 MM$ d’investissement de GM à Shanghai, JV avec SAIC : entre autres, à inclure le pôle shanghaien dans la chaîne mondiale du groupe. GM annonce que 100000 Equinox tout terrain, montés dès 2004 par GM-Suzuki à Ingersoll (Ontario), seront motorisés par des 6 cylindres made in Shanghai. Le marché chinois n’étant pas mûr pour occuper l’usine à100%, exporter des moteurs permet de délocaliser un travail jusqu’alors assuré dans le Nouveau Monde!

 

· Le 19/9, Nissan reprenait pour 1MM$, 50% de Dongfeng-motors (cf VdlC n°31). Avec son rival FAW, le groupe du Hubei est le seul à produire des poids lourds, marché immense encore peu développé. Sur ce marché, RVI (groupe Volvo, globalement possédé à 20% par Renault, comme Nissan à 44,4%), place ses pions. Au terme d’une entente (24/10), Renault va vendre à Nissan-DFM «quelques milliers » de moteurs dCi puis passera avec le partenaire à une production locale, «en fonction des besoins». Arrangement qui demeure profil bas, pour l’instant : une fois DFM restructuré – d’ici mars 2003 au mieux, RVI pourrait se transformer en prince charmant, motorisant des gammes complètes de modèles nouveaux…

NB : dès 2002, DFM pourrait dépasser les 200.000 camions vendus (+44.6% de jan à juillet 2002) !


Temps fort : Contre piratage et accidents de travail, un seul remède : la (re-)centralisation!

La régionalisation imposée par Deng a permis aux provinces, en 20 ans, de réveiller leur dynamisme privé, pour la croissance. Aujourd’hui, Pékin corrige le tir et recentralise – seul re-mède à deux chancres issus du système :

!un Comité national anti-piratage est créé (25 /10), aux 82 membres individuels, administratifs et industriels de tous secteurs:logiciel (95% du marché piraté), l’audiovisuel, le tabac (10% du marché)… Financé par ses membres, cette instance aura pour but, à travers les provinces, de multiplier les enquêtes, coordonner les frappes, demandes de réglementations et dépôts de plaintes. Dès mars 2001, 62 firmes étrangères avaient créé un ancêtre de cet organe: le Comité de protection des marques de qualité. En 6 mois, ces firmes avaient fait saisir pour 666 M$ de contrefaçon. Mais les barrières intérieures et amitiés locales faisaient obstacle : par son élargissement au niveau national et public, l’outil devrait gagner en efficacité !

!une loi entre en vigueur (1/11) contre l’insécurité au travail. Les firmes (surtout PME et privé, cause de 60% des morts) devront soumettre un plan de prévention, un service responsable, une formation, des investissements – les contrevenants risqueront la fermeture.

Il faut dire que de janvier à septembre 2002, le pays a connu 800.000 accidents ayant causé 100.000 morts : +5%. Parmi ceux-ci, les accidents routiers ont fait 81000 victimes. Mais il est connu qu’un nombre élevé de cas est occulté par les firmes et les autorités locales, pour éviter des sanctions : le vrai bilan est plus lourd.

Parmi les secteurs les plus meurtriers comptent les mines : 2584 accidents, 4498 morts de janvier à septembre 2002. Pour forcer les petites mines à fermer, l’effort ira sur les 5 provinces « points noirs »:  Shanxi, Henan, Guizhou, Heilongjiang et Jilin.

NB : tout ceci aura pour effet de ramener les produits chinois à leur vrai prix, érodant le différentiel par rapport au reste du monde.


Petit Peuple : mage virtuel,mariée électronique

· «Rencontres du samedi» (TV-Shanghai), «E-friend»: la prolifération des sites et programmes TV matrimoniaux relaie un message ambigu. On y voit la libération des jeunes face à la famille (le mariage arrangé), ou au système – au temps pas si lointain où l’on se mariait dans la danwei (unité de travail). On peut aussi y lire

l’aliénation montante des lumières de la ville, une incapacité à chercher l’âme-soeur : alors, on recourt à la version moderne du  yue xia lao ren, «vieillard sous la Lune», génie du mariage. E-friend fonctionne comme un club, avec sorties entre couples unis par les annonces de www.51friend.com «51» résonnant, en mandarin comme  wo yao, « je veux un ami ». Le comble, dans cette approche «business» de la guerre au célibat, est atteint à Taiwan. Des chaînes câblées y montrent des chinoises n’ayant pas de temps à perdre, réciter leur CV et exigences. Les esseulés choisissent, paient 3400$: le mariage est alors certifié, la femme emballée et acheminée -faisant économiser au tourtereau la peine d’un voyage en Chine. La formule est populaire: en 14 ans, pas moins de 140000 jeunettes continentales ont ainsi fait le grand saut vers l’île, épousant des barbons insulaires dont elles caressent les héritages. Ce qui promet, d’ici peu, bien du travail aux juges et avocats, pour engranger cette moisson de procès en succession!