Le Vent de la Chine Numéro 35
Barbecue texan, ballade en yacht: le sommet Jiang-Bush (25/10) s’est déroulé sur un ton intimiste et honorifique : Jiang Zemin étant le 4e étranger (après Vladimir Poutine, Tony Blair et Abdullah de Jordanie) reçu au ranch de son collègue. L’objectif primordial était de souder, plus fermement que jamais, un axe sino-US -pour abattre, par exemple, l’ « axe du mal » dénoncé par G.W. Bush.
Ce sommet sans conseillers, journalistes, ni agenda formel, n’a pas issu de résultats apparents. On sait que Jiang, quoique convaincu par les attentats de Bali puis de Moscou, maintient ses réserves sur le projet de résolution US sur l’Irak au Conseil de Sécurité de l’ONU: ce qui laisse incertain l’issue de son vote, cette fin de semaine à NY. On a aussi évoqué la création d’un système bilatéral d’alerte précoce en cas de crise militaire. Et en échange d’un mécanisme de certification des exports d’armes chinoises,vieille revendication des US, G. W. Bush serait favorable à suspendre progressivement (par catégorie et dans le temps) le ban des ventes de hautes technologies militaires, imposé à la Chine depuis juin 1989. Et puis après ces quelques heures passées ensemble, les deux leaders se sont quittés pour se rendre séparément au grand sommet des 21 pays de l’APEC (Los Cabos, Mexique, 26-27). Etait-ce beaucoup de bruit pour peu de choses ? Pas vraiment, si l’on observe le rendez-vous de Crawford depuis d’autres plans :
Œ la succession de Jiang: le vote au sommet du PCC, entre deux pouvoirs possibles (Jiang n°1, ou Hu Jintao n°1), semble ne devoir intervenir qu’après Crawford, à la veille du XVI. Congrès (8/11) : situation historique inouïe. Les 3 dernières années ont démontré sans ambiguïté une demande de Jiang de voir reconduire son mandat, et une opposition feutrée croissante à cet espoir. Jiang a pu obtenir le soutien de Bush, en arguant du fait que le passage le plus rapide vers la démocratie passait par lui, au vu des puissants bastions gauchistes contre l’élargissement du PC aux patrons privés, et contre toute velléité de réforme politique.
? un partage d’influence sino-US : pour une fois d’accord, analystes chinois et occidentaux s’émerveillent de voir la modération du PCC et sa remise en cause de nombreux principes encore sacrés hier. En 1999 lors de la guerre du Kosovo, seul contre tous, Pékin avait pris parti pour Milocevic. Aujourd’hui, Jiang soutient Bush, même après qu’il ait présenté au Congrès US, en septembre, une Stratégie nationale de sécurité dont le but officiel est d’empêcher tout rival potentiel de «dépasser, ou égaler la puissance des US». Sur tous les plans,la Chine fait des compromis:
è sur l’Irak : la démarche US la gêne, faisant pression sur l’ONU, menaçant d’attaquer seuls si nécessaire, alors que la Chine vulnérable en énergie, va dépendre d’abord du Proche-Orient pour son approvisionnement en or noir;
è sur Taiwan: suite à l’affirmation de Bush de défendre l’île, la stratégie chinoise des canonnières est remisée: les liens directs avec la Chine peuvent être rouverts sans précondition ;
è sur la Corée du Nord, surprise en train de poursuivre, contre ses engagements internationaux, un programme nucléaire offensif, Pékin veut bien associer les US, dans sa sphère d’influence, à une action pour désarmer son petit voisin…
Ainsi, depuis Crawford, c’est une Chine neuve qui apparaît, assez confiante dans ses forces pour éviter de jouer les Machiavel ou les Matamore. Sous cet angle, ce qui a été entamé à Crawford, est un (re-) partage d’influence, en l’ absence d’une Europe et d’un Japon affaiblis.
Ž rassurer les investisseurs : le même principe est appliqué aux entrepreneurs du monde. 55MM$ d’IDE sont attendus en Chine cette année : Jiang à Crawford, consolide le mouvement, en suggérant que son pays fait désormais passer ses intérêts économiques et de sécurité avant tout -même l’idéologie!
? maintenir intact l’ONU : détenteur d’un des 5 votes permanents à l’ONU, la Chine croit en sa valeur, comme volant cinétique de la stabilité du monde. Face aux Etats-voyous tel l’Irak, l’autorité supranationale doit être maintenue. Il sera toujours temps de contrer les US plus tard. Pour l’heure, Saddam Hussein peut être déposé,- mais dans les règles, et en tenant compte des sensibilités du monde arabe !
Barbecue texan, ballade en yacht: le sommet Jiang-Bush (25/10) s’est déroulé sur un ton intimiste et honorifique : Jiang Zemin étant le 4e étranger (après Vladimir Poutine, Tony Blair et Abdullah de Jordanie) reçu au ranch de son collègue.
L’objectif primordial était de souder, plus fermement que jamais, un axe sino-US -pour abattre, par exemple, l’ « axe du mal » dénoncé par G.W. Bush.
Ce sommet sans conseillers, journalistes, ni agenda formel, n’a pas issu de résultats apparents. On sait que Jiang, quoique convaincu par les attentats de Bali puis de Moscou, maintient ses réserves sur le projet de résolution US sur l’Irak au Conseil de Sécurité de l’ONU: ce qui laisse incertain l’issue de son vote, cette fin de semaine à NY. On a aussi évoqué la création d’un système bilatéral d’alerte précoce en cas de crise militaire. Et en échange d’un mécanisme de certification des exports d’armes chinoises, vieille revendication des US, G. W. Bush serait favorable à suspendre progressivement (par catégorie et dans le temps) le ban des ventes de hautes technologies militaires, imposé à la Chine depuis juin 1989.
Et puis après ces quelques heures passées ensemble, les deux leaders se sont quittés pour se rendre séparément au grand sommet des 21 pays de l’APEC (Los Cabos, Mexique, 26-27). Etait-ce beaucoup de bruit pour peu de choses ?
Pas vraiment, si l’on observe le rendez-vous de Crawford depuis d’autres plans :
[1] la succession de Jiang: le vote au sommet du PCC, entre deux pouvoirs possibles (Jiang n°1, ou Hu Jintao n°1), semble ne devoir intervenir qu’après Crawford, à la veille du XVI. Congrès (8/11) : situation historique inouïe. Les 3 dernières années ont démontré sans ambiguïté une demande de Jiang de voir reconduire son mandat, et une opposition feutrée croissante à cet espoir. Jiang a pu obtenir le soutien de Bush, en arguant du fait que le passage le plus rapide vers la démocratie passait par lui, au vu des puissants bastions gauchistes contre l’élargissement du PC aux patrons privés, et contre toute velléité de réforme politique.
[2] un partage d’influence sino-US : pour une fois d’accord, analystes chinois et occidentaux s’émerveillent de voir la modération du PCC et sa remise en cause de nombreux principes encore sacrés hier. En 1999 lors de la guerre du Kosovo, seul contre tous, Pékin avait pris parti pour Milocevic. Aujourd’hui, Jiang soutient Bush, même après qu’il ait présenté au Congrès US, en septembre, une Stratégie nationale de sécurité dont le but officiel est d’empêcher tout rival potentiel de «dépasser, ou égaler la puissance des US». Sur tous les plans, la Chine fait des compromis:
a) sur l’Irak : la démarche US la gêne, faisant pression sur l’ONU, menaçant d’attaquer seuls si nécessaire, alors que la Chine vulnérable en énergie, va dépendre d’abord du Proche-Orient pour son approvisionnement en or noir;
b) sur Taiwan: suite à l’affirmation de Bush de défendre l’île, la stratégie chinoise des canonnières est remisée: les liens directs avec la Chine peuvent être rouverts sans précondition ;
c) sur la Corée du Nord, surprise en train de poursuivre, contre ses engagements internationaux, un programme nucléaire offensif, Pékin veut bien associer les US, dans sa sphère d’influence, à une action pour désarmer son petit voisin…
Ainsi, depuis Crawford, c’est une Chine neuve qui apparaît, assez confiante dans ses forces pour éviter de jouer les Machiavel ou les Matamore. Sous cet angle, ce qui a été entamé à Crawford, est un (re-) partage d’influence, en l’ absence d’une Europe et d’un Japon affaiblis.
[3] rassurer les investisseurs : le même principe est appliqué aux entrepreneurs du monde. 55MM$ d’IDE sont attendus en Chine cette année : Jiang à Crawford, consolide le mouvement, en suggérant que son pays fait désormais passer ses intérêts économiques et de sécurité avant tout -même l’idéologie!
[4] maintenir intact l’ONU : détenteur d’un des 5 votes permanents à l’ONU, la Chine croit en sa valeur, comme volant cinétique de la stabilité du monde. Face aux Etats-voyous tel l’Irak, l’autorité supranationale doit être maintenue. Il sera toujours temps de contrer les US plus tard. Pour l’heure, Saddam Hussein peut être déposé,- mais dans les règles, et en tenant compte des sensibilités du monde arabe !
· Selon un vice-directeur à la SEPA, de l’administration de la protection de l’environnement, ils sont quasi 1000; les dépôts d’ordures autour des seules villes grandes et moyennes, émanant leur gaz douceâtre, réchauffant l’atmosphère et polluant les nappes phréatiques. En 2005, cela donnera 133 Mt de déchets, et jusqu’à 41MM m3 de biogaz équivalent de 8MMm3 de méthane. Pourquoi ne pas le récupérer?
Le GEF – agence mondiale de l’écologie- en cours d’émergence, a lancé trois projets-vitrines. A Nankin (Jiangsu), il alimente une centrale électrique. A Anshan (Liaoning) et Ma’anshan (Anhui), il fera tourner d’ici décembre, autos et usines. D’ici ’07, de 10 à 30 dépôts seront convertis en fosse à biogaz. Puis le GEF financera une filière commerciale locale, avec le soutien de la SEPA, la SDPC, et des min. des Finances, de la Construction et des Sciences&Technol.
· Les 21 pays de l’APEC se retrouvent (26-27 /10) à Los Cabos au Mexique. La Chine compte prier les 21, de remiser leurs doléances commerciales. Il faut dire qu’elle traîne pas moins de 480 plaintes en dumping, conséquence de son immense effort d’export. 24 grandes entreprises et 25000 emplois ont quitté le Mexique depuis jan, dont 10000 vers la Chine. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, le pays-hôte de l’APEC cherche, avec Pékin, les moyens de convertir la rivalité en complémentarité…
· Sommet de Crawford oblige, la Chine vient de prolonger d’un an son sursis au soja OGM, dont les US avaient exporté 1MM$ en ’01. Pour cette année, le mal est déjà fait : les ventes en Chine ont chuté de 23% -le farmer yankee attend mélancoliquement que l’OMC porte ses promesses. La motivation chinoise est bien sûr commerciale -la Chine donne à sa recherche le temps d’aboutir à des semences concurrentielles. Mais il n’y a pas que cela. En riz par ex, elle dispose déjà d’espèces modifiées: quoique patenté, il reste interdit à la vente. Un indice de cette réticence, réside dans l’étiquetage.
Les rares produits transgéniques autorisés passent souvent sous silence (contrairement à la loi) leur qualité. Tandis que les produits naturels, l’annoncent haut et fort: le pu-blic n’est pas favorable à l’aliment transgénique! La Chine semble s’être laissée gagner par la prudence européenne. Et si elle persiste, son attitude pourrait freiner ou bloquer l’avancée de l’OGM, comme culture commerciale.
· A Xian (Shaanxi), ce 17 octobre, le commissariat de Bailin, vaquait paisiblement à son train-train: soudain, 200 «superflics» venus de loin prirent d’assaut leur bloc, confisquant portables et bipeurs et embarquant tout ce beau monde, même les gens en cellule. C’est que ce poste, spécialisé dans la drogue, la revendait. Un journaliste au parfum, avait secrètement filmé les échanges d’argent et de poudre blanche entre ripoux et drogués, envoyé sa cassette à Pékin. Le coup de filet a été réalisé sur ordre de Luo Gan, patron national des polices. Bonne chose à faire, avant le XVI. Congrès !
NB : Luo Gan vient de recevoir avec Zhang Fusen le Garde des sceaux, John Ashcroft l’attorney-General US, qui venait ouvrir à Pékin le bureau du FBI. Cette antenne aura pour but de surveiller triades, groupuscule terroriste et trafic des stup’. La Chine se réserve le droit d’ouvrir une structure analogue, à Washington !
·La Chine émet chaque année une foule de standards, mais trop souvent nationaux : seuls 44% des 20.000 normes chinoises, sont internationales selon la SAC, l’autorité de tutelle pour la standardisation. Le résultat étant un frein aux produits chinois à l’étranger, aux produits importés en Chine, et l’accusation mutuelle, stérile, de protectionnisme. La Chine veut faire passer ce pourcentage à 80% d’ici 5 ans- moyennant l’adoption, de 6 normes internationales par jour. Le nombre de certifications ISO (35.000 produits certifiés en 2000) est lui aussi en pleine hausse -surtout dans l’électronique, l’optique, la construction, de l’équipement et la chimie. Cette démarche suggérant l’image d’une industrie sans complexe, prête à laisser jouer le libre échange conformément à l’OMC – dans les deux sens.
· L’un en prison, l’autre en exil, les deux Yang, Yang Bin et Yang Rong (cf VDLC 33) n°2 et 3 fortunes de Chine, ont disparu du palmarès Forbes 2002 – leur fortune étant désormais invérifiable.
Le nouvel empereur rouge est Larry Yung, fils de l’ex-vice-président Rong Yiren (Citic Pacific: il vaut 850 millions de US$).
Le n°3, d’Urumqi, s’est enrichi en acheminant crevettes et poissons de mer, par avion. 600M$ plus tard, il dirige les 20.000 employés de ses Cies pétrolière et immobilière.
La 1ère femme, n°4, Chen Lihua a su quitter son artisanat de réparation de meubles, pour faire dans le trading et les club privés.
La majorité de ces 100 Chinois les plus riches sont de cette trempe : moins de 40 ans, ayant trouvé une niche exotique (de la boule de bowling à la ferme de crocodiles) avant de passer avec armes et bagages dans la construction immobilière – là où l’argent se trouve, aujourd’hui!
· Pékin complète son projet d’ouverture du droit d’achat par fusion ou acquisition d’Entreprises d’Etat (22/10), par un set annoncé de règles anti-trust (loi ou règlement, ce n’est pas précisé). Ce dispositif moulé dans les préceptes de l’OMC a pour but de bloquer la cession d’une EE à un groupe étranger, s’il contrôle déjà plus du tiers du secteur,si le prix dépasse 30M$ et si ses rachats dans l’année dépassent 10 sites ou 100M$. En cas d’actifs de 36M$ ou de marché de 60M$/an en Chine,le feu vert du MOFTEC sera obligatoire. Selon les ex-perts, ce texte,1er du genre en Chine, aura un impact dans l’industrie légère et de grande consommation, où l’étranger est solidement établi -surtout des groupes comme HP, Epson,Wrigley, ou Tingyi (Taiwan, alimentaire) dont la pénétration en Chine, sur certains produits, dépasserait 30%.
· La locomotive de l’acier chinois fonce à toute vapeur. N°1 mondial depuis 1996 (100Mt), elle produira 180Mt cette année (+15%), 200Mt en 2003. Même ainsi, la production ne suffit pas aux besoins exponentiels des infrastructures, de l’immobilier, des chantiers navals, de l’automobile : les imports, à 19Mt, ont monté de 47% – attisés par la baisse des taxes – OMC oblige.
Le prix a augmenté depuis 1999 de 24$/t, et les profits ont atteint 2,1MM$ en 3 trimestres.
· Peugeot fait son retour en Chine, s’apprêtant à produire dès 2003 un modèle dérivé de la 307, sur le châssis de la Fukang (ZX), sur les chaînes de la JV DCAC avec Dongfeng à Wuhan (Hubei). Ce nouveau "ticket d’entrée" en Chine, lui coûte 120M$.
A ce prix, Peugeot pense vendre 150000 unités dès 2004, et à terme, "faire" 15% du marché qui – il est vrai- s’envole, ayant atteint 1M d’unités et +40% en 2001.
Pendant ce temps, FAW, le n°1 (35 usines,11 filiales, 12 holding, 500000 voitures vendues en 2002) prépare le transfert de son QG de Changchun (Jilin) à Pékin – histoire de se rapprocher de son partenaire Toyota, et lance (22 /10) pour 96MS, une JV avec CIIM (Chengdu) qui produira 5000 Prado (Toyota) par an, véhicule tout terrain, et des minibus.
· Sommet de Crawford oblige, la Chine vient de prolonger d’un an son sursis au soja OGM, dont les US avaient exporté 1MM$ en ’01. Pour cette année, le mal est déjà fait : les ventes en Chine ont chuté de 23% -le farmer yankee attend mélancoliquement que l’OMC porte ses promesses. La motivation chinoise est bien sûr commerciale -la Chine donne à sa recherche le temps d’aboutir à des semences concurrentielles. Mais il n’y a pas que cela. En riz par ex, elle dispose déjà d’espèces modifiées: quoique patenté, il reste interdit à la vente. Un indice de cette réticence, réside dans l’étiquetage.
Les rares produits transgéniques autorisés passent souvent sous silence (contrairement à la loi) leur qualité. Tandis que les produits naturels, l’annoncent haut et fort: le pu-blic n’est pas favorable à l’aliment transgénique! La Chine semble s’être laissée gagner par la prudence européenne. Et si elle persiste, son attitude pourrait freiner ou bloquer l’avancée de l’OGM, comme culture commerciale.
· A Xian (Shaanxi), ce 17 octobre, le commissariat de Bailin, vaquait paisiblement à son train-train: soudain, 200 «superflics» venus de loin prirent d’assaut leur bloc, confisquant portables et bipeurs et embarquant tout ce beau monde, même les gens en cellule. C’est que ce poste, spécialisé dans la drogue, la revendait. Un journaliste au parfum, avait secrètement filmé les échanges d’argent et de poudre blanche entre ripoux et drogués, envoyé sa cassette à Pékin. Le coup de filet a été réalisé sur ordre de Luo Gan, patron national des polices. Bonne chose à faire, avant le XVI. Congrès !
NB : Luo Gan vient de recevoir avec Zhang Fusen le Garde des sceaux, John Ashcroft l’attorney-General US, qui venait ouvrir à Pékin le bureau du FBI. Cette antenne aura pour but de surveiller triades, groupuscule terroriste et trafic des stup’. La Chine se réserve le droit d’ouvrir une structure analogue, à Washington !
·La Chine émet chaque année une foule de standards, mais trop souvent nationaux : seuls 44% des 20.000 normes chinoises, sont internationales selon la SAC, l’autorité de tutelle pour la standardisation. Le résultat étant un frein aux produits chinois à l’étranger, aux produits importés en Chine, et l’accusation mutuelle, stérile, de protectionnisme. La Chine veut faire passer ce pourcentage à 80% d’ici 5 ans- moyennant l’adoption, de 6 normes internationales par jour. Le nombre de certifications ISO (35.000 produits certifiés en 2000) est lui aussi en pleine hausse -surtout dans l’électronique, l’optique, la construction, de l’équipement et la chimie. Cette démarche suggérant l’image d’une industrie sans complexe, prête à laisser jouer le libre échange conformément à l’OMC – dans les deux sens.
· L’un en prison, l’autre en exil, les deux Yang, Yang Bin et Yang Rong (cf VDLC 33) n°2 et 3 fortunes de Chine, ont disparu du palmarès Forbes 2002 – leur fortune étant désormais invérifiable.
Le nouvel empereur rouge est Larry Yung, fils de l’ex-vice-président Rong Yiren (Citic Pacific: il vaut 850 millions de US$).
Le n°3, d’Urumqi, s’est enrichi en acheminant crevettes et poissons de mer, par avion. 600M$ plus tard, il dirige les 20.000 employés de ses Cies pétrolière et immobilière.
La 1ère femme, n°4, Chen Lihua a su quitter son artisanat de réparation de meubles, pour faire dans le trading et les club privés.
La majorité de ces 100 Chinois les plus riches sont de cette trempe : moins de 40 ans, ayant trouvé une niche exotique (de la boule de bowling à la ferme de crocodiles) avant de passer avec armes et bagages dans la construction immobilière – là où l’argent se trouve, aujourd’hui!
Avant Crawford, comme de coutume, Pékin fit signer (21/10) pour 4.7 milliards de US$ de contrats entre 13 groupes: affaires déjà mures, dont l’annonce groupée conféra au voyage une valeur ajoutée.
1. en une JV (3MM$) avec Aramco (Arabie Saoudite) et Sinopec, Exxon Mobil triple à 160.000 barils/j sa raffinerie du Fujian, et crée une usine d’éthylène (800.000t/an) : pour la 1ère fois, Mobil va pouvoir vendre en Chine sous sa marque.
2. Unicom achète 1,2MM$ d’équipements pour son réseau CDMA, dont les trois-quarts à Motorola et Lucent, et espère ainsi atteindre les 7M de nouveaux abonnés d’ici déc.
3. tandis qu’Anheuser-Bush, n°1 mondial de la cervoise, renforce de 4.5 à 27% son contrôle sur Tsingtao, n°1 chinois, pour 182M$ qui lui serviront à éponger sa dette (suite au rachat agressif de 45 concurrents).
Pendant ce temps, les échanges US n’en finissent pas de croître. De janvier à août, ils atteignaient 60,2MM $ (+14.6%) dont les deux tiers en faveur de la Chine, et 35.991 firmes yankee nouvelles avaient suivi 75,3 MM$ d’IDE. Pour 2002, les échanges devraient atteindre 92MM$. La Chine est le 4ème partenaire des USA, lesquels sont son 2d fournisseur. Au rythme actuel, en 2005, les US auront échangé avec la Chine 128MM$ : alors, ils auront dépassé le Japon comme premier partenaire chinois. La Chine, elle, n’aura pas attendu pour dépasser les US, comme 1ère destination des capitaux errants sur terre, en quête de port d’accueil !
A côté d’investissements spectaculaires en 10ainesde milliards de US$, Pékin poursuit un projet invisible, le plus crucial de tous: sa réforme fiscale. Depuis Deng Xiaoping, le fisc était une affaire provinciale, décentralisée moyennant rétrocession de 40% à la capitale (qui touche ainsi 16% du PIB, contre 40% à l’Ouest). Depuis trois ans, tout cela change, alors qu’arrive la mondialisation et que toute croissance désormais se paie en actions du pouvoir central.
La réforme vise donc à rapatrier la taxation vers Pékin, moyennant 2 outils modernes:
1. testée dans l’Anhui en 2000, la conversion des "frais" (taxes locales illégales, jusqu’à 40% du revenu du paysan) en "taxe" (impôt national, de 5%) fait son chemin, avec 3 buts :
booster de 30% la recette de l’Etat central, enrichir le paysan, et décimer une administration de base pléthorique, mal formée, souvent inutile. Une loi sera soumise d’ici décembre à l’Assemblée Nationale Populaire : firmes et individus devront payer leurs taxes à Pékin et non aux bureaux locaux.
2. avec l’assistance de poids lourds financiers tels BM, FMI et PNUD, moyennant 1.2 MM$ depuis 2000, la Chine ramifie patiemment Golden Taxes, son réseau par satellite reliant, à ce jour, 795 perceptions à travers 50 métropoles -et à terme, 400 villes, dans 4000 cantons. Le même effort est en cours aux douanes – les tenailles se resserrent sur les fraudeurs, qui ne pourront plus choisir leur évasion fiscale à la carte, tandis que les barons rouges locaux ne sauront plus masquer leur confusion entre finances de l’Etat et patrimoine personnel.
De cette longue marche fiscale, ministère des Finances et savants attendent des miracles: hausse de la consommation paysanne, rupture des barrières commerciales intérieures et nouvelle courbe de croissance du PIB. NB: en attendant ce nouvel Eden financier, une catégorie de citoyens voit les limiers sur leurs traces :
Les nouveaux riches, patrons et nomenklatura, sont inspectés voire punis. Juste une poignée d’entre eux, pour l’instant : simple signal, que la richesse ne sera pas toujours au-dessus de la loi fiscale !
· Tian An Men a déjà un visiteur interdit (comme à Shanghai, cf VDLC n°34) : le cerf-volant.
Mais voilà qu’un autre indésirable est débusqué – l‘homo chewinggumensis. En effet, le pékin moyen déambule sur la plus grande place du monde à toute heure, au lever du drapeau à 6:30 du mat’, lors des fêtes pour y admirer les monuments floraux, ou pour tuer le temps. En marchant, il mâche une boulette, qui finit invariablement sur le marbre du sol. Or, le Congrès arrive, moment historique où TAM doit être rendue net-te à la relève politique. La brigade d’hygiène a donc lancé 1000 gratteurs, qui viennent de passer 18 jours sur les genoux, à la brosse, passant jusqu’à 5 minutes par carreau pour détacher les plaques indésirables. Il en coûte 13 cent d’² par chewing gum – plus cher que le prix neuf. La brigade d’hygiène évalue à 600.000, le nombre des chewing-gums déparant l’espace-symbole de l’ordre éternel. Aussi la mairie a t-elle réagi: tout rejet de gomme ou d’autre débris en coûtera 10 ² au fauteur, et 1500 ² la petite annonce collée aux poteaux: c’est dang tou bang he, , le rappel à l’ordre taoïste, (« frapper du bâton sur la tête en criant !») – avis aux amateurs !
· 4-7 novembre, Zhuhai : Salon aéronautique
· 1-3 novembre, Suzhou : Forum chinois sur la croissance économique